Honest mistake ☾ Ariel & Zoya

J’étais sirène depuis maintenant un peu plus d’un an, je commençais à avoir une routine. Je ne l’acceptais toujours pas et je le vivais mal, mais au moins j’avais une routine. Tout d’abord, je me préparais toujours un petit sac que je trainais avec moi près du lac. Là-dedans j’avais des vêtements de rechange, considérant que je salissais mes vêtements avec du sang, c’était nécessaire. Je ne suis tout de même pas stupide, je porte toujours des vêtements usés et plutôt moches que je garde juste pour cette occasion. J’avais écrit à ma mère en lui disant que j’avais saigné du nez sur un chandail et que je voulais un sortilège pour le laver. J’utilisais toujours ce sortilège pour laver mes vêtements les lendemains de pleine lune.  Je sors à peu près toujours à la même heure du château, j’installe toujours mes choses près de la même grosse pierre et je rentre toujours quand le soleil se lève. Je n’ai aucun plaisir à faire tout ça, mais au moins ça se passe toujours relativement bien.

Cette  fois-ci, ça a été un peu différent…en fait radicalement différent. Pourquoi ? Hier matin, j’avais déjà en tête mon plan de match pour la journée. En me levant, j’avais préparé mon sac de vêtements de rechange et ensuite j’étais descendue manger à la Grande Salle. J’avais été en cours, en ayant la tête ailleurs, mais Pandore me ramenait à l’ordre de temps en temps avec des coups de coude dans les côtes. Une vraie équipière celle-là. Elle a bien fait de me réveiller. Ça lui arrivait aussi de temps en temps. Nous avions toutes les deux nos problèmes et c’est-ce qui était beau dans notre relation, nous acceptions nos écarts mentaux et nous nous aidions pour reprendre le fil en cours. J’avais papoté avec Skye lors du souper et il était censé venir avec moi ce soir-là, comme il le faisait la plupart du temps. Il était censé venir me rejoindre près du lac dans les alentours de 23 heures. Après le repas du soir, je suis retournée à ma salle commune et c’est là que je l’ai vu. Quelle belle gaffe !

Il y avait une petite fiole sur ma table de chevet près de mon lit. Le liquide à l’intérieur était transparent. Était-ce vraiment ce que je pensais ? Je savais que Skye avait en tête de me créer un genre de potion tue-loup version sirène. En regardant, j’ai vu un petit papier avec un Z dessus. Ça ce n’était pas une surprise de Skye…c’était Zoya qui avait aussi décidé de s’y mettre elle aussi. J’ai ouvert la fiole et sentis ce qu’il y avait à l’intérieur. Ça ne sentait pas grand-chose à vrai dire. Je ne savais pas trop si c’était une bonne chose ou non. Je n’avais pas envie de saigner par tous mes pores de peau et me sentir bruler comme si j’étais sur un méchoui. Même si je ne savais pas ce qu’il y avait là-dedans. C’était soit de la naïveté ou bien du désespoir, mais je devais essayer, peu importait la raison. J’ai donc avalé d’un trait le contenu de la fiole et attendu de voir si je ressentais quelque chose. Je ressentis un peu de chaleur en moi, mais sinon je ne sentais rien de bien différent. J’ai haussé les épaules et j’ai continué à vaquer à mes occupations pour une heure. Il était maintenant 10 heures et je ne me sentais pas bien du tout, mais plus qu’à l’habitude. J’avais des brulements d’estomac horrible. Si Zoya m’avait fait un coup fourré, elle avait mal choisi sa journée, mais ça, elle le savait.

Cette transformation a été presque l’équivalente de ma première. Je ne savais pas ce qui allait se produire du tout. Tout a été comme d’habitude, ma peau saignait et sentais que ma peau était en feu. La seule différence, c’est que je brulais de l’intérieur et que ce dit intérieur voulait sortir. Je suis sortie du château à toute vitesse et je me suis dirigée vers le lac, si une chose pouvait régler mon problème cette nuit-là, c’était cette étendue l’eau. J’ai fini par voir mon frère arriver et j’ai ouvert la bouche pour lui dire que quelque chose n’allait pas, mais je n’ai pas eu besoin de le lui dire. En ouvrant la bouche, j’ai craché du feu…merci Zoya. Elle allait me voir le lendemain je vous le jure. Aussitôt que j’ai vu ça, je me suis tout de suite lancée à l’eau. Je n’ai pas attendu les saignements ni le reste…je ne voulais pas prendre de chance. J’ai vraiment eu une nuit de merde.

Cette transformation a été presque l’équivalente de ma première. Je ne savais pas ce qui allait se produire du tout. Tout à été comme d’habitude, ma peau saignait et sentais que ma peau était en feu. La seule différence, c’est que je brulais de l’intérieur et que ce dit intérieur voulait sortir. Je suis sortie du château à toute vitesse et je me suis dirigée vers le lac, si une chose pouvait régler mon problème cette nuit-là, c’était cette étendue l’eau. J’ai fini par voir mo frère arriver et j’ai ouvert la bouche pour lui dire que quelque chose n’allait pas, mais je n’ai pas eu besoin de le lui dire. En ouvrant la bouche, j’ai craché du feu…merci Zoya. Elle allait me voir le lendemain je vous le jure. Aussitôt que j’ai vu ça, je me suis tout de suite lancée à l’eau. Je n’ai pas attendu les saignements ni le reste…je ne voulais pas prendre de chance. J’ai vraiment eu une nuit de merde.

Elle allait en entendre parler. Le lendemain matin, je suis retournée à me salle commune la tête dans le derrière et avec une humeur de merde. J’étais exténuée et Skye m’avait aidée à retourner au château. Maintenant que je ne crachais plus de feu, je lui ai expliqué que Zoya m’avait préparée une potion et que j’allais lui parler…mais pas tout de suite. J’avais besoin de dormir un peu. Je suis donc allée me coucher environ 2 heures avant que les cours commencent. J’ai fait ma journée, parce qu’il le fallait et à la fin de la journée, je suis allée manger et j’ai vu Zoya assise à une table et je me suis assise à la mienne. J’allais manger et ensuite aller la voir. Elle semblait de mauvaise humeur, mais moi aussi je l’étais, il y avait de quoi faire. J’avais d’énormes cernes sous les yeux et j’étais blanche comme un drap. Mes pantalons noirs et mon t-shirt gris ne devait pas me donner une meilleure allure. Arrivée à sa hauteur, Zoya a eu le culot de me demander ce que je voulais. J’ai lâché un rire amer, passé une main dans mes cheveux et j’ai levé les yeux au ciel avant de lui répondre à voix basse.

- J’ai failli faire flamber Skye à cause de toi…on peut causer deux minutes.

Il vallait mieux pour elle qu’elle me réponde oui parce qu’elle allait se rendre que je pouvais mordre moi aussi.

Fiche de Hollow Bastion sur Bazzart

Elle devait se foutre de moi, j’y croyais pas. Elle voulait que je choisisse un meilleur moment pour venir la voir ? J’y penserai la prochaine fois que je bois l’une de ses potions sans cracher du feu. J’aurais voulu faire autre chose ce matin, dormir, me reposer, mais non. J’espérais ne pas me remettre à cracher du feu ou je ne sais quelle autre idiotie. Je pourrais me mettre à pondre qui sait ? Au point où j’en étais, peu de choses pouvaient me surprendre. Effectivement, Skye n’avait rien. Il avait eu de la chance, mais il allait bien. C’était surtout pour ça que j’étais auprès de Zoya ce jour-là. Je ne voulais pas faire flamber quelqu’un d’autre la prochaine fois ou je ne sais quoi. J’avais été en colère, mais en tant que tel je ne devais pas l’être contre Zoya. Elle essayait tout de même de m’aider. L’expérimentation entraine des risques. C’est normal. Je voulais surtout comprendre comment j’ai pu en arriver là. Comment une potion censée arrêter les effets de la pleine lune sur moi m’avait fait cracher du feu. Il ne fallait pas que ça se reproduise pour qu’il n’y ait pas d’incident.

-Ouais, j’aurais pu...

Mais je ne l’ai pas fait. Zoya avait beau lâcher tous les soupirs qu’elle voulait, je voulais régler ce dossier au plus vite.  Je n’aime pas laisser les trucs en plan, il me faut régler les dossiers pour passer au suivant. Laisser les trucs trainer ça me stress. Il faut que les choses soient bien organisées autour de moi pour me sentir bien dans ma tête. Autrement je m’éparpille, je ne sais plus où donner de la tête et je viens de mauvaise humeur. Pour avoir l’esprit en paix, il me faut de l’ordre. Autrement, j’ai tendance à m’emporter et je ne peux pas me le permettre. Avec ma situation, je préfère rester discrète. Si je sens que je vais éclater, je vais piquer une course dans le parc. Une bonne santé physique permet d’avoir une bonne santé mentale, c’est valide autant chez les sorciers que chez les moldus. Considérant que ma santé mentale est plutôt fragile à cause de mon historique familial, je me suis sérieusement mis à l’entrainement l’année précédente. Ça m’a aidée à remonter la pente après ma transformation. Je ne suis pas revenue moi-même à 100%, mais je ne suis plus autant dépressive qu’avant. C’est déjà ça de gagné.

Je me suis passée une main dans les cheveux en attendant que Zoya se décide sur ce qui allait se passer. Je n’avais pas vraiment envie de parler de tout ça devant tout le monde. Je trouvais déjà qu’il y avait beaucoup de gens au courant de ma situation, je ne tenais pas à ce qu’une fouine soit au courant par accident. Quand j’ai vu ma cousine se lever, j’ai poussé un soupir de soulagement rapide et j’ai saisi du pain, du fromage à la crème et du saumon fumé dans une assiette pour la suivre au bout d’une table un peu plus loin. J’ai suivi le signe de Zoya et me suis assise face à elle. Je m’étais attendue à une réaction beaucoup plus négative de sa part. J’étais donc plutôt contente de ce qui se passait. Zoya n’avait une tête joyeuse, mais moi non plus alors ça devrait faire. J’ai mis du fromage et du saumon sur un bout de pain et j’ai mordu un coup et me suis mise à mâcher en écoutant la question de Zoya.

Ce que je voulais dire par flamber on frère ? La belle affaire. J’étais près du lac, j’ai vu mon frère arriver, je me sentais nauséeuse et toute chaude. Je l’ai salué de la main et j’ai voulu le saluer oralement, mais au lieu de laisser des mots sortir de ma bouche, ce fut des flammes. Pas de la lave qui coule par terre, plutôt du feu comme les dragons, mais à plus petite échelle. Les flammes étaient allées jusqu’à un mètre devant moi. Normal quoi. J’ai vu le visage de Skye changer radicalement et je n’ai pas attendu plus longtemps, je me suis lancée à l’eau et n’en suis ressortie que le lendemain matin. J’ai eu une nuit de merde je vous le dis. J’ai avalé ma bouché et ai passé mes deux mains dans mes cheveux avant de prendre la parole.

- Bah écoute, je me sentais nauséeuse depuis un moment. Je n’ai pas adressé un mot à personne entre le moment où j’ai bu ta potion. Quand Skye est arrivé près du lac j’ai voulu lui parler de loin, mais pas un son est sorti mes des flammes. Genre dragon, tu vois le truc. Ça allait loin devant moi je n’y ai rien compris.

J’ai pris une gorgée d’eau en repensant à ma nuit mouvementée avant de reprendre la parole, découragée.

- Je me suis jetée dans le lac et n’en suis ressortie que ce matin pour ne rien faire flamber. Ça te parle ?

Oui il y avait des gens qui avaient la vie plus difficile que moi. Je vous l’accordais. Je gardais le contrôle de ma personne, mis à part du côté que je devais absolument me rendre sous l’eau sous peine de saigner à n’en plus finir par les pores de ma peau et me sentir comme une sorcière de Salem qu’on passait au bucher. Rien de bien méchant quand je suis dans l’eau, il me pousse des genres d’écailles grisâtres, mes jambes se fusionnent pour devenir une queue dorée et mes cheveux palissent énormément. La fusion de mes jambes est plutôt douloureuse, mais ce n’est rien de tragique. Par contre, c’est très fatigant. Quand je sors du lac le matin venu, je suis éreintée. Je me sèche, je me change et me traine jusqu’au château pour dormir le temps que je le pouvais. Quand j’avais de la chance, la pleine lune tombait un vendredi ou un samedi. Je pouvais donc me reposer le lendemain. Mais le reste du temps, avec les cours c’était difficile. Oui c’est aussi difficile pour Zoya et les autres loups. On ne sent sortira pas. De toute façon, le but du jeu n’est pas de savoir qui a la vie plus difficile.

Alors que je parlais à Zoya de ce qui s’était passé, je la voyais froncer des sourcils. À quoi pouvait-elle penser ? « Tu sais, je m'attendais à un truc un peu plus sérieux vu ta réaction. Cracher du feu, okay. Au moins tu n'as pas simplement fait une combustion spontanée hein.» Elle se foutait de moi. Elle ne me ferait tout de même pas croire que le fait que crache du feu ne lui faisait ni chaud ni froid. Oui ça aurait pu être pire, mais ça aurait pu être bien mieux. J’aurais pu ne pas cracher de feu, un. J’aurais aussi pu ne pas ressentir de brulure, ne pas saigner et si je poussais la réflexion encore plus loin, j’aurais pu ne pas me transformer du tout. Ça aurait clairement pu être pire, mais ça aurait aussi pu être clairement mieux. Et tant qu’à avoir quelque chose de pire, je préférais garder la même situation. « Ça doit être l'œuf de Serpencendre qui a mal réagi avec toi. Tu m'as dit que ta peau brule quand c'est la pleine lune, non ? » C’était possible. Le raisonnement n’était pas con. Je n’avais aucune idée de ce qu’elle avait mis dans cette potion, mais vu les résultats fumants, sans mauvais jeu de mots, c’était possible. Je me suis avancée vers la table en me prenant un morceau de saumon fumé avec du fromage en réfléchissant alors que Zoya me demandait si ma peau brulait à la pleine lune.

- Pour bruler ça je peux te le dire oui. J’ai l’impression de flamber littéralement sur place. Style combustion spontanée comme tu le disais…sans les flammes.

Je ne trouvais pas de meilleure façon de décrire la situation. Je me sentais flamber sur place. J’ai secoué mes mains au-dessus de mon assiette pour enlever les miettes de mes doigts avant de les passer dans mes cheveux. « Tu crois que tu peux demander à ton chaton de compagnie de prendre ta température à la prochaine pleine lune ? J'ai l'impression que tu dois naturellement surchauffer, et savoir la température exacte m'aiderait. » Était-ce vraiment nécessaire qu’elle parle de mon frère de cette façon ? Personne ne la forçait à travailler sur des potions pour moi. Je ne savais même pas pourquoi elle avait décidé de se mêler de ça. Je n’avais rien contre. À la limite, ça ne pouvait que m’aider à revenir plus vite à une situation plus près de la normale. Mais je n’allais pas lui mettre une baguette sur la tempe pour la forcer. Alors l’attitude allait devoir changer un peu. À la limite, s’il y avait un abcès à crever on allait le faire. J’ai froncé les sourcils. À l’inverse, elle n’avait pas à faire tout ce travail, alors devrais-je tolérer ces petits écarts. Ce n’était pas la mer à boire. Bordel j’en savais rien.

- Ouais ça ne devrait pas être un problème. Mais écoute, tu sais que tu n’es pas forcée de faire ça. Je veux dire, je peux comprendre que ça te fasse chier. Si Skye t’a dit quoi que ce soit pour te pousser à le faire, je te libère de ça.

Je ne lui avais pas dit directement que attitude était pouvait déranger en parlant de mon frère comme ça. Par contre, si elle se sentait réellement obligée de le faire, ce qui expliquerait ses mots, ça lui ouvrirait la porte vers une sortie de secours. On a beau être de la même famille, ça ne veut pas dire qu’on est obligé de tout faire. On ne se connait pas vraiment au final elle et moi.

Je ne croyais pas tout savoir sur les potions. Je n’étais pas potionniste et ma médecine était loin d’être terminée. La plupart des réactions du corps restaient mystérieuses pour moi encore. Je n’avais pas une année de faite au G.I.S.I.S. alors je n’allais pas être celle qui allait tout résoudre. Je faisais confiance à Zoya sur le sujet, étrangement je dois l’avouer. Nous nous connaissions très peu toutes les deux. Mais elle s’était tout de même jetée sur moi pour me protéger un épouvantard changé en Basilic. Je ne savais même pas comment elle avait su pour ma phobie des serpents. Elle avait probablement vu ma réaction devant la bête. Je dirais plutôt mon absence de réaction face à elle. J’avais figé complètement et paniquée sur place. Et Zoya, contre toute attente est venue m’aider à ses risques et périls pour me pousser vers mon frère qui m’a sorti de là. Skye m’avait tellement parlé d’elle en mal qu’après l’évènement j’ai pris un petit temps de réflexion pour revoir ma position à son sujet. Pourquoi aurait-elle fait ça si elle se foutait de moi ? Il n’y avait aucune raison.

Je l’ai donc laissée venir à mon aide. Je ne m’attendais pas à ce que nous devenions de meilleures amies le lendemain matin, mais un respect commun pourrait s’installer, une certaine confiance à tout le moins. De mon côté c’était nécessaire. Boire ses potions pouvait se révéler dangereux. Je croyais qu’elle voulait mon bien, à tout le moins Zoya voulait réussir cette potion pour mettre son nom dessus et faire de l’argent. Elle pouvait en faire ce qu’elle voulait. En fin de compte, j’étais convaincue n’était pas de m’empoisonner. Si elle le fait, ça serait probablement par accident, comme la veille. Au moins elle essayait de faire quelque chose. Personnellement j’en étais presque à laisser tomber. Est-ce que ce serait si terrible d’aller nager toutes les pleines lunes ? Oui quand même. Qu’est-ce que j’allais faire si je ne pouvais y aller ? J’avais de la chance d’avoir un lac tout près. Autrement, j’allais saigner par tous mes pores de peau et bruler sur place. Il me fallait cette potion.

Zoya faisait ce qu’elle pouvait, je ne pouvais demander mieux. Oui, j’aurais aimé que tout le monde s’aime, mais il faudrait vivre sur une autre planète. À tout le moins dans une autre famille. Ma famille était ce qu’il y avait de plus bordélique dans le monde sorcier, je ne pouvais pas faire de miracle. Je m’en tirais déjà à bon compte. Tu sais très bien que ce n'est pas l'amour entre ton frère et moi. Va falloir que tu t'y fasses, parce que je ne vais pas soudainement me mettre à l'aimer. Elle avait raison. Je n’étais pas le département des miracles. Je ne pouvais pas les changer. Par contre, je m’attendais à un peu de respect, un minimum. Pourvu que, si nous sommes les trois ensemble, ils ne s’envoient pas chier à tour de bras. J’avais autre chose à faire. Je les laisserais jouer et je repasserais plus tard si ça arrivait. J'ai mes raisons pour t'aider. On sait tous les trois qu'on est nés dans une famille de merde, que la vie ne nous donnera que de la merde et sérieusement, je n'ai pas envie que ça m'arrive aussi. Et là ça sentait la merde à plein nez. Skye m’avait dit pour l’état de Zoya. Par contre, ce n’était pas à moi de lui dire. Si elle voulait m’en parler, elle le ferait en temps et lieu. Et puis, je la comprenais de ne pas vouloir en parler. Je n’en avais parlé qu’à ceux qui avaient besoin de savoir, c’est-à-dire Skye et Zoya. Point barre. Les autres pouvaient retourner voir leur mère s’ils n’étaient pas contents. S'il y a bien une chose que je peux faire pour me - nous - sauver les fesses, c'est d'utiliser mes talents de potionniste. Et puis, je serais bien heureuse de découvrir un remède avant qu'un autre idiot le fasse. Je la reconnaissais bien là, c’était à peu près à ça que j’avais pensé de ses motivations après tout.

- Je comprends, je m’excuse j’ai poussé un peu.

Je me suis passée une main dans les cheveux en regardant Zoya quelques secondes. Je voyais notre air de famille. On avait le visage mince, des yeux perçant et assez sérieux, les cheveux un peu ondulés, mais pas vraiment frisés et le menton un peu pointu. Nous étions vraiment cousines. En plus, toutes les deux nous étions atteintes de cette malédiction qui faisait que nous avions un autre point commun ce jour-là, nous avions le teint un peu gris, les traits tires et des cernes sous les yeux. Nous faisions peine à voir.

- Je vais te laisser finir ton repas en paix…Je te remercie... vraiment pour ce que tu fais Zoya. Si tu as besoin de quelque chose…fais-moi signe je peux surement t’aider un peu. Des herbes…je sais pas, ce que tu veux…

Un signe de la main et un sourire malaise plus tard, je quittais ma cousine et je quittais la Grande Salle pour continuer à vaquer à mes occupations de la journée. Mon seul projet à venir était dormir un peu. J’ai marché en direction de mon dortoir en réfléchissant à la malédiction familiale. Elle était une vraie merde, mais je pouvais en sortir un point positif…elle nous rapprochait Zoya, Skye et moi. Aurions-nous la même relation sans ça ? J’en avais aucune idée, mais j’aimais me dire que non. La famille c’est la famille. Merdique jusqu’au bout des ongles, on l’aime quand même…un peu.