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Blaise & Lou

Les jours se suivaient mais ne se ressemblaient pas. Du moins si, quand l’on s’appelait Zabini. Les mêmes discours, les « tu devrais », les « ne fais pas ci » et « ne fais pas ça ». Et que surtout cela ne ternisse pas à notre image ! Et encore. Toujours. C’était la rengaine quotidienne des discours que proféraient les sangs purs. Les siens, sa mère, son oncle et même ses grands-parents. Les familles où le déshonneur était encore bien pire que la mort. De ces familles qui parlaient beaucoup, agissaient souvent bien moins. Qui pestaient dans l’ombre mais jamais sous la lumière. Et qui souvent… qui souvent fuyaient devant la difficulté ! Et le métisse ne faisait pas exception à la règle. Blaise avait toujours été lâche. Bien plus que Qentrys, et Lucrezia qui eux, savaient faire face ! Il avait plutôt tendance à s’en prendre à plus fragile, à plus petit, ne risquait jamais vraiment sa peau. Mais Blaise était fatigué …de ces convenances ! Et pourtant ! Dieu seul sait qu’il les suivait à la lettre. Un parfait petit mouton. Digne héritier de la fortune des Zabini, du renom et du reste. De TOUT le reste. Du moins, c’est ce qu’au fin fond de son être il espérait grandement, qu’il exigeait presque. Au Diable Anton et ses grands airs, il était tellement mieux que lui. Tellement mieux. Blaise avait cette superbe qu’il savait pavaner ; il la tenait de sa mère. Souvent, il arborait ces airs hautains et élaboraient de longs discours constitués de grands mots. De mots qui pesaient parfois un peu trop dans la balance. De grands mots plus tranchants que l’épée de Godric Gryffondor ! Fréquemment, il blessait avec ses mots et ce maladroitement, parfois. Ce jour ne faisait pas exception à la règle, mais aujourd’hui, rien n’était à mettre sur le dos de la maladresse. RIEN. Blaise était simplement de très mauvaise humeur. Il détestait savoir que sa cousine fréquentait d’autres hommes que lui. Il la voulait sienne. Il la voulait fidèle. Elle ne l’était pas. Loin de là. AH ! LA PESTE ! Toujours elle ! Il avait eu vent dans la journée de quelque coucherie de Lucrezia. Les orages de sa colère n’avaient pas encore grondé, les torrents de sa haine ne s’étaient pas encore déversés. Pas encore ! Il avait besoin d’un exutoire. Et quel autre endroit aurait été plus propice au déferlement de sa haine que les couloirs de Poudlard ? Ces couloirs qui grouillaient de sangs impurs, de sangs mêlés, et surtout …de nés-moldus !
- alors vous deux, on ne vous a jamais dit que vous n’aviez rien à faire ici ? c’est pas un château pour les morveux au sang-souillé, vous faites honte au monde sorcier. Et voilà que la vipère barrait le passage à deux jeunes garçons de troisième année qui ne savaient pas trop comment gérer la situation. – d’ailleurs, est-ce que quelqu’un vous a seulement permis de respirer le même air que moi, que nous, les vrais sorciers ? Ce qu’il y avait d’étrange avec Blaise, c’était que son visage d’ange lui aurait permis d’avoir le Bon Dieu sans concession. Et pourtant, il avait cette violence sournoise dans ses propos qui contrastait mal avec ses traits fins. En général, ce genre de proies faciles se contentaient de s’enfuir ou tentaient tant bien que mal de riposter en vain, parce que Blaise campait sur son cynisme et sur sa méchanceté et que, souvent, sa réputation en faisait quelqu’un de craint. Quelle ne fût pas sa surprise quand une sorcière d’à peu près son âge ordonna à ses victimes de s’en aller et se plaça entre elles et lui. – Heee ! fît un Blaise offusqué. – mais je peux savoir pour qui tu te prends ? Les hostilités étaient lancées.

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Janvier 2001

~ Blaise & Lou ~

L

es mois passaient et si Lou aurait dû être effondrée avec cette quarantaine qui n'en finissait pas, au contraire elle arrivait à garder de l'espoir et la tête haute. Déjà parce qu'elle ne restait pas à rien faire, les plans se mettaient en place, il était hors de question de laisser ses amis enfermés, mais aussi parce que malgré tout elle n'avait jamais été aussi proche de Kamen, dire qu'il avait fallu cela pour qu'il se dévoile enfin... Oui c'était dur de ne le voir qu'à travers une vitre, oui il y avait des jours où elle avait vraiment envie de tout casser, mais depuis qu'elle était à Poudlard, elle pouvait enfin dire qu'elle allait plutôt bien. Et ce n'était pas peu dire sachant l'année de merde qu'elle venait de passer. Il y avait un petit éclaircis dans les nuages et Lou avait cette sensation de pouvoir respirer à nouveau. Elle s'accroche même à ses études et révise avec sérieux, ce qui n'était pas gagné au début de l'année. Elle quitte son cours de sortilège et s'apprête à aller rendre visite au Yordanov, c'était l'heure et elle n'en manquait jamais une seule. Il fallait qu'elle passe d'abord à son dortoir pour aller déposer ses affaires, elle ne s'arrêtait pas en chemin et s'intéressait pas à ce qui pouvait se passer autour d'elle, cependant en arrivant dans le hall d'entrée, elle tombait sur une scène difficile à ignorer...

Elle soupire, encore à Serpentard qui s'amuse au plus malin... Des fois elle détestait sa maison pour l'image qu'elle renvoyait. Ses amis pourtant étaient tous loin d'avoir les mêmes convictions qu'elle, mais ils évitaient ce genre de comportement en sa présence. Elle s'approche, elle entend les paroles du Zabini, parce que oui elle savait de qui il s'agissait et elle lève les yeux au ciel et n'hésitait pas un seul instant avant de venir faire barrage entre ses pauvres victimes et lui, intimant aux pauvres de sorciers de s'en aller. Cela pouvait surprendre une Serpentard qui se dresse contre quelqu'un de sa maison, qui prend la défense de quelqu'un qui n'a pas le sang pur, mais Lou elle n'oublie pas d'où elle vient. Son sang est peut-être aussi pur que celui du garçon devant elle, mais elle a été élevée au milieu du monde moldu, sa mère adoptive en est une et elle ne se sent pas supérieur par rapport à celle qui l'a élevée bien au contraire, elle se sentira toujours bien plus petite par rapport à elle, sa mère était dotée d'une force inimaginable, car il en fallait pour dire non à la drogue et rentrer en cure... Evidemment cela ne plaisait pas au Zabini, elle allait devoir rendre des comptes, cependant il était ami avec Dimka pas vrai ? Qui était le cousin d'Andreï qui était son meilleur ami. Elle s'était toujours sentie intouchable, le seul problème à présent était que Andreï ou Kamen, ils étaient enfermés... Bien sûr elle avait encore d'autres amis, mais il fallait avouer que la colère du Dimitrov était ce qu'il y avait de plus efficace pour avoir la paix en générale. Cela n'allait pas empêcher Lou de dire clairement sa façon de penser.

"C'est plutôt à toi qu'il faut poser la question." Lâchait-elle en haussant simplement les épaules. "En quoi ne sont-ils pas de vrais sorciers ? La magie coule autant dans leur veine que dans les tiennes. Et aucun sang pur n'est à l'abri au final, l'épidémie touche tout le monde et si tu venais à être infecté ? Aurais-tu toujours fière allure ? Apprécierais-tu que l'on vienne te dire que tu n'es pas un VRAI sorcier ?" Demandait-elle avant de soupirer une nouvelle fois. "Vous êtes fatiguant à force, c'est toujours la même rengaine..." Et pourquoi se prenait-elle la tête ? Ce n'était pas comme si un jour cela allait changer, Voldemort n'était plus là, mais ces idées à la con si ! Elle soupire, elle n’a pas envie de dire quoique ce soit de plus se serait probablement du temps de perdu et elle ne pouvait pas se le permettre, les deux jeunes sorciers étaient partis c'était l'essentiel. Mais finalement elle ne peut pas s'empêcher d'ajouter... "J'ai du mal à comprendre... Dis-moi ce qu'il y a d'aussi merdique dans ta vie pour avoir besoin d'enfoncer les autres plus bas que terre ?" Parce que c'était ça le nœud du problème n'est-ce pas ? Il n'était pas assez reconnu ? On ne lui donnait pas assez d'importance et son égo en prenait un coup ? Qu'est-ce qu'elle en savait au fond ? On lui avait volé toute sa famille, de la reconnaissance, elle en aurait aimé oui et pourtant elle n'avait pas besoin de se sentir aussi... Supérieur...

(c) Emi.

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Blaise & Lou

L’étrangère s’était arrêtée entre le prédateur et ses proies. Blaise était confus. Il n’avait pas pour habitude que des gens viennent s’interposer entre lui et ses caprices aux idéaux puristes. Contrarié, il dévisageait la sorcière comme si elle avait commis l’erreur à ne pas commettre, l’affront à ne pas faire. N’était-il pas déjà assez énervé sans que de parfaits inconnus viennent en rajouter une couche ? Ah les femmes ! N’avaient-elles pour mission que de venir titiller les cordes de l’agacement de l’Homme ? L’agacement des hommes. Le serpentard n’éprouvait qu’un faible respect pour le sexe faible et les rares femmes dignes de son intérêt étaient pour lui de larges exceptions à ces règles préconçues dont il était convaincu. Le mécontentement apparent de Blaise lorsque sa camarade prit la parole marquait bien sa frustration. Non contente de seulement s’interposer, elle lui tenait tête d’une manière trop insolente aux yeux du Zabini. Bien trop insolente. Il était habitué aux gens qui s’écrasent, aux gens qui pleurent, aux gens qui s’éloignent tête baissée. Les rares exceptions avaient toujours su éveiller en lui une haine profonde qui masquait certainement un désarroi profond. A dire vrai, il n’y avait jamais eu beaucoup d’exceptions, ce qui était surtout dû au fait que Blaise n’était pas du genre à constamment s’en prendre aux autres – tout du moins, c’était un fait fort rare lorsqu’il n’était pas déjà contrarié de base. Son je-m-en-foutisme lui avait permis de rester loin des histoires de ses cousins avec des familles moins puissantes que la sienne et il était plutôt du genre à s’occuper de ses affaires avec les siens plutôt qu’à celles des autres. Mais sa cousine avait le don d’éveiller ce qu’il y avait de pire en lui et il avait une peine infinie à accepter ses mœurs légères.

La brunette qui lui tenait à présent face l’avait violemment extirpé à ses sombres desseins. Le vice de son insolence provoqua d’autant plus Blaise lorsque celle-ci compara son sang si pur à celui des parasites qui avaient pris le soin de s’échapper en courant. Le soin de fuir. C’était mal connaître l’énergumène si elle pensait que cet affront grotesque serait accepté sans broncher par le Zabini. Curieusement, le sorcier avait toujours été convaincu que son sang valait plus que celui des autres et ce non pas de par sa pureté mais plutôt de sa lignée. Si les idéaux puristes que défendait Blaise n’étaient pas solidement encrés dans sa tête (il avait en effet appris à admettre que certains sorciers au sang moins pur que le sien pouvaient avoir une certaine valeur et mériter ses égards) il demeurait profondément convaincu de la supériorité de sa lignée. Les Zabini étaient une vieille famille, leur pouvoir s’était transmis de génération en génération et il était certain que la force de ses ancêtres coulait dans ses veines et ça, ça suffisait largement à affirmer que, d’une certaine manière, il était supérieur aux autres. Car son oncle n’était rien en comparaison de ses aïeux, Amadi était terrible, certes. Mais les Zabini qui l’avaient précédé avaient contribué à écrire l’histoire. Et l’histoire avec un grand H.

Blaise se remémora alors, la demoiselle arborait fièrement le blason de sa maison ce qui raviva la flamme de quelques souvenirs. Il lui sembla l’avoir déjà aperçue en compagnie des jumeaux. Le sorcier s’éclaircit la gorge en pensant déjà à la manière dont il allait répondre à la sorcière ; il n’avait pas besoin d’une gue-guerre inutile aujourd’hui, et pourtant… il ne pouvait pas la laisser lui faire la moral sans réagir. L’épidémie, encore… Sûrement avait-elle un proche enfermé en quarantaine. Blaise savait bien que personne n’était à l’abri mais il tâchait de se convaincre que si le sang était assez pur, un sorcier avait moins de probabilité d’être infecté. Thomas avait été de ses proches, l’exception à la règle de son raisonnement. Son enfermement avait eu l’effet d’un couperet sur l’italien. Le fait de voir, plutôt d’ouïr, que son ami avait ainsi été réduit au statut de rat de laboratoire l’avait profondément peiné. Il manqua de s’étouffer, répondit de manière insolente, brusqué par tant de virulence. – je t’arrête tout de suite. Je serai jamais infecté. Et pour x et y raison, Blaise était convaincu de ce qu’il venait de dire.

Il allait tourner les talons quand elle en rajouta une couche. Ainsi venait-elle de signer son arrêt de mort. Si elle avait raison sur le fond, que Blaise n’était pas le plus terrible ni le plus convaincu des idéaux puristes des sangs-purs, elle s’en prenait là directement à lui et non pas à ses idéaux. Sa vie n’était pas merdique. Il était même plutôt satisfait des faveurs, de la famille et des amis dont il avait hérité à la naissance. Un rictus amusé, carnassier et mauvais se dessina sur le côté gauche de ses lippes. – et on y vient enfin. madame la psychologue qui s’occupe de ce qui ne la regarde pas. Théâtralement, il mima une révérence en guise de salut. – moi j’aimerais bien savoir ce que ça fait d’avoir ses deux prétendants bouclés dans un cachot ? dis-voir, la mioche - oh elle n’était pas si jeune, mais les deux années qui les séparaient suffirent largement à Blaise – ça t’a aidé à faire un choix de les voir à travers une vitre ? il marqua une pause, reprit de plus belle. Son immaturité avait été la réponse la plus disponible dans son répertoire - du grand Blaise. – d’un côté je t’envie en vrai, ça doit être plutôt sympa de se taper deux jumeaux en même temps. j’ai toujours rêvé de me taper des jumelles. Il croisa les bras sur sa poitrine. Après tout, c’était elle qui avait lancé les hostilités, il n’avait fait que de suivre. – moi de mon côté j’aimerais bien savoir ce qui pousse une jeune femme de bonne famille à s’inquiéter de ce qui peut arriver aux plus faibles. Mais je ne pense pas que tu sois disposée à me donner une réponse, je me trompe ? Ô il était vraiment curieux mais il ne s’attendait pas vraiment à une réponse. Après tout, n’avait-il pas là déjà été trop loin ? Et si réponse il n’y avait pas, cela ne l’empêcherait pas de dormir sur ses deux oreilles durant la nuit.

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Janvier 2001

~ Blaise & Lou ~

L

ou elle ne se démontait pas, Lou elle ne baissait pas le regard. Elle ne se laissait pas marcher sur les pieds par un type qui prenait de gros air tout en pensant qu'elle allait juste fermer sa gueule et s'en aller. Elle n'avait pas peur de lui, quand bien même sa famille était puissante. Oui les Zabini étaient connus, mais elle avait un scoop, les Dashkov n'avaient rien à leur envier. Filles de l'ancien ministre russe, son faisait parler aussi et le massacre dont ils avaient tous été témoins sauf elle, en faisait parler davantage. Dernière survivante de sa lignée, elle était importante et pourtant elle ne se sentait pas à ce point supérieur. Elle ne dégageait pas cette suffisance qui émanait de lui. Elle ne s'en prenait pas à ceux qui n'avaient pas le sang aussi pur que le sien. Qui était-elle, ELLE pour juger ? C'est ce qu'elle tentait de lui faire comprendre, mais c'était peine perdu, il ne devait pas y avoir grand-chose dans sa tête et ce qu'elle lui disait devait être trop intellectuel pour lui. Elle voyait bien qu'elle dérangeait, que ça ne lui plaisait pas quelqu'un, qu'une FEMME se soit interposé entre lui et les pauvres victimes à qui il avait failli s'en prendre. Lou prenait alors un malin plaisir à lui montrer qu'elle n'était pas de ses filles qui baissent la tête, qui se plis aux convenances. On ne l'apprivoisait pas, parce qu'elle était un électron libre et que si elle avait bien décidé une chose, c'était qu'elle ferait ce qu'elle voulait, quand elle le voulait et personne n'allait lui dire comment agir. Lorsqu'elle l'entend, elle ne peut retenir un léger rire malgré elle. Il l'agace, mais s'énerver lui ferait sans doute trop plaisir.

"Oh pourquoi ? Parce que TU es tellement SUPERIEUR aux autres n'est-ce pas ? Redescend de ta petite planète, l'épidémie choisi n'importe qui, elle n'a pas d'apriori contrairement à certains." Elle pensait à Andreï, à Kamen, leur sang aussi étaient purs et pourtant ils étaient tous les deux enfermés. Elle ne savait pas quelle était sa logique, mais de toute évidence, elle faisait face à un abruti. Et puis pourquoi est-ce qu'elle se prenait la tête au juste ? Elle aurait dû passer son chemin, mais peut-être était-ce le fait qu'elle le voyait déjà tourner les talons comme si de rien était qui la tentait à fouiller un peu plus loin ? A chercher d'où ce besoin d'écraser les autres pouvaient venir ? En tout cas elle n'a pas pu s'en empêcher et encore une fois, elle peut voir à quel point cela ne lui plait pas. Lou n'est pas du genre à chercher les histoires loin de là, elle préfère se faire discrète. Mais en cet instant elle jubile presque, parce qu'elle ne supporte pas ce genre de mec qui se croit tout simplement tout permis ! Elle tente d'appuyer la ou ça fait mal, pas pour s'en prendre à lui, mais quelque part elle à l'espoir qu'elle ne devrait pas avoir de pouvoir lui ouvrir les yeux. A son sourire, elle répond par un regard provocateur. Son meilleur ami était Andreï Dimitrov, côté intimidation pour elle, il n'y avait pas pire que lui, ce n'était donc pas le garçon en face d'elle qui allait lui faire peur !

Il prend la parole alors, l'attaque à son tour, elle reste tout d'abord de marbre sans le laisser l'atteindre, jusqu'à ce que plus il parle et plus un sourire s'élargit sur les lèvres de la petite sorcière. Elle ne sait pas d'où il a été sortir tout ça, jamais de telle rumeurs étaient venus jusqu'à ses oreilles et pourtant elles les fréquentaient depuis sa première année à Durmstrang. Elle avait toujours été très proche de Kamen et il n'y avait jamais eu aucune ambigüité avec Yassen, s'en était désolant qu'il en arrive la juste pour tenter de la remettre à une place qui n'était très certainement pas la sienne. Dans le fond certaines de ses paroles étaient blessantes oui, parce que savoir Kamen enfermé lui faisait du mal, elle avait de la peine pour Yassen qu'elle considérait comme un frère ou presque... Mais elle ne le laissait pas l'atteindre, elle était gonflée à bloc la Dashkova ! S'il s'en était pris à elle quelques mois plus tôt, peut-être que le résultat aurait été différent, mais aujourd'hui, elle allait bien, très bien même. Satisfait de lui-même, il croise les bras sur sa poitrine, sûrement pour se donner de la contenance, Lou elle ne répond pas, elle le laisse finir, cela l'amuserait presque. Pensait-il réellement lui avoir fermé le clapet ? Qu'elle allait se taire et s'en aller ? Malheureusement pour lui, il n'avait pas l'air de savoir sur qui il était tombé. Elle avance vers lui, la tête haute malgré qu'il devait en avoir une de plus qu'elle, son regard rivé au sien, tandis qu'elle n'était pas très loin d'exploser de rire et ne faisait rien pour tenter de le cacher bien au contraire.

"C'est tout ce que tu as là Zabini ?" Demandait-elle d'une mine presque déçue, avant de reprendre la parole. "Ne prend pas tes fantasmes pour une généralité. Tes paroles sortent tellement de nulle part que cela en devient hilarant. J'ai dû toucher une corde sensible non ? Pour que tu t'abaisse à ce genre de chose ? A moins que cela ne révèle tout simplement tes capacités intellectuelles..." Lançait-elle en faisant mine de réfléchir. Elle ne cherchait même pas à se défendre sur les accusations qu'il faisait, cela donnerait plus de crédit à ses paroles et donc complètement inutile. En revanche, elle comptait bien répondre à sa dernière question et finissait par hausser les épaules. "C'est juste du savoir vivre, mais j'ai plutôt l'impression que ce concept te dépasse... Je n'ai pas besoin d'écraser les autres pour expier ma frustration. Ils ne m'ont rien fait, ils ne T'ONT rien fait, c'est juste de la méchanceté gratuite et dis-toi que tout se paye un jour ou l'autre." Lâchait-elle finalement, satisfaite de le remettre en place, tout en se demandant pourquoi est-ce qu'elle perdait son temps, l'heure de sa visite approchait et elle ne se permettrait pas de ne pas pouvoir y aller seulement parce qu'un petit con se croyait tout permis.

(c) Emi.

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Blaise & Lou

Roi étincelant. Monarque éblouissant. Blaise était un roi. Son règne n’avait d’égal. Issu d’une grande dynastie, il méritait sa place dans la jeunesse dorée de Poudlard, le caviar de cette ère sorcière dont les impuretés venaient entacher la valeur. Il appréciait la manière dont se poussaient les gens sur son passage. Il adorait qu’on le craigne, encore plus qu’on le haïsse. Le Zabini n’était pas un tendre, n’avait qu’un cercle très restreint d’amis, amis qu’il jugeait dignes de son statut, dignes de lui. Quand il déambulait dans les couloirs du château, il se surprenait fréquemment à observer son reflet dans les armures étincelantes qui jonchaient les murs. L’image qui se dégageait de ses traits méditerranéens lui plaisait. En y songeant bien, Blaise était plutôt joli garçon, c’était indéniable. Il en était convaincu – et en jouait ! Ah ce qu’il pouvait en jouer ! Il riait au nez des menteuses qui, vexées de n’être digne de son intérêt, s’amusait à lui lancer au visage qu’il n’était pas si beau qu’il le pensait. Menteuses frustrées. Un vrai foutoir, ces petites menteuses. Il prenait plaisir à les comparer à des oies, elles faisaient plus de bruit qu’elles n’étaient dangereuses, perdaient plus de plumes qu’elles ne gagnaient de points, au final. Et il les plaignait. Mais elle n’était pas menteuse, Alexandra ; elle se dressait fièrement en face du roi, le défiait de son regard sombre et vindicatif. Blaise n’avait pas l’habitude qu’on se dresse devant lui. Il fallait bien admettre que l’intrépide vipère avait du chien. Et cela faisait tout son charme. Un charme particulier. Ça suffisait largement à agacer Blaise, à le pousser dans ses retranchements mauvais, sournois. Non, mais sérieusement, pour qui se prenait-elle, elle ? La petite bourgeoise aux airs faussement farouches. Un instant, il vit en elle un soupçon de l’insolence qu’il croyait propre à sa cousine ; à croire que c’était la marque des jeunes filles de Salazar. Néanmoins, les logorrhées de la fille de l’Est étaient bien moins censées que celles de Lucrezia ; elles n’avaient pas de sens venant de la bouche d’une fille au sang pur.
Blaise était persuadé qu’ils avaient tous été élevés de la même manière, dans des idéologies puristes parfois brutales. Des coups, à la moindre divergence. Si les habitudes de rébellion de la sorcière ne dataient pas de ce jour, les corrections avaient du pleuvoir ; tout du moins, elles auraient abondé dans sa famille s’il s’était permis de se dresser contre les idéologies patriarcales. L’idée ne l’avait jamais effleuré ; après tout, son oncle l’aurait certainement vite remis en place.
Elle continua sa tirade.
Voilà qu’elle jacassait, mettait en doute sa supériorité, Blaise faillit presque s’étouffer à cause de ses propos. Il ouvrit de grands yeux, laissa échapper un hoquet profondément choqué, consterné devant le culot de sa camarade. – tout à fait ! et supérieur n’est que le prénom. Il ajouta, en la toisant du regard, convaincu par ses propos : - faut croire que c’est ce qui a fait que la maladie n’ait pas voulu de moi. Une pause, il respira. – ni d’aucun membre de ma famille, d’ailleurs. Ses lèvres se pincèrent dans un sourire hypocrite qui déforma presque son visage. Il aurait aimé dire que le choix avait été le sien.
Il n’avait pas voulu d’elle.
L’épidémie s’en était allée. .
La mine d’enfant boudeur de Blaise marquait toute son incompréhension. Comment ne pouvait-elle pas saisir à quoi le prédisposait son sang ? A quoi la prédisposait le sien. Aucun Zabini n’avait été touché par l’épidémie, il devait bien y avoir là un signe du destin. Pas comme les Yordanov. Pas comme Kamen et Yassen. D’une pierre deux coups. Leurs chances n’avaient pas dues être les mêmes face à la maladie. Peut-être que s’ils s’étaient nommés Zabini, eux-aussi auraient été épargnés. Elle s’en rendrait compte, à la longue, les gênes du Sud sont plus tenaces. Il aborda les jumeaux, plus pour piquer la sorcière et changer de sujet que par réelle conviction. Les rumeurs qui circulaient été tissées sur des mensonges, peut-être n’y avait-il là aucune rumeur, simplement des confidences sur l’oreiller avec quelques amis aussi sournois que lui. De histoires inventées, des scénaris. Il en fallait peu à Blaise pour attaquer, c’était de notoriété commune. Il n’était pas réputé pour sa contenance, pour sa manière de rester stoïque face à l’adversaire, pas comme Qentrys qui le faisait si bien.
Ses fantasmes. Elle ne connaissait pas la moitié de ses fantasmes. Mais il était vrai que l’image de deux jumelles attendant dans un même lit, se disputant ses attentions méritait tout son intérêt. Sûre d’elle, Alexandra parla même de ses capacités intellectuelles. Merci l’artiste, celles-ci se portaient à merveille. Il arqua un sourcil d’incompréhension avant de dénouer ses bras pour en faire un geste singeant de dire « ralentit. » – olaaaa. mollo, l’asticot. ce sont des bruits qui courent, moi j’y peux rien, moi. en parfait messager, je te rapporte juste ce qui se dit. C’était tout lui. Blaise tâchait tout le temps de retourner la situation, que la victime devienne l’assaillant. Ainsi, il gardait toujours le beau rôle. Comme avec Thomas. Avec Belladona. Comme avec Lucrezia, aussi. Les vilains étaient toujours les autres, il ne faisait que de rétorquer. Une parfaite victime. Son interlocutrice parlait à présent de savoir vivre, de bienséance. De toutes ces valeurs que Blaise avait du gober à s’en rendre malade durant son enfance. Il connaissait la politesse ; était même plutôt bien élevé, quand la personne en face de lui était digne de son sang. De sa caste. Les camarades qu’il avait embêtés précédemment ne faisaient pas partie de ce cercle restreint auquel il accordait son savoir-vivre. Blaise éclata de rire avec une contenance digne. Décidemment, la fille de l’Est n’avait pas encore abattu ses dernières cartes ; elle commençait à lui plaire. – non parce que tu crois vraiment que c’est un moyen pour moi d’expier ma frustration ? sors de ta bulle, c’est la vie - il dit ses mots très théâtralement, à la française mais toujours de son chic accent britannique - tu me parles de méchanceté gratuite, mais c’est le jeu, ma pauvre lucette : il y a des gentils et des méchants, c’est pas toi qui va changer le monde. Il leva les yeux au ciel en mouvant sa tête de gauche à droit dans un signe marquant la négative. Blaise était fatigué de ces justiciers qui s’entêtaient à se battre pour l’égalité des sangs. Il y avait des sangs-purs ET des sangs-impurs. Le nier n’était autre qu’étrange et incompréhensible folie. - il me semble qu’il y ait encore de nombreuses choses que tu ne saisisses pas totalement. tu dois certainement être encore trop jeune. tu sais quoi ? sors un moment, va voir la vie, la vraie. explore le monde et revient me voir quand t’as fini. on rediscutera de tout ça. Il décroisa les bras de sa poitrine pour pointer deux élèves un peu plus loin. - tu vois, ça ? ça ne mérite pas sa place ici, au château. une honte pour le monde des sorciers. des Sangs-de-Bourbe. la promiscuité, c’est dangereux une terrible erreur, selon moi. savais-tu que même les rats s’entretuaient s’ils disposaient d’eau, d’air et de nourriture en suffisance lorsqu’ils étaient confrontés à une situation de promiscuité ? Fier de sa tirade, il ajouta : - ça s’appelle de l’instinct de survie. . Il la toisa du regard, comme pour lire en elle. - t’as les gagnants et les perdants, ça changera pas. et toi, tu choisis quel camp, la justicière ? Curieux, il attendit sa réponse.
Son sang lui laissait encore la possibilité de prendre la bonne décision.
Encore aurait-il fallu qu’elle soit moins sotte.

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Janvier 2001

~ Blaise & Lou ~

Q

u'est-ce qui exaspérait le plus Lou ? Elle n'en savait rien elle-même. Son coté supérieur ? Ou peut-être le fait qu'elle avait beau lui mettre les choses directement sous les yeux il ne se remettait pas une seule fois en question. Il restait sur ses positions, il ne doutait pas... Pas un seul instant son regard avait baissé. Il était tellement sûr de lui, de ses convictions... Lou en resterait presque admirative si elle n'avait pas en face de lui un véritable crétin. C'était à cause de personne comme lui qu'il arrivait des choses que l'ont nommé par la suite Voldemort A cause de ses idées élitistes... Mais devait-elle réellement lui en vouloir ? Si elle avait été élevée par les Dashkov ne parlerait-elle pas comme lui aujourd'hui ? Elle n'en savait rien, mais sa famille n'était pas n'importe laquelle, elle faisait partie des familles de sang-pur russe et à une époque le ministère leur appartenait ou du moins c'était tout comme... Est-ce que la belle Alexandra ne se serait pas mise à parader elle aussi ? Aussi fière que lui ? Elle aimerait pouvoir dire non, elle aimerait pouvoir dire qu'elle resterait la même, mais c'était une chose que la poupée russe ne pouvait malheureusement pas savoir. Sa famille lui avait été arrachée intégralement, sous ses yeux... Elle était la seule survivante et seulement parce qu'elle avait été cachée par un meuble qui lui était tombée dessus, camoufler elle avait assisté à toute cette scène de massacre... Du moins, c'était ce qu'on lui avait raconté, parce que son cerveau lui avait épargné de se souvenir si jeune de tout ce qu'elle avait pu voir... Elle n'avait aucun souvenir de cet épisode tragique et elle était bien contente, se sentir seule et abandonnée suffisait déjà bien assez à son malheur. Alors oui, lorsqu'elle croisait ce genre d'énergumène qu'était Blaise, elle tentait de le faire descendre de son piédestal, parce que parfois même les plus grand chutait et plus on est haut et plus cela fait mal... Mais qu'est-ce qu'elle en avait à faire au final ? Tomber ne lui ferait pas de mal n'est-ce pas ? Non ce qu'elle ne supportait pas, c'était lorsque leur égo sur-dimensionner les poussaient à s’en prendre aux plus faibles... Elle savait qu'Andreï ne valait pas beaucoup mieux parfois, mais devant elle jamais il ne s'abaissait à ce genre de chose et elle savait qu’elle n'hésiterait pas à se dresser autant devant son meilleur ami que devant le Zabini en cet instant.

– tout à fait ! et supérieur n’est que le prénom. elle en reste alors presque interdite, comprenant qu'elle ne saurait mettre du plomb dans cette cervelle qui n'était remplie que de conneries..."Je vous plains alors... Toi et les tiens." Lachait-elle finalement avant de rajouter. "A vous penser aussi supérieur, vous allez finir tellement haut qu'il n'y aura plus personne autour de vous..." Elle marque une pause, un instant amenant sa main sur ses lèvres faisant mine de réfléchir. "Mais un Zabini ne crains pas la solitude n'est-ce pas ? Vous vous suffisez à vous-même ?" Elle ne cache absolument pas l'ironie qui se cache dans ses phrases, elle se fiche de savoir si oui ou non il aime sa façon de lui parler. Il peut se croire aussi supérieur qu'il veut, Lou ne cessera pas de se considérer tout simplement comme son égale et ne compte pas le faire bénéficier d'un quelconque traitement de faveur. Elle aurait simplement dû s'en aller après être venue en aide aux deux élèves qui se faisait maltraité par le garçon qui était devant elle, mais elle avait voulu lui donner une leçon, lui faire la morale et il avait alors attaqué, il avait sorti les griffes si rapidement que Lou n'eut pas le choix que de répliquer, parce qu'un serpent sa mords et la jeune fourchelang c'est de quoi elle parle bien entendu. Elle hausse un sourcil, des bruits qui courent ? Au fond elle s'en fichait royalement, les gens pouvaient penser ce qu'ils voulaient, tant que Kamen et elle savait vraiment ce qu'il en était c'était l'important, elle ne prenait même pas la peine de rebondir là-dessus. Comme si elle allait simplement croire qu'il ne servait que de simple messager, ne venait-il pas de lui prouver qu'il se prenait plus ou moins pour le roi de l'école ? Et il viendrait tout simplement livrer un message ? La bonne blague... Elle en revenait à peine qu'il l'écoute avec tout ça, d'où lui venait sa patience ? Lou se disait qu'elle-même avec un caractère comme le sien elle se serait sans doute mis une baffe, pourtant lui non, ses paroles feraient-elles tout de même mouche quelque part ? Il finit par rire et Lou prit sur elle-même pour lui demander ce qu'il y avait de si drôle, elle ne lui ferait pas se plaisir.

"La vie ? Oh alors ton seul but dans la vie est d'emmerder les autres ? On peut dire que ça c'est de l'ambition !" Lâchait-elle en se mettant à rire, s'il voulait jouer à ce petit jeu-là, elle serait elle aussi très forte. Elle l’écoute cependant et hausse les épaules. "Et pourquoi te placer directement dans la catégorie méchant ? Tu ne vaux pas mieux que ça ? Pourquoi te définir dans une simple case ?" Pensait-il qu'elle était une gentille ? Elle qui gardait cacher au fond d'elle un obscurus ? Une magie capable de détruire tout poudlard si elle la laissait s'échapper ? Il suffisait d'une seule perte de contrôle et elle pourrait le tuer là, dans la seconde sans même qu'il est le temps de sortir sa baguette... Mais il l'ignore, il la pense insignifiante, il pense qu'elle ne sait même pas de quoi elle parle... Elle ne peut peut-être pas changer le monde, mais elle pourrait y faire sûrement d'avantage que lui... Mais ça elle le garde pour elle, seuls les slaves sont au courant à Poudlard, ce secret ne s'est pas tellement répandu et elle se disait qu'il valait mieux que certains ignore de quoi elle pouvait être capable, au moins on lui fichait la paix. Etre une fourchelang suffisait bien assez. "C'est toi qui devrait sortir de ta bulle, tu n'es même pas capable de voir ce que tu as sous les yeux." Lâchait-elle simplement avant qu'il ne lui désigne du doigts quelques élèves plus loin. Lorsqu'il reprend la parole, Lou, elle sert les dents, elle s'énerve, elle tente de garder le contrôle... Ses poings se serrent malgré elle, mais il est trop tard, lorsqu’elle rouvre les yeux, ils sont noirs, des veines de la même couleur parcours son front... Elle se rapproche de lui, tout son corps dégage l'énergie qu'elle possède et seul un idiot tenterait de la poussé à bout.

"Tu veux savoir ce qui n’a pas sa place ici ?" Sa voix est légèrement transformée, elle n'est pas la seule à parler, l'obscurus tente de prendre sa place, mais elle le combat intérieurement, elle tente de ne pas toucher Blaise car elle ignore si elle pourrait se contrôler jusqu'au bout. "Les gens dans TON genre, qui pensent qu'ils sont les rois tout en ignorant que dans cette école il y a encore PIRE qu'eux !" Elle n'a pas besoin d'en ajouter plus, s'il avait un minimum de bon sens il éviterait de la foutre encore plus en rogne. "Allez, raconte-moi, qu'est-ce qu'il te raconte la ton instinct de survie ?" Demandait-elle tandis que sa colère pouvait se lire dans le fond de son regard noir, tout comme l'envie de sang qu'avait besoin l'obscurus. Elle tremble Lou, elle ne le montre pas, mais pendant deux secondes elle se demande si elle va être capable de contenir le monstre, de l'empêcher de se transformer entièrement. Le Zabini ne le sait sans doute pas, mais elle se bat pour le sauver lui, parce que cette chose n'a aucune conscience, que si elle la laisse sortir il sera sa première victime... Elle finit cependant par reprendre le dessus, tandis que des gouttes de sueurs perlent sur son front, les veines s'effacent et ses yeux reprennent leur couleur verte habituelle...

"Je ne suis dans aucun camp..." Lâchait-elle alors ses prunelles enfoncer dans les siennes. " Et si tu as un minimum de jugeote, tu ne me sous-sous-estimeras pas ! Tu m'excuses, mais j'ai un rendez-vous." Disait-elle pour finir comme s'il ne s'était rien passé. Elle n'avait rien à craindre ou presque, les enseignants étaient eux au courant de ce qu'elle était et elle était prise en charge par le professeur Valishikov qui s'occupait d'elle et de son obscurus depuis sa première année à Durmstrang. Elle savait qu'au fond elle n'aurait pas dû laisser la colère prendre le dessus, mais elle ne l'avait pas contrôlé, elle avait échoué... Du moins à moitié puisqu'elle avait réussi à le stopper en cours de route... Que trouverait-il à rajouter ? Ou la laissera -t-il filer ? Après tout sa visite dans les cachots allait avoir lieu et ce n'était pas un sorcier dans son genre qui allait l'empêcher d'atteindre son but, elle venait justement de lui prouver pourquoi...

(c) Emi.

Date d'inscription : 31/08/2017

no one is bulletproof

Blaise & Lou

Tout semblait pourtant avoir été mis en place pour que ces deux là s’entendent. Du moins, pour qu’ils se tolèrent. Leurs maisons respectives, le charme indéniable de Lou qui la rendait fort intéressante aux yeux de Blaise, qui la plaçait aisément dans le rang des femmes du château « dignes de son intérêt de Don Juan ». De plus, tous deux faisaient preuve d’une grande répartie et d’un mordant certain. Oui, dans une autre vie peut-être, ils auraient pu s’entendre à merveille. Et pourtant, l’altercation qui les opposait en l’instant réduisait le dessein d’une bonne entente dans cette vie à néant. En effet, plus aucune marche arrière ne semblait possible, les moyens à l’obtention d’une issue favorable à leur échange s’étaient amoindris au cours des minutes. Tous deux avaient été poussés trop loin dans leurs retranchements, Blaise dans sa bêtise et ses idéaux puristes et Lou dans son agacement et son envie de lutter contre l’injustice. Si Blaise prenait cela comme un jeu, ce n’était pas le cas de la brunette et sa virulence dépeignait tout son agacement, son ahurissement, ainsi que sa colère. Il prenait un malin plaisir à exagérer ses idées élitistes pour voir jusqu’où irait sa cadette pour lui faire avaler sa manière de voir les choses, pour le changer, pour changer le monde. Ne comprenait-elle donc pas qu’il en faisait des caisses plus pour l’énerver que par réelle conviction ? S’il avait toujours gobé sans broncher les discours de sa famille, il s’était avec le temps rendu compte de certaines choses, notamment que la nature du sang ne faisait pas intégralement la valeur d’un sorcier, bien qu’elle y contribuait. Car en effet, il demeurait compliqué pour lui de se convaincre du contraire, son éducation avait empreint des traces indélébiles qui faisaient que ses préjugés n’étaient pas basés que sur du foin, mais sur un réel mode de vie auquel il avait toujours été confronté. Souvent, il pensait tout de même la moitié des attaques qu’il adressait aux autres, l’autre moitié, il se gardait bien d’en faire part à de parfaits inconnus. Peut-être en avait-il vaguement parlé avec Cora, avec Qentrys… sûrement pas devant Thomas pour ne pas risquer de passer pour un traitre à leur sang. Pour un faible influençable. Pour une pauvre fiotte. Non, un Zabini devait se montrer fort, devait se montrer fier, dur, convaincu. Il ne pouvait pas se permettre de faire une nouvelle fois déshonneur à son nom. Après tout, le rôle de sa génération n’était-il justement pas de redorer le blason familial ? Et ils y travaillaient, du moins, ils essayaient. Néréo n’avait pas encore commis d’écarts. Anton se comportait relativement bien. Lucrezia et Blaise étaient les tâches sur un tableau parfait et, intérieurement, le métissé priait pour qu’ils emportent tous deux leur petit secret dans la tombe. Pour ne pas causer la honte de leurs semblables, la chute de leur empire, pour ne pas déshonorer leur illustre famille une fois de trop. Alors, comme il le pouvait, Blaise tâchait de se comporter comme l’aurait fait un sang-pur sans scrupules, agressant parfois maladroitement de pauvres innocents pour masquer ses incartades. Néanmoins, il n’avait pas l’habitude que des petites princesses brunes telles que Lou viennent se dresser entre lui et ses tentatives de redorer le blason et la réputation des Zabinis. C’est ce qui rendait la partie intéressante.

Et elle ne s’arrêtait pas là, la princesse ! “Je vous plains alors... Toi et les tiens. A vous penser aussi supérieur, vous allez finir tellement haut qu'il n'y aura plus personne autour de vous..." Il ne prit pas tout de suite la parole, préférant la laisser terminer sa tirade. Au moins finiraient-ils au sommet tous ensemble, il serait avec Lucrezia et il était persuadé que cela saurait lui suffire. "Mais un Zabini ne crains pas la solitude n'est-ce pas ? Vous vous suffisez à vous-même ?" Un instant… un instant seulement il se demanda s’il y avait dans cette phrase une once de sous-entendu sur la relation qu’il entretenait avec sa cousine. Impossible. Leur secret était bien gardé et il était convaincu que tous deux l’emporteraient dans la tombe. Elle l’interrogea alors sur son but réel dans la vie. Etait-ce seulement d’embêter les autres ? Il n’en savait rien. A vrai dire, il avait toujours eu l’ambition de disposer d’un certain pouvoir sur ses semblables, il se serait bien vu au ministère, par exemple. Par contre, jamais il ne s’était interrogé sur la fâcheuse tendance qu’il avait de toujours rabaisser ceux qu’il ne jugeait pas dignes d’intérêt, c’était devenu un mode de vie, de là à parler d’ambition…"Et pourquoi te placer directement dans la catégorie méchant ? Tu ne vaux pas mieux que ça ? Pourquoi te définir dans une simple case ?" Il fit un pas en arrière, visiblement touché en plein coeur. - Oh, on va se calmer joli coeur. Je vois très bien ce que t’es entrain de faire. Commence par à m’analyser ok? Non, il n’y a rien de bon en moi, c’est comme ça. Pourtant, il savait pertinemment que cette affirmation était totalement fausse, s’éloignait énormément de la réalité. Blaise avait du bon en lui, mais il était tellement plus simple de revêtir le masque de l’affreux connard. Et ce, surtout devant ceux qu’il ne connaissait pas, ou pas assez bien, ceux qui ne lui étaient pas encore devenus intimes. Cela lui permettait de jouir d’une certain tranquilité ; le résultat final étant que les gens réfléchissaient à deux fois avant de venir lui chercher des noises. La slave continuait de lui faire la morale. Blaise soupira. Oui, il voyait très bien ce qu’il avait devant les yeux ; une petite peste arrogante qui l’empêchait de vaguer à ses occupations préférées et cela le contrariait grandement. Content de son petit manège, Blaise continuait de jouer au con pour voir jusqu’à quel point la vipère serait capable de l’écouter sans lui mettre une claque qu’il aurait certaineemnt mérité. Et elle semblait demeurer patiente… jusqu’au moment où ses yeux changèrent de couleur et qu’il sembla au sorcier être capable de voir ses veines se raidir à travers sa peau claire. "Tu veux savoir ce qui n’a pas sa place ici ? Les gens dans TON genre, qui pensent qu'ils sont les rois tout en ignorant que dans cette école il y a encore PIRE qu'eux !" Blaise eût à nouveau un pas de recul. Néanmoins, cette fois-ci, elle ne l’avait pas touché en plein coeur. Oh ça non alors, Lou était carrément flippante. Il retint son souffle un instant, pris d’un élan de panique et d’incompréhension devant la tournure que prenait la situation. "Allez, raconte-moi, qu'est-ce qu'il te raconte la ton instinct de survie ?" Il ne dit rien. A vrai dire, celui-ci lui hurlait de courir. De s’en aller au plus vite. Il lui répétait mille fois dans quels mauvais draps il s’était fourré. L’orage passé, il fût bien rassuré d’apercevoir que les traits de sa cadette semblaient s’apaiser à nouveau, retrouver forme humaine. Il faisait à nouveau face à un être humain et non pas à un monstre. "Je ne suis dans aucun camp..." Il fût impressionné par sa capacité à jouer la comédie, à faire comme si rien ne s’était passé. Or, il était persuadé de l’avoir vu, le monstre. Ah ça oui alors, et il n’était pas fou. Il n’avait aucune idée de quelle était la créature qui lui avait fait face précédemment, à la place de Lou, et il n’était pas sûr d’avoir envie de le découvrir un jour, de se retrouver confronté à elle à nouveau. Il se contenterait certainement de classer la jeune sorcière dans la case des infréquentables, personnes à éviter, et de l’éviter dorénavant, de faire en sorte que leurs chemins ne se croisent plus jamais. " Et si tu as un minimum de jugeote, tu ne me sous-sous-estimeras pas ! Tu m'excuses, mais j'ai un rendez-vous." Elle était bien bonne, celle-là. Il continuerait peut-être de la sous-estimer, après tout, elle n’était rien de plus qu’une morveuse comme les autres. Cependant, il se méfierait à présent de la bête qui sommeillait en elle car ce genre de créatures n’auraient pas dû avoir leur place dans une école. Il hésita d’ailleurs un instant à le reporter à ses professeurs, puis il se répéta simplement que ce n’était pas son problème, que le jour où elle tuerait quelqu’un ; ils ne pourraient s’en prendre qu’à eux-même d’avoir fait entrer le loup dans la bergerie car visiblement, elle était encore loin de contrôler la bête qui sommeillait en elle.

Blaise plaça sa main droite à côté de sa tempe et fit de petits mouvements circulaires, d’avant en arrière, pour mimer la folie. - Mais t’es complètement tarée, ma pauvre fille. Faudrait penser à te faire soigner. Soucieux de ne pas s’écraser devant une fille, il fit un petit signe de révérence, faisant comme s’il avait pris seul la décision de s’en aller. Après tout, cela suffirait peut-être à changer l’interprétation que les gens pourraient se faire de cette scène. Il longea alors le mur à leur droite pour s’en aller. - Une très belle fin de journée à toi. Pour s’en aller, il marcha à reculons, refusant catégoriquement de tourner le dos à l’étrange sorcière, trop craintif qu’elle y enfonce un poignard qui ne serait même pas en argent.
En reculant, il se fit la promesse de ne plus jamais se frotter au monstre qui sommeillait en Alexandra Dashkova. Car si elle ne lui faisait pas peur, il était tout autre de la bête ; c’est qu’elle était dangereuse, celle-là.

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