je vais me battre pour reconstruire un apprenti repenti (levy) - délai jusqu'au 27 mars

Beau et jeune garçon qui nous vient tout droit de Poudlard pour refaire sa huitième année au collège. Il est né à Cardiff (Grande-Bretagne) en ce beau jour qu'était le premier septembre mille neuf-cent quatre-vingt en tant que né sang pur ; à présent il vit à Londres. Il est plutôt loyal, altruiste, courageux, juste, ambitieux, sociable, intelligent, réfléchi, protecteur et dévoué mais aussi impatient, curieux, possessif, borné, pointilleux et sensible. Jusqu'à maintenant, son niveau scolaire s'est révélé être excellent (jusqu’à l’année dernière). Il y a quelques années maintenant, il s'est procuré une baguette faite en bois de noisetier, mesurant vingt-six virgule cinq centimètres et contenant un crin de licorne. Avec cette baguette, il lui est possible de créer un patronus - le sien prend la forme d'un renard polaire. La vision qu'il a eu face au miroir du risèd : Il s’est vu travaillant au ministère en tant qu’Auror, son père et son grand-père le regardant avec la fierté la plus grande qu’il n’ait jamais pu lire dans leurs yeux.. Mais la vie n'est jamais entièrement rose, la preuve avec les épouvantards. Si Levy a le malheur de croiser l’un d’entre eux, il ressentira un vide, immense et frigorifique. La solitude, l’abandon, se retrouver seul face au reste du monde. Voilà ce qui l’effraie le plus, dans son cas.

Option 1 : Poudlard
Je suis né le 1er septembre 1980. Après mes 11 ans, j'ai reçu ma lettre pour entrer à Poudlard. J'y suis entré en septembre 1991, ma première année était donc 1991-1992. En 1997-1998, Voldemort a mis Rogue à la direction de Poudlard. Les nés-moldus et traitres n'y étaient pas autorisés. Cette année-là, j'étais en 7e année d'études . En 1998-1999, le château était en rénovation et l'école fermée. En septembre 1999, j'ai repris le cours normal de mes études, soit ma 8ème année (1ère année en GISIS de sécurité magique). Aujourd'hui, pour l'année scolaire 2000-2001, je suis en 8ème année (1ère année en GISIS de sécurité magique) car j'ai redoublé.

ϟ Que pensez-vous de l'échange européen inter-écoles ? Je trouve que c’est une très bonne idée ! Favoriser l’échange culturel dans le monde des sorciers est un très bon moyen pour créer des liens et nous permettre d’en apprendre davantage sur nous et nos semblables. Dans mon cas particulier, il s’agit également d’une sorte de nouveau départ pour moi. L’arrivée de nouvelles personnes qui ne nous connaissent pas, mon passé et moi. Cependant, je dois avouer que les rumeurs courent très vite entre les murs de Poudlard. Je pense que tous les étudiants de Durmstrang et de Beauxbâtons sont au courant de mes actes… Mais quoi qu’il en soit, je suis intimement convaincu que nous pouvons beaucoup apprendre de cet échange européen inter-écoles, notamment en ce qui concerne l’épidémie. Mélanger nos savoirs ne peut être que bénéfique.

ϟ Que faisiez-vous lors de la Grande Bataille ? Vous abordez un sujet qui me met particulièrement mal à l’aise. La Grande Bataille a été le tournant violent et sombre de ma vie. Il est l’événement qui m’a transformé, malgré moi, en une personne que je n’aurais jamais pensé ni souhaité être : un paria, un traitre aux yeux du monde. J’ai été victime du sortilège de l’imperium durant la bataille. J’ai été forcé à exécuter ma petite amie et à combattre mes alliés, mes amis, ceux que je considérais comme ma propre famille. Je les ai tous trahis. Contre mon gré. Jamais je n’aurais cru cela possible. Il m’arrive encore même de me demander s’il ne s’agissait pas d’un cauchemar. Pourtant, non. J’ai bel et bien tué deux personnes ce soir-là, et blessé beaucoup d’autres. Aujourd’hui, je me dois de vivre avec ce fardeau.

ϟ Avez-vous peur de perdre vos pouvoirs ? Pourquoi ? La simple idée de pouvoir perdre mes pouvoirs me terrifie. Ils sont tous ce qu’il me reste, tout ce qui me permet d’être encore le moi que j’étais avant la Grande Bataille. Sans mes pouvoirs, je ne suis plus rien, je ne suis plus personne. J’ai déjà perdu énormément. Alors je prie pour que l’épidémie ne m’atteigne pas et ne m’arrache pas le bien le plus précieux que je possède.

ϟ Quelle est votre réputation à Poudlard ? Que pensent les autres élèves de vous ? Certains vous diront que je suis l’ami que tout le monde rêve d’avoir. Ils vous conteront que j’ai pu leur tendre une main lorsqu’ils en avaient besoin, que je suis toujours souriant et avenant envers tous ceux qui croisent ma route. D’autres vous diront que je suis le digne petit-fils de Thésée Scamander et fils de Leonard Scamander, et que je suis destiné à suivre leurs traces et à devenir un Auror puissant. Vous pourrez entendre mes qualités d’étudiant passionné et les résultats plus que satisfaisants que j’ai pu obtenir durant mes sept années d’études à Poudlard. Cependant, il existe le revers de la médaille, les ombres noires qui me suivent et que certains élèves ne manqueront pas de vous raconter. Les bruits de couloirs continuent de me surnommer « le traitre » ou encore « l’apprenti mage noir ». Vous pourrez entendre que j’ai tué de sang-froid deux de mes camarades d’école, Pénélope et Edwin. Pénélope, cette fille que je semblais tant aimer et qui pourtant est morte suite au sort lancé par ma baguette. Paraît-il que je n’ai bougé ne serait-ce qu’un  trait de mon visage lorsqu’elle me suppliait de lui laisser la vie sauve. Quant à Edwin, il est mort en héro, assassiné par le traitre que je suis. Celui qui a trahi les siens, son sang, celui qui a tué pour Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom.

Je fais partie de la poignée de personnes qui ont cru Harry Potter lorsque ce dernier a rapporté le retour du Seigneur des Ténèbres durant le Tournoi des Trois Sorciers. Alors que tout le monde le traitait de fou, allant même jusqu’à remettre la place de Dumbledore en question, j’ai toujours cru en ce que ces deux personnes racontaient. Pour la simple et bonne raison que je connaissais Cédric Diggory. Il était un ami proche de mon frère aîné, Aaron, et je sais par conséquent qu’il s’agissait d’un prodigieux jeune sorcier, intelligent, doué et courageux. Je n’ai pas pu trouver d’autres explications plausibles pour comprendre son décès, ce qui m’a naturellement poussé vers la raison contée par Harry : Cédric avait été assassiné par Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom.

De ce fait, j’ai répondu présent lorsque le trio de Gryffondor a décidé de mettre en place l’Armée de Dumbledore. Le soir du meurtre de notre directeur, j’étais dans la salle sur demande, en train de m’entraîner. Lorsque j’ai entendu les bruits de couloir annonçant ce qu’il s’était passé en haut de la tour d’astronomie, je n’y ai tout d’abord pas cru. Qui aurait pu vaincre l’un des mages les plus puissants qui n’ait jamais existé ? Pourtant, tout comme le reste des élèves de l’école, j’ai constaté de mes propres yeux qu’il s’agissait de la triste et déchirante vérité. Albus Dumbledore nous avait quittés, envoyé dans le monde des morts par Severus Rogue.

Mes parents, tout particulièrement ma mère, n’ont tout d’abord pas été enchantés à l’idée que je retourne à Poudlard pour ma dernière année d’étude obligatoire. J’ai fini par leur faire comprendre que cette école était ma seconde maison et, qu’importe le danger rôdant autour de nous, je voulais pouvoir faire une différence le temps venu. Et cela ne pourrait pas être possible en restant cloitré chez moi. Je suis donc retourné à Poudlard à la rentrée et ai constaté au fil des semaines que les temps avaient réellement changé. Rogue à la tête de l’école, les Carrow faisant la loi d’une manière cruelle, des élèves tétanisés osant à peine lever les yeux du sol… le régime de Dumbledore était loin derrière nous. Cependant, son âme était toujours solidement présente au sein de ces murs, représentée par l’Armée que nous formions, nous, les élèves qui étaient décidés à tout entreprendre pour changer la situation. Je ne vous cache pas que les mois qui se sont succédé ont été difficiles. J’ai écopé de plusieurs punitions pour m’être imposé face aux nouveaux enseignants, punitions dont je garde encore certaines cicatrices. Mais, lorsqu’Harry a fini par nous rejoindre, accompagné de Ron et Hermione, j’ai su que tout ce temps passé à résister n’avait pas été vain. Je suis donc resté à leurs côtés au commencement de la Grande Bataille, lorsqu’Harry s’est imposé face à Rogue dans la Grande Salle… ce jusqu’à ce que je sois contraint à me ranger du côté du Mal par la force de la magie noire.

ϟ Ton pseudo : Pezzavril. ϟ Ton âge : Trop vieille pour oser le dire  ϟ Comment as-tu connu le forum ? : C’est @Blaise Zabini /@Moa Mateeva qui m’a ensorcelée et convaincue de me joindre à vous  ϟ Ton avis sur mumblemumps : Gros coup de cœur pour le contexte, l’intrigue et les détails du forum ϟ Le mot de la fin : Protego Maxima Fianto Duri Repello Inimicum.

I'm never gonna look back,
never gonna give it up.
No, lease don't wake me now.
This is gonna be the best day of my life.

☽ ϟ ☽ ϟ
– « Levy, mon cœur, tu seras amené à faire de grandes choses. »
Telles furent les premières paroles que ma mère a prononcées au creux de mon oreille, tout en me berçant avec amour. C’était le 1er septembre 1980 dans la ville de Cardiff et l’orage se déchaînait à l’extérieur. Au milieu de cet apocalypse naturel, Isabelle Scamander, née O’Brien, a offert ce jour-là à sa famille le plus beau des cadeaux : un second enfant. Ce fut en ce jour que mes aventures commencèrent.

J’ai grandi dans une famille que je qualifierais, sans arrogance, de parfaite. Descendant de la lignée Scamander, mon grand-père n’est autre que le grand et puissant Auror Thésée Scamander, frère de Newton Scamander. Mon père, Leonard, est l’un des trois enfants de Thésée, la fratrie étant également formée d’Arthémis et Willow Scamander, ses deux sœurs aînées. Pour ma part, mon frère, Aaron, est né deux ans avant moi et ma sœur, Maïa, est ma cadette de trois ans. Je ne vais pas vous détailler toutes les branches de mon arbre familial, car j’y passerai des heures. Ce qu’il faut savoir, c’est que, dans cette partie de la descendance Scamander, nous sommes Auror de père en fils. Mon père a suivi les traces du sien, mon frère ayant fait de même à la fin de ses études. Mais il s’agit là d’une autre histoire.

Bref, revenons à nos dragons.

☽ ϟ ☽ ϟ
1er septembre 1989
Nous sommes le jour-même de mes 9 ans, et il s’agit du jour où Aaron entre en première année à l’École de Magie et de Sorcellerie de Poudlard. Au moment de l’accompagner à King’s Cross avec le reste de ma famille, je suis excité comme une puce. Je cours partout, ma mère passant son temps à me rappeler gentiment à l’ordre pour que je ne m’éloigne pas trop du l’énorme chariot poussé par mon frère. Je tiens la main de ma mère pour traverser le mur offrant le passage vers la voie 9¾. Je reste bouche bée en découvrant l’énorme locomotive noire et rouge du Poudlard Express. Il faut que Fizwizbiz, le hibou de mon frère, me mordille la main que j’ai malencontreusement posée sur sa cage pour me faire redescendre sur terre.
– « Allez, Aaron. », déclare mon père en arrêtant le chariot. « L’heure est arrivée. »
Le concerné ne se pas fait prier pour nous adresser ses adieux et monter dans le train. Je regarde ce dernier s’éloigner le long du chemin de rails d’un air triste.
– « Qu’est-ce qu’il se passe mon cœur ? »
Je relève mes yeux verts dans sa direction, faisant la moue.
– « Moi aussi, je veux aller à Poudlard. »
Un sourire attendri apparaît sur le visage de mes deux parents qui échangent un regard avant de se prendre la main. J’ai toujours été habitué à voir mes parents démontrer leur amour, mais, étonnamment, les voir avec de telles démonstration d'affection dans un moment pareil me réchauffe le cœur.
– « Encore un peu de patience fiston. »
– « Patience, patience... », marmonné-je en shootant dans un objet invisible, mains dans les poches. « Faut toujours être patient. »
– « Encore deux ans, et ce sera ton tour. »

☽ ϟ ☽ ϟ
25 juillet 1991
Et en effet, deux ans plus tard, c’est à mon tour de recevoir la fameuse lettre de Poudlard. Un tour à Pré-Au-Lard avec ma famille est évidemment de mise. C’est à ce moment-là que j’acquiers tout le matériel nécessaire à ma première année d’étude, et principalement ma baguette : bois de noisetier, vingt-six virgule cinq centimètres et crin de licorne. Mes parents me laissent ensuite le choix de l’animal que je désire posséder pour m’accompagner dans mon aventure scolaire. J’hésite un instant entre un hibou, comme Aaron, et un chat. Mais, lorsqu’un manx tigré s’approche de moi pour se frotter contre ma jambe, mon choix est rapidement fait.
– « Tu t’appelleras Chester. », m’exclamé-je en prenant le chaton dans mes bras, sourire aux lèvres.
Celui-ci me répond en me mordillant le bout du nez. Je ris et retourne vers mes parents pour leur montrer ma trouvaille. Ils accueillent le nouveau membre de la famille avec une expression de joie sincère. Me voilà paré pour mon entrée à l’école des sorciers !

☽ ϟ ☽ ϟ
Ma première année à Poudlard s’est montrée bien au-delà de mes espérances. J’ai eu la chances de tomber dans une maison qui correspondait parfaitement à ma personnalité et donc de rencontrer des personnes avec qui je m’entendais à merveille. Élève appliqué, studieux et doué -sans vouloir me jeter des fleurs-, j’ai montré de par mes résultats scolaires que cette école était faite pour moi. Plus particulièrement, je me suis découvert un don pour les cours de défenses contre les forces du mal, de métamorphose et de sortilège, soient la plupart des branches nécessaires pour devenir Auror. Oui, car, comme mon père et mon grand-père avant moi (et Aaron, mais je ne le savais pas encore à l’époque), j’aspire à devenir Auror. En ce qui concerne les potions, je me dois de redoubler d’efforts. Cependant, en travaillant avec ardeur, je parviens à maintenir un niveau plus que correct. Pour le reste des branches, je m’en sors bien, sans avoir à passer des heures en bibliothèque, la tête penchée sur mes cours.

J’ai ainsi fait mon bout de chemin, terminant ma première année avec succès. Les années suivantes, j’ai suivi le même parcours, rendant ma famille fière de moi comme elle ne l’avait jamais été. Il faut, cependant, toujours une ombre au tableau pour ternir la fresque.


No matter whhere we go from here,
No matter how the cards were fold,
I'll pick you up and you hold me too.

☽ ϟ ☽ ϟ
13 novembre 1994
– « Excusez-moi, professeur Lupin. », entame le professeur Dumbledore au moment d’entrer dans la classe. « Puis-je parler à Levy Scamander, je vous prie ? »
Notre professeur de défenses contre les forces du mal acquiesce d’un signe de tête et, m’adressant un léger sourire, me fait signe pour que je rejoigne le directeur.
– « Rassemble tes affaires, s’il te plait. », me demande l’homme à la longue barbe.
Sans un mot et surpris par cette convocation, je range mes affaires dans mon sac que je jette sur mon épaule et rejoins Dumbledore qui referme la porte derrière nous. Le silence nous suit jusqu’à ce que nous nous retrouvions dans son bureau, loin de toute oreille indiscrète. Je reste debout devant son bureau tandis qu’il prend place sur son siège.
– « Je me dois de t’annoncer une mauvaise nouvelle. Il va falloir que tu rentres chez toi. »
J’ouvre grand les yeux. Rentrer chez moi ? Comment ça ? Je n’ai rien fait de mal. Pourquoi devrais-je quitter Poudlard alors que les fêtes de fin d’année ne sont pas avant un bon mois ?
– « Je vous demande pardon, professeur. Mais… ai-je fait quelque chose de mal ? »
– « Non. Non, bien sûr que non, Levy. », me répond-il en balayant l’air d’une main.
Un nouveau silence nous entoure. Nerveux, je resserre mon emprise sur la sangle de mon sac. Les yeux bleus et perçant de Dumbledore me fixent, comme s’ils tentaient de lire en moi. Je le vois qui inspire plus profondément, puis il reprend la parole.
– « Il y a eu un décès dans ta famille. »
L’annonce résonne en moi comme si j’avais été frappé par un maléfice. Un décès ? Qui ? Quand ? Comment ? Et surtout… Qui ?

☽ ϟ ☽ ϟ
16 novembre 1994
– « Levy ? »
La voix de Maïa me sort de mes pensées. Affalé dans un siège trônant dans un coin de la pièce, je relève la tête et plante mon regard larmoyant vers elle. Ses yeux sont rougis, bouffis par les pleurs qu’elle a versé durant l’enterrement. La cérémonie était vraiment magnifique. Les adieux que nous avons fait à notre tante, Arthémis, étaient dignes de la personne extraordinaire qu’elle était. Je me sentais très proche d’elle, tout comme le reste de ma famille. Elle s’est toujours comportée comme une seconde mère avec nous, les enfants de son petit frère. Sa perte m’affecte bien plus que je ne veux le montrer.
Je me redresse légèrement et observe ma cadette. Elle triture ses doigts contre le tissu noir de sa robe. Elle n’est pas seulement triste, comme nous tous. Elle est également inquiète. Silencieux, je lui tends une main qu’elle attrape sans se faire prier. Ses doigts brûlants se glissent entre les miens, gelés. J’ai l’impression que toute forme de vie m’a abandonné depuis l’instant où Dumbledore m’a annoncé que ma tante avait été assassinée par un Mangemort. Maïa ravale un sanglot, je la tire légèrement vers moi en cherchant son regard.  
– « Hey… », commencé-je d’une voix douce.
Elle pose à nouveau ses yeux larmoyants sur moi. Je sens qu’elle se retient de parler, qu’elle cache quelque chose. C’est suffisant pour m’inquiéter à mon tour.
– « Tu peux tout me dire, tu le sais. »
Elle hésite encore un instant, puis finis par cracher le morceau.
– « Papa a disparu. »

Mon père n’a refait surface que deux jours plus tard, alors que nous nous apprêtions à mettre l’Ordre du Phœnix sur sa trace, afin de la retrouver. Cela ne lui a jamais ressemblé de partir ainsi, sans prévenir, pas même lorsqu’il était envoyé en mission par l’Ordre. Pourtant, suite à l’enterrement de sa sœur, Léonard Scamander a disparu de la surface de la terre pour ne revenir qu’une cinquantaine d’heure plus tard.
Au moment de le voir franchir le seuil de notre porte, ma mère se jette dans ses bras, en remerciant le ciel de le voir en vie. Restant en retrait, j’observe mon père. Son visage est impassible et d’un blanc cadavérique. Il ne prononce pas le moindre mot et n’offre à ma mère aucun signe d’affection. Je vois dans son regard que quelque chose s’est brisé. Aussi, je décide de laisser mes parents seuls et de rejoindre mon père plus tard, lorsque la nuit est tombée et qu’il est temps pour moi d’aller me coucher. Il est assis devant la cheminée du salon, son regard scrutant les flammes qui dansent autour des morceaux de bois. Je m’installe à ses côtés, silencieux. Il ne m’adresse pas un regard.
– « On retourne à Poudlard demain. », finis-je par dire pour briser le silence de mort qui plane autour de nous.
Il ne répond rien. Je ne sais pas quoi lui dire, ou même quoi faire pour lui faire comprendre que, malgré mon jeune âge, je suis là pour lui. Mes pupilles se détournent de son visage pour fixer le feu crépitant. J’essaie d’imaginer à quoi ressemblera notre vie sans tante Arthémis.
– « Vous comptez toujours devenir Aurors, ton frère et toi ? »
Sa voix me prend par surprise, si bien que je sursaute légèrement. Au moment de le regarder à nouveau, je croise ses yeux. Il est en train de pleurer en silence, des larmes roulant sur ses joues pâles. Je déglutis, déstabilisé par cette vision nouvelle et déchirante. Jamais je n’ai vu mon père pleurer. Jamais je ne l’ai vu exprimer le moindre signe de faiblesse.
– « Oui. »
Je ne réponds rien de plus, rien de moins. Juste la simple vérité. Mon père pince ses lèvres et finit par attraper ma nuque dans un geste de tendresse.
– « Promets-moi de toujours, toujours faire extrêmement attention, même lorsque tout danger te semble écarté. »
Saisissant le message, je me contente d’acquiescer d’un signe de tête. Alors, il me sourit. Un sourire léger, presque imperceptible, mais sincère. Puis il m’attire contre lui et me serre dans ses bras. C’est alors à moi de pleurer, déversant tout le chagrin que j’ai pu accumulé et retenir en moi ces derniers jours.

☽ ϟ ☽ ϟ
2 juillet 1995
– « Voici donc venue la fin d’une autre année. »
La voix de Dumbledore parvient à faire taire tout murmure dans la grande salle. Tous les yeux sont rivés sur lui qui, d’un air grave, entame son discours habituel de fin d’année. Sauf que, contrairement aux années précédentes, les paroles qu’ils emploient sont bien plus sinistres.
– « Il y a beaucoup de choses que je voudrais vous dire, ce soir. Mais je dois d’abord rendre hommage à un garçon de grande qualité qui aurait dû être ici pour partager ce banquet avec nous. Je vous demande de vous lever et de porter un toast en l’honneur de Cedric Diggory. »
Je déglutis et m'exécute, tout comme le reste des élèves. Des reniflements se font entendre ici et là. Les étudiants à la table des Poufsouffle sont particulièrement touchés par les mots de notre directeur. Mon regard croise celui d’Aaron, attablé un peu plus loin, entourés de ses amis de sixième année. Le teint livide, il garde les yeux baissés sur ses mains liées. Je sais à quel point les récents événements l’ont touché. Cedric était l’un de ses plus proches amis.
– « Cedric Diggory a été assassiné par Lord Voldemort. »
Les murmures reprennent, laissant planer un voile d’angoisse dans la salle. Stupéfait, je porte à nouveau mon attention sur Dumbledore, tandis qu’il continue son discours en nous parlant de la volonté du Ministère de faire taire la véritable raison de la mort de notre camarade. Lord Voldemort ? Mais… Comment ? Abasourdi, je porte naturellement mes pupilles vers Harry Potter. Il est réapparu en même temps que le corps de Cedric à la fin de la dernière tâche du Tournoi des Trois Sorciers. A-t-il été témoin de la scène ? A-t-il vu Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom tuer Diggory ?
– « Souvenez-vous de Cedric. Si, un jour, vous avez à choisir entre le bien et la facilité, souvenez-vous de ce qui est arrivé à un garçon qui était bon, fraternel et courageux, simplement parce qu’il a croisé le chemin de Lord Voldemort. Souvenez-vous de Cedric Diggory. »
Le discours se termine et est naturellement suivi par les festivités. J’avale à peine un pauvre morceau de pain. Je n’ai pas faim, ni envie de festoyer la fin de l’année dans les conditions actuelles. Je ne m’éternise donc pas et, prétextant être trop fatigué, je quitte la table dans le but de rejoindre mon dortoir. Au moment de me quitter la grande salle et de monter les premières marches de l’escalier, j’entends une voix m’appeler.
– « Levy… Levy ! LEVY ! »
Je ne me retourne pas ni même ne m’arrête, quand bien même je reconnais cette voix si douce. Pourtant, Pénélope me rattrape et agrippe ma robe, m’obligeant à me stopper net. Elle me contourne et me fait face, j’évite son regard. Elle attend quelques secondes avant de poser sa main sur ma joue.
– « Levy, regarde-moi. »
Je ferme les yeux. Je l’évite depuis plusieurs jours, plus précisément depuis que nous avons découvert ce qui était arrivé à Cedric. Je me suis enfermé dans un mutisme et une solitude qui ne me ressemblent pas. Pourtant, elle est là, encore et toujours, à forcer l’entrée pour que je la laisse m’atteindre. Je relève alors les yeux et croise son regard émeraude. Je lis la tristesse dans ce dernier, mais également la compassion et l’amour. Je comprends alors, sans même qu’elle n’ait à parler, qu’elle comprend. Sans un mot, je la prends dans mes bras et la serre délicatement contre moi. Je sens son souffle caresser la peau de mon cou, et je me sens revivre.
– « Tu veux en parler ? », me demande-t-elle d’une petite voix.
Je réponds négativement d’un signe de tête. Elle décale sa tête pour poser son front contre le mien. Nos mains se trouvent naturellement, nos doigts se liant comme s’ils étaient faits pour s’enlacer infiniment. Je finis par l’embrasser, je sens son sourire se former contre mes lèvres. Elle est tout ce dont j’ai besoin.

☽ ϟ ☽ ϟ
12 novembre 1995
Je tiens fermement ma baguette dans ma main droite. Le regard rivé sur mon adversaire, je reste le plus concentré possible, en essayant de ne pas être distrait par les bruits nous entourant. Je fronce légèrement les sourcils, guettant le moindre geste chez le jeune Gryffondor. J’entends vaguement Harry nous donner une explication, mais je ne l’entends pas, trop focalisé sur la tâche qui m’attend. J’attends une, deux, trois secondes, puis effectue le geste nécessaire en m’exclamant :
– « Stupefix ! »
Ethan est alors propulsé en arrière et retombe sur le dos, quelques mètres derrière sa position initiale. Je relâche mon bras et souris, satisfait de ma prestation.
– « Excellent Levy, bravo ! », m’encourage Harry en portant une main sur mon épaule.
Il s’éloigne afin d’observer un autre duo, tandis que je me rapproche d’Ethan pour l’aider à se relever. Il attrape ma paume et se hisse sur ses deux pieds, avant d’épousseter son pantalon.
– « Tu m’as pris par surprise… »
Je ne peux m’empêcher de rire en le regardant tirer la moue. Je peux comprendre à quel point cela doit être frustrant de ne pas parvenir à s’en prendre correctement à son adversaire – quoi que, sans vouloirs me vanter, j’ai rarement vécu une telle situation. Mais Ethan n’est qu’en troisième année et, bien qu’il soit un élève avec de très bonnes compétences en sortilèges, son niveau est forcément moins élevé que celui d’un étudiant de cinquième année comme moi.
– « Allez ! », l’encouragé-je en lui donnant une tape amicale dans le dos. « Avec encore un peu de persévérance, je suis sûr que tu vas y arriver. »
Il acquiesce et se remet en position, me faisant ainsi comprendre qu’il aimerait prendre sa revanche. Je reprends ma place également et tends à nouveau ma baguette devant moi. Mais avant même que j’aie pu me concentrer, j’entends Ethan crier à son tour :
– « Stupefix ! »
Je sens une force invisible s’abattre contre mon corps et me vois propulser en arrière, retombant sur le côté. Je lâche ma baguette dans ma chute. J’aperçois Ethan qui lève les bras au ciel en signe de victoire. Je m’assieds au sol et lui adresse un immense sourire tout en l’applaudissant. C’est à lui de me rejoindre et de me tendre sa main pour m’aider à me relever.
– « Je te l’avais dit ! Persévérance. »
En guise de réponse, il me sourit et bombe le torse. Nous éclatons de rire tous les deux. Soudainement, je sens une vague de fierté m’envahir. Le petit Ethan, celui avec lequel j’avais pour habitude de jouer dans notre jardin étant enfant, celui à qui j’ai appris à faire léviter des samares durant l’automne. Eh bien, ce petit Ethan a maintenant tout d’un grand, au sein de l’Armée de Dumbledore créée cette année. Et je suis fier, si fier d’être son ami, d’être comme son grand frère.


Put me to sleep evil angel.
Open your wings evil angel.
Fly over me evil angel.
Why can’t I breathe evil angel ?

☽ ϟ ☽ ϟ
2 mai 1998
Des sorts volent de part et d’autre. Je tends ma baguette sur ma gauche, essayant d’atteindre un ennemi posté plus loin. Il riposte, m’obligeant à me dissimuler derrière l’une des statues tenant encore debout. Le couloir du premier étage est dans un état méconnaissable : des murs ont été réduits en pièce, les fenêtres ont volé en éclats, certains escaliers sont devenus inaccessibles. À bout de souffle, je regarde autour de moi et m’assure que Pénélope est encore à mes côtés. Nos regards se croisent au moment où un sortilège frappe les briques derrière nous. Elles s’effondrent. Je me rue sur ma petite amie et la couvre à l’aide de mon corps afin de la protéger de la pluie de pierres qui s’abat sur nous. Un cri m’échappe lorsque je sens l’une d’entre elles transpercer mes vêtements et griffer mon dos. Je ressens à peine la tiédeur du sang qui s’écoule le long de ma colonne tant mon corps est réchauffé par l’adrénaline.
– « Ça va ? », me demande-t-elle, inquiète, en appuyant ses mains sur mes épaules pour me redresser.
J’acquiesce d’un signe de tête. Cela pourrait être pire. Relevant les yeux, je m’apprête à lui dire que l’on ferait mieux de quitter les lieux pour trouver un endroit plus sûr, lorsque je reconnais une jeune fille aux cheveux blonds. Je la vois puiser au plus profond de ses forces pour se protéger des sorts qu’un Mangemort lui jette.
– « Dawn ! », m’écrié-je en la voyant perdre sa baguette.
Sans réfléchir, je me rue dans sa direction et me poste devant elle, n’attendant pas une seconde de plus pour m’attaquer à l’ennemi.
– « Expelliarmus ! »
La baguette du Mangemort lui échappe et, avant même qu’il n’ait pu s’en rendre compte, j’enchaîne avec un autre sort, afin de nous débarrasser de lui.
– « Stupefix ! »
Il parvient à éviter mon sort en transplanant, s’évanouissant dans un nuage de brume noire. Essoufflé, je m’assure qu’il est bien parti avant de me retourner vers Dawn. Des larmes roulent sur ses joues alors qu’elle agrippe mes bras. Elle est dans un état de détresse sans nom. Comme nous tous.
– « Levy… Je… Je ne trouve pas Ethan… »
Comme si l’évocation du prénom de son grand frère pouvait faire apparaître ce dernier, je regarde autour de moi. Aucune trace d’Ethan. Par contre, je me rends compte que nous ne sommes pas seuls : au milieu des décombres de murs et de statues, nous sommes sept étudiants, certains visiblement plus blessés que d’autres. Aucun ne semble cependant inapte à combattre. Je me retourne alors vers Dawn, tandis que Pénélope rejoint le groupe qui s’est formé autour de nous.
– « Ne lâche pas ma main. », lui ordonné-je en glissant mes doigts contre ceux glacés de la jeune fille.
La sœur d’Ethan acquiesce et resserre sa main sur la mienne. Je regarde les autres étudiants qui se sont approchés de nous.
– « Restons ensemble. Tout ira bien. »
L’union fait la force. Cependant, il ne faut pas que nous traînions plus longtemps dans ce couloir. Les Mangemorts peuvent revenir d’un instant à l’autre. Nous empruntons l’escalier principal et rejoignons le rez-de-chaussée dans le but de sortir de l’école. Cependant, au moment d’atteindre le hall, une voix résonne derrière nous.
– « Stupefix ! »
Je me baisse, entraînant Dawn avec moi. Le reste du groupe a le même réflexe. Sans attendre, Pénélope se redresse et brandit sa baguette en direction de l’ennemi qui a surgi de la grande salle.
– « Expelliarmus ! »
Je l’imite et m’exclame :
– « Petrificus totalus ! »
Je touche le Mangemort, mais quatre de ses acolytes apparaissent en transplanant et nous entourent. Notre groupe se resserre et, dans un élan d’adrénaline, je lève ma baguette, prêt à combattre.
– « Expelliarmus ! »
Ma baguette m’échappe et vole quelques mètres plus loin, les Mangemorts nous entourant me barrant la route pour la récupérer. L’un d’entre eux ricane. Je porte mes yeux sur son visage recouvert d’acier. La rage bouillonne en moi comme jamais auparavant.
– « Vous croyiez vraiment pouvoir prendre le dessus ? »
L’homme marche devant nous, il nous scrute au-travers de son masque. Je sens ses pupilles peser sur moi et déglutis. Il s’approche de Pénélope, baguette tendue, rapprochant cette dernière de son cou.
– « Ne la touchez pas. », lâché-je, dents et poings serrés.
J’entends Dawn gémir de peur derrière moi alors que le Mangemort pose sur moi ses yeux noirs. Je soutiens son regard sans cesser d’enfoncer mes ongles dans les paumes de mes mains.
– « Dois-je te rappeler que tu es désarmé ? »
Mes yeux se posent rapidement sur ma baguette, toujours au sol, puis regardent à nouveau l’homme dressé en face de moi. Un silence plane, silence durant lequel je crois entendre tout le monde, étudiants comme Mangemorts, retenir son souffle. Celui en face de moi finit par brandir sa baguette en l’air et m’attaque :
– « Impero ! »
Le sortilège me frappe en pleine poitrine. Les bras ballants, mon regard se perd dans le vide. Je sens une étrange sensation de froideur mêlée à de l’angoisse se répandre dans mes veines. Les étudiants près de moi reculent de quelques pas tout en me fixant, attendant une réaction de ma part. Je cligne des yeux. J’aimerais bouger, me débattre, mais j’ai beau rassembler toutes mes forces, je suis incapable d’effectuer le moindre geste. Le Mangemort ricane à nouveau. Il garde son arme braquée dans ma direction et fait signe à l’un de ses acolytes d’aller chercher ma baguette. Il s’exécute et referme ma propre main dessus. Le Mangemort tourne alors progressivement se baguette vers Pénélope.
– « Tue-la. »
Quoi ? Mes yeux doivent traduire la peur soudaine qui me ronge. Le sortilège de l’imperium ne laisse aucun choix à ses victimes. L’ordre va être exécuté. Je vais la tuer. Je vais tuer Pénélope.
– « N… Non. », supplié-je en regardant ma main se dresser en direction de ma petite amie.
Pétrifiée, elle recule, plongeant ses yeux dans les miens. Elle pleure. Moi aussi. Des larmes silencieuses roulent sur mes joues salies par la bataille.
– « Levy… »
Sa voix cassée et suppliante me brise le cœur. Je lutte, je me concentre sur ma baguette et fait tout ce qui est en mon pouvoir pour abaisser ma main. Je ne parviens même pas à bouger le petit-doigt. J’aimerais pouvoir lui dire de ne pas avoir peur, lui dire que je l’aime, que tout ira bien. Mais, plutôt que de prononcer tout ce que j’aimerais pouvoir lui dire avant de la tuer, mes lèvres s’entrouvrent pour laisser s’échapper :
– « A.. Avada… Kedavra. »

Crachant des poumons, je regarde le corps inerte d’Edwin, un élève de quatrième année. Ma main tremble et les larmes roulent toujours sans un bruit contre ma peau pâle. Je suis incapable de lutter. J’ai tué, j’ai blessé. J’ai tué Pénélope. Et maintenant Edwin. Le sortilège est toujours actif et m’oblige à me battre contre ceux que je considère comme ma seconde famille. Je suis essoufflé, à bout de forces. Je veux que ce cauchemar s’arrête.
– « Ethan ! »
La voix de Dawn me fait me retourner. Je la vois qui se rue vers son frère, posté un peu plus loin et venant tout juste de faire déguerpir un Mangemort dans la cour de Poudlard. Je me rapproche d’eux et, sans que je ne puisse rien contrôler, brandis ma baguette en direction de la jeune fille.
– « Avada… »
– « Expelliarmus ! »
Je parviens à bloquer le sort lancé par Ethan et me tourne dans sa direction. Mes yeux tentent de lui transmettre toute la peur que je ressens, ils essaient de lui faire comprendre.
– « Traître ! Espèce de traître ! »
Bon sang, Ethan ! Regarde-moi, ce n’est pas moi, ce n’est pas vraiment moi. J’ouvre la bouche mais aucun son ne s’en extirpe. Je suis incapable de parler, incapable de lui dire la vérité. L’imperium me force alors à l’attaquer et nous commençons à nous battre. Mon meilleur ami d’enfance me lance sort après sort dans une rage folle, contrant les miens avec habileté.
– « Ethan… attend… », bredouille Dawn pour tenter de le résonner.
Mais Ethan ne l’écoute pas. Il ne me lâche pas du regard et continue de s’attaquer à moi, visiblement sans aucun remord.
– « Stupefix ! »
– « Ethan ! Arrête ! Ce n’est pas lui ! ETHAN ! »
– « Avada kedavra. »
La voix est apparue derrière moi. Je vois le jet de lumière verte frapper Dawn qui s’écrase au sol, morte. Comme Pénélope et Edwin avant elle. Ethan et moi nous écrions à l’unisson :
– « NON ! »
– « NON ! »
Il se rue sur le corps inerte de sa sœur, s’agenouille près d’elle et la prend dans ses bras. Lorsque je vois des larmes scintiller sur son visage, je recule d’un pas. Je finis par m’enfuir. Je l’entends qui hurle derrière moi. Un hurlement déchirant, rempli de douleur. Un hurlement comme je n’en ai encore jamais entendu.
– « LEVY ! »
Sa voix rageuse m’appelle et je le devine qui se lance à ma poursuite. Mais je suis plus rapide et parviens à me frayer un chemin entre les différents jets de sort qui volent en tous sens. Je finis par m’arrêter derrière un amas de roche qui, autrefois, faisait partie de la façade externe de l’école. Je ferme les yeux et agrippe ma tête de mes mains. Je veux que tout s’arrête, je veux que tout s’arrête, par pitié. Le vacarme de la bataille se mêle à un sifflement percent qui me transperce les tympans. Un hurlement naît au fond de mon ventre et remonte ma gorge pour résonner parmi le chaos. Je hurle, de toutes mes forces, crispant mes paupières fermées et tirant sur mes cheveux poussiéreux. Puis, sans comprendre comment ni pourquoi, je finis par perdre connaissance.


So all that I’m trying to say,
I’m looking for a better way.
Some days it just gets so hard
and I don’t wanna slip away.

☽ ϟ ☽ ϟ
J’ai comparu devant le Magenmagot environ trois mois après la Grande Bataille. Principalement accusé de double-meurtre, j’ai plaidé non-coupable, témoignant de ce qui m’est arrivé. Bien évidemment, on ne m’a d’abord pas cru. Combien de Mangemorts ont prétexté être sous l’effet de l’imperium pour justifier leurs crimes et éviter d’être envoyés à Azkaban ? J’ai cru que mon père allait intervenir, prendre ma défense, mais il n’en était rien. Il est resté silencieux, abasourdi par les charges que l’on m’inculpait. J’ai su plus tard qu’il vivait cette situation dans le déni, refusant de croire que son fils ait pu assassiner deux personnes et en blesser d’autres. Mon crime lui rappelait bien trop le décès de sa sœur et, par un mécanisme psychologique complexe, il s’est vu d’abord incapable de croire quoi que ce soit, que cela soit ce que j’ai pu faire ou ce que je témoignais. C’est uniquement lorsque mon grand-père, Thésée Scamander, est intervenu pour demander aux membres du Magenmagot d’user du veritaserum que j’ai subi un véritable interrogatoire. Sous l’effet de la potion de vérité, j’ai raconté la totalité de ce qu’il s’était réellement passé et ai fini par être reconnu innocent.

Mais la justice avait beau avoir reconnu que j’avais agi contre ma volonté, le reste du monde ne tombait pas forcément d’accord sur ce fait. Ma mère a eu beau user de ses pouvoirs de journaliste pour éviter que des rumeurs ne soient véhiculées par la Gazette du Sorcier, les bruits de couloir se sont inévitablement répandus. Si bien que, lorsque nous avons pu reprendre le cours normal de nos vies à Poudlard en septembre 1999, j’étais, aux yeux de tous, le plus grand traître que l’école ait connu. J’ai dû apprendre à vivre en sentant des regards accusateurs peser sur moi, en m’attendant à ce que je me fasse attaquer à l’angle d’un couloir pour me faire payer mes actes. J’ai évidemment essayé de faire comprendre aux étudiants que j’étais innocent. La majeure partie de ceux qui me connaissaient vraiment m’ont cru. La majorité. Mais pas Ethan. Aujourd’hui encore, j’essaie d’obtenir son pardon, de lui faire ouvrir les yeux. Mais je crains que notre amitié soit définitivement réduite en cendres.

☽ ϟ ☽ ϟ