La cour. Je n'avais jamais vu l’intérêt de ce lieu. Les élèves y passaient régulièrement pour aller à divers endroits ou pour se rejoindre entre amis. Personnellement, ce n'était pas la pièce que j'aimais le plus pour discuter avec mes amis. Ici, tout le monde peut entendre. Tout le monde peut voir. Il y a peu de secrets. C'est si banal. Enfin, ce l'était.
Je ne savais pas pourquoi, mais en cette froide matinée de septembre, j'avais décidé de venir saluer la cour. J'avançai à un rythme très lent. Ça ne faisait que quelques jours que l'école avait ouvert ses portes pour une nouvelle année. J'étais fière d'être dans l'équipe du personnel. Avant de laisser mon corps traverser le portail, j'enroulai une écharpe de couleur bleu marin autour de mon cou. Il était tôt, 6h12 sur ma montre de poche. Dans quelques heures, je devais me présenter dans ma salle de classe pour enseigner à des sixièmes années.
Le vent caressait ma peau et fit bouger ma chevelure. L'écharpe était une ravissante idée. Plus j'avançais, plus je devenais craintif. Un malaise s'installait en moi, je regrettais mon choix. Et puis, vint ce moment que je redoutais. Mes deux pieds touchèrent le sol de la cour. Il n'y avait rien de particulier, aucun élève. Je scrutai l'horizon, comme si j'attendais un signe. Une seule phrase se répétait en boucle dans ma tête : tout est de ma faute.
FLASH-BACK, GRANDE BATAILLE, LA COUR.
Tout se déroulait sur une note rapide. Je n'avais pas le temps de respirer que ma bouche s'ouvrait sans relâche pour lancer des sorts. Je bougeais sans cesse, je ne pouvais pas rester planter comme un poteau. Les ennemis commençaient à prendre du terrain. Je me défendais du mieux que je pouvais, en allant même jusqu'à achever certaines personnes. Je n'avais pas le choix, j'agissais pour la protection des élèves. Malheureusement, je n'arrivais pas à bloquer toutes les attaques. Sous mon regard, plusieurs adultes, tout comme adolescents, se sont écroulés. J'avais la nausée face à ce spectacle digne de Lord Voldemort. J'étais époustouflé devant les étudiants qui se donnaient à fond pour se défendre mutuellement et a utiliser toutes leurs ressources pour en finir au plus vite.
Alors que mon regard analysait mon champ de vision, mon attention fut directement porter sur une jeune fille à la chevelure de feu. Elle était forte. Elle se tenait droit devant son ennemi, mais elle ne savait pas ce qui l'attendait. Derrière elle se dressait deux mangemorts, ils n'hésiteront pas à utiliser l'un des trois sorts impardonnables sur cette douce pierre précieuse.
En prenant mon courage à deux mains, j’accélérai le pas et pointai ma baguette en bois de cerisier et dis d'une forte voix: 「 STUPEFIX 」Ça ne prit pas une seconde que les deux corps tombèrent raide mort sur le sol. Ils ne devaient pas être morts, mais vu l'effet, ils seront au calme pendant quelques heures. Ma petite scène devait surement avoir été intéressante puisque j'avais attiré l'attention de plusieurs fidèles de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom. Je me plaçai dos à la rouquine, j'étais beaucoup plus grand et fort qu'elle, mais je sentais que pour les prochaines minutes, notre duo allait faire fureur. Rapidement, je lui jetai un coup d'oeil. 「 Je vais t'accompagner pour la suite si ça te dérange pas ! Reste bien concentré, parce qu'on a des mangemorts à exterminer. 」ajoute-je sur un ton plus sombre en lançant à nouveau un sort. 「 Au fait, je me présente, je m'appelle Hélios. Et toi ? 」
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Mer 5 Oct - 3:49
THE EAGLE IS ON FIRE
C’était doux, tranquille, inquiétant. Le couloir qui s’étendait devant elle semblait n’avoir aucune fin et pourtant, aujourd’hui plus qu’un autre jour, elle voulait en voir le bout. Un soupir franchit ses lèvres alors qu’un pas de plus la porte vers l’extérieur. Loin, c’est beaucoup trop loin. Elle ferme les yeux et sa main sur porte un moment vers son dos. Aujourd’hui, elle a mal et c’est terrible. Elle regarde en l’air, le plafond du l’école ressemblant à ce qu’elle connaît depuis toujours. Elle aimerait que la douleur parte, mais on lui a dit que rien ne pourrait fonctionner, que les os brisés font toujours mal lorsque c’est humide ou froid. Aujourd’hui, c’est froid et triste. Pour se réchauffer davantage, elle fait un tour supplémentaire de son écharpe aux couleurs de sa maison. C’est à peine si l’on peut voir son visage et sa chevelure de feu. Enfin, c’est l’impression qu’elle a, parce qu’en fait, il n’y a que son cou qui est dissimulé. Elle a l’impression qu’elle croule sous la pression et ça, c’est rare. L’année scolaire ne fait que commencer, qu’est-ce que ce sera pour la suite ? Alors que ses yeux se posa maintenant sur le sol, une violente douleur la prend dans la colonne vertébrale. En serrant les dents, elle se laisse tomber contre la rambarde et regarde plus bas les étudiants qui entre dans la très grande salle pour soulager leur panse. Elle a envie de prendre les jambes à son cou, mais elle sait qu’elle n’en pourra absolument rien. Avec un soupir de soulagement, la douleur la quitte enfin alors qu’il fait un pas devant l’autre. Opale ignore comment elle a réussi cet exploit, mais elle se trouve devant la porte qui la mène dans la cours. Elle a besoin de calme, elle a besoin de tranquillité... et les bruits ambiants de l’école qui s’éveille petit à petit la rende nerveuse.
Son regard se tourne dans tous les sens, mais la seule chose qu’elle remarque vraiment, ce sont les éclats de lumières des baguettes et les corps qui tombent à une rapidité qu’elle n’imaginait même pas. Elle n’a pas peur, Opale n’a jamais peur. Du moins, elle ne le montre tout simplement pas. D’un geste précis et sans un mot, un éclair rouge quitte sa baguette pour frapper son ennemi en pleine tête, un coup digne de la police magique. Elle s’arrête à temps, un éclair vert phosphorescent passe devant elle. Quelque seconde plus tôt et c’était la mort pour elle. Un petit cri à ses côtés et elle se retourne aussi vite qu’un sombral prend son envol. Un de ses camarades de classe vient de tomber raide mort. Instinctivement, elle pointa sa baguette vers lui et son corps tomba. Elle ne comprit pas tout de suite le sort qu’elle venait de lancer et, pour dire vrai... elle s’en fichait.
Ses pas l’ont porté à l’endroit même du massacre. Elle n’est pas seule. Elle reconnait la silhouette qui s’allonge devant elle, trop bien même, parce qu’elle hante encore les cauchemars de ses nuits. Son partenaire de combat.
「 STUPEFIX 」 Ce cri est fort dans ses oreilles et couvre tous les autres bruits qui l’entoure. Elle se retourne à temps pour voir deux corps tombés. C’était la fin, si une âme charitable ne l’avait pas remarqué. Elle s’en voulait d’avoir été aussi faible, aussi naïve... aussi peu prudente. Comme si leurs deux corps se comprenaient, son dos toucha le sien alors qu’elle lançait un nouveau sort droit devant elle. « EXPELLIARMUS ! » Le corps et la baguette vole au loin. Elle est fière d’elle. Un autre de moins à tuer des siens. Elle l’entend à peine l’homme lui dire qu’il restera avec elle et qu’elle doit se concentrer. Elle grogne un peu, elle le sait, c’était un moment d’égarement. Elle cherche son meilleur ami partout... sa meilleure amie... 「 Au fait, je me présente, je m'appelle Hélios. Et toi ? 」 Un petit sourire s’affiche sur ses lèvres. « Opale... » murmure-t-elle sous les bruits de la mort.
Elle fait un petit pas en avant. Elle ne se souvient pas pourquoi elle ne l’a pas encore revu. C’est flou. « Ça fait longtemps... Hélios... » Son nom n’est qu’un murmure, porté par le vent jusqu’à lui.
Avais-je réellement le courage de me retourner pour lui faire face ? Elle n'avait rien d'un monstre, elle n'était pas imposante, elle était magnifique. Une simple élève. Plus petite que moi, un sourire charmeur. J'étais persuadé, et je le suis encore, qu'elle brisera des coeurs plus tard. Un regard comme le sien, ça ne trompe pas. Et pourtant, je refusais de lui faire face. Sa petite voix vint me pincer le coeur. Oui, ça faisait longtemps. Étrangement, je ne me sentais pas mal à l'aise de penser qu'une année de plus ne m'aurait pas fait de mal.J'avais honte.
Comment ai-je pu faire ça. Comment ai-je pu faire ça à..
« Opale... » dit-elle d'un murmure. J'eus de la difficulté à entendre cette parole de souris, mais j'esquissais un sourire. Quelle sublime prénom pour une jeune dame. Je voulus la complimenter suite à sa réponse, mais un éclat vert se dirigea à la vitesse de la lumière en notre direction. Automatiquement, je bougeai vers la droite pour être face au sort. Ainsi, ma partenaire à la crinière de lion se retrouva, encore une fois, derrière moi et protéger. Le mouvement avait été brusque, mais il était nécessaire. Sans plus attendre, je levai ma baguette dans un geste sûr vers le ciel. Une courbe éblouissante se projeta devant moi et bloqua le projectile vert. Un peu plus et j'étais à deux doigts de voir ma vie se défiler sous mes yeux. Alors que de mon côté tout semblait se calmer, je jetai un coup d'oeil à Opale: « Tout va bien ? » dis-je d'une voix essoufflée, « désolé de t'avoir poussé vers ce côté, j'espère ne pas t'avoir fait mal. »
Je bougeais les yeux dans tous les sens, comme si quelqu'un ou quelque chose allait me sauter aux yeux. Mon coeur semblait vouloir sortir de ma poitrine. Cette situation était épouvantable. Je faisais comme si rien était, mais voir de jeunes sorciers s'écrouler au sol.. j'étais choqué, dégoûté, terrorisé. Je ne pouvais pas m'empêcher de m'imaginer dix ans avant cette guerre. L'Hélios jeune, insouciant et rêveur, celui qui n'avait peur de rien.. qu'aurait-il fait ? Aurait-il été courageux comme cette élève ? Aurait-il tenu devant tous ces morts ? Devant celui qui fait régner le mal depuis toujours ? Perturbé par cette pensée, je réalisai à quel point cette gamine avait le coeur d'un chevalier pour oser ouvrir les yeux devant ce massacre et tout faire pour qu'il cesse. En fait, la gryffondor n'était pas seule.
Je relâchai mon attention pendant quelques secondes et observai la scène. Tous les élèves présents, peu importe la maison, se battaient pour leur vie et pour celle de leurs amis. Mon coeur se serra. Et si Opale perdait quelqu'un de précieux ? Et si moi je la laissais partir ? Probablement qu'elle avait une famille, pleins d'amis, un copain.. Présentement, je me sentais comme sa seule source de protection. Elle pouvait se débrouiller seule, mais je ne pouvais plus me permettre de la quitter. Je voulais la protéger jusqu'à ce que tout soit terminé. Pourquoi ? Parce que si je m'étais retrouvé seul dans cette bataille, j'aurais aimer que quelqu'un soit à mes côtés, jusqu'au bout. « Opale, je te promets qu'il ne t'arrivera rien. »
Rien. Il ne t'arrivera rien. Un mensonge. Ces paroles me hantaient à chaque fois que je pensais à l'élève. Je glissai ma main dans mes cheveux et tournai les talons vers elle. Opale. Elle avait grandi, elle était belle. Comme avant. Je restai silencieux devant la jeune lady et me pencha légèrement, en signe de révérence. « Miss Hepburn. » je fis une pause pour tenter de trouver les bons mots. Sans succès. « Je.. tu.. j'espère que tu vas mieux. » dis-je en la regardant dans les yeux. Je ne savais pas comment aborder le sujet.
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Consumed by the shadows
Mer 26 Oct - 3:33
THE EAGLE IS ON FIRE
Devant elle, dans toute sa grandeur, se trouvait la personne qui avait promis de la protéger. Elle avait longuement hésité avant de lui parler, avant de chuchoter doucement son nom, comme si elle craignait que le moindre bruit le ferait fuir. S’il devait l’entendre, alors ce serait maintenant ou jamais... mais pourquoi autant de crainte ? Pourquoi autant de peur ? Pourquoi avoir attendu avant de prendre de ses nouvelles, avant de savoir s’il allait bien ? Il avait été là pour elle, il l’avait épaulé pendant la période la plus tragique et difficile pour les sorciers des temps modernes...
Son sourire. Il était semblable à un rayon de soleil dans cette froide obscurité. Aurait-elle la force de sourire avec autant de facilité, alors que les corps de ses voisins de dortoirs, encore chauds, jonchaient le sol froid. Avant même de pouvoir lui montre la moindre trace de gentillesse ou de reconnaissance, le voilà qui la protégeait de nouveau d’un sort qu’elle n’avait même pas remarqué. Comment avait-elle survécu aussi longtemps alors qu’elle était visiblement sans ressources et sans jugeote ? Il venait de risquer sa vie, elle en était certaine. Et tout cela, pour une parfaite inconnue. « Tout va bien ? Désolé de t'avoir poussé vers ce côté, j'espère ne pas t'avoir fait mal. » Elle ne comprend pas pourquoi, elle se sent froissé par cette douce attention. Peut-être parce qu’elle n’aime pas qu’on la prenne en pitié ou que l’on doute de sa force. « C’est plutôt à moi de vous poser cette question idiote. » Parce que c’était idiot, oui. Personne ne pouvait se vanter de se sentir bien.
Hélios se tourna vers elle, une main dans ses cheveux comme le ferait un enfant pour exprimer son évident malaise. Elle-même sent quelque chose qui se tord à l’intérieur de son ventre, dans son estomac, comme si elle avait envie de vomir. Pourquoi revoir les yeux de cette personne lui fait autant de mal ? Noble, il courba l’échine devant elle et elle resta là, interdite, ne sachant pas si elle devait l’obliger à se relever aussitôt. « Miss Hepburn. » Étrangement, entendre son nom prononcé de cette façon lui faire froid dans le dos, comme s’ils ne se connaissait pas réellement. « Je... tu... j'espère que tu vas mieux. » Elle était là, cette source de malaise... cette constante lourdeur qui planait au-dessus de leurs têtes. Allait-elle mieux ?
« Opale, je te promets qu'il ne t'arrivera rien. » Quelque part au fond d’elle, elle aimerait tellement y croire. Croire qu’elle pourrait fermer très fort les yeux et que tous cela disparaisse en poussière. C’était tellement facile lorsqu’elle était enfant, cette solution était envisageable et possible. Tout cessait d’exister alors. « J’en suis certaine. » souffla-t-elle alors qu’un regard derrière elle la rassura. Il était là. Pourquoi avoir peur ? Il ne lui arriverait rien, Hélios le lui avait promis.
Un faible sourire traversa les lèvres de l’étudiante alors qu’elle s’autorisait un pas dans sa direction. Une rafale de vent l’arrêta aussitôt alors qu’elle frissonna pour la deuxième fois. Une douleur lui fait froncer les sourcils et elle se retient de ne pas caresser le bas de son dos, cet endroit qui est accessible à sa main et qui lui prouve que cette douleur est réelle, puisqu’elle peut sentir le bas de sa cicatrice qui lui rappelle qu’elle est toujours vivante.
Un mouvement rapide sur sa gauche lui fait détourner le regard et elle comprend qu’il est trop tard. Ils viennent de les prendre par surprise. Une diversion qui fonctionne trop bien. Distraire son ennemi pour mieux le prendre de revers. « AU SOL ! » Elle a seulement le temps de prendre le col de la robe de sorcier de son protecteur avant de se laisser lourdement tomber, emportant dans sa course son binôme et évitant de justesse le rai de lumière verte qui menaçait de mettre fin à leurs jours. D’un geste rapide, elle se retourna sur le dos et envoya valser son adversaire au loin. Elle se releva, lui tendant la main, toujours à l’affut du moindre mouvement. « On dirait bien que cette fois, c’était à mon tour de vous sauver la vie. » Dans sa voix, il était là... l’étincelle d’un sourire.
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