Il était gonflé. Il l'avait plantée là, comme ça, la laissant dans le flou le plus total quant à son dernier dialogue en finnois. Parfait, très bien, elle le voyait venir avec son petit manège. Ça ne marcherait pas, hors de question qu'elle cède comme ça. Ce n'était pas si dramatique de ne pas savoir, après tout. Ça n'allait pas l'empêcher de respirer...
Premier jour : ça ne marchera pas, point. Second jour : ça ne marchera pas, ça ne marchera pas... Troisième jour : Je le déteste. Quatrième jour : Maelys ? Tu ne connaîtrais pas le finnois par hasard ? Cinquième jour : Et quelqu'un qui parle le finnois ? Sixième jour : Je le hais.
10 avril 2001
Elle rejeta ses draps de rage et s'assit sur son lit, agacée par la situation et furieuse envers elle-même d'être impactée ainsi. Cet idiot avait réussi à lui parasiter la pensée toute la semaine. La plupart de ses amis étaient anglophones, français, mais pas finlandais. Et puis on ne sait jamais, au cas où le contenu de son message était tordu... Négocier sa tranquillité ? Tu parles ! Son esprit n'était même plus serein maintenant. Durant leur échange d'une heure, elle avait fini par le trouver digne d'intérêt. Il avait semblé honnête lorsqu'il s'était confié. Adèle l'avait senti à la manière dont il s’était comporté. C'était comme s'il n'en avait pas l'habitude et il avait paru mal à l'aise. N'avait-il seulement jamais pris le temps d'échanger avec toutes ses conquêtes ? Probablement pas. Et puis elle avait relâché sa garde et il avait repris les rênes du jeu. Elle aurait dû s'en moquer, retourner à sa vie, rester indifférente, mais elle ne pouvait pas s'empêcher d'y penser et de le maudire. Et bon sang, pourquoi ne cherchait-il pas à la recontacter ? S'il était aussi buté qu'elle, la Serdaigle n'avait pas fini de se torturer l'esprit. Ou alors il était finalement déjà passé à autre chose ? Mais dans ce cas pourquoi faire demi-tour à son approche et l'éviter ? Cette situation était ridicule et de jouer avec ses nerfs ainsi lui donnait juste envie de l'étrangler. Il voulait jouer ? Elle allait lui dire le fond de sa pensée une bonne fois pour toutes.
Ses camarades de dortoir commencèrent à émerger et la Française en profita pour attraper une plume et rédiger un mot au ton péremptoire.
11 avril 2001
S'il osait ne pas venir, elle lui ferait payer. Vraiment ! Il lui en coûtait déjà d'avoir fini par céder, alors s'il l'ignorait encore, mieux vaudrait ne pas croiser le chemin de la Française ensuite. Si elle avait choisi le parc comme lieu de rencontre, ce n'était pas un hasard. Il n'y avait pas de porte qu'il pourrait bloquer, pas de mur pour l'empêcher de passer dès qu'elle voudrait lui fausser compagnie. Car elle ne comptait pas s'attarder. Il lui traduisait sa phrase et on n'en parlait plus. Fin de l'histoire. Enfin si, elle lui ferait sans doute un nouveau sermon sur ses manières. Elle alla s'installer sur un banc pour l'attendre. S'il ne venait pas, il s'en mordrait les doigts d'avoir fait le malin avec sa langue maternelle. Un petit sort pour lui faire oublier l'anglais pour une journée ou deux et draguer les filles de ce château serait une autre histoire... Elle resserra les pans de sa cape autour d'elle. Il faisait encore frais pour un mois d'avril et le ciel semblait capricieux. Tant mieux, ça lui évitait d'avoir un public trop important. Du moment qu'il ne pleuvait pas... Elle bouillonnait intérieurement, alors qu'en apparence elle paraissait impassible. Pas question de montrer ses émotions, non elle ne lui ferait pas ce plaisir. Elle espérait également qu'il était ponctuel. Un bruit de pas approchant, elle se figea sans se retourner, cherchant alors ses mots dans le cas où il s'agissait bien du Serpentard.
Eljas V. Lehtonen
Consumed by the shadows
Maison/Métier : Serpentard, 1er GISIS de Politique Magique Célébrité : Dominic Sherwood Pseudo : Nekojune Âge : 30 Parchemins : 97 Gallions : 535 Date d'inscription : 15/04/2018
Toutes ses répliques s'effacèrent de son esprit. Il ne servait à rien de se préparer avec lui. Il n'agissait jamais comme elle espérait qu'il le fasse, la déstabilisant plus ou moins à chaque fois. Au moins, il était venu et ne l'avait donc pas plantée. La Française pouvait mettre de côté ses plans de vengeance pour le moment. Quoique vu la manière de l'aborder encore une fois, cela restait à voir. Le Serpentard entrait direct dans le vif du sujet. Cette phrase qu'elle avait mémorisée tant bien que mal et dont elle ne saisissait pas le sens... Bien sûr qu'il savait pourquoi, elle l'avait sommé de venir ici. Elle ne répondit pas pour éviter de commencer par l'agresser. Ce n'était pas son genre d'être virulente d'entrée de jeu, même si elle avait toutes les raisons de l'être. Il s'installa à côté d'elle, mais elle n'était toujours pas prête à briser la glace, sentant encore que si elle ouvrait la bouche à cet instant, elle serait désagréable. Beaucoup en avaient l'habitude après tout, et en temps normal elle ne se gênait pas pour dire ce qu'elle pensait. Mais elle n'aurait pas forcément ce qu'elle venait chercher en lui crachant à la figure dès le départ.
- Ça va Blondie ?
Adèle inspira lentement pour éviter de se retrouver à lui coller une gifle magistrale devant son audace. Blondie vraiment ? Elle se tourna vers lui et le fusilla du regard. Il recommençait à prendre ses aises avec elle. Susceptible Adèle ? À peine... Ce n'était pas comme si ça faisait une semaine qu'elle ruminait ses dernières paroles et qu'elle lui en voulait de l'avoir laissée sans plus d'explications. Elle aussi avait le pouvoir de le laisser dans l'ignorance, il ne fallait pas qu'il l'oublie.
- Si tu continues à faire le malin avec moi, tu vas le regretter...
Il ne comprendrait peut-être pas le sens exact de sa phrase, mais son ton était assez éloquent pour qu'il en saisisse la menace. Premier avertissement.
- Ne m'appelle pas comme ça, Don Juan...
Deuxième avertissement. Il valait mieux pour lui qu'elle ne passe pas au troisième. Sa patience avait des limites plutôt minimes. Il pouvait d'ailleurs remarquer qu'elle venait de rétablir la balance, avec sa phrase en français et un qualificatif qui venait lui rappeler qu'elle n'oubliait pas qui il était. Bien en attendant, elle ne comptait pas attendre d'être complètement gelée pour avoir la réponse à ses interrogations.
- Je ne t'ai pas demandé de venir pour parler de la pluie et du beau temps. La signification de ta phrase, s'il te plaît.
Pas de préambule, pas envie de s'étaler sur son état émotionnel. Il ne lui disait encore une fois pas bonjour et la narguait avec son expression, alors elle n'allait certainement pas s'embêter à lui dire qu'elle avait passé une semaine détestable par sa faute. Elle n'allait quand même pas lui avouer qu'il avait occupé une partie de ses pensées et que sa phrase l'avait obnubilée au point d'écourter ses nuits. Certes son ton était impérieux, mais elle avait pris la peine de rajouter un s'il te plaît. Pour autant, que ça lui plaise ou non, il valait mieux qu'il lui réponde. La Serdaigle croisa les bras et le fixa, attendant qu'il daigne accéder à sa requête. Elle ne lui donnerait pas une heure de son temps cette fois. S'il commençait à l'embobiner, elle partirait. Elle parviendrait bien à repousser sa curiosité au bout d'un moment...
Eljas V. Lehtonen
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Maison/Métier : Serpentard, 1er GISIS de Politique Magique Célébrité : Dominic Sherwood Pseudo : Nekojune Âge : 30 Parchemins : 97 Gallions : 535 Date d'inscription : 15/04/2018
Mais qu'était-il en train de lui faire là ? Adèle entrouvrit ses lèvres, affichant un air surpris. C'était quoi ? Un rattrapage ? Elle ne savait pas ce qu'elle devait en penser. Elle avait tout à coup droit à un bonjour et à des excuses, et en français de surcroît. Par fierté, elle refusa de lui rendre la pareille dans sa propre langue et garda obstinément ses bras croisés. Elle n'allait pas lui pardonner aussi facilement d'avoir joué avec ses nerfs. Et maintenant, il marchandait sa réponse. Elle soupira. Il avait vite compris comment elle fonctionnait, mais au fond elle ne s'attendait pas non plus à ce qu'il lâche le morceau aussi facilement. Cela aurait été trop beau. Là encore, il utilisait le français. Était-ce pour l'attendrir ? En tout cas, elle n'avait visiblement pas fini de négocier avec lui. Ils avaient beau être à l'extérieur sans aucun mur pour la retenir, la Serdaigle avait l'impression d'être quand même piégée.
- Très bien, finit-elle par accepter, je ne partirais pas tout de suite, je t'écoute.
Elle se demandait bien combien de temps il comptait la faire rester, ensuite. Elle ne préférait pas lui imposer un horaire cette fois, elle avait retenu la leçon. Vraiment ? On jouait aux devinettes maintenant ? Elle avait du mal à ne pas perdre patience. Elle ferma ses yeux dont justement il était question. Encore ! Ça devenait une obsession, décidément... Puis elle les ouvrit de nouveau et décroisa les bras. Elle vint alors enrouler une mèche de ses cheveux autour de son doigt et tenta de se remémorer leur entrevue de la semaine précédente. Qu'avait-il dit au juste ?
- Je crois que tu as dit que tu les trouvais intrigants... Quelque chose d'autre en rapport avec leur couleur, mais je ne pense pas que tu puisses dire tout ça dans une si petite phrase.
Une si petite phrase qui lui avait empoisonné l'esprit. C'était le pouvoir des mots et dans les relations avec autrui les mots étaient aussi forts que certains sorts. Il ne fallait pas sous-estimer la force des mots. Elle s'en voulait presque de s'être laissé accaparer la pensée, si telle était vraiment la traduction de ses paroles en finnois. Ainsi pour être certaine de se libérer de l'influence de ses mots, et de ne plus jamais avoir à revivre ça, elle le mit en garde :
- Encore une chose... Ne fais plus jamais ça.
Qu'il ne la laisse plus jamais sur sa faim. Elle n'avait pas besoin de ça. Elle n'avait pas besoin de se torturer l'esprit, elle le faisait déjà bien assez avant qu'il ne débarque dans sa vie.
- Ne t'avise plus jamais de partir sans aller au bout de tes explications.
Une petite brise venait de se lever et agitait sa chevelure par intermittence. Elle se félicitait d'avoir pris sa cape. Il n'y avait pas un seul rayon de soleil pour la réchauffer, le ciel restant obstinément gris et menaçant. Et pourtant, elle préférait se trouver ici que coincée dans le château. Et maintenant ? Que comptait-il faire ? Il ne comptait quand même pas poursuivre son cours de finnois ?
- Et donc que vas-tu me proposer aujourd'hui ?
Il ne voulait pas qu'elle s'en aille, soit, elle s'y était engagée en échange de sa traduction. Mais ils n'allaient pas non plus attendre le déluge. Les gens normaux faisaient connaissance et échangeaient sur leur vie. Avait-il envie de renouveler l'expérience ? Elle avait bien vu la dernière fois que ce n'était pas sa tasse de thé... Et elle, avait-elle vraiment envie de partager des informations de sa vie avec lui ?
Eljas V. Lehtonen
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Maison/Métier : Serpentard, 1er GISIS de Politique Magique Célébrité : Dominic Sherwood Pseudo : Nekojune Âge : 30 Parchemins : 97 Gallions : 535 Date d'inscription : 15/04/2018
La Française n'était pas du genre à rougir pour un compliment. La dernière fois, elle ne l'avait même pas pris au sérieux, vu ce qu'elle savait de lui. Elle ne manifesterait pas plus de réactions cette fois, même s'il était sincère. Ce n'était pas qu'elle n'appréciait pas qu'on la complimente. Elle était comme tout le monde, elle s'en délectait, mais ne l'affichait pas. Il avait une sœur... La pauvre ! À moins qu'elle ne soit aussi exaspérante que lui ? De toute façon, Adèle ne la connaissait pas, alors elle aurait eu du mal à lui demander de l'aide. Le Serpentard ne répondit pas tout de suite à sa question. À quoi réfléchissait-il ? Mais ! Que faisait-il ? Il était fou ! Adèle le regarda ôter sa cape pour l'en couvrir.
- Non, protesta-t-elle, ce n'est pas la...
Elle posa sa main sur son bras pour le retenir et l'empêcher d'aller au bout de son geste, avant de finalement la retirer prestement.
- ...peine... termina-t-elle un peu inutilement, dans un souffle.
Elle le regarda alors retrousser les manches de sa chemise en pensant qu'il était vraiment malade de s'exposer ainsi à la fraîcheur de cette fin de journée.
- Je vais te laisser me poser des questions. Sur tout ce que tu veux. Mais pour chaque question, tu m’autorises à t’en poser une en retour. Ça marche ?
Sur tout ce qu'elle voulait ? Sauf que ça voulait dire que lui aussi pouvait l'interroger sur ce qu'il voulait. Donnant donnant. C'était normal après tout, mais elle n'était pas certaine de vouloir révéler certaines choses personnelles. Elle n'était pas certaine de savoir s'ouvrir aussi facilement. Il pouvait très bien l'interroger sur des banalités, mais aussi mettre le doigt sur ses failles, ses angoisses... Elle n'avait pas envie de lui donner des armes pour l'atteindre. Mais d'un autre côté, lui aussi allait devoir s'exposer et sans doute que lui-même aurait des choses qu'il préférerait garder pour lui ? La Serdaigle réfléchissait, pesant le pour et le contre. Elle observa un instant la main qu'il lui tendait, puis elle se décida alors à glisser sa main dans la sienne acceptant ainsi le marché qu'il lui proposait.
- Ça marche.
Elle fut surprise de constater qu'il était loin d'avoir froid. La chaleur de sa main se diffusant à la sienne. Son regard remonta sur son avant-bras et se posa sur les quelques cicatrices qui s'y trouvaient. Sa main encore dans la sienne, elle fit pivoter son poignet pour mieux les observer avant de finalement rompre le contact. Elle lui lança un regard interrogateur :
- Tu fais dans l'automutilation ou tu as une bonne raison pour expliquer la présence de ces marques ?
Elle n'avait pas pu s'empêcher d'être sarcastique. Pour se donner une contenance, pour l'empêcher de penser qu'elle baissait de nouveau sa garde, parce que c'était dans sa nature... Un peu pour toutes ces raisons à la fois. Elle se rendit compte alors qu'elle venait de démarrer l'interrogatoire qu'il lui avait suggéré et elle n'avait peut-être pas commencé par ce qu'on pouvait appeler une banalité. Pourvu qu'elle n'ait pas à le payer derrière avec une question trop personnelle. Que pouvait-il bien avoir envie de savoir sur elle ? Qu'est-ce qui intéressait le Finlandais chez les autres ? À quoi devait-elle s'attendre ? Elle n'arrivait pas à anticiper les questions qu'il lui poserait et se demanda un instant si elle allait regretter d'avoir accepté sa proposition. Trop tard pour faire marche arrière maintenant et elle n'était pas du genre à se défiler.
Eljas V. Lehtonen
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Maison/Métier : Serpentard, 1er GISIS de Politique Magique Célébrité : Dominic Sherwood Pseudo : Nekojune Âge : 30 Parchemins : 97 Gallions : 535 Date d'inscription : 15/04/2018
Certes ils n'avaient pas vécu sur le même parallèle, d'autant que la Serdaigle venait en plus du sud de la France. Elle s'était pourtant faite aux températures plus fraîches de l'Écosse, troquant des foulards plus légers contre des écharpes plus chaudes. À vrai dire, la France ne lui manquait pas tant que ça, peu de choses l'y retenaient et le climat n'était pas vraiment un poids important dans la balance. Bon cela dit, heureusement que l'échange se déroulait à Poudlard, elle n'aurait pas été certaine de se faire aussi facilement au climat de Durmstrang.
Il se mit à rire en entendant sa question. Bien, cela voulait sans doute dire qu'elle n'avait pas appuyé sur un truc un peu trop personnel. Elle risquait donc moins de se retrouver d'emblée avec une question gênante pour elle. Le ton léger qu'il employa, lui fit adopter un air un peu narquois. Juste des traces de brûlures... Ils ne devaient pas avoir la même notion de gravité... Quant à sa fameuse cicatrice, non, ça va, elle n'avait pas envie de la voir, peu importe où elle se trouvait. Il venait déjà de retirer sa cape, il n'était peut-être pas nécessaire qu'il enlève autre chose aujourd'hui... S'il prenait ce genre de liberté, elle n'allait pas rester longtemps. Bon, il était définitivement fou. Aller se frotter à des dragons, il ne devait pas beaucoup tenir à la vie pour faire un truc pareil. Et en plus il lui faisait comprendre qu'il ne s'était pas arrêté là... Elle aurait presque eu envie de lui dire qu'à Sainte-Mangouste, il y avait un étage réservé aux gens qui n'avaient pas l'esprit très net, mais elle ne dit rien. Ça ne servait à rien avec lui, il n'était pas vraiment susceptible et ne s'engouffrait pas tête baissée dans les critiques qu'elle pouvait lui balancer.
Il la fixa alors et Adèle se raidit, se demandant quelle première question il lui réservait. Que voulait-il savoir ? Sa fratrie ? La Française pinça les lèvres. Certes la question était basique, rien de bien méchant. Il aurait pu lui trouver pire, mais Adèle n'avait pas envie de parler d'Anna. Il ne pouvait bien entendu pas savoir que la famille était un sujet compliqué pour elle.
- J'ai une demi-sœur de presque 14 ans, Annabelle.
C'était une réponse concise. Mais avait-il besoin de savoir qu'elle la détestait ? Que cette enfant pourrie gâtée avait presque failli la tuer ? Elle avait précisé demi-sœur, il pouvait déjà en déduire que sa famille n'était pas un modèle simple. Mais, elle ajouta quand même, sans doute pour éviter de paraître trop suspicieuse:
- Elle est restée en France à Beauxbâtons.
Et elle ne lui manquait franchement pas. Cette peste avait tout ce qu'elle aurait aimé avoir. Un père, une famille traditionnelle, une place légitime, une reconnaissance. Et elle ne se rendait même pas compte de la chance qu'elle avait. C'était son tour à présent, que pouvait-elle lui demander maintenant ? Sa première question était venue sans qu'elle y réfléchisse vraiment. Que pouvait-elle avoir envie de savoir de lui ? Rester simple pour le moment était sans doute la chose la plus raisonnable à faire. Ou bien, elle pouvait aussi taper plus haut au risque d'en subir les conséquences...
- Quels sont tes projets d'avenir ?
Elle choisissait finalement la prudence. Un petit tour du côté de ses ambitions ne devait normalement pas le gêner. C'était l'occasion aussi de voir quel genre de personne il se voyait devenir et à quel genre d'homme elle avait affaire. La Serdaigle savait qu'il était en GISIS mais ne savait pas la voie qu'il avait choisi de prendre. Qu'est-ce qui pouvait bien intéresser un type comme lui ? Peut-être Auror ? Elle savait déjà qu'il était à l'aise en défenses contre les forces du mal et comme il aimait autant flirter avec les filles qu'avec la mort selon ses termes, ça pouvait coller.
Eljas V. Lehtonen
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Maison/Métier : Serpentard, 1er GISIS de Politique Magique Célébrité : Dominic Sherwood Pseudo : Nekojune Âge : 30 Parchemins : 97 Gallions : 535 Date d'inscription : 15/04/2018
Les hautes fonctions du ministère de la magie. Rien que ça... Remarque, il n'était sûrement pas le seul à avoir ce genre d'ambitions, mais peu y arriverait. Ce n'était pas la profession accessible à n'importe qui. Était-il n'importe qui ? Elle ne savait pas encore. Séducteur et charmeur, dingue, buté, négociateur et manipulateur, un peu trop sûr de lui pour se targuer de tenter le diable et de jouer avec sa vie... Il avait peut-être la tête de l'emploi finalement... Il s'était réorienté. Peut-être avait-il envisagé d'être Auror comme elle s'était amusée à le deviner ?
Le sourire de la Serdaigle s'effaça instantanément devant la... pardon, les questions qu'il venait de lui poser. C'était surtout la première qui ne lui plaisait pas. Choisir la prudence ne lui avait absolument pas rendu service. Bien alors elle ne le ménagerait plus, mais pour ça, il fallait alors qu'elle lui réponde. Elle pouvait choisir de ne pas le faire après tout. Le marché était une question pour une question. Il en avait posé deux, elle pouvait ne répondre qu'à une seule et se contenter de ne lui en formuler qu'une seule en retour. C'était un choix. En acceptant sa proposition, elle savait qu'elle s'exposait à devoir révéler des choses qui ne lui plairaient pas forcément. Cependant, son côté œil pour œil, dent pour dent la poussait à vouloir lui rendre la pareille en matière de question. Mais confier ses craintes, sa plus grande peur, c'était beaucoup admettre pour elle. Elle avait sa fierté et ne montrait, ni n'avouait ses faiblesses à personne. Elle n'était même pas certaine que sa meilleure amie le sache alors révéler cette information à un type qu'elle connaissait à peine ? Que ferait-il de cette information d'ailleurs ? Il comptait la terroriser plus tard avec ? Plusieurs minutes s'étaient écoulées depuis qu'il avait posé ses questions. La Française n'était pas partie suite à ça, il devait déjà s'estimer heureux. Le Serpentard devait très bien se douter qu'elle ne répondrait pas à ce genre de questions du tac au tac. Elle dirigea son regard au loin vers le lac, pensive. Tant qu'il gardait cette information pour lui et qu'elle n'approchait jamais de la moindre étendue d'eau avec lui, que risquait-elle ? Elle soupira avant de reporter son regard sur lui.
- Tu n'es pas le seul à avoir frôlé la mort, commença-t-elle.
Elle le laissa avec cette première réflexion, joignant ses mains froides pour les frotter l'une contre l'autre et les réchauffer.
- Je ne sais pas nager, avoua-t-elle ensuite en détournant le regard à nouveau, la veille de ma première rentrée à Beauxbâtons, je me suis retrouvée dans le lac du domaine où je vivais et...
Elle s'interrompit, fermant les yeux. Elle revoyait la scène comme si elle venait de se produire et chercha à chasser l'angoisse qui venait la saisir.
- J'ai failli me noyer.
Voilà ce qui l'effrayait. L'idée de sentir à nouveau l'eau pénétrer ses bronches, de se débattre en vain contre un ennemi insaisissable, l'idée de suffoquer et de manquer d'air. Étrangement, elle n'avait pas révélé que c'était sa sœur qui était à l'origine de sa pire angoisse. Elle ne voulait pas qu'il commente son aveu et ne lui permit pas de placer un mot :
- Je te serais reconnaissante de garder ça pour toi. Quant à ta deuxième question...
Adèle se détendit et reprit son air assuré :
- Ne te prends pas pour le centre du monde, je suis comme ça avec tout le monde. Enfin, avec tous ceux avec qui je ne suis pas intime, c'est dans mon caractère c'est tout. Je n'aime pas qu'on envahisse mon espace vital sans mon accord. Pour tes petites attentions, est-ce que j'ai l'air de ressembler à une demoiselle en détresse à secourir ? Si tu veux jouer les preux chevaliers, il y a des tas d'autres filles qui ne demandent que ça...
Autrement dit, passe ton chemin si ça ne te va pas. Bien, elle avait survécu à ses questions inquisitrices et c'était donc à elle de viser plus haut.
- Première question. Pourquoi enchaînes-tu les histoires sans lendemain avec toutes ces filles ?
Elle lui faisait ainsi comprendre qu'elle ne le laisserait pas avoir un tour d'avance sur elle. Donnant donnant jusqu'au bout. Que pouvait-elle ensuite lui demander ?
- Deuxième question, quel est l’événement de ta vie qui t'a le plus bouleversé ?
Il lui avait arraché sa plus grande crainte, il pouvait bien lui avouer ce qui l'avait marqué si une telle chose s'était produite dans sa vie.
Eljas V. Lehtonen
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Il n'avait pas relevé. Rien. Il s'était abstenu de tout commentaire que ce soit pour la révélation de sa plus grande angoisse ou pour les piques qu'elle lui avait ensuite envoyées. La Serdaigle s'attendait presque à ce qu'il réagisse à ses critiques, mais il eut le bon sens de ne rien dire. Le débat sur le sujet était-il donc clôt ? Elle admettait en revanche avoir posé des questions très loin d'être anodines de manière à lui rendre la pareille. La première sans doute par curiosité. Elle n'était même pas certaine qu'il y ait forcément une raison à ce comportement. Il n'était pas le seul à agir ainsi et beaucoup n'avaient pas de justifications à apporter. C'était juste dans leur caractère, un peu comme elle avec les contacts physiques. La deuxième en revanche était clairement pour remettre le souaffle au centre. La Française ne pensait cependant pas avoir atteint le centre de la cible et elle vit à sa réaction qu'elle l'avait heurté. Cette fois, c'était à lui de fuir son regard et de réfléchir à sa réponse. Elle reconnaissait les gestes qu'il avait eus la semaine précédente lorsqu'elle l'avait à son tour mis mal à l'aise. Adèle était intriguée, qu'avait-il vécu de si douloureux pour afficher cette mine morose ? Elle patientait, il n'allait quand même pas être celui qui se défilerait ? Surtout à son propre jeu.
Non la réponse finit par être prononcée et la surprit. Elle ne s'attendait pas à ça. Adèle ne s'attendait pas à découvrir cette facette d'Eljas qu'il n'avait jusqu'alors jamais montrée. Il avait donc affronté le rejet de la personne qu'il avait aimée et c'était cette histoire qui l'avait affecté. Voilà bien pourquoi Adèle ne tombait jamais amoureuse. C'était sans doute aussi pour cette raison que ses relations ne duraient jamais. Soit ils partaient parce qu'ils n'en avaient pas assez, soit elle partait avant que ça ne devienne trop sérieux et qu'elle perde le contrôle de ses sentiments. Elle ne répondit rien. Il ne l'avait pas fait pour elle, alors elle non plus. Elle n'était pas monstrueuse au point de remuer le couteau dans la plaie. La Serdaigle l'observa silencieusement. Il y avait donc un côté sensible derrière cette façade d'assurance et d'audace. Voir cette part de vulnérabilité être révélée ainsi la toucha et elle regretta presque d'avoir cherché à le pousser dans ses retranchements. Quant à en venir à enchaîner les conquêtes pour cette raison, elle pouvait comprendre qu'il ne veuille plus s'attacher, mais elle ne fonctionnait pas comme ça. Elle ne se jetait pas dans les bras du premier venu pour assouvir ses désirs. Alors pourquoi insistait-il tant à passer du temps avec elle ? Il devait bien se douter qu'elle n'était pas comme lui et qu'elle ne cherchait pas à être un nom parmi tous les autres de sa très certaine longue liste de conquêtes. La Française songea à son amie Maelys qui lui avait avoué s'être jetée dans les bras d'un autre coureur de jupons de ce château pour soi disant vivre une expérience. Et la réalité avait été toute autre. Mais Adèle n'était pas Maelys, elle ne se voyait pas avoir ce genre de relation.
Il finit par reprendre contenance se tournant à nouveau vers elle et lui proposa de réchauffer ses mains. Elle regarda ses mains gelées. Il avait raison, elle avait froid. Elle pouvait continuer à faire son obstinée jusqu'à ce que l'engourdissement gagne ses doigts ou accepter un peu de son aide. Elle esquissa alors un léger sourire et capitula, lui tendant alors ses mains glacées. Sa prochaine question repartait sur quelque chose de plus léger et elle répondit plus facilement, d'autant que cette question avait trotté dans sa tête pendant de nombreux mois.
- Je pense m'orienter vers le cursus de médecine magique, il comporte la plupart des matières où j'excelle et je crois que c'est le seul qui pourrait le mieux me correspondre.
Il lui semblait normal de repartir également sur une question moins indiscrète.
- Tu as une passion en particulier ?
Et tandis qu'Adèle l'interrogeait, elle sentit une goutte de pluie s'écraser sur sa joue. Elle leva la tête et observa le ciel qui s'était assombri.
Eljas V. Lehtonen
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C'était assez étrange, ce qu'elle ressentait à cet instant. Adèle était arrivée sur ce banc folle de rage, avec l'envie de l'étrangler et de lui balancer ses quatre vérités sur ses méthodes et maintenant elle se demandait quel comportement adopter. Partagée entre ses réticences vis-à-vis de sa réputation de tombeur et sa curiosité pour ce qu'elle découvrait vraiment de lui. Elle ne s'attendait pas à ce revirement de situation, elle ne pensait pas avoir à s'interroger sur la conduite à tenir ensuite. Elle ne s'imaginait pas qu'elle pourrait avoir envie de le revoir ultérieurement, étant venue pour mettre un terme à son petit manège. Rien n'était plus normal à vrai dire, car ce n'était pas comme ça qu'habituellement ça se passait avec ce genre d'individus. La Serdaigle ne savait plus quoi penser. A plusieurs reprises il avait fait preuve d’honnêteté avec elle et à aucun moment elle n'avait eu l'impression qu'il essayait de l'embrouiller. Qu'est-ce que son attitude signifiait ? Il lui avait dit qu'il ne s'attachait plus à personne, mais elle ne s'attachait pas non plus.
Elle observait en silence ses mains qui entouraient les siennes, les enveloppant de leur chaleur. Ce contact était encore différent de la poignée de mains qui avait scellé leur marché. Le premier était franc, anodin et concis. Ce contact-là était prévenant, bienveillant, agréable aussi et elle se surprit à ne pas vouloir qu'il s'arrête. Ce contact n'était pas anodin. Il se décida finalement à répondre à sa question, non sans la faire patienter. Il n'y avait pourtant rien de tordu dans celle-ci. Ses passions étaient deux activités qu'elle ne pratiquait pas. Le quidditch d'abord. Elle n'était pas sportive pour un gallion et les cours de vol n'étaient pas sa tasse de thé. Cela dit, ça ne la dérangeait pas d'assister aux matchs et de regarder les joueurs des différentes équipes évoluer sur le terrain. Et pour les duels, elle n'aimait pas la confrontation physique. La Française se défendait pourtant bien, mais avait beaucoup de mal à anticiper les actions de son adversaire. Ce n'était pas son truc.
La pluie s'était finalement invitée à cette entrevue. Il fallait s'y attendre, il avait déjà plu la veille et le temps était menaçant. Et bien sûr ce n'était pas une simple bruine, c'était la belle averse qui vous trempait en un rien de temps. Eljas rompit le contact de leurs mains et se saisit de sa cape, avant de l'entraîner s'abriter sous un arbre à proximité. Adèle regarda alors l'ondée s'abattre sur le parc, quelques gouttes filtraient à travers le feuillage de l'arbre qui les protégeait. Il n'y avait plus personne, les autres élèves étaient rentrés s'abriter dans le château. Le Serpentard brisa le silence pour poser une énième question, mais pas une question sur sa vie personnelle. Pas une question sur son passé, une question sur son avenir. Une question où elle avait le choix de la réponse. Elle restait divisée. Sa raison lui criait de ne pas accepter de poursuivre, mais il y avait aussi sa curiosité et sa propre envie qui semblaient hurler le contraire. Advienne que pourra ?
- Oui j'accepte, mais avant j'ai une dernière question à te poser.
Elle avait hésité avant de répondre. Elle le fixa dans les yeux avant de lui demander sans plus de préambule :
- Comment dis-tu « Embrasse-moi » en finnois ?
Eljas V. Lehtonen
Consumed by the shadows
Maison/Métier : Serpentard, 1er GISIS de Politique Magique Célébrité : Dominic Sherwood Pseudo : Nekojune Âge : 30 Parchemins : 97 Gallions : 535 Date d'inscription : 15/04/2018
De rien à ce geste. Pas d'un claquement de doigts, et certainement pas par ses petites techniques habituelles. Juste des confidences honnêtes. Parce qu'au final, ce qui l'intéressait ce n'était pas Eljas le charmeur, mais Eljas le sincère. Ce n'était pas celui qui lui bloquait la route et qui la mettait mal à l'aise, ce n'était pas celui qui lui imposait son aide et son contact sans qu'elle n'ait rien demandé, ce n'était pas celui qui la laissait réfléchir une semaine entière sur une phrase en finnois. C'était celui qui lui avait confié sa douleur d'un amour perdu, celui qui avait écouté ses propres craintes sans intervenir ensuite, celui qui comprenait comment respecter son espace et qui ne lui imposait rien.
Alors bien sûr, elle n'oubliait pas qui il était. Elle n'oubliait pas la réputation qui lui collait à la peau et le défilé des jeunes filles qui étaient passées dans ses bras. Elle ne s'oubliait pas non plus, elle n'oubliait pas qu'elle n'était pas le genre de fille aux histoires sans lendemain. De lui, elle n'attendait rien, elle ne pouvait pas se le permettre. Elle savait qu'elle ne voulait pas de ce genre de relations. Et puis, elle savait déjà comment ça se terminerait. Cela finirait comme cela s'était toujours terminé par le passé. Il partirait trouver une proie plus facile ou elle s'en irait avant que cette histoire ne la dépasse.
La Française le surprenait sans doute avec son ultime question. Mais, il savait maintenant qu'elle était franche et ne passait pas par quatre chemins. Il lui répondit dans un murmure lui demandant par la même occasion la traduction française. Volontairement, elle ne la lui donna pas tout de suite. Il avait compris ses intentions bien sûr, son visage maintenant à quelques centimètres du sien. Elle retint son souffle, la tension l'envahit un instant avant qu'elle ne se décide à mettre fin à cette attente. Adèle fit le reste du chemin et réduisit la distance qui les séparait. Elle ferma les yeux tandis que ses lèvres rencontraient celles du Serpentard. Le temps sembla se figer un instant, le bruit de la pluie lui parut lointain tandis qu'elle l'embrassait avec une certaine pudeur. Juste une poignée de secondes et elle rompit le contact. Elle s'éloigna d'un pas et fixa le château. La pluie continuait de s'écraser sur le sol avec ardeur. Elle recula encore de manière à n'être plus accessible avant de lui donner la traduction :
- En français, c'est embrasse-moi...
Elle tourna les talons avant de filer sur le chemin qui menait au château, la pluie s'abattant sur elle. Mais elle se fichait bien d'être ruisselante à cet instant, elle n'avait plus l'impression d'avoir froid. Elle fuyait le sourire aux lèvres sans penser au lendemain.
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Suis-moi je te fuis, fuis-moi je te suis... Adeljas