We’ve all got both light and dark inside us. What matters is the part we choose to act on. That’s who we really are. ▬
Je m’emmerdais. Littéralement. Les cours étaient finis, et la plupart des élèves étaient regroupés dans la grande salle, attendant des festins comme des ogres. Pitoyable. Pour ma part, je n’avais pas faim, tout comme ses derniers temps. Il fallait que je me trouve une occupation digne de ce nom, et quoi de mieux que d’aller faire un tour à la bibliothèque, embêter un peu les petits premiers de la classe ? La décision prise, je sortis de la salle commune, et je gravis les escaliers – qui n’en faisaient toujours qu’à leur tête – jusqu’au quatrième étage. La pièce était silencieuse, comme à son habitude. En même temps, avec Mme Pince comme surveillante, on ne pouvait pas faire autrement. J’avais eu affaire à elle il y a quelques années de cela, et j’avais compris ma leçon. Déambulant à travers les tables, je balayais la pièce du regard, cherchant une victime idéale.
Je la trouvais non loin de là, cachée derrière un livre. D’où je me tenais, je n’arrivais pas à distinguer ce qu’elle lisait exactement, mais dès que mes yeux s’étaient posés sur elle, je savais qu’elle serait parfaite pour moi. D’un pas nonchalant, je me dirigeais vers sa position, me plantant devant elle, de l’autre côté de la table, sans faire aucun bruit. Je restais ainsi quelques instants, voyant dépasser juste une touffe de cheveux roux. Je grimaçais. C’était bien ma veine. Puis, ne voulant pas laisser échapper ce moment, je posais délicatement deux doigts sur la couverture du livre, que j’extirpais d’entre ses mains. « Tu permets ? » dis-je sarcastiquement, avant de m’éloigner et de me laisser tomber de tout mon poids un peu plus loin. Je posais le bouquin insignifiant sur la table, attendant une quelconque réaction de sa part. Que la partie commence ! Néanmoins, je jetais juste un coup d’œil sur le titre. Un sourire moqueur se dessina instantanément sur mes lèvres. Il parlait de Quidditch. Levant les yeux au ciel, je me demandais qui pouvait bien en apprendre plus sur cette matière. Nul besoin de théorie. Soit on était bon dans ce domaine, soit on ne l’était pas. Point. Curieux, je tournais la tête vers ma victime, et mon sourire s’élargit encore plus. « Tiens tiens Strauss. Je ne t'avais presque pas reconnue, sans bosses sur ton si joli visage », ricanais-je. « Alors comme ça, on a décidé de s’instruire ? » Je secouais la tête, sans me départir de mon sourire moqueur « Tu sais, ce n’est pas avec ce genre de lecture », je lui montrais le livre que je venais de lui prendre sous le nez « que ton niveau va s’améliorer ». Inconsciemment, je me mis à feuilleter les pages de ce bouquin, lisant le texte en diagonale, exaspéré. C'était tout bonnement pathétique. Je baillais, indifférent à tout ce qui m'entourait.
Comme de coutume, après les cours, je me rends à la bibliothèque. Je n’aime pas aller manger en même temps que tout le monde, trop de bruit, trop d’agitation … Je préfère y aller un peu en décalé, histoire d’avoir la paix. Et du coup j’en profite pour faire mes devoirs au calme à la bibliothèque, qui du coup est presque vide. Le bonheur. Enfin, j’avoue que ce soir, je m’ennuie un peu. Pour une fois, je n’ai quasiment rien à faire, les profs ont été sympas pour une fois. Sauf pour ceux qui ne sont pas parvenus à réaliser les sorts demandés, comme d’habitude. J’ai rarement ce souci. Bref, tout ça pour dire qu’au final, je suis allée me balader dans la section Quidditch, histoire de m’occuper. C’est fou le nombre de livres disponibles sur le sujet. J’en ai déjà lu quelques uns, bien sûr, certains même plusieurs fois, mais j’ai envie de nouveauté. J’en attrape un qui me semble un tant soit peu intéressant, et comme souvent assez volumineux et me pose à une table quelconque pour commencer à lire.
A peine ai-je fini le premier chapitre que j’entends des bruits de pas. Sûrement un étudiant qui vient travailler. Pas de quoi me perturber, en somme. Cependant, j’ai comme l’impression d’une présence pas loin. Mais plutôt que de passer pour la parano de service, je vais faire comme si de rien n’était. Sauf que le livre disparait de mes mains avant que j’ai eu le temps de réagir, alors qu’une fois familière retentit à mes oreilles. Non, je ne permets pas, mais je ne vais pas lui faire le plaisir de m’offusquer. Ce ne serait pas le premier à essayer de m’impressionner, et je ne suis pas du genre à me laisser faire. C’est qui d’ailleurs ? Tiens, Fawley. Quelle surprise. C’est fou ce que son visage d’ange et sa grimace moqueuse peuvent me taper sur les nerfs. Au moins pendant les matchs je ne le vois qu’en coup de vent. Ah, il essaye de faire de l’humour. Ca prouve au moins que je ne fais pas semblant de jouer, moi. Reste calme, Elinor, ça ne sers à rien de s’énerver. Et si tu crie, la bibliothécaire va rappliquer. Tu sais, c’est pas une tare, d’apprendre des choses. Tu devrais essayer, ça te ferais du bien.
Nathanaël Fawley est le genre de mec qui pense que parce qu’il est beau, sportif, riche, il n’a pas besoin de travailler, que tout va lui tomber tout cru dans le bec, et qu’il a le droit de tout faire. Il se prend pour le roi du monde. Alors qu’en fait il a juste l’air ridicule. C’est pas en te foutant de ma gueule que t’apprendra à viser. C’est ça, baille. Forcément, il sait pas lire, ça doit lui paraître ennuyeux. Pathétique. T’es venu ici juste pour me faire chier ? M. Parfait aurai-t-il épuisé ses cibles de première année ? J’espère au moins que tu sais que l’intimidation, ça marche pas avec moi. Ca aurait marché quelques années en arrière. Mais j’ai appris à me défendre depuis. Et puis, soyons franc, quand on a participé à une bataille contre les plus grand mages noirs de notre ère, c’est pas un petit fils à papa qui va me faire peur sous prétexte qu’il a deux ans de plus. Profitant de son inattention, je reprends le livre et reprends ma lecture, comme s’il n’était pas là.
Code by Sleepy
Invité
Consumed by the shadows
Jeu 17 Nov - 21:59
Just for five minutes.
Elinor & Nathanaël
We’ve all got both light and dark inside us. What matters is the part we choose to act on. That’s who we really are. ▬
A sa première remarque, je restais un petit moment silencieux, essayant de chercher un sens à ce qu’elle venait de dire. Je ne voyais pas trop le lien entre livre un livre sur le Quidditch, et faire semblant de jouer. J’arquais légèrement les sourcils. C’était la meilleure ça, moi faire semblant de jouer. Jamais entendu une ineptie pareille. Je revins rapidement à moi, posant mes prunelles bleus argentées dans les siennes. « Tu veux que je te montre mes résultats aux BUSE et aux ASPICS ? » Je levai les yeux au ciel. Nous y voilà. Ce n’était pas parce que je ne passais pas tout mon temps libre enfermé entre ces quatre murs, des livres à la main, que je ne savais pas apprendre et que j’étais mauvais. Quand est-ce qu’ils allaient enfin le comprendre ?! C’était gavant « La vie est bien trop courte pour passer tout son temps à apprendre », répondis-je tout simplement, n’ayant pas trouvé autre chose de mieux. Je commençais à me faire vieux, ou d’être lasse de ce petit jeu. « Tu sais, profiter de la vie, s’amuser, ce genre de choses que font les gens de notre âge » Je levai les yeux au ciel. « Mais bon, si tu préfères rester vieille fille toute ta vie », j’haussais les épaules « c’est ton choix après tout ».
Elle venait de dire quoi là ? J’essayais de rester impassible, sans bouger de ma place, serrant le poing. Ce n’était pas le moment de faire du remue-ménage, surtout pas à la bibliothèque. « Alzheimer à ton âge, déjà ? T’es précoce. Tu veux que je te rappelle le nombre de fois où tu as fini chez Pomfresh ? », répondis-je avec un clin d’œil, mon sourire toujours en place. « On verra bien au pochain match, les blaireaux. Peut-être que, grâce à ça » je brandis à nouveau le bouquin « t’arriveras à marquer plus de points ». Je commençais ensuite à tourner les pages du livre en question, faisant mine de m’y intéresser, avant de reporter mon attention vers elle. Apparemment, elle en avait pas fini avec moi. « Humm », je fis semblant de réfléchir, m’humectant les lèvres. « C'est que t’es perspicace Strauss. Fais attention, t’es en train de surchauffer là ». Je me passais une main dans les cheveux. « Disons que les premières années, c’est tellement simple que ça en devient presque ennuyeux. Tandis qu’avec les plus âgés, toi, c’est une autre histoire ». Je me replongeais dans le bouquin, me mordant la lèvre, essayant tant bien que mal de me retenir de rire. Tout compte fait, j'avais bien fait de sauter le repas pour venir ici. Ça en valait la chandelle.
Une simple petite seconde suffit pour que le livre se volatilise de sous mes mains. Je grognais, me tournant directement vers la jeune femme, qui faisait son innocente, la tête déjà enfouie, poursuivant sa lecture. « Strauss », criais-je un peu trop fort, attirant l’attention de Mme Pince. Je lui fis un signe d’excuse, et qu’elle pouvait retourner à ses affaires, tandis que je m’approchais dangereusement de la rouquine, avant de m’asseoir à ses côtés, empiétant sur son espace vital. « Tes parents ne t’ont jamais appris la politesse ? » Je lui repris le livre des mains, et soyons honnête, je m’en foutais royalement du contenu. « J’étais en train de le lire, vois-tu. C’est fou comme il est … passionnant », je baillais à nouveau « alors, si tu arrêtais de monter à chaque fois sur tes grands chevaux, tu pourrais le récupérer rapidement. Et puis, ce n’est pas toi qui vient de me dire que je devrais apprendre des choses ? » poursuivis-je en cliquant des cils, prenant un air faussement angélique.
J’aime bien voir quand il réfléchi et qu’il ne comprend pas. On croirait voir les rouages rouillés essayer péniblement de tourner, sans grand résultat. C’est d’ailleurs pour ça qu’il a fini par abandonner et passer au sujet suivant. Comme quoi, grandeur ne rime pas toujours avec intelligence. Pas souvent, d’ailleurs, d’après moi. Et ça y est, le voilà qui se la pète. Ben tiens. Je veux bien les voir, moi ses résultats. Je suis sûre qu’il bluff. C’est pas parce que t’as eu tes examens sur un coup de chance que je vais faire pareil. Laisse-moi deviner. T’as payé les examinateurs ? Ou tu les as intimidés, peut-être. T’es tellement bon à ça ! Oui, c’est de l’ironie. S’en prendre à des premières années, c’est facile. Oh, on dirait qu’il est à court d’idée, il nous ressort les vieux clichés sur « la vie est courte, et bla bla bla … » C’est quoi pour toi, s’amuser ? Se bourrer la gueule ? Emmerder les plus jeunes ? Merci bien, je préfère ma façon de vivre. C’est vrai ça. Moi au moins, je peux encore me regarder dans un miroir sans avoir à rougir. Bien que, à mon avis, il voie ses activités comme parfaitement normales et saines. Bah, c’est son problème. Quant à finir vieille fille, je te rasure, sur ce point, c’est déjà trop tard. Voilà, il a qu’à en penser ce qu’il veut. C’est pas parce que ma vie ne se conforme pas à son idéal que je n’en ai pas. Bien au contraire. J’ai une vie bien remplie, et j’ai déjà vécu bien plus que d’autre de mon âge.
Haha, on dirais que j’ai touché un point sensible ! Il essaye de le cacher, mais c’est flagrant. Si seulement j’avais Alzheimer, peut-être que ça me permettrais d’oublier ta tronche. Et si j’ai atterri chez Pomfresh, c’était pas souvent grâce à toi. Je peux bien te concéder un ou deux coups de chance, mais pour le reste, ne t’attribue pas le mérite des autres. Pour le reste, je ne prends même pas la peine de répliquer. Il est tellement persuadé d’être supérieur que ce n’est même pas la peine d’essayer de débattre. Ah, c’est sûr que de s’en prendre à ceux qui on le même âge mental que toi, ça doit devenir redondant à force. T’es pathétique, à croire que ça te rend intéressant. Mais c’est qu’il se fout de ma gueule en plus ! Il croit être discret, mais pas du tout.
Punaise, mais quel abruti. Gueuler au milieu de la bibliothèque, c’est le meilleur moyen de se faire jeter dehors. Non pas que ça me déplairais fondamentalement d’être débarrassée de lui, ne serais-ce que temporairement, mais cette gargouille de bibliothécaire serait encore capable de me foutre à la porte avec. Et c’est pas tellement le but recherché. Et après, c’est moi qui ai la mémoire courte ? Rappelle-moi où t’as pris ce bouquin. Et laisse mes parents où ils sont ! Même si j’ai eu le temps de m’habituer à leur absence, j’ai encore un peu de mal à parler d’eux, et entendre cet abruti en parler de la sorte, ça me rends dingue. Un mélange de colère et de tristesse. J’essaye de masquer la part de tristesse, et de ne montrer que la colère, mais reste à voir si j’y parviens. Il a vraiment le chic pour me taper sur les nerfs. Il pourrait au moins avoir juste un minimum de respect. Mais je crains que ce ne soit en dessous de lui. Dis-donc, M. Peroxydé. Si t’étais pas venu m’emmerder j’aurais pas besoin de monter sur mes grands chevaux. Et moi je croyais que t’avais pas besoin d’apprendre, vu que tu sais déjà tout. Je te proposerais bien d’apprendre le respect, mais je crains que sur ce point tu sois irrécupérable. Si je n’avais pas encore une petite once de contrôle sur moi-même, je lui ferai ravaler sa tronche de fouine et l’air pseudo-angélique affiché dessus. Je suis plutôt de nature pacifique à la base, mais certaines personnes sont capable de faire ressortir la violence qui se cache bien au fond de moi, et j’aime pas ça du tout.
Code by Sleepy
Invité
Consumed by the shadows
Mer 23 Nov - 17:32
Just for five minutes.
Elinor & Nathanaël
We’ve all got both light and dark inside us. What matters is the part we choose to act on. That’s who we really are. ▬
Ce qui m’énervait le plus à l’instant présent était qu’on remettait en cause mes connaissances, et mon intelligence. Elle se prenait pour qui, aussi ? Fallait bien l’avouer, je l’avais bien cherché, et il faut dire qu’elle avait un certain répondant, mais qui me mettait hors de moi. Alors quand elle répliqua que j’avais dû payer les examinateurs, ou les intimider, mon sang ne fit qu’un jour. Je serais le poing et de mon autre main, je pris une plume, qui failli se casser en deux. Je fulminais complètement, et je la fusillais du regard. « Avoue, tu ne supportes juste pas que quelqu’un, et encore moins moi, soit plus intelligent que toi ». Je levai les yeux au ciel, avant de reporter mon attention sur elle. Un rictus se dessina dans le coin des lèvres, toujours tout autant moqueur. J’agitais un doigt devant elle. « Tut tut tut. Tu te trompes là. Il y a plus de manières de s’amuser, autre que se bourrer la gueule, mais comment pourrais-tu le savoir ? Tu passes ta vie plongée la tête dans les bouquins, très amusant, passionnant même. Je ne sais pas moi, voler ? Ha mais oui, même dans ce domaine t’es médiocre. Et je te corrige, t’emmerder toi ». Mon sourire s’agrandit encore plus, en voyant la tête qu’elle faisait, avant de disparaître complètement, remplacé par une grimace de dégoût. Priant d’avoir mal entendu. J’avais presque les oreilles qui saignaient. « Il … il était aveugle ? » Il fallait vite que je m’enlève cette image de la tête, ne serait-ce que pour ma santé mentale, et si je ne voulais pas m’asperger les yeux d’une potion coriace. J’eus même un haut le cœur. Je portais ma main à ma poitrine, me détournant d’elle. C’était préférable.
Sans trop savoir comment, j’avais passé outre, et mes yeux étaient à nouveau rivé dans les siens. Je soupirais. « Laisse la chance là où elle est bon sang ! Le mérite des autres ? J’suis quasiment le seul à jour dans l’équipe, alors tu repasseras hein » Je fis la moue – je n’aimais pas quand on s’attaquait à mon ego – avant de reprendre un air mi-angélique. « Tout compte fait, ouais, ce serait bien que t’ais Alzheimer. Tu ne saurais pas qui j’suis. Ce serait encore plus drôle pour moi. Petit mouton innocent qui retournerait dans la gueule du loup tous les jours. ». ». Pour la suite, je grognais comme toute réponse. J’allais me taire, plus sûr. Il était hors de question que j’allais encore lui donner des armes contre moi. Déjà qu’elle me tenait tête – et il faut bien dire, c’était plutôt plaisant, ça changeait de ceux qui baissaient les yeux et qui partaient la queue entre les jambes – et … et puis c’est tout.
Je me fis tout petit un court instant, le temps que Mme Pince se concentre sur autre chose. Quel con j’avais été sur ce coup. Qu’est-ce qui m’avait bien pris de gueuler dans la bibliothèque ? C’était encore de sa faute, tout naturellement. Je la rejoignis en moins de deux, avant de lui reprendre le bouquin des mains, me sourire toujours accroché aux lèvres. Elle réagit au quart de tours. « J’suis sûr que tes parents se retourneraient dans leurs tombes s’ils t’entendaient parler de cette façon », dis-je, en clignant des paupières, comme le font les chiens. Toutefois, je ne connaissais aucunement sa situation familiale, mais je n’avais trouvé rien d’autre à dire, et pendant un moment, je me perdis dans mes pensées, me disant que mon père aussi, il était certainement en train de se retourner dans sa tombe, au vu de mon comportement, et je n’imaginais même pas la réaction qu’aurait ma mère. Prenant une grande inspiration, je repris vite contenance. Toutefois, je n’avais pas entendu l’intégralité de sa remarque. Juste le Monsieur Peroxydé, qui me fit lever les yeux tout en lui lançant un regard noir, très noir, et la notion de respect. « Le respect ? ça se mange ? Sérieusement, j’ai certainement dû avoir plus de notion de respect que toi, dans mon enfance. Il y a juste des gens qui ne le mérite tout simplement pas ». Je lui fis glisser le bouquin à sa hauteur, son précieux. « Tiens, instruis-toi. Peut-être que la prochaine fois, sur le terrain, tu seras meilleure. Quoique … », je fis mine de réfléchir. « J’en doute fortement », dis-je, ricanant, tout en me levant, indécis sur le comportement à adopter. Partir, me réfugier seul, dans mon lit, et, en quelque sorte, fuir ou alors rester là, à la pousser encore à bout ? Les deux étaient tentant, mais je savais que si je risquais, je pouvais exploser à tout moment. Pourtant, je me laissais choir sur le banc, regardant droit devant moi, fusillant du regard tous ceux qui tourneraient la tête vers nous, et je fis abstraction de la Poufsouffle à mes côtés.
En fait, il a quand même raison sur un point. C’est plutôt divertissant de faire enrager quelqu’un de la sorte. Surtout quand c’est quelqu’un qu’on aime pas. Et encore plus quand on a rien à se reprocher puisqu’on ne fait que se défendre. Mais attention, il n’est pas question que le lui dise ça. Il prendrait encore la grosse tête. En attendant, je crois bien avoir touché ce qui me semble être un point sensible. C’est en tout cas ce que semble dire la pauvre plume qui doit souffrir le martyr dans ses mains alors qu’elle n’a rien demandé à personne. Oh, je n’ai aucun mal a accepter qu’on soit plus intelligent que moi. Si je me croyais parfaite, je ne passerais pas mon temps ici. Par contre, j’ai du mal à croire que tu sois plus intelligent que moi, étrangement. Et il aura beau dire ce qu’il voudra, sur ce point là, mon opinion est faite. Décidément, il manque d’originalité. J’ai bien compris qu’il dénigrait mon talent au Quidditch, mais à la longue, c’est lassant. Tu pourrais te renouveler un peu, à force de toujours lancer les mêmes piques tu va finir par ne plus avoir d’effet. Ouch, la tête qu’il tire. Je me doutais qu’il allait réagir un peu comme ça, mais pas à ce point. C’est un peu vexant quand même. Et puis, il s’est regardé récemment, avec sa tronche de fouine décolorée ? Mais au moins j’ai réussi à lui mettre une sale image en tête, et ça, c’est une victoire. Même si j’aurais préféré que ça n’implique pas … ça. Non, non, je te remercie, il voit très bien. Je suppose que toi tu as des hordes de top modèles qui se pâment à ta vue ? Tsss. Faudrait être dingue pour être attirée par ce type.
Son dégoût n’aura pas duré longtemps tiens. Tant mieux, je préfère qu’il ne passe pas trop de temps à m’imaginer dans ce genre de situation. De toute façon, il est passé à un autre sujet, qui à l’air de l’avoir vexé tout autant que le précédent. Eh ben, je vois que l’esprit d’équipe règne chez les Serpents. Tu va me faire croire que c’est toi qui marque les points, peut-être ? Non mais oh, qu’il redescende un peu, il n’est que batteur hein. Ca lui va bien tu me diras. Aimer taper sur les autres et n’avoir aucune finesse, ce sont bien là les qualités recherchées chez un batteur, non ? Oh rassure toi, ça ne m’empêcherais pas de me défendre à chaque fois. Est-ce qu’il vient de grogner ? Quel vocabulaire dites donc !
Par contre, j’apprécierais vraiment qu’il lâche le sujet des parents. Non pas que j’ai beaucoup d’espoir. Mais c’est bas, comme sujet. Certes, je ne suis pas certaine qu’il connaisse cette partie là de mon histoire, mais ce n’est pas une raison. Je ne suis de loin pas là seule à avoir perdu des êtres chers durant la guerre, il devrait savoir que ce peut être un sujet sensible pour un nombre important de personne ici. Je pense plutôt qu’ils seraient fiers de voir que je ne me laisse pas marcher sur les pieds. Par contre, les tiens doivent être atterrés d’avoir un fils pareil. Je sais, c’est méchant, mais là, il commence un poil à dépasser les bornes, alors il n’est pas question que je me gène pour faire pareil. Je pense qu’on ne doit pas avoir la même définition de respect. Mais après tout, si t’arrive encore à te regarder dans un miroir, c’est ton problème. Bon, au moins j’ai récupéré mon livre. Je sais pas ce qu’il a l’intention de faire, mais moi, j’ai de la lecture. Qu’il aille au diable.
Code by Sleepy
Invité
Consumed by the shadows
Lun 5 Déc - 17:52
Just for five minutes.
Elinor & Nathanaël
We’ve all got both light and dark inside us. What matters is the part we choose to act on. That’s who we really are. ▬
« T’es jalouse Strauss ? », oui, comme l’avait dit, il fallait que je me renouvelle, toutefois, je ne voyais pas d’autres réponses adéquates. Je grimaçais légèrement, imaginant la horde de filles qui gloussaient à chaque fois que je faisais un simple mouvement. Aucune ne m’arrivait à la hauteur. « Je ne suis pas sûr que les élèves ici présents peuvent être qualifiées de top-modèles », dis-je levant les yeux au ciel, avant de poser mon regard sur elle. « Mais en comparaison avec toi, oui, elles méritent ce titre ». Toutes répugnantes les unes plus que les autres. Quoique, avec cette fabuleuse idée d’inter-échange, la gente féminine s’était enfin diversifiée et je n’étais plus obligé de me coltiner toujours les mêmes à mes pieds.
Je ne répondis plus rien concernant le Quidditch. De toute façon, ça en valait pas la peine, nous ne serions jamais sur la même longueur d’ondes, quoique, sur aucun sujet non plus, et c’était une fille. Certes, elle faisait partie de l’équipe de sa maison, mais pour moi, une fille, ne pouvait pas autant s’intéresser à ce sport qu’un garçon. Et le livre qu’elle lisait ne faisait que me renforcer dans mes convictions. D’ailleurs, je devais l’avoir certainement déjà dû le lire, dans mon enfance, si mes souvenirs étaient bons. Je bâillais à nouveau, m’affalant sur la table, enfouissant mon visage entre mes bras, fermant les yeux. Je ne dirais pas non à un petit somme, mais je ne le pouvais pas. C’était ça quand on faisait insomnie sur insomnie pendant plusieurs soirs d’affilés. On avait envie de s’endormir à tout moment de la journée et n’importe où. Je ne voulais pas donner l’occasion à Elinor de se moquer de moi, et je me forçais donc à me tenir droit sur le banc, la tête droite, ne la lâchant toujours pas du regard. Mon cerveau, lui, tournait déjà au ralenti. Loin de tout.
« Je pense plutôt qu’ils seraient fiers de voir que je ne me laisse pas marcher sur les pieds. Par contre, les tiens, doivent être atterrés d’avoir un fils pareil ». Je devins livide, encore plus pâle de ce que je n’étais déjà, et tout mon corps se crispa. Sa remarquait m’avait pris de plein fouet, et j’étais sûr, même un sort de Sectumsempra ne m’aurait pas fait autant mal. Mes yeux ses firent vitreux – non pas pour pleurer, jamais de la vie – mais ils avaient été recouverts d’un voile opaque. En une remarque, je fus transporté dans le passé. La dernière fois que j’avais vu mon père. Moi qui ne voulait pas l’écouter. Qui n’avait pas accepté la révélation qu’il m’avait avoué, avec peine, et que je m’étais promis de me venger. En revenant à Poudlard. Jamais il ne saura à quel point il avait raison et que j’étais désolé. Ni que je donnerais tout pour revenir en arrière, lui dirent ce que je ressentais vraiment envers lui. Ne pas se disputer bêtement. C’était trop tard. Il était mort. Et ma mère. C’était le pire. Elle s’était retrouvée hospitalisée à St-Mangouste après la guerre, et depuis, même une année après, elle y était toujours. Aucun signe d’amélioration. J’avais passé une bonne partie de mes vacances – avant la rentrée – à son chevet. Me culpabilisant. Me renvoyant la faute sur moi. Rien n’y faisait. Je me sentais toujours autant mal, même quand elle posait son regard vide sur moi, et qu’elle me souriait. Je n’étais même pas sûr qu’elle sache qui j’étais exactement. Depuis septembre, je n’avais pas eu l’occasion de la revoir. De temps à autre, je lui écrivais des lettres, n’en ayant aucune en retour. Les seules que j’avais de St-Mangouste étaient celles envoyées par les soignants, me tenant au courant de son état de santé. Je tenais d’ailleurs un nouveau parchemin dans la poche de ma robe. Ma main se crispa dessus, mes yeux revinrent à la normale, se faisant beaucoup plus noir. Je sortis de ma torpeur. D’un mouvement rapide je pris les cheveux de la jeune femme dans mes mains, et je tirais violemment sa tête en arrière. Je me levai, plantant mon regard dans le sien. « Laisse mes parents tranquilles ! Je ne veux plus jamais que tu parles d'eux devant moi », j’avais réussi à dire ces quelques mots en les articulant d’un ton calme, trop calme même, qui était indéniablement pire que quand je m’énervais. Je relâchais l’emprise sur ses cheveux, avant de m’éloigner d’elle, avant que je ne commute l’irréparable, ma main posée sur ma baguette. Au fond de moi je savais que je ne ferais rien, pas dans un lieu public, et même en dehors, j’étais tout simplement incapable de blesser quelqu’un autre qu’avec des mots, mais apparemment, si … la preuve. Et je me faisais peur à moi-même. La rage avait été si intense que je n’avais pas réussi à me contrôler. C’était mieux pour nous deux que je m’éloigne. J’allais prendre un livre au bol, que j’ouvris tout autant au pif, et je m’assis à la même rangée qu’elle, mais plus loin, et ma tête vint se poser sur le livre ouvert, l’entourant de mes bras, fermant les yeux, me laissant emporté dans un autre monde. Beaucoup plus gai.
nk href="https://fonts.googleapis.com/css?family=Pompiere" rel="stylesheet">
"Just for five minutes"
Elinor & Nathanaël
Pff, moi jalouse ? Il en a de bonnes lui. De quoi devrais-je être jalouse ? De pas être blonde ? Merci bien, je préfère encore ma crinière de feu. Au moins j’ai pas l’air d’être délavée, moi. De son air supérieur ? Non plus, je suis très bien là où je suis, je n’ai pas besoin de me sentir supérieure aux autres. De ses talents au Quidditch ? Tu parles, cogner comme un bourrin dans une balle, c’pas mon style, je préfère un peu plus de finesse. Bref. Mieux vaut ne pas répondre, ça n’en vaut même pas la peine. C’est bien la preuve qu’il se prend pour un dieu, il est persuadé que tout ceux qui ne sont pas comme lui sont jaloux. Pff, aucune chance. Et en plus il est superficiel. Pourquoi accorder tant d’importance à l’apparence ? Surtout que lui-même n’est pas si beau que ça, franchement. Hop, allez, une petite insulte au passage. C’est con pour lui, c’est précisément le genre d’insulte qui me passe au dessus de la tête. Parce que pour le coup, ne pas avoir l’air d’un top modèle, ça ne me dérange pas le moins du monde, bien au contraire. Je préfère largement l’intellect au physique, peut importe ce que les autres en pensent. Personnellement, je n’ai jamais compris ce qu’elles pouvaient bien te trouver. Tu te fournis où en filtre d’amour ?
Tiens, monsieur n’a plus rien à dire sur le Quidditch. Aurait-il épuisé sa répartie ? Je compte ça comme une victoire. Parce que oui, au cas où vous ne l’auriez pas encore remarqué, c’est plus ou moins devenu une bataille rangée là. Et j’ai bien l’intention de gagner. Non mais oh, c’est pas parce que j’ai l’air fragile que je vais me laisser battre. Et puis, croyez moi qu’au prochain match je vais m’arranger pour qu’il le comprenne, et s’il faut pour cela que j’emprunte une batte et que je lui refasse le portrait, j’hésiterai pas. Peut-être que ça l’arrangera un peu. Quoique, s’il se retrouve avec des cicatrices, ses hordes de fans se sentiront plus, ça va être la cata. Même si, avec un peu de chance elles vont tellement le coller qu’elles finiront par l’étouffer. On peut bien rêver, non ? Enfin, passons.
Wow, je m’attendais pas à une réaction pareille, par contre. J’ai clairement touché un point sensible, et il a beau faire semblant de rien, je vois que ça l’a touché. En même temps, pour le coup, c’est lui qui a commencé. J’aurais probablement rien dis sur ses parents s’il n’avait pas parlé des mien. Je sais que c’est vache, mais j’en suis rendue au point où je rends coup pour coup. Surtout sur un sujet aussi sensible. Par contre, je ne pensais pas qu’il allait recourir à la violence. Je me retiens pour ne pas hurler alors qu’il me tient par les cheveux. Je ne veux surtout pas lui donner la satisfaction d’avoir réussi à me faire mal. Je sens ma tête partir en arrière, et je l’entends me menacer. Mais quel culot ! Lui il a le droit de mettre ce sujet sur le tapis, mais moi pas. C’est la meilleure. Le regardant s’éloigner, je sens une colère comme jamais je n’ai senti. Il va très vite savoir le fond de ma pensée. Surtout qu’il est assis avec un livre, comme si de rien n’était. Laissant tout en plan, je rejoins à grand pas la table où il est installé, et avec toute la force que je peux rassembler, je lui assène une baffe relativement monumentale, en tout cas de mon point de vue. Je pense que toute la bibliothèque a du entendre, et je sens les regards des quelques personnes présentes se tourner vers nous. Mais au point où j’en suis, j’en ai strictement rien à faire. Permet moi de te rappeler, espèce d’hypocrite, que c’est toi qui a lancé le sujet. Tu sais rien de moi ni de ma vie, alors t’avise pas de faire la moindre remarque sur mes parents. J’ai bien compris que tu te pensais au dessus de tout et de tout le monde, mais là tu dépasse les bornes. Alors si tu veux que j’arrête de parler de tes parents, laisse les miens où ils sont et ferme ta gueule.
Eh ben. Moi qui pensais être tranquille ce soir. Je crois que je n’ai pas été aussi énervée après quelqu’un depuis … Je ne suis même pas certaine que ça me soit déjà arrivée. Je suis plutôt de nature pacifique à la base, mais je ne supporte pas qu’on s’en prenne à ceux que j’aime. Vivant ou morts. Et s’il faut que je me batte pour qu’il le comprenne, tant pis. Ce type est un sale con, c’est définitif. Je ne sais même pas pourquoi j’ai pas encore pris mes affaires et ne suis pas partie. Je crois que je ne veux juste pas lui donner ce plaisir là.