Le jour était levé depuis de longues heures déjà avant que le cours des sixièmes années ne débute. Au-dehors, les feuilles d'automne commençaient à prendre leur couleur orangée, synonyme de leur déclin naturel mais produisant un paysage fort agréable. Sauf que tout cela, elle ne pouvait guère l'observer depuis sa salle de classe. Sombre et intimiste, elle était l'opposée de son bureau, attenant à la salle. En-dehors du côté intimiste, la sorcière n'était guère du genre à s'étendre. Sauf lorsqu'elle arrivait à se retrouver seule, sentant le bien-être reprendre possession de ses épaules et descendre dans son corps. Un lâcher-prise bénéfique et salvateur qui lui manquait. D'ici peu, le cours des sixième et des septième années allaient débuter, emplissant la salle d'à-côté de voix criardes et plaintives. Espérons, pas trop plaintives. Le but du jeu serait de repérer ceux pouvant suivre assurément durant l'année et éliminer les maillons faibles qui seront complètement tétanisés au bout de deux séances. Garde-mioche, elle n'était pas.
La cloche finit par résonner, tintant mélodiquement mais si semblable au couperet final chutant à la naissance de son cou. Elle n'était pas professeur. Elle n'était pas qualifiée. Pourtant elle allait devoir s'imposer face à une vingtaine d'élèves de seize ans, souvent en pleine crise d'adolescence. Et dire qu'interroger et affronter des détenus et des criminels lui procuraient un soupçon d'adrénaline, comment se faisait-il que des mioches sans couche-culotte l'angoissaient de la sorte ? Surement l'inconnu. La slave aimait l'ordre et l'organisation, prévoyant minutieusement tout ce qui allait se passer. Se le devant pour mener à bien sa double-mission. Dix heures sonnaient, l'heure de vérité se dévoilait. Et comme elle, Anastasiya sortit de son bureau, ouvrant alors les portes de la salle de classe d'un coup de baguette magique, laissant entrer les élèves. Bien que de petite taille, elle restait au fond de la classe, toisant du regard chaque élève entrant, semblant même surprise par l'obscurité de la pièce. Les fenêtres étaient recouvertes par d'épais rideaux couvrant les rayons du soleil dont quelques-uns tentaient de s'échapper sur les côtés, laissant apparaître des grains de poussière dans le ciel. Déboussolés, ils ne semblaient pas savoir où poser leurs affaires à cause du manque flagrant de mobilier. Ce que fit bientôt remarquer l'un d'entre eux. " Professeur, où sont les tables ? " Ses iris clignèrent avant de se diriger vers le malheureux qu'elle foudroya du regard. Déglutissant difficilement, il regarde autour de lui, comme recherchant son erreur. " Pourtant, elle se radoucit avant de prendre la parole, comme laissant couler une douceur inattendue sur son visage et sa voix. " Bonjour à vous aussi ! Comme votre camarade..." Se retournant vers lui dans l'attente d'un nom, elle finit par obtenir un bredouillement ressemblant à un " Oliver Petterson " dont elle se contenta avant de reprendre sa phrase laissée en suspens " Mr Petterson l'a judicieusement fait remarquer : la salle ne comporte aucune table, aucune chaise." Ses mains s'ouvrirent pour englober la salle entière, les laissant constater par eux-même ce détail. " Je suis le Professeur Vladoska qui vous enseignerait l'art de l'Occlumancie à partir de cette année. Vu que vous avez pris ce cours, vous devez déjà savoir de quoi il s'agit, j'ose espérer. Ainsi, nous nous épargnerons la théorie ennuyeuse qui ne vous servira à rien, en-dehors de vous endormir." Dans l'assistance, elle crut déceler des acclamations et des sourires joyeux des pauvres petits innocents pensant que la théorie était la pire chose qui pouvait leurs arriver. " Cette année, j'attend deux choses de votre part à chacun : concentration et discipline. Respectez-les, appliquez-les et vous pourrez accéder à l'art de l'occlumancie. Transgressez-les et vous sortirez définitivement de cette classe. Est-ce compris ?" Un ange passa, silencieux et rapide. " Avez-vous des questions ? Si ce n'est pas le cas, nous allons pouvoir commencer. Déposez vos affaires près de la penderie mobile au fond et laissez vos baguettes à l'intérieur. Seul votre esprit vous aidera ici. " Remarquant que la plupart se regardaient en chien de faïence sans oser bouger, elle reprit avec plus d'autorité. " Exécution !" Pourtant, malgré ses mots emplis d'ordres stricts, son sourire ne se dérogeait pas, flânant sur son visage tandis qu'elle observait la jeunesse se dépêcher.
Le jeune bulgare commençait à s'habituer à Poudlard, à ses escaliers enchantés, aux heures de cours et aux anglais. Même si il avait encore du mal avec la nourriture bien étrange, il se sentait plutôt à l'aise dans l'école. Les cours l'intéressaient. Les profs étaient peut-être un peu plus bienveillants et compréhensifs qu'à Poudlard, mais cela ne lui faisait pas de mal. Il avait juste un soucis avec les filles, elles semblaient être vraiment plus prudes que celles de l'école de l'est. Mais après tout, il s'en fichait pas mal, il n'était pas ici pour se faire des amis. Le jeune homme s'était levé tôt avant son premier cours de la matinée, il savait de quelle matière il s'agissait et il avait hâte d'y participer. Surtout que le professeur en charge de cette matière n'était autre que sa cousine. Il connaissait Anastasiya, et il savait qu'elle ne ferait aucun traitement de faveur, mais il était fier qu'une branche Yordanov enseigne à Poudlard. Il attendait de pied ferme devant la salle, et quand la porte s'ouvrir il laissa rentrer les autres avant de s'engager. La salle était plongée dans la pénombre, mais le soleil filtrait à travers les rideaux. Un petit malin osa faire remarquer qu'il n'y avait aucune table, mais Anastasiya le reprit immédiatement. En l'écoutant parler, Kamen eut un peu l'impression de se retrouver à nouveau à Durmstrang. Un peu de discipline ne faisait pas de mal. Il s'exécuta quand elle leur ordonna de ranger leurs affaires et il laissa sa baguette à contre coeur. Il savait que l'occlumancie était un art bien complexe, et que la baguette serait inutile pour commencer, mais il n'aimait pas être trop loin d'elle. Quand il passa près d'Anastasiya, il ne broncha pas. Il était simplement prêt à l'écouter.
on premier cours d'Occlumancie! Pandore avait hâte et en même temps elle avait une certaine appréhension, elle sentait des papillons dans son ventre et avant que la porte ne s'ouvre pour pouvoir entrer dans la salle de classe elle avait eu du mal à tenir en place. Avec Keith ils avaient tous les deux convenus que ce cours lui serait indispensable, les gens commençaient à se poser des questions sur elle et il fallait à tout prix éviter que quelqu'un entre dans sa tête... Ils ne savaient pas ce qui se passerait, mais elle ne tenait pas à ce que n'importe qui découvre que l'âme de son jumeau vivait à travers elle. A quoi c'était-elle attendu? Elle ne le savait pas trop, mais elle entrait dans une pièce vraiment sombre, malgré les rayons du soleil qui tentait de passé à travers les rideaux mais en vain... Un de ses merveilleux camarades ne trouva rien de mieux que de demander où étaient les tables... Si Pandore avait bien appris quelque chose, c'était qu'il valait mieux éviter de poser des questions, s'il n'y avait pas de table, cela devait bien être pour une raison... Chaque cours était différent, chaque enseignant aussi, chacun avait sa façon de faire. La Jeune rouge et or, leva vivement la tête en entendant le professeur se présenter. Vladoska... C'était aussi ce qui l'avait poussée à prendre cette option car assurément ce nom ne lui était pas inconnu, il s'agissait du féminin de Vladosk, le nom de famille de son père, celui qu'elle ne connaissait pas, la coïncidence était vraiment trop grande...
Elle ne se faisait pas prier, lorsque le professeur demanda de poser ses affaires et suivait ses camarades au fond de la pièce. Elle n'avait pas sauté de joie, lorsque le professeur Vladoska avait dit qu'il n'y aurait pas de théorie... Encore une fois l'expérience parlait pour elle, elle savait que cela pouvait être bien, ou moins bien et elle attendait seulement de voir... Par quoi allaient-ils commencés? Qu'est-ce qu'elle allait leur demander de faire? Pandore était curieuse, elle n'était pas la seule, Keith aussi devenait intenable, tournant en rond dans son propre esprit, chose qu'elle n'aurait pourtant pas cru possible elle devait bien l'avouer... Dans un premier temps, ce nouveau professeur lui paraissait un peu plus sévère que certains qu'elle connaissait déjà, en même temps il s'agissait d'une femme venant de Durmstang et si Pandore n'y avait jamais mis les pieds, elle était loin d'être sourde et d'être sans savoir que l'enseignement là-bas y était plus dur qu'ici... Poudlard n'en restait pas pour autant une très bonne école, de cela la jolie blonde en était convaincue! Restant silencieuse, elle attendait que quelqu'un d'autre prenne la parole, pour poser une question idiote comme certains de ses camarades en avaient l'habitude, ou alors une question que tout le monde se posait, mais que personne n'osait demander à voix haute...
Je dois admettre que la perspective de ce cours me rend un peu nerveuse. C’est un cours que je n’ai jamais eu, et qui est d’ailleurs tout nouveau dans le cursus de l’école, et si c’est plutôt excitant, c’est aussi assez flippant, puisqu’on ne sait vraiment pas à quoi s’attendre. Du coup, comme j’ai pas très faim, et que le cours n’est qu’a dix heures, je vais sauter le petit déjeuner et trainer un peu au lit avant d’aller en classe. Faut juste que j’essaye de pas me rater. Je finis par arriver devant la salle à l’heure, et j’attends avec mes camarades que la porte de la salle s’ouvre pour nous laisser entrer, ce qui ne tarde pas à arriver. Je ne m’attendais pas vraiment à l’apparence de la salle. Pas de table, pas de chaises, juste un grand espace. Mes camarades sont aussi surpris que moi, et l’un d’eux s’aventure même à en faire la remarque.
Ce qui a au moins le mérite de nous faire rencontrer la prof. Je sens qu’on ne va pas tellement rigoler avec elle, elle semble être de ceux qui dirigent leur classe d’une main de maître. Après, je ne pense pas qu’elle soit méchante, mais je me méfie un peu de la douceur qu’elle laisse ensuite transparaître. Et ses paroles ne font que confirmer que personne n’a intérêt à mal se comporter ici. Heureusement pour moi, ce n’est pas tellement mon genre. Par contre, j’ai déjà plus de mal avec le fait qu’on ne fera pas de théorie. Et comme beaucoup de sorciers, je n’aime pas vraiment me séparer de ma baguette. Mais bon, puisqu’il le faut … Je suis les autres, laisse mes affaires près de la penderie et vient me replacer au milieu des autres, prête à affronter ce qui nous attends.