taking over me (Zirwya)

Zephÿr ignorait ce qu’il foutait là.

A vrai dire, les soirées, ce n’était pas son truc. Premièrement, il n’avait jamais rien à se mettre : il devait avoir un costume dans toute sa garde-robe, et il n’était pas en super état. Deuxièmement, il avait juste l’impression de devoir faire sa rentrée dans une école et diable que c’était stressant et angoissant. Les cheveux rouges dû au stress, il tentait de se calmer.

Il n’avait jamais fréquenté l’école. Son enfance avait été rythmée par les cours à la maison, cours qu’il avait détesté. Il n’avait que de réelles capacités dans le don de métamorphomage, mais il n’avait pas suivi assez de cours pour l’être totalement. Il le regrettait. Il n’excellait qu’en peu de choses et il culpabilisait parfois. Âgé de trente-cinq ans, il arrive parfois d’avoir des moments de doute. Souvent, ces moments s’en allaient très vite mais Zephÿr les détestait. Le métamorphomage venait tout juste d’emménager. On avait fait en sorte qu’il soit bien accueilli, et il avait apprécié. L’ancienne cabane du prénommé Hagrid était délabrée auparavant. Aujourd’hui, elle ressemblait à quelque chose de plus acceptable. Une petite maison, sans étages. Zephÿr s’y sentait bien et à son aise. Il allait enfin pouvoir vivre une vie tranquille, sans courir partout pour trouver un travail, sans suer de stress et sans finir les fins de mois avec un ou deux gallions. C’était un renouveau. Lorsqu’il était dans l’Ordre du Phénix, il ne cachait pas ses problèmes d’argent. Certains l’avaient aidé dans les moments les plus durs, mais vu ce qu’il endurait en tant qu’agent-double, il pensait que ce n’était pas cher payé.

Lorsqu’il avait reçu, par hibou, la lettre l’invitant à venir la veille de la rentrée pour une soirée, le métamorphomage avait pesté. Demeurant dans un petit deux pièces dans le fin fond de Londres, la seule chose dont il se réjouissait, c’est de découvrir Poudlard. Cette immense bâtisse était tellement reconnue dans le monde sorcier qu’il se faisait une joie d’y travailler, même si ce n’était pas le meilleur métier du monde. Zephÿr avait donc pris ses affaires, et c’était envolé sur son balai. Il détestait transplaner, cela lui donnait des nausées. Arrivé à l’école, c’était la stupéfaction. Il trouvait l’endroit superbe. De la verdure, de la liberté. Il allait pouvoir être libre, enfin. L’allemand s’était donc installé, posant le peu d’affaires qu’il possédait dans quelques armoires, puis il se prépara. Il regarda son costume. Il était délabré, avec quelques tâches. « Récurvite ! » lança-t-il en empoignant sa baguette. Le costume, d’un bleu sale, revint bleu foncé, tirant sur l’azur. Il se demanda pourquoi il n’avait pas fait ça plus tôt. Il l’enfila, l’accompagnant d’une chemise blanche et d’une cravate rouge. C’était un habit très moldu, mais Zephÿr aimait leurs costumes qu’il trouvait classe.

Après avoir chaussé ses chaussures noires, il commença à se rendre dans la Grande Salle. Il traîna un peu dans le parc, le vent se levant et faisant bouger les arbres. La Grande Salle était majestueuse. Les décors étaient colorés, aux couleurs des quatre maisons, qu’il avait pris le temps d’apprendre avant de venir. Sans prêter attention aux autres, il se dirigea vers les boissons et se commanda un whisky pur-feu. Pressé, car étant un adorateur (un peu trop) de cette boisson, il se servit avec entrain et renversa le contenu entier sur le sol et sur les pieds d’une jeune femme qui se trouvait là. « MERDE ! » cria-t-il. Complètement paniqué, ses cheveux virèrent au rouge foncé, presque marronné. Il sentait les regards sur lui. « Je suis désolé. » dit-il, tentant de reprendre son calme. Il ne regardait même pas la femme dont il avait aspergé de whisky pur-feu. Zephÿr n’était pas comme ça habituellement, il ne montrait aucune sensibilité, aucune gêne. Mais là, c’était différent. Première fois dans une école, il ne connaissait personne et il se sentait donc dépaysé. Il était entré ici uniquement lors de la Grande Bataille et tout était détruit à cette époque. Tout change. « Récurvite ! » lança-t-il de nouveau pour tout nettoyer, commençant à en avoir vraiment marre. Il donnait une très mauvaise impression de lui-même. Rosenberg regarda alors en face de lui et trouva une femme, au teint basané, au regard envoûtant. Il la fixa un moment. « Rosenberg. Zephÿr, Rosenberg. Le nouveau garde-chasse. » dit-il alors, en tendant la main vers la victime de ses bêtises. Se présenter était un grand pas pour le métamorphomage aujourd’hui. Il priait, secrètement, pour que rien ne vienne gâcher sa soirée.

Zephÿr était un idiot. Littéralement.

Il se sentait bête, et pas à sa place. La soirée venait de commencer de façon brutale et il savait que ses cheveux allaient avoir du mal à redevenir blond pur. D’ailleurs, il hésite souvent à revenir au brun, sa couleur naturelle, mais apprécie cette clarté dans ses cheveux. Son visage froid se retrouvait alors baigné de lumière, lumière factice certes. Le garde-chasse détestait la façon dont il avait entamé son premier jour à Poudlard, ou du moins, sa première soirée. Rien indiquait que tout allait bien se passer et cela l’angoissait. Il savait qu’il n’allait pas contrôler ses pulsions violentes, et se demandait comment il avait pu avoir un tel job… avec des adolescents. Il s’était imaginé les pires scénarios mais tentait de faire abstraction de ces pensées, ce soir au moins. La musique en fond était des plus agréables, mais Zephÿr l’entendait à peine, obnubilé par la jeune femme qu’il avait abordée d’une façon complètement involontaire.

Depuis qu’il s’était présenté, il peinait à arrêter de la regarder. Elle était d’une beauté pure. Jamais il n’avait vu une femme comme elle. « Le nouveau boulet de Poudlard c’est ça ? » Son sourire mit du baume au cœur de Zephÿr. Elle semblait être une personne des plus agréables, des plus sincères. S’il avait pris sa remarque de façon négative habituellement, là, il serait complètement indifférent. « Zirwya Izlechen, nouvelle stagiaire à l’infirmerie. » Zirwya. Un prénom peu commun, un prénom que le métamorphomage adorait déjà, et qu’il gardait dans son esprit jusqu’à la fin des temps. Stagiaire ? C’était intéressant. Il savait qu’au moins, en cas de problème, il pouvait aller lui rendre visite à l’infirmerie. Il s’imaginait déjà, aller la voir, tous les jours, tout le temps, tel un psychopathe, tel un malade mental. Le garde-chasse tentait de se calmer, tandis que ses cheveux virèrent au rouge orangé, presque rose. Cela jurait avec son costume bleu. Il ne contrôlait plus ses émotions, tel un enfant, tel un bambin. Il était dans une phase d’adaptation et c’était plus que compliqué. Ses gestes étaient hésitants, ses paroles aussi, il n’osait rien. Il ne connaissait rien. Il était perdu.

Zephÿr se trouvait totalement stupide et pensait que Zirwya le pensait ainsi, elle aussi. C’était loin de le rassurer. En se servant un nouveau whisky pur-feu, il veilla à ne pas en mettre partout cette fois-ci et tout se passa normalement. Il soupira de soulagement. « Impressionnant le château non ? Je veux dire… C’est la première fois que je le vois, j’ai participé à la bataille sur le front russe, pas ici. » Il lui lança un sourire. Elle aussi ne connaissait pas très bien Poudlard, encore moins que lui visiblement. La seule chose qui avait marqué le garde-chasse lors de sa venue ici durant la bataille, c’était l’odeur de la mort, et les ruines. Il n’avait jamais imaginé l’école de sorcellerie en dehors, et se trouvait bien heureux de travailler dans une telle bâtisse. « Je suis venu ici lors de la bataille. Pour l’Ordre. Sinon, je n’avais jamais vu l’école ainsi, sur pied et non en ruines. » Il avait regardé la jeune femme dans ses yeux envoûtants en disant cela, montrant que cette période avait été affreuse pour lui. Le métamorphomage avait eu peur, peur de mourir, que ce soit pour l’Ordre du Phénix ou pour les Mangemorts. D'ailleurs, il n'évoquait jamais son statut d'agent-double. C’était compliqué. « Je dois avouer que ça m’intimide un peu quand même, de commencer cette année. Je ne suis pas habituée à changer trop d’environnement. » Rosenberg ressentait exactement la même chose, et involontairement, la jeune femme la rassurait. Il avait à peine eu le temps de prendre ses marques ici, il trouvait que tout allait un peu trop vite. Le seul environnement qu’il connaissait bien, c’était Londres. Londres et ses quartiers moldus, ses petits magasins aux coins des rues, sans aucune trace de magie. Il les connaissait bien, ces quartiers, parce qu’il avait travaillé dans les trois quarts des magasins présents dans ces rues, souvent infâmes. C’était une partie de sa vie qu’il cachait, il n’en parlait pas, jamais. Zephÿr n’avait pas honte, mais il trouvait que ce n’était pas forcément quelque chose à raconter, comme ça, sur un coup de tête. Il ne faisait pas confiance aussi vite.

Il regardait Zirwya, encore, inlassablement, hypnotisé. Il avait envie de lui caresser les cheveux, de l’enlacer. Il venait à peine de la rencontrer, c’était un sentiment étrange. Il ne croyait pas au coup de foudre, mais il s’imaginait déjà avec la jeune femme. Il tentait de reprendre ses esprits. « Cet endroit est vraiment intimidant, oui, notamment quand on ne connaît pas la bâtisse. J’ignore comment vont réagir les élèves à la vue de ce nouveau Poudlard. » Il fit une pause, buvant son verre d’une traite, qu’il posa sur la table. « Si vous êtes stagiaire à l’infirmerie, vous avez pour but d’être médicomage, c’est ça ? » Zephÿr voulait en savoir plus, mais il ne connaissait rien aux métiers de la médecine magique. Il fit semblant. « Pas simple parait-il. Mais vous y arriverez. » Il connaissait à peine son nom mais il voulait s’approcher, tout savoir. Il l'encourageait. Ses cheveux étaient mêlés entre le rose et le violet, désormais.

Spoiler:

Zephÿr n’était pas friand des soirées.

Pourtant, là, il se sentait bien. Il était en charmante compagnie, vraiment. Cette Zirwya lui plaisait, peut-être un peu trop. Il ne remarquait pas la couleur de ses cheveux, alors qu’il y prêtait attention habituellement. Ce don a vraiment des capacités intéressantes mais parfois, il y a des inconvénients. Ces inconvénients, il les déteste, du plus profond de son âme. Notamment quand les contrôler devient une chose compliquée. Il était tellement épris de la jeune femme qu’il ne faisait plus attention à rien, de toute façon. Son verre posé, il s’abstint de se servir de nouveau. L’alcool, ça allait, mais pas au point de terminer ivre. Il évitait. « C'est exactement ça, entrainée vers un grand avenir... Je ne sais pas si je réussirais mais, si vous le dites. » Il regarda Zirwya. Il admirait les personnes ambitieuses, il admirait ceux qui avaient des projets et qui mettaient tout en œuvre pour les réussir. En dehors de l’Ordre du Phénix, il n’avait eu aucune ambition particulière. Il était arrivé à Londres, complètement largué, parlant à peine anglais et n’ayant aucune formation officielle. L’éducation à domicile était très peu répandue et Zephÿr le comprit très vite lorsque il a commencé à chercher un travail dans le monde des sorciers. Il abandonna, évidemment, assez vite et se résigna à aller travailler chez les moldus. Si ces derniers faisaient attention aux qualifications, ils lui donnaient souvent une chance. Le plus dur avait été de contrôler ses émotions, pour éviter que son don soit révélé au grand jour. Cela n’avait pas été simple et il s’était fait viré de nombreuses fois. Violent, et réagissait sur le qui-vive. Il s’était beaucoup battu, pour peu. La violence était souvent maître chez lui, même si il s’était promis de se calmer pour travailler tranquillement ici. En vérité, il n’y croyait pas beaucoup, n’ayant que très peu de patience avec les enfants… « Et qu’est-ce qui vous amène à Poudlard vous alors ? L’envie de grand air ? » Le métamorphomage eut alors un sourire un peu forcé.

Il y avait tellement de choses qui expliquaient sa présence ici. Le garçon, le gosse, qu’il avait à charge. Il ignorait s’il devait en parler. C’était compliqué, et secrètement, il avait peur. Peur qu’un jour, la vérité éclate et qu’il s’en prenne plein la figure. Peur qu’un jour, on oublie qu’il a fait tout ça pour lui sauver la vie, à cet enfant. Plus le temps passait, plus il éprouvait ses sentiments paternels pour lui. Il n’était pas relié à lui. Enfin, si, d’une certaine manière. Sans Zephÿr, il serait mort. Enterré. Il ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter pour lui. Ses cheveux virèrent à l’orange, signe de frustration. Il était un peu embêté par cette question, ne sachant quoi répondre. Soit il parlait de son fils, soit il racontait sa vie. Il devait faire un choix qui ne lui plaisait guère. Zephÿr regardait Zirwya, qu’il voyait taper du pied sur la musique jouée. Il regarda autour de lui, tout le monde dansait. Il ne savait pas danser. Du moins, il ne se souvenait plus des cours qu’il avait pu suivre dans son enfance. Cela ne l’avait jamais passionné. Il regardait alors les pas, la grâce que possédaient certains professeurs ou membres du personnel. Il eut un rictus agacé. Parfois, le garde-chasse regrettait de ne pas avoir fait plus attention aux cours de ses parents. Puis, il se souvenait à quel point c’était horrible et les regrets s’en allaient en un coup de vent. « J’ai vécu un long moment dans le monde moldu pour diverses raisons. Je suis parti de chez moi assez tôt. » Il tourna la tête vers Zirwya et fixa la jeune femme. « Après la Grande Bataille, j’ai préféré revenir ici. Puis j’ai… » Il s’arrêta brusquement. Il allait dire « puis j’ai un fils ». Il hésitait beaucoup trop pour se permettre de dire cela. Il toussa bruyamment puis repris. « J’ai un fils également, qui fait sa scolarité ici. »

C’était la toute première fois qu’il évoquait le garçon qu’il avait sauvé dans l’enceinte de Poudlard. Il espérait, de toute son âme que la jeune femme n’allait pas lui poser des questions sur lui. Il ne saurait que répondre. Il ne voulait pas en parler. Alors, il changea de conversation, un peu trop brusquement sans doute. Il lança un regard vers les danseurs. « Ils sont vraiment doués. Je sais à peine marcher droit. » Se retournant, il reprit un whisky pur-feu, en remplissant un moins son verre. Il buvait pour éviter de parler, parce qu’il était tout de même un peu intimidé par Zirwya, mais se refusait encore de finir ivre. Ce n’était pas acceptable. Il eut un rictus gêné en regardant la couleur de ses cheveux à travers les différents plats en verre posés sur la table. Il savait qu’il avait dû passer au violet. Merde. Il posa le regard de nouveau sur la stagiaire. « Je croise les doigts pour que cette année se passe sans encombre, pour nous tous. » Il soupira, un peu trop fort sans doute. Les dernières années avaient été mouvementées, il voulait du changement.

Spoiler:

Zephÿr ne savait pas danser.

Pourtant, suivant les coutumes de la famille Rosenberg, il avait suivi des cours. Des cours de jazz, de salsa, ou il ne savait plus quoi. Autant dire qu’il n’excellait pas. Il avait appris tant de choses, tant de chorégraphies différentes qu’il s’était très vite perdu dans la besogne. Ses parents avaient tout tenté pour qu’il soit le plus doué possible, afin qu’il puisse se rendre à diverses soirées dans la capitale Allemande. Il n’avait jamais été à ces soirées, son niveau de danse étant exécrable, lamentable. C’était l’un des cours qu’il avait le plus détesté dans sa jeunesse. Pourtant, le métamorphomage était admiratif devant tant de grâce et de précision. Il les enviait, secrètement. Zephÿr n’avait menti quand il avait dit qu’il savait à peine marcher droit. Il lui arrivait souvent de se casser la figure sans raison particulière. C’était fatiguant. « Vous voulez dire, en temps normal ? Ou juste parce que vous avez enchaîné deux verres de whisky ? » Il eut un rictus un peu agacé. Il ne buvait jamais, du moins en dehors des occasions particulières. Il s’abstint de répondre, ne voulant pas de montrer désagréable. Puis, le garde-chasse aimait le rire de la jeune femme, alors il préféra se garder de commenter. Il commençait vraiment à l’apprécier, alors si le fait qu’il se servait quelques verres la faisait rire, il s’en servirait encore pleins jusqu’à terminer ivre mort. Bon, peut-être pas. Déjà qu'il s'était fait une réputation de complet idiot, il voudrait éviter de se taper la réputation d'alcoolique de service.

Pourtant, Zephÿr semblait l'avoir refroidie en évoquant subtilement la grande bataille. Il se mordit la lèvre, d'une façon pas du tout sensuelle. Il regrettait d'avoir évoqué cette période, mais il espérait vraiment que tout se passe bien. En fait, il avait un peu peur aussi. Le garde-chasse avait la frousse que des partisans toujours à fond dans leurs délires le retrouvent. Bon, il n'y avait pas vraiment de raisons que cela arrive mais il avait déjà rêvé de ça. « On n’a qu’à serrer les doigts bien forts et tout devrait aller pour le mieux. » ... Pourquoi serrer les doigts ? Le métamorphomage était un peu perdu sur le coup, et il s'empêcha d'interpréter sa phrase différemment et d'une façon peu acceptable. De toute façon, il n'eut pas vraiment le temps de réfléchir à la connotation de la phrase de la jeune femme. Celle-ci, visiblement emballée par le changement soudain de la musique jouée, attrapa le verre de Zephÿr, à la grande surprise de ce dernier.

Zirwya avala le contenu du verre d'une traite. L'homme aux cheveux rosés la regarda, étonné. Il s'empêcha de l'agripper par les cheveux en hurlant "c'est mon verre BORDEL !" parce que c'est ce qu'il aurait fait si quelqu'un d'autre que la sublime jeune femme aurait ainsi touché à SES affaires. Elle était déchaînée. Elle lui attrapa les mains. « Je vous rassure, je ne marche pas très bien non plus. » Le garde-chasse avait envie de crier, dès lors qu'il fut entraîné au milieu de la piste. Il ne voulait pas, non, non, non, non. Ses cheveux virèrent au rouge bordeaux, mélange de panique et de colère. Il ne bougea pas, laissant Zirwya se déchaîner sur la piste. Il était affreusement mal à l'aise, mais trouvait que la jeune femme était impressionnante. Elle chantait, dansait tant bien que mal. Lui, tel un idiot, était stoïque au milieu de la piste, même si elle l'entrainait dans ses pas, ne manquant pas de marcher sur les pieds du métamorphomage en passant. Après des minutes qui, pour Zephÿr, avaient eu l'air d'être des heures, la jeune femme essoufflée s'arrêta et ils retournèrent près des tables. « Une danse, pas deux. » Zephÿr approuva vivement d'un hochement de la tête. Elle était complètement folle, cette nana. Mais il adorait ça, putain. La seule chose qu'il regrettait, c'est qu'elle le prenne au dépourvu, comme ça. Il était peu familier avec ce genre de comportement. Mais en dehors de ce détail, il savait qu'il ne lâcherait plus la jeune femme. Ils allèrent s'asseoir sur deux sièges libres, à la plus grande joie de Zephÿr qui n'en pouvait plus d'être debout. « Dites, je peux vous appeler Zeph ? Oh, et vous tutoyer ? » Il n'attendait que ça, qu'ils ne comportent comme des amis, et plus il l'espérait. Tout allait vite dans sa tête, comme si il était devenu fou. Il l'était sûrement. « Zeph, oui, ça me va très bien. Tu peux m'appeler comme tu le veux ! » avait-il dit, un grand sourire aux lèvres. Se tutoyer, c'était très bien, il aimait ça. C'était plus personnel, plus simple. Il fixait la jeune femme dans les yeux. « Hm, Zir, ça t'irait à toi ? » Puisque c'était la folie des surnoms, il fallait bien qu'il s'y mette lui aussi. Il n'était pas très très friands des surnoms, mais avec elle, il s'en fichait.

« Quelle énergie ! J'ai même pas eu le courage de te suivre. » Zephÿr lui mentait, mais c'était pour la bonne cause. « La prochaine fois, je t'empêcherais de boire mon verre ! » Il riait, dans cette atmosphère de fête et de folies. Il se leva et s'en alla vers la table des boissons. Il revint quelques minutes plus tard avec deux verres pleins. « Du jus de citrouille. C'est mieux pour notre santé mentale. » En fait, il voulait juste éviter de devoir la ramener en la traînant sur le sol. Il avait bien compris que si elle avait été aussi déchaînée, c'est parce qu'elle avait bu le contenu de son verre d'une traite. Ce n'était pas un connard. D'accord, pas tout le temps du moins. Il regarda alors les gens, qui dansaient encore sans arrêter. Il leva un sourcil, étonné. Ils ne se fatiguaient jamais ou quoi ? Ses cheveux étaient destinés à rester rouge vifs pendant le reste de la soirée, mélangeant colère, panique et joie. « Tu es comme ça à chaque fois que tu touches de l'alcool ? Quelle folie ! » Il ne se l'avouerait jamais, mais il aimerait bien qu'elle soit constamment ainsi. Il aurait peut-être dû lui apporter un deuxième verre de whisky pur-feu, finalement.

Spoiler:

Zirwya était une vraie pile électrique.

Le métamorphomage avait du mal à la suivre. Elle allait vite, parlait vite. C’était dingue. Alors qu’il aurait détesté ce trait de caractère chez quelqu’un d’autre, il l’aimait chez la jeune femme. Elle était pétillante. Cela lui changeait des gens moroses qu’il avait pu rencontrer dans sa vie. Cela lui plaisait, même si il avait dû apprendre à s’y faire en peu de temps. Ce n’était pas dans ses habitudes, mais il faisait des efforts, parce qu’elle lui plaisait. Un peu trop. Zephÿr se le disait sans cesse, mais il n’écoutait plus cette petite voix dans sa tête qui lui disait qu’il abusait tout de même. Son sourire l’envoutait, c’était indéniable. « Oui, c’est parfait. » Zir. Cela lui allait comme un gant. Le garde-chasse appréciait de pouvoir lui parler de manière un peu plus familière. Enfin. Elle fit la moue à l’évocation du verre. Cela fit rire l’homme aux cheveux colorés, un rire sincère. Il espérait pouvoir en savoir plus sur la jeune femme. Elle semblait avoir des choses à cacher, avoir du vécu. En plongeant dans ses yeux, il le sentait. Son sourire emportait le métamorphomage vers des contrées superbes. Il se sentait bien, vraiment bien en sa compagnie.

« Je ne sais pas, il faudrait m’emmener à une autre soirée pour en être certain. » Zephÿr s’empêcha de couiner comme un enfant et de sauter partout. Il prenait ça pour une invitation. Concrète. Simple, efficace. Il avait le sourire aux lèvres, comme il ne l’avait jamais eu auparavant. Un sourire bête, un sourire heureux, un sourire stupide. . « Mais je te rassure, c’était la première fois que je dansais autant, la musique était vraiment entrainante. » Il était ravi, il était aux anges. Zirwya s’était montrée sous un nouveau jour, avec lui. Elle s’était amusée. En sa présence. C’était beau. « J’y retournerai bien mais mes jambes ne semblent pas vraiment d’accord. » Le garde-chasse fixait la jeune femme, de façon un peu trop voyante. Elle semblait fatiguée, mais heureuse de s’être amusée. Il était heureux. Heureux de l’avoir rencontrée, d’être tombée sur ce bijou de la vie. Il s’imaginait déjà tant de choses. Alors que, perdu dans ses pensées, il sursauta lorsque la médicomage cracha du jus de citrouille… sur lui. Il n’avait pas fait attention à ceux qui dansaient mais quelque chose était arrivé pour que la jeune femme en vienne à cracher le contenu du verre. « Oups… on dirait qu’on est à égalité maintenant. » Involontairement, les cheveux de Zephÿr tournèrent rouge, rouge vif. Il tentait de contrôler sa colère, en ne relâchant pas son regard de Zirwya. Pendant quelques minutes, son regard était étonné, il essayait cependant de ne pas froncer les sourcils ou donner signe de sa colère. Le jus de citrouille coulait au sol, et le métamorphomage était bien sale. Au moins, ils étaient quittes, et il considérait que son sourire était suffisant pour lui pardonner. « Pas… Pas de soucis. » Il avait hésité. « Je comptais y aller dans tous les cas. Merci pour tout, Zir, j’ai passé une agréable soirée. On se reverra, comptes-y. » Il lui vola un baiser sur la joue, puis s’éclipsa, en courant presque. Il était déçu que cela se termine, mais il ne pouvait plus rien contrôler. Il état mordu.