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Tu n'as rien à craindre si tu n'as rien à cacher. (Kata & Lena)

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Il y avait du monde à Pré-au-Lard. Normal, sans doute, puisqu’ils avaient enfin eu une autorisation de sortie. Au départ, Katarina ne comptait pas vraiment y aller, mais l’attitude de sa meilleure amie, Lena, l’avait faite changer d’avis. Depuis quelques jours, Lena était vraiment très étrange. Elle ne parlait plus, et devenait fuyante. Elle l’avait toujours été, cela dit, mais il semblait à Katarina qu’elle avait quelque chose sur la conscience, quelque chose dont elle voulait lui parler mais dont elle n’arrivait pas. La jeune Gryffondor avait donc décidé de traîner son amie à Pré-au-Lard pour lui changer les idées, en se disant que, peut-être, loin de l’école, Lena aurait peut-être plus de facilités à lui dire ce qu’elle voulait lui dire. Il fallait avouer que le château pouvait assez assez étouffant, à cause de toutes ces rumeurs d’épidémie, de perte de magie, et l’école elle-même qui commençait à se détraquer. Pré-au-Lard semblait loin de toutes ces choses étranges. Le village avait l’air perpétuellement joyeux, et les gens y souriaient, sans doute parce qu’il ne serait pas de bon ton de chasser le client en affichant un air trop maussade, cependant.

« Ca ne t’embête pas si on passe chez Zonko ? Il faut que je rachète de l’encre. »

Lena la suivait comme une automate, ne protestant pas à ce qu’elle lui proposait. Elle n’avait pas lâché trois mots depuis que Katarina avait réussi à la sortir de la tour des Gryffondor où elle se terrait comme une petite souris depuis plusieurs jours pour une raison qu’elle ignorait complètement. Et si, généralement, ne pas savoir ne la gênait pas outre mesure, pour le coup, elle était assez inquiète, parce qu’elle comprenait bien que Lena n’allait pas bien, mais ne lui en parlait pas. Il devait bien y avoir une raison, non ? Elles flânèrent quelques instants entre les rayonnages de Zonko, la russe cherchant une manière douce de demander à sa camarade ce qui n’allait pas tout en cherchant la bonne encre parmi les nombreux choix proposés. Elle se laissa également tenter par une longue plume rouge, qui remplacerait à merveille la sienne, un peu trop élimée par le temps. Une fois le paiement dûment effectué, les deux filles quittèrent le magasin pour retourner dans la grande rue.

A nouveau, l’activité de la grande rue leur sauta à la gorge. Il y avait trop de monde, ici. Pour parler, elles auraient besoin d’un endroit calme. Un bar ? Trop d’oreilles écouteraient. Au hasard, elles déambulèrent dans le village, Katarina s’assurant que Ielena ne s’éloignait pas. Aucune chance, apparemment, puisque la jeune Gryffondor restait collée à elle, la suivant comme une ombre. Ca en devenait inquiétant. Pour quelle raison ne disait-elle rien depuis plusieurs jours ? Pourtant, la Gryffondor avait plusieurs fois eu l’impression que sa camarade voulait lui parler, mais qu’au final, elle fuyait, par facilités, parce que parler aurait pu briser définitivement leur amitié. Leurs pérégrinations silencieuses les menèrent devant les Trois Balais, et sans réfléchir, la russe poussa la porte du pub bondé, mais accueillant, lui tirant un léger sourire. Trouver une table ne fut pas une partie de plaisir, mais les deux Gryffondor purent se poser dans un coin, et tandis que Lena s’asseyait, son amie se dévoua pour aller chercher les boissons au comptoir. Avec un monde pareil, ils ne verraient pas la serveuse avant au moins trente minutes, et c’était maintenant qu’elle avait soif.

« Je vais prendre une vodka. Leur bièrraubeurre est infecte, je ne comprends pas comment ils peuvent boire ça. Je te prends quoi, Lena ? »

La brune lui répondit, et la blonde s’en fut, revenant quelques minutes plus tard avec leurs deux commandes. Elle s’assit à sa place et tendit son verre à son amie, s’installant avant de prendre une gorgée de vodka. Elle était moins bonne que celle servie à Durmstrang, mais dans un lieu n’étant pas sa Russie natale, de la vodka reste de la vodka. Quand elle reposa son verre pour lever les yeux, elle ne put que constater que Lena la fixait d’un air gêné. Son regard était fuyant, et l’espace d’un instant, la blonde se retint de lui demander si elle avait quelque chose sur le visage pour être dévisagée avec tant de gêne. Un herpès imprévu, peut-être ? Grands dieux. Elle espérait que non. Bêtement, elle retint son envie de se tâter le visage pour voir si tout allait bien, et finalement lasse de cette fuite éperdue, elle finit par planter son regard d’ambre dans celui de sa camarade pour la forcer à la regarder. La forcer à l’affronter.

« Il y a quelque chose dont tu aimerais me parler. Je me trompe ? »
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Katarina Azarova & Ielena Dimitrova

Du sang. Du sang à sa peau opaline.
Du sang. Du sang à l'orée de ses cheveux d'or.
Du sang. Le sien qu'elle portait au bout de ses doigts, et les images défilent ; tournent et retournent. Du sang. Un regard moins innocent lui dirait qu'il n'y en avait pas tant que ça et, tout mauvais soit-il, il n'aurait sans doute pas tort.

Du sang, si peu, mais ne voit désormais plus que cela. Devant ses yeux, un écran rouge s'est dressé pour s'en venir ronger son âme d'une culpabilité foudroyante qui, déjà, ne la quitte plus. Elle peine à comprendre plus qu'à réaliser ce qui est arrivé. Il y avait eu Andreï, il y avait eu ses coups. Il y avait eu Teo, il y avait eu le sien, celui qu'il lui avait réclamé de porter. Elle avait vu alors son liquide carmin, si infime, rien qu'un éclat au coin des lèvres. Il y avait eu la nuit, il y avait eu sa voix pour la guider du noir à travers le noir, pour enfoncer ses pas dans les siens à travers les chemins interdits de la forêt. Ce soir, l'homme que tu aimes voulait assassiner une enfant pour en extirper une femme forte, celle-là même qu'elle aspirait tant à devenir. A n'importe quel prix disait-il. Jamais au prix de lui pensait-elle, et l'impensable s'était produit. A trop vouloir grandir trop vite, elle avait trébuché et il avait fait les frais de son erreur en misant sur un cœur aussi pur que dévoué pour s'en venir maîtriser les rudiments d'un pouvoir bien trop sombre. Alors elle avait crié, son nom d'abord, à l'aide ensuite et tout ce qui s'en était suivi n'avait été qu'un beau prélude à ce qui désormais la hantais de jour comme de nuit : la vision de Teodor Azarov étendu sur un lit d'infirmerie par sa faute. Elle s'enferme alors. Elle s'enfonce, se mue dans un silence qui, habituel pour la plupart, ne pressent rien de bon pour le peu qui peuvent se farder de la connaître. Et Andreï cri, Andreï bouscule, sans rien savoir tirer de son ange. Et Lionel parle, Lionel s'essouffle. Elle ne parlera pas. Et Katarina s'interroge, Katarina la dévoile. Elle ne peut supporter la vue de cette amie, comme une sœur à ses yeux, mais qui n'est jamais que celle de celui qu'elle blessa. Alors Ielena fuit, se cache, se dérobe, habilement dans un temps, sans plus de subtilité le suivant. Un jour, il faudra bien redresser la tête, rien que le temps de faire bonne figure. Un temps que sa meilleure amie lui arrache, sans doute un peu trop tôt, en l'entraînant avec elle sur les chemins de Pré-au-Lard. Une sortie entre filles, un changement d'air radical, c'est là ce dont la Dimitrova a besoin pour se sortir de sa torpeur, mais en parfaite funambule, Ielena suit le fil que lui tend l'Azarova à travers les ruelles sans que rien n'en découle que cette mine affligée dont elle ne sait se défaire.

Chez Zonko, pas un article pour retenir son attention. Elle suit, aveuglée de douleur et de remord, celle qui désapprouve au centuple cette magie que Teo voulait lui enseigner. Elle suit, se laisse presque marcher dessus tandis que leurs silhouettes adolescentes se frayent un chemin à travers les Trois Balais jusqu'à une table isolée qu'elles ont à peine le temps d'accaparer au moment où les précédents occupants s'en défont. Katarina ne perd pas une minute, se complaît à critiquer la boisson d'honneur de l'établissement pour lui préférer le plus connu des alcools russes. Ielena ne réfléchit pas, laissant tomber son choix de commande comme une gifle.

« Une Balkan. »

Vodka et non des moindres : l'une des plus fortes produite par leur pays d'origine. Si l'habitude leur a été offerte de résister au froid par ce biais, les abus n'ont jamais été de mise, mais rien ne va plus déjà alors que ses lèvres ont singé celles de son demi-frère raffolant tant de cette marque particulière. Katarina n'en démord pas, disparaît, réapparaît leurs commandes à la main. L'heure enfin est à l'oubli. En un sens, peut-être son amie avait-elle raison de la pousser jusqu'ici. Dans les effluves d'alcool, elle oubliera, ne s'égarant que pour se dire que par chance, son amie fait bien plus femme qu'elle et qu'ainsi, les risques de refus du barman se trouvent limités. Douce Ielena si naïve, toujours incapable de déceler un piège avant que d'avoir le corps englouti dans ce dernier, la voici désormais face au regard interrogateur de cette tête blonde aussi chérie qu'une presque sœur puisse l'être. Une gorgée, toute sa gorge aussitôt s'enflamme. Rien ne s'en laisse percevoir. Il y a une chose dont elle aimerait lui parler, n'est-ce pas ? Du silence. Deuxième gorgée, rien que le temps de détourner son regard azur des deux ambres inquiètes la scrutant. Lui parler ? Pour lui dire quoi au fond ? Qu'elle est la cause de ces heures passées à border un frère dont, Merlin seul sait ce qui aurait pu lui arriver d'autrement plus grave ? Qu'elle est toujours cette adolescente trop faible et pleurnicharde pour savoir affronter elle-même l'objet de ses tourments ? Pour lui dire quoi, après tout ? Que non contente d'être une sœur à ses yeux, l'héritier Azarov se trouve également être à la fois celui dont elle souhaite tout et n'attend rien ? Troisième gorgée, rien que quelques doutes pour s'en venir anesthésier sa langue. A Katarina, elle ne souhaite pas mentir. Pour Katarina, elle ne parvient pourtant à assumer de la décevoir, de la froisser. Je l'aime, criera-t-elle un jour. Je l'aime, plus fort que tout, autant que toi et d'une façon bien différente pour autant. Je l'aime, lui qui se trouve centre de mon monde mais n'en a jamais rien su. Je l'aime, et sais pourtant qu'il arrivera ce jour où, n'ayant trouvé la force de le lui dire, il ne sera plus là. Une dernière fois me tenir près de lui, sentir sa protection, sa chaleur. Rien qu'une fois, faire naître de la fierté dans ses yeux à la place de cette pitié douce et cruelle qu'il ne sait trop qu'offrir. Tout cela, elle le lui dira bien un jour. Peut-être ici. Peut-être ailleurs. Pas pour cette fois.


« Disons plutôt que j'aimerai parler de tout avec toi sauf de ça à l'heure actuelle... »


Le monde tourne, cause des premières minutes sous l'effet du revigorant Nordique déjà vidé de moitié dans son verre. Trop. Cela est trop pour elle qui n'en a pas l'habitude. Sans le vouloir, la voici déjà qui parle, se rapproche, s'ouvre malgré elle, prête à dire sans rien en assumer.


« Admettons que... Que tu ne saches pas nager. Que tu n'ai jamais appris et que tu ne veuilles pas apprendre. Or, à tes trousses se trouve un monstre prêt à te dévorer. Tu n'as plus ta baguette, aucune arme à ta disposition et tu n'as qu'une seule option pour lui échapper : traverser la mer devant toi. Alors, que ferais-tu toi ? Tu sauterai dans le lac ? Tu affronterai à mains nues ? Tu le laisserai venir en priant pour un miracle ? »

Un temps.
Silence.

« Dis-moi Kat... Tu ferais quoi durant ces quelques secondes qu'il te reste ? »



©Aloysia



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Une Balkan. Lena tapait dans l’alcool fort, celui qui décape et qui fait oublier dans l’ivresse. Mais qui fait oublier quoi ? Elle ne savait même pas si son amie tenait bien l’alcool. Cependant, elle ne pipa mot, même si un simple froncement de sourcils, suffit à marquer sa surprise et son inquiétude. Quelques minutes plus tard, une Balkan fut posée devant la jeune brune, la blonde ayant préféré une vodka classique, pas sûre de retrouver sa chère vodka russe mais n’ayant pas envie de passer de longues minutes à expliquer au barman ce qu’elle voulait précisément. Cette piquette de comptoir lui suffirait probablement. Sinon… Tant pis pour elle. Lena, cependant, s’enfilait son verre comme s’il s’était agi d’un simple jus d’orange. Avec inquiétude, Katarina la regarda boire. Arrête, avait-elle envie de lui dire. Noyer ton chagrin dans l’alcool ne l’aidera pas à disparaître. Il se fera au contraire plus lourd, plus pesant, plus culpabilisant ; et quand l’alcool ne ferait plus effet, tu te sentiras encore plus mal qu’avant, et pas seulement à cause de la gueule de bois. Cependant, Lena s’arrête. Le verre rempli à moitié est posé un peu sèchement sur la table, tandis que les gestes de la Gryffondor se font moins précis, plus vagues, et que sa langue, grâce à l’alcool, se délie pour parler. Lena voulait bien lui parler de tout et n’importe quoi, mais pas de son problème actuel. Était-elle concernée ? Était-ce à cause d’elle que sa meilleure amie se mettait dans cet état ? Que lui avait-elle fait, dans ce cas ? La réponse vint assez vite… Sous la forme d’une énigme. Katarina reposa son verre, inquiète mais concentrée, tentant de démêler la vérité dans les mots embrumés de sa camarade.

Admettons qu’elle ne sache pas nager. Ce qui n’était pas le cas, mais ce n’était pas le point. Elle ne savait pas nager et n’avait jamais voulu apprendre. Mais seule, sans armes et sans baguettes, avec un monstre à ses trousses et l’immensité bleue devant elle, il lui fallait faire un choix. Le monstre, ou la mer ? La mort, dans les deux cas. Elle ne répondit pas tout de suite, sachant qu’elle devrait soigneusement peser ses mots. Il s’agissait d’Andreï, le demi-frère de Lena, son tortionnaire et son bourreau. Lena n’aimait pas parler de ça. Elle fuyait le sujet quand il était abordé, et avec les années, Katarina avait appris à faire comme si ce sujet de conversation n’existait pas, au plus grand soulagement de Lena qui ne voulait pas avoir à s’expliquer sur son comportement, sur sa faiblesse, sur le fait qu’elle se laisse maltraiter et marcher dessus, sur ses peurs et sa résignation. Le sujet n’existait pas. Pourtant, elle l’abordait à grands renforts de métaphores. Coupant son silence prudent, Lena reprit la parole, attendant sa réponse. Que ferait-elle ? Plonger, faire face, ou prier pour un miracle ? Avec beaucoup de soins, la Gryffondor répondit à sa camarade, cherchant ses mots pour ne pas la brusquer.

« Honnêtement… Je ne sais pas. J’aimerais dire que je me tournerai pour lui faire face. Mais seule et sans baguette, le monstre me tuerait probablement. Comme je ne crois pas aux miracles, je ne risque pas de prier pour que quelqu’un ou quelque chose vienne à mon secours. Je pense… Que je me jetterai à l’eau pour échapper au danger. J’y mourrai peut-être, mais je n’aurai pas donné au monstre la satisfaction de m’avoir tué. »

Elle se tut, et leva les yeux vers Lena, prête à lui retourner la question, avant de se rendre compte qu’elle connaissait déjà la réponse. Elle ne se serait pas retournée pour affronter son monstre, car l’affronter signifiait se battre, et elle ne parvenait pas à imaginer sa douce Lena lever sa baguette contre son demi-frère. Cependant, elle n’avait pas non plus sauté à l’eau pour se mettre à l’abri. La preuve : elle était toujours là, à Durmstrang, puis à Poudlard, toujours sous le toit des Dimitrov, toujours sous la coupe d’Andreï. Elle avait beaucoup de courage, indéniablement. Mais de là à faire face à son demi-frère ? C’était une autre histoire. Alors quoi ? Priait-elle pour un miracle ? Non, elle était stupide. Son miracle était venu, en la personne de Teodor, qui l’avait défendue plusieurs, fois, faisant naître chez la brune des sentiments étranges qu’elle identifiait comme des sentiments amoureux, et que Katarina percevait comme une fascination adolescente qui finirait bien par passer. Elle n’avait pas l’habitude qu’on prenne sa défense, alors elle avait idéalisé son sauveur, le voyant sans défauts, beau comme Vénus callipyge et protecteur comme un chevalier servant. Ce qu’il était, généralement, mais seulement pour sa petite sœur. D’une voix douce, la Gryffondor reprit la parole, prête à lui tirer, en douceur, les vers du nez.

« Et toi, Lena, est-il venu, ton miracle tant attendu ? »
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Katarina Azarova & Ielena Dimitrova

De métaphores en divagations, les effluves de l'alcool s'en viennent en elle et s'infiltrent alors-même qu'en face, son amie s'en tient au silence. Elle ne dit rien et Ielena se brise. Pourquoi ne réponds-t-elle pas ? Que comprend-t-elle seulement de ce qui depuis des jours hante désormais la Dimitrova ? La peur. La peur constante de se trouver seule en présence d'Andreï, la peur de ne jamais parvenir à rendre Teodor fier d'elle, de ne jamais s'en faire aimer. Peur des autres. Peur d'elle-même. Peur de la définition même de l'erreur à laquelle tout son être semble constamment rattaché. Elle tremble désormais la Dimitrova et, pour la première fois depuis longtemps, il lui semble qu'elle n'aura jamais eu de meilleure raison d'être terrifiée, alors même que tombe la réponse de l'Azarova. Se jeter à l'eau. Bien sûr. Quelle autre réponse cette fille si brillante et déterminée aurait seulement pu formuler ? Sait-elle seulement comme elle donnait raison à une entreprise entièrement désapprouvée en répondant ainsi ? Non, Ielena n'avait pas affronté le monstre, elle en était incapable. Tout au mieux, savait-elle seulement provoquer un peu plus sa fureur destructrice à l'heure où le courage lui était donné de lui adresser la parole. Affronter le monstre, affronter Andreï, l'ange des Dimitrov en était tout bonnement incapable pour mille et une raisons, de la plus censée à la plus lâche. Prier alors ? C'est ce qu'elle avait fait, longtemps. Espérer un changement, espérer que s'en viendrait un jour béni où ce quotidien infernal lasserait jusqu'au bourreau lui-même, quelle connerie ! Andreï ne s'était jamais lassé. Y prenait-il vraiment plaisir même ? A bien y regarder, il semblait bien qu'à la mesure du temps, son demi-frère n'agissait pas de cette façon par sadisme mais bien mué par une haine véritable, incontrôlable qu'elle provoquait en lui par sa seule existence et si un miracle avait semblé se dessiner en la chaleur des mains secourables de l'aîné Azarov à son encontre, c'est bien accompagnée de cette même main que désormais fille du Gryffon avait franchi le pas et affronté la possibilité d'une noyade imminente pour empêcher sa propre fin.

Le constat est grave alors.
Elle avait sauté, mais incapable de sortir elle-même la tête de l'eau, c'était bel et bien l'Azarov, si bienveillant envers elle, qui avait fait les frais d'une noyade à laquelle elle-même avait réchappé sans comprendre seulement pourquoi, se flagellant depuis lors dans l'idée qu'elle aurait dû être celle que Katarina aurait visité sur un lit d'infirmerie. Par ailleurs, cette dernière s'en vient désormais l'interroger. Et toi Ielena, est-il venu ton miracle ? Les larmes dès lors remontent, s'en viennent noyer les yeux couleur de ciel de la Dimitrova. Oui, il était arrivé. Il était toujours là. Tantôt ferme, tantôt doux, il était là, constamment. « Frappe-moi. Tu es parfaite. Lève les yeux. Ne t'excuse plus jamais.» Il était là, omniprésent, teintant son existence toute entière aux couleurs de l'espoir. D'un avenir dans lequel elle serait forte, digne enfin, après tout ce temps, de se tenir à ses côtés sans avoir à en rougir. Il était-là, toujours et ses larmes roulant lentement le long de sa joue, sa voix dès lors se brise comme se sont brisés ses espoirs au moment-même où Teodor Azarov avait été blessé par sa faute. Et toi Lena, est-il venu, ton miracle tant attendu ? Lena. Son cœur se serre. Il n'y a bien que les Azarov pour la nommer ainsi. Lui le premier. Elle la seconde, et cette appellation seule la condamne à se livrer.

« Il était là... Avant même que je n'en ai conscience. Quand le monstre apparaît, il ne le chasse pas, mais il vient toujours me relever parce qu'il sait... Il sait que je ne sais pas nager. »

Un temps, elle s'interrompt, perdue elle-même dans les affres de sa médiocre comparaison. Pour autant, le regard inquisiteur de sa plus chère amie, inquiète, surprise, un brin perdu sans aucun doute lui aussi, en appelle à plus désormais et il n'est rien qu'elle n'ai jamais su lui refuser.

« Mon miracle, il apparaît toujours mais j'ai réalisé Kat... J'ai réalisé qu'arriverait un jour où il n'y aurait plus de miracle à attendre. Qu'il disparaîtrait avec le temps, alors... Il a... Il a simplement voulu m'apprendre à nager et moi... »

Cachant ses lèvres de sa main, elle détourne désormais son regard de ce visage chéri, de cette colère qu'elle devine prochaine aussi bien qu'elle sait prévoir les cruautés d'Andreï quand ces dernières s'apprête à s'abattre contre elle. Elle aura mal. Elle sera furieuse et elle aura bien raison. Incapable d'assumer le lui dire droit dans les yeux, la Dimitrova, pourtant se soumet à l'aveu.

« Moi quand j'ai rouvert les yeux, il était encore sous l'eau.
A cause de moi. »


Leurs regards se retrouvent et dans les yeux embuées de la Douce, c'est tout l'amour qu'elle a pour lui qui s'exprime. Un amour sincère, d'une envergure incommensurable. Pour lui qui n'est pas qu'un chevalier servant, pour lui qui est plus encore qu'un miracle. Pour Teo qui aura payé le prix fort d'avoir accepté d'épauler une dernière fois Lena.



©Aloysia



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Katarina était complètement perdue. Avec son histoire de lac et de monstre, elle comprenait à peu près ce que Lena lui racontait, mais elle ne voyait pas pourquoi ça la mettait dans des états pareils. Elle avait eu son miracle, non ? Teodor était arrivé, et l’avait protégée. Mais en un sens, elle avait raison. Un jour, il n’y aurait plus de miracles, et il lui faudrait voir la réalité en face, raison pour laquelle elle avait décidé de plonger. Mais une toute petite question la taraudait. Plonger, d’accord. Mais dans quoi avait-elle plongé sans réfléchir ? Mettait-elle sa vie en danger pour pouvoir faire face à son frère ? En la voyant plonger, son miracle l’avait suivie. A moins que ce ne soit le miracle qui l’ait incitée à plonger. Mais si le miracle était Teodor, cela ne voulait dire qu’une seule chose, et la Gryffondor préférait encore l’ignorer et vivre avec son ignorance. Son regard perdu se teintait d’angoisse au fur et à mesure que sa camarade continuait à parler. Le miracle avait voulu lui apprendre à nager, et elle avait sauté, croyant aveuglément en lui et en ses capacités. Et alors qu’il voulait lui apprendre à nager, quand elle avait enfin plongé, il était resté sous l’eau. A cause d’elle. Katarina ouvrit de grands yeux surpris en comprenant ce qu’elle lui disait. Elle avait blessé quelqu’un. L’image de Teodor sur son lit d’infirmerie bondit dans sa mémoire, mais elle la repoussa avec violence. Non, ce n’était pas Ielena. Elle n’y était pour rien. Parce qu’elle ne faisait pas de magie noire… N’est-ce pas ?

Cependant, quand leurs regards se retrouvèrent enfin, elle lut la vérité dans les yeux de sa camarade, et ce fut une étincelle de froide compréhension qui s’alluma dans les siens. Teodor. Il était bel et bien question de son frère aîné, et de son attrait maladif et obsessionnel pour la magie noire. Elle refusait de comprendre. Elle ne voulait pas savoir. Elle voulait continuer d’ignorer que pour devenir plus forte, Lena était allée demander l’aide de Teodor, qui avait alors fait la seule chose qu’il savait faire. Pervertir les gens avec sa foutue magie noire. Sur les table, les poings de la Gryffondor se serrèrent, avant de se desserrer et de se plaquer doucement sur le bois, faisant blanchir ses jointures tellement elle forçait pour ne pas s’énerver. Elle ne l’ignorait plus, désormais, et elle restait silencieuse tandis que Lena pleurait, attendant que la foudre lui tombe sur la tête. Dans son regard chocolat brûlait sa colère immense, qui menaçait de l’embraser tout à fait. Elle luttait. A la fois contre sa colère, et contre son instinct animal qui lui murmurait des idées de violence. Il fallait qu’elle se contrôle. C’était quelque chose qu’elle n’avait pas prévu, en travaillant la magie animale : la partie animale en elle avait une volonté propre et luttait pour prendre le dessus. Mais elle arriverait à se transformer, et à harmoniser autant l’homme que la bête avant que quelqu’un ne fasse les frais de son apprentissage secret.

« Dis-moi que ce n’est pas ce que je crois. Dis-moi que je me trompe. »

Mais dans son regard, il était clair qu’elle ne se trompait pas, et que c’était exactement ce qu’elle pensait. Lena avait plongé tête la première dans la magie noire en s’aidant de Teodor pour y accéder. Et cet imbécile avait bien évidemment sauté sur cette occasion en or qui lui donnait de l’importance. Apprendre la magie noire à quelqu’un, quel honneur ! Il fallait qu’elle se calme. Et rapidement. Si elle leur en voulait beaucoup, à tous les deux, d’avoir osé faire ça, il ne fallait pas qu’elle oublie où elle était, et qui elle était. Une Azarova qui pique une crise de colère dans un bar anglais, nul doute que ça parviendrait très vite aux oreilles de ses géniteurs, et que cela lui attirerait de gros ennuis. Il fallait qu’elle se surveille. Français, anglais ou russe, peu importait, il y aurait toujours quelqu’un pour comprendre ce qu’elle disait. Fichue mixité. Alors elle y alla sans détour, et elle se redressa, abandonnant sur la table leurs deux verres vides, terminés alors qu’elles discutaient par métaphores interposées.

« Dehors. Maintenant. »

La blonde fut la première à quitter les Trois Balais, Lena la suivant comme une ombre. Il devait bien y avoir un endroit tranquille, dans ce village, non ? Marchant au hasard, d’un bon pas agacé, se fichant de savoir si sa camarade la suivait, la russe se rapprocha, un peu par hasard, de l’attraction touristique locale que les autochtones appelaient la cabane hurlante. Délabrée, en ruines, elle faisait peine à voir, avec ses planches répandues au sol et ses fenêtres ouvertes en un hurlement silencieux. La cabane n’avait plus hurlé depuis de nombreuses années, à présent, mais personne n’osait s’en approcher, à cause d’une sordide histoire d’esprit vengeur. C’était parfait. Personne ne viendrait les déranger, ici. Se retournant, Katarina fut presque surprise de voir que Lena l’avait suivie, et qu’elle n’en avait pas profité pour s’enfuir pendant qu’elle lui tournait le dos, fonçant dans les ruelles comme un dragon furieux. Elles se faisaient face, désormais. Et si Lena avait cessé de pleurer, la colère de la blonde n’était pas retombée. Bien au contraire.

« Je veux toute l’histoire. Et ne t’avise pas de me parler de lac, de monstre ou de miracle. Teodor est tout sauf un miracle s’il t’a entraînée dans sa descente aux Enfers. Et ne t’avise même pas de le défendre. Il est à l’infirmerie, et si je commence à comprendre qui l’a envoyé là-bas, ce que j’entrevois ne me plaît pas du tout. »

Son regard chocolat était devenu dur. Elle ne se contenterait plus de métaphores pour permettre à Lena de s’expliquer à son rythme. La Gryffondor avait touché ses cordes les plus sensibles, sur lesquelles rebondir pour la mettre en colère. Faire du mal à son frère, et la pratique de la magie noire. Et maintenant qu’elle comprenait que son frère était à l’infirmerie parce que Lena lui avait lancé un sort de magie noire… Sa colère était dure à faire passer. Vraiment très dure. Et sa camarade allait vite comprendre à quel point.
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Katarina Azarova & Ielena Dimitrova

Dis moi que ce n'est pas ce que je crois. Dis moi que je me trompe. Face à son amie, l'Ange russe a le regard désolé, les yeux plein d'une volonté de la préserver sans pour autant pouvoir nier l'évidence, rendant la honte bien secondaire face au remord  lui rongeant le ventre depuis le soir de l'incident. Teodor. Malgré leur amitié fusionnelle, elle n'avait jamais prit le temps, la Gryffondor, de parler ouvertement à son amie de la férocité de ses sentiments à l’égard de son frère aîné. Il n'était plus question ici d'une amourette, ni même d'un béguin adolescent aussi vain que passager. C'était un fait avéré et inaltérable : Ielena aimait Teodor. Lena aimait Teo et aussi douloureux qu'ai pu être ce constat, il n'était rien au fond qu'elle aurait pu refuser à l'héritier Azarov. Il avait commandé qu'elle ne baisse plus jamais les yeux. Il avait ordonné qu'elle le frappe, qu'elle cesse de demander pardon, qu'elle transgresse le règlement pour le rejoindre la nuit tombée à l'orée de la Forêt Interdite. Fort de pouvoir se rendre utile à cette fleur fanée, c'est à l'obscur qu'il l'avait initiée et quoi qu'elle ai pu désapprouver l'initiative en son for, cette dernière était la sienne et elle n'avait rien su lui refuser. De même que son corps se mit à obéir sagement à la colère de son amie lui assénant de quitter les lieux. Condamnée pour toujours à s'en remettre aux enfants Azarov, elle suivait. Suivait les reflets cuivrés de cette amie si chère dont elle pressentait les foudres à mesure que cette dernière s'éloignait de la foule, son pas claquant comme des coups de tonnerre sur les pavés de Pré-au-Lard. Comme elle savait l'attrait de Teodor pour les ténèbres, Ielena savait l'horreur de Katarina pour ces pratiques sordides. Les métaphores balayées, elle commanderait bientôt une explication claire, sans détours et Ielena obéirait. Encore. Ielena obéissait toujours aux Azarov, frère ou sœur, se déchirant elle-même entre leurs propres désaccords, incapable de préférer l'un à l'autre quoi qu'elle les ai aimé de façon bien différente. Filent les secondes jusqu'à ce que la foule ne devienne plus qu'une masse grouillante au loin. Enfin, Katarina se retourne, la dévisage. Aurait-elle pu imaginer un jour lire une telle colère de sa part et à son encontre ? Les mots pleuvent à nouveau. Toute l'histoire. Rien que cela, mais par delà la furie, l'Azarova blasphème. Teodor, tout sauf un miracle. La Dimitrova dès lors se renfrogne, mordant ses lèvres pour ne pas se trahir davantage. Pas un miracle. Mais que savait-elle vraiment, elle, pourtant sa plus proche amie, de ce que son frère savait produire ? Comme un poison s'évaporant dans l'air pour mieux les gagner l'une et l'autre, la colère s'en vient peindre ses lignes aux traits de la Dimitrova. Ne pas le défendre. Toute l'histoire. Si c'était bien cela qu'elle souhaitait, Katarina ne s'avérerait pas déçue.


« Toute l'histoire ? Tu crois vraiment avoir le temps pour ça ? »


Du temps. Suffisamment de temps pour qu'un jour Katarina parvienne à saisir tout l’ambiguïté de cette innommable dévotion de son amie à l'égard de son aîné. Pourrait-elle seulement un jour comprendre, elle qui de toute sa bravoure n'avait jamais connu le vrai sens du mot Enfer et les affres du plus odieux des conditionnements ? Certainement que non. Elle n'aurait jamais ni le temps, ni le discernement nécessaire à cela, plus encore dans l'état dans lequel l'une et l'autre se trouvait. La Dimitrova se redresse un peu pourtant. Fille du Gryffon, elle affronte et cherche désormais dans les yeux orageux de son amie ce soutien que cette dernière avait toujours su être et qu'elle craignait désormais de perdre à tout jamais.


« Il était fier. Tellement fier ce jour-là de me rappeler comme son père avait assassiné ma mère. Tellement heureux de pouvoir reproduire la scène sur moi, me montrant comme la lame avait tranché sa gorge.»


Un temps d'arrêt pour ravaler les larmes s'amoncelant. Un second pour contrer cette boule dans sa gorge toute prête à exploser. C'est toute l'histoire qu'elle voulait et Ielena ne savait rien refuser aux Azarov.


« Si ton frère n'a rien d'un miracle à tes yeux, essaye au moins de te figurer ce qu'il peut être au travers des miens. Il ne m'a jamais protégé. Jamais. Pas une fois, je ne l'ai vu se dresser entre Andreï et moi pour l'empêcher de faire et tu sais pourquoi ? Parce que Teo n'est ni un miracle, ni un chevalier servant, mais une force. Il est une main pour relever celle que j'étais, constamment le visage au sol et le corps roué de coup. Il est une épaule sur laquelle je peux poser ma tête quand celle-ci devient trop lourde pour se porter elle-même. Il est une voix. Une voix qui jusqu'à aujourd'hui ne m'a jamais défendue mais m'a toujours redressée. Je ne suis pas faite comme toi Kat. Moi je n'ai rien à faire chez les forts et courageux Gryffondor, pas plus que je n'ai ma place au sein des Dimitrov, mais lui... Lui, quand il est là, je me sens enfin à ma place. Si tu peux aujourd'hui me regarder avec toute cette colère dans les yeux, ce n'est que grâce à lui car s'il n'avait pas été là, je puis jurer par Merlin que je ne le serai pas non plus. »


Roule une larme qu'elle n'a su retenir. Toute l'histoire.
Aurait-elle seulement le temps pour tout ?


« Je voulais vivre, Kat. Je n'avais pas seulement peur en venant le trouver ce jour-là, j'étais terrifiée. Terrifiée à l'idée de finir comme cette mère que je ne connaîtrai jamais et lui... Lui a comprit. Je lui demandais de l'aide, parce que pour la première fois depuis que je le connais, il n'est pas arrivé de lui-même pour me soutenir. J'ai réalisé alors... J'ai réalisé que viendrait un jour où il ne serait plus là, où cet homme qui me donne si bien la force de continuer ne serait plus à mes côtés, alors j'ai demandé de l'aide et j'ai accepté. Tout. J'ai tout accepté de ce qu'il m'ordonnait parce que lui était fort et moi pas. Parce que lui savait se défendre et moi pas. Parce que lui... »


Un sursaut dans ses yeux et petite Ielena se livre. Elle n'avait jamais prit le temps de dire à son amie comme elle l'aimait. Jamais prit le temps elle-même d'évaluer pleinement la profondeur de ses sentiments à l'égard de l'Azarov, mais tout déborde désormais sans que rien ne puisse mettre un terme à cette coulée de lave s'en venant de ses lèvres.


« Parce que lui m'avait toujours relevée et que je n'avais pas le droit de simplement abandonner après tout ça...»

Un temps.
Silence.


« Je tiens à lui au delà de tout ce que tu pourrais imaginer Kat et crois moi quand je te dis que je n'ai jamais voulu lui faire de mal. Je ne comprenais même pas vraiment de quoi il s'agissait sur le moment et même maintenant ! Je ne sais pas comment ça a pu se produire, mais dès qu'il m'a laissé les rennes, sitôt qu'il m'a laissé essayer à mon tour, quelque chose s'est produit et l'instant d'après il allait mal. Tu sais bien que je ne suis pas pour ces choses et combien cela me fait peur également, mais je lui ai promis de faire comme il me le dictait. Je lui ai promis... Il attendait enfin quelque chose de moi et je ne voulais pas le décevoir, tu comprends ? »

Ses mains s'en viennent chasser les perles d'eau à ses yeux.
Penser à Teodor sur un lit d'infirmerie la brise. Penser à Teo, plein de fierté tandis qu'elle s'affirmait enfin la rend plus forte. Reconstruit d'une traite les traits de son visage jusque lors défaits.

« Quoi qu'on puisse penser toi et moi de ce genre de choses, je lui ai juré d'obéir et je n'ai jamais eu besoin d'une quelconque promesse pour toujours accepter ce qu'il attendait de moi. J'ai essayé Kat... J'ai essayé d'oublier, de me focaliser sur autre chose, de me dire que ça passerait mais ça ne passera pas. Même sans Andreï, même sans l'Enfer qu'a été cette chienne de vie, il n'y a que lui et je lui donnerai tout ce qu'il voudra obtenir de moi. »


L'aveu la déchire.
Le regard de son amie plus encore.
Fin de l'acte un et elle n'est même pas certaine d'avoir su expliquer à la Gryffondor la toisant ce que son cœur hurle depuis des années sans personne pour entendre.





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Toute l’histoire ? Pensait-elle avoir le temps pour ça ?

Ielena cherchait à gagner du temps. Katarina ne lui en offrit pas la possibilité, restant silencieuse, n’attrapant pas la perche lancée comme une échappatoire. Elle goûtait fort peu l’humour quand elle était en colère, et ce n’était que parce qu’il s’agissait de sa meilleure amie que la baffe qui lui brûlait la main n’était pas encore partie avec violence. Finalement, Lena se livre. Il était temps. Sans détours, elle lui parla de son frère, et sans le vouloir, le regard de la jeune russe s’adoucit. Elle savait quels tourments Andrei faisaient vivre à sa demie-sœur, mais elles n’en parlaient jamais, et Katarina n’avait jamais pris sa défense. Lena l’en avait toujours empêchée, de crainte que tout le sadisme de son aîné ne se déverse sur elle, ne pouvant sans doute pas vivre avec le fait que Katarina aurait pris des coups à sa place pour qu’elle n’ait pas à en prendre un de plus. Une fois de plus, Andrei s’en était pris à Lena, lui rappelant que sa situation était précaire, et qu’un jour, cette même dague qui avait ôté la vie à sa mère ressortirait peut-être d’un tiroir pour s’occuper de son cas. Katarina retint son souffle ; bouillonnante de colère. Comment était-il possible d’être autant sans coeur ? Pourquoi Lena devait-elle payer les incartades de sa mère ? Si la jeune Gryffondor était contre les infidélités, l’idée d’en vouloir à l’enfant ne lui aurait jamais traversé l’esprit.

C’est là que son frère entra en jeu. Ni protecteur, ni chevalier servant, mais une force pour la guider. Katarina serra les poings. Il ne l’avait jamais protégé, mais il avait le droit à sa considération. Pourquoi ? Comment ? Quel tour de magie exerçait-il sur les femmes pour qu’elles tombent toutes amoureuses de lui d’un simple regard ? Pandore, Cassandre, Lena… Y en avait-il d’autres, cachées quelque part ? Il n’avait jamais agi comme un frère, pour elle, il était juste arrivé au bon endroit au bon moment, pour la relever quand elle était au plus mal. Et Lena s’était accrochée à lui sans comprendre ce que cela signifiait. Alors dans toute son innocence, elle lui avait demandé de l’aide. Teodor avait toujours été fort en magie. Pourquoi ne pourrait-il pas l’aider ? Et Teo, dans toute sa grandeur d’âme, l’avait aidée en faisant ce qu’il savait faire de mieux : la corrompre. Il lui avait appris la magie noire. Et elle avait plongé dedans avec toute l’inconscience caractéristique des gens tellement amoureux qu’ils se mettent des bandeaux sur les yeux pour ne plus rien voir, vouant une confiance aveugle à celui qu’ils avaient choisi. Indubitablement, Lena avait choisi Teodor. Ce n’était pas le plus sain de tous ses choix, cela dit. Finalement, elle cessa de parler, et elle leva les yeux vers elle, semblant supplier du regard. Ne m’en veux pas, pardonne-moi, dis quelque chose, même si c’est pour m’insulter.

« Il n’y a que lui… J’imagine que nous, ça ne veut rien dire, alors ? Notre amitié, et toute la relation de confiance qui va avec ? C’est du vent ? A moins que tu ne sois devenue mon amie que pour te rapprocher de mon frère ? »

Le ton était glacial et tranchant, et ses poings serrés montraient tout le mal qu’elle avait à se contrôler. Elle leur en voulait énormément, à tous les deux. A Teodor, pour avoir poussé Lena dans la magie noire, et à Lena, pour avoir obéi sans discuter, blessant son frère dans le processus.

« Bon sang, Lena… Lui obéir en tout ? En tout ? Non mais tu te rends compte de ce qu’il t’a fait faire ? Tu sais ce que c’est, ce qu’il t’a appris ? Tu sais ce que c’est, et tu sais à quoi ça mène. Tu… Sérieusement… Comment peux-tu être aussi… Aussi naïve… Tu aurais pu demander à n’importe qui, mais des deux Azarov que tu connais, il a fallu que tu ailles demander au plus pourri des deux, à celui qui se plonge depuis toujours dans les arts sombres, et que tu lui obéisses en tout… »

Ses ongles lui rentrèrent dans la paume de la main tellement ses poings se serraient. Maîtriser sa colère était un art qu’elle suivait généralement assez bien, autant pour ne pas faire de torts aux siens que pour ne pas s’en faire à elle. Mais Lena avait appuyé sur la corde sensible, et ce à plusieurs reprises. Elle apprenait la magie noire, et elle avait blessé son frère. Elle avait blessé son frère avec de la magie noire. Si elle avait été extrêmement déçue d’apprendre que Teodor n’avait pas su s’arrêter, elle était dans une colère noire de comprendre qu’il devait son sortilège à celle qu’elle estimait être sa meilleure amie. Le coup de poignard dans le dos lui était douloureux. Tellement douloureux que sa colère explosa son coup. Son poing fermé partit tout seul, et éclata la vieille barrière de bois vermoulu qui les séparaient de la cabane hurlante.

« Et s’il t’avait ordonné de te tuer avec un sortilège impardonnable, tu l’aurais fait ?! Et s’il t’avait dit de tuer une licorne et de boire son sang, tu lui aurais obéi ?! Bon sang, Lena, réveille-toi ! Teodor a beau être mon frère, il est pourri jusqu’à la moelle par sa putain de magie noire et il corrompt tous ceux qu’il touche ! Comment as-tu pu croire une seule seconde que cette putain de magie pourrait t’aider ?! Est-ce que tu as seulement conscience de ce que vous avez failli faire ?! Il aurait pu être tué, et toi emprisonnée à vie ! »

La déception avait enfin laissé place à la colère, et c’est sans s’en rendre compte qu’elle avait haussé le ton. Elle avait mal aux poings, mais c’était le dernier de ses soucis. Plus elle regardait Lena, et plus elle lui en voulait. Et plus elle lui en voulait, et moins elle réussissait à lui pardonner le fait qu’elle avait préféré se tourner vers la magie noire plutôt que de lui demander de l’aide, à elle. Alors qu’elles étaient amies depuis l’enfance. Et c’était ce sentiment blessant qu’elle voulait lui communiquer : celui d’avoir été laissée pour compte alors que depuis qu’elles se connaissaient, des années avant Durmstrang, Katarina avait été là pour elle, pour l’aider, la soutenir, la relever, et sécher ses larmes quand elle en avait besoin. Mais quand Lena avait fait son choix, ça n’avait pas été elle.

« Et moi, bordel ?! Est-ce que je compte, moi ?! A t’entendre, Teo était le seul à être là pour toi ! Combien de nuits ai-je passé réveillée pour rester avec toi ?! Combien d’heures ai-je passé à simplement rester assise à côté de toi pour te soutenir en silence ?! Est-ce que ça voulait dire quelque chose, pour toi, ou est-ce que ça te semblait juste normal ?! Pourquoi lui ?! Pourquoi lui ?! »

Bientôt, ce furent des larmes de rage qui vinrent picoter ses yeux sans qu’elle ne puisse les arrêter. Elle ne pouvait pas, non plus, s’empêcher de déverser sa colère sur Lena, qui avait au moins l’intelligence de se taire pour ne pas lui donner du grain à moudre. Il valait mieux. Car le coup de poing qui s’était écrasé sur les planches pourries menaçait de revenir, et si elle disait un mot de travers, les chances pour que ce soit elle qui prenne le coup risquaient d’être assez élevées.

« Tu as dit que tu n’étais pas faite comme moi… Mais dis-moi, Lena, dis-moi, ai-je besoin de la magie noire pour me défendre de ceux qui me font du mal ?! M’as-tu déjà vue, en-dehors des heures de cours à Durmstrang, lancer un de ces foutus sortilèges ? Pour autant, est-ce que qui que ce soit me marche sur les pieds ? Non ! Et devine quoi : sans magie noire ! Alors, bordel, pourquoi les gens croient-ils toujours que cette magie maudite réglera tous leurs problèmes ?! Pourquoi est-ce que TU as cru que ça réglerait tes problèmes ?! Pourquoi as-tu choisi le seul être susceptible de te faire autant de mal que ton abruti de frère plutôt que ta meilleure amie ?! Pourquoi ?! »

Sa colère retomba doucement, et avec elle, le silence. Katarina n’avait qu’une envie : planter Lena là, et retourner à Poudlard pour attraper Teodor et l’engueuler jusqu’à ce qu’il promette de ne plus jamais s’approcher que Lena. Au moins, la Gryffondor comprendrait peut-être, maintenant, que la magie noire est une mauvaise chose, puisqu’elle avait blessé Teodor avec, et qu’elle était à ça, mais à ça, de tirer définitivement un trait sur son amitié avec sa petite sœur…
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Katarina Azarova & Ielena Dimitrova

On ne peut pas se préparer à un impact soudain. On ne peut pas s'y préparer. Ça vous frappe, venant de nulle part et soudain, votre vie d'avant est finie pour toujours, comme un trait que l'on tire, comme une page que l'on arrache. Un impact, par définition, fait mal, comme elle a mal devant elle. Comme elle a mal à chaque mot. Si lui est tout, qu'en était-il d'elles ? De ce « Nous », élément crucial de l'équation, qu'elle n'avait pas su prendre en compte ? Dans les mots de l'Azarova, tout l'essentiel explose alors, les évidences avec. Pourquoi lui ? Qu'avait-il apporté de si bon pour que sa cécité se propage à ce point ? Du réconfort, un peu de rêve. Rien qu'un semblant d'illusion que la rousse volcanique lui arrache comme l'on tire sur le bandage d'une plaie encore sanguinolente. Pourri. Teodor Azarov était pourri jusque dans les plus grands tréfonds de sa chaire et ces paroles prononcés de celle qui l'aimait en sœur font plus mal encore à celle l'aimant en femme. Pourri. Cela n'empêche pas l'amour, elle le sait. Elle a un frère elle aussi. Rien qu'une moitié, mais une moitié suffisante à l'attacher à lui. A lui qu'elle avait voulu combattre, à lui qui l'avait plongée dans un tel désespoir que sa raison s'en était trouvée brouillée sur le long terme et Katarina hurle. Pourquoi !? Pourquoi toutes ces nuits passées dans son étreinte réconfortante pour en arriver là ? Pourquoi cette obsession de croire que le mal l'emportait toujours sur le bien ? Elles se trouvaient désormais en un pays où les âmes les plus jeunes du monde magique avait su donner tort à tout ce que leur histoire, à tout ce que leur éducation russe avait pu leur affirmer. La puissance, la force, ces valeurs là ne se trouvaient pas toujours dans les mains les plus salies. Elle a oublié, rien qu'un instant, parce que la mort fait peur à tout ceux pouvant se farder d'être encore en vie, quoi qu'ils veuillent bien affirmer. Parce que la haine avait prit le dessus sur l'amour, sur cet amour qui sans le savoir l'avait elle-même protégée du désastre. Si le mal triomphe parfois, le bien a tout autant de chance de l'emporter, mais elle a oublié, rien que le temps de commettre la pire des erreurs. Elle avait oublié et la dégringolade actuelle se traduisait dès lors telle une balle en plein cœur venant lui rafraîchir la mémoire. Tel un impact qui s'en vient tout chambouler de votre paisible existence.  

Il est difficile d'accorder une seconde chance. C'est encore plus difficile de la demander. Une chance de recommencer, en sachant ce qu'on sait maintenant, ce qu'on a appris. Une chance d'agir différemment, une chance de corriger nos tords, de rectifier nos erreurs. Une chance de tout recommencer à zéro, mais peut-elle seulement encore la supplier, cette chance ? De mémoire, jamais Ielena n'avait eu à subir de plein fouet le courroux de son âme sœur, la vraie, de celle demandant pourquoi et qui la pousse à hurler à son tour entre cent larmes s'en venant entrecouper son repentir.


« Parce que c'était toi ! Parce que tu as toujours été là, pour moi qui ai passé l'essentiel de ma vie à geindre, toujours et qu'une seule fois, cette fois-ci, j'en ai eu assez ! Assez d'être un fardeau, d'être celle que tu devais constamment relever, consoler et j'ai pas réfléchis non ! Je n'ai réfléchis à rien, j'ai agis, parce qu'il était là sur le moment et ai commis une erreur ! Je me suis précipitée, ai agis sous le coup du pire sentiment que j'ai jamais eu à ressentir mais ce que j'ai fais, je l'ai fait non seulement parce que j'avais confiance en lui mais surtout, pour enfin faire quelque chose de moi-même pour une fois ! Pour pouvoir être forte comme tu l'es, pour apprendre à répondre plutôt que d'endurer, pour... »


La transition est un mouvement, d'une page de la vie vers une toute nouvelle et ça peut ressembler à un long tunnel sombre et effrayant, mais vous devez sortir de l'autre côté. Sortir, parce que ce qui vous attend pourrait être magnifique. Elle a le sentiment de la perdre pourtant, que rien ne viendra au bout du tunnel qu'une douleur plus vive encore que celle qui menace de la faire flancher. L'échec est inévitable. Inéluctable, mais l'échec ne devrait jamais avoir le dernier mot. Elle se doit de s'accrocher à ce qu'elle désire, ne jamais accepter le refus comme réponse. Ne jamais renoncer. Ne jamais abandonner. Lève-toi. Lève-toi et fonce.


« Kat, je ne suis pas comme eux. Ni comme lui, ni comme Andreï. Je ne suis pas non plus comme toi, en fait... Je ne sais même pas ce que je suis mais tout ce que je vois autour de moi ce sont des gens forts, des gens qui ne craignent rien, qui s'imposent et que je veux égaler. J'ai tenté de faire comme toi et ça n'a jamais marché. J'ai tenté de faire comme lui et ça a été un désastre, parce que quoi que je puisse désirer ce qui était à moi, il me l'a pris. Andreï a prit des petits morceaux de moi. Des petit morceaux au fil du temps mais si petit que j'ai pas fait attention et que quand le dernier a été retiré il était déjà trop tard pour que je puisse encore réfléchir de façon concrète à comment réagir... »  



Après l'impact, tout notre univers est transformé. Tout d'un coup, on se rend compte que les choses ont bougé. On n'est plus sûr de rien et on ne peut pas revenir en arrière. Notre monde est devenu différent, on ne le reconnaît pas et on ne peut rien y faire. On est coincé. On est face à l'avenir et on est pas sûr d'aimer ce que l'on entrevoit. On a beau se débattre, tenter de remonter le fil du courant, la tempête a déjà tout éclaté sur son passage et ne laisse aux filles du Griffon qu'un goût amer que l'une révolte et que l'autre apprend à avaler. La vérité est horrible, terrifiante. La vérité est insupportable, elle est bien là pourtant : par delà l'amour aveugle, par delà l'envie de venger l'honneur de sa mère, de protéger sa vie, l'envie l'a transporté jusqu'au pire des choix. L'envie qui aurait dû être un moteur s'est fondé en un péché capital. Être comme eux. Être forte ; Voilà tout ce à quoi elle avait aspiré l'espace d'un soir. En moins de six heures, sa rencontre avec l'Azarov avait bousculé tout le bon pour le rendre stérile, aveugle et imbécile.


« Je sais que tu ne me pardonneras pas pour ce que j'ai fais mais je sais que tu peux comprendre ce qui amène à l'erreur. Tu n'acceptes pas, tu ne pardonnes pas mais tu comprends toujours et cela me suffit alors, s'il te plaît Kat, laisse-moi me racheter pour toi et essayer encore, pour moi. Plus jamais de cette façon, plus jamais en suppliant, en écoutant aveuglément ce qu'on me dit de faire ou en fonçant bêtement la tête la première dans un mur, mais je t'en prie... Sois à la hauteur de cette force que je t'envie pour me comprendre une dernière fois et cette fois-ci, je te jure que j'y arriverai. »

Deux femmes aux poings serrés. Deux femmes aux yeux rougis. Deux femmes dans une lutte effroyable que la tempête brutalise et blesse à lui en faire courber la tête, un temps, avant que son regard ne s'accroche de nouveau fermement au sien.

« Je ne te décevrai plus jamais, Kat. Pas parce que mon orgueil a été blessé au plus haut degré, pas parce que je crève de peur de te perdre même si c'est le cas, mais parce que je sais que si je l'aime plus que tout, ton frère n'est pas ce que tu es toi. Il n'est pas mon âme sœur. »

La tempête finit par se calmer, après avoir déraciné les arbres, dévasté les maisons. Le vent se tait, les nuages se dissipent, la pluie s'arrête. Tout à coup le ciel s'éclaircit, et c'est là, seulement là, dans le calme qui suit la tempête, qu'on découvre qui a été assez solide pour y survivre tandis qu'elle prie désormais en son for, la Dimitrova, pour que son amie soit de ceux-là.





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Le monde venait de s’arrêter. Il n’y avait plus qu’elles deux, en face à face, qui s’affrontaient pour un écart de conduite, pour des valeurs que l’une méprisait et dans laquelle l’autre avait plongé sans réfléchir. Mais alors qu’elle n’y croyait plus, alors qu’elle pensait s’effondrer pour ne jamais se relever de ce coup de poignard dans le dos, Lena réagit enfin, et comme elle, se mit à hurler, pour faire sortir tout ce qu’elle retenait emprisonné au fond d’elle depuis tant d’années. Tout ce qu’elle voulait, c’était de la force. La force d’enfin pouvoir se dresser face à son frère pour ne plus jamais se laisser marcher dessus, et cette force, elle était allée la chercher dans ce qui faisait le terreau de la Russie et la fierté de Durmstrang. Comment aurait-il pu en être autrement ? Leurs vies, bien que jeunes, avaient été bercées par la magie noire, et leurs aînés, sans le dire à haute voix, les poussaient vers les arts sombres afin que leurs enfants les rejoignent parmi les puissants, ceux qui font la pluie et le beau temps de la Russie sorcière.

La transition était encore possible. Katarina l’avait choisie dès sa première année, en refusant de s’impliquer plus que nécessaire dans la magie noire, réussissant à se détacher de ses études pour la pratiquer sans en tirer le moindre plaisir. Et dès leur arrivée à Poudlard, elle s’était débarrassée de ses livres de cours, avait effacé de sa mémoire les sortilèges obscurs qu’on lui avait appris, se promettant qu’elle n’en lancerait plus jamais. Cette même transition s’opérait enfin chez Lena. Bercée et martyrisée par la magie noire, elle y avait vu sa seule voie, mais comprenait enfin que c’était ce qui l’avait détruite et qu’elle n’en avait pas besoin. Lena avait raison. Si elle ne lui pardonnait pas ce choix hâtif, elle comprenait ce qui l’avait poussée à l’erreur. Difficile de choisir une voie différente de celle que la famille, la société et l’éducation ont construite autour de vous. Certains, comme elle, y parvenaient.

D’autres, comme Lena, n’y parviendraient jamais sans aide.

Son aide l’avait poussée dans la mauvaise direction, vers la magie noire et vers les Dimitrov. Alors elle avait choisi de changer d’aide, et cette fois, c’était elle que son regard rougi accrochait avec fermeté et espoir. Si elle avait pu sortir de ce que sa famille attendait d’elle sans que cette dernière n’y mette bon ordre, alors elle pouvait l’aider à en faire de même. Plus en suppliant, plus en écoutant aveuglément, plus en lançant un sort inconnu pour faire plaisir à l’ordonnateur. Et cette fois-ci, Katarina avait la certitude que Lena ne retomberait jamais dans les bras tendus de la magie noire, pas après avoir manqué de tuer Teodor.

« Il ne s’agit pas de moi, Lena… Ni de moi, ni de Teodor, mais de toi. De toi, et de ta vie. C'est à toi de la prendre en main, de lui donner les couleurs que tu aimes et la direction dont tu rêves. A toi et à personne d'autre. »

Elle se tut, quelques secondes. Passer outre sa colère était difficile ; mais pour Lena, elle pouvait bien faire un effort. Une grande inspiration suffit pour la calmer un peu, et une partie de sa colère la quitta avec l’expiration. Rester calme. Lena avait fait le plus dur en acceptant sa colère et en reconnaissant ses erreurs. A elle maintenant d’accepter qu’elle ne pourrait pas rester en colère toute sa vie, et que si elle ne lui pardonnait pas maintenant, elles ne se pardonneraient jamais ce qu’il s’était passé. Et elle aurait perdu une amie, qui replongerait aussi sec dans la magie noire pour noyer sa peine. Leur longue amitié valait bien qu’elle écrase du talon ses beaux principes.

« Tu ne seras jamais Teodor, Andreï ou moi. Et tu devrais en être fière, plutôt que de vouloir t’effacer au profit d’un autre : tu es forte, assez forte pour vouloir te dresser contre ton frère, assez forte pour résister à ta famille. Tu as eu la force de demander de l’aide à mon frère, et suffisamment de courage pour m’affronter après ce qu’il s’est passé pour me donner l’envie de te pardonner. »

Doucement, elle s’approcha de son amie pour poser ses mains sur ses épaules. Les deux russes faisaient peu ou prou la même taille, et bien vite, elles ne purent que se regarder droit dans les yeux, sans possibilité de fuite pour l’une ou l’autre. Katarina détestait voir Lena pleurer, encore plus quand elle savait que c’était à cause d’elle que les larmes coulaient. A cause de son coup de colère non contrôlé, qui avait jailli d’elle avec la force d’une tempête. Mais quand il s’agissait de son frère aîné, elle était incapable de garder son sang-froid. Si son attaquant avait été une autre personne, nul doute qu’il aurait rejoint l’héritier des Azarov à l’infirmerie, et pas pour une simple visite de courtoisie.

« Tu as suffisamment de patience pour supporter à la fois ton frère et ta famille. Tu as la volonté de faire changer les choses, et le courage de reconnaître tes erreurs. Tu as beaucoup de caractère, et à trop m’envier ma force, tu finis par oublier la tienne. Et si tu ne me crois pas, demande-toi juste ceci : les anglais disent que le Choixpeau ne se trompe jamais. Dans quelle maison t’a-t-il répartie ? »

Elle n’en ajouta pas plus, mais son regard parla pour elle. Gryffondor. Le Choixpeau avait lu en elle comme dans un livre ouvert. Il avait vu son caractère, son courage et sa force, et l’avait envoyée chez les lions. Pas chez les gentils blaireaux, ou les studieux aiglons, ni les rusés serpents, mais chez les courageux lions. Et ce que les gens avaient tendance à oublier, trop focalisés sur le cliché du Gryffondor tête brûlée, c’est que les lions chassent toujours en meute, et qu’en l’occurrence, ce serait des lions, ou plutôt d’une lionne, que viendrait l’aide tant attendue.

« Quand tu seras prête à devenir toi-même, fais-moi signe. Mon aide te sera toujours acquise. »
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Katarina Azarova & Ielena Dimitrova



Admirable dans le chagrin, la lionne avait pourtant courbé l’échine dans l’attente de la sentence, alors même qu’en son esprit s’en revenaient par bribes les souvenirs ayant fondé cette amitié si solide que son inconscience avait aujourd’hui mise à mal. Katarina ne pardonnerait pas, car Katarina ne pardonnait jamais vraiment. Loin de l’aura des Saintes salvatrices, la rouge et or avait la rancune dans l’âme, mais par chance, également une maturité suffisante à contrebalancer cette tare. Un souffle ainsi s’en né. Inspire. Expire et déjà la flamboyante lui faisant face semblait se délier de ces traits si fâcheux qu’avait peint la colère sur son visage opalin. Il ne s’agissait pas d’elle, ni de Teodor, ni d’Andreï. Il ne s’agissait ici que d’Ielena Dimitrova et de la direction qu’elle donnerait désormais à sa vie. Fallait-il seulement préciser comme la concernée se trouvait ignorante de la moindre réponse ? Ecoutant religieusement son amie, tentant de déceler dans le flot de ses paroles si ces dernières se trouvaient de bonne augure ou non, la Dimitrova s’interrogea dans le même temps en elle-même. Que ferait-elle de son existence, celle-là même que sa prétendue famille lui avait déjà toute tracée ? Sans rien faire, sans nul besoin d’agir, elle savait depuis l’enfance de quoi se composerai son destin. Il s’agirait d’éducation dans un premier temps, les plus beaux jours de sa vie se trouvant là dans ce présent scolaire où rien ne devait avoir plus d’importance à ses yeux que d’obtenir de bons résultats. L’affaire conclue, elle étudierait à nouveau, de façon bien plus stricte, un nouveau rôle fait de silence et de servitude. Alors seulement, si elle se trouvait chanceuse et obéissante, les siens choisiraient l’époux leur semblant pour elle le plus convenable et à cet homme, elle vouerait son existence toute entière. Pour elle, ce ne serait que cela ou les Ordres, l’une et l’autre de ces tâches consistant à servir ou un homme ou un Dieu. Rien de cela n’arriverait, elle se le jurait. Quitter les Dimitrov comme seule priorité, son esprit se trouvait incapable, néanmoins, de penser à l’après. Fuir. Mettre ses pas au plus loin de ceux de cette famille qui n’avait de famille que le nom, le reste suivrait bien. Elle pourrait aller n’importe où dans le monde, dans un recoin du globe le plus éloigné de sa Russie natale et elle verrait ensuite. Improvisant sans cesse, tâtonnant constamment dans la plus parfaite incertitude, la jeune femme n’avait ni principe, ni passion aptes à la guider dans ses choix, mais à défaut de savoir ce qu’elle désirait, la lionne avait au moins pour elle la certitude de ce qu’elle ne voulait pas. De ce qu’elle ne voulait plus et cette nouvelle vie, subitement, lui sembla commencer dès l’instant où les mains de Katarina se posèrent sur ses épaules.
Comme offerte au baptême, ce contact seul signifiait tout, laissant le soin à une dernière larme, fondée dans le soulagement, de rouler discrètement au bord de ses cils. Katarina le sait. Katarina l’affirme, elle avait en elle la patience de supporter l’Enfer le temps de gagner de plus lumineux chemins. Un instant elle en doute, se remémorant malgré elle l’écœurement l’ayant pris en grippe à l’heure où couvert de son propre sang, Andreï s’en était venu la déposséder d’un baiser qui resterait à jamais le premier et le plus terrible. Combien de temps pourrait-elle encore endurer cela ? Combien de temps lui serait-il donné pour supporter cette accumulation de violences et d’humiliations qui faisaient, depuis plus de seize ans, son quotidien ? Elle se ressaisit pourtant, se noyant dans les paroles salvatrices de cette amie si précieuse. Sa maison. Ici, en Angleterre, dans ce pays étrangers où l’on vous rangeait dans la case correspondant le mieux à votre cœur, elle avait gagné l’antre des lions. Des valeureux, des audacieux et si elle n’avait jamais compris pourquoi avant ce jour, les mots de l’Azarova, seuls, en firent une parfaite évidence. Non, Ielena Dimitrova n’était pas de ces êtres au caractère brusque et impitoyable. Douce et patiente, elle endurait son fardeau en silence, sans se plaindre, sans broncher et ne trébuchait parfois que pour mieux redresser la tête hors de l’eau. En cela se trouvait une force qu’elle n’avait jusque lors jamais su identifier comme telle. En cela, elle pouvait croire. Si elle vivait encore à ce jour, si elle pouvait se tenir droite et dotée d’une véritable volonté de s’affirmer après tout cela, rien ne lui serait insurmontable et en le comprenant enfin, son regard s’illumina sous le choc. Katarina le perçut-elle ? Elle n’eut pas le temps de se poser la question que déjà la brune avait attirée brusquement son amie dans ses bras, glissant ses bras frêles autour de ces épaules qui seraient toujours siennes en un sens.

Au soulagement s’en vient dès lors la gratitude faisant déborder son cœur à lui en faire mal. De tout temps, elle n’avait rien vu, rien décelé. Pour cela, pour elle qui marchait en aveugle, il avait fallu une amie clairvoyante apte à lui tendre un miroir où son propre reflet n’était plus troublé ni par la peur, ni par la détresse. Elle se voyait, Ielena, comme se découvrant pour la première fois au travers de quelques mots et d’un pardon qu’elle n’avait plus osé espérer de la part de celle qui était son âme sœur. Ainsi, sa voix murmura.

« Merci… »
Se réaffirme, répète, jusqu’à ce que cette boule lui bloquant la gorge ne se dissipe pour rendre à sa voix ses plus féroces échos.

« Merci. »

Combien de temps resta-t-elle ainsi, incapable de défaire son étreinte de l’Azarova ? Déjà, la pénitente ne comptait plus, se laissant ainsi le temps d’assimiler tout ce qui venait de se produire de fort en l’espace d’une seule heure ainsi que cette promesse mordante qu’elle se faisait de rendre cette amie si chère fière d’elle à l’avenir. La libérant enfin, la Dimitrova se redonna contenance, allant jusqu’à tenter d’esquisser un sourire des plus maladroits pour excuser son geste émotif. Déjà s’entamaient les prémices d’un long processus de raffermissement qui, bientôt, conduirait la Dimitrova à ces jours heureux qu’elle fantasmaient depuis l’enfance sans jamais en avoir pu goûter les bienfaits.







©Aloysia



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Le regard rougi de larmes de Lena brillait d’une lueur nouvelle ; la Gryffondor avait compris, avec des années de retard, ce que sa meilleure amie cherchait à lui expliquer depuis leur première rencontre. La Dimitrova était pétrie de patience. Celle qui lui permettait d’attendre, de supporter en silence, de vivre un enfer et d’en sortir couvertes de traces, mais toujours souriante. Cette patience faisait tellement son quotidien qu’elle ne s’en était jamais aperçue, pas plus qu’elle n’avait pu voir que sa meilleure amie, parfois, lui enviait cette patience, alors qu’elle en possédait, de son côté, suffisamment pour supporter l’attrait de son aîné pour la magie noire en lui pardonnant ses trop nombreux moments de déviances. Enfin, Lena ouvrait les yeux, pour comprendre que c’était cette patience sans failles qui l’avait envoyée chez les lions. Parce qu’elle faisait face à l’adversité sans courber l’échine devant le danger que représentait pourtant son grand frère, parce qu’elle cherchait un moyen de quitter son emprise dévastatrice pour enfin vivre sa vie. Elle avait fait de mauvais choix. Mais l’erreur était humaine, et Lena avait choisi une autre route. Sa route à elle, loin des Dimitrov et de leur violence perpétuelle. Loin de la magie noire qui pourrit et qui corrompt tout ce qu’elle touche.

Lena s’était jetée dans ses bras, tandis que les siens se refermaient autour de ses épaules, manquant de les faire chuter toutes les deux sous la force émotionnelle de l’impact. Après un temps de retard, les bras de la Gryffondor se refermèrent autour de sa camarade, tandis qu’elle souriait de l’entendre la remercier. Elle n’avait pourtant rien fait. Rien, sinon lui ouvrir les yeux, la pousser dans le dos pour qu’elle comprenne que la magie noire n’est pas la réponse à tous ses problèmes. Les Dimitrov la pratiquaient déjà, et, sans doute, Andreï en était-il adepte convaincu. Sur son propre terrain, elle n’aurait eu aucune chance, aucun espoir, sinon celui de mourir rapidement si son aîné était d’humeur charitable. Il valait mieux, cependant, ne pas trop compter là-dessus. Mais il existait une autre voie, et les anglais l’avaient bien prouvé. Ce n’était pas par la magie noire qu’ils avaient défait le Seigneur des Ténèbres, mais par l’unité, la cohésion, et l’entraide. Les mages noirs craignaient les Aurors, qui, eux, n’utilisaient aucun sortilège issu des arts sombres. Ils étaient l’exemple à prendre, la preuve que la magie noire ne résolvait pas tout. Solution facile, certes, sur le court terme. Mais après ? Une vie de traqué, et la promesse d’une trop longue durée à Nurmengard ?

« Il n’y a pas de quoi. C’est à ça que servent les amis. »

Doucement les bras de Lena s’éloignent d’elle, tandis qu’elle recule progressivement. Rouge de gêne, elle reprit contenance à son rythme, la Gryffondor attendant patiemment, un sourire étirant ses fines lippes. Elle n’était pas pressée. Lena s’engageait à peine sur un nouveau chemin, quittant celui qu’elle avait emprunté au prix d’un violent effort. Elle pouvait bien lui laisser quelques minutes pour se recomposer une attitude qui seyait à une sang-pure de son rang, indépendamment du fait qu’elle soit bâtarde et que la mort l’attende à chaque tournant que sa vie prenait.

« Et la prochaine fois que tu t’égares… J'attrape Teodor et je te frappe avec jusqu'à ce que vous ayez compris la leçon ! »

Taquine, elle se permit un léger clin d’œil pour détendre l’atmosphère. Elles étaient réconciliées. Du moins en partie. Si elle lui pardonnait son égarement, elle ne pardonnait pas la magie noire, surtout exercée sur son aîné qui gisait encore à l’infirmerie sous la violence du sort sombre utilisé contre lui. Mais elles n’en parleraient plus. Du moins, plus avant un bon moment. Pour le moment, le sujet était clos, et précautionneusement enfermé dans un endroit sûr, verrouillé à double tour, d’où il ne risquait pas de sortir d’un coup pour leur exploser à la figure. Silencieuses, elles se regardèrent quelques secondes, gênées, avant qu’un coup de vent ne leur rappelle où elles étaient : devant la cabane hurlante, en plein mois de Mars, alors que les températures n’excédaient pas encore les dix degrés. La Russie, et Durmstrang en général, les avaient habituées à pire que ça. Mais l’Ecosse avait pour elle son climat changeant, et le fait de passer du soleil à la pluie en l’espace de quelques heures, déréglant aussi bien français que russes, voire même les anglais habitués à Poudlard et à sa météo capricieuse.

« Bon, allons-y. Avec tout ça, je n’ai même pas pu finir ma vodka, moi. Du coup… C’est ta tournée ! »

Dans un éclat de rire, la rousse fit demi-tour, entraînant la brune dans son sillage, l’attrapant par la main dans un geste irréfléchi, scellant leur amitié d’un seul mouvement. L’histoire était close. Maintenant, il ne leur restait plus qu’à en écrire une nouvelle. Une dépourvue de magie noire, avec un peu de chances…
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