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(s)Ain't [Heath & Ophélia]

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(s)Ain't
Heathcliff A. Lovecraft & Ophélia Deslunes

ϟ 1er Septembre 1999 - Appartement du Professeur Lovecraft  

Il pleuvait lorsqu'il était arrivé au château. Comme souvent en Ecosse, sa terre natale. Le voyage avait été bref et comme de coutume, l'alchimiste avait choisi le volant de sa vieille Bentley noire pour se rendre à Pré-au-Lard. Le charme des automobiles moldues avait toujours captivé cet amateur de matière et de métal. Le vrombissement du moteur ne cachait pas la plus battante et les va-et-viens incessants des essuies-glace, chassant les gouttes qui semblaient, telles un millier d'Hydre, revenir au centuple. Heathcliff devait plisser les yeux pour distinguer la route sinueuse qui l'éloignait des rivages du Loch Ness et de sa demeure d'Inverness, confiant son fils à sa mère, et réciproquement, pour l'année scolaire à venir. Le vent fut du voyage et la musique des sifflements bruyants et des bourrasques ébouriffant les rares arbres de la lande accompagna le sorcier sombre jusqu'à sa destination.

La majesté de Poudlard en vue, une fois les collines alentours contournées, il réalisa pour la première fois sans doute depuis l'entretien, qu'il était à présent professeur. Professeur et Directeur de la maison Serpentard. Sa maison. Celle qu'il avait fréquenté pendant toute sa scolarité. Celle aussi qui gardait la pire des réputations en matière de magie noire. S'il devait déjà faire accepter son apparence physique atypique à ses collègues et à ses élèves, il n'allait surement pas enchanter les parents ... Peu importe, Heathcliff gara sa voiture à l'endroit même où partirait les calèches dès l'arrivée du Poudlard Express. D'un mouvement de la baguette, il la congédia, et elle fut rapidement matérialisée au Manoir, dans son garage, probablement même recouverte de sa housse protectrice. D'aucun trouverait étrange pour un sorcier qui pourrait faire les quatre heures de route en un claquement de doigts, mais pour Heathcliff, c'était comme un rituel. Le rituel d'une toute nouvelle ritournelle qui s'amorçait devant ses yeux ébahis.

Il baissa ses lunettes de soleil juste le temps d'apercevoir de ses pupilles asymétriques les reflets des chandelles éclairants les tours, dans la surface lisse et noire du lac. Un rire amusé tordit son visage d'un rictus dérangeant lorsqu'il aperçut un paresseux tentacule émerger de la surface, comme si Cthulhu lui même venait saluer son Maître. Tout en marchant le long du chemin menant au château, les larges semelles compensées de ses cuissardes s'enfonçant à demi dans la boue et la glaise, il se préparait mentalement à son nouveau statut. D'un petit signe de la main, il salua le calamar géant comme s'il s'agissait d'un vieux compagnon depuis longtemps perdu de vue et aussi vite que lui permirent ses jambes immenses, il se trouva face aux sangliers ailés gardant l'entrée de Poudlard. Les derniers mètres jusqu'aux hautes portes de chêne massifs s'écoulèrent sans qu'il n'ait dans ses muscles, la moindre sensation. Comme si le froid de la pluie battante qui tombait drue et horizontale avait endormi sa chair et tétanisé ses tissus.

Il n'eut pas besoin de frapper pour qu'un elfe ouvre la porte en s'effaçant sur son passage. Il n'eut pas besoin de se présenter pour qu'il le salue comme Professeur Lovecraft, titre sien auquel il devrait à présent s'habituer. Il n'eut pas besoin du guidage de l'elfe pour retrouver ses marques dans les couloirs du château et s'orienta sans mal jusqu'au troisième étage où se trouvaient les appartements des professeurs. Il eut en revanche besoin de quelques minutes de préparation avant de descendre au banquet, rencontrer collègues puis élèves pour assister à la répartition. D'abord il retira sa cape de fourrure qui protégeait le cuir du manteau qui tombait jusqu'à ses chevilles, des intempéries. Il matérialisa aisément ses affaires personnelles d'un élégant mouvement du poignet avant de ranger sa baguette dans l'étui qu'il portait continuellement à la ceinture. Il changea de chemise, troquant la pourpre qu'il affectionnait pour une bleue nuit qui lui donnait l'air plus doux, selon sa mère. Une cravate noire sobre en soie qu'il noua adroitement, son pantalon de cuir et ses cuissardes lassées à l'arrière complétant la tenue. Pas besoin de son manteau dans la douceur de la Grande Salle, aussi opta-t-il pour un veston assez habillé. L'ensemble détonnait mais représentait parfaitement Heathcliff. Il ajusta son maquillage, corrigea les coulures dues à la pluie et enfila à nouveau ses lunettes noirs dissimulant ses yeux vairons.

***

Le monde aurait pu s'arrêter de tourner mille fois sans qu'il ne le remarque. Il venait de faire son entrée dans la salle jouxtant la Grande Salle où se retrouvaient les professeurs avant de se joindre aux élèves pour la répartition et le festin. Son arrivée imposa un silence morbide. Sa voix gutturale et éraillée s'éleva dans le mutisme générale, ainsi se présenta-t-il. Peu à peu, les crispations s'atténuèrent : il salua son collège de Zoomagie, un français très BCBG, une jeunette à la frimousse tendre qui se révéla être la professeur de potion et même un étrange indien pourvu d'un turban qui enseignait la métamorphose. Finalement, chacun avec sa particularité, l'ensemble hétéroclite fonctionnait plutôt bien et Heath se mit naturellement à discuter avec sa collègue de potion, Miss Taylor. Beaucoup d'entre eux venaient d'être embauchés spécialement pour la réouverture et le plus âgé d'entre tous, Directeur de Serdaigle et professeur de sortilège, annonça qu'on attendait encore la professeur de musique avant d'entrer. La jeune femme qui se faisait tant désirer arriva finalement.

Heathcliff lui faisait dos, aussi lorsqu'il se retourna pour lui présenter ses salutations, se trouva-t-il figé en lui-même, comme prisonnier de son corps et de son esprit. Un flash de souvenir, fait de couleurs dégoulinantes qui se mêlaient sans queue ni tête, de bruit strident des tabourets de bars qu'on tire sans les soulever avec les arpèges délicats d'un violoncelle. L'alchimiste déglutit, pétrifié dans sa stupeur, incapable d'esquisser un mouvement vers la nouvelle venue qui attira bientôt toute l'attention. Apparemment, Ophélia Deslunes, c'était son nom, était une musicienne célèbre, reconnue, d'un talent exceptionnel. Chaque collège s'extasiait en louanges et Heathcliff fit spontanément plusieurs pas en ailleurs pour s'échapper du champs de vision de la brune foncée. Il se souvenait par bribes d'une soirée il y a longtemps, d'une soirée où sa conscience n'était pas pleinement appropriée pour lui fournir une image nette des événements. Une soirée de débauche à se vautrer dans le stupre au son douceâtre d'un violoncelle. De nombreuses années, il avait cru que les substances qu'il avait ingurgité ce soir là était responsable de cette apparition.

Car elle était pour lui un spectre démoniaque, sorti d'un enfer tentateur. Avec sa peau laiteuse et pâle comme un rayon de pleine lune, ses lèvres qui semblaient perler de sang, sa taille rendue plus fine par un corset outrageux, ses deux seins enfermés dans une prison de dentelle, les courbes voluptueuses d'une croupe généreuse et des hanches qu'il s'était souvent vu attraper avec vigueur alors qu'en fantasme, il la possédait avec la puissance que cette musique avait eu sur ses émois. Pourtant, il ne l'avait jamais cru réel. Assis à ce bar dansant, la tête penchée contre son bras branlant, il avait pensé s'assoupir et rêver cette femme parfaite, succube à même de le faire céder à ses moindres caprices. Et aujourd'hui, elle était là, face à lui, et bien qu'il tâchait de la fuir autant que faire se peut, elle finit par croiser son regard et lui jeter un coup d'oeil amusé, presque sarcastique. L'angoisse qui venait de naître dans son ventre se répandit dans ses veines en une fraction de seconde. Et si elle, se souvenait de lui ?

***

Heathcliff avait passé le banquet dans un état de nervosité n'apparaissant que pour la professeur de musique dont il était persuadé de sentir le regard scrutateur sur lui à chaque instant. Il fut présenter aux élèves, acclamé dubitativement par les Serpentards, jaugés par tous les autres, comme s'ils cherchaient à vérifier si le Directeur ne leur faisait pas là une vaste farce. Il prit finalement place à l'opposée d'Ophélia à la table des professeurs et passa le repas à fuir son regard tout en jetant de brefs mais frénétiques coups d'oeil dans sa direction.

Le temps fut atrocement long avant que se termine le banquet et qu'Heathcliff doive honorer ses dispositions de Directeur de Maison. Avec cette prestance charismatique mais effrayante qui le caractérisait, sans jamais retirer ses verres teintés, il prit la tête d'une file d'élèves paraissant tous minuscules dans le sillage du géant. Ses pas le menèrent sans réfléchir à l'entrée de la Salle Commune et il dévoila intelligiblement à tous ses protégés le mot de passe pour pénétrer dans les dortoirs. Les recommandations d'usage et les derniers conseils, insistant sur sa disponibilité pour le moindre problème -conscient qu'un grand nombre d'élèves de Durmstrang avaient été répartis à Serpentard- dans son bureau du cinquième étage. Il salua une dernière fois l'assemblée qui murmurait déjà alors que sa silhouette imposante n'avait pas encore disparu à l'angle du prochain couloir. Il eut un sourire goguenard qui ne masqua pas entièrement son malaise vis à vis de cette rencontre inattendue et plutôt dérangeante.

Heathcliff rejoignit ses appartements avec un pas vif, peu désireux de croiser quiconque, ne souhaitant que trouver le réconfort de ses effets personnels pour commencer à se sentir à nouveau chez lui au château. Il faillit rentrer en trombe dans l'appartement du français coincé de Zoomagie sous la précipitation, mais réalisa à la dernière minute que sa porte était la suivante dans le couloir. Finalement, il ne prit pas la peine de verrouiller le battant et s'effondra presque immédiatement sur un sofa de velours amarante qu'il avait emporté avec lui du Manoir. La forme familière des coussins épousant son dos et la hauteur adapté de ce fauteuil lui permettait d'étendre ses jambes. Il entreprit de délasser ses cuissardes, se débarrasser de sa cravate et ouvrir les boutons de sa chemise pour dévoiler un torse glabre et blanc comme l'albâtre. Avachi, il attira à lui une flasque contenant du gin depuis le grand manteau de cuir suspendu près du lit, et en but plusieurs gorgées salvatrices quand un grand fracas attira son attention vers la porte qui venait de s'ouvrir à la volée ...
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Heathcliff Lovecraft & Ophélia Deslunes


Plusieurs jours s'étaient écoulés depuis l'arrivée d'Ophélia au château. Elle avait profité de ces temps de tranquillité pour visiter ces lieux qui lui étaient inconnus. Poudlard n'avait pas la beauté, le charme ni même l'élégance de Beauxbâtons, ce qui fut une grande déception pour la dame. Elle pouvait sans mal s'imaginer les magnifiques jardins de l'école française, où s'amusaient les jeunes sorciers vêtus d'une délicate soie bleue. Elle pouvait entendre les oiseaux chanter en choeurs avec les rires des élèves. Les champs derrières les écuries, où galopaient les licornes, avaient toujours étés aussi magnifiques, digne d'un rêve. Aux côtés d'une telle vision, l'école anglaise faisait pitié. La cours extérieure était dénudée, vides de fleurs ou même de couleur. Le gris régnait sur le décor de ce poussiéreux château. La sombre forêt qui décorait l'horizon ajoutait une allure lugubre au tout. Les uniformes, elle ne les avait pas encore vues, mais elle se doutait bien que ceux-ci seraient digne des vêtements scolaires anglais, faits d'une laine de moindre qualité. La musicienne s'était vite lassée de sa visite. Sitôt eut elle terminé d'en explorer tous les recoins qu'elle se rendit à ses appartements. Avec l'aide de Veerly, elle aménagea un décor bien plus élégant que celui qui s'y trouvait à son arrivée. Les rideaux de velours, d'un violet profond, étaient installés de manière à agrandir la fenêtre qui lui avait paru trop petite. Son lit, recouvert de couvertures de soie satinée noire, accueillait des coussins, un traversin et des oreillers agencés aux tentures violettes, ainsi qu'une fourrure d'une blanc pur. Au bout ce celui-ci était placé un sofa baroque qui en portait les mêmes couleurs. Une magnifique maquilleuse aux moulures détaillées était installée dans un des coins de la salle, le tout décoré de plumes et de roses fraîches. Juste à côté, un petit meuble faisait office de bar, où reposait des décanteurs et bouteilles de cristaux, ainsi qu'un ensemble de service d'absinthe en argent. Dans l'autre coin reposait son Violoncelle et sa Contrebasse, ainsi qu'un petit tabouret et un lutrin. Sans ces derniers, n'importe quel décor du monde n'aurait pu la faire sentir chez soi. L'armoire qui accueillait ses vêtements était d'une grandeur impressionnante, et nécessitait malgré tout un sortilège d'extension. Pour finir, une petite table ronde et deux chaises étaient installées devant la fenêtre, où elle comptait prendre son petit déjeuner au matin.

Une fois bien installé, Ophélia avait passé les jours avant la rentrée à jouer de ses instruments, à pratiquer sa voix, mais également à revisiter son plan de cours. Elle allait avoir affaire à des élèves de divers niveaux, probablement des novices en majorité, la musique n'étant qu'un tout nouveau sujet à l'école. Le directeur n'aurait pas pu choisir mieux pour enseigner la matière, bien que la Français était très occupée depuis la sortie de son dernier album. Elle profitait de ses matins pour répondre aux divers hiboux qu'elle recevait, passant de lettre d'admirateurs jusqu'aux messages plus importants de contrats divers, principalement pour s'offrir en spectacle. Décidément, son année allait être bien occupée.  

♔♔♔

Septembre venait juste de frapper à la porte. Le ciel avait eu le temps de s'assombrir que les élèves n'étaient pas encore arrivés. Les barques reflétait de leurs torches sur l'eau, tandis que les carrosses faisaient craquer leurs roues, tous en destination du château. La toute nouvelle enseignante de musique était toujours dans ses appartements, à se préparer tel qu'elle en avait l'habitude. Passant de ses habits de jours à ses habits du soir, elle prit son temps pour bien retoucher son maquillage, prenant bien soin de se parfumer avant de quitter la salle. Ses élégants talons résonnaient dans le château alors qu'elle le traversait de sa démarche gracieuse en direction de la Grande salle. Tous les professeurs devaient se retrouver dans une petite salle adjacente de celle où allait se dérouler le banquet. Son entrée, bien que tardive, ne manqua pas d'attirer l'attention. Ophélia avait cette vilaine habitude de se faire attendre, mais jamais on lui reprochait, comme si tout était oublié à son entrée en jeu. Plusieurs hommes étaient présents, et bien qu'elle prit le temps de tous les remarquer, avec son habituelle attitude de séduction, un d'entre eux attira particulièrement son attention. Du haut de ses deux mètre, vêtu de vêtements aussi excentriques que ses yeux, il passait difficilement inaperçu. Voilà quelque chose qu'ils avaient tous deux en commun. Elle l'avait déjà vu. Elle mit un court moment à se souvenir d'où elle le connaissait, mais elle finit par mettre le doigt dessus. Son visage lui était famillier, seulement, en moins bon état qu'il l'était actuellement. La Française lui jeta un bref coup d'oeil, fit un petit sourire en coin avant de retourner à sa conversation avec Sabal, son ami d'enfance, son frère de coeur. Contrairement au professeur d'Alchimie, ce dernier n'avait point à craindre le regard séducteur de la dame.

Une fois tous les professeurs annoncés, une fois les murmures  - face à cette nouvelle équipe hétéroclite - effacés, tous s'installèrent pour se régaler du buffet, tandis qu'Ophélia refusait de manger quoi que ce soit. Cette nourriture anglaise puait le gras et l'absence d'assaisonnement. Même les croissants qui étaient servis avaient dégoûtés la Française. Elle se contenta donc de boire de l'eau en observant les élèves, qui portaient effectivement des uniformes de piètre qualité. Tout comme Beauxbâtons, les élèves étaient répartis en groupes - en maisons ici - qui représentaient leurs caractères. Lorsque les directeurs des dites maisons furent annoncés, Ophélia jeta un regard vers celui des dits Serpentards. Heathcliff Lovecraft était son nom. Autrefois débauché, désormais enseignant et même directeur de maison. Ce changement était drastique aux yeux de la belle, qui toutefois ne se souvenait de lui que par bribes. 

♔♔♔

Ophélia quitta rapidement le banquet lorsque celui-ci fut terminé. Elle avait faim et savait que sa chère Veerly lui aurait préparé un repas décent. Elle la connaissait trop bien. Lorsque la Française pénétra dans ses appartement, elle se délecta des arômes de chanterelles et d'escargots qui envahissait les lieux. Sans même se dépêcher, elle mangea aux côtés de son elfe avant de la congédier, pour profiter un peu du silence de la nuit, verre d'absinthe en main. Jetant un coup d'oeil à sa fenêtre, elle observa le lune, éclairée à demie. Un instant, ses pensées se tournèrent vers le professeur d'Alchimie. S'il l'avait dégoûté lors de leur première rencontre, elle pouvait bien voir qu'il était différent, digne de son attention. Elle admirait la manière qu'il avait à se vêtir, sans se soucier de sortir de la norme. Elle sourit légèrement, avant de refaire son rouge à lèvres et de replacer ses nylons.  Elle savait ce qu'elle faisait. Elle allait l'attraper dans ses filets, un sens à la fois. Après tout, là était le secret de la sensualité. Elle brouillerait sa vue, de ses apparences parfaitement soignées. Elle étourdirait son ouïe, de sa voix divine. Elle aiguillerait son odorat, de son parfum de tentatrice. Son touché tressallira sous sa délicate chaire. Elle troublera son goût, de ses lèvres délectables. Elle voulait lui faire perdre la tête. Elle allait lui faire perdre la tête.

Sans se gêner, elle se rendit aux appartements de l'homme en question, cigarette en bouche. Lorsqu'elle ouvrit la porte, elle pu le voir se retourner. Elle resta immobile un instant, avant de s'avancer doucement dans la salle. Elle voulait le faire attendre, le faire languir d'envie. Elle était celle qui décidait, et c'était ce qu'elle lui faisait comprendre à l'instant. Du bout des doigts, elle effleura le velour du sofa qui décorait la salle. Au bout d'un moment, elle releva les yeux, prit une bouffée de sa cigarette pour en recracher la fumée aux arômes d'amortentia. Pour elle, une bouffée de rose, d'absinthe et de cuir envahissait les lieux. Pour lui, probablement du vin et de l'encre, avec une touche de jasmin et de lys.
« Très bon choix. »
Elle parlait bien entendu du sofa de velour, sur lequel elle venait tout juste de s'asseoire, distinguée. Elle l'observa de haut en bas. Il en avait long à observer, il était imposant et pourtant, la chanteuse ne se sentait en rien inférieure, bien au contraire.
« Vous ne me servez pas à boire ? »
Elle était bien sérieuse, sa voix laissant entendre ses dires comme une obligation, pas une demande.
« Cette allure que vous avez, mon cher, elle fait bien différente que dans mes souvenirs. Qu'est-ce qui a bien pu vous arriver ? »
Ses paroles étaient remplies de sous-entendus. Il saurait de quoi elle parlait. Il saurait qu'elle en connaissait plus que ce qu'il le souhaitait. Il le saurait.
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Heathcliff A. Lovecraft & Ophélia Deslunes

ϟ 1er Septembre 1999 - Appartement du Professeur Lovecraft  

Il ne s'attendait pas à cela. Il pense un moment qu'un élève vient déjà s'entretenir d'un problème avec lui. Il l'espère bien qu'il craigne toute autre forme de visite. Et en se retournant, il se trouve face à la personnification de son angoisse. Plantureuse, magnifique, transpirant la volupté par chaque pore de sa peau d'opale, elle déambule vers le sofa chaussée de talons vertigineux. Son visage dégage une séduction presque palpable, et au coin de ses lèvres, une cigarette magique exhale une odeur qu'Heathcliff reconnaîtrait entre mille. Le mélange suave et capiteux que l'Amortentia prend pour lui. Une bouffée entre ses lèvres satinées vient chatouiller les sens de l'alchimiste qui déglutit une nouvelle gorgée de gin alors qu'elle s'assoit près de lui. Elle n'y a pas été invitée et ne considère surement pas devoir le demander. Sa posture est pleine de grâce et de distinction, et il peut voir son regard le scruter de haut en bas, détailler son corps à moitié décent. Une bouffée brûlante naît dans ses entrailles et noue un moment son ventre. Il hésite entre se tendre pour celle qu'il a souvent fantasmé sienne et se recroquevillé en lui-même pour disparaître en se souvenant de la seule et unique fois où il lui était apparu.

Et s'il devait compter sur elle pour apaiser sa terreur sourde mêlée d'une intense envie de s'accrocher furieusement à ses hanches en coulant ses lèvres sur sa gorge pâle, il fait erreur. Elle commence par suggérer, bien qu'elle ait surtout l'air d'exiger, qu'il lui serve à boire. Heathcliff ne veut pas devoir se lever pour une raison évidente, et de toute façon, vue la quantité de vin qu'il avait ingurgité pendant le repas et la récente descente de gin, ce serait sans doute une démarche plus qu'approximative qui ferait mentir Ophélia qui remarque à voix haute son changement radical d'allure. Si elle savait ... L'alchimiste ne sait à peine quoi dire, se contentant de fuir son regard tout en étant attiré par sa poitrine généreusement galbée dans un corset qu'il rêverait de délasser rageusement. Se contenir devient difficile et il ne sait pas comment se défaire de ce mauvais pas.

La véritable Ophélia n'a que de légères différences avec celle de son hallucination de l'époque, et c'était le plus perturbant car il ne peut se raccrocher à l'idée que c'est une femme bien opposée à celle qu'il a créé dans son esprit drogué. Au contraire, elle a l'air en tout point conforme à ce qu'il a pu imaginer. Finalement, il agite sa baguette et sort d'une armoire en ébène brute, un service à liqueur en cristal fumé ainsi qu'une impressionnante collection de bouteilles, toutes différentes, contenant un alcool du classique à l'atypique. Il fait l'effort de se redresser, plus pour éviter ses cuisses de frôler celles de la professeur de musique, et tache de se montrer aussi digne que possible dans cette situation périlleuse. Il se tourne vers le bar portatif qui flotte à côté d'eux et lève sa baguette comme pour enjoindre Ophélia à choisir son breuvage. Quand elle désignera ce qu'elle veut boire, la bouteille viendra d'elle même à la rencontre d'un verre pour le remplir, qui se dirigera ensuite tout naturellement vers la belle pour la désaltérer à sa guise. A son tour, il désigne le gin, attend que le verre l'atteigne, le vide une première fois cul-sec avant d'avoir le courage de se tourner vers Ophélia. Il prie pour que sa voix ne tremble pas quand il s'adresse à elle.

"Les aléas de l'existence ... Il me semble que vous n'avez pas changé, si mes ... souvenirs sont intactes. Il se trouve que nous n'avons pas tous la même assurance face à la vie que celle qui se dégage de vous. Je crains fort n'être qu'un faible bougre, esclave de pulsions trop humaines et de desseins trop illusoires."

Les mots sortent avec plus de poésie quand l'alcool se mêle à son sang pourpre qui bat à ses tempes avec autant de force qu'entre ses reins. Sa peau pâle se soulève en rythme avec une respiration erratique que la proximité avec Ophélia ne parvient pas à apaiser. Elle déclencherait un incendie sur la banquise, et Heathcliff n'avait rien d'un morceau de glace. Il déglutit alors qu'un second shoot de gin vient à lui.

"Qu'est ce qui vous amène dans mon humble appartement ? Vous venez seulement me tourmenter au sujet du passé ... ou avez-vous autre chose en tête ..?"

Il aurait aimé que son sous-entendu soit moins perceptible, moins évident. Mais apparemment, il était plus capable de poésie que de subtilité à cette heure et en sa présence. A nouveau, ses cuisses effleurent celles d'Ophélia et un long frisson l'électrise tout entier.
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Heathcliff Lovecraft & Ophélia Deslunes


La musicienne savait ce qu'elle venait chercher ici. Elle savait toujours ce qu'elle cherchait. Pour elle, tout était calculé, tout était une mise enscène visant à lui être bénifique. Sa présence en ces lieux sombres n'était point anodine, tout comme l'homme qui lui faisait face. Nul besoin de se poser de question ; cette homme qui devait provoquer l'inconfort chez les autres, provoquait la curiosité chez la dame. Avare, elle ne pouvait que mettre la main sur ces perles rares que le monde avait façonné. Elle ne pouvait que se les approprier pour les ajouter à sa collection. Le professeur d'Alchimie, s'il n'était qu'anthracite lors de leur première rencontre, il semblait vouloir se transformer aux allures de l'opale noire. Elle voulais l'aquiérir avant qu'il n'atteingne cette possible prestance. Peut-être n'allait-il jamais l'atteindre. Son regard ne semblait pas comprendre les possibilités qui s'offraient à lui. D'une sorte, Ophélia voulait se l'approprier, mais l'empêcher de briller, pour le garder sous sa baguette. Elle l'avait fait autrefois, elle n'hésiterait pas à recommencer.

La belle observait sa proie avec douceur, mais contrôle. Il était nerveux, bien certainement. Dissimulé sous ses gestes lents et contrôlé, une touche d'inconfort décorait ses actions. Sa façon de s'éloigner d'elle pour ne pas effleurer son corps, son insistance à rester assis pour lui servir à boire. Il ne voulait pas avoir l'air faible. Elle allait devoir le briser. D'un mouvement élégant, elle pointa des bouteilles sur le bar, qui s'activèrent dès lors pour lui servir un dry martini, avec vodka et un zeste, pas d'olive. Le tout, une fois versé fut mélangés d'un petit bâton qu'elle agitait à l'aide de magie sans baguette. Parce qu'un martini remué était de bien meilleure qualité qu'un martini secoué. Délicationement, elle porta le verre à ses lèvres, qui laissèrent une trace de rouge sur son buvant. ; signature qu'elle se délectait de laisser derrière elle. Elle en profita de la réponse de son interlocueur pour terminer sa cigarette, savourant le mélange des saveurs. Pour elle, chaque détail comptait. Elle écoutait ses paroles avec attention, pour ne rien oublier.
« Les aléas de l'existence ... Il me semble que vous n'avez pas changé, si mes ... souvenirs sont intactes. Il se trouve que nous n'avons pas tous la même assurance face à la vie que celle qui se dégage de vous. Je crains fort n'être qu'un faible bougre, esclave de pulsions trop humaines et de desseins trop illusoires.»
Ces compliments faints n'impressionnèrent guère la Française. Elle avait l'habitude, elle s'y attendait. Surtout, elle s'attendait à mieux. Loin d'être humble, elle recevait les compliment à la tonne, sans se soucier de remercier ou de renvoyer le tout. Oui, ce qu'elle retînt le mieux du discours de Lovecraft fut les simples louages, dissimulées, qu'il avait laissé échapper. Un sourire en coin, habile, se déposa sur le visage de la chanteuse. Elle savait que ce dernier savait charmer.  

« Qu'est ce qui vous amène dans mon humble appartement ? Vous venez seulement me tourmenter au sujet du passé ... ou avez-vous autre chose en tête ..?»
Difficile de croire que ce dernier était directeur des fourbes, car son jeu était bien clair. Peut-être n'était-ce que son inconfort face à elle, qui le rendait si maladroit. Ceci plaisait à Ophélia, qui comprenait dès lors qu'elle avait sans contredis le pouvoir sur lui.
« J'ai cru bon vous rendre une visite, avec tous ces regards que vous me lanciez au banquet. N'est-ce pas ce que vous souhaitiez ? »
Son ton était joueur et manipulateur. Il n'y avait pas de bonne réponse à cette question, car s'il répondait par le positif, il mentait en plus de jouer avec le feu, et s'il répondait pas le négatif, il insulterait la dame, chose qu'il n'oserait jamais faire. Du moins, c'était ce qu'elle s'imaginait.

« Je sais bien, monsieur Lovecraft, que je ne vous laisse pas indifférent. Mais je dois avouer que je m'attendais à de meilleurs compliments de la part d'un homme de votre prestance.  »
Tout comme l'autre professeur, ses compliments étaient à la fois sous-entendus et bien clairs. Elle n'avait point l'intention de flatter son égo, sans quoi c'était lui qui prennait le dessus. L'amadouer, voilà ce qu'elle cherchait à faire. Sans le quitter des yeux, elle porta sa main vers la jambe du britannique, pour l'effleurer du bout des doigts. L'habillement de l'homme projetait une odeur qui était bien familière à la dame, qui s'en délectait. Entre les bouteilles d'alcool et les dernière traces de la fumée, c'était l'odeur du cuir qui dominait dans la salle. Elle s'approcha de lui, portant ses lèvres vers son oreille pour lui chuchotter ses dernières paroles.

« Vous savez, j'adore la sensation du cuir sous mes doigts... J'adore le caresser. »
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Heathcliff A. Lovecraft & Ophélia Deslunes

ϟ 1er Septembre 1999 - Appartement du Professeur Lovecraft  

Elle le toisait. Telle une prédatrice observant la course effrénée de sa proie, sachant pertinemment qu'elle finirait par l'atteindre, une tigresse à l'affût, tapie dans l'ombre, qui attend le moment où bondir. Il se sent vulnérable, pétri dans ses souvenirs érotiques solitaires et la contemplation mutique des formes de sa collègue. Il voit bien qu'elle l'observe, il sent son regard sur lui et ne parvient à le décrypter. Elle commande aux bouteilles une vodka martini sans olive qu'elle remue elle-même. Il essaye de calmer sa nervosité en regardant fixement le jeu de son doigt qui agite la touillette par magie sans baguette. Comme si le mouvement des phalanges allait rompre ce pressentiment néfaste qui le rongeait, se faisant une place de plus en plus dense au creux de ses entrailles. Le silence ne s'installe pas aussi longtemps qu'Heathcliff le voudrait. Ophélia voit clair en lui, de ses prunelles assassines, elle lit en lui comme s'il s'était dévoilé à elle tout entier. Et il n'aime pas cela. Pris au piège entre ses griffes, il se sent comme un papillon volant trop près de la lumière, prêt à se brûler les ailes. Il déglutit pour faire descendre son deuxième shot de gin qui ne l'aide pas à reprendre une contenance.

"Il se trouve qu'il existe dans mes iris, une ambiguïté telle qu'un regard peut dire tout et son contraire à la fois.

Il est lâche. Incapable de répondre par oui ou par non, il se joue d'une pirouette qui ne trompe personne. Lui-même se mord la lèvre aussitôt sa phrase prononcée. Parce qu'il se sent minable de ne pouvoir assumer ses désirs et ses craintes autrement que par la fuite. Pourquoi sent-il le danger émaner si fortement d'Ophélia. Pourquoi la voir à côté de lui, en chair et en os, avec une attitude similaire à bons nombres de scénario fantasmagoriques illustrant ses plaisirs solitaires, le désarçonne à ce point ? Il n'en sait rien, de toute façon, le gin commence à faire son oeuvre dans son esprit et à mettre la pagaille dans ses neurones. Sachant cela, il s'empresse de se servir et d'avaler son troisième shot. Surement parce que les paroles suivantes de sa collègue lui font l'effet du droite en pleine face. Il accuse le cou en fixant obstinément au loin, le regard fuyant pour ne pas croiser le sien. Complètement déstabilisé par le comportement d'Ophélia, Heathcliff ne parvient plus à réfléchir. Il a la chance de voir se dérouler devant ses yeux l'un de ses plus anciens et plus puissants fantasmes et au lieu d'en profiter, il agit comme un puceau devant sa première femme nue. Alors, ce qu'il répond est encore plus ridicule et stupide qu'il aurait un jour pu l'imaginer.

"Heathcliff. Vous pouvez m'appelez Heath, si vous voulez."

Elle devait avoir l'habitude des faveurs des hommes. De ceux qui se battent pour l'avoir. De ceux qui usent de mille et une flatteries pour qu'elle écarte les cuisses. Mais il est incapable de lui dire quoique ce soit. Et pourtant, il la trouve belle et désirable. Et pourtant, elle a parfaitement raison, il voulait qu'elle vienne. Enfin, c'est ce qu'il croyait vouloir. Le voulait-il vraiment ? Elle réveille en lui des sensations étrangement familières. Toutes celles qu'il a voulu oublier en faisant pénitence, dont il a voulu se séparer pour devenir quelqu'un et sortir du stupre où il s'était vautré tant d'années. Tout ce dont il a passé des années à se débarrasser pour se sentir libre, différent de l'esclave possédé par ses pulsions, esclaves de ses désirs. Aujourd'hui, il est un père, il est un professeur, il est même un directeur de maison. Et avec un souffle dans sa gorge de cette tentatrice, il s'apprête à lui céder, à oublier tout ce qu'il a traversé. Elle représente un passé révolu, un passé qui le hante sans cesse et qui l'observe, derrière le miroir, juste de l'autre côté, prêt à ce qu'il succombe à nouveau, prêt à l'attirer dans les abysses.

Lorsqu'elle se glisse vers lui, telle une anguille aux mouvements voluptueux, il sursaute malgré lui. Il sent sa paume s'insinuer sur sa cuisse et sa voix pénétrer son oreille comme si elle s'emparait de son être à pleine main et le malaxait à sa guise. Brusquement, il se lève, faisant quelques pas en direction de la fenêtre avant de retrouver brièvement une contenance, suffisamment pour se mettre à chercher une excuse à son comportement incohérent. Il se dirige alors vers son placard et en extirpe une combinaison en cuir, de celles qu'il portait à l'époque. L'idée lui semble finalement très mauvaise, mais il est déjà revenu près du sofa. Il prend soin de s'asseoir le plus loin possible de la succube et dépose délicatement le vêtement entre eux. Il tache de ne pas laisser trembler sa voix quand il finit par sortir de son mutisme, priant pour que la déviation de sujet passe, car il ne se sent pas la force de résister bien longtemps.

"Si vous aimez le cuir, ceci devrait vous plaire. Il est particulièrement souple, il s'adapte parfaitement à la morphologie, très fin et très agréable au toucher."

Avec un peu de chance, si elle le trouvait aussi pathétique qu'il se sentait à l'instant, elle finirait par partir ?
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L'inconfort de l'homme décrocha un sourire satisfait chez la dame. Tout ceci s'annonçait trop facile. Le plus difficile était de ne pas trop l'apeurer ; juste assez pour imposer sa supériorité, sans toutefois le faire fuir. Il s'agissait là d'un délicat défi qui aguichait les sens de la Française. Sans l'ombre d'un doute, les faiblesses du professeur allaient s'offrir à elle sans qu'elle n'aie besoin de lever le petit doigt. Il en était même possible de croire qu'il allait lui tendre sur un plateau d'argent. Non seulement allait-elle se délecter de ses faiblesses - et du contrôle qu'elles lui offriraient - elle allait également conserver le plateau sur lequel elles reposaient. Car elle en avait envie. Car elle le pouvait. Il fallait avouer que si toutes paroles étaient contrôlées, nulles n'étaient mensonge. Ophélia chérissait le cuir sous toutes se formes, de son allure à sa texture, en passant par son odeur. Peut-être même était-ce ce qui avait attiré son attention en premier lieu. Le cuir était un mal-aimé de ceux qui ne portaient pas attention au style et à l'élégance.

Sans toutefois être sadique, la Française aimait voir la détresse chez sa victime. Elle savait ainsi qu'elle allait avoir tout le pouvoir qu'elle le souhaitait. Il ne s'agissait pas là d'un jeu de cruauté, car elle ne cherchait pas nécessaire à lui faire du mal. Quelque chose lui disait que le britannique en avait besoin. Il avait besoin d'elle, de son charme, de sa force et de sa stature. Il en avait besoin sans même le savoir. Sa nervosité n'en fut qu'un incontestable aveux. De ses jarretelles, nylons et talons hauts, elle allait le plier à sa guise, pour en faire ce que ses envies le souhaitaient bien. Le simple fait qu'il l'invite à utiliser son prénom, voire même un diminutif, fut interprété par Ophélia tel un signe de soumission. Peut-être n'était-ce qu'une familiarité pour lui, mais elle le voyais d'un autre oeil. Car ainsi était la vision que la dame portait sur ce monde. Lorsque Lovecraft s'éloigna, elle resta assise à scruter ses moindres mouvements, telle une prédatrice, curieuse de ce qui pouvoir bien agiter sa proie ainsi. En réalité, elle le savait bien, tel qu'elle l'avait énoncé quelques minutes plus tôt. Sa curiosité était plutôt attisée par ses réactions. Elle  trouvais toujours intéressant de découvrir les songes de ceux qu'elle chassait. Sans briser l'harmonieux silence qui planait dans la salle, simplement entrecoupé des mouvements de l'homme, elle termina son verre de quelques sippes. Le temps qu'elle le déguste, l'alchimiste avait déjà avalé le sien en plus de quelques onces à côté. S'il croyait se donner du courage ainsi, il ne faisait que faiblir devant elle.  

Lorsqu'il revint à ses côtés, imposant une pièce de cuir entre eux, elle se pencha vers celle-ci, dévoilant d'un côté un large décolleté joliment décoré de dentelle, puis de l'autre, le haut d'un bas ainsi que le début d'une jarretelle, qu'elle ne dissimula point. Il s'agissait là de délicats détails voués à le perturber, du moins à le déconcentrer. Elle savait que la vie de dessus, le plus subtilement possible, était d'une force implacable contre les hommes. Nul besoin de se dénuder d'un coup, car titiller les sens et l'imagination était encore plus intimidant mais ô combien désirable. Ces petits dévoilements, aussi raffinés et innocents semblaient-ils ne les laissaient pas indifférent, car les victimes de ces malices en venaient à croire qu'ils étaient ceux dont l'esprit était mal tournés. Ils étaient ceux qui s'excusaient d'avoir vu la dentelle, d'avoir regardé la chair dénudée. Si le but premier de la Française était d'attraper le Britannique dans ses filets, elle se permi de porter son attention sur le vêtement qu'il lui présentait. Les doigts qu'elle avait déposés sur ses jambes un peu plus tôt parcoururent désormais la combinaison de cuir, petit à petit, comme pour en déceler tous les détails. Ophélia appréciait après tout la mode et toutes créations dignes de ce nom. Déposée ainsi sur le sofa, il était difficile de dire si elle faisait partie de cette catégorie. La qualité du matériau était assez bonne pour qu'elle l'apprécie.
« Et vous comptez me l'offrir, ou est-ce un moyen de détourner mon attention ? Car s'il vous a autrefois appartenu, je doute qu'il ne s'adapte bien à mes formes. Prenez note, pour la prochaine fois, que j'apprécie les gants, bottes et corsets de cuir. »
Ses yeux se levèrent, narquois, sur le professeur. Son message était clair : vous m'offrirez des gants, bottes et corests, la prochaine fois. S'il le faisait, elle savait qu'elle pourrait faire de lui ce qu'elle le souhaitait. Sur ces mots, elle se leva pour se glisser, d'un mouvement fluide, aussi grâcieux et douc qu'une brise d'automne. Elle ne comptait pas le  laisser fuir, cette fois. Sans toutefois l'agripper, elle glissa sa main sur son bras, jusque sur son torse, alors qu'elle se trouvait derrière lui. Il lui faisait dos, assis sur ce sofa, alors qu'elle prenait le dessus, délicatement, debout derrière lui. Elle approcha ses lèvres de son oreille, glissant un souffle à celle-ci, pour lui enlever le sien.
« Si vous êtes dociles, mon cher Heathcliff, vous aurez peut-être droit à quelque chose de ma part également. Dans le cas contraire, toutefois, je crois que vous allez vous en mordre les doigts. »
Ses mots, dits d'un murmure satiné, laissaient sous entendre beaucoup. Ophélia exerçait une douce pression sur son torse pour le maintenir assis s'il cherchait à se relever. De l'autre main, elle faisait danser ses ongles parfaitement pointus, peints d'un rouge sang à la demie-lune argentée. Ceux-ci accompagnaient sa voix de petits cliquetis harmonieux, comme si tout s'assemblait pour offrir une mélodie aux oreilles de son interlocuteur.
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ϟ 1er Septembre 1999 - Appartement du Professeur Lovecraft  


Il s'est à peine assis, dévoilant la combinaison qui pouvait être celle qu'il portait lors de leur première rencontre, qu'Heathcliff sent déjà qu'il s'enfonce dans les méandres de la toile tissée par Ophélia. Elle a savamment préparé le piège, ajusté à sa proie, pour parvenir à ses fins. Même sa fuite lui semble finalement être un calcul étudié par la succube qui apprécie le contact du cuir sous ses doigts en se penchant outrageusement sur le vêtement. Le regard vairon se pose sur un bas dont il suit le nylon jusqu'à la jarretelle de dentelle qui ceint sa cuisse. Son regard remonte plus haut mais la position parfaite d'Ophélia l'empêche de poursuivre son voyeurisme patenté. Il ressent une bouffée de frustration qui meurt alors qu'elle s'incline à nouveau et qu'il voit le mouvement voluptueux de ses deux seins blancs qu'un décolleté plongeant dévoile à demi. Il déglutit en sentant un brasier naître entre ses cuisses, que le gin attise au lieu d'éteindre. Il se sent à l'étroit dans son pantalon et maudit un instant le fameux cuir d'être si ajusté à ses jambes et à sa taille. Il n'essaye même plus de dissimuler son trouble car il ressent presque comme une morsure vivace le regard qu'Ophélia pose sur lui. Elle le sait sans avoir besoin de le constater de ses yeux, parce que son petit jeu est une chorégraphie rodée, parfaitement au point.

Chaque geste, chaque parole est parfaitement mesurée pour arriver à un but qu'elle sait qu'elle atteindra car Heathcliff lui même ne ressent pas la force de lutter. Il ne cherche pas à comprendre ce qu'elle veut, si c'est de le séduire et de l'attirer à elle comme une douce friandise qu'elle lui arrachera finalement de la bouche avant qu'il pose la langue, si c'est de le posséder et de l'utiliser comme un jouet où elle déchargerait son désir comme bon le lui semblerait, si c'est simplement de prouver combien il est vulnérable et elle supérieure. Les trois sont à sa portée car le professeur ne sent de taille à lutter contre aucun. Le désir monte en lui par strate, la pression s'accumulant dans son corps, familière, d'une époque où y succomber était le même délice, le même supplice, soir après soir. Il ne se cache pas non plus qu'il la déshabille du regard, sa large bouche carmine entrouverte dans un râle rauque qui meurt avant de sortir de sa gorge. La voix d'Ophélia chantonne à ses oreilles comme une mélodie support d'un fantasme qui se construit à mesure que l'esprit d'Heathcliff s'égare. Il a cessé de lutter, il se laisse complètement manipuler par les paroles habiles de la belle. Et il se plait à lui répondre en rentrant dans son jeu, sans chercher à prendre un dessus qu'il ne décrochera jamais.

"Elle m'appartient en effet. Sans doute la portait-je le soir de notre rencontre. Je ne pourrais le confirmer, mes souvenirs quant à cet événement, sont plutôt vacillant. Je ne me rappelle pas ce qui s'est passé, ce soir là. Ni même plus tard dans la nuit ..."

Sans doute elle ne le lui confirmerait ou infirmerait jamais. Il ne savait plus s'ils avaient déjà mouillé les draps ensemble ou s'il était tellement ivre mort qu'il se l'était imaginé. Il lui jette un regard devenant progressivement lubrique alors qu'il porte à nouveau son shot de gin à sa bouche. Sa langue vient laper doucement la goutte d'alcool qui tente de s'échapper et un énième mouvement de la belle fracasse les derniers remparts de sa contenance. L'empreinte de son envie d'elle était parfaitement visible, le relief du cuir déformé par son membre tendu pour elle ne mentait pas. La fuite était aussi vaine qu'inutile et ridicule. Il avait perdu avant même que le jeu ne commence. Et c'est elle qui déciderait de son gage de victoire. Elle se lève alors, comme une féline diablesse qui roule des hanches à chaque pas chaloupé qui hypnotise l'esprit de l'homme pétrifié dans sa faiblesse. Elle le laisse pantois, incapable de prendre une quelconque initiative. Et il se doute qu'elle ne le permettrait pas. Il y avait dans son sourire carnassier aux effluves mêlées d'Amortentia et de son propre parfum capiteux, la certitude qu'elle le tenait entre ses doigts aux ongles rouges acérés, prêt à se refermer sur lui à chaque instant.

"Je ne suis pas homme à faire des cadeaux. Et je ne pense pas que vous soyez femme à attendre que l'on vous apporte ce que vous désirez, mais plutôt à vous servir ... comme il vous plaira, quand il vous plaira."

Il soupire un peu lorsqu'il la sent s'insinuer dans son dos, la perdant de vue sans toutefois qu'elle ne relâche son emprise sur lui. Elle pose sa paume possessive sur son torse, l'empêchant de fuir à nouveau. Ce qu'il ne fera pas. Il repousse négligemment la combinaison un peu plus loin et prend le partir de se laisser glisser au fond du sofa, rejetant sa tête en arrière pour apercevoir Ophélia d'en bas. Sa poitrine généreuse ainsi encore plus désirable, il exposait avec envie sa gorge à tous les sévices qu'il lui prendrait de lui faire subir si elle le voulait. Pourtant, il ne fait pas un mouvement pour la toucher.

"Je n'ai aucun mal à vous imaginer ainsi vêtue cela dit. Mais je suis à peu près sûr que c'est vous-même qui me mordriez ... les doigts si je ne me pliais pas à votre volonté."

Il ne se redresse pas, laissant son regard apprécier outrageusement le spectacle des courbes qu'il empaume avec fougue dans son esprit sans oser bouger en réalité. Sa voix éraillée se mue en murmure érotique quand il finit par articuler.

"Ne vous y trompez pas, je peux me montrer extrêmement docile ..."
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D'entre ses lèvres s'échappa un bref rire à la fois moqueur et amusé, laissant une incertitude flotter entre les deux professeurs. Les paroles de l'homme avaient ouvert une porte de plus sur le pouvoir qu'elle pouvait avoir sur lui. Ignorance et fantasmes. Il avait été en si mauvais était lors de leur première rencontre qu'il n'arrivait plus à dissocier la réalité de ses propres chimères. Puisqu'il n'arrivait plus à se souvenir de cette soirée, du moins de sa conclusion, elle allait en profiter pour faire vivre le mystère. Aussi longtemps qu'il serait dans l'inconnu, elle allait pouvoir se jouer de lui, le mener comme elle le souhaitait. Ses lèvres firent une pause un instant, sourire en coin, tandis qu'il continuait son discours. La main de la dame exercait toujours une pression sur le torse du professeur, sans oublier de serrer les doigts, légèrement, juste assez pour que le bout de ses ongles laissent leur marque sa peau dissimulée. Question qu'il repense à elle lorsqu'il irait au lit. Son souffle glissait doucement aux oreilles de l'alchimiste, puis sa poigne devint délicate, pour se glisser jusqu'à son visage.
« Ne soyez pas inquiets, vous apprendrez à me gratifier de ce qui me plait. Il est vrai que je n'aime pas qu'on me fasse attendre. Vous ne voudriez certainement pas me décevoir. »
Sur ses dernières paroles, sussurée, elles resserra ses doigts autour de la mâchoire de l'homme pour lui tourner la tête. Leurs lèvres se retrouvèrent qu'à un souffle de distance. Elle y resta un instant, pour s'assurer de bien faire monter la tention - qui était d'ailleurs déjà bien élevée à voir le cuir déformé des pantalons de l'homme. Elle voulait que, pour lui, le temps s'arrête un instant, que son souffle se coupe, empli de désir. Un pas vers l'arrière, agrémenté d'un clin d'oeil sournois, agrandit finalement le petit espace qui les séparait. Deux autres pas permirent à la belle de contourner de nouveau le divan où il siégait, n'oubliant pas de laisser son doigt glisser le long de son cou, puis de sa clavicule et de son épaule. Tel que prévu, elle souhaitait le mener de chaque sens. La vue et l'ouïe avaient étés gagnés au même moment que l'odorat, lors de sa gracieuse entrée. Depuis, elle avait acquis le touché, sans compter le relâcher. Le goût s'avérait être le plus ardu à conquiérir sans qu'elle s'offre toute à lui. Ce petit instant, puissant, où elle n'avait que frôlé ses lippes de son haleine, cherchait à attiser ce sens. Peut-être n'avait-il plus la sobriété nécessaire à ce type de stimulation, et s'il n'arriverait pas à le vivre à cet instant, il en frissonnerait une fois lucide. Le regret, l'idée du "et si ?" les faisait tous geindre. Heathcliff n'en ferait pas exception. Elle allait s'assurer qu'il ne fasse pas exception.

Ophélia faisait désormais face à son nouveau collègue. Elle effleura sa cuisse, d'un geste qui laissait croire qu'elle irait plus loin : s'assurant de frôler sa zone érogène, juste assez près pour laisser planer le doute, pour qu'il n'en aie aucune certitude, et surtout, pour éviter l'obscénité. Après tout, elle était une femme de classe. S'il croyait qu'elle l'avait touché, il était celui avec l'esprit pervers. S'il croyait qu'elle l'avait évité, il était celui avec l'esprit trop prude. Dans tous les cas, elle avait la meilleure postion.
« Sachez que je ne mords que lorsque qu'on me cherche, Heathcliff. Ou lorsqu'on le mérite... à vous de voir.»
Ses derniers mots étaient loruds en sous-entendus, à lui de les interpréter tel qu'il le souhaitait. D'un mouvement aisé, gracieux, elle se retrouva assise sur la jambe de l'homme, bras posé autour de lui afin rester au dessus de lui, pour encore et toujours, imposer sa supériorité.
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ϟ 1er Septembre 1999 - Appartement du Professeur Lovecraft  


Il est des tortures qu'il ne voudrait prendre fin sous aucun prétexte. Ce moment est l'une d'entre elle. Le temps semble s'être arrêté lorsque les lèvres de la tentatrice musicienne s'étaient si outrageusement approchées de la large bouche carmine d'Heathcliff qu'il crut une seconde qu'elle allait lui arracher un baiser. Mais elle se contente de soupirer plusieurs fois, insinuant son souffle au creux de sa langue pour l'intoxiquer de son venin. Il n'a pas besoin de déglutir faiblement pour que le goût de sa bouche lui paraisse s'imprimer partout dans sa gorge, comme s'il l'avalait pour la déguster comme un met délicat. Mais alors que son esprit embrumé par le gin s'évade vers un songe où sa paume se serait faite brutale autour de sa nuque pour la presser contre lui et mordre sa bouche avec fureur, la réalité est toute autre. Il ne fait que respirer profondément, son râle expirant les effluves toxiques de la belle dont il se repaît sans fin. Son éloignement soudain est comme une libération et la chute du couperet sur sa gorge tout à la fois. Il sent cette tension se dénouer pour se renouer aussitôt car son emprise ne se relâche jamais. Elle le contourne pour revenir à sa hauteur, lui faisant face à nouveau alors qu'il la suit du regard, redressant sa tête pour continuer à l'admirer.

"Je crains fort de ne pas être en mesure de faire quoique ce soit d'autre que de vous décevoir Ophélia."

Son doigt à l'ongle acéré n'a pas quitté sa chair d'albâtre un seul instant, passant du torse qu'elle maintenait au creux du sofa, de sa joue qu'elle avait caressé presque tendrement en approchant ses lèvres de lui, de sa mâchoire anguleuse dont elle dessinait les contours avant de se perdre sur sa clavicule. Les différents tatouages qui recouvrent son torse frémissent tous de ce contact électrisant et son regard torve se pose partout où ses mains ne le peuvent. Le corps d'Ophélia est un mystère fait d'interdit et de fantasme qu'une barrière immatérielle l'empêche d'appréhender comme une véritable femme. Elle a tout de Lilith, reine des enfers, chevauchant son char dans les méandres du Tartare. Et lui la suit comme un fidèle Cerbère, créature démoniaque pour tout autre, qui se couche et lèche les pieds de sa souveraine. Il a un rictus quand elle dépose presque innocemment sa paume sur sa cuisse. La décharge de désir le foudroie sur place, faisant palpiter plus fort les artères entre ses reins quand déjà elle retire sa caresse. Comme si elle ne l'avait jamais touché. Comme s'il l'avait juste imaginé. Il avait beau savoir qu'elle jouait avec lui comme un marionnettiste tire sur les ficelles de pantin, il se contenait de lui obéir comme si elle tirait sur ses nerfs de ses ongles pointus.

Sa croupe charnue aux hanches callipyges rencontre finalement la cuisse de l'alchimiste qui sent son bras s'enrouler autour de lui comme un serpent entourerait sa proie d'une étreinte mortifère. Il n'ose pas bouger un membre, laissant ses propres bras en croix, ses doigts attrapant seulement le tissu du sofa pour se retenir à une quelconque forme de réalité. Son esprit semble anesthésié, ne ressentant plus que la brûlure de ce fessier qui attise le brasier entre ses cuisses et consume ses entrailles des plus vils desseins. Imperceptiblement, son bassin se contracte et il se retient de le laisser onduler sous l'impulsion d'un désir qu'il contient de plus en plus mal. Elle l'impressionne tellement, dans toute sa splendeur sépulcrale, qu'il se mure dans la pierre, tel n'importe quel mortel capturant les iris de Méduse. Il y a un éclat vicieux dans son regard qui trouve une réponse flamboyante dans les pupilles asymétriques de l'alchimiste. Le jeu prend une tournure de plus en plus dangereuse où sa raison vacille à mesure que la proximité avec la musicienne se fait insupportable. Chaque partie de lui se tend vers elle et le brûle de son inaction qui le grignote comme une gangrène.

Ses derniers mots résonnent à ses oreilles avec l'obsession d'une litanie sans cesse répétée jusqu'à rendre fou celui qui l'entend. Il ne la quitte pas du regard alors que pour la première fois, il ressent la force de bouger. Alors que sa tête roule un moment sur son axe, se déliant les muscles du cou en échappant le craquement sonore de quelques cervicales, l'un de ses bras vient se déposer lentement autour de la taille de la belle. Il jurerait sentir sa paume trembler et il se force à ne pas agripper le tissu du corset d'Ophélia pour que cette étreinte reste aérienne, presque irréelle. Même s'il ne trompe personne et qu'il voit combien elle le devine à sa simple expression extatique. Il ne sait plus raisonner, il ne comprend pas ce qu'elle attend de lui, ce qu'elle cherche avec son jeu. Elle mène la danse comme la partie tout entière. Il n'est que son pion sur l'échiquier que ses doigts arachnéennes commandent, attendant le sacrifice ou l'absolution. Il ose raffermir sa prise, juste pour avoir l'impression qu'elle n'est pas qu'une nuée de brume dans les méandres de son esprit s'échappant peu à peu dans l'ivresse. Pas un énième fantasme qui se forme au creux de sa solitude amère.

"Et que puis-je faire pour parvenir à le mériter ?"

Il a le souffle coupé.
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Heathcliff Lovecraft & Ophélia Deslunes


Il fallait avouer que, si l'homme réagissait bien au jeu de la belle, celui-ci se faisait relativement difficile. Plusieurs se seraient déjà jetés à ses pieds pour la couvrir de fleurs. Lui, toutefois, insistait qu'il n'était pas du genre à offrir des cadeaux. Elle allait devoir le briser, lui faire mal. Elle allait devoir l'empêcher de cicatriser, en conservant sans cesse le contrôle sur cette blessure, l'approfondissant peu à peu jusqu'à ce qu'il flanche. Si l'attention des hommes apportait une grande gratification à la chanteuse, elle ne voyait pas l'intérêt de se faire admirer d'un homme qui ne lui rendait rien en échange de son attention. S'il avait déjà plié, elle lui aurait probablement offert un baiser sur la joue et lui aurait laissé un mouchoir, et pour les plus aventureux, une jartière parfumée. Car ces souvenirs qu'elle offrait étaient suffisant pour qu'ils lui soient retournés cent fois. Les hommes se laissaient ensorceller, perdant toutes inhibition en sa présence. Heathcliff, malgré son état d'ébriété, semblait garder une once d'honneur, ce qui fit sourire la Française.
« Ô mon chéri, vous savez déjà comment. »
Elle avait prononcé ces premières paroles en français, car ces mots faisaient souvent frisonner ceux qui l'entendaient dans la langue de Molière. Ophélia était bien consciente que sa langue natale était considérée comme l'une des plus élégantes et séductrice du monde, particulièrement pour les anglophones. Elle savait l'utiliser à mon escient. Regard posé sur lui, elle ne se laissait pas attendrir par les airs désarçonnés du Britannique. Au contraire, elle comptait refermer sa poigne. S'il continuait à se débattre, alors qu'elle ne faisait que tourner autour du pot, tous deux n'arriveraient à rien.

« Sachez qu'avec moi, ce n'est pas vous qui avez le pouvoir. Au contraire, vous n'aurai de ma part ce que je décide que vous méritez. Si vous tenez à ce point à me décevoir, mon cher Heathcliff, vous êtes le perdant. »
Sur ces paroles, la dame remit pieds au sol pour se redresser avec élégance. Le claquement de ses talons annonçaient qu'elle s'éloignait doucement de l'homme, sur lequel elle laissait une empreinte de chaleur et de parfum qui allait bien rapidement le quitter. S'il ne revenait pas vers elle, il laisserait cette empreinte s'échapper à jamais. S'il ne répondait pas à ses demandes, il n'aurait jamais la possibilité de glisser sa main sur cette taille corsettée, et encore moins dessous, où la peau était marquée du laçage qu'elle portait au dos. De sa poche, elle sorti un mouchoir, qu'elle porta à ses lèvres pour y laisser une trace de rouge. D'un geste fluide, elle le déposa dans la main de l'alchimiste.
« Vous savez où me trouver. Je ne suis pas bien loin, après tout.»
Son regard était à la fois neutre et séducteur. Elle n'avait pas besoin de jouer la jeune demoiselle docile. Au contraire, il devait comprendre le sérieux de ses paroles. Le bruit de ses pas était accompagnés de l'image de ses jambes décorées de la couture de ses bas, d'un début de jaretelle et de ses courbes dansantes, tous agissant ensemble pour créer une mélodie à la fois sonore et visuelle, annonçant son départ. Lorsqu'elle ouvrit la porte, elle ne jeta aucun regard vers lui, ne tendit même pas l'oreille pour s'assurer qu'il allait répondre. Elle n,en avait pas besoin. Elle aurait sa réponse très bientôt, nul besoin de s'y acharner plus longtemps. Soit elle le gagnait, soit elle le perdait. Pourtant, elle sentait que le défaite ne semblait pas être une option.


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