Lumos


Les gobelins de Mumblemumps
Le staff à votre service
Version 7
La version sept est enfin arrivée ! Centrée sur l'épidémie, les problèmes politiques,
de nouveaux clans se forment, venez voir de quoi il en retourne.
Découvre tout ici
L'épidémie dévoilée !
Le Ministre parle de l'épidémie en conférence de presse,
les Médicomages sortent leur premier rapport, les premières conclusions sur l'épidémie !
Jette un oeil au nouvel épisode !
Besoin d'adultes !
Nous manquons d'Aurors à Poudlard et à Pré-au-Lard, de Professeurs et d'habitants de Pré-au-Lard
nous en attendons avec impatience !
Pour en savoir plus
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
Le Deal du moment : -39%
Pack Home Cinéma Magnat Monitor : Ampli DENON ...
Voir le deal
1190 €

Partagez

Creep [Aldous & Maddox]

Invité
Consumed by the shadows
Anonymous
Creep [Aldous & Maddox] Empty

Creep
Aldous B. Koch & Maddox Berkeley

ϟ 24 Mars 2000 - Terrain de Quidditch  

But I'm a creep, I'm a weirdo,
What the hell am I doing here?
I don't belong here

L'impression d'pas être à sa place. D'avoir un putain d'pressentiment qu'un truc merdique va finir par t'tomber sur l'coin d'la gueule. Bouillonné à l'intérieure sans pouvoir agir. Ca m'rend ouf d'me sentir muselé comme un clebs qu'on a foutu dans une cage. Une putain d'cage. J'm'en réveille encore la nuit, l'dos collé au draps tellement j'sue. J'm'attends presque à sentir la paille qui m'gratte les vertèbres à vif, qui s'pique dans les plaies salées des lanières d'fouet. L'odeur d'ma pisse et de ma merde, d'mon sang et d'la gerbe d'tous les apprentis Mages Noirs qui supportent pas la boucherie, l'carnage. J'tremble encore en ouvrant les yeux, et j'cherche juste une putain d'clope. Ma paume encore serrée sur ma baguette, la marque du manche en travers d'ma peau tellement j'la tiens d'toutes mes forces. Comme si c'était l'dernier rempart. L'seul. J'déteste cette putain d'sensation, la faiblesse du désespoir au fond d'mes tripes. C'pour ça qu'j'sors d'mon lit avec hargne, qu'j'balance tout c'que j'trouve. Comme si l'verre brisé et l'bruit d'c'que j'fracasse m'purge d'c'te vulnérabilité d'merde qui m'rend faible. Et puis j'marche. J'marche pour qu'les éclats m'transperce la peau, pour qu'la douleur m'fasse m'rappeler. D'la colère. D'la rage. D'tout c'qui m'a fait promettre d'plus jamais être la victime d'personne. Et j'sens l'sang qui m'brûle les talons, et la douleur qui m'fait plus d'bien que d'mal, et la sueur qui sèche alors qu'ma peau s'consume dans ma haine. J'les tuerais tous. J'les tuerais ...

Il est sorti s'aérer. Ne supportant plus l'enfermement de ses appartements en ce dimanche matin pluvieux. Le ciel est sombre, noirci du même air menaçant que celui qu'il arbore. Sa cicatrice déformant son visage à l'expression vengeresse. Il marche avec l'aplomb de ceux qui savent où ils vont, avec la détermination de ceux qui refusent d'être interrompus. Personne n'aurait pu lui dire quoi que ce soit. Personne qui aurait tenu à la vie. Il fulmine tellement que tout son corps est tendu de la même fureur menaçante qui lui donne l'air dangereux. L'Auror est mort. C'est la bête assoiffée de sang qui a pris le dessus, partie à la recherche de n'importe quoi pour exploser sa tension, pour décharger sa rage. Il a envie de cogner, de tordre, de déchirer, de lacérer, de mordre. C'est incohérent, impétueux, impossible à contrôler et ça le dévore de l'intérieur. Il a ce visage torve, déformé par les stigmates de ses souffrances, et cette clope au bec qui se consume trop vite. Qu'il rallume déjà. Toujours les mêmes cauchemars. Toujours les mêmes images qui revenaient le hanter sans raison et sans but. Toujours cette même terreur sourdre et glacée qui le rendait faible l'espace d'un instant. Toujours cette même implosion de violence quand il s'en rendait compte. Toujours cette seule solution pour tempérer ses impulsions. Sortir.

J'sens plus rien. Ni l'froid du vent qui m'emmêle les ch'veux et m'brouille la vue. Ni la pluie qui m'trempe jusqu'aux os. Ni les douleurs dans tous les muscles qu'ont tétanisé toute la nuit. Rien qu'les tremblements dans mes bras, dans mes poings. Les crispations aux jointures, et l'envie d'cogner. Cogner jusqu'à m'arracher la peau, jusqu'à m'érafler les os, jusqu'à m'éclater les articulations une par une. Parc'qu'y a que ça qui m'ferait du bien. Qui m'exorciserait d'ce foutu cancer qui m'bouffe la moelle. J'tire sur ma barbe, j'triture ma cicatrice. J'connais chaque contour d'c'te foutue boursouflure. Chaque putain d'creux où ils ont foutus leur lame, chaque putain d'replis où ils ont arraché la chair, chaque putain d'vide où il restait plus qu'des lambeaux qu'ils filaient à bouffer à leurs chiens. J'ai envie d'creuser, avec mes ongles, avec mes dents si j'pouvais. La décoller d'mon visage, la détacher d'mon corps. Mais j'peux pas. J'peux juste passer les doigts d'ssus et la sentir là, toujours là. A m'narguer en m'faisant r'ssembler à un putain d'patchwork humain, à un monstre d'un foutu Frankenstein d'trois piges et d'mi. J'sais même plus où j'suis, même plus où j'vais. J'marche, j'mets un pied d'vant l'autre. Parc'qui y a qu'ça qui m'empêcher d'venir fou. Plus fou qu'j'le suis déjà.

Il a rejoint le terrain de Quidditch en traversant le parc sous les trombes d'eau. Au loin, il y a une silhouette qui court sous la pluie. Un jeune homme grand et athlétique, au corps bien fait mais à la personnalité faible, au visage charmant mais à l'âme torturée. Il y a un jeune homme qu'il connait et qu'il aime, si son coeur pouvait lui faire ressentir autre chose que cette colère corrosive qui lui fait perdre la tête. Il y a un jeune homme qu'il comprend, qui le comprend. Il l'a sauvé autrefois, comme on l'a lui aussi sauvé. Il a été celui qui avait mis fin à son calvaire comme le jour où Aldous avait vu la porte de son cachot s'ouvrir sur la masse trapue de son mentor. Il a été celui qui l'a ramené chez lui, celui qui a vu l'amour sans borne d'une mère consciente du sacrifice de son fils, celui qui a vu le dégoût et le mépris dans les cernes violacées d'un géniteur ivrogne. Il a été celui qui a compris, les hématomes sur les avant-bras de sa mère, et son regard fuyant alors qu'il dépassait l'homme de presque une tête. Il a été celui qui lui a dit qu'il pouvait résister, qu'il pouvait être fort. Qu'il pouvait se venger. Il a été celui qui veille sur lui, qui le voit s'emmurer chaque jour un peu plus dans une peur viscérale qui le grignote peu à peu. La même gangrène qui laboure ses entrailles, la même faiblesse.

J'lève la tête. Mon r'gard croise l'sien. J'sais pourtant qu'il vient courir là dès qu'il peut. Faure croire qu'mon foutu subconscient m'a amené là. Il a une sale trogne. Pas pire qu'la mienne. Il a toujours c't'air là, Maddox. L'air d'une pauvre chose cassée qu'un gosse maladroit a voulu r'collé pour pas s'prendre une rouste d'son père. Son père ... Y a son fantôme dans ses yeux vides, y a sa violence qui lui broie les os à chaque seconde. Mais il a une bouille sympa, Maddox, on lui donnerait l'bon dieu sans confession, à Maddox. Parc'qu'il a bon coeur. J'ai jamais vu d'noirceur en lui, jamais la même pourriture qu'celle qui croupie à l'intérieur d'ma poitrine. Non, Maddox il est pur, lui, il a la grandeur d'âme d'ceux qui d'viennent des mecs biens. C'est pour ça qu'j'l'aime, Maddox, pour ça qu'j'me sens poussé vers lui alors qu'j'ai c'te haine qui m'rend malade, qu'j'ai la nausée et l'envie d'tout péter. P'être parc'que quand j'le r'gard, j'me dis qu'c'est possible d'pas sombrer. Ou plutôt qu'c'est possible d's'en sortir. Moi j'peux pas. J'pourrais jamais. J'sens l'poids du cal'pin dans ma poche. Trop d'pages noircies. Trop d'noms barbouillés avec du sang et des larmes. Trop pour une rédemption. Mais lui, Maddox, lui il peut. J'le sais. J'le sens. J'tire nerveusement sur ma cloque.

"Salut vieux. T'as une sale gueule ... T'vas chopper la mort à courir comme un abruti sous la flotte."
Mumblemumps ϟ Tous droits réservés.
Revenir en haut Aller en bas
Maddox Berkeley
Consumed by the shadows
Maddox Berkeley
Élève de Serdaigle
Maison/Métier : 2e année de GISIS Médecine magique
Célébrité : Matthew Daddario
Pseudo : Estelle / .sparkle Âge : 33 Parchemins : 1792 Gallions : 1043 Date d'inscription : 28/02/2017

Feuille de personnage
Liens:
Inventaire:
Barre de vie:
Creep [Aldous & Maddox] 1478294386-bout-gauche0/0Creep [Aldous & Maddox] 14844311  (0/0)
http://www.mumblemumps.com/t1334-if-i-don-t-see-it-it-doesn-t-ex http://www.mumblemumps.com/t1340-maddox-liens-rp http://www.mumblemumps.com/t1433-maddox-je-vous-presente-chouette http://www.mumblemumps.com/t2674-journal-de-sparkle-estelle
Creep [Aldous & Maddox] Empty

Maddox & Aldous
Creep
4 heures et demie. Dimanche matin, deuxième jour du week-end. Il était tôt quand Maddox ouvrit les yeux. Il faisait encore nuit. Il n’arrivait plus à dormir aussi longtemps que par le passé. Cette nuit avait été sans cauchemars. Pourtant, il s’était réveillé avec l’impression d’être tout aussi fatigué qu’en allant se coucher. Dans le dortoir, les autres élèves dormaient encore. Il jeta un coup d’œil au visage endormi de Dimka en se levant. Quelques jours plus tôt, il avait rêvé que son camarade tentait de le tuer et avait été surpris de le trouver face à lui en se réveillant. Après leur conversation, ses cauchemars semblaient s’être un peu calmés. Dimka a presque l'air inoffensif quand il dort... Maddox se demanda de quoi il aurait l’air si Dimka se réveillait à ce moment-là et le voyait le regarder. Sur ces pensées, il s’éloigna bien vite et alla enfiler un jogging et un sweat. Sur le chemin vers la salle de bain, il avait regardé le temps qu’il faisait par la fenêtre : il n’allait pas tarder à pleuvoir. Super. Peu importe, il avait besoin de prendre l’air et la pluie n’allait pas l’arrêter. Il avait besoin de courir. Il se sentait beaucoup trop enfermé ces derniers temps dans ce château aux nombreuses nouvelles règles trop restrictives pour lui. Et puis c’était dimanche, le dimanche, ils avaient tout de même un peu plus de liberté qu’en semaine. De plus, Maddox était certain que la plupart des professeurs devaient encore dormir à cette heure-ci. En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, en sortant, il se mit à tomber des trombes d’eau. Le Serdaigle mit la capuche de son sweat et se dépêcha de rejoindre le terrain de Quidditch, où le sol serait plus praticable que le parc. Il fit attention à ne pas glisser, il n’avait pas envie de se retrouver les fesses embouées, ni de faire de la luge et d’arriver plus vite en bas de la descente. Malgré sa prudence, il manqua deux ou trois fois de se retrouver par terre. Quand il arriva à destination, il ne s’arrêta pas et entreprit de faire des tours de terrain jusqu’à épuisement. Maddox aimait cette sensation d’épuisement après le sport, la sensation de muscles qui tirent, l’euphorie des endorphines. Quand il courrait, il était heureux. Il avait l’impression d’être heureux. Et ça suffisait.

Courir était une activité qu’il aimait faire en solitaire. Rien ne pouvait le déranger. Même pas ce temps de merde. Quand Maddox courrait, il en profitait pour se vider l’esprit car il avait toujours tendance à trop réfléchir. Après un long moment, ayant perdu la notion du temps, il aperçut quelqu’un. Il sursauta parce qu’il ne s’attendait pas à croiser quelqu’un si tôt le matin. Comme il courrait, il s’approcha de plus en plus jusqu’à reconnaître cet homme. Aldous. Maddox se calma en reconnaissant l’auror qui l’avait sauvé. A son rythme, le Serdaigle d’approcha de l’auror et ralentit pour s’arrêter devant lui. « Salut vieux. T'as une sale gueule... T'vas chopper la mort à courir comme un abruti sous la flotte. » Maddox sourit à cet homme qu’il considérait presque comme un grand frère, un père de substitution. Quand Aldous avait ouvert la porte de sa prison, il se souviendrait à jamais de l’espoir qui était né en lui. Cet espoir, dû principalement au départ des détraqueurs, il l’avait associé à l’auror. Ce dernier était resté à ses côtés pendant un moment. Il l’avait aidé à se remettre sur pieds avant de le raccompagner chez ses parents. Il avait vu Maddox au pire moment de sa vie. Et il l’avait aidé. Et ça ne s’était pas arrêté là. C’est grâce à Aldous que Maddox eut le courage de tenir tête à son père l’année où Poudlard était fermé, ne quittant plus sa nouvelle baguette, menaçant de s’en servir si nécessaire. « Moi ? J’ai une sale gueule ? Tu ne t’es pas regardé. » Il sourit à nouveau légèrement, et mit ses mains dans ses poches. S’il se permettait de lui parler ainsi, c’était parce que Maddox et Aldous avaient noués une relation assez proche. D’habitude, Maddox n’aurait pas répliqué ainsi, mais Aldous lui avait appris à lui parler sincèrement. L’auror s’inquiétait pour la santé de Maddox et il lui en était reconnaissant. Il essayait toujours de prendre de ses nouvelles depuis qu’il avait déposé le brun chez ses parents. En regardant son aîné, Maddox remarqua qu’il avait l’air plus mal que d’habitude, même s’il essayait de le cacher tant bien que mal en s’inquiétant pour le né moldu. « J’apprécie ton inquiétude, tu le sais bien. Mais on dirait qu’aujourd’hui, c’est toi qui a besoin d’une oreille attentive. » Maddox commença à s’étirer et à reprendre doucement un rythme de respiration normal. Il jeta un coup d’œil à sa montre, il était déjà là depuis presque une heure et demie. Il se sentait bien, mais pas encore euphorique.

Le Serdaigle loucha sur la cigarette de l’auror, se rappelant que lui aussi fumait depuis quelques temps, mais plutôt des joints avec Yassen de temps à autre. Une autre façon d’essayer d’oublier ses angoisses. Maddox était trempé et, comme il avait arrêté de bouger, il commença sérieusement à avoir froid et à greloter. Mais il essaya de ne pas le montrer. « Est-ce que tu veux m’en parler ? » C’était d’ailleurs peut-être pour lui parler qu’Aldous était venu jusqu’au terrain de Quidditch. Le brun ne voyait pas ce qu’il venait faire là autrement, à moins qu’il ait décidé lui aussi de se mettre à courir. Le Serdaigle observa le visage de l’homme qui l’avait délivré. Il le connaissait bien maintenant, même si sa cicatrice l’avait surpris au début. Des cicatrices, Maddox en avait aussi quelques-unes, mais rien d’aussi visible, rien d’aussi douloureux. Toutefois, le né moldu s’y était habitué et il n’y faisait presque plus attention. Il voyait l’homme qu’était Aldous derrière cette balafre. Elle lui permettait simplement de mieux comprendre les souffrances qu’avait pu subir Aldous pour en arriver où il était aujourd’hui. Il comprenait pourquoi il souffrait autant. Il comprenait et ils se ressemblaient. Aujourd'hui, Maddox avait l'image d'un homme blessé, brisé, mais attendrissant quand il regardait Aldous, ce qui n'était peut-être pas l'image que tout le monde avait.
Mumblemumps ϟ Tous droits réservés.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Consumed by the shadows
Anonymous
Creep [Aldous & Maddox] Empty

Creep
Aldous B. Koch & Maddox Berkeley

ϟ 24 Mars 2000 - Terrain de Quidditch  

But I'm a creep, I'm a weirdo,
What the hell am I doing here?
I don't belong here

Il sourit. J'sais pas comment il y'arrive. J'ai l'impression qu'ça fait des mois qu'j'sais plus l'faire. Ou seulement d'façade. J'mens mal. C'est pas nouveau. Et j'arrive pas à avoir la moindre joie sincère dans l'coeur. J'sais pas si c'est genre immuable, si j'rest'rais comme ça toute ma putain d'vie. Et j'm'en fous. J'ai la conviction j'm'en sortirais qu'quand j'les aurais tous butés. Qu'ils auront tous crevé d'ma main. Il s'arrête d'courir, le gosse, et il fait qu'sourire. Il est trempé comme un linge, l'eau ruisselle comme dans mon souvenir. Sauf qu'la pluie d'Azkaban, celle qui s'mélange avec l'océan à chaque fois qu'une vague t'éclate à la gueule, elle a pas l'même goût. Elle est amère. Elle goutte le sang et l'désespoir. La pluie d'aujourd'hui, c'est une caresse en comparaison. Presque tiède au fond, parc'qu'elle te trempe pas jusqu'aux os. Parc'qu'elle t'infiltre pas la moelle pour t'la faire pourrir d'l'intérieur. Parc'qu'elle finit toujours par s'arrêter. J'grimace plus qu'j'souris pour lui répondre. Il s'approche, j'm'approche, comme deux bêtes sauvages, un ours et un faon qui s'rencontrent et qui s'apprivoisent. Il a jamais eu ma rage, j'ai jamais eu sa sensibilité. Il m'apporte autant qu'j'lui apporte parc'qu'il tempère ma hargne et qu'j'le sors d'sa torpeur. C'est un peu une échelle humaine, qu'on construit barreau par barreau, et où on monte l'un après l'autre en s'tirant chacun vers le haut. Faut croire qu'il a pas tord, Maddox, cette fois, c'est p't'être moi qu'ai b'soin d'lui.

Il le regarde de haut en bas. C'est un grand gaillard qui paraît toujours plus petit tellement il veut se faire oublier. Comme s'il restait un enfant dont le corps a grandi sans lui. Un orphelin de père qu'aurait mieux fait de l'être, amputé de l'amour mais pas privé des coups. Il était cabossé, Maddox, une grande souffrance enfermé dans une enveloppe trop étroite qui menace de le rompre. C'est pour ça qu'il court, Maddox, qu'il sort et qu'il reste au dehors. Parce que l'intérieur l'oppresse comme sa conscience dans son corps d'enfant qu'a grandi trop vite. Parce que les murs se referment sur lui quand l'angoisse monte et qu'il ne sait que fuir. Fuir pour abandonner la peur, fuir pour ne pas succomber à autre chose de pire. Aldous c'est le contraire. Lui il reste jusqu'à ce qu'il explose et que ses tripes ruissellent sur les murs. Il se bat en laissant sa marque partout, gluante et visqueuse. Mais c'est pas du courage. C'est la même lâcheté que Maddox. C'est parce qu'il ne sait rien faire d'autre. C'est parce qu'il ne contrôle pas sa colère comme lui ne contrôle pas sa peur. Chacun est faible à sa manière, chacun est vulnérable tout en refusant de l'être. Il y a de l'affection dans ses yeux, une sincère affection quand il le regarde. D'autant plus belle et douce qu'elle y trouve son reflet dans les iris de l'Auror. C'est une caresse sur la joue Maddox, et le goût d'une confiture sucrée sur les lèvres. Une bouffée rassurante à laquelle se raccrocher quand tout est sombre et plein de terreur.

"Faut croire ouais. Mais t'as aussi pas l'air d'péter la forme, pour ma défense."

J'reste sous la pluie. J'le vois qui grelotte parc'qu'dès qu'il s'arrête d'courir, son corps perd sa chaleur. J'pointe du doigt les vestiaires et j'hoche la tête. Il m'suivra sans doute. J'commence à fouiller dans ma poche pour sortir une petite boite en fer blanc avec des motifs tribaux. Cadeau d'mon père à moi. Lui il a toujours été un père. J'ai eu d'la chance. Sans doute pour ça qu'j'ferais jamais d'gosses. J'pourrais pas être à sa hauteur. J'farfouille encore et j'trouve mon paquet d'tabac, des feuilles à rouler. J'ouvre la porte des vestiaires qu'était verrouillé d'un mouvement d'baguette et j'm'assoie à califourchon sur l'banc. Encore un mouvement et j'allume une sorte de brazéro qui nous souffle d'l'air chaud. J'retire mon manteau, j'ébroue mes ch'veux trempés et j'installe mon matos entr'mes jambes, sur l'banc. J'fais signe à Maddox d's'asseoir. Il a l'air gelé et il a du mal à r'prendre sa respiration. Il finira par s'réchauffer. Pas qu'grâce au chaud. J'commence à mélanger l'herbe sèche d'la boite d'mon paternel avec du tabac dans une feuille. J'ai les mains mouillées, et froides. Ca glisse et ça m'gave. J'me concentre d'ssus. L'silence est pas désagréable. Ca occupe la terreur et la rage qui s'déchaîne dans mes tripes pour savoir laquelle va m'pourrir ma journée. J'roule une première tige qu'j'tends à Maddox.

Il ne parle pas. Dans un silence presque religieux, il se contente de rouler son deuxième joint. Le mélange d'herbe de son père est à base de peyotl, un cactus hallucinogène dont la mescaline embrume les sens et ouvre les perceptions. C'était un vieux rituel indien d'en consommer, puis de s'oindre le corps de différent onguent avant de s'allonger nu dans un tipi autour d'un brasier pour suer le mal et évacuer la souffrance. Un rituel qu'il avait fait de nombreuses fois par le passé mais qu'il n'avait jamais reproduit depuis son enlèvement. Sa famille ne savait rien de cela. Il n'avait disparu que deux mois, et avec son métier d'Auror, il n'était pas rare qu'il les laisse sans nouvelles pendant davantage encore de temps. Il n'avait rien dit à sa mère moldue ni à ses soeurs sans pouvoir, elles ne comprendraient pas et auraient peur pour lui. Il n'a rien dit non plus à son père, mais il sait que le jour où il reviendra au village, il comprendra. Il ne badine pas son père, pas avec les traditions des ancêtres et de la vieille religion des esprits. Il a trop peur, Aldous, trop peur de ce que pourrait lui réserver le peyotl s'il s'y abandonnait. Trop peur de ce qui pourrait resurgir de lui et des profondeurs de son âme corrompue.

"P't'être que t'as raison. P't'être que c'est l'moment d'te raconter c'qui m'est arrivé ..."

Avec un reflet terrible dans le regard, il enflamme le bout de sa tige à la mescaline et la glisse au coin de ses lèvres après avoir contemplé un moment le feu brillé d'incandescence et consumer les premières herbes dans un bruissement fébrile. La première volute s'échappe et il la regarde mourir de ses lèvres à l'air qui se sature en chaleur autour d'eux. Pas si loin du rituel du peyotl, en fin de compte. Le début de l'histoire ...
Mumblemumps ϟ Tous droits réservés.
Revenir en haut Aller en bas
Maddox Berkeley
Consumed by the shadows
Maddox Berkeley
Élève de Serdaigle
Maison/Métier : 2e année de GISIS Médecine magique
Célébrité : Matthew Daddario
Pseudo : Estelle / .sparkle Âge : 33 Parchemins : 1792 Gallions : 1043 Date d'inscription : 28/02/2017

Feuille de personnage
Liens:
Inventaire:
Barre de vie:
Creep [Aldous & Maddox] 1478294386-bout-gauche0/0Creep [Aldous & Maddox] 14844311  (0/0)
http://www.mumblemumps.com/t1334-if-i-don-t-see-it-it-doesn-t-ex http://www.mumblemumps.com/t1340-maddox-liens-rp http://www.mumblemumps.com/t1433-maddox-je-vous-presente-chouette http://www.mumblemumps.com/t2674-journal-de-sparkle-estelle
Creep [Aldous & Maddox] Empty

Maddox & Aldous
Creep
« Faut croire ouais. Mais t'as aussi pas l'air d'péter la forme, pour ma défense. » Maddox haussa les épaules. En même temps, il venait de courir pendant une heure et demie sous la pluie et commençait à greloter tellement il avait froid. La fatigue le rattrapait. Maddox avait pourtant l’impression d’avoir été coupé dans son élan. Il ne ressentait pas encore le bonheur fictif que lui procuraient d’habitude les effets du sport. En dehors de cela, il avait toujours la même tête, celle d’un jeune homme fatigué d’être celui qu’il était. Aldous pointa les vestiaires du doigt et l’invita à le suivre. Amen. Maddox ne se fit pas prier pour suivre son mentor. Dans ses vêtements mouillés, il avait l’impression de peser une tonne et d’être gelé jusqu’aux os. Il passa une main dans ses cheveux, trempés malgré la capuche. Son sweat n’était pas imperméable. Ils rentrèrent ensuite dans un endroit que Maddox connaissait bien. Même s’il ne jouait pas au Quidditch, il arrivait au garçon d’emprunter les vestiaires pour prendre une bonne douche après avoir couru. Maddox fit quelques pas vers un des casiers, celui d’un de ses amis qui lui permettait de laisser quelques-unes de ses affaires. Il l’ouvrit, sortit un sac contenant une serviette et reposa le sac où il l’avait trouvé. Pendant ce temps, Aldous s’installa sur un banc à califourchon et créa une source de chaleur. Maddox s’essuya le visage avec la serviette, puis un peu les cheveux. C’était tout ce qu’il pouvait faire, n’ayant pas de vêtements de rechange. Aldous lui fit signe de s’installer face à lui, l’élève obtempéra sans broncher. Maddox adopta la même position que l’auror tout en observant ce qu’il était en train de faire et qui ressemblait fortement à ce qu’il avait pu observer quand il trainait avec Yassen. C’était la première fois qu’il allait partager un tel moment avec Aldous. En observant la petite boite en fer blanc, il se demanda ce qu’elle contenait. Sans être un expert, l’odeur ne ressemblait pas trop à celle du cannabis. C’était une herbe différente. Quand Aldous lui tendit le joint, Maddox plaça sa serviette sur son épaule et le prit. Il ignorait quels effets auraient cette plante sur lui, mais s’il y avait une personne à qui il faisait confiance pour ne pas lui faire de mal, c’était bien Aldous.

« P't'être que t'as raison. P't'être que c'est l'moment d'te raconter c'qui m'est arrivé... » Maddox sentait qu’Aldous allait passer un moment difficile. Et lui aussi. Mais il voulait entendre son histoire, il voulait savoir ce qu’il lui était arrivé, ce qui le hantait encore aujourd’hui. Tous les deux avaient encore des fantômes du passé dans leurs cœurs et ils savaient qu’ils se comprenaient. Le Serdaigle avait déjà rapidement entendu parler de ce qui était arrivé à Aldous, mais jamais en détails. Aldous s’inquiétait toujours pour Maddox et en revenait à son histoire à lui. Parce qu’il était comme ça Aldous. Sans que Maddox ne le lui ait demandé, il l’avait protégé et il continuait encore de le faire à ce jour. Le disciple profita du fait que l’auror allume son joint à la plante mystère pour en faire de même. Quand il le porta à sa bouche, il eut l’impression d’un goût tout aussi différent que l’odeur. Il tira sur la tige comme le lui avait appris Yassen. Maddox débutait tout juste, mais il aimait fumer plus qu’il ne l’aurait souhaité. Il avait peur de tomber dans l’addiction. Il se disait qu’il était assez intelligent pour arrêter avant, tout en sachant que ce n’était pas une question d’intelligence, mais de volonté. « Je t’écoute. » Dit Maddox tout en tirant à nouveau sur le joint. Il regarda la petite boite blanche et la désigna d’un geste de la main. « Même si je ne sais pas pour combien de temps. Qu’est-ce que c’est ? » La quantité de cette plante séchée qu’avait mis Aldous dans la feuille était moindre par rapport au tabac, mais comme il ne savait pas ce que c’était, il préférait lui demander pour savoir s’il allait avoir les idées claires encore longtemps. Quand il fumait du cannabis, au bout d’un moment, il finissait toujours par décrocher de la conversation. Maddox ne savait pas si les effets étaient les mêmes pour tout le monde, Yassen était le seul qu’il avait déjà vu planer. Doucement, le brun commença à se réchauffer. Ses vêtements étaient toujours trempés et allaient mettre du temps à sécher complètement, mais le vestiaire semblait de plus en plus chaleureux. Mentalement, Maddox se préparait à encaisser l’histoire d’Aldous. Il avait fini par s’attacher à lui et il savait qu’il allait avoir le cœur serré quand il entendrait les atrocités qu’on avait pu lui faire. Il espérait pouvoir le soulager d’un poids en lui permettant de lui en parler, prendre un peu de son fardeau pour l’aider, même s’il avait déjà un bien lourd à porter.
Mumblemumps ϟ Tous droits réservés.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Consumed by the shadows
Anonymous
Creep [Aldous & Maddox] Empty

Creep
Aldous B. Koch & Maddox Berkeley

ϟ 24 Mars 2000 - Terrain de Quidditch  

But I'm a creep, I'm a weirdo,
What the hell am I doing here?
I don't belong here

Il a froid. Mais il a c'vieux réflexe d'moldu d'pas utiliser la magie pour les trucs du quotidien. C'est tellement crétin, mais j'pense qu'c'est normal, après tout. J'le suis à peine du r'gard quand il va fouiller dans un casier, qu'il en sort une serviette et s'sèche la touffe dedans. P'is il vient s'asseoir en face. J'vois qu'il grelotte même après avoir allumé sa clope. T'parles d'un couillon. J'pointe ma baguette sur sa tronche et j'dis rien. Informulés et magie sans baguette, les deux trucs sur lesquels j'me concentre d'puis ... bref. L'voila sec en un sort niveau première année. C'est plus facile qu'de causer à quelqu'un qui pense qu'à s'rouler dans une couverture. Si j'ouvre ma gueule, j'sais pas si c'est plus pour qu'il m'écoute qu'pour avoir quelqu'un à qui parler. J'saurais pas l'dire. J'tire doucement sur mon joint et j'laisse l'goût du peyotl glisser dans ma gorge. J'suis amer, et creux aussi. Comme si la fumée allait et v'nait dans mon gosier comme dans un cadavre laissé en plan quelqu'part. J'aime pas c'te sensation. J'arrive pas à r'prendre mon calme, juste à m'focaliser sur ma respiration pour pas exploser. J'entends sa voix, plus forte qu'avant, plus forte qu'la pluie qui tombe au dehors et m'brouille la tête d'son son lancinant. Comme si y avait qu'ça. La pluie dehors, les larmes d'sang dedans et l'coeur qui bat l'anarchie au milieu. J'ai envie de cracher d'la bile, d'vomir ma haine, d'transpirer ma peur. J'arrive juste à gober cette fumée toxique à m'en faire tourner la tête. C'mieux qu'rien.

"Peyotl. C'est un espèce d'cactus qui pousse dans l'désert et qu'les Natifs américains utilisent pour des cérémonies rituelles. J't'ai jamais dis qu'j'suis à moitié Sioux, j'pense. Ma mère est une visage pâle, mon père un chaman Sioux. Paye ton mélange. Bref, c'est lui qui m'envoie ça. Histoire d'rester un peu dans les traditions. Paraît qu'ça aide l'esprit à communiquer avec les ancêtres ... Pour c'que ça m'apporte ... C'est d'jà bien assez la merde sans en plus s'fier aux générations d'avant, s'tu veux mon avis. Surtout qui sont jamais foutus d'être d'accord ... Bref, tu crains rien, ça peut juste t'faire un peu tourner la tête. Rien d'pire qu'la came qu'tu fumes avec Yordanov."

Un petit clin d'oeil discret qui prouve que l'Auror ne perd pas son protégé du regard. Et surtout qu'il surveille ce château attentivement. Rien ne lui échappait, ou au moins, il faisait en sorte de ne rien zapper. Même les plus petits et insignifiants détails. Il inspire une énième bouffée et la chaleur rassurante du braseros commence à se mêler aux relents de mescaline. Son esprit ne s'évade pas, non, il reste bien ancré sur le banc, en face de Maddox qui attend, suspendu à ses lèvres, qu'il commence son récit. Mais il y a une brume, d'ombre et de lumière, de papillons qui bruissent en myriades devant ses yeux et lui brûlent un peu les rétines. Il se gratte, se frotte les paupières, sensation familière que l'évasion toxique s'opère, que s'ouvrent les portes de la perception. Il renifle, il se racle la gorge. Chaque mot veut sortir dans la précipitation du muet retrouvant subitement la parole, qui aurait des années d'existence à rattraper en parole. Aldous n'a jamais raconté son histoire. Jamais à quelqu'un qui compte. Les interrogatoires indubitablement longs et répétitifs du Ministère n'étaient rien en contre partie. Il ne faisait que leur livrer des faits. Mais il n'y avait dans ses souvenirs à présent, qu'un marasme décousus d'événements qu'il peinait à remettre en ordre, un maelström de tourments qui se brisent contre les rochers pointues de sa mémoire rationnelle, les refoulant au plus profond des limbes de son esprit.

"T'sais bien c'qui m'est arrivé. T'façon, ça s'voit sur ma gueule. Et j'pense qu'tout c'foutu monde sorcier en a entendu parler. Un Auror prometteur retrouvé après deux mois de séquestration chez des putains d'Mangemorts. Grâce à une lettre anonyme reçue au Ministère. Ca, c'est un peu la base de tout c'bordel. Mais ça veut tout dire et rien dire. Vu c'qu'il s'passait à l'époque, j'te l'apprends pas, la Résistance a pas franchement voulu rentrer dans les détails d'c'qui s'est passé. Histoire d'pas s'montrer faible, d'pas prouver qu'ils ont été déstabilisés. Tu parles d'une vaste blague ..."

J'sens mon ton qui s'apaise, ma voix qui s'calme. Comme si l'peyotl avait d'jà fait son oeuvre. Ca doit être l'seul truc qui m'calme, l'seul moyen d'dresser la bête sauvage et d'faire fermer sa gueule à l'angoisse. Pas pour longtemps. J'aime pas m'sentir entre deux eaux, privé d'mes facultés. C'est une façon d's'évader, sauf qu'en s'évadant, on perd bien avec la réalité. Et j'déteste ça. J'me sens encore plus faible, et encore plus vulnérable comme ça. J'fixe un détail sur l'banc en acier, p'is sur l'sol. Les noeuds des murs en bois, les cadenas magiques des vestiaires, les morceaux d'paille des balais. Tout c'qui peut m'faire fuir l'regard lourd d'Maddox. J'veux pas y voir d'la pitié ou d'la peine. J'veux pas qu'il pense ça d'moi. J'veux garder c't'éclat dans ses pupilles caramel, c't'impression d'être l'sauveur qui l'délivre d'l'enfer. J'ai pas envie qu'il m'voit comme une pauvre chose faible qu'il faut ramasser à la p'tite cuillère au milieu d'sa détresse. C'est pour ça qu'j'ai toujours fermé ma gueule. Pour pas qu'on m'regarde comme ça. J'supporte pas ça.  Pour ça qu'j'ose pas croiser son r'gard. J'tire encore plus fort sur ma clope et j'penche la tête en arrière. La cicatrice continue sur ma gorge, serpente sur mon épaule pour mourir dans mon dos lacéré. L'simple fait d'y penser réveille la douleur. Comme si les fibres nerveuses s'rappelaient encore. Comme si elles oublieraient jamais. J'grimace. Ma pomme d'Adam r'mue quand j'déglutis, et un râle comme prélude à l'horreur.

"C'était un jour normal. J'étais en mission pour l'Ordre. J'me rappelle plus ni quand c'était, ni rien, juste qu'il faisait froid. Putain d'froid. J'devais surveiller en village moldu où on avait planqué des sorciers qu'il fallait garder en sécurité. Y avait un collègue avec eux dans la baraque, pis moi dehors. Je ... J'me suis fais avoir comme un con. Un putain d'débile d'merde qui pense avec sa bite à la con. Une gonzesse roulée comme jamais. Qu'est v'nue m'faire son rentre-dedans pas subtile. J'aurais du pigé qu'ça sentait la merde comme plan, mais que dalle. J'ai pensé comme un queutard qui veut tirer son coup dans un coin en lui r'levant la jupe pour bien la ... Enfin bref. Elle m'a emmené dans un coin sombre et au moment de ... Elle m'a envoyé un Doloris et m'a pris ma baguette. J'me suis méfié d'rien. Comme un bleu. Un foutu blaireau sorti d'l'école."

Sa paume sur sa barbe s'est muée d'une caresse réflexe en une démangeaison compulsive. Il s'en rend à peine compte. Les détails factuels se faisaient de plus en plus nébuleux alors que chaque sensation, chaque émotion, chaque impact dans ses fibres nerveuses lui revenaient en mémoire décuplés au centuple. La morsure du froid sur sa peau, le vent glacial dans ses cheveux, la chaleur incandescente dans son bas ventre quand il a croisé la plantureuse tentatrice nivéale, le désir de la posséder quand il l'a suivi dans l'obscurité, la douleur viscéral qui fait hurler tous les muscles de l'Impardonnable, la chute le visage dans la neige, l'impression d'être nu et ridicule, sans baguette, entouré d'une horde maléfique qui riait aux éclats.

"Ils m'ont emmenés. J'sais même pas combien ils étaient, j'voyais que dalle. J'avais la lumière dans la gueule et j'étais désorienté, inconscient pendant j'sais pas combien d'temps avant d'me prendre un seau d'eau glacée en pleine gueule. J'étais à poil, gelé et ébloui. J'entendais rien qu'les rires, les putains d'rires d'ces fous furieux. Pis plus rien. L'silence, l'noir. L'froid toujours. A chaque seconde. J'étais dans une putain d'cellule, une sorte d'cachot lugubre, avec juste un tas d'foin dans un coin. Rien d'autre. J'sais même pas combien d'temps j'suis resté comme ça avant qu'y en ai un qui finisse par s'repointer ..."

Le froid qui s'infiltre sous la chair comme des milliers d'aiguilles acérées qui se glissent sous la peau et s'y perdent sans qu'on puisse le faire sortir. Le froid qui engourdis chaque muscle, qui emprisonne l'esprit dans une torture alanguie qui semble ne jamais prendre fin. Le froid qui fait perdre la notion du temps. Le froid qui empêche de dormir. Combien de temps était-il resté ainsi, nu et seul dans l'obscurité du cachot ? Quelques heures, plusieurs jours, une semaine ? Il ne sentait ni la soif, ni la faim, seulement ce froid polaire qui lui rongeait la moelle et anéantissait sa raison. La folie le guettait quand la chaleur revint.

"Pis un jour ils s'sont r'pointés. J'sais pas combien ils étaient. J'voyais rien qu'des foutus capuches noirs et des cagoules. Des silhouettes d'ombres dans la lumière qui m'défonçait les yeux. C'tout. Et puis ça a commencé. J'pensais qu'ça existait pas, qu'tout c'qu'on décrivait d'horrible ou d'l'enfer qu'les hommes s'infligent les uns aux autres, c'était tordus, déformés pour faire culpabiliser les gosses à qui on apprend l'histoire. J'pensais pas qu'c'était possible d'vivre ça."

Pendant un moment, j'peux plus parler. Mes paumes tremblent, et j'me rends compte qu'c'est tout mon corps qui frémit du même putain d'frisson. Pourtant j'brûle sous l'air chaud, mais à l'intérieur, j'suis brisé par l'froid. J'suis d'retour dans ma cage, emmuré vivant dans mes putains d'souvenirs. J'serais jamais libre, jamais. Ca s'ra toujours là, au fond, à attendre d'pouvoir sortir pour m'lacérer la gueule encore et encore. Comme si les enculés à capuche, les connards sous leur cagoule continuaient d'se foutre d'ma gueule, planqués dans leur putain d'lumière aveuglante. Même ma voix tremble. Et les cendres d'mon joint qui s'écrase sur ma cuisse, traversant mon pantalon pour brûler ma peau, j'les sens même pas. Non, j'sens plus rien. Plus rien à part le froid. Le froid et la douleur qui s'insinue bâtarde dans tout mon corps.
Mumblemumps ϟ Tous droits réservés.
Revenir en haut Aller en bas
Maddox Berkeley
Consumed by the shadows
Maddox Berkeley
Élève de Serdaigle
Maison/Métier : 2e année de GISIS Médecine magique
Célébrité : Matthew Daddario
Pseudo : Estelle / .sparkle Âge : 33 Parchemins : 1792 Gallions : 1043 Date d'inscription : 28/02/2017

Feuille de personnage
Liens:
Inventaire:
Barre de vie:
Creep [Aldous & Maddox] 1478294386-bout-gauche0/0Creep [Aldous & Maddox] 14844311  (0/0)
http://www.mumblemumps.com/t1334-if-i-don-t-see-it-it-doesn-t-ex http://www.mumblemumps.com/t1340-maddox-liens-rp http://www.mumblemumps.com/t1433-maddox-je-vous-presente-chouette http://www.mumblemumps.com/t2674-journal-de-sparkle-estelle
Creep [Aldous & Maddox] Empty

Maddox & Aldous
Creep
Quand Aldous pointa sa baguette sur Maddox sans rien dire, il sursauta dans un vieux réflexe lié à son histoire. Mais il se rappela bien vite qu’Aldous ne lui fera pas de mal et quelques secondes plus tard, il se trouva un peu plus sec qu’avant. Bien vite, il cessa de greloter et déposa la serviette derrière lui sur le banc, il n’en avait plus besoin. Bien sûr, Maddox n’avait pas pensé à se servir de sa magie pour se sécher. Principalement parce qu’il n’avait pas l’habitude d’en faire usage en dehors des leçons. En ce moment d’ailleurs, les élèves n’avaient plus le droit d’utiliser la sorcellerie sans être supervisé par un professeur. Aldous n’était professeur, mais si le brun avait utilisé la magie, il n’aurait rien dit. Il n’eut pas besoin de remercier l’auror à voix haute, il savait très bien qu’il lui en était reconnaissant. En plus, les sortilèges informulés étaient les plus difficiles pour Maddox, qui n’avait pas assez de force mentale. Il en eut d’autant plus de respect pour Aldous. Puis, il se renseigna sur ce qu’il était en train de fumer. « Peyotl. C'est un espèce d'cactus qui pousse dans l'désert et qu'les Natifs américains utilisent pour des cérémonies rituelles. J't'ai jamais dit qu'j'suis à moitié Sioux, j'pense. Ma mère est une visage pâle, mon père un chaman Sioux. Paye ton mélange. Bref, c'est lui qui m'envoie ça. Histoire d'rester un peu dans les traditions. Paraît qu'ça aide l'esprit à communiquer avec les ancêtres... Pour c'que ça m'apporte... C'est d'jà bien assez la merde sans en plus s'fier aux générations d'avant, s'tu veux mon avis. Surtout qui sont jamais foutus d'être d'accord... » Maddox envia un instant la relation qu’Aldous semblait avoir avec son père. Mais il savait que ça ne servait à rien d’envier les autres. Il avait depuis longtemps abandonné l’idée d’être un jour complice avec son géniteur. En revanche, il était touché qu’Aldous partage avec lui son histoire et ce semblant de tradition. « Bref, tu crains rien, ça peut juste t'faire un peu tourner la tête. Rien d'pire qu'la came qu'tu fumes avec Yordanov. » En entendant le nom de Yassen, Maddox détourna le regard. En général, ils essayaient d’être plus ou moins discrets quand ils fumaient. Mais rien ne pouvait apparemment échapper à la vigilance d’Aldous. S’ils avaient été surpris par un professeur, ils auraient de quoi se faire du soucis, mais pas avec lui. Maintenant le brun savait au moins à quoi s’attendre avec les effets du peyotl.

« T'sais bien c'qui m'est arrivé. T'façon, ça s'voit sur ma gueule. Et j'pense qu'tout c'foutu monde sorcier en a entendu parler. Un Auror prometteur retrouvé après deux mois de séquestration chez des putains d'Mangemorts. Grâce à une lettre anonyme reçue au Ministère. Ça, c'est un peu la base de tout c'bordel. » Aldous commença alors à raconter en détails ce qui lui était réellement arrivé. Le né moldu se montra des plus attentifs, vraiment intéressé par chaque mot sortant de la bouche de son mentor. « Mais ça veut tout dire et rien dire. Vu c'qu'il s'passait à l'époque, j'te l'apprends pas, la Résistance a pas franchement voulu rentrer dans les détails d'c'qui s'est passé. Histoire d'pas s'montrer faible, d'pas prouver qu'ils ont été déstabilisés. Tu parles d'une vaste blague... » Maddox hocha la tête. Il n’était pas très étonné. Il se demanda comment un auror avait pu disparaître deux mois sans qu’on ne le retrouve. Pour un simple né moldu comme Maddox, il pouvait comprendre, car il n’était pas le seul et personne ne tenait assez à lui pour lancer des recherches ou se battre pour le sortir de là, mais pour Aldous, non. Ces détails, Aldous allait y venir. « C'était un jour normal. J'étais en mission pour l'Ordre. J'me rappelle plus ni quand c'était, ni rien, juste qu'il faisait froid. Putain d'froid. J'devais surveiller un village moldu où on avait planqué des sorciers qu'il fallait garder en sécurité. Y avait un collègue avec eux dans la baraque, pis moi dehors. Je... J'me suis fait avoir comme un con. Un putain d'débile d'merde qui pense avec sa bite à la con. Une gonzesse roulée comme jamais. Qu'est v'nue m'faire son rentre-dedans pas subtile. J'aurais dû piger qu'ça sentait la merde comme plan, mais que dalle. J'ai pensé comme un queutard qui veut tirer son coup dans un coin en lui r'levant la jupe pour bien la... Enfin bref. Elle m'a emmené dans un coin sombre et au moment de... Elle m'a envoyé un Doloris et m'a pris ma baguette. J'me suis méfié d'rien. Comme un bleu. Un foutu blaireau sorti d'l'école. » Même si le brun ne savait pas comment il aurait réagi à la place d’Aldous, il devait reconnaître que la situation avait dû être très humiliante pour lui. Et Maddox s’y connaissait bien en humiliation. Il s’était retrouvé à terre plus d’une fois.

« Ils m'ont emmené. J'sais même pas combien ils étaient, j'voyais que dalle. J'avais la lumière dans la gueule et j'étais désorienté, inconscient pendant j'sais pas combien d'temps avant d'me prendre un seau d'eau glacée en pleine gueule. J'étais à poil, gelé et ébloui. J'entendais rien qu'les rires, les putains d'rires d'ces fous furieux. Pis plus rien. L'silence, l'noir. L'froid toujours. A chaque seconde. J'étais dans une putain d'cellule, une sorte d'cachot lugubre, avec juste un tas d'foin dans un coin. Rien d'autre. J'sais même pas combien d'temps j'suis resté comme ça avant qu'y en ai un qui finisse par s'repointer... » Certains aspects de l’histoire d’Aldous lui rappelèrent sa propre histoire à Azkaban, bien qu’assez différente. Mais le froid, il s’en souvenait parfaitement. Les jours qui défilent sans qu’on se rende compte du temps passé. Au moins, Maddox était habillé. Même s’il était resté plus longtemps enfermé à Azkaban qu’Aldous avait été enfermé dans ce cachot, il avait l’impression d’avoir été un peu plus chanceux que son mentor si c’était possible. « Pis un jour ils s'sont r'pointés. J'sais pas combien ils étaient. J'voyais rien qu'des foutus capuches noirs et des cagoules. Des silhouettes d'ombres dans la lumière qui m'défonçait les yeux. C'tout. Et puis ça a commencé. J'pensais qu'ça existait pas, qu'tout c'qu'on décrivait d'horrible ou d'l'enfer qu'les hommes s'infligent les uns aux autres, c'était tordus, déformés pour faire culpabiliser les gosses à qui on apprend l'histoire. J'pensais pas qu'c'était possible d'vivre ça. » Aldous racontait tellement bien sa propre histoire que Maddox avait l’impression d’y être et fut parcouru d’un frisson. Ses yeux se posèrent sur les mains tremblantes de l’auror. Lui aussi était en train de revivre sa torture. Une personne compatissante et rassurante aurait sans doute posé sa main sur Aldous pour le rassurer. Mais Maddox, n’aimant pas le contact, s’était dit qu’Aldous devait être comme lui. Ils étaient trop semblables sur bien des points. Le Serdaigle tira sur son joint tout en réfléchissant à ce qu’il devait dire ou faire. Le pauvre Aldous ne semblait plus avoir la force de parler et Maddox ressentait beaucoup de peine pour lui, peine qu’il garda pour lui du mieux qu’il peut.

« Je comprends maintenant pourquoi tu leur en veux autant. » Être torturé, défiguré par les mains des hommes… Maddox aurait aussi envie de se venger et de les tuer. Son père, qui l’avait battu et humilié, n’en était jamais arrivé à lui infliger des cicatrices visibles comme le visage d’Aldous. Tout ce qu’il avait eu, c’était des bleus, des égratignures, et un cœur brisé et piétiné. Rien que ça, ça lui avait donné des envies de meurtre qu’il ne s’était pas pardonné d’avoir eu. Autrement concernant Azkaban, il pouvait difficilement vouloir se venger des détraqueurs. Il se souvenait encore de quelques sorciers présents à son procès, mais certains étaient déjà emprisonnés comme le père de Lyra Yaxley. Il n’avait jamais pensé au fait de se venger d’eux. Il y avait une certaine colère, certes, qui le faisait aujourd’hui douter de sa camarade, mais pas au point de lui ronger les os comme la colère qu’éprouvait Aldous. « Ces sorciers… ces mangemorts. Est-ce que tu sais qui ils sont aujourd’hui ? » Ces capuches noires, il avait peut-être découvert l’identité de certains. Aldous et Maddox n’en avaient encore jamais parlé jusqu’à présent. Le Serdaigle parlait prudemment, il avait peur de dire une connerie et de mettre Aldous en colère. Aldous ne s’était encore jamais énervé contre Maddox, mais le brun avait été traumatisé par la colère des hommes. Et si l’auror levait un jour la main sur lui, Maddox ne le verrait probablement plus jamais de la même façon. Il ne le voulait pas. Il aimait bien cette relation qu’ils avaient depuis qu’il avait été sauvé. D’une certaine façon, le garçon avait l’impression d’en avoir besoin. Il avait besoin de la présence d’Aldous dans sa vie. Se doutant que l’histoire d’Aldous n’était pas terminée, puisqu’il était toujours enfermé dans sa cellule, le brun redoutait qu’il lui soit arrivé encore pire. « Est-ce qu’il s’est passé d’autres choses là-bas ou après ? » Tout comme Maddox, Aldous avait dû se relever et continuer à vivre. Tout comme Maddox, il en faisait sûrement encore des cauchemars. Deux mois de torture, ça laisse des traces. Le jour où il avait été délivré, il se demanda ce qu’il avait ressenti.
Mumblemumps ϟ Tous droits réservés.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Consumed by the shadows
Anonymous
Creep [Aldous & Maddox] Empty

Creep
Aldous B. Koch & Maddox Berkeley

ϟ 24 Mars 2000 - Terrain de Quidditch  

But I'm a creep, I'm a weirdo,
What the hell am I doing here?
I don't belong here

J'revis l'calvaire comme si j'y étais. Les images d'vant mes yeux sont presque pire qu'des souvenirs. Des flashs qui m'brûlent les rétines, qui s'entr'coupent et s'mélangent. Anarchiques. J'saurais pas dire c'qui est v'nu en premier. J'me rappelle qu'du pire. Pas dans l'ordre, pas dans l'temps, même pas dans la durée. L'moindres sévices, ils pouvaient durer une seconde, une heure ou une semaine. C'était pareil. J'avais plus d'raison, plus d'moyens d'réfléchir, plus rien à quoi m'raccrocher. J'pouvais pas lutter, pas m'défendre. D'abord, j'ai voulu m'taire. Tête d'con trop borné pour s'laisser aller à gueuler comme un porc. Mais au bout du moment, y a plus qu'ça qu'ma gorge a pu faire. Braire comme un pourceau qu'on égorge, agoniser à chaque nouvel assaut, à chaque nouvelle façon d'me tordre, d'me déchirer, d'm'anéantir. Y a plus d'fierté bientôt, plus d'honneur. Pas même d'volonté d'résister. On s'plie à tout. A la souffrance, à la faim, à la douleur qui s'empare d'tout mon corps. Aux rires, à la cruauté sans limite, à tout c'qui fait qu'on est pas encore d'venu fou en s'disant jusqu'à quand ? On oublie c'qu'on est, un homme, un sorcier. On est plus qu'un amas d'chair labouré par tous les trous, déchiré d'partout. Un pantin macabre, écorché par les rebuts qu'l'enfer a r'craché. On perd l'espoir, l'envie, on abandonne tout c'qui reste, tout c'qui nous r'tient en vie. Juste pour qu'ça s'arrête. On prie, à chaque minute, on prie pour qu'enfin, on crève.

Ses mains tremblent, ses bras se prennent de sursauts presque incoercibles qu'il ne contrôle pas. Son regard est vide, son visage blême. Tout le film se joue dans son esprit alors que sa voix se mure dans un silence pesant. Il n'entend même plus Maddox, son timbre fluet et inquiet, ses paroles rassurantes qui l'enjoignait à continuer. Non, il entend les claquements du fouet, les crissements des engins de tortures, les craquements de os qui éclatent, les hurlements quand on l'écartèle, les gémissements quand on le viole, l'asphyxie lorsque le plonge dans la fange de sa propre souillure. Il entend les rires, les voix d'hommes, de femmes. Il distingue dans l'ombre les silhouettes, dont certaines sont plus familières. Les bourreaux qui se succèdent, chacun allant de son propre plaisir sadique. La petite sorcière rabougris qui brisaient allègrement ses phalanges une à une, extirpant ses ongles d'une pince rouillée. Le mage puissant avec sa baguette souveraine, qui le pétrissait de sortilèges toujours plus sombre. Le jeune incapable de contrôler sa soif de sang qui se plaisait à décoller la chair de ses vertèbres à chaque coup de fouet. Le pyromane qui brûlait son visage au fer rouge dans une terrible odeur de chair calcinée. L'immense colosse qui venait après que les autres soient partis et retirait son masque pour le besogner jusqu'à ce qu'il se fende en deux et recrache sa semence perfide mêlée de sang brun. La jeune femme fluette au pas souple et à l'odeur de cendre qui revenait ensuite asperger de sel chaque coupure, d'acide chaque plaie, de soude le reste de sa chair intacte.

Ils ont pas d'visage. Juste des silhouettes floues, des attitudes, des sons qu'j'me rappelle. Même c'ui qui tombait l'masque, j'arrive pas à m'souvenir d'sa gueule. J'le r'gardais pas. J'voyais rien. C'comme si mon esprit avait cessé d'fonctionner, comme s'il s'coupait d'mon corps. Y avait plus qu'la chair disloquée et les hurlements coincés dans la gorge. Plus qu'les plaies qui cicatrisaient juste pour pouvoir être r'ouvertes et la bile qui r'montait m'étouffer. Y avait plus d'force, plus d'volonté. Plus d'arrogance mal placée, plus d'provocation. J'étais plus rien. Rien qu'un jouet, un morceau d'barbaque qu'on triture à loisir, tantôt qu'on tranche d'une lame acérée, tantôt qu'on mord à pleine dent. Un bout d'cadavre qui r'mue encore assez, qui braille encore assez pour qu'on l'rafistole et qu'on r'commence. J'sens des larmes brûlantes qui coulent d'mon visage. J'les essuie rageusement. C'est pas l'moment d'passer pour un faible. Pas l'moment d'fermer sa gueule et d'se mettre à chialer. Tout ça m'bouffe d'puis trop longtemps. Ca a fait d'moi un monstre qui vaut pas mieux qu'eux, un salopard sans scrupule qui tue et qui viole, une bête sauvage qui laisse la violence décidée, un fou furieux incapable d'réfléchir. Ils m'ont lobotomisé, mieux encore qu'le pic à glace. Ils m'ont brisé jusqu'à la moelle, tranché les tendons, rompus les synapses. Y a tout qui déconne maintenant. Tout qui s'barre en couille. J'étais plus rien ouais ... Mais j'suis plus rien non plus aujourd'hui.

Il raconte. Il raconte tout. Tout comme il l'a pensé, tout comme cela se joue dans sa tête. Les détails les plus immondes, les actes les plus insoutenables. Comme s'il laissait Maddox entrer dans sa tête, comme s'il le laissait arpenter ses souvenirs à pas lents et mornes, comme s'il le laissait contempler le musée des horreurs dans lequel il était enfermé. Il ne lui épargne rien parce que dès qu'il parle, il vomit sa souffrance, il dégueule son dégoût, il crache sa tourmente comme pour s'exorciser. Il est sa rédemption, Maddox. Son absolution pour ce qu'il a vécu. Il veut oublier mais il n'en est pas capable. Est-ce là la solution ? D'extirper de lui ses souvenirs du calvaire, du carnage ? De les vomir à ce gosse aussi brisé que lui par la vie ? De lui imposer les images infectes de son tourment à la gueule sans lui laisser le choix ? Aldous est égoïste, plus que jamais. Il s'était promis de le protéger, Maddox, de préserver sa pureté, à Maddox, de le garder en vie et entier, Maddox. Puis il le souillait de sa diarrhée verbale, le noyait dans la fange abjecte de ce que l'existence offre de plus sale, de plus infâme, de plus immonde. Il le plongeait dans l'horreur pour mieux s'accrocher à sa carcasse fébrile et courbé par le poids de la solitude. Il s'accrochait de toutes ses forces à ses bras frêles, à ses jambes trop faibles pour se maintenir lui même. Poids mort sur son dos qu'il devrait traîner hors des abysses. Cadavre désarticulé à remonter pièce par pièce, patchwork désabusé de chair calcinée, lacérée, dépecée et violée qui ne demande qu'à vivre à nouveau. Ses pupilles brillent de l'éclat terne d'un acier poli par le ressac d'une marée d'immondice qui le recouvre et le découvre à chaque vas-et-vient insupportable de souffrance.

"J'en ai buté au moins trois. Mais y en a eu tellement d'autres. Pas qu'ceux qui f'saient ... Tout ceux qui r'gardaient. Tout ceux qui disaient rien. Tout ceux plaqués au mur qui admirait l'spectacle."

Le peyotl s'est complètement consumé entre ses doigts, les cendres incandescentes brûlent le tissu de son pantalon sans qu'il ne ressent la moindre douleur. Pour la première fois, il lève un regard barré d'une incroyable triste, d'un désespoir lourd comme un chape de plomb. Puis un sourire carnassier, un rictus goguenard lui donnant le faciès horrible et difforme d'un démon, golem de glaise et de haine, de fange et de rage.

"Mais j'les r'trouv'rais. J'les r'trouv'rais tous. Et j'les crèverais, un par un. Tous. Jusqu'au dernier d'ces fils de pute ..."
Mumblemumps ϟ Tous droits réservés.
Revenir en haut Aller en bas
Maddox Berkeley
Consumed by the shadows
Maddox Berkeley
Élève de Serdaigle
Maison/Métier : 2e année de GISIS Médecine magique
Célébrité : Matthew Daddario
Pseudo : Estelle / .sparkle Âge : 33 Parchemins : 1792 Gallions : 1043 Date d'inscription : 28/02/2017

Feuille de personnage
Liens:
Inventaire:
Barre de vie:
Creep [Aldous & Maddox] 1478294386-bout-gauche0/0Creep [Aldous & Maddox] 14844311  (0/0)
http://www.mumblemumps.com/t1334-if-i-don-t-see-it-it-doesn-t-ex http://www.mumblemumps.com/t1340-maddox-liens-rp http://www.mumblemumps.com/t1433-maddox-je-vous-presente-chouette http://www.mumblemumps.com/t2674-journal-de-sparkle-estelle
Creep [Aldous & Maddox] Empty

Maddox & Aldous
Creep
Plus Aldous lui racontait ce qui lui était arrivé dans ce cachot, plus Maddox se sentait mal. Aldous ne lui épargnait pas les détails des atrocités qu’on avait pu lui faire. Les images se succédèrent les unes après les autres dans la tête du Serdaigle, mais il continua d’écouter. Il commença à ressentir un dégoût profond pour ce que l’être humain pouvait faire à un autre humain. Jamais il n’aurait pu penser qu’il soit possible de briser autant quelqu’un comme ils l’avaient fait à de nombreuses reprises. Comment ces personnes avaient-elles pu faire une telle chose ? Comment avaient-elles pu vivre après avoir fait de telles atrocités ? N’avaient-elles pas les cris de l’auror sur la conscience ? Si Maddox faisait déjà des cauchemars de sa propre histoire, il n’imaginait pas ceux que pouvait faire Aldous. Ses nuits devaient être agitées. Et rien qu’en entendant l’histoire de son protecteur, Madd était certain que ça allait venir le hanter lui aussi. Pourtant il n’arrêta pas Aldous. Plus qu’il n’avait besoin d’entendre ce qu’il avait à lui dire, Aldous avait besoin de le raconter. Maddox lui devait au moins ça. Après tout ce qu’il avait fait pour lui. Il se devait d’écouter jusqu’au bout. En comparant l’histoire d’Aldous à la sienne, il se sentait de plus en plus stupide d’être traumatisé à ce point par un père qui n’allait jamais aussi loin que ces putains de mangemorts envers l’homme assis face à lui. Mais c’était son père. Un père, c’est censé aimer son fils, en prendre soin, l’éduquer. Pas le rabaisser en permanence ou le frapper. Eux, c’était des inconnus pour Aldous. Ce qui ne rendait malheureusement pas les gestes moins cruels. Maddox en était malade, malade de la bêtise que pouvait parfois représenter l’humanité. Qu’avaient-ils fait pour vivre dans un tel monde ? Méritaient-ils vraiment de subir de telles souffrances ?

Bloquer le visage de certaines personnes, Maddox comprenait. Lui-même de ne souvenait pas de tout le monde présent lors de son procès. Certains étaient plus coupables que d’autres. Au moins, le brun se souvenait du plus important : celui qui avait fait pencher la balance et l’avait envoyé à Azkaban, lui faisait perdre sa baguette. Yaxley. Mais il y en avait d’autres. Et eux, c’était toujours flou, même si d’après la lettre que lui avait envoyé Aldous quelques jours plus tôt, il allait bientôt connaître qui ils étaient. Toutefois, il n’était pas certain de vouloir le savoir. Même s’il était sorti en pleine nuit pour en discuter avec Aldous, il avait fini par faire demi-tour en tombant sur le professeur Engelmann. Et depuis Maddox avait mis tout ça de côté dans son esprit, trop angoissé à l’idée d’aller leur parler pour y penser davantage. Des larmes coulèrent sur les joues d’Aldous quand il racontait et Maddox était à deux doigts de craquer aussi. Cet homme qui l’avait protégé avait tellement souffert par le passé, et pourtant il restait toujours en lui une part de bonté qui l’avait poussé à aller vers Maddox et à rester à ses côtés. Pas une seule seconde Maddox ne pensa qu’il était faible. Au contraire. Il était vraiment impressionné qu’il ait réussi à survivre à tant de cruauté. Lui n’aurait probablement pas survécu. Ou il se serait foutu en l’air après. Aldous avait du mal à refaire surface, mais il se battait pour dépasser son passé. Maddox avait un déjà beaucoup de respect pour Aldous, et maintenant, il en avait encore plus, ignorant que son protecteur n’était pas tout à fait l’homme fort et bon qu’il imaginait, ignorant qu’il avait lui aussi violé et tué, ignorant les victimes de ces traumatismes.

« J'en ai buté au moins trois. Mais y en a eu tellement d'autres. Pas qu'ceux qui f'saient... Tous ceux qui r'gardaient. Tous ceux qui disaient rien. Tout ceux plaqués au mur qui admirait l'spectacle. » Le brun secoua doucement la tête tout en imaginant ce genre de personnes. Comment pouvait-on être aussi tordu et regarder, apprécier, le fait que quelqu’un se fasse torturer ? Maddox n’était pas naïf, au contraire, il savait déjà que ce genre de personnes existaient, mais l’entendre de ses propres oreilles, c’était différent. L’entendre de la bouche d’Aldous rendait tout plus réel. Et il fut si dégoûté par ces conneries qu’il ne réagit même pas quand il comprit qu’Aldous en avait tué au moins trois. Alors qu’il pensait être contre les meurtres, dans ce cas, il n’en était plus très sûr. Ces personnes avaient été si inhumaines qu’elles ne méritaient pas d’être traitées comme des humains. « Mais j'les r'trouv'rais. J'les r'trouv'rais tous. Et j'les crèverais, un par un. Tous. Jusqu'au dernier d'ces fils de pute... » Un frisson parcourut Maddox quand il leva les yeux vers Aldous et son sourire déterminé. Maddox aurait voulu lui dire qu’il y avait une autre solution, qu’il ne devait pas tuer, mais il n’y arriva pas. Au contraire, à sa place, s’il avait sa force, lui aussi aurait voulu se venger. Maddox baissa les yeux un instant, avant de regarder à nouveau l’auror. Il se leva d’un coup, déterminé. « Je t’aiderai. Je t’aiderai à les retrouver. Si je peux faire quoique ce soit pour toi… Ces connards, ils ne méritent pas de vivre. Ils… ils… » Un blanc. Maddox était si dégoûté qu’il ne trouvait plus les mots. Et en plus, il commençait à se trouver stupide avec sa détermination. Qu’est-ce qu’il pourrait bien faire, lui, simple élève de Poudlard sans relations ? Et courageux comme un elfe de maison. « Ils me donnent envie de vomir. » Termina-t-il. Et il avait réellement un peu la nausée. Etait-ce à cause du peyotl qu’il avait entièrement consumé ou de l’histoire qu’il venait d’entendre ? Peut-être s’était-il levé trop vite d’un coup après avoir couru à jeun et fumé ? Il reprit sa place sur le banc, prit d'un léger vertige.

« Je ne sais pas d’où tu tires ta force Aldous, celle qui te fait te lever le matin et avancer… » Ou plutôt si, il le savait. C’était de cette vengeance. Et ensuite ? Quand il les aurait tous tués ? Qu’est-ce qu’il ferait ? Avait-il un autre plan ? « J’ai reçu ta lettre. » Finit-il par confesser. Ils n’avaient pas encore eu l’occasion d’en parler et il ne lui avait pas répondu non plus. Quand il le pouvait, Maddox évitait le plus possible de rendre visiter à sa chouette. « Je ne sais pas si je veux aller les voir, ceux qui m’ont mis en prison. Et puis… par rapport à toi… c’est vraiment rien. » Sa voix s’était faite de plus en plus basse. C’était grave ce qui lui était arrivé, avoir été injustement mis à Azkaban, mais il s’était rendu compte que ce n’était peut-être pas la pire des prisons. Il n’aurait pour rien au monde échangé ses neufs mois de désespoir, au bord de la folie, contre les deux mois de sévices qu’Aldous avait subi. « Je ne crois pas être prêt à leur faire face. Mais… si j’y allais… j’aimerais que tu viennes avec moi. » Je ne pense pas pouvoir le faire sans toi.
Mumblemumps ϟ Tous droits réservés.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Consumed by the shadows
Anonymous
Creep [Aldous & Maddox] Empty

Creep
Aldous B. Koch & Maddox Berkeley

ϟ 24 Mars 2000 - Terrain de Quidditch  

But I'm a creep, I'm a weirdo,
What the hell am I doing here?
I don't belong here

J'suis perdu dans mes pensées. Comme à chaque putain d'fois où j'revis tout c'merdier. J'plonge d'dans comme dans une nappe d'pétrole qui m'avale entièrement. Y a plus rien d'autre, plus d'réalité, plus d'chaleur, plus d'odeur, plus rien qu'le froid et la douleur. Le sang et les larmes. J'sens son r'gard, à Maddox, à c'gosse brisé qui réalise qu'en fait il connait rien d'la véritable souffrance. Il a d'la chance Maddox, une putain d'chance qu'tous les autres comme lui ignorent jour après jour. J'capte même pas son r'gard. J'sens juste sa tristesse, sa pitié. J'jette l'reste du mégot qu'j'tenais entre les doigts. J'me racle la gorge et j'crache par terre. J'dois avoir la gueule d'un fou furieux, j'sens la bête qui gonfle dans mes tripes, la rage qu'j'inspire la nourris d'l'intérieure. Elle dévore tout, la bête, elle bouffe chaque particule d'droiture et d'conscience qu'il m'reste. Elle s'en fait péter l'bide comme si elle pouvait jamais être rassasiée. Avide, goulue. J'l'entends déglutir quand ses crocs s'plantent dans mes entrailles, elle mord et ça fait mal. Un mal qui fait du bien. J'me sens sourire, plus largement, comme les entailles profondes qui cisailleraient mes joues. J'vois presque l'sang couler, son goût âcre et ferreux couler dans ma gorge. Réminiscence d'ma captivité, prémonition du sort qui les attend tous. Maddox baisse les yeux. Pauvre gosse. Muré dans son silence, aphone dans sa naïveté touchante, anéanti par la noirceur du monde. Quand j'lève la tête pour croiser son r'gard, j'imaginais pas y voir, une putain d'détermination.

Les orbes acier se consument de haine et se reflètent un moment dans les prunelles du jeune homme. Son protégé tremble, son corps secoué d'un frisson d'effroi que la cruauté d'Aldous a provoqué. Mais il ne devine pas ce qui se passe au creux de Maddox, il n'imagine pas le tournent que son histoire lui a fait prendre. Petit papillon chatoyant, aux ailes translucides, fragiles comme du papier de verre, qu'un bruissement de vent pourrait froisser. Que connait-il de la rage dévastatrice qui consume ses chairs, du brasier sans fin qui le brûle. Et qu'il hurle. A s'en déchirer les cordes vocales. Rien. Rien que l'écho mille fois adoucit dans ses iris flamboyants et le timbre glacial du murmure qu'il crache entre ses lèvres craquelées. La menace suspendue d'une décharge de violence que rien ne pourra arrêter. L'annonce comme le glas qui résonne, de la mort qui rôde et qui frappera jusqu'à obtenir enfin son tribu. Aldous crache encore par terre. Il y a du sang dans son mucus qui souille le sol. Foncé, épais, d'un vermeil inquiétant comme le relent de bile s'auto-digérant dans son ventre alors que boue en lui le besoin de vengeance. Maddox bondit alors, les points serrés, son beau visage tendre crispé de sa déception sur la perversion du monde. Il est touchant, Maddox, il frémit d'un courage qu'il aurait autrefois qu'entrevu, au loin, sans parvenir à l'approcher. Il l'apprivoise, timidement, l'enlaçant dans ses bras trop long, le plaquant contre son corps qui a grandi trop vite. Le petit garçon qui joue à l'homme en se mordant les joues.

J'lui souris cette fois. Parc'que ces mots sont doux. Doux comme la caresse innocente et aimante d'un petit chaton qu'on voudrait cajoler. C'est l'histoire du bébé chat qui s'prend pour un lion, qui miaule en croyant rugir. Il est mignon, Maddox, il déborde d'vie. J'arrive pas à m'dire qu'on a pu si souvent lui cogner sur la gueule. J'aurais été fier, d'avoir un fils comme lui. Il mérite d'vivre, c'gosse, et d'être heureux. Si l'bonheur a encore un sens, si c'te connerie est autre chose qu'une putain d'chimère. J'y crois pas. J'y crois plus. Sauf pour lui. Pour lui j'ai envie d'y croire. M'aider .... Lui qui s'rait pas capable d'écraser un insecte sous sa chaussure par compassion. J'ai presque envie d'rire. Mais j'prends ses mots pour un cadeau. J'hoche doucement la tête. Ouais, ils méritent pas d'vivre. Sauf qu'l'ironie d'la vie et d'la mort a l'air d's'en battre les couilles du mérite. C'est plutôt l'jeu du hasard, ceux qu'ont un karma d'merde contre les autres. Une roulette russe qui s'amuse à toujours frapper à côté. Il finit par s'asseoir. Il a la tête qui tourne, j'vois bien qu'il tient à peine sur ses pattes. Pauvre petit chaton. J'rigole un peu. Ma force. Il peut pas s'douter qu'j'en ai pas, d'la force. C'est la plus vile et sale des faiblesses qui m'fait t'nir. La plus répugnante et la plus crade. C'est plus facile d'frapper toujours plus fort qu'd'apprendre à r'tenir ses coups. Moi j'cogne jusqu'à m'briser les os. C'est comme ça qu'ça s'finira d'ailleurs. A force d'tirer sur la corde, elle va finir par s'rompre ...

La lettre. Il s'extirpe un moment de ses réflexions obscurs et repense aux mots qu'il a couché sur le papier. Il n'avait pas demandé à Maddox s'il le voulait. Non, cette démarche venait de lui. Il avait enquêté pour trouver les responsables, fouillé le marasme et la fange pour mettre à jour les cadavres en putréfaction qu'on cherchait à dissimuler. Il y avait toujours une faille et il savait s'y glisser à la perfection. L'ombre naît des jeux de lumières, Aldous le sait. Il ne craint pas d'affronter les ténèbres et d'en extirper l'origine du mal, noyau au magma purulent de corruption et d'insoutenables complots. Un coup de pied dans la fourmilière. Qu'importe comment et pourquoi, il les avait retrouvé. Maddox se retrouvait face à une option qu'il n'avait pas imaginé, une possibilité d'assouvir une vengeance à laquelle il n'avait pas pensé. Comme une gangrène qui monte et qui ronge, contagieuse, elle se répand partout, contamine et grignote. D'Aldous elle passait à son protégé, coulant des entrailles dégueulant la pourriture de l'Auror pour tâcher la pureté du gosse. Elle souille tout, s'incruste dans chaque interstice qu'on lui laisse, s'insinue là où la vulnérabilité et la fragilité lui ouvrent la porte. Elle est avide, comme la bête de rage, la vengeance furieuse. Elle commence par le faire douter et puis elle s'impose comme une évidence. Elle n'existait pas et puis soudain, elle devient la seule option possible, la seule issue. Maddox ne fait qu'entrevoir l'épidémie qui gagne son coeur. Il ne se méfie pas et Aldous a depuis longtemps perdu le discernement qui aurait pu l'épargner. A la place il l'encourage, il le pousse dans les bras de son étreinte anthropophage. Pire, il accepte de venir avec lui.

J'peux pas lui dire non. J'sens son appel, comme une prière, une façon d'me supplier d'pas l'laisser affronter ça. Lui aussi il en a besoin, même s'il a pas les couilles d'le faire. Lui aussi il l'sent au fond d'ses tripes, qu'y a qu'comme ça qu'il pourra s'en sortir. Lui aussi bientôt, il pens'ra plus qu'à ça, jusqu'à c'que tout soit fini. Parc'qu'lui, il a la chance d'pouvoir mettre un terme à toute cette merde. Il part pas pour une Odyssée à travers l'néant, à courir la gueule ouverte après des putains d'chimères. Lui les fantômes ont un visage, les spectres d'son tourment une consistance. Un corps a mutilé pour réparer son âme. Du mal à faire pour se sentir bien. J'lève la tête et j'pose ma main sur son épaule. Mes doigts s'plante dans sa chair, j'presse pour qu'il sente qu'j'le laisserais pas. Pour qu'il sache qu'c'est pas qu'des paroles en l'air. C'est la seule chose sérieuse qui nous reste, en fait, la vengeance, et c'qu'on est prêt à faire pour l'obtenir.

"J's'rais là, Gamin. J's'rais toujours là ..."
Mumblemumps ϟ Tous droits réservés.
Revenir en haut Aller en bas
Maddox Berkeley
Consumed by the shadows
Maddox Berkeley
Élève de Serdaigle
Maison/Métier : 2e année de GISIS Médecine magique
Célébrité : Matthew Daddario
Pseudo : Estelle / .sparkle Âge : 33 Parchemins : 1792 Gallions : 1043 Date d'inscription : 28/02/2017

Feuille de personnage
Liens:
Inventaire:
Barre de vie:
Creep [Aldous & Maddox] 1478294386-bout-gauche0/0Creep [Aldous & Maddox] 14844311  (0/0)
http://www.mumblemumps.com/t1334-if-i-don-t-see-it-it-doesn-t-ex http://www.mumblemumps.com/t1340-maddox-liens-rp http://www.mumblemumps.com/t1433-maddox-je-vous-presente-chouette http://www.mumblemumps.com/t2674-journal-de-sparkle-estelle
Creep [Aldous & Maddox] Empty

Maddox & Aldous
Creep
Avec une détermination qu’il ne se connaissait pas, Maddox jura à Aldous qu’il l’aiderait à retrouver les connards qui avaient assistés à sa torture, qu’ils aient été acteurs ou spectateurs. La vengeance de son protecteur avait déjà été bien entamée, mais elle était loin d’être terminée. Et Maddox était tellement malade de ce qu’il avait entendu qu’il était prêt à se souiller les mains pour que ces monstres soient retrouvés. Peut-être pas à tuer, non. Mais il ferait tout pour être utile, pour ne pas être le fameux bon à rien, insulte mainte fois répétée par son père. Il ressentait un profond dégoût. Le brun ignorait si c’était les effets de ce qu’il venait de fumer, mais il ressentait ses émotions bien plus intensément qu’habituellement. Il avait presque envie de pleurer de frustration, mais ses yeux restaient secs. Son cœur était serré, tordu, prêt à exploser dans sa poitrine. Il en avait la nausée. Maddox ne se reconnaissait pas. Il n’avait toujours été qu’un lâche. Jamais il n’aurait soutenu une telle idée de revanche, et il n’aurait encore moins proposé de tout faire pour aider. Il était en train de changer. Peu à peu, aux côtés d’Aldous, depuis qu’il était sorti d’Azkaban, il changeait. Quand il prit sa défense, l’auror parut touché et un sourire apparut sur ses lèvres. Il s’inspirait de la force de son gardien, qui malgré toutes les merdes vécues, était toujours là. Maddox ne voyait que le courage d’Aldous, il ne voyait pas ce qui se cachait derrière. Il ne voulait pas le voir. Il ne voulait pas voir l’auror baisser dans son estime. Aldous avait assez souffert et Maddox voulait être là pour lui. Le Serdaigle voulait l’aider à son tour. Ce qui ne voulait pas dire qu’il n’avait plus besoin de son aide non plus. La conversation dériva sur la lettre qu’Aldous avait envoyé au garçon. Avoir envie de se venger et en avoir l’occasion étaient deux choses différentes. Maddox était prêt à aider l’homme face à lui à affronter ses démons, aussi affreux soient-ils, pourtant il n’était pas encore prêt à confronter les siens. Il fallait encore que l’idée fasse son petit bout de chemin. En tout cas, si Maddox allait à leur rencontre, il n’y arriverait pas seul. Il se dégonflerait. Il resterait face à eux comme un con, paralysé et revivant son passé devant leurs yeux. Le brun sortit de ses pensées quand il sentit la main de l’auror se poser sur son épaule. Il leva les yeux vers lui, attendant sa réponse avec une appréhension qui n’avait pas lieu d’être. Aldous était celui qui avait écrit cette lettre, il ne le laisserait pas tomber. Il ne l’avait pas encore abandonné depuis qu’il l’avait libéré d’Azkaban. Maddox avait confiance en lui, un des rares adultes sur qui il pouvait compter. Une légère pression de la main d’Aldous effaça toutes ses craintes. « J's'rais là, gamin. J's'rais toujours là... » Maddox sourit, touché par ces mots. Parce que le barbu représentait énormément pour lui, plus que ce qu’il n’arrivait à lui exprimer. Sans Aldous, il serait perdu à Poudlard. Sans Aldous, il ne serait peut-être même pas revenu. « Arrête… tu vas me faire pleurer. » Plaisanta à moitié le jeune homme. Il était en fait toujours très ému des rares fois où Aldous lui exprimait son soutien et son attachement, une tendresse de la part de cet homme brisé qu’il n’avait encore pas l’impression de mériter et qu’il chérissait secrètement.

Pour le moment, il n’y avait qu’un nom que Maddox connaissait et n’oublierait jamais, le mangemort qui avait fait pencher la balance, celui qui l’avait jeté en prison : Yaxley, le père de Lyra. Il était en prison, il n’y avait rien d’autre que Maddox puisse faire à part peut-être aller lui parler. Cet homme l’effrayait. Il avait été tellement odieux avec le Serdaigle quand il avait su qu’il connaissait sa fille que Maddox s’était mis à douter de Lyra. « Quand je serai vraiment prêt à… me venger… je te le ferai savoir. » Le brun ignorait si ce jour viendrait ou s’il décevrait Aldous en aillant moins l’esprit de vengeance que lui. Mais pour que cette histoire serve à quelque chose, il fallait que le cœur de Maddox soit impliqué. Il ne pouvait pas se venger sans être convaincu. Sinon, il s’en voudrait. Et il finirait peut-être par en vouloir à Aldous. Il ne pouvait pas perdre Aldous. Maddox donna une tape amicale sur le bras d’Aldous. A présent, il connaissait son histoire. Ils seraient plus proches encore. Il en était persuadé. « Je sais que ça a pas dû être facile de me raconter tout ça… Ce que t’as vécu… c’est inhumain et dégueulasse… On est d’accord… » Jamais Maddox n’avait jugé Aldous pour son vécu, même s’il ne connaissait que le sommet de l’iceberg. Son lourd passé se voyait comme le nez au milieu de sa figure. Maddox était fier d’Aldous, pour s’être battu jusque-là, pour lui faire confiance à lui, élève insignifiant. « Tu peux me parler quand tu veux, tu le sais ? Je dirai rien à personne. » A qui le raconterait-il, de toute façon ? Maddox garderait tous ses secrets, même s’il lui racontait des histoires encore plus sombres. Et en retour, Maddox se confierait aussi. Il irait vers Aldous pour chercher des conseils. Et il allait en avoir des choses à lui raconter car l’année n’était pas encore terminée. Il était certain qu’il se passerait encore des milliers de choses qui le perturberaient et qu’il aurait besoin qu’on le remette sur ses deux pieds. Maddox savait qu’il trouverait Aldous quand il en aurait besoin. Il voulait qu’il sache que l’inverse était vrai également. « Je serai toujours là pour toi, moi aussi. » Il hésita une seconde, puis il se pencha vers Aldous pour le serrer dans ses bras, qu’il le veuille ou non. Il fut plus presque troublé par cette étreinte que par toute la conversation, alors que c’était pourtant lui qui en était à l’origine. Il en avait besoin, de cette étreinte. Aldous était ce qui se rapprochait le plus d’une figure paternelle à ses yeux, et pendant quelques secondes, il se demandait quelle aurait été sa vie s’il avait eu cet homme pour le protéger depuis son enfance. Et peut-être que leurs deux vies auraient été différentes. Peut-être que rien ne leur serait arrivé.
Mumblemumps ϟ Tous droits réservés.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Consumed by the shadows
Creep [Aldous & Maddox] Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
Creep [Aldous & Maddox]
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Just Can't Get Enough [Aldous & Katarina]
» A cry in the night [Aldous]
» Aldous Balthazar Koch ~
» There you are, sweet nightmare [Aldous]
» forgotten faces (ft. Aldous)

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Mumblemumps :: Gobstones :: obliviate :: SAISON 1-
Sauter vers: