Lumos


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Version 7
La version sept est enfin arrivée ! Centrée sur l'épidémie, les problèmes politiques,
de nouveaux clans se forment, venez voir de quoi il en retourne.
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L'épidémie dévoilée !
Le Ministre parle de l'épidémie en conférence de presse,
les Médicomages sortent leur premier rapport, les premières conclusions sur l'épidémie !
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Nous manquons d'Aurors à Poudlard et à Pré-au-Lard, de Professeurs et d'habitants de Pré-au-Lard
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There you are, sweet nightmare [Aldous]

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There you are, sweet nightmare
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RÉPARTITION, de tous ces nouveaux étudiants, des premières années aux étrangers des autres écoles, dont on cachait pourtant encore la présence. Évidemment, les premières années de Poudlard furent les premiers à passer sous cet étrange bout de tissu portant le nom de Choixpeau Magique. Bien qu’elle ait lu, comme tout un chacun, l’Histoire de Poudlard, il fut fascinant, tout du moins pour elle, de voir avec quelle intensité le miteux exerçait son rôle, répartissant chaque nouvelle tête selon des critères que certainement lui seul pouvait voir. Ainsi, et en réponse à ses choix, des exclamations puis des applaudissements en provenance de la table des maisons respectives se firent entendre, tandis qu’elle-même, tout comme les autres membres du personnel, applaudissaient avec modération ou sur le bout des doigts. Quand enfin les premières années furent toutes attablées, la sous-directrice de l’école qui avait reposé le choixpeau sur le tabouret, s’exclama d’une voix forte et claire, instaurant un nouveau silence dans la salle. Il eut été d’usage que le directeur annonce la suite des évènements, hélas, il s’était avéré qu’il ne ferait pas même la plus brève des apparitions. À quoi donc pouvait-on s’attendre de la part d’un homme vivant dans l’ombre ? Pour autant, cela ne sembla nullement tracasser la sorcière blonde aux yeux verts, dont les prunelles s’étaient déjà tournées vers les portes par lesquelles étaient passés les fiers étudiants de Durmstrang.  Elle reconnaissait bien là le côté austère avec lequel elle avait grandi, tandis qu’aucun étudiant ne songeait à regarder ailleurs que devant soi. Comme il en est d’usage chaque fois que l’institut était convié, il fut fait étalage de la magie russe, brutale et brûlante. Et si certains professeurs eurent l’audace de pousser quelques exclamations, Aëlys, elle, n’esquissa pas même ne serait-ce qu’un applaudissement pour l’effort, préférant attraper son verre d’eau pour en avaler une gorgée. Comme précédemment, chaque étudiant fut réparti dans sa nouvelle maison, et un instant fugace, la Legibovna s’interrogea : quelle aurait été sa maison d’accueil si elle s’était retrouvée à Poudlard plutôt qu’à Durmstrang ? Serpentard répondait assurément à tous les critères de la famille Legibov, cependant, elle-même s’était toujours vue plus érudite que n’importe quel autre membre de sa fratrie. Serdaigle peut-être ? Elle n’eut pas plus de temps pour pousser plus loin sa réflexion, que déjà Beauxbâtons faisait son entrée, dans la grâce innée des français. Et encore une fois, ce même manège, la lassant de toujours répéter cette politesse incessante. Puis il n’y eut plus d’élèves à répartir. Chacun avait trouvé sa nouvelle maison, commençant déjà à faire connaissance avec les nouveaux camarades, quand une nouvelle fois, la sous-directrice fit valoir le silence, présentant les nouvelles règles, mais aussi le nouveau corps enseignant. Comme ses prédécesseurs, la russe se leva de son siège, n’esquissant qu’un simple sourire poli que son doux visage laissait transparaitre comme rêveur. Elle ne mit guère plus de temps à se rasseoir, alors qu’enfin, le banquet était annoncé. Ne mourrait-elle de faim depuis une vingtaine de minutes déjà ?

Les plats présentés semblaient riches et copieux, et le choix… Par Baba Yaga, il y en avait pour tous les goûts. Elle ne mit pas longtemps à se servir, tout comme ses collègues, s’appliquant à goûter un peu de tout, en petites quantités. Poliment, elle refusa le vin que l’on souhaitait lui servir, et bientôt, elle engagea la conversation avec la personne assise à sa droite, puisque la place à sa gauche était déserte. Il n’y avait pourtant pas cinq minutes que le banquet avait commencé qu’un étrange personnage vint se présenter à eux, la chevelure ébouriffée de boucles, délivrant son message dans un souffle et un ennui manifeste : devait-il faire entrer l’auror qui attendait à l’extérieur de la grande salle ? Oui, bien entendu, la réponse était pourtant évidente. La russe se proposa d’aller le chercher, au moins, cela lui permettrait de se dégourdir à minima les jambes, lassée d’être assise depuis trop longtemps. Bien entendu, son passage à travers les tables de deux maisons ne fut pas aussi discret qu’elle l’aurait sans doute voulu, ses talons cliquetant contre la pierre tandis qu’elle avançait d’un pas résolu en direction de la sortie. Encore jeune, elle possédait pour elle un sens du style et de la mode assurément impeccable, un tailleur noir pour un chemisier blanc qui mettait en valeur les courbes que le temps n’avait pas encore travaillé. Seule une courte pélerine masquait ses épaules et certaines autres courbes. Bien entendu, le reste n’était pas moins accrocheur, son visage fin à peine maquillé, de sorte à paraître la plus naturelle possible, tandis que sa chevelure d’un blond de blés était savamment coiffé en un chignon sophistiqué. Pour une première impression, elle faisait aussi professionnelle que possible, parfaitement consciente que son jeune âge ne lui permettrait pas de gagner plus de respect sans qu’elle ne fasse ses preuves. Un défaut accentué par son air rêveur tirant sur l’absence qu’elle possédait depuis son enfance. Bientôt, elle disparut derrière les portes, laissant les jeunes étudiants jaser comme bon leur semblerait, alors qu’elle s’avançait vers cette silhouette dans les pénombres. « Vous avez de la chance, monsieur Koch. Le banquet vient seulement de commencer. » susurra t’elle d’une voix douce, portant le charme d’une plaisanterie, le tout accentué de son léger accent russe, dont elle n’avait jamais eu l’envie de se débarrasser. Marquant la fin de la distance, le sourire qu’elle portait quelques secondes plus tôt s’évanouit brusquement, l’organe battant cessant son propre manège. Les prunelles portées sur le visage défiguré de l’homme se figèrent, tandis que des points blancs masquaient sa vue. Elle eut l’impression qu’on venait de lui frapper dans l’estomac. Avait-elle envie de vomir ou de fuir ? Elle était incapable de choisir entre ces deux propositions, le souffle court, le talon marquant un pas en arrière. Bientôt, ses phalanges trouvèrent ses lèvres rouges, cachant le sanglot coincé dans sa gorge.

Ce n’était pas tant l’apparence de l’homme qui effrayait la russe. Des hommes défigurés, elle en avait vu plus d’un sans jamais frémir. Mais en cet instant, elle ne voyait pas un homme, bel et bien un monstre qui l’avait attaqué, deux années plus tôt. Un monstre dont elle ne pourrait jamais oublier le visage, et qui avait fouillé ses chairs au plus profond d’une intimité. Non, elle ne pourrait jamais se séparer du souvenir de sa peau contre la sienne, de ses grondements tandis qu’elle suppliait et pleurait. Cet homme-là avait gâché quelque chose, lui avait volé sa dignité. Et pourtant, il ne semblait pas même savoir qui elle était. Se plaquant contre le mur le plus proche, elle chercha l’appui nécessaire pour reprendre contenance, empêcher ses jambes de flageoler. Ses mains tremblaient, elle compta jusqu’à dix, peut-être un peu plus, pour retrouver la contenance nécessaire pour faire face à l’homme qui l’effrayait au même titre que son père et ses frères. Pourtant, il lui faudrait faire face à cette peur permanente, fermant son esprit comme elle avait toujours sut le faire, reportant ses prunelles émeraudes sur l’Auror. « Vous êtes en retard. »

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Aldous B. Koch & C. Aëlys Legibovna

ϟ 1er Septembre 1999 - Hall d'Entrée  
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J'marche. J'ai mal aux os. Aux nerfs. Comme si tout mon corps protestait d'jà d'ce foutu bordel à venir. J'ai mal au fond des tripes, à la racine d'chaque cheveu, d'chaque poil. Tout l'long d'cette putain d'cicatrice sur ma gueule balafrée, qui s'prolonge sur la nuque et le haut d'l'épaule. Dans toutes les putains d'cicatrices d'lanières de fouet qui lacèrent mon dos. Mon corps entier ressemble à rien d'autres qu'à une boule d'douleurs qui m'grignotent l'cerveau. J'tire sur ma clope, comme si la fumée brûlante qui m'crame la gorge était l'seul truc qui m'gardait conscient. Ca fait plusieurs fois qu'j'entends des coups à ma porte. Des bruissements d'air dans l'couloir, des bourrasques de vent. J'suis arrivé la veille aux Trois Balais. J'ai pris une piaule pour pas avoir à m'coltiner la route. P'is j'me suis mis une caisse. Tout seul au fond d'ma chambre. Juste à boire jusqu'à m'en fracasser l'crâne et à fumer tant qui m'restait du souffle. J'ai du tombé ivre mort, j'me souviens pas quand. J'ai juste mal. Mal partout. J'ai rien entendu après ça. J'ai dormi dans un coma d'cauchemar. Toujours les mêmes. Qui m'laissent avec l'goût amer du sang dans la bouche et d'la bile dans l'bide. Et la peur au ventre. La peur d'me réveiller et que tout r'commence. La peur d'avoir cru être libéré alors qu'la réalité est encore cette putain d'cellule glaciale. La peur d'avoir froid et d'avoir mal encore. De pouvoir hurler sans qu'personne m'entende, d'pouvoir me taire sans qu'personne s'inquiète autrement qu'en m'fracassant les côtes pour s'assurer qu'j'suis pas encore mort. C'pour ça qu'j'ouvre pas les yeux tout d'suite. Pour ça qu'j'attrape à tâtons mon paquet d'clope. Parce qu'j'comprends quand j'le trouve, qu'j'y suis plus. Que tout est fini. Ouais, qu'tout est fini.

Il finit par s'extirper du canapé défoncé de la chambre de l'auberge. Le mobilier est misérable, encore plus triste que tout est dans un désordre innommable. Il n'en gardait aucun souvenir mais il avait du décharger toute la violence dans ses tripes sur les meubles au bois fendu et au verre brisé. Il marche nu pied, une paume sur le front qui palpite à l'anarchie, son myocarde comprimé par la nausée et l'angoisse sourde qui le ceignait toujours au réveil. Il cherche vaguement ses vêtements, qu'il regroupe dans un petit tas avant de les renifler en fronçant le nez. Rien de présentable. Non pas qu'il y accorde une quelconque importance. Il fait abstraction de l'odeur de sueur musquée et de résine qui lui imprègne le tissu et les balance sur le lit. Il arrive à pas approximatifs jusqu'à la douche où il se laisse glisser, le dos le long du carrelage glacé qui apaise la brûlure incandescente des morsures de cuir qui lui déchire la chair. Les cicatrices depuis longtemps refermées, continuaient à le faire souffrir d'une incommensurable et ambivalente douleur qui le ramenait sans cesse aux atrocités qu'il cherchait à fuir. Il fait couler l'eau brûlante sur ses cheveux longs qui dissimulent un moment la balafre qui dévore la moitié de son visage. Sa barbe blonde d'où goutte les relents de sa soirée de beuverie. Il ne supporte plus le froid, et la douche glacée qui lui remettrait les idées en place n'était qu'un jet bouillant qui annihilait un moment les tourments de sa chair et réveillait mollement ses sens.

J'me souviens d'rien. Ni d'c'que j'ai fais, ni d'pourquoi j'l'ai fais. Comme bien des fois. Trop d'fois surement. C'est pour ça qu'j'échoue dans c'trou au lieu d'aller faire mon job. Pour ça qu'on m'attend dans c'putain d'château d'mes deux pour faire l'pion au lieu d'me laisser r'trouver les fils de chiens qui m'ont fait ça. J'en ai eu qu'une. La salope qui m'a fait enfermé. La garce qu'a roulé du cul pour m'distraire l'temps qu'ces copains m'tombent sur l'dos et m'capture. La putain qui r'gardait, planquer dans son coin, sous son masque en argent de merde. Qui s'délectait surement des bouts d'peau qu'on arrachait d'mon dos, du pauvre type à poil qu'on laissait dormir dans sa merde et sa pisse, qu'on maintenait simplement assez vivant pour l'entendre crever d'douleur et agoniser un peu plus tous les jours. Mes mains s'mettent à trembler rien qu'à penser à elle. J'sais même pas à quoi elle ressemble. Quand j'l'ai r'trouvé, j'ai même pas voulu voir sa gueule. Non. J'lui ai laissé son putain d'masque qu'elle était si fière d'porter pour s'planquer pendant qu'on m'dépeçait d'vant ses yeux. Et j'lui ai montré. J'lui ai montré comment on s'sent, quand on a plus rien. Quand on est plus qu'une bête apeurée, paralysée par la lumière, le froid et la souffrance. Quand on peut plus rien faire, plus bouger, plus s'défendre, simplement gueuler, gémir, chialer pour qu'ça s'arrête. P't'être qu'j'suis d'venu un monstre. Mais c'que j'suis aujourd'hui, c'est à cause d'elle. C'est seulement d'sa putain d'faute. Sa faute.

Le déni est plus facile, plus logique aussi, que le regret. Moins douloureux. Il refuse de regretter quoi que ce soit. Même ses actes les plus abjectes. Même ce qui faisait de lui un monstre au même titre que ceux qui l'ont enlevé. Mais il n'y a qu'une seule loi à ses yeux, un seul serment. Oeil pour oeil. Il ne vivait que pour ça, ne respirait jour après jour quand dans le but de retrouver l'instigateur de tout. La salope n'était que le hors d'oeuvre du festin, la mise en bouche avant qu'il ne dévore sa vendetta à pleines dents. Il coupe finalement l'eau dès qu'il la sent se refroidir, ne supportant plus le contact du froid sur sa peau nue. Il sort dégoulinant, s'ébroue en inondant passablement le parquet flottant et récupère son tas de vêtement qu'il enfile sans autre cérémonie. Un vieux jean troué au genou, un débardeur gris et une chemise de flanelle à carreaux qu'il laisse ouverte. Par dessus, il chausse des bottes en cuir et un manteau en peau de dragon, immense, touchant presque terre, pourvu de nombreuses poches. Il n'a pas lâché sa baguette et c'est le seul détail qu'il prend soin d'essuyer convenablement avec un pan de couverture. Une fois sèche, il la glisse entre la peau de son ventre et la ceinture de son pantalon avant de regrouper sommairement ses affaires. Il descend finalement au bar, règle la nuit et demande à ce qu'on fasse porter ses affaires au château dès que possible en laissant un conséquent pourboire dans ce but. Il avise l'heure. Il était en retard. Très en retard.

J'me presse pas. Parce qu'j'ai toujours mal partout. Et qu'j'suis déjà en retard. Un peu plus, un peu moins, qu'est c'que j'en ai à branler au fond ? J'ai pas envie d'être là bas, j'vais pas en plus y mettre d'la bonne volonté. Y a qu'dans la violence qu'j'ai du zèle. J'arrive au château après avoir déambulé dans l'parc. Des vieux souv'nirs d'école. Rien qui m'donne plus envie d'continuer à m'rapprocher de l'énorme porte en chêne. Toutes les fibres d'mon corps m'poussent à faire d'mi tour et m'casser d'là. Sauf un truc. Un p'tit détail dans ma conscience qui reste là, comme un putain d'pense-bête. Si j'me barre, si j'déserte les Aurors, j'deviendrais seulement un criminel qui finira à Azkaban. A pourrir dans l'froid et l'désespoir. L'désespoir j'y suis déjà, mais l'froid j'le supporterais jamais. Plus jamais. Pour ça qu'j'serre les dents qu'j'arrive d'vant la porte. J'tambourine après. Dans ma poche, ma main est crispée autour d'ma baguette, ma mâchoire contractée qui rend ma balafre saillante. J'dois avoir ma gueule d'tueur, comme disent les autres au bureau. Tant pis. L'gugus qui m'ouvre a pas l'air d'savoir quoi faire d'moi. J'lui dis qui j'suis et qu'on m'attend, mais il préfère aller d'mander. J'attends. J'déteste attendre. Ca risque pas d'améliorer mon humeur de merde.

Il lui semble que le temps avant qu'on arrive à nouveau à sa rencontre, au milieu du hall d'entrée, est terriblement long. Sa perception du temps qui passe a été altéré par ses mois de captivité, et bien que cela fasse quasiment deux ans à présent, il n'avait pas encore retrouvé toutes ses facultés à ce propos. Et à bien d'autres, notamment la mémoire qui lui faisait souvent défaut en mettant la pagaille dans ses souvenirs. Il fumait encore quand la silhouette fine et galbée dans un tailleur stricte, d'une blonde aux traits slaves, arrive à sa rencontre. Elle porte des escarpins qui claquent sur le marbre à chaque pas, bruit que l'Auror ne supporte pas. Il sent les muscles de son visage se tendre encore davantage quand elle arrive à sa hauteur. Il ne lui fait pas complètement face, la fumée blanchâtre qui l'enveloppe plus épaisse que du tabac normal, et il la regarde en coin. Des traits qui se veulent sévères avec un chignon impeccable et la tenue d'une bibliothécaire de film pornographique, mais une jeunesse et un regard vert rêveur qui la décrédibilise un peu. Il ricane presque en la voyant s'adresser à lui avec le charme roucoulant des accents de l'est. Sa façon de prononcer son nom à la germanique lui fait d'ailleurs hausser un sourcil, ayant peu l'habitude qu'on l'appelle ainsi. Alors qu'elle pose sur lui un sourire plutôt délicieux, la brume se dissipe et il pivote complètement dans sa direction en venant aussi à sa rencontre, la clope au coin des lèvres.

J'sais pas c'qu'elle fout, la bombasse russe. J'allais lui tendre la main quand elle a r'culé brusquement en s'plaquant la main sur la bouche. Comme si elle v'nait d'croiser l'Diable lui-même. Y a un r'flet terrorisé dans son r'gard. J'devine son coeur qui rate un battement, qui s'emballe après comme s'il allait jaillir d'sa poitrine. Son beau rouge carmin déborde d'ses lèvres dans un hurlement muet. Et son putain d'talon qui claque encore quand elle s'tend en arrière. J'passe ma paume dans ma barbe, vieille manie, j'lisse les poils encore humides d'la douche avant d'glisser l'bout d'mes doigts sur ma cicatrice. J'pige alors. J'aurais presque éclater d'rire si j'trouvais pas ça si pathétique. Elle avait jamais vu d'balafrés, la Ruskova ? J'sais bien qu'c'est pas l'truc l'plus bandant du monde, mais y a franchement pire. Surtout quand on vient d'un pays où y a autant d'consanguin qu'par chez elle. J'grogne un peu. Elle r'cule tellement qu'elle s'prend l'mur derrière elle. J'fais un pas, deux pas. J'm'approche d'elle comme pour la jauger, la r'nifler, la fixer d'plus près. C'est quoi son problème sérieux ? Son r'gard est fuyant, il est perdu dans l'vague, j'sais foutrement pas à quoi elle pense qui la terrorise comme ça. Il lui faut un moment pour r'venir à la réalité, un moment avant qu'elle ose croiser mon r'gard à nouveau. J'fouille ses pupilles vertes en marmonnant. Son esprit est foutrement cadenassé. Pas moyen d'passer ses défenses. Elle cache un truc et elle le cache bien. J'grogne encore.

"C'est quoi ton problème, Ruskova ? T'as jamais vu un mutilé d'guerre ? C'est pas joli mais faut pas pousser hein. J'vais pas t'bouffer si tu t'approches ..."

Il arrive à sa hauteur et la pousse un peu dans ses retranchements, s'approchant d'elle outrageusement pour lui coller sa cicatrice sous le nez. Il respire fort, lui soufflant son haleine de tabac et d'herbes indiennes psychotropes au visage. Le poison qu'il crache est brûlant, enveloppant la blonde de l'inquiétante odeur des plantes mêlée aux relents d'alcool et de musc piquant qui émanait de l'Auror. Ses cheveux blonds encore humides tombant de part et d'autres de son visage, il les repousse en arrière d'un geste négligé de la main avant de la poser sur le mur, en face de la russe, à hauteur de sa tête. Il se méfie toujours des gens secrets aux réactions inhabituelles. C'est son job de desceller l'anormal, le suspect, le dangereux. En sachant pertinemment qu'à cet instant, il était le plus dangereux des deux. Il grogne à nouveau et reniflant ostensiblement la jeune femme avant de retirer son bras, de faire volt-face pour s'éloigner de quelques pas, et tirer à nouveau sur sa cigarette. La fumée blanche l'entoure un moment avant de se dissiper. D'un signe de tête, il désigne la Grande Salle. Le brouhaha qui en sort lui semble bien mesuré, comme un bruit de fond à peine perceptible derrière les battements frénétiques du myocarde de sa collègue et du claquement irrépressible de ses talons sur le marbre. Encore des lésions de son enfermement, les bruits lointains et diffus prenaient toute la place dans ses sens, au profit des plus manifestes et audibles. Il se racle la gorge.

"J'sais bien qu'j'suis en r'tard. Mais j'ai pas pu être là avant. J'avais ... des choses à faire."

Sa voix se fait volontairement inquiétante et carnassière lorsqu'il se retourne à nouveau pour chercher les prunelles émeraudes de la russe.
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La poupée russe a perdu son teint frais, il ne semble plus que cendres froides. Seul persiste ce rouge qui refuse de déserter ses lèvres entrouvertes. Ses prunelles habituellement vives s’éteignent, et le cauchemar lui revient en pleine face, s’engouffre dans chaque pensée, petit film à la musique teintée d’horreur. Elle n’a rien oublié de cette nuit, du silence pesant alors qu’elle marchait – de mauvaise grâce – avec le compagnon bien plus zélé qu’elle. Pas une fois elle n’avait souhaité se trouver en cette déshonorable compagnie. Pas une fois elle n’avait fait le vœu de se trouver ailleurs. Elle se remémorait parfaitement ses pensées cette nuit-là : elle était en train de lire un roman anglais passionnant lorsqu’une voix lui avait ordonné de se vêtir pour sortir, pour une mission de reconnaissance. Elle avait laissé le livre à contrecœur, s’était habillée comme si cette tenue n’avait rien d’autre pour symbolique que celle du condamné. C’était à peine si elle avait adressé un mot au véritable mangemort du duo formé. Rosier. Rosier qui n’avait rien vu venir lorsque la mort l’avait trouvé et frappé du bout de sa faux. Elle se souvenait du choc éprouvé, bien entendu, mais aussi d’avoir levé sa propre baguette pour défendre sa vie. Elle n’était pas mauvaise en combat, et pourtant, elle n’avait pas même eu le temps de se protéger qu’il avait fondu sur elle. Lorsqu’il avait déserté son corps, lorsqu’il l’avait abandonné… Elle pensait ne jamais plus le revoir ailleurs que dans ses propres cauchemars. Et pourtant, le voilà. En chair et en os, devant elle, cigarette en coin de lèvres. Le regard brillant, tandis que le sien s’éteint. Aëlys perd de sa prestance, se sent comme une enfant face au croquemitaine. Et elle sait de quoi il en retourne. Vingt-sept années à vivre sous le joug de la peur. Cela ne s’arrêtera t’il donc jamais ? A t’elle échangé un enfer contre un autre ? L’envie de hurler lui prend à la gorge tandis que son monstre s’approche, rétrécit la distance qu’elle a instaurée volontairement. Il lui parle, mais aucun mot n’arrive à franchir la terreur qu’il lui inspire, sourde, un bourdonnement envahissant son ouïe. Et pour la première fois, elle peut voir les prunelles de son bourreau, l’acier de son regard. Il la transperce, cherche à déchirer son âme. Il sonde, à la recherche de réponses qu’elle ne peut lui donner, que son esprit bien protégé refuse de lui offrir sur un plateau d’argent. Il a eu le corps et la pureté, il n’obtiendra rien de plus ce soir, ni même un autre.

Elle meure à petit feu sous son être qui s’est rapproché dangereusement, étouffe sous son haleine chargée. Et pourtant, la russe n’ose pas même esquisser un geste de repli, de fuite. Prise au piège d’un souvenir plus que vivant, Un instant, elle a songé à tirer sa baguette pour se défendre, ou se venger, elle ne sait que choisir entre ces deux options, mais jure pour elle-même alors qu’elle comprend que sa baguette n’est pas à portée de main, qu’il lui faudrait frôler le démon pour l’attraper. Cela, elle ne le peut, persuadée de se brûler violemment à son contact. Elle voudrait hurler sa frustration, sa colère, sa peur, mais pas un son ne franchit ses lèvres désormais closes. Les tremblements sont le seul langage de son corps, et qu’elle cherche à réprimer. Elle en a déjà trop montré. Le courage qu’elle cherche est tapi là, quelque part, elle y a déjà fait appel lorsqu’il a fallut se relever, cacher cet acte ignoble à ses frères. Il faut qu’elle agisse de même, tout au long de l’année, et plus encore maintenant. Et pourtant, elle ferme ostensiblement les yeux, serre les paumes jusqu’à sentir ses ongles s’enfoncer dans la chair, la meurtrir, lorsqu’il se rapproche de nouveau pour… la renifler. Un animal. Voilà ce qu’il est. On ne saurait le qualifier autrement. Enfin, il s’éloigne, et avec lui, l’odeur immonde. Un comble lorsque l’on sait que la nécromancienne se joue de la putréfaction de ses esclaves. Elle rouvre enfin les prunelles, inspire profondément, compte de nouveau jusqu’à dix, se persuade mentalement qu’elle peut faire face à ce cauchemar, ce monstre. Celui-là même qui par son acte dénué d’humanité, lui a pourtant fait cadeau d’un bonheur qu’elle n’espérait jamais un jour entrevoir. Voilà, c’est là. La pensée heureuse à laquelle il faut qu’elle se raccroche contre cet épouvantard humain. Et maintenant qu’elle a celui-là sous les yeux, elle reconnaît parfaitement la forme des yeux de sa chair et son sang, cette bouche. Ces lèvres qui l’embrassaient encore hier soir avant de pouvoir se plonger dans les bras de Morphée. Il est devant elle le père illégitime qu’elle meure d’envie d’assassiner d’un regard. Et pourtant, il continue de la terroriser, sans doute pour toujours.

Nouvelle inspiration, jusqu’à ce que l’odeur de cigarette ne lui parvienne, lui arrache un nouveau frisson de dégoût. Enfin, elle attrape sa baguette, et d’un tour de main, sans jamais formuler quoi que ce soit, elle fait disparaître la putain au bas blanc et au parfum musqué. « Vous êtes dans une école Monsieur Koch. On ne fume pas, et on surveille son langage devant les étudiants. » Hélas, son ton n’est pas plus assuré que précédemment, la peur toujours au ventre, la main tenant fermement la baguette. Elle souhaiterait ne plus trembler, mais comment ne pas y parvenir face au fantôme d’un passé plus effrayant que jamais ?
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Aldous B. Koch & C. Aëlys Legibovna

ϟ 1er Septembre 1999 - Hall d'Entrée  

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Elle tremble, Ruskova. D'tout son petit corps qu'a l'air subitement tout faible. Une brindille qu'un souffle d'vent peut emporter. Loin. Très loin. Là où sont parties ses pensées quand elle a farouchement fermé les paupières. Faut croire qu'les slaves sont plus c'qu'ils étaient. J'tire sur ma clope, savourant la fumée sur ma langue pâteuse où y a encore toute l'amertume d'ma nuit. J'me sens englué dans l'marasme d'mon sang qui tape à mes tempes et d'jà, la colère r'vient. C'est sa faute, putain, sa faute. Avec ses foutus talons à la con. On dirait des putains d'claquettes aux talons en fer blanc. Clac clac clac. La voila qui s'réveille on dirait. Elle a r'trouvé une stature, elle s'est r'dressée. Tu parles d'un exemple pour les gosses ... Et c'était ça, les nouveaux prof d'Poudlard ? C'te ridicule sorcière russe qui s'pâme d'frousse d'vant un Auror un peu amoché par une armadas d'sadiques ? T'm'étonnes qu'ils ont appelé du renfort pour la sécurité ... J'ai un sourire goguenard, un rictus méchant quand sa voix à l'accent russe s'élève encore dans les airs. J'me retourne à peine, aspirant furieusement la fumée toxique entre mes lippes avant d'me rendre compte qu'elle pointe sa baguette sur moi. Mauvais plan, Poupée. Très mauvais plan.

En même temps qu'elle a sorti sa baguette, il a dégainé la sienne. Si elle a déjà lancé un informulé pour faire disparaître sa tige de tabac, Aldous frémit d'une fureur telle qu'en deux enjambées immenses, il est à nouveau à sa hauteur. Il ne se laissera pas ainsi humilier par une mal baisée au chignon d'mémère, tout juste bonne à trembler comme une pauvre feuille à l'aube de l'ère nivéal. Sa propre baguette est directement pointée sur sa gorge, tout son corps plaqué contre elle pour l'acculer contre le mur qu'elle n'avait pas suffisamment quitter dans sa vaine tentative pour le déstabiliser. Il n'était pas d'humeur. Ni à supporter l'insolente provocation de la russe, ni de se faire arracher un échantillon des précieuses herbes de son père pour une foutue histoire de règlement. Les règles, c'était pour les faibles et les lâches. Ceux qui ne savaient que se dissimuler derrière la loi pour reprendre une contenance. Exactement comme la poupée russe et son regard amarante qui lançait des éclairs. Les prunelles aciers de l'Auror fouillent à nouveau ses rétines mais rien ne filtre. La bougresse ferme sacrément bien son esprit. Tant pis. Il trouverait un autre moyen de découvrir ce qu'elle cachait. Il est pas du genre à abandonner, Aldous. Il a la rancune tenace, et ce fichu caractère borné qui le rendait proprement insupportable.

"J'm'en bats les couilles des gosses, des règlements et d'tout l'reste."

J'lui enfonce ma baguette dans la gorge, à cette garce, j'sens sa carotide qui pulse contre l'manche en bois et son coeur qui s'fissure dans sa poitrine. J'sens ses seins blancs et fermes contre mon torse, et l'odeur d'sa peau. Fraîche et douceâtre à la fois, presque capiteux, avec la pointe d'sueur féminine dissimulée derrière les parfums, mais qui trompe personne. J'peux presque imaginer la goutte qui coule entre ses seins, l'long d'son dos. J'commence à avoir l'air méchant. La gueule du tueur. C'est la bête au fond d'mes tripes qui s'réveille. Elle s'est t'nue tranquille jusque là. Parc'qu'la nuit à tout casser, à tout détruire l'avait calmé. Mais elle reste jamais calme très longtemps. Non, elle cherche toujours. Le moment où sortir d'mes tripes pour m'prendre à la gorge et m'faire suffoquer. Pour s'insinuer dans mon crâne et m'faire perdre les pédales. J'sens mon autre poing qui s'serre dans ma poche, les jointures qui blanchissent, les articulations qui crissent. J'la sens qui bouillonne, la bête, qui f'rait tout pour lui briser sa p'tite gueule en porcelaine, à la Ruskova. A lui faire couler son beau rouge à lèvre en lui explosant la mâchoire. Elle est avide, la bête, de sang et d'os qui éclatent, de la terreur qui naît dans son r'gard quand elle comprend qu'j'deviens dang'reux. D'la peur, sourde, puissante, qui fait perdre ses r'pères, qui désoriente et colle l'vertige. Faut pas la réveiller, la haine, celle qui reste toujours à l'affût, celle qu'écoute tout, qui ressent tout, et qui supporte rien. Faut la laisser dormir, la haine.

Dans un élan de fureur, plus pour décharger la colère qui commence à monter en lui avec l'insidieuse et épouvantable aliénation d'un rampant toxique, Aldous frappe de toutes ses forces dans le mur, juste au dessus du visage de la jeune femme. Il sent la douleur se répandre dans sa paume comme une vague de lave en fusion alors que le craquement sinistre de ses phalanges contre la pierre témoigne des os brisés. Pourtant, il ne desserre pas sa poigne. Les muscles de ses mâchoires sont plus tendus que jamais, ses tempes palpitent alors qu'une veine bleutée apparaît saillante sur son front. Elle s'est rendormie, la bête, apaisée par la violence et la douleur, la haine. Le sang coule entre ses doigts mais il garde le poing serré et écrasé dans le mur. Le goutte à goutte du nectar vermillon qui s'échappe de l'égratignure et tombe mollement au sol le berce un moment, comme le tic-tac incessant et immuable du temps qui défile. Sa respiration au souffle rance se cale sur cette horloge sanglante qui égraine les secondes à sa propre cadence. Lentement, il rengaine sa baguette, laissant sur la gorge d'albâtre de la russe, l'empreinte rouge de sa pointe. Il renifle encore, cherchant les relents de terreur qui termineront de calmer le courroux de la bête, la touche âcre de l'angoisse qui s'échappe par tous les pores de sa peau. Il ne sourit plus.

"J'te conseille pas d'refaire ça un jour, Ruskova. J't'assure qu'la prochaine fois, c'est ta précieuse petite gueule d'amour qu'j'fracasse."

Dans un mouvement rageur, il fait volte face, laissant une mare de sang brun au pied du mur et le corps de la frêle professeur. Il ne ressent plus la pression brûlante de sa poitrine qu'il cherchait à étouffer de la puissance de son torse, ni le frémissement de chaque membre qui tremblait. Dans un informulé, il soigne sa blessure avant de ranger sa baguette à nouveau. Et puis il fourrage dans sa poche, extirpe une nouvelle cigarette qu'il coince dans sa bouche et allume d'un geste douloureux de son poignet meurtri. Il poste un regard de défi sur la russe, un regard qui veut dire "vas-y, recommence, si tu l'oses !"
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Elle n’a pas même le temps de se dégager de la fureur qu’elle a vu naître sur ses traits défigurés, pas le temps de s’éloigner de ce mur qui constitue le premier pan de sa prison. Elle retient un glapissement qui voudrait fuir ses lèvres tandis qu’il s’approche dangereusement, viole l’espace intime nécessaire entre deux personnes inconnues, se plaque contre elle, rappelle le cauchemar qu’elle tente d’oublier depuis deux ans maintenant. Elle n’a aucun mal à associer son souvenir à cette nouvelle scène, reconnaît parfaitement la silhouette qu’elle déteste. Voilà où sa témérité la mené : à revivre sa honte sous un nouveau jour. Était-ce réellement nécessaire petite poupée ébréchée ? Chaque fibre de son corps hurle sa terreur, le sang se fige. Et pourtant, il y a toujours cette dose de courage, ou le réflexe de défense, qui a réussi à pointer sa propre baguette sur son cœur ; si tant est qu’il en possède un ; tandis qu’elle sent la baguette de l’ennemi sur sa carotide. Elle respire à petites doses et affronte la peur comme jamais ne l’a encore fait. Il y a trop longtemps qu’elle en connaît la saveur, qu’elle l’a fait rouler sur sa langue, qu’elle se laisse caresser jusqu’à ne plus craindre la main. Certes, elle est terrorisée, ce serait mentir que d’en affirmer le contraire, mais elle sait aussi qu’elle doit se battre contre lui, contre ce monstre. Affronter le croquemitaine, affronter cette part de ténèbres pour s’en faire maîtresse. Ne plus ressentir de peur pour mieux avancer. Sous ses prunelles d’acier, elle sent la détermination du démon à vouloir lire son esprit, elle s’amuse à le faire rebondir contre son propre bouclier. Il pourra toujours tenter de filtrer son esprit, jamais il ne pourra y accéder : l’héritière ne le permet pas. Il jure et sa langue est aussi abjecte que ses actes. A t’elle seulement imaginé trouver mieux ? Elle darde ses prunelles dans les siennes, il y a cette peur, présente, mais aussi ce défi. Oui, elle a besoin de le défier, d’assassiner sa crainte de l’animal, parce qu’elle n’a pas pu le faire cette nuit là. Elle veut remporter cette manche, pour elle, pour se prouver qu’elle peut survivre dans ce nouvel enfer. Elle le doit. « Vous êtes dans une école, pas dans un bar à sorcières de joie ou dans l’allée des Embrumes. Montrez le respect que l’on attend de vous espèce de rustre ! » Trouve t’elle le courage de laisser filer entre ses lèvres, alors qu’elle se glisse déjà sur la pointe des pieds pour tenter d’échapper à cette baguette qui cherche à s’enfoncer dans sa chair. Elle inspire, expire bien moins, sent son cœur prêt à imploser, sait qu’il peut aussi le sentir. Il connaît ce rythme cardiaque, mais cette fois, elle refuse de supplier.

Son faciès se détourne de lui, de son visage tant haïe. De même, la russe cherche à respirer un parfum autre que le sien, trop envoûtant et tout aussi détestable. Elle serre sa baguette un peu plus fort, et tout comme il la menace de la sienne, elle appuie un peu plus la pointe contre son torse. Sa main libre regrette de ne pas avoir la petite dague dont elle se sert pour sa nécromancie pour se rallier à sa cause, aussi la paume cherche t’elle à repousser l’assaillant, pousse contre une force brute, sans atteindre le moindre succès. Et sans qu’elle ne l’ait vu venir, un éclair dans son champ de vision, qui s’abat contre le mur là où sa tête aurait put se trouver. Elle pousse une protestation de surprise et de peur, tandis que ses prunelles s’écarquillent sous la violence à laquelle elle est soumise. La gorge sèche, elle ne semble plus vouloir bouger d’un centimètre, tandis que ses phalanges qui repoussaient l’homme se sont accrochées à sa veste, maigre, très maigre secours. Le temps semble s’être arrêté, tandis que la jeune femme observe son opposant avec une mine interdite. Animal, brutale, sauvage, et de surcroit fou. Comment ne pas ressentir de peur face à lui ? C’est un combat perdu d’avance, elle le devine allègrement. La baguette qui menaçait son cou se détache enfin, et de nouveau, ses paupières se ferment sous ce geste bestial qu’il ose, encore une fois. La sentir, tandis qu’elle même retient sa respiration. Est-il lycanthrope pour éprouver ce besoin de sentir tout ce qui se trouve à sa portée ? Détestable. Elle prend le risque de respirer de nouveau, sent toujours ce corps contre elle. Il ne fait aucun doute qu’elle brûlera ces vêtements ce soir, pour l’odeur qu’ils porteront, tout comme elle s’est débarrassée de ce qu’elle portait cette nuit fatidique. Elle aurait brûlé sa propre peau si elle n’y tenait pas tant. Et ce soir, elle sent de nouveau la souillure l’envahir, qu’elle cherchera à effacer coûte que coûte, quitte à se râper la peau, quitte à se faire saigner. Puis des menaces, encore et toujours, qui ne diffèrent pas de l’échange qu’elle a déjà eu à une autre époque, et s’éloigne, la libère. Elle respire de nouveau, avale cet air qui lui fait défaut, avant de repousser une petite mèche blonde qui s’est évadé de ce chignon quelques minutes plus tôt parfait.

Elle le déteste de toute son âme et plus encore si cela est possible, tandis qu’elle s’éloigne de ce mur maudit. Ses talons claquent, c’est un bruit qui la rassure, c’est le signe qu’elle peut encore marcher sans trop trembler. Elle se redresse, et sa prestance revient à la charge, bien que la prunelle soit encore teintée de crainte. Bien entendu, elle n’a pas lâché sa baguette, précieux instrument de magie qu’elle vient pourtant planter au travers de son chignon, signe qu’elle n’attaquera plus par le biais de la magie. « La prochaine fois que vous me touchez, vous regretterez amèrement de l’avoir fait. Qui se soumet n’est pas toujours faible monsieur Koch. Souvenez-vous bien de ces paroles. » Il a peut-être remporté cette partie, elle peut reconnaître que la peur la paralyse encore, toujours… Mais la prochaine fois qu’il la touchera, peu importe l’endroit où ils se trouvent, elle n’hésitera pas à user de cette magie ténébreuse dont personne ne pourrait soupçonner qu’elle est maîtresse. Et avant même qu’il ait réussi à allumer cette maudite cigarette puante, elle s’est approchée, vive enfant qui attrape entre deux doigts le bâtonnet blanc pour mieux l’extirper de ces lèvres maudites. « Et cessez de faire l’enfant par les couilles de Raspoutine ! Nous sommes attendus par Baba Yaga !! » Gronde t’elle entre ses lèvres encore rouges et sa chevelure défaite. Il ne fait nul doute que sa tenue fera jaser, et pourtant, elle s’en moque, lueur de défi sur ses prunelles émeraudes alors qu’elle porte déjà la main sur l’une des poignée des portes de la grande salle, la prisonnière toujours entre les phalanges de son autre main. Défi relevé, malgré cette crainte des représailles.
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Aldous B. Koch & C. Aëlys Legibovna

ϟ 1er Septembre 1999 - Hall d'Entrée  

I'm happy to pull my veins out and braid a rope
I don't need hope to know that you'd die slow
Slave never dreams to be free
Slave only dreams to be King

Rustre. Joli façon d'dire connard dans la bouche rouge d'la Ruskova. Ca m'ferait presque marrer si j'étais pas aussi furieux. Derrière la bête qu'éclate, derrière la haine qui s'réveille, y a l'mec impressionné qui trouve qu'cette poupée a finalement une belle paire de couilles. J'sais à quoi j'ressemble, quand j'pète un câble, j'sais d'quoi j'ai l'air. C'est pour ça qu'j'ai fracassé tous les miroirs, toutes les vitres, tout c'qui m'renvoie mon reflet déformé. Parc'qu'j'supporte pas d'me voir comme ça. J'sais pas si c'est d'la honte, d'la culpabilité, ou simplement du dégoût d'voir c'que j'suis d'venu, c'que ces immondes bâtards ont fait d'moi. J'm'en fous. J'sais juste pas l'gérer. J'me laisse bouffer par ma rage comme si j'étais qu'un pauvre gosse sans défense à qui on arrache les bras, les jambes. Homme tronc coincé par ma putain d'haine, rendu immonde et lâche par ma propre faiblesse. C'est encore pire qu'tout l'reste. Pire qu'la torture qu'on m'infligeait, pire qu'les sévices et la douleur. Savoir qu'ils ont fait d'moi c'qu'ils ont voulu. Et qu'maintenant, pantin macabre aux ficelles qui m'étranglent à chaque geste, j'suis toujours soumis à c'qu'ils veulent. J'suis libre, c'est tout c'qu'a changé. J'croupis plus d'froid à poil dans un geôle glacial au milieu d'ma merde, mais j'laisse quand même des mares d'sang partout autour d'moi. D'mon sang.

Elle se débat. Elle se débat et c'est sans doute ce qui l'excite autant et lui donne envie de continuer à la provoquer. Par delà la fureur, par delà la haine qui croît et la bête qui cherche à fendre la pierre. Elle lui tient tête. Elle lui répond. Elle garde même sa baguette pointée contre son coeur. Elle se bat, oui, sa paume libre cherchant à le repousser avant de s'agripper à lui. Le coup a frappé sans prévenir, et le défi dans son regard se mue en terreur sourde. Elle se liquéfie entre ses bras, ne bouge plus contre son torse de granite qui comprime son souffle. Elle ne respire plus, asphyxiée par ses râles enragées. Mais cette paume aux ongles crispés sur sa veste, cette étreinte de la victime à son bourreau alors même qu'elle voit s'abattre la hache sur sa nuque. Instinctivement, Aldous ressent une sensation étrange. Un pressentiment inexplicable. Une impression de déjà vu. Son front où saille une veine qui n'apparaît que lorsque la bête est réveillée est tellement proche du sien, son visage déformé par la haine à un souffle de la poupée russe qui avait tourné la tête avant l'impact. Elle fuit et pourtant elle reste. Elle se débat et pourtant elle n'attaque pas. Statue de cire murée dans son silence, en apnée malgré que son myocarde pompe de toutes ses forces. Il y avait une profonde contradiction dans ses réactions, une dualité qui interpellait Aldous parce qu'il lui rappelait quelque chose. Mais quoi ? Son esprit n'était pas à même à réfléchir. Pas ce soir. Pas alors que la Ruskova le poussait dans deux retranchements si distincts, de la fièvre destructrice où il se plairait à l'étrangler de ses mains calleuses, à celle plus sensuelle où il lui arracherait ses vêtements.

Elle a l'chignon en travers et les joues rouges. Ca lui va mieux qu'sa gueule d'vieille pucelle au balais dans l'fion. Ca lui donne un côté sauvage. Animal. Un côté rebelle qui m'déplaît pas. Elle en a dans l'froc, et j'aime ça. Parc'qu'y en a pas beaucoup, qui s'rait capable d'affronter leur peur comme elle. Pas beaucoup qui s'rait capable d'me parler comme elle l'a fait. Elle range sa baguette. Elle a sans doute piger qu'j'risquais pas d'utiliser la magie. J'ai bien vu qu'elle l'faisait pas non plus. Elle était à ma merci, contre c'mur, j'aurais pu tout lui faire. Elle a juste pas bougé. Pourtant, elle avait sa putain d'baguette dans sa main, elle aurait pu m'envoyer valser. J'trouve ça bizarre mais courageux. J'suis pas un Gryffondor pour rien, l'courage, ça m'parle. Et elle en a, la poupée russe. Surtout quand elle s'remet à parler. Ses foutus talons qui claquent arrivent même pas à m're-foutre en rogne tellement c'qu'elle dit m'fait marrer. C'te fois, j'peux pas m'empêcher d'sourire. J'pose mes yeux sur elle, sur son air revêche, moins rêveur. Elle a ce p'tit côté autoritaire derrière sa mine d'coincée du cul. Elle f'rait presque convaincante, à m'menacer comme ça. J'hausse un sourcil en passant ma main dans ma barbe.

"Et tu penses pouvoir faire pire qu'ça, hun ? J'me d'mande bien comment tiens ..."

Il désigne avec un regard moqueur la cicatrice qui dévore la moitié de son visage, glisse le long de sa gorge et part mourir sur ses épaules pour rencontrer celles de son dos, dissimulées par ses vêtements. Il a un rire goguenard et gras qui meurt en reniflement alors qu'il s'apprête à tirer sur sa cigarette salvatrice avec un plaisir anticipé. Trop apparemment car elle fond finalement sur lui comme une furie pour la lui arracher de la bouche avec ses mains. Elle est sortie de sa torpeur, a brisé les chaînes de sa catatonie. Ses yeux brillent de défis quand elle le pointe de son doigt sévère, sa voix mielleuse à l'accent délicat est devenu un grondement inquiétant. Son beau self-contrôle, ses belles manières, ses principes de respect du règlement, tout vole en éclat en une phrase qui arrache un sourire sincère à l'Auror. Ainsi donc, voila le feu tapi sous la braise torve, les pupilles émeraudes brûlant d'incandescence quand elle fait brusquement volt-face, lui faisant comprendre qu'il fallait à présent cesser ce jeu malsain de provocation pour rejoindre le banquet. Il hausse les épaules, se pressant à la suite de la poupée russe. Elle pose sa paume qui tient cadenassé entre deux doigts sa précieuse tige empoisonnée sur la poignée de la porte et il imagine sans la voir puisqu'il est dans son dos, qu'elle tache de reprendre une contenance avant d'en pousser le battant.

J'me glisse dans son dos avant qu'elle ouvre la porte. J'la renifle encore un peu. J'préfère c'qu'elle sent maintenant. C'est plus brut, plus franc, moins torve et sirupeux. Plus délectable aussi. Comme l'gosse qu'elle m'accuse d'être, comme l'gamin qui joue à provoquer sa maîtresse, j'me presse encore contre elle. Juste pour la sentir s'crisper encore. Juste ressentir l'même frisson grisant. Ma paume trouve la sienne pour attraper ma clope qu'j'cale à mon oreille. Elle pourra pas y choper à moins d'me grimper d'ssus, au moins. Mais j'l'allume pas. J'la fume pas. Faut croire qu'elle a gagné, Ruskova. J'lui pince alors les fesses avant d'me pencher à son oreille.

"Tiens toi mieux Ruskova, ils vont croire qu'on vient d's'envoyer en l'air avec la gueule qu't'as et ton air débrayé !"

J'éclate de rire et dans un habile mouvement d'l'épaule, j'passe d'vant elle, j'pousse la porte, et j'déroule l'allée centrale d'la Grande Salle. J'ai un sourire fier, et j'marche comme un conquérant. Y a un silence mortel qui s'fait sur notre passage. Comme si tous les gamins s'arrêtaient d'bouffer pour nous r'garder passer. J'force l'trait en passant la main dans mes ch'veux, dans ma barbe. J'me remonte un peu les couilles en arrivant d'vant les profs. Un bref signe d'tête, on f'rait les présentations quand j's'rais d'humeur. Ou p't'être qu'Ruskova les f'ra, elle ? J'm'en tape. J'cherche des yeux une place vide. Y en reste que deux. La mienne et la sienne. Pas d'bol, à côté. J'grimpe sur l'estrade, r'tire mon manteau qu'j'pose par terre au bout d'la tablée et j'm'avachis à la dernière place. Y a d'la bouffe à profusion, et j'me rends compte à quel point j'crève la dalle. L'vin remplie ma coupe, mais comme mon vieux mentor, j'préfère fouiller dans ma poche intérieure pour sortir une flasque. Cadeau d'Fol-Oeil. Vigilance constante, Gosse comme y disait quand j'étais encore à l'école. J'trinque un peu pour lui en laissant couler dans ma gorge l'liquide sirupeux et vermillon.

Alors qu'il se sert copieusement des mets devant lui, Aldous sent la présence de la russe qui vient s'asseoir à son côté. Elle prend toutes les précautions du monde pour trouver son siège sans avoir à le toucher. Il ne croise pas tout de suite son regard, trop occupé à se goinfrer en mangeant avec les doigts un pilon de poulet rôti. Il attend d'déglutir bruyamment, d'se racler la gorge pour lui lancer à la volée.

"Bah alors ma belle, heureuse ?"

Il éclate d'un rire gras et carnassier avant de mordre à pleine dent dans une entrecôte juteuse, le sang de cuisson du bœuf coulant le long de son menton pour se perdre dans sa barbe.
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Il rétorque, elle fait silence, pose le regard émeraude sur cette cicatrice qui lui barre le visage. Elle n’a pas besoin de savoir qui lui a fait cela et pourquoi. Les réponses ne l’intéressent pas, et semblent, par déduction et logique, liées à un passé qui les lient tous deux, d’une façon certes différente. Et ce passé, la russe ne tient pas à s’en souvenir, trop frais, et bien trop ancré dans sa mémoire. Elle savait qu’elle ne se trouvait pas dans le bon camp, malgré les propos de ses frères et de leurs pairs. Jamais elle n’aurait blessé quelqu’un de son plein gré de la sorte, et encore moins torturé pour le bon plaisir des uns ou des autres. Et pourtant, elle sait qu’elle a fait des choses terribles. Elle sait la nécromancienne, qu’elle a réveillée des créatures dignes de cauchemars, que sa magie parfaitement exécutée n’a jamais servi que pour le comble de l’horreur. « De mauvaises paroles, de mauvaises pensées, de mauvaises choses », le credo de tout maitre de l’art des ténèbres. Elle en est une reine parmi tant d’autres. Elle conserve encore des vestiges et des reliques, collection personnelle jalousement conservé, activement protégée contre toute intrusion. Elle sait qu’au moins deux de ses objets pourraient détruire l’enveloppe charnelle - avec une ferveur abominable - de l’homme qui se tient devant elle, et dont elle a souhaité la mort plus d’une fois au cours de sa dépression contenue. Oui, il existe des choses qui pourraient faire bien pire, et pourtant, elle se tait, garde pour elle ce secret qu’elle range dans un recoin de son esprit, dans ce tiroir dont il s’est extirpé. Il ne veut pas savoir le mortel à la gueule d’ange abîmée, et il ne le saura pas. Et pourtant, sa langue rose brûle de le lui dire, brûle de briser le secret de sa condition, de lui rendre la monnaie de sa pièce. La ténébreuse ne rêve que d’être le fruit de ses cauchemars tout comme lui est roi des siens. Hélas, ce serait aussi se mettre en danger, elle estime qu’elle l’est déjà bien assez depuis que son tortionnaire à osé réapparaitre dans sa vie. Alors elle serre de nouveau ce poing, rouvre les blessures d’une paume déjà blessée, et se détourne de son bourreau… Momentanément.

Ce n’est qu’une semi-victoire, alors qu’elle semble attendre les représailles qui ne viennent pas. La victoire semble finalement complète, tandis qu’elle conserve entre ses fines phalanges, l’amour de l’homme au sourire un peu trop réel. Elle peut lui reconnaître ce charme lorsqu’il ose un réel sourire, hélas, il ne lui est d’aucune utilité face à elle qui n’éprouve rien de positif à son égard. Elle se détourne de lui, et inspire. Reprend cette contenance perdue sous ses mots audacieux. Jamais encore elle n’avait osé tenir tête à un mâle ayant de l’emprise sur elle. C’est une première, et il lui semble que c’est salvateur, même si temporaire. Elle a trouvé cet éclat de courage, néanmoins, elle sait que cela ne durera pas. Elle n’est pas encore prête à se montrer aussi téméraire que les lions, peut-être même ne le sera t’elle jamais. D’ailleurs, ne se fige t’elle pas à l’instant même où elle sent la silhouette de son opposant dans son dos ? La Clytemnestre se crispe au moment où il se presse contre elle, sent de nouveau cette crainte lui tordre les boyaux, son cœur de nouveau prêt à imploser. La terreur persiste, reprend son ascension. Elle peut la sentir ramper sous sa peau prête à se vider de ses couleurs. Tortionnaire. La Russe ne bouge pas d’un pouce tandis que sa main glisse contre la sienne, d’un geste aussi sensuel qu’il lui paraît malveillant. Il ne récupère que son bien, n’insiste pas, s’éloigne. Elle peut respirer de nouveau, jusqu’à ce qu’elle sente ses lèvres contre son oreille et une légère douleur sur sa fesse. Elle n’étouffe pas l’exclamation outrée, tandis qu’elle se retourne sur lui, sous le flot de ses paroles. Elle n’a pourtant pas le temps de rétorquer que déjà, il lui passe devant, pénètre la grande salle sans souffrir d’une main prête à lui griffer la joue pour son geste déplacé. Interloquée, elle ne tarde pas à plisser ses paupières, avant de passer ses phalanges dans sa chevelure de sorte à redonner une consistance à la coiffure et de lisser ses vêtements. Elle maintient cette pensée : l’homme n’est qu’un odieux personnage, et bien pire encore. Que ne regrette t’elle de ne pouvoir l’assassiner d’un seul regard !

Hélas, elle ne possède pas ce pouvoir dédié seulement au Basilic, reprend un pas plus ou moins tranquille tandis que ses talons claquent au sol. Les regards ne sont tournés que vers eux. Les demoiselles vers lui, les messieurs pour elle, et les avis semblent partagés. Ceci n’est pas un conte de fée digne de la belle et la bête. Elle fait fit des murmures qui commencent déjà à s’élever. Tant qu’elle n’entend rien d’outrageant, elle conservera sa baguette dans son chignon, et continuera d’avancer, derrière ce monstre d’arrogance et de fierté. Elle pourrait presque se figer sur place lorsqu’elle se rend compte du calvaire qui lui reste encore à endurer, chaises côtes à côtes. Le soupir est intérieur, mais l’ennui, réellement placé. Le temps qu’elle parvienne à sa place, il commence déjà à manger… ou engloutir serait certainement un mot plus exact pour qualifier sa façon de se sustenter. Elle s’assoit, et attrape son propre verre pour se désaltérer d’une gorgée, voire deux, d’eau pétillante. Ce rafraichissement lui permet de reprendre un minimum de contenance. Tant qu’il semble prit par son assiette, elle peut être tranquille. Une fois encore, mauvaise pensée, l’incitant à tourner son regard de velours sur lui, plissant le nez dans une petite grimace digne de son rang facilement envisageable. « Par Merlin, c’est à croire que vous avez été élevé par un ogre ou que vous n’avez pas été nourri depuis trois mois. » gronde t’elle de nouveau sous ses lèvres toujours aussi rouges. Sous-entendu : essuyez votre bouche avant de me parler. Il lui couperait presque l’appétit, et pourtant, elle plante sa propre fourchette dans les quelques légumes garnissant son assiette encore – miraculeusement – chaude avant de mordre dans un haricot vert croquant. À sa droite, le professeur reprit la conversation qu’ils avaient tantôt délaissés, offrant sans aucun doute un instant de répit à la russe. « Et quel est donc votre programme pour cette année ma chère Cly- Aëlys ? » Il n’avait suffit que d’un sombre regard en direction de l’homme pour qu’il n’essaie pas de prononcer son premier prénom, celui-là même que sa mère, avant de décéder, lui avait conféré.
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