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Alcyone fendit la foule qui affluait dans les couloirs afin de rejoindre les dortoirs des Serpentard. Les cours venaient de se terminer alors la circulation était loin d’être évidente. Le nouveau directeur devrait peut-être instaurer un décret la dessus. Cela éviterait quelques incidents. Prenant tout de même le soin de ne pas trébucher dans les escaliers capricieux du château Alcyone descendit dans les entrailles du château. Elle n’avait jamais vraiment aimé les cachots qu’il fallait traverser afin de rejoindre sa salle commune. Humides, sombres… Sensation étrange qu’un regard se posait toujours dans son dos. Le moindre bruit semblait alors suspect alors que ses prunelles claires observaient la pénombre. En cette soirée, elle allait retrouver la carcasse qui lui servait de meilleur ami, Atos. Une de ces nuits à refaire le monde, boire et fumer. Oubliant la douce agonie dans laquelle ils étaient tous plongés depuis ces dernières semaines. Nul besoin de convier tous les camarades qui les entouraient. Les deux étudiants préféraient largement se partager une bouteille ou deux ensemble pour mieux se détendre. Pour mieux faire n’importe quoi sans se soucier du qu’en dira-t-on…
La Vipère poussa la lourde porte qui menait aux dortoirs des Serpentard. Si certaines de ses camarades de chambrées s’entendaient à merveille avec elle, ce n’était pas le cas de toutes. Surtout lorsqu’elle s’éveillait au milieu de la nuit après l’un de ses cauchemars. Il n’était pas rare qu’un cris lui échappe tant ses songes semblaient réels. Réveillant alors quelques donzelles aux alentours. Dans ces instants, elle aimaient la pénombre de la nuit. Les rideaux de son lit qui la cachait des autres. Se hissant sur son matelas, elle vérifia que sa cachette renfermait bien ses trésors puis s’enfermant entre ses rideaux, elle sortit les quelques parchemins à rédiger pour les cours. Le temps avança tranquillement au point que les dortoirs alors encore déserts commencèrent à s’emplir de piaillement. La jeune femme soupira avant de commencer à ranger son attirail. Elle souleva le coin de son matelas et sortit de sous les lattes les deux bouteilles réservées à sa soirée avec Atos. Il lui restait encore quelques clopes mais cela devenait de plus en plus de se ravitailler en ce moment. Que dire quand il s’agissait de sortir des salles communes après le couvre feu ? C’est pour cette raison qu’ils se retrouvaient toujours séparément. Lieu de rendez-vous habituel. Chacun faisait sa route sans se faire prendre. Elle les emmitoufla avec du parchemin et les rangea dans son sac. Cela éviterait les tintements si propre aux boissons de retentirent dans la salle commune. Se retrouvant à nouveau dans les cachots, l’Etoile fila tranquillement jusqu’à la tour d’Astronomie. Sa baguette éclairait faiblement les couloirs afin de ne pas trébucher sur une pierre quelconque.
Lorsqu’elle arrive à son but, Alcyone poussa la porte en bois. Son grincement fendit alors le silence alors qu’elle la refermait doucement derrière avant de grimper les marches pour atteindre les hauteurs de la tour d’astronomie. Elle n’avait pas pensé à prendre de couverture. Elle allait encore se les geler. Tant pis. Trop tard pour faire demi-tour. Elle déposa son sac avec ses précieuses bouteilles. Atos n’était pas encore arrivée. Elle s’approcha d’un rebord pour s’y accôter observant alors les horizons. Le ciel. Le vent vint doucement caresser ses joues portant un frisson sous cette fraiche brise. Elle attrapa son paquet de cigarettes pour s’en griller. Portant le filtre à ses lippes, un bruit provenant des marches la fit se retourner. Elle aurait reconnu la silhouette entre mille. « Tu te fais désirer Leiden ? » Un sourire étira tes lippes alors que tu allais ta clope, tes yeux cherchant les siens dans la pénombre. Tu te déplaçais vers ton sac, sortant les deux bouteilles que tu étais parvenue à mettre de côté. Tu les déballais de leur parchemin, faisant une boule de l’un d’eux avant de viser ton meilleur ami à la tête. Tu t’approchais pour lui en offrir une. « Whisky Pur Feu. Pas de vodka, ni vin rouge. Un truc entre british. Comme avant. » Comme avant… Comment avant que la Terre se mette à tourner à l’envers dans ce monde complètement fou.
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Mar 11 Avr - 23:55
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“So what we get drunk? So what we smoke weed? We’re just having fun, we don’t care who sees. So what we go out? That’s how its supposed to be : living young and wild and free” − Alcyone & Atos
Se vider. Oublier. Il n’avait songé qu’à ça. Il y avait des choses qu’il aimait à ressasser mais la frontière était trop mince entre plaisir et souffrance. Atos ne connaissait que la joie pour mieux en être dépourvu par la suite, ainsi était faite sa vie. Aussi n’avait-il pas une seule fois hésité pour sauter sur l’occasion d’une énième escapade aux côtés d’Alcyone. La jeune fille avait la merveilleuse qualité de toujours savoir proposer des virées de la sorte aux meilleurs moments. Atos ne se pressa pas à la sortie des cours. Il savait qu’il aurait sinon affaire à une horde de serpentard affluant dans la salle commune et au contraire, mieux valait qu’il passe discrètement quand personne ne ferait attention. Il savait de toute manière pertinemment qu’Alcyone serait la première à se précipiter récupérer leurs biens favoris. Atos, lui, ne se priva pas de quelques détours le temps que la foule d’élève rejoigne leurs salles communes. Il se dirigea ensuite vers son dortoir. Il y récupéra deux bouteilles qu’il enfourna dans son sac au milieu de quelques pulls et bouquin faisant diversion. S’il croisait un professeur, il n’aura qu’à prétexter une recherche à la bibliothèque. Il lui fallut encore plusieurs minutes pour rejoindre la tour d’astronomie qui était parfaitement à l’opposé de la salle commune des serpentards. Lorsqu’il y arriva, il ne fut nullement surpris de voir qu’Alcyone était déjà là. Accoudée à la rambarde, il remarqua tout de suite qu’elle ne l’avait pas attendu pour tirer quelques bouffées.
Pour sa part, il s’arrêta sur les gradins et s’y affala, laissant tous ses membres se détendre un peu après une longue journée, laissant sa tête basculer vers l’arrière. Il se redressa lorsqu’il entendit Alcyone rompre le silence. « Tu te fais désirer Leiden ? » Le soleil était déjà bas, mais Atos put tout de même apercevoir le discret sourire qui se dessinait sur le visage de la Shafiq. Et comme elle sortait elle aussi ses trouvailles de son sac, il sourit à son tour. « Je sais que tu aimes commencer à faire la fête sans moi. » Il parvint sans mal à éviter la boule de papier qu’elle lui lança. Il la prit dans ses mains et s’empressa de jouer avec, la triturant dans tous les sens. Et puis, finalement, il préféra l’abandonner à son tour en la jetant tout contre Alcyone, récupérant une cigarette à la place. « Ca fait longtemps que j’ai pas touché à ce truc là. » lança-t-il à l’adresse de son amie, tout en attrapant sa baguette pour l’allumer. Les fois où Atos se trouvait seul, il était souvent dans la forêt, et désireux de se faire le plus discret possible, il aurait été inconscient de propager un incendie, alors il évitait. Il se leva finalement pour prendre à la main l’une des bouteilles qu’elle avait amenée, lut l’étiquette. « Whisky Pur Feu. Pas de vodka, ni vin rouge. Un truc entre british. Comme avant. » Habitude d’avant, d’il y a longtemps. D’un calme bien trop passager qu’ils avaient vécu. Ca remontait désormais un peu. Avant que les slaves et les français ne débarquent, avant que Rogue ne prenne la tête de l’école, avant que le monde s’écroule. Il ignorait si retourner dans le passé était possible, ni même si c’était une bonne idée. Le monde avait changé, eux aussi, tout avait évolué. C’était sûrement se leurrer que de penser qu’il pouvait encore y avoir un retour en arrière. Il aimait à le croire. Il lança néanmoins un large sourire satisfait à sa comparse, déboucha la bouteille, cigarette au bec, puis tira une autre bouffée avant de boire au goulot. Il semblait bien qu’il n’avait pas bu depuis le nouvel an, et l’alcool lui brûla le gosier, ça purgeait, ça faisait du bien. « Jamais rien ne dépassera un bon whisky pur feu. »
Il sortit à son tour deux bouteilles du même liquide, de marque sûrement nettement inférieure, mais force était de croire qu’ils avaient eu ce soir la même idée. Il tendit la bouteille déjà ouverte à Alcyone avant de se diriger vers le garde-corps. Les bras pendant dans le vide, le vent lui fouettant le visage. Finalement tout lui revenait à la figure, toutes ses pensées continuaient de le hanter. Malgré l’alcool, malgré la cigarette, malgré Alcyone. Etait-il seulement possible de mettre des choses déplaisantes de côté ? « On pourrait rester là, qu’est-ce que t’en dis ? On a un bon stock de bouteille, on a tout. Se bourrer la gueule et se tuer à petit feu. » Il savait que les ennuis lui pendaient au nez, qu’il jouait constamment avec le feu, que tout partait en vrille. Et il ne voulait plus y penser, ne voulait plus les affronter. « Ca ne se saurait peut-être même pas. » Poudlard était fort pour éviter les ennuis aussi. Il avait beau se passer des choses bien étranges au sein du château, aucun professeur ne leur fournissait d’explication, aucun discours de la part de ce directeur si mystérieux, rien. Comme si des jeunes pouvaient disparaître sans inquiéter personne. Comme si des fontaines pouvaient se transformer en raz-de-marée en toute normalité. Il se laissa glisser à terre, il chercha le regard d’Alcyone. Il espérait qu’elle lui dirait que tout irait bien, que tout s’arrangerait. Mais Atos avait grandi. Il n’avait plus le droit à personne pour le rassurer, à personne pour le guider. Il était victime de ses propres choix et portait les conséquences de ses actes. « Je suis le seul à voir que tout déraille ? » Probablement pas, mais comme lui, personne n’osait l’ouvrir. A part peut-être Lionel. Le seul à avoir osé exprimer son opinion lors de la marche. Il l’emmerdait Lionel. Il emmerdait les gryffondor. Il emmerdait Gunter, les centaures, Teodor et tout le reste. Il emmerdait le monde.
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Alcyone s’éloigna doucement de la rambarde alors que le silhouette d’Atos se dessinait progressivement. Elle l’observa se laisser tomber au milieu de l’estrade. Elle adorait cet endroit. Peut-être parce qu’elle portait le prénom d’une étoile… Peut-être parce qu’au lieu de se débattre pour chercher le sommeil, elle savait qu’en ce lieu, endroit de leurs escapades, elle n’aurait pas à trembler. « Je sais que tu aimes commencer à faire la fête sans moi. » Le cylindre au bord des lippes, elle lui adressa un sourire innocent. Le parchemin qui avait volé jusqu’au Serpentard venait alors de revenir à son point de départ. La brune leva la main pour l’éviter sans succès, le papier heurtant en douceur sa tête. Alcyone plissa ses prunelles, assenant un regard faussement boudeur à Atos. Pourtant l’élan de nostalgie qui les embrasait était plus fort. La tour d’astronomie était ce cocon, cette bulle tranquille. Paisible. Un rituel entre eux qui durait depuis bien longtemps ; bien avant qu’ils ne se fassent envahir. Bien avant que la folie les assaille. Que la magie ne se détraque. Avant toutes ces règles… « Jamais rien ne dépassera un bon whisky pur feu. » La brune laissa un petit rire s’échapper. C’est ce qu’elle aimait avec lui. Quelques mots. Un échange de regard. C’était simple. Il avait parfaitement saisi ses non dits. Et puis ils en avaient besoin. Faire semblant. Juste l’espace d’un instant. Faire comme si tout allait bien. Comme s’ils étaient les rois du monde et, que du haut de leur tour, ils parviendraient à mener la Terre. A la faire tourner. Dans le sens qu’ils voulaient. Au rythme de leurs envies. Elle l’observa sortir ses bouteilles à son tour et elle lui lança un léger sourire. « Une bouteille pour tout oublier. » Etrangement, le sentiment qui l’envahit n’était plus aussi enthousiaste. Vague de nostalgie ardente et troublante. Ces petits bonheurs si simples qui les avaient vu grandir. Ces éclats de rires qu’ils avaient si souvent partagés. Tout était terni. Un triste voile sombre était tombé sur leurs épaules à tous. A peine visible mais dont le poids était terrible. Elle prit la bouteille qu’il lui tendait et but à son tour plusieurs gorgées. Le liquide ambrée fit son chemin le long de sa gorge, distillant sa brulure jusqu’au creux de son estomac. Elle s’approcha de la rambarde à ses côtés. Le même horizon qu’elle fixait quelques minutes plus tôt et qui s’estompait à mesure que le soleil s’éloignait. « On pourrait rester là, qu’est-ce que t’en dis ? On a un bon stock de bouteille, on a tout. Se bourrer la gueule et se tuer à petit feu. » Alcyone planta son regard dans le sien. « Ca ne se saurait peut-être même pas. » Elle hocha la tête, désabusée. « Nous ne serions que deux disparus de plus dans leurs statistiques. » Leurs. La direction, les professeurs. Le gouvernement. Ils étaient tous manipulés. Mais y avait-il qu’à Poudlard que la folie s’étendait ? La magie s’envenimait-elle ailleurs ? Où était passé ces élèves pour qui ils avaient marché sans but ? Sans logique.
Elle écrasa avec nonchalance sa cigarette et prit quelques gorgées avant de laisser tomber son regard dans celui de son ami. « Je suis le seul à voir que tout déraille ? » Un bref soupire fila entre les lippes de la brune. Non. Bien sûr qu’il n’était pas le seul. « Non. Mais nous sommes tous des lâches. » Alcyone pouvait être d’une franchise déconcertante. Sans filet, sans tabou. Pourquoi n’avaient-ils pas haussé le ton lors de cette marche ? Mais les gosses qu’ils étaient n’avaient pas leur mot à glisser dans cette histoire. Pour elle, depuis la bataille, plus rien n’avait été comme avant. Sa famille marquée de la trace du lord avait eu du mal à garder la tête hors de l’eau. Erèbe avait fini à Azkaban. Tout allait de travers. L’arrivée des étrangers… Cela avait apporté un lot de bonnes choses et tout autant de complication. Oktavia sa meilleure amie. Dimka. Mais lui, elle n’en parlait que très peu à Atos sachant la relation compliquée qu’ils entretenaient. Elle se laissa tomber en face de lui. Elle porta de nouveau la bouteille à sa bouche se laissant réchauffer par l’alcool. « Très bien. On ne part pas d’ici tant que toutes ces bouteilles ne sont pas vides et tant que toutes ces clopes ne terminent pas en cendres. » Alcyone lui rendit la bouteille, puis lui tendit la main afin qu’il sert la sienne comme s’ils allaient passer un marché. « Si on survit, il faudra prendre ça comme un signe du destin. » Ses lippes s’étiraient doucement en un sourire. « Si on meurt, on se promet de revenir en tant que fantômes pour tous les pourrir jusqu’à la fin de leur jour. » Son sourire s’agrandissait doucement à mesure qu’elle parlait. « Par contre, si on survit et que j’ai bu tout ça… Empêche moi de sortir d’ici et de faire des conneries, car je risque de finir dans un couvent. » Son ton s’était plus espiègle cherchant en elle cette brindille de folie qui pouvait l’habiter. Parce qu’elle ne voulait pas voir son meilleur ami se morfondre. Parce qu’elle aurait tout fait pour lui changer les idées. Et les siennes par la même occasion.
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Sam 13 Mai - 19:50
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“So what we get drunk? So what we smoke weed? We’re just having fun, we don’t care who sees. So what we go out? That’s how its supposed to be : living young and wild and free” − Alcyone & Atos
Tordue prise de conscience tandis qu’il portait une nouvelle fois le goulot à ses lippes. Son ventre se nouait un peu. Pensait-il vraiment ce qu’il avait dit ? Sans la moindre hésitation, il savait que non. Quelqu’un s’apercevrait de son absence, comme lui s’apercevrait de la sienne. Mais Alcyone avait tout de même raison : aux yeux de Poudlard et du ministère, il ne serait qu’un nom de plus sur leur liste. Sans doute que personne ne les chercherait, ils les trouveraient là-haut, dans cette tour, sans vraiment en comprendre le sens. Ils feraient encore l’une de leur marche stupide d’hommage. Il préférait qu’on piétine sa tombe plutôt qu’on ne pleure sa perte, cela dit. Il n’était pas digne d’une larme. Et surtout pas de la sienne. L’idée de rester ici et de vérifier ce qu’il adviendrait s’ils y laissaient leur peau était on ne peut plus tentante. Sentir la vie quitter son corps après l’avoir prise lui-même à quelques reprises. Se purifier de ses peines, de ses horreurs. Laver son nom de toutes ces immondices commises. Si c’était encore possible. Il y avait tant de choses qu’il n’osait même plus confier à Alcyone, là où son amie avait autrefois été bien plus que cela. Il aurait pu lui confier tous ses noirs secrets, mais depuis, Atos déjantait, devenant à nouveau bien plus que sombre que toutes ses précédentes mauvaises périodes. Et il n’y avait pas une âme vivante à qui il aurait pu raconter ses déboires. Pas même Yuri. Pas même Alcyone.
Les dires de la jeune femme lui tirèrent néanmoins un petit sourire. Il l’imaginait mal finir dans un couvent pour la simple et bonne raison qu’elle était à l’opposée de la fille de bonne famille à qui on aurait pu donner le bon Dieu sans confession. Rien qu’à l’idée de la voir se lever aux aurores pour faire sa prière du matin réussissait à le tirer de ses idées noires et à se reconcentrer sur la cigarette qui continuait de se consumer entre ses doigts. « Le jour où toi, Alcyone Shafiq, sera envoyée dans un couvent, nous vivrons des jours bien sombres. » Atos était devenu si solitaire et indépendant que lui-même avait du mal à se voir sous les ordres de quiconque, que ce soit l’Eglise, les professeurs ou même le ministère. Il se sentait au dessus de tout ça, au dessus même des lois. Il se prenait parfois pour un homme à l’égo surdimensionné. Il prenait le droit de vie et de mort, usait de la nécromancie pour écarter les limites et faire briller son esprit d’une sorte d’intelligence que rares savaient pratiquer. Il ne doutait jamais de lui. Chose qui lui portait parfois préjudice d’ailleurs.
Il s’allongea finalement par terre et contempla par intermittence son amie, le plafond, et le paysage au dehors où il pouvait observer le soleil commencer à décliner légèrement, tandis que le brouhaha des élèves continuait à résonner au dehors. Ils commençaient à entrer dans ces douces soirées de printemps où la chaleur était agréable et où le chant des oiseaux venait égayer leur journée. Là où l’hiver n’avait été que morne et désastreux, pour sa part, il y voyait un espoir de changer une nouvelle fois la donne, peut-être. « De toute façon, j’ai pas besoin d’être un fantôme pour tous les pourrir. » lâcha-t-il d’un ton las, ponctuant sa fin de phrase d’un léger hoquet. Peu étaient ceux qui prenaient Atos pour un ami, il pouvait sans doute les compter sur les doigts de la main, et il ne faisait que parti des serpentards, car la maison était bien connue pour ne choisir que les roublards, les vicieux. Pour les autres, il apparaissait sûrement comme un poison vif. Il se demanda comment elle faisait, elle, Alcyone, pour bien s’entendre avec d’autre. Il la savait assez proche de Dimka, alors même que le jeune homme détestait Atos. Il ignorait comment il en était venu à s’attirer les horreurs de tous ces gens à Poudlard, mais il était bien trop tard pour changer ce qui avait été fait durant ces huit dernières années. Poudlard lui manquerait certainement. Mais les gens de Poudlard ? Pas tellement. « Tu crois pas que ça nous irait bien finalement la soutane ? » C’était peut-être une alternative à la mort. Il se releva d’un coup, l’air soudain bien plus sérieux. Posant la bouteille et gardant sa cigarette éloignée. « Je veux dire, regarde-nous, tous, tous ses gens de Poudlard. Tu ne crois pas qu’on mérite toutes les conneries qui nous arrivent ? » Il parlait beaucoup pour lui, mais il se doutait qu’il n’y avait pas une seule personne blanche dans toute cette école. Ils étaient peut-être tous destinés à disparaître peu à peu. Enlevés par le poids de leur conscience. Pleurés par ceux qui attendaient sagement leur tour. Ca donnerait des frissons à quiconque, mais en ce qui le concernait, il regardait l’éventualité de pleine face. Il n’y avait aucune logique aux disparitions, aucune logique à ce qui se passait. La logique n’était-elle pas là, juste devant leur nez ? La logique, c’était qu’il n’y en avait pas, et qu’ils y passeraient tous.
Observant qu’il était peut-être allé trop loin dans ses réflexions et qu’il avait sans doute gâché la bonne ambiance que l’alcool avait commencé à répandre dans la tourelle, il se rallongea et fixa le plafond. « Oublie ça. »
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La tour d’astronomie avait toujours été un abris. Un lieu où ils aimaient se cacher du regard des autres. Bercée par les étoiles et les bras de la nuit, Alcyone s’y était toujours sentie à l’aise. Peut-être parce qu’il n’était qu’un lieu de souvenirs agréables. Qu’ensemble, ils y avaient toujours passé des instants heureux. Et si la vie était parfois plus dure, cet endroit, leur endroit, les rendaient moins palpables. Ils ne devenaient que de vagues souvenirs dans leur mémoire brisée, éméchée par l’alcool et étourdie par la fumée grisante. Atos était cet ami, ce meilleur ami sur lequel Alcyone avait toujours pu compter. Jamais il ne jugeait. Un secret ne s’ébruitait jamais. Ils trouvaient alors leur réconfort grâce à l’écoute de l’autre. Le réconfort. Pourtant quelques épreuves semblaient rester muettes. Quelque chose n’allait pas. N’allait plus. Mais Atos n’en révélait rien. Et ça Alcyone le respectait. Même si cela la rongeait de l’intérieur de n’être qu’une aide par omission. Un placebo qui ne savait même pas ce qu’il devait soigner. Mourir ici ? Alors qu’elle s’était laissée tomber face à lui, la pensée qu’ils se tuaient à petit feu en souillant leur sang du liquide ambré traversa l’esprit d’Alcyone. N’essayaient-ils pas de tuer une part d’eux même ? Celle qui souffrait en silence à cause de ce monde complètement dévasté ? Alcyone mettait facilement des mots sur ses souffrances. La mort. La perte. Le manque. Des prénoms, des noms complétaient chacun d’eux avec une tristesse mordante. Lui savait tout cela. Il savait ce qui déchirait l’âme de la brune. Quand avait-elle perdu à ce point son ami ?
Elle se battait alors contre l’invisible, cherchant à lui changer les idées comme elle l’avait toujours fait avant. Elle tira quelques lattes sur sa clope prenant plaisir à sentir la fumée s’infiltrer dans ses poumons, lui tournant doucement la tête. Son regard observa la fumée qui s’échappait de ses lippes et se posa sur Atos. Un rire léger flotta alors qu’il lui répondait quant à sa place dans un couvent. Pourtant, elle n’aurait pas été étonnée de voir les Shafiq l’enfermer dans un tel lieu. Elle, cette héritière si imparfaite, qui n’en faisait qu’à sa tête. Terrible jeune femme bornée qui, entourée de ses deux frères, s’était forgée un caractère si peu convenable aux yeux de ses géniteurs. « Je préfère ça plutôt que de finir devant l’autel avec un mec que j’aurais pas choisi. » Famille au sang-pur si fanatique à préserver leur pureté. Atos n’ignorait rien des vices de sa famille. Des mangemorts qui la peuplaient. De son frère à Azkaban. Et si la brune suffoquait chez les Shafiq, elle cherchait toujours la bouffée d’oxygène qui pourrait la libérer. Dans le fond, elle avait peur. Effrayée par ce poids que ses géniteurs pouvaient lui glisser sur sa frêle carcasse.
Assise devant Atos, l’Etoile le regarda s’allonger, alors qu’elle levait ensuite le visage vers le ciel qui commençait à s’assombrir doucement. Ils dominaient Poudlard depuis leur tour. « De toute façon, j’ai pas besoin d’être un fantôme pour tous les pourrir. » Alcyone s’échappa de son observation pour se concentrer sur lui. De nouveau, elle pinça de ses lippes sur le cylindre blanc prenant les dernières lattes restantes. Elle savait ce qu’il voulait dire. La brune avait terminé chez les Serpentard alors que le Choixpeau avait pris de longues secondes pour se décider, hésitant avec Serdaigle. Rejetant Poufsouffle et Gyffondor. Bien sûr que les affinités se faisaient grâce aux maisons et à bien y penser, son entourage proche n’était composé que de Serpents et d’Aiglons. Avec négligence, du bout des doigts, elle écrasa le filtre de sa cigarette. Elle sursauta légèrement alors qu’il se redressait brusquement alors qu’il posait à nouveau une question. La brune plongea son regard dans le sien, cherchant à comprendre ce qu’il voulait dire. Saisissant qu’il se cachait derrière ses mots, une confession de la part d’Atos. Sans pour autant parvenir à en saisir le sens. Elle inspira un instant, réfléchissant à ce qu’il disait. Bien sûr. La magie était peut-être en colère face à l’ingratitude des sorciers. Ils gâchaient leur don avec des idioties. Semant le trouble, certain cherchant l’oisiveté, d’autre le pouvoir. Certains la vengeance. Elle même rêvait de voir ceux qui avaient enfermé son frère tomber. Etait-elle si innocente ? Elle avait fait souffrir. Mérope. Le prénom de sa cousine valsa un instant dans son esprit. Peureuse. Elle avait aboyé sur Dimka comme une enragée à en perdre le souffle. Préférant lui rejeter toutes les fautes plutôt que d’assumer. Son attitude au complet était une insulte au précepte de sa vie. Pécheresse ? Alcyone se glissa à côté d’Atos, restant assise, appuyant son dos au mur de pierre, étendant ses jambes devant elle. Sa main se posa doucement sur son épaule alors qu’il lui demandait d’oublier. De son autre main, elle attrapa la bouteille d’alcool. Prenant quelques gorgées. Quelques secondes pour réfléchir à ce qu’il venait de dire. « Oublier, c’est plus facile que d’assumer. » Elle exerça une légère pression sur son épaule. « Le péché comme ils disent, c’est notre moteur… C’est ce qui nous rend imparfait et humain à la fois. » Une goutte d’alcool en plus avant de reposer la bouteille entre eux. La Serpentard appuya sa tête dans le muret et ferma les yeux. Le whisky glissait lentement jusqu’au plus profond de son être laissant dans son sillon une brulure troublante. « C’est pour ça qu’ils ont inventé le Pardon, pour contrebalancer. » Sa main quitta l’épaule du brun, caressa un instant sa joue avant de l’éloigner pour lui indiquer qu’indirectement elle s’adressait à lui. Elle replia ses jambes contre elle, les encerclant de ses bras. Etrange métaphore religieuse alors que la brune n’avait jamais cru en ces foutaises. Enfin, jusqu’à présent puisqu’elle s’imaginait être attaquée par un Djinn. L’alcool commençait doucement à la griser. Le Pardon… Si difficile à donner pourtant. La magie serait-elle clémente avec eux ? Si Atos avait raison, alors ils perdraient tout. Tous. Sans distinction. Sang-purs, mêlés, né-moldus… Aucune différence. Etait-ce cela la sentence ? Remettre tout le monde sur le même pied ?
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Sam 8 Juil - 23:13
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“So what we get drunk? So what we smoke weed? We’re just having fun, we don’t care who sees. So what we go out? That’s how its supposed to be : living young and wild and free” − Alcyone & Atos
Il avait besoin d’elle, c’était indéniable. Il ne voulait pas parler, ni partager. Simplement sentir sa présence. C’était une chose qu’ils avaient toujours su faire au fil des années, être là l’un pour l’autre, ne pas chercher à comprendre. A l’inverse, Atos lui aussi aurait donné n’importe quoi pour pouvoir protéger Alcyone. Après tout, lui qui était fils unique, elle était ce qui se rapprochait le plus d’une sœur. Ils se comprenaient, au delà des mots, par le regard, par les gestes. Une simple compréhension de l’autre. Et pourtant ils gardaient cette part d’inconnu, de mystère, comme s’ils ne se connaissaient pas, comme s’ils se rencontraient pour la première fois : leurs fréquentations, surtout. Atos ne pouvait pas supporter l’idée d’avoir une amie-journal intime. Loin de lui l’envie de comparer Alcy à un simple objet, elle était bien plus que ça. Lui confier certains de ses noirs secrets ? Les mettre tous les deux en danger ? C’était une idée qui l’effrayait au plus haut point. Ses galères, il les gardait pour lui, point final. Il était vrai que parfois, il aurait aimé en connaître davantage à propos d’Alcyone. Il lui découvrait parfois des amitiés improbables, Dimka récemment par exemple. Peut-être que si Atos en discutait avec Alcyone, il découvrirait que c’est quelqu’un, finalement, de plutôt agréable. Mais les choses semblaient ne jamais avoir été ainsi alors Atos ne demandait rien. Pourtant, il y avait des choses que les femmes savaient mieux expliquer aux hommes. S’il lui avait dit pour Adélaïde, elle aurait sans doute eu mille et un conseils à lui donner. Un jour peut-être se disait-il. Un jour viendrait où ils se raconteraient tout, de A à Z, sans tabou, juste la vérité crue. Sûrement lui cachait-il beaucoup plus de choses qu’elle ne lui en cachait.
Alcyone glissa à ses côtés, posant une main rassurante sur son épaule, continuant de boire avec l’autre. Elle se voulait protectrice et moralisatrice, avec des phrases toutes faites qu’Atos avait besoin d’entendre. Et ça l’obligeait aussi à se poser à nouveau des tas de questions. Toutes ses erreurs, était-ce ce qui l’aidait à se sentir plus vivant ? A être lui même ? Tuer pour exister. Plutôt paradoxal. Pourtant, en pratiquant la nécromancie, il découvrait un peu plus la mort, et ainsi, il en apprenait davantage sur la vie. C’était un cercle vicieux. Un cercle dangereux. Et il avait du mal à croire qu’un quelconque Dieu puisse lui pardonner ses actes horribles. Pour être pardonné, il fallait se rendre compte du mal, le regretter, vouloir passer à autre chose. Promis, je recommencerai plus M’sieur le curé. Mais Atos il voulait retourner dans cette forêt, à Beelitz. Il voulait entrainer une femme encore, la tuer à petit feu, découvrir. Il voulait sentir l’âme qui s’échappe du corps, les soubresauts qui cessent, le silence omniprésent. La paix intérieure que ça lui procurait n’avait aucune comparaison, elle n’existait que dans cette expérience. Il détestait l’acte, mais c’étaient les sensations qui l’importaient. Pour la science, murmurait-il à l’oreille des pauvres femmes. Mais comment avouer ce péché là à qui que ce soit ? A Alcyone ? A Adélaïde ? Qui pourrait bien lui dire que c’était normal ? Qui comprendrait ? Il y avait trop de choses en jeu pour risquer de trop parler. « Tu penses vraiment que tout peut être pardonné ? » Il attrapa la bouteille des mains d’Alcyone et but une bonne gorgée. Pour le courage. « Parfois c’est peut-être juste de trop, et y a des punitions qu’on doit accepter. » Etre sans cesse pourchassé par un fou furieux, devoir refuser l’amour. Telles étaient ses punitions. Et Atos aurait tout donné pour vivre quelques jours de paix, quelques jours avec ceux qu’il aimait, mais le prix a payé était trop dur. Sombrer un peu plus dans la noirceur, ou tout arrêter. Il y avait des choix qu’il ne pouvait faire et parfois, il était plus judicieux de garder un juste milieu, histoire de goûter aux plaisirs éphémères au moins un peu, puis retourner à la douleur. « Enfin, on était pas venus ici pour trop réfléchir, Alcy. » Il se glissa à terre, retourna à sa contemplation partielle du ciel. Il attrapa le bras de la brune et la fit tomber contre lui. Comme deux amis. Deux amis qui profitent du moment. Il avait déjà trop parlé. Il voulait juste un peu de calme, sentir l’alcool le vider, sentir les souvenirs s’échapper.
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L’afflux d’alcool commençait doucement à enivrer la brune. Appuyée dos aux murailles de la tour d’astronomie Alcyone avait redressé son visage afin de relever les yeux vers les étoiles. Tableau d’une splendeur naturelle et envoutante, l’une de ses passions. Trois passions pouvaient animer la brune… Ses créations sur lesquelles ses doigts agiles pouvaient courir dessus pendant des heures. Les créatures fantastiques que ses prunelles observaient sans lassitude. Puis les Etoiles. Peut-être à cause de son prénom. Peut-être parce qu’elles semblaient intouchables et libres. L’astronomie était une matière qui plaisait à la brune. Découvrir les mystères de ses orbes brillantes perdu dans les ténèbres… Le tatouage de la constellation de son prénom ornait sagement l’une de ses côtes. Précieux cachés des yeux de tous. Rare savait cette petite folie qu’elle avait un jour décidé de se faire sur un de ses nombreux coup de tête. Keith avait subi cette lubie gardant avec lui le secret. L’emportant vers un au-delà qui effrayait la brune. Elle avait perdu ce meilleur ami irremplaçable. Avec Atos, c’était différent. Il y avait ce lien indéfectible. Etrange et inexpliqué. Il n’y avait jamais eu d’ambiguïté. Ils se dévoilaient à leur façon et surtout, ils ne s’étaient jamais jugés. Ils se comprenaient sans qu’une parole ne s’échappe de leurs lippes. Et si ces temps si ternes avaient estompé les rires qu’ils avaient eu rien que par la folie d’un regard, leur lien était toujours présent. Atos c’est cet ami sur qui on peut compter. Qu’on ne voit pas tous les jours. A qui on ne va pas écrire tous les jours. Mais il est là. Toujours. Depuis toujours. C’est inébranlable. C’est un sentiment captivant, envoutant. Peut-être que l’alcool vous fait davantage connaitre les gens lorsqu’on le partage. Il désinhibe juste ce qu’il faut… Bien plus qu’un ami, plus fort qu’un frère. C’était Atos, tout simplement.
Pourtant il semblait s’enfoncer toujours plus dans une aura de mystère qui troublait Alcyone. Elle avait cette impression de le voir s’éloigner sans saisir la source de ce qui se tramait. Tout le monde changeait. C’était un fait. Une certitude. Ils se côtoyaient depuis cette première année où ils avaient découvert le château ensemble. Bien heureux qu’ils n’aient plus les mêmes amusements. Mais s’ils ne s’étaient jamais toujours tout dévoilé, ils se connaissaient assez pour ne pas s’en soucier. Mais à présent ? Le regard de la brune glissa sur le corps alangui du Serpent. Ces paroles échangées. Ces mots. Ils étaient lourds. Ses épaules ployaient sous ses questionnements. « Tu penses vraiment que tout peut être pardonné ? » Etait-elle capable de tout pardonner ? Elle ne cessait de se demander si son frère avait tué pour finir à Azkaban. Et pourtant, elle ne voulait qu’une chose, sa libération… « Erebe a certainement fait des choses impardonnables pour être là où il est. Mais qu’est-ce qu’on s’en fout quand on aime ?» Il était rare que l’Etoile mentionne son frère. Parce que c’était douloureux. Parce que selon les gens, c’était un sujet qu’elle ne voulait pas évoquer. Avouer cela à n’importe qui ? C’était comme reconnaitre qu’elle portait cette marque imaginaire qu’on lui avait inventé. Etre Shafiq, c’était être mangemort. Voila tout. « Enfin, on était pas venus ici pour trop réfléchir, Alcy. » Sans avoir le temps de réagir, la brune sentit la main d’Atos l’entrainer au sol contre lui. Alcyone se blottit dans le creux de son bras et observa de nouveau l’étendu sombre qui s’offrait à ses yeux. Elle se laissa bercer par sa respiration, le rythme de son torse qui s’élevait tranquillement. L’alcool commençait à avoir raison d’elle. « J'veux pas te perdre Thanatos.»
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