Alexis M. Abberline Ϟ The times we've had, the times we've missed

Belle et peut-être encore jeune femme qui travaille comme professeur d'études des runes depuis maintenant près de cinq ans. Elle est née à Glasgow en ce beau jour qu'était le 11 février 1969 en tant que née moldue ; à présent elle vit à Londres en dehors de l'année scolaire. Lors de son passage à Poudlard, son niveau scolaire était bon, dans la moyenne supérieure. Il/elle est plutôt Curieuse, ouverte d'esprit, cultivée, utopiste mais aussi timide, têtue, joueuse. Lorsque les dinosaures vivaient encore, elle s'est procurée une baguette faite en bois de sorbier, mesurant trente centimètres et contenant un Crin de Sombral. Avec cette baguette, il lui est possible de créer un patronus - le sien prend la forme d'un ocelot. La vision qu'elle a eu face au miroir du risèd : un homme et une femme main dans la main, deux enfants qui serrent leur main libre respective alors que dans un petit pavillon, il fixe leurs amis et familles, leurs proches réunis dans la joie. Mais la vie n'est jamais entièrement rose, la preuve avec les épouvantards. Le monstre aux dents pointues et aux jaunes qui déchire la gorge de ce corps mutilé, inerte et déjà presque en décomposition, ce visage ami dont le regard exprime l'horreur et la douleur tandis que le monstre s'acharne, dans son cas.

ϟ  Quel est votre opinion sur l'épidémie ? Il existe une certaine dualité en moi sur cette question. J'ai fait mes plus beaux apprentissages, vécu mes plus belles expériences en lien avec la magie mais parfois je me dis qu'un peu plus de simplicité dans mon existence ne serait pas totalement dépourvu d'intérêt. Je pourrais vivre assez sereinement de dire adieu à mes pouvoirs magiques mais là où ça se complique... ce sont ceux qui en sont victimes. Ma compassion fait que je ressens un serrement au cœur en pensant aux conséquences et surtout sur mes élèves adorés car je refuse l'idée de les voir souffrir et surtout de les laisser dans l'inconnu car selon moi, ils mériteraient de savoir pour devenir les acteurs de leur propre guérison. J'ai peur pour ces enfants et une part de moi redoute quand même l'inconnu que ça serait de devoir refaire ma vie à partir d'une page vierge sans aucun souvenir du monde qui m'a vu devenir.

ϟ Que pensez-vous du nouveau directeur de Poudlard ?  Il ne faut pas s'assumer beaucoup pour éprouver le besoin de se cacher en permanence mais il sait susciter un certain mystère et donc un certain respect. Sans savoir ce qui peut se cacher sous le masque, je me dis que ce ne serait pas prudent de défier son autorité et le provoquer. Un faible ou au contraire quelqu'un de dur, difformité ou beauté à couper le souffle, tant d'éventualité et ça éveille ma curiosité. Je ne sais pas très bien ce qu'il veut en fait dissimuler à nos regards sceptiques et suspicieux. Mais au fond, tout cela a-t-il réellement la moindre importance? Comme on dit : l'habit ne fait pas le moine. Cacher ou non, je suis juste impatiente de voir comment il gère la situation et si on peut ou non avoir confiance en lui. Pour l'instant, je suis relativement sceptique quant à sa manière de diriger l'école : il y a du bon mais aussi du moins bon. Si un jour, ses décisions me font craindre pour mes petits protégés alors je n'hésiterai pas à montrer les dents car ils ont tous déjà bien assez souffert. Je veux juste des preuves que c'est un bon directeur. S'il est lâche et se cache ou s'il est mutilé et effrayé des réactions, je suis juste attentive aux résultats car Poudlard, c'est un lieu précieux à mon cœur tout simplement, ma maison.

ϟ Le partenariat magique entre les écoles est-il une bonne chose ?  Je pense que c'est une bonne chose même si je reste prudente. Je ne fais pas de réelles différences mais je ressens un attachement plus prononcé pour mes petits protégés typiquement Poudlardiens. Je redoute que ces nouveaux venus ne viennent bouleverser un équilibre déjà bien précaire alors que nous sommes tous encore dans cette phase de guérison. Je pense néanmoins que si ça peut aider à protéger ces autres élèves et éviter de nouveaux débordements et des calamités, nous nous devons de favoriser au mieux cette intégration. Je suis une enseignante intègre alors je tendrai la main à tout un chacun sans distinction, je serai à l'écoute et empathique, je garderai ma porte ouverte mais mon cœur est et restera à Poudlard jusqu'à mon dernier souffle. Pour l'instant, je surveille ces nouveaux arrivants avec une grande ouverture d'esprit et leurs différences semblent enrichir le niveau de l'école mais je reste à l’affût pour que ça ne finisse pas par faire perdre son âme à l'école.

ϟ Quel était votre camp lors de la Grande Bataille ?  La colère n'est jamais loin au souvenir de la grande bataille et je n'ai aucun contrôle là-dessus. Je ne suis pas une adepte de la colère mais avoir vu tant de corps mutilés, inertes... Le goût ferreux du sang, l'odeur de la mort, les sons de la déchéance humaine,... tout cela ne quitte jamais totalement mon esprit. J'y étais, j'ai tout vu... J'ai participé pour protéger cette école que j'aime, ces élèves que je chéris. J'en ai perdu beaucoup trop à mes yeux malgré mes tentatives pour préserver les précieuses vies. J'y ai perdu de nombreux amis que je pleure encore aujourd'hui. Dans le feu de l'action, on ne pense pas aux vies que l'on ôte et leur valeur mais après, après oui, elles deviennent des fantômes qui empoisonnent notre esprit. En tant que membre de l'Ordre du Phénix, mon camp, je l'ai choisi comme une évidence car ses valeurs sont gravées dans ma peau de par ma naissance même mais aussi par cette idéologie que j'ai adopté dans ma vie. Je suis profondément convaincue que nous seuls nous choisissons notre chemin dans la vie et non notre naissance. Je porte sur le corps de nombreuses cicatrices qui prouvent que je ne me suis pas terrée dans mon cœur. Ces marques racontent toute une histoire et je n'hésiterai pas à me jeter à nouveau dans la bataille.

Vous connaissez cette sensation de méfiance quand la personne qui vous fait face refuse ostensiblement de vous montrer son visage et que ses mots sont vraiment laconiques alors qu'il vous demande sans réelle chaleur pourquoi vous pourriez-vous enseigner à Poudlard. Vous avez une envie irrépressible de lui rappeler qu'il vient d'arriver et que sa demande est déplacée car vous vous vous étiez là le fameux jour de la grande bataille. Vous étiez là pour la défendre cette école qui est si chère à votre cœur Mais vous vous forcez à respirer calmement pour ne pas vous enflammer et remettre à sa place cet homme en lui exprimant clairement votre vision des choses. Vous n'allez pas vous emporter mais juste posément lui expliquer l'évidence.

« J'avais six ans quand j'ai commencé un petit jeu qui a semé dans mon esprit les graines d'un destin qui représente ma raison même de vivre. Chaque jour, en rentrant de l'école, je montais dans ma chambre et je prenais une à une mes peluches et poupées. Je les installais en lignes face à un tableau. Je prenais la craie et j'écrivais sur le petit tableau ''MATHÉMATIQUES''. Je les regardais et je me raclais la gorge avant de me lancer. Chaque jour, je leur donnais des cours révisant ainsi mes leçons. Je m'imaginais institutrice tantôt maternelle ou primaire selon que je grandissais. Quand je me sentis trop vieille pour ces jeux d'enfants, je me suis forcée à les délaisser mais je n'ai jamais oublié la flamme qui était née en moi. Je me suis proposée comme volontaire pour aider les plus jeunes à faire face à leurs difficultés ou simplement leur expliquer. Je suis vite devenue la référence en ''soutien scolaire'' car je me donnais sans compter. »

Doucement, vous marquez une pause cherchant un tout petit signe que ce que vous expliquez ne tombe pas dans l'oreille d'un sourd. Vous ne savez même pas si vous répondez réellement à la question mais un seul mot dit d'un ton neutre « Continuez » et vous n'hésitez plus. Vous savez que c'est votre vie, votre rêve et vous refusez de laisser quiconque vous l'arracher maintenant que vous avez enfin pu le réaliser.

« Poudlard, c'était nouveau pour moi vu mon ascendance de sang. Mais j'ai travaillé ardemment pour combler mes lacunes. Je me suis investie auprès des autres pour pouvoir réunir le savoir et j'ai toujours eu cette tendance à transmettre ce que j'avais appris sur un ton professoral. L'évidence tout simplement, une certitude fermement ancrée depuis mes débuts dans mon esprit. J'ai toujours su qu'un jour je deviendrais professeur alors que je me suis investie pour aider les autres, toujours des petits groupes. Je suis timide mais vous savez quand on réalise son rêve et qu'on fait ce que l'on aime, tout devient une telle évidence et vous vous dépasser sans même vous en rendre compte. L'enseignement c'est ça pour moi, une envie constante de me surpasser, un désir insatiable de transmettre mon savoir et une évolution permanente où je prends de l'assurance. C'est mon rêve et mon dévouement ne devrait pas être remis en cause. »

Vous poussez un soupir de soulagement mais vous réfléchissez encore un peu pour savoir comment convaincre cet homme si mystérieux. Vous n'avez aucune idée de si cela suffit mais vous supposez que si des questions ne viennent pas, c'est assez bon signe. Ou alors, votre cas est déjà classé. Le doute s'installe alors votre cerveau s'accélère et vous réfléchissez plus vite pour finalement reprendre.

« Vous avez mon dossier devant les yeux. Vous savez mes résultats scolaires, mon parcours professionnel étayé de rapports annuels sur la satisfaction que j'ai pu donner au cours de chaque expérience de travail que ce soit au Ministère aussi. Mais plus que tout, vous avez à portée de main, les résultats des étudiants à qui j'ai enseigne, leurs évaluations opérées par mes soins mais plus que tout, vous avez les résultats des BUSES et ASPICS pour mes deux années d'enseignement. Je sais que certains ont vu leurs résultats nettement s'améliorer entre les deux épreuves sous mon enseignement et j'ose espérer que ces résultats prouveront que je sais donner entière satisfaction comme enseignante et ce, sans fausse modestie ou au contraire excès de modestie. Je n'ai pas fait baisser le niveau de mes élèves et je leur ai donné le meilleur de moi pour parfaire leurs connaissances. Je pense pouvoir me vanter de ne pas avoir failli à ma tâche. »

Vous savez que vous avez donné suffisamment et si cela ne devait pas l'être vous n'éprouverez aucun regret. Vous n'êtes pas vraiment là pour vous vendre car au fond, tout votre parcours atteste de vos compétences. Cela devrait donc suffire tout simplement. Le silence ne dure guère très longtemps avant que vous ne puissiez enfin pousser un soupir de soulagement.

« Vous pourrez vous familiariser avec vos nouvelles fonctions dès la rentrée Mademoiselle Abberline. Vous avez votre place dans cette école vu votre dévouement. »

ϟ Ton pseudo : Aurore. ϟ Ton âge : 28 ans. ϟ Ton avis sur mumblemumps : Je plante ma tente ici et vous vous débarrasserez pas de moi . ϟ Le mot de la fin : Je vous loooooooove .

 « Alexis » une femme à la chevelure éclatante comme les blés chuchote ce nom en regardant l'enfant avec une certaine douceur, un amour que l'on ne peut nier. Un air un peu bohème, elle embrasse la petite main avant de se rendre à une exposition où ce sont ses œuvres que l'on expose. Artiste dans l'âme, sa petite princesse est son modèle mais si tout son talent prouve qu'elle ne la quitte jamais, sa vie la tient souvent loin du petit berceau. Une grossesse consacrée à la peinture et la sculpture pour combler la longueur des journées, ces six derniers mois, elle a travaillé dur pour se faire reconnaître. Ses yeux noisettes expriment une profonde fierté alors qu'elle pose un baiser sur le front de sa petite princesse « Bonne nuit mon trésor » Son père se penche à son tour, regard clair et cheveux sombres, il est fier de voir que la petite lui ressemble de plus en plus. Son doigts effleure la joue potelée alors que son costume bien taillé montre une certaine rigueur limite guindée. L'artiste et l'homme d'affaires, deux oppositions mais qui se complètent à la perfection ayant donné naissance à une petite beauté « Fais de beaux rêves Alexis ». Puis, ensemble, ils partent la laissant aux bons soins d'une baby-sitter. Une première mais d'autres suivront alors que je prends conscience que mes parents sont tous les deux pris dans leur vie. Je ne peux pas dire que je souffre d'un manque d'amour mais très certainement d'un manque d'attention et celui-ci je le comble dans mon imagination, imagination satisfaite par ma curiosité du monde. L'école, les livres, jouer à l'institutrice, je me forge doucement développant mes habilités. Il n'est probablement pas faux d'affirmer que je fuis aussi un peu la réalité mais mes premiers amis sont et restent les livres. « Alexis, qu'est-ce que...? » Je suis une enfant âgée maintenant de six ans qui relève un regard surpris mais aussi coupable sur ma mère. Je devrais être couchée depuis longtemps, un regard au réveil m'apprenant qu'il est trois heures du matin. « Pardon maman, je vais me coucher. Mais mon livre était si passionnant. » Je referme ce dernier le posant sur la table de chevet mais ma mère secoue la tête « Non pas le livre mais ça..... » Elle montre la pièce où des petites boules de lumières flottent dans les airs. D'où sont-elles venues? Je n'en ai aucune idée. Les ai-je crées? C'est une possibilité. Je me souviens que l'obscurité gagnait alors que je voulais tellement terminer ma lecture. Je n'avais pas le droit d'allumer la lumière alors avais-je créé cela? Mon père vient s'assurer que tout va bien avant de sourire fièrement. « Alexis, c'est superbe! » Je n'ai jamais lu aucune peur dans leur regard, aucun rejet et au contraire la plus parfaite acceptation. Ils ne m'ont jamais réprimandée même quand ces manifestations pouvaient sembler étrange aux yeux des autres. Ils ne comprennent pas mais pour eux c'est un don de la nature et quand je reçois la lettre de Poudlard, leur fierté explose. Je chéris le souvenir de leur réaction, l'apaisement de savoir que je ne suis pas anormale, puis l'émerveillement. « Alexis ma chérie, ta mère et moi voulions t'offrir cette chaîne pour que tu saches que nous serons toujours là pour toi. Nous t'aimons et nous espérons que Poudlard t'apporte l'épanouissement que tu mérites. » La chaîne glisse autour de mon cou puis deux bras m'enlacent « Je suis fière de toi mon trésor. Tu vas manquer à ta vieille mère mais nous serons vites réunis tous les trois. »

« Abberline ! » le ton cinglant de mon patron transperce l'air. Je me demande ce qu'il va encore me dire mais je souris doucement et posément m'approche de lui. Il m'aura fallu énormément de temps pour me familiariser au ton cinglant qui a le don de vous faire frissonner alors qu'au fond, c'est une simple manifestation d'exigence. Les premiers temps, je tremblais craignant que cet homme ne me renvoie sans me laisser la moindre chance de faire mes preuves. Mais maintenant, je ne sursaute même plus et je me dirige vers lui la tête haute. Il n'y a là aucune provocation mais simplement, je ne ressens plus le besoin de baisser la tête sous la peur ou le manque de confiance. Je sais que ses critiques ont toujours un côté constructif et qu'il reconnaît que l'on a tous droit à l'erreur. Mais je ne m'attendais pas vraiment à ce qui suit. « Abberline, vous allez être heureuse mais je vais me passer de vos services à l'avenir. Votre travail a su donner entière satisfaction alors je vous ai recommandé pour ce poste de professeur dont vous rêviez tant. » Je me revois fraîchement sortir de l'école débarquant ici dans un petit tailleur stricte essayant de faire bonne impression à ce que j'osais espérer être mon futur employeur. Je me souviendrai toujours de cette joie que j'ai ressenti quand ils m'ont annoncé me donner ma chance de faire mes preuves. Aujourd'hui, je vais écrire une nouvelle page de ma vie. J'avais dix-huit ans, j'étais jeune et fraîche emplie de projets d'avenir tous plus beaux les uns que les autres. Sept années plus tard, je suis âgée de 25 ans et je vais pouvoir profiter de tout un été de vacances pour préparer les futurs cours que je donnerai. Je suis sous le choc de me rendre compte que l'on me donne réellement mon renvoi mais pour que ma carrière prenne une tournure toute neuve. Je vais voir mon rêve le plus cher se réaliser. « Vous êtes sérieux? » Mes yeux pétillent de bonheur et je dois me retenir de lui sauter au cou. Je ne suis pas une adepte des effusions de bonheur mais aujourd'hui, mon âme d'enfant revit avec cette concrétisation.

« Professeur » Certains pourraient se sentir lassés d'entendre leur nom répété ainsi à longueur de journée mais moi j'y prends chaque fois le même plaisir. Je suis heureuse de sentir qu'aucun de ces jeunes gens n'est effrayé par moi ou ne se sent oppressé. Ils osent me poser des questions, solliciter mon aide et j'ai travaillé dur pour que cette vitesse de croisière dirige mes cours. Pourtant, mes débuts étaient catastrophiques. Debout devant la classe, j'éprouvais la sensation que la timidité me terrorisait. J'avais le corps tendu comme un arc et les tripes qui bouillonnaient littéralement sous l'effet du stress intense que je ressentais. C'était un défi personnel à relever pour réussir à dominer cette tétanie qui me faisait parfois cafouiller ou m'embrouiller dans mes explications. Je me sentais parfois nauséeuse rien qu'à le pensée du prochain cours à donner. Mais, je n'ai jamais baissé les bras et je me suis accrochée. Lentement mais sûrement, je me suis aperçue que quand je relâchais la pression, tout se passait étrangement mieux. Il m'aura donc fallu plusieurs mois d'adaptation et ceux qui se souviennent doivent se souvenir de la métamorphose qui s'est opérée un beau jour comme sous l'effet d'un déclic. Quatre années de ma vie consacrées à l'enseignement des Runes à toute une génération. Mais depuis la dernière rentrée, je rêvais d'un renouveau pour pouvoir chasser la reprise d'une routine qui ravivait des souvenirs douloureux d'enfants que je n'avais pas su protéger malgré que je m'y sois engagée. Mais une direction assez psychorigide m'en avait empêché alors que je rêvais de pouvoir m'ouvrir de nouvelles portes ou enseigner une matière principale. C'était une source de déception. Mais l'enseignement est ma vie donc je ne pouvais que me résigner à reprendre mon poste. Je ressens toujours une profonde fierté de pouvoir enseigner alors entendre ce son « Professeur », c'est comme une douce mélodie qui résonne dans mon esprit.

« Lexis », le son murmuré n'est qu'un rêve venu torturer mon âme pour raviver la blessure. Cent fois, j'ai pris la plume pour écrire une lettre que je suis incapable de commencer ou même de finir si par hasard, certains mots venaient. Je ne parviens pas à y mettre toutes les émotions que je ressens ou alors j'en mets trop et puis je me décourage et je reporte à plus tard.... encore et encore... Je ne me sens pas capable de trouver les mots justes qui pourront apaiser la peine. Mais surtout, j'ai peur de lui écrire combien il me manque. J'ai peur de le laisser savoir que je l'aime toujours alors que ça fait une éternité depuis notre dernière lettre. Je fête mes vingt-neuf en regrettant de ne jamais avoir trouvé le courage en presque deux ans d'écrire cette fameuse explication. Je pose la plume réalisant tout simplement qu'il faut aller de l'avant. Les temps sont sombres mais je suis soulagée de l'imaginer loin des horreurs qui couvrent ce monde d'encre et de Ténèbres. Je repense à cette période de ma vie quand mon père est tombée gravement malade. Ma mère était tellement perdue. Elle ne savait pas comment gérer les questions administratives, financières, etc. J'ai dépensé une énergie folle entre les cours, être à son chevet, aider ma mère. J'ai tenu tous mes engagements et pendant presque trois mois, je n'ai plus eu de vie à moi. J'avais besoin d'un roc pour m'appuyer dessus mais j'étais seule. Cette solitude m'a ébranlée et je n'ai jamais su comment recontacter Johannes après cela alors j'ai simplement laissé mourir notre histoire. Après cinq ans d'une correspondance assidue, je n'ai plus eu la force de préserver notre relation, notre lien. Se voir une fois toutes les lunes aura finalement réussi à briser ce qui nous réunissait. « Lex », un surnom murmuré au creux de l'oreille dans le confort moelleux des oreillers alors qu'un corps chaud est pressé au mien. Un frisson parcourt mon corps alors que je savoure cette sensation le cœur lourd et déjà empli de nostalgie. Son amour des bêtes me l'arrache alors qu'il est appelé à l'étranger, loin de moi. Je ne veux pas me réveiller, pas ouvrir les yeux et devoir lui dire adieu. Deux années de bonheur qui vont prendre fin aujourd'hui. Douce mélancolie qui ma gagne et ne me quittera jamais réellement. Sortie depuis peu de Poudlard, nouvellement arrivée au Ministère, notre rencontre, la période de séduction, nos premiers rendez-vous, le début de notre histoire. Magizoologiste dont j'ignore même la vocation allez savoir pourquoi, mon talentueux sorcier amoureux des bêtes aux petites attentions à craquer a su conquérir mon cœur. Quel choc de le voir arriver à Poudlard récemment, bouleversement qui ravive le regret de ne pas avoir terminé cette lettre il y a des années. Il m'ignore et je n'ose pas vraiment m'approcher même si je rêve de me retrouver face à lui, ENFIN. Il est l'amour de ma vie, celui que l'on ne peut jamais oublier, dont on ne tourne jamais réellement la page même si on rencontre d'autres personnes, ouvre la porte à d'autres hommes. Le domaine de mon cœur reste extrêmement privé et lui appartient à lui seul depuis le premier jour, depuis une décennie compète.

« Alex », je ne suis plus qu’Alex depuis plusieurs années maintenant. Je suis une femme hantée par les images d'une guerre qui a touché bien trop d'innocent. Je suis la jeune femme qui a décidé de s'opposer au moment de choisir un camp, œuvrant dans l'ombre auprès de l'Ordre du Phénix infiltrée à Poudlard pour protéger la future génération. Devoir faire semblant, jouer un double jeu permanent dans le seul but de ne pas trahir combien tout ce qui se passe dans ce monde me révulse et m’écœure. En colère permanente alors que je sais qu'aux quatre coins de l’Angleterre, la souffrance gagne les corps et gruge les cœurs qui finissent par désespérer. Je voudrais que le monde ouvre finalement les yeux sur la beauté de la diversité. Qu'il comprenne combien tout un chacun peut venir apporter sa pierre à l'édifice de l'existence mais les luttes intrinsèques entre sorciers qui se disputent la pureté de leur sang. Je compare parfois ce sorcier mégalomane à un Hitler version sorcier. Étrange similitude surtout que ce dernier a causé la mort de tant de personnes sous les regards indifférents de sorciers qui ont laissé faire mais encore pire qui ont reproduit ce fameux schéma. Je suis scandalisée mais aussi effrayée mais je n'ai jamais rien laissé paraître. J'ai feint une totale soumission alors que j'aidais l'Ordre du Phénix. C'est une source de fierté d'avoir su défendre mes idéaux à chaque instant. Mais j'ai eu besoin de temps pour soigner mes blessures et les marques qui zèbrent ma peau. J'ai du guérir comme chacun pris dans cette salope de guerre. J'ai pansé mon cœur et essayer de retrouver qui j'étais avant tout cela. Parfois, j'ai encore peur. Peur de me réveiller et que le cauchemar soit toujours réel, je vis avec un sentiment de paranoïa où je m'interroge sur ce qui se trame dans l'ombre, sur ce que peut cacher telle ou telle personne. La vie ne nous a pas épargné et elle nous hante encore mais lentement, j'ai pu retrouver le sommeil. Je reprends la maîtrise des émotions même si quelque chose est et restera toujours cassé. Une année complète à regarder de loin se reconstruire l'école que je chéris de toute mon âme. Une année entière à me concentrer sur ce que j'aime, cette famille que j'ai négligé. Je les ai aidé à regagner leur logement, reprendre le contrôle de leur vie alors que je leur avait permis de découvrir le ''Nouveau Monde'' pour leur propre sécurité. J'ai rattrapé le temps perdu et essayer de ne pas m'oublier. Le monde devait renaître alors j'ai essayé d'être un artisan de cette renaissance. J'ai mis de côtés les mauvais souvenirs qui pourtant continuent de hanter mon âme. Mais, l'effervescence de Poudlard et les nouvelles têtes permettent d'oublier ce qui a pu se passer. Ces enfants seront toujours une partie de moi même quand j'en aurai vu défiler des milliers. Un certain besoin de renouveau inassouvi et me voilà à nouveau professeur d'étude des Runes. « Alexis », cette vois me fait frémir. Zephyr, pourquoi dois-tu toujours être dans mon champ de vision quand je voudrais juste que tu disparaisses. Je t'entends déjà venir pour me rappeler de garder le silence sur ce que j'ai appris grâce à notre implication commune. Un vieux disque rayé qui passe en boucle pour me rappeler que je ne dois pas laisser filtrer cette information. Mais bordel cette enfant mériterait de savoir ce que TU as fait. Le monde devrait le découvrir. Mais les menaces sont comme des couteaux qui sifflent dans l'air. Cette violence, je voudrais juste t'envoyer chier, te taper jusqu'à ce que ça rentre dans ta tête vide que même si ça ne me plaît pas, je vais me taire alors garde tes menaces, ta violence pour toi. Laisse moi enfin en paix. Depuis les événements, j'ai appris à fuir ces moments, me déconnecter et oublier cette réalité. Je ne suis plus réellement là le temps d'un moment. La '' Alexis '' d'aujourd'hui avance vaillamment la tête haute chérissant un rêve inavoué « une famille avec celui qu'elle n'oubliera jamais : Johannes ».