Une étincelle, puis une autre et la mince tige de bois se fait arme. Une arme aux reflets de valeur, qui s’emploie à dégorger mille couleurs, mille astuces jusqu'au seul but final : la victoire. Il tombe. Elle tombe. Tous tombent un jour puis se relèvent. Voilà désormais près d'une heure que les membres du club de duels se déchirent en pratique, s'inclinent et ruent. Seul ou face à l'adversaire, tous ne font plus qu'un avec le bois et tous se rappellent à la Guerre. Certains l'ont connu, d'autre la connaîtront, car le monde est ainsi fait que les Hommes ne savent pas vivre en paix. Des prétextes à l'affrontement, il y en a toujours eu. Il y en aura toujours ; même ici, au sein d'une simple école, rien que pour le plaisir. Rien que pour ce sentiment extatique de prendre le dessus sur son prochain. Elle-même, comment en était-elle arrivée un jour à se retrouver dans les rangs de ces combattants juvéniles ? Tout avait commencé à Durmstrang par une simple volonté de se rapprocher d'un être trop aimé, puis de partager quelque chose avec une amie. Elle n'avait jamais aimé la violence Ielena, mais elle n'avait connu que cela durant l’entièreté de son enfance. Cela ne s'était jamais arrêté, ni là-bas, ni ici. Peu importait le pays occupé, la culture ou le cercle social : où qu'elle ai pu être, se trouvait toujours une main, une parole, un geste pour s'en venir la blesser. Devenir plus forte, sans aucun autre recours que le mérite, c'était bien là ce qu'elle avait promis à Katarina et ainsi donc, elle était-là. Si menue. Si frêle au milieu de la masse. Le temps lui avait paru une éternité avant que le déclic ne se fasse sentir, avant que son esprit ne se libère de ses chaînes jusqu'à oser l'offensive à son tour et Merlin que cela avait été bon. Pour toute ses fois le corps à terre, il avait suffit d'un sort, d'une réussite, pour que sa vision complète des choses s'en trouve changée à jamais. Oui, Ielena Dimitrova, enfin s'affirmait. Petite élève si discrète que l'on entendait jamais, qui n'avait de don pour rien, sous les yeux des autres, s'était métamorphosée en une figure de Diane. C'en était bien fini à présent du temps de l'innocence, ce dernier était désormais réglé à l'heure du changement le plus radical et rien ne l'encourageait plus dans cette voie que la lueur de fierté pointant dans le regard de l'Azarova sous le joug de ses victoires.
Mais Katarina n'était pas là aujourd'hui et c'est donc seule que la russe, dans l'attente de son tour, entravait les mannequins d'entraînement de sa plus belle dextérité. Une lueur, puis une autre. Cette fois-ci, le pantin ne s'est pas laissé faire et lui a renvoyé son sort. Elle encaisse, prend le temps de contempler les trente-six chandelles auréolant son crâne avant que de se redresser. Encore. Encore. Encore et tournent les aiguillent à l'horloge de la pièce. Son nom n'a pas encore été appelé pour le face à face, l'impatience gagne du terrain. Hors de question de quitter la salle sans avoir pu pratiquer dans les bonnes conditions, quand déjà la plupart commencent déjà à vider les lieux. Une minute, puis une autre. Le mannequin grince dangereusement sous l'impact d'un sortilège mal contrôlé. L'agacement grossi à mesure que défilent les secondes. Par la barbe de Merlin, quand les organisateurs vont-ils enfin se décider à...
« Ok, il nous reste encore un petit quart d'heure avant de libérer la salle. On termine donc avec Kavanagh et... ah, Dimitrova ! Approchez tous les deux ! »
A l'entente de son nom, la rouge et or a bondit. Son exaltation pour autant se brise soudain alors que son regard s'en vient détailler l'adversaire. Cet homme-là, elle l'a déjà affronté. Ici. Là-bas. Sans avoir jamais fait parti de son cercle intime, elle croit déjà le connaître par cœur. Elijah. Une ombre qu'elle rencontre depuis toujours, dans les vents des rues froides de Saint Saint-Pétersbourg, dans les couloirs de la Noble Durmstrang et jusqu'ici. Elle le connaît. Elle ne lui a jamais vraiment adressé la parole, mais elle l'a combattu. Une fois. Peut-être deux. Cela n'avait rien des difficultés que promettait la puissance de cet adversaire ne semblant connaître de défaite que face à elle. Par pitié sans doute. Peut-être par peur de blesser involontairement la fille du ministre de la magie Russe. Peu importe, cet homme-là, elle le sent, la sous-estime depuis toujours et cela fait bouillir le sang à ses tempes. Une marche, deux marches. Sur l'estrade des combattant, la révérence se fait sans chaleur. Qu'un regard dur pour celui qu'elle défi d'enfin déployer tout son savoir faire. Un pas en arrière, puis un autre. Les dés sont lancés.
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'Duel' :
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Mer 16 Aoû - 18:19
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Elijah & Ielena
I'm in love with the shape of you
La salle de duel, l’endroit préféré d’Elijah. Il apprécie cet endroit pour plusieurs raisons. Tout d’abord, c’est un des seuls endroits où il est possible d’attaquer les autres élèves avec tous les sorts que l’on veut et cela, sans avoir de problèmes par la suite. Bon, pas tous. Il faut quand même éviter d’invoquer un sort impardonnable si on ne veut pas finir le restant de ses jours à pourrir dans une cellule d’Azkaban. Il fait chaud et humide, les élèves transpirent, se fatiguent. Avec le Quidditch, le club de duel est une des activités où l’on est sûr de finir extenué. La seule envie des élèves en sortant du cours, c’est de retrouver leur lit douillet. Puis il y a toutes ces étincelles, toutes ces boules lumineuses qui traversent la salle de part et d’autre. Cela ressemble à un feu d’artifice, mais à un feu d’artifice mortel.
Le sorcier de Durmstrang préfère tout de même la salle de duel de son école. Il se rappelait de cette pièce sombre, où la lumière pénétrait grâce aux fentes qui servaient de fenêtres. Il faisait encore plus humide que dans la salle de Poudlard. Comme dans tout le château, il faisait froid, il y avait intérêt à vite s’activer pour ne pas prendre froid et attraper un rhume à te scotcher dans ton lit pendant plusieurs jours. On pouvait retrouver une dizaine de mannequins ensorcelés qui permettaient de s’entrainer quand on était seul. Ils étaient particulièrement intéressants car ils renvoyaient tel quel le sort qui était lancé. Les élèves devaient donc faire attention à ne pas lancer un sort trop fort, car il fallait savoir le parer quand il revenait dans l’autre sens.
Elijah s’installa dans un coin de la salle de duel de Poudlard en attendant son tour pour se battre. La journée avait été particulièrement mauvaise, il avait donc envie de se défouler. En effet, la météo avait été exécrable, les professeurs avaient été de mauvais poil et il n’avait pas réussi à exceller au cours de potion. Un élève de Poufsoufle l’avait devancé. Ce qui avait eu le don de profondément le vexer. Le russe avait donc hâte que l’on l’appelle pour qu’il puisse se défouler sur son adversaire. En effet, il n’y avait pas beaucoup d’élèves de son niveau à Poudlard. La majorité de ceux qui étaient meilleur que lui étaient parti se former pour devenir Auror. Le club de duel allait bientôt toucher à sa fin mais Elijah savait qu’il passait souvent dans les derniers car il faisait peur aux autres élèves. Le professeur responsable du club ne voulait pas effrayer les élèves les plus jeunes.
Ce fut la désillusion, il allait affronter Ielena Dimitrova. Cette fille était la seule personne contre qui il ne pouvait pas s’amuser ou se défouler. C’était l’enfant illégitime du ministre de la magie Russe. Ce n’est pas pour cette raison qu’il ne pouvait pas faire ce qu’il voulait contre elle. À Dursmtrang, il était inculqué aux élèves qu’il ne fallait pas avoir peu du nom de chacun. En rentrant à l’école, les élèves devenaient tous des enfants de Durmstrang et ils étaient tous sur le même pied d’égalité. Donc non, ce n’était pas pour ça qu’il n’allait pas pouvoir s’amuser. La mère d’Elijah, grande médicomage au service des grandes familles, dont celle du ministre de la magie Russe, avait fait naitre clandestinement Ielena. Elle s’en était ensuite attaché et avait veillé sur elle durant toute son enfance, en attendant sa rentrée à Durmstrang. Ensuite, elle avait faire promettre à son fils de veiller sur elle, de la protéger et de lui donner régulièrement des nouvelles. Ce n’était pas de bon cœur que le jeune sorcier l’avait fait, mais il respectait sa famille et il ne pouvait refuser la demande de sa mère.
Il n’avait pas le choix de la défier en duel. Il allait une nouvelle fois devoir contenir sa puissance, parer les sorts de la jeune fille et attendre la fin du combat. Ce n’était pas aujourd’hui qu’il allait pouvoir s’améliorer au combat. Non pas qu’Ielena soit mauvaise, mais elle était plus jeune, moins expérimenté et lui devait faire attention à ce qu’il faisait, pour ne pas la blesser. Elijah se leva, monta sur l’estrade et fixa la jeune fille, en attendant qu’elle lui lancer le premier sort. Il remarqua que son visage était crispé et son regard n’exprimait que de la dureté et du mépris. Le jeune sorcier allait devoir se retenir pour ne pas la punir de sa façon de se comporter face à lui.
Son coup était parti, Elijah invoqua un « protego », ce qui lui permis d’être protégé du sort qui avait été lancé. Cela n’avait pas été très difficile à parer. C’était donc à son tour. Il avait hâte d’en finir et de pouvoir aller se coucher pour oublier cette très mauvaise journée. Il fixa Ielena et murmura :
« Expelliarmus »
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Mer 16 Aoû - 18:41
Essai#1 - ELIJAH R. KAVANAGH
Mumblemumps
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Attaque. Échec. Comment avait-elle pu choir à toute cette rage grondant en elle dès la première attaque ? La pilule ne s'avale que difficilement, se bloque à sa gorge et s'en vient ternir plus encore la vision de l'homme la tenant sous son joug. Il ne payait rien pour attendre, celui-ci. Cet aigle au regard empli de prétention qu'elle n'avait qu'effleuré quand tout son être se voulait le soumettre. Il n'y aurait pas de seconde chance, elle se le jura avant que d'interrompre sa propre bêtise. Que lui arrivait-il, là, sur cette estrade ? Fallait-il qu'elle ai finalement hérité du sang maudit des Dimitrov pour se laisser ainsi bercée à ce point par l'envie de défaire l'autre ? La raison tempère le cœur, mais le cœur s'en repart au galop alors que fuse le sortilège du Kavanagh. Réflexe défensif plus que magique et la voici qui se laisse tomber au sol avec agilité pour mieux éviter l'attaque. En cet instant, homme et femme ont disparus. Sorcier et sorcière, les capes sont pliées pour ne plus laisser voir que le combat de la lion contre l'arrogant charognard. Sa fierté au placard, elle admettrait pourtant, la Dimitrova, tout le respect qu'elle témoigne en secret à son adversaire. A ce garçon de l'ombre lui étant si semblable sans qu'elle n'en sache rien. Comme elle, tu ne dis rien. Comme elle, les autres te font fuir. Sans doute pour bien d'autres raisons, mais seul compte le résultat. Seule compte l'estime, celle-là même qui la fait se redresser dans l'instant et pointer de plus belle sa baguette en direction du bleu et bronze.
« Tournez ! », hurle la voix de l'instructeur et l'un avance vers l'autre. Un pas. Puis un autre, jusqu'à le croiser. Jusqu'à lui servir un regard brûlant du désir d'en découdre. Jusqu'à profiter de cette seule seconde à son niveau pour lui glisser à voix basse :
« Te retiens pas. »
Elle sait. Elle le sent. Cet homme-là la couve, se bat avec elle comme l'on jouerai à la bagarre avec un enfant donc chaque coup serait paré sans le rendre vraiment. Ce sentiment est infecte, ravive plus encore l'ardeur de la rouge. Faut-il qu'en ce monde, tous les hommes, du plus parfait inconnu à l'être le plus chéri ne la voit que comme ça ? Une mince poupée de porcelaine, toute prête à se briser. S'en est assez de cette image. Assez de ces faux-semblants qu'elle traîne avec elle comme l'on porterai le poids du monde. Il n'y aura plus d’hésitation ; le premier tour est lancé. Au second qui débute, son esprit fouille chaque recoin de mémoire pour y trouver la plus et honteuse parade à servir et qu'elle lui jette sans une once de remord.
« Locomotor Mortis ! »
Bois de tremble et ventricule de cœur de dragon, de quelques millimètres à peine d'écart en taille et foudroie le syndrome de la remontée des sortilège.Priori Incantum, et elle ne vit rien venir. Rien d'autre qu'un éclair de lumière perçant contre le sortilège qu'il avait lui-même employé, mais deux baguettes jumelles ne peuvent agir l'une contre l'autre. Si leurs propriétaires les forcent à combattre, un phénomène se produit et relie les deux baguettes. Relie les deux sorciers. Priori Incantum. Deux mots seulement, pour mettre un nom sur l'écho terrifiant ayant fait grondé la salle de duels. Elijah n'existe plus alors, Ielena gît à terre. Douce Ielena qui ne voulait que s'affirmer, vient de trouver en ce jour l'adversaire de toute une vie.
Les propriétaires de baguettes en bois de Tremble sont des esprits forts, déterminés, plus susceptibles que d’autres de se lancer dans des quêtes ou d’aspirer à un ordre nouveau. C’est une baguette de révolutionnaire.
Bon ba j'ai encore fait des miracles avec le lancé de dé 8'D XDD Je te propose donc qu'on continue sur ce topic en tenant compte du fait qu'ils vont se réveiller tous les deux à l'infirmerie si tu es d'accord
Mumblemumps
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Mer 23 Aoû - 22:28
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Elijah & Ielena
I'm in love with the shape of you
Ielena s’était jeté au sol pour éviter son sort. Cela avait eu le don d’agacer Elijah. Il avait voulu que le duel se finisse rapidement car il n’y avait aucun intérêt d’affronter cette fille. Son serment qu’il avait passé auprès de sa mère lui interdisait de faire le moindre mal à son adversaire. Tout ce qu’il voulait à ce moment-là c’était d’en finir pour aller se coucher. La mauvaise journée qu’il avait passé ne pouvait pas se terminer plus mal que de cette façon. En plus de ça, son adversaire lui faisait perdre du temps, pourquoi ne voulait-elle pas en finir au plus vite. Il savait qu’elle était suffisamment intelligente pour remarquer que c’était la seule personne à lui tenir tête en duel. Ielena devait bien comprendre que leurs échanges étaient truqués dès le départ.
Le deuxième échange allait commencer, mais avant, il fallait échanger de position avec son adversaire, ce qui l’obligeait à devoir croiser le chemin de la jeune fille. Elijah s’avança en sa direction sans la regarder. Il fixait l’endroit où il devait se rendre. Il n’avait aucune envie de regarder Ielena, plus il l’évitait, mieux il se portait. Malgré cela il remarqua, il remarqua le regard qu’elle lui adressait. C’était un regard de défi. Ce regard s’accompagna de paroles : « Te retiens pas ». Le Russe avait donc raison, cette fille était suffisamment intelligente pour avoir remarqué que leurs affrontements étaient toujours biaisés dès le départ. Qu’est ce qu’elle croyait ? Qu’il allait l’écouter ? Cette fille était impertinente, rebelle. Ça lui plaisait. Quelque chose émanait d’Ielena, comme une flamme qui était prête à tout embraser.
Bon, il était tout de même temps d’en terminer avec ce combat. La deuxième manche était différente de la première puisqu’il fallait maintenant que les deux opposants se lancent un sort en même temps. C’était le plus rapide qui allait remporter ce duel. Elijah avait donc de grandes chances de l’emporter, mais il devait tout de même faire attention à ne pas blesser sa cible. Il maudissait sa mère de lui avoir fait passer cette promesse. Les deux élèves se saluèrent une nouvelle fois et tendirent leurs baguettes l’un vers l’autre. Sans un mot, le Russe voulu invoquer un « Petrificus Totalus » mais au lieu de ça, ce fut un éclair rouge qui fracassa un éclair bleu qui était parti de la baguette de Ielena. Les deux baguettes étaient alors reliées dans un fracas assourdissant. Elijah n’avait pas compris tout de suite et essaya de mettre toute sa force pour casser ce lien. Il avait réussi à le faire, mais ce n’était surement pas de cette façon qu’il l’aurait voulu. Une explosion avait surgi à l’endroit où les éclairs se rejoignaient, ce qui avait projeté en l’air tous les élèves présents dans la salle. Ielena et Elijah, étant les deux élèves les plus près de l’explosion, avaient subi plus violement le sort ce qui les avaient fait s’évanouir.
Ce fut un réveil douloureux. Où était-il ? Quand il ouvrit les yeux, Elijah ne reconnut pas tout de suite le lieu. C’était l’infirmerie. Que faisait il la ? Il mit plusieurs minutes à se rappeler de ce qu’il s’était passé. Un Priori Incantum. Le Russe était pour une des rares fois, complétement abasourdi. Ce phénomène est très rare. Le plus connu est bien sur celui entre Harry Potter et Voldemort. C’est quand deux baguettes sont jumelles et se combattent. C’était incroyable et inopportun.
Le sorcier de Durmstrang s’était assis sur son lit. Il n’y avait personne d’autre à l’infirmerie hormis Ielena, encore endormi, sur le lit à côté du sien. C’était rare, mais pour une fois, Elijah était admiratif de la jeune fille. Elle était aussi propriétaire d’une baguette en bois de tremble avec un ventricule de dragon. Cette baguette ne se soumet qu’aux esprits forts et déterminés. Ce qui voulait dire que la fille Dimitrov ressemblait au fils Kavanagh.
Elijah était intrigué, elle lui avait résisté et au final c’était parce qu’elle lui ressemblait en grande partie. Il l’observa dormir en se posant de nombreuses questions à son sujet.
Le Diable au cœur et tout bascule. Ça s'effondre, ça se brise comme en une chute sans fin la conduisant à l'inconscience. Tout est noir ; plus rien ne subsiste alors qu'un son strident faisant face au vide. Comprendront-ils seulement un jour ce qu'il venait d'arriver ? Ce qui les avaient liés par delà cette envie irascible de vaincre l'autre ? Peut être. Peut être pas. Pour l'heure, elle n'est plus rien qu'une coquille vide, qu'un corps dénué de conscience ne sentant plus ni le poids du monde, ni le contact de bras sécurisants la conduisant vers l'infirmerie. Dans cet étrange au-delà, tout se confond, des souvenirs les plus superflus à la chute. Des petits tracas quotidiens à l'Enfer. Rien n'est reposant dans cet état d'asservissement à l'être, quoi que l'on puisse penser d'une silhouette aux yeux paisiblement clos. Non, elle n'avait à ce jour rien connu du repos des justes, ni de la douce torpeur des combattants accueillant Morphée le devoir accompli en leur sein. A présent que ses yeux s'entrouvrent, la moindre source de lumière s'en devient aveuglante et le moindre bruit se retrouve décuplé. Dans son crâne, mille tambours battent encore la mesure du fracas de sa baguette s'opposant à celle du bleu et bronze, réfutant fatalement de soumettre sa jumelle. Elle s'éveille pourtant, la fille du Gryffon, balaye furtivement les lieux d'un regard perdu.
Où est-elle ? Que s'est-il passé ? N'avait-elle pas simplement rêvé cet affrontement ? Alors, le visage de son Némésis se dévoile, assis non loin d'elle sur son propre lit et les réponses s'en découlent naturellement. Non, cela n'était pas un rêve. Cela lui revient. L'assaut, l'envie de le contraindre à sa propre force, la hargne héritée du sang des Dimitrov qu'elle ne partage même pas comme influençant tous ses gestes ; et puis l'éclair. Le bruit. Le noir. Lui. Lui qui a le regard vissé sur elle sans qu'elle ne sache en traduire la pensée. Lui qu'elle a croisé toute une vie sans jamais réellement le connaître. Y aurait-il seulement quelque chose à savoir de ce garçon ? Un fils de la Sainte Russie, comme elle. Un étudiant de Durmstrang, comme elle. Un slave fraîchement débarqué au sein d'une culture abrutissante dont elle ne savait vraiment apprendre les code, le tout au sein d'une école ayant fait lieu de champs de bataille. Comme elle. Vraiment, n'y avait-il rien à en savoir de cet Elijah ? Se redressant tant bien que mal, elle a le regard encore noir de l'envie d'en découdre mais pas assez de force dans le corps pour se tenir droite et assurée. Ses membres sont lourds, comme pesant le double de leur poids habituel. Frêle Ielena qui soudain se sent alourdie de tout, partout jusqu'à grimacer de douleur d'avoir seulement levé le bras pour repousser sa chevelure en arrière. Un temps. Silence, avant que corps et esprit ne s’emboîtent de nouveau parfaitement pour la rendre à ses pleines facultés. Un regard en travers de la pièce pour constater l'absence de toute autre présence que celle de son adversaire, un soupir. Face à l'absence d'infirmière, elle se résout à rendre son attention à celui que son lit avoisine. Pas de sang sur son visage, pas de trace suspecte laissant supposer une blessure aggravé. Tout au pire croit-elle deviner comme un bleu à sa tempe, sans la moindre certitude. Elijah va bien. Elle va bien. Douce Ielena n'a blessé personne en ce jour, tandis que sa mémoire la renvoi à l'image de Teodor Azarov gisant sur le sol boueux de la forêt interdite. Que penserait-il seulement d'elle s'il se trouvait là, à constater qu'encore une fois, sa volonté de vaincre l'avait conduite à l'infirmerie ? Sans doute s'en désespérerait-il, mais Teodor n'était pas là. Elijah oui, et la voici désormais qui se tournait vers lui, l'interpellant dans leur langue maternelle, le plus naturellement du monde.
« Rien de cassé ? »
Elle croit déjà connaître la réponse, mais s'en tiens aux usages courtois.
« Finalement, je commences à comprendre pourquoi tu passes ton temps à te retenir quand tu combats. »
Une remarque pour détendre leur atmosphère suspendue dans le temps. Une remarque également pour mettre le doigt sur un point de détail ayant mit plus d'une fois ses nerfs à vifs. Qui était vraiment Elijah Kavanagh ? Elle n'était plus certaine de vouloir le savoir et s'y risquait malgré tout en bonne élève de Godric Gryffondor.
Elle s’était réveillé, elle le fixait, mais il ne s’en rendait pas compte. Elijah était perdu dans ses pensées. Il n’avait jamais été aussi bouleversé qu’aujourd’hui. Lui, l’homme fort, le sorcier hors pair était encore secoué par les évènements de la veille. Le Priori Incantum est-ce qui a de plus improbable dans le monde sorcier. Il existe des milliers, voire des millions de baguettes différentes et malgré cela, la baguette d’Elijah avait trouvé sa sœur jumelle. Malgré cette incroyable coïncidence, ce n’était pas ce qui troublait le plus le jeune Russe. Ielena lui ressemblait. Elijah avait pourtant passé toute son enfance et adolescence tout seul, en pensant que personne ne pouvait lui ressembler. Il avait toujours vécu en solitaire, entrainé pour être le meilleur et pour écraser ses adversaires. Il avait appris les valeurs de loyauté, mais pas d’amitié et encore moins d’amour. On lui avait répété souvent répété qu’il devait rester focaliser sur ses objectifs, sans s’en détourner.
Pourquoi cette fille l’attirait ? Pourquoi avait-il envie de se rapprocher d’elle ? Pourquoi sentait-il que le mur de glace qui protégeait son cœur était en train de fondre ? Il essaya de lutter mais en vain. Pourtant depuis son entrée à Durmstrang il avait dû veiller sur elle et il l’avait même combattu en duel. Pendant toute cette période, il avait été complétement indifférent et il ne s’était jamais intéressé à elle. Le Priori Incantum avait réussi à casser ce mur d’indifférence qu’Elijah avait été érigé pour se protéger des autres. Ce n’était peut-être que le choc qu’il avait subi qui faisait qu’il se sentait perdu. Une partie de son visage lui faisait mal. Il toucha avec sa main sa tempe et se rendit compte que ça lui faisait mal. Un bleu avait dû prendre place sur son visage.
Elijah sursauta quand sa voisine de lit lui parla. Il ne s’était pas rendu compte qu’elle s’était réveillé et qu’elle le regardait. Son regard était pénétrant. Le Russe avait l’impression qu’elle s’était introduit dans son cerveau et fouillait pour en apprendre plus sur lui. La jeune sorcière savait très bien que depuis son arrivé à Durmstrang, Elijah l’avait traité différemment. Poutant, ce dernier ne pouvait rien lui dire et continuer à jouer son rôle. Sa mère lui avait fait promettre. La parole d’un Kavanagh est précieuse. Heureusement, personne d’autre ne s’en était réellement rendu compte. Sinon, cela aurait pu entacher la réputation du jeune homme.
Ielena lui parla mais il ne l’écouta pas vraiment. Il n’avait pas détourné son regard et était donc plongé dans celui de sa voisine. Depuis qu’il s’était réveillé et qu’il avait posé son regard sur le visage de la jeune sorcière, il avait ressenti des émotions qu’il n’avait jamais connu auparavant. Elijah ne comprenait pas ce qu’il ressentait et ce qu’il se passait dans sa tête. En plus de cela, il avait encore un mal de tête qui persistait depuis le moment où il s’était réveillé.
Puis, sans vraiment réfléchir, Elijah se leva et s’approcha de sa voisine. Il mit quelques secondes à réussir à se tenir debout, sa migraine ne voulant pas partir. Enfin rétablit, il regarda autour de lui pour voir si tout allait bien. L’infirmerie était une grande pièce avec un très haut plafond, comme dans la plupart des pièces à Poudlard. La pièce était baignée d’une lumière provenant du lever du soleil, ce qui donnait à la pièce un air chaleureux. Tout était clame, personne n’était là pour les importuner.
Ielena continuait à le scruter, essayant sans doute de comprendre pourquoi il ne lui avait toujours pas répondu. Sans qu’elle puisse réagir, Elijah lui prit son visage entre ses mains et déposa un baiser sur ses lèvres. Tout aussi vite, qu’il l’avait embrassé, le Russe la lâcha et se mit à marcher le long de la pièce tout en réfléchissant. Il ne comprenait pas vraiment pourquoi il avait fait ça.
A ses minces tentatives d’entamer le dialogue, ne réponds que le silence ; qu’un regard indicible qu’elle peine à identifier. Avait-il seulement comprit ce qu’elle venait de lui dire ? Avait-il trop pratiqué la langue de Shakespeare ces derniers temps qu’il en avait oublié les douceurs de celle de Dostoïevski ? A en croire ce regard insistant percutant ses propres prunelles, la rouge et or en vient à le croire, car cet homme est ailleurs, bien loin d’elle. Bien loin d’eux, de cette infirmerie, de cette école. Mais s’il n’est pas ici, où peut-il seulement se trouver ? Quel est cet ailleurs aux parfums d’inaccessibles dans lequel le Serdaigle se complait, tant qu’il n’en sait plus prêter la moindre attentions aux efforts de sa voisine pour briser son mutisme ? Silencieux Elijah qui ne dit jamais rien, mais observe toujours, à en teinter de rose les joues de sa Némésis mise à mal. C’est une énigme que cet homme qui la contemple et fait poindre en son ventre une drôle de sensation, mélange incompréhensible d’envie et de malaise. Alors, Ielena se raffermit, ne s’autorise pas à être celle qui baissera le regard la première. Je t’ai parlé, hurle son for, réponds-moi. Fais quelque chose, n’importe quoi ! Et comme si Merlin avait pu l’entendre, le voici qui l’exauce. N’importe quoi, voilà ce qui arrive, lorsqu’enfin le garçon semble se mouvoir, la démarche maladroite, les yeux trahissant ce qu’elle devine être la même migraine qui lui tord l’esprit. N’importe quoi, ça se traduit par la chaleur de deux mains s’en venant encadrer son visage avec autant de fermeté que de tendresse. N’importe quoi, ça se résume à un baiser volé sans raison, à l’émerveillement de leurs sens qu’il attise et réduit au silence la seconde suivante, ne laissant derrière lui que du vide et des yeux brisé d’incompréhension.
Encore.
Voilà tout ce qu’elle est en mesure de penser. Parce que ce contact-là n’avait rien de l’horreur pesante de son premier baiser, parce qu’il n’avait rien de l’envie de faire mal, de blesser. Quand elle se perd, blême et tremblante, à tâcher de comprendre l’incompréhensible, lui use les dalles de ses pas alarmés.
Encore. Même si cette situation se résume en un grand n’importe quoi.
Encore.
Encore.
Encore.
Alors, là où l’aigle virevolte sans but, dénué de raison, la lionne se redresse vigoureusement et bondit au collet de cette proie qu’elle empoigne par les pans de sa chemise. Encore, et elle fait n’importe quoi à son tour. Se dresse sur la pointe des pieds, sa main prenant appui à la nuque de son adversaire en duel pour y saisir l’appui nécessaire à imposer ses lèvres à sa bouche. Situation sans le moindre sens, au cours de laquelle tout est oublié : et sa promesse de toujours se garder pour son seul amour d’Azarov, et sa fichue pudeur imposée par une éducation misogyne qu’elle répugne. De toute façon, Teodor ne voulait pas d’elle et n’en voudrait jamais. De toute façon, Andreï lui avait déjà ravi ce trésor qu’elle avait su garder au fil des années. De toute façon, il avait lancé les hostilités le premier et il n’était désormais plus question que d’envie, que d’écouter l’appel de son corps au détriment de la raison. Au détriment du bon sens qu’elle balaye fermement au contact de sa langue s’en venant découvrir la sienne. Lui qu’elle ne connait pas, lui qu’elle a maudit sans doute d’une certaine façon, oui, puisque la vie en avait décidé ainsi, elle s’y pliait ; et de bonne grâce. Par envie. Parce que cette sensation lui était encore assez neuve pour tout éveiller en son sein et tant pis pour l’image qu’il en viendrait à se faire d’elle, les jeux étaient fait. Les jumeaux réunis et leurs retrouvailles avaient désormais le goût de l’impensable.
Son mal de crâne était parti au moment où il avait posé ses lèvres sur sa protégée. Elijah venait seulement de s’en rendre compte, mais c’était le cas. Il ne l’avait jamais vu sous cet angle, mais cela faisait déjà plusieurs années que le jeune homme avait eu le rôle d’ange gardien. Son regard s’était posé des centaines de fois sur le visage d’Ielena durant les années à Durmstrang. Il avait dû veiller sur son état. En réalité, il n’avait joué son rôle qu’à moitié. À partir du moment où il croisait la jeune fille dans les couloirs, il la considérait comme en vie et sans problèmes. À aucun moment Elijah avait pris le temps de plus se renseigner pour savoir si réellement, tout allait bien dans sa vie. Tout ça, il ne s’en était rendu compte que pendant les quelques secondes qu’avait duré leur baiser. La tendresse dont le Russe avait fait preuve l’avait lui-même surprit. La douceur et la délicatesse n’étant pas ses principales qualités.
Le jeune sorcier avait rapidement lâché Ielena, se mettant à faire les cent pas dans l’infirmerie. Ce baiser avait été une grosse erreur, pas parce qu’il n’en avait pas eu envie mais parce que ce baiser allait lui attirer beaucoup de problèmes. Elijah était respecté et craint grâce à son image et sa réputation. C’est un jeune sorcier puissant, prometteur et ambitieux. Si les autres élèves en viennent à apprendre ce qu’il a pu faire volontairement, cela le ferait immédiatement descendre de son piédestal. Encore plus du point de vu de ses camarades de Durmstrang qui le verraient comme un faible. La culture de Dursmtrang étaitt misogyne. L’homme se tenir à l’écart des femmes, vu comme une source de distraction, qui pourrait nuire à leurs études. Elijah savait que s’il s’attachait à cette jeune sorcière, cela pourrait profondément lui nuire voire l’empêcher d’atteindre son but ultime.
Faire les cent pas l’avait remis d’aplomb. Malgré la tempête dans sa tête, son corps s’était suffisamment reposé et le jeune homme avait récupéré du choc qu’il avait pris le jour d’avant. Ce duel complétement improbable, qui aurait dû terminer en quelques minutes. Tout ça ne serai pas arrivé si le professeur ne l’avait pas désigné comme l’adversaire de la Dimitrov. Il se serait simplement entrainé avant de rentrer se coucher dans son dortoir. Le Russe était habitué à tout contrôler et pour une fois, il avait l’impression de ne plus rien maitriser et de devoir subir les évènements à venir.
Des centaines de pensées s’étaient bousculés dans sa tête depuis qu’il avait déposé ce baiser sur les lèvres d’Ielena. Parmi toutes ces pensées, aucunes n’avaient fait réellement référence à ce baiser. Il n’avait pas pris le temps de comprendre ce qu’il ressentait vis-à-vis de la jeune femme. C’est à ce même moment qu’Ielena bondit de son lit pour se planter devant Elijah et, sans dire un mot, l’agripper pour l’embrasser. Pour la première fois de sa vie, le Russe venait de se faire embrasser et pour la première fois toutes les barrières qu’il avait érigé contre le monde extérieur, contre les autres, tombèrent. Depuis son enfance, il avait érigé ces barrières autour de son cœur pour être impossible à toucher et à blesser. Il l’avait fait pour devenir plus fort et pour être intouchable.
Ce baiser avait fait fondre toutes ses protections et il en ressentit un grand bonheur. Le jeune sorcier prit un plaisir fou à rendre son baiser à cette fille qui avait su le mettre à nu. Ayant peur qu’elle arrête de l’embrasser, Elijah passa son bras autour de sa taille et la serra contre lui. Il pouvait sentir son cœur battre à en vouloir sortir de sa cage thoracique. Pendant plusieurs minutes, ce ne fut qu’un échange de langoureux baisers. Le Russe ne voulait pas que ça s’arrête, il ne voulait pas qu’elle se sépare de lui.
Les deux jumeaux finirent par arrêter de s’embrasser mais Ielena resta dans ses bras. Quand leurs regards se croisèrent, Elijah eu un électrochoc. Sa raison le rattrapa. Il vit le visage de sa mère lui faisant promettre de protéger la jeune fille tout en restant à l’écart de sa vie. Ensuite, toutes ces pensées qu’il avait mises de côté le rattrapèrent et instantanément, toutes ses barrières se remirent en place. Elijah était redevenu l’élève imperturbable de Durmstrang. Son visage s’était rendurcit. La jeune sorcière dans ses bras avait dû le remarquer puisqu’elle s’en extirpa rapidement. Elijah lui tourna le dos et lui déclara durement, sans la regarder :
« Oublis ce qui vient de se passer, n’en parle à personne. »
Puis d’un ton plus menaçant :
« Fais attention à ne plus m’envoyer à l’infirmerie. »
Brûlant désir au goût de souffre, c'est son innocence que l'ange Dimitrov rejette dans l'appel de sa bouche à celle du Dragon ; Merveilleuse créature, qui l'empoigne et lui rend au centuple tout ce qu'elle avait offert. En cet instant de délectation pure, plus rien ne compte alors que le sensitif, que ce frisson que lui tire la pression de ses bras sur sa taille. Que ce sentiment qu'il renvoie que cela ne saurait en finir ainsi. Cruelle désillusion. Tout prend fin et Ielena apprend. Apprend pour la première fois de sa vie, et la frustration douloureuse qui toujours découle des étreintes s'achevant, et l'amertume désastreuse des élans repoussés. Ainsi, à peine exaucée la quitte-t-il, la carapace fermement englué à ce visage qui n'a plus rien de son précédent éclat. Elijah est absent. Elijah n'a plus rien de l'égaré enfiévré qui la tenait si fermement à l'instant. Il n'est plus désormais que celui qu'elle a toujours connu, que ce monceau de glace qu'elle avait toujours su si bien mépriser. Oui, il y avait bien du feu en lui, tout du moins rien qu'une fragile étincelle tiédie sans raison, à grand coup de n'importe quoi. Oui, derrière le mur se trouvait bien un cœur fait de chaire et de sang, mais cela ne t'appartiens pas petite fille. Pauvre fille, qui s'extirpe et recule, étouffée par l'horreur des mots qu'il prononce.
« Oublis ce qui vient de se passer, n’en parle à personne. »
A personne. Oublie. Était-elle donc fatalement condamnée à n'être que cela : un objet de désir pour ceux incapables d'attaches ? Une poupée fragile dont les Hommes pouvaient disposer à leur gré ? Un instant pour assimiler cette idée, un second pour la rejeter en bloc face à la menace.
« Fais attention à ne plus m’envoyer à l’infirmerie. »
Prétentieux au possible, parfaitement écœurant. Non, Ielena ne parlerait de leur folie passagère à personne, car cela ne lui semblait déjà plus en valoir la moindre peine. Docile face à son ordre, elle oublierai cet instant de délice sur lequel la bassesse de cet homme venait de cracher. Tu n'en vaux pas la peine, voilà ce que lui hurle son propre for. Il n'en vaux pas la peine. Ce qui venait d'arriver ? C'était n'importe quoi, mais c'est bien lui qui en avait esquissé l'allure, sans raison apparente. Comme ça. Parce qu'il en avait eu envie ; Envie de jouer avec une adversaire sous-estimée qui lui renvoya dans l'instant le ton le plus méprisant qu'elle se soit jamais connu.
« Parfait, la prochaine fois, je me contenterai donc de t'envoyer au tapis. Au sol... »
Au ras du ras, au même niveau que les insectes rampants et les grains de poussière laissés à l'abandon. Qu'elle est loin désormais, la douce Ielena de l'an passé. Broyée chiffonnée, engluée dans une peau de martyr. Révoltée, enflammée, elle a tout désormais, dans le geste et le regard, de ceux que l'on pourrait craindre. De ceux que rien ne plus atteindre, car la frêle adolescente n'est déjà plus, car cette femme-là a connu tous les affres de l'Enfer et s'en est extirpée malgré tout. Parce que le déclic s'est fait, brutalement, sans aucune chance de retour en arrière. Oui, elle est bien loin, désormais, la poupée de verre au visage fissuré qu'un moindre coup de vent pouvait briser en éclats et le fils de l'Aigle s'en devient malgré lui le témoin privilégié de cette métamorphose.
Contournant la silhouette imposante de son Némésis, c'est son dos qu'elle lui présente, sans un regard de plus en arrière, comme la promesse d'un point final à ce prélude de douceur partagé qui ne s'en reviendrait jamais entre eux deux.
« ...Là où est ta seule place ! »
Claque la porte de l'infirmerie sur la silhouette d'une lionne s'en retournant à sa tanière, loin des serres d'un rapace laissé à l'état d'oisillon, sans remord, ni regret.
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8'D XDD Je te propose donc qu'on continue sur ce topic en tenant compte du fait qu'ils vont se réveiller tous les deux à l'infirmerie si tu es d'accord 
