C'est désagréable. Revenir ici, c'est comme faire marche arrière. C'est pas non plus comme s'il avait apprécié ses années scolaires. Il pensait bien que tout ça c'était derrière lui. Il a quitté Poudlard pour l'été 1996 sans regrets et encore moins lorsqu'il a su qu'il n'y remettrait pas les pieds à l'automne. Bon débarras à son avis. Il savait très bien qu'il arriverait à se débrouiller et qu'il n'avait pas besoin de cette dernière année à Poudlard. De toute manière, après les événements, le Ministère lui avait crédité cette année là. Alors tout ça c’était derrière lui. Ça et la honte. Enfin peut-être pas la honte, mais un malaise certain. Ça n'a jamais été plaisant de devoir subir ses visions et encore moins de faire croire aux autres élèves que c'était des crises de panique. De quoi se faire des tas d'amis… alors pour éviter des tas de désagréments, comme de mentir à des amis chers, il s'était résolu à ne pas avoir d'amis et de mentir à tout le monde. Une fois sorti de Poudlard, ça lui avait semblé plus facile, puisqu’il ne passait pas tout son temps avec les mêmes personnes. Une délivrance peut-être. Et le voilà de retour à Poudlard.
Mais au moins, il sait où se trouve la bibliothèque et là, il sera tranquille, loins du capharnaüm bruyant des élèves… des autres élèves. Parce que oui, il en est un… encore… c’était déprimant. Tout ça parce que son père voulait le protéger. Comme si vraiment Poudlard était un endroit hors de danger. L’affrontement avec Vous-savez-qui y avait eu lieux, ce n’était donc pas un endroit sans danger. Mais bon, depuis, des aurors avaient investis les lieux, et il en connaissait quelques uns, ce qui devait être plus sécuritaire, mais ce n’était pas moins dérangeant. Mais au moins, à la bibliothèque, il serait tranquille, surtout à sa table, c’était un endroit reculé, parfait pour travailler tranquille, personne ne pouvait y passer par hasard, personne n’avait besoin des bouquins dans cette rangée, sauf à de rares occasions. Il a ses marques, il connaît l’endroit… il…
Il y a quelqu’un à sa table.
Non, non, non, personne ne doit prendre sa table. C’est la seule chose plaisante quand tout ça. Sa table à la bibliothèque, c’est plaisant, tranquille, serein, calme, silencieux, c’est un terrain connu et paisible. Mais il y a quelqu’un. Quelqu’un qui vient envahir son espace vital, littéralement. Il a besoin de cet endroit pour être tranquille. Parce qu’il n’est tranquille, à Poudlard, qu’à cet endroit. Et il y a quelqu’un.
- Excusez-moi, vous êtes à ma table. Est-ce que vous pourriez changer ?
Il tente même un sourire, pour être plus sympathique, parce qu'il parait que tout fonctionne avec un sourire.
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Invité
Consumed by the shadows
Lun 25 Sep - 16:26
♛
Nigel & Elijah
Des points en commun
Comme tous les soirs depuis la rentrée, Elijah était assis à sa place préféré à la bibliothèque. Posé sur la table devant lui, se trouvait un livre sur la politique étrangère du ministère de la magie du Royaume Uni. Le Russe voulait devenir le prochain directeur de Durmstrang. Pour cela, il devait s’y connaitre en politique. En effet, les chefs d’établissements des écoles de magie étaient en étroite liaison avec leur ministère de la magie. Cela pouvait tout de même différer d’une école à une autre. Au Royaume-Uni, le directeur de Poudlard devait totalement se plier aux exigences du ministère. Surtout depuis la Grande Guerre. Le ministre s’était rendu compte que ne pas avoir eu la main mise sur Dumbledore avait créé des problèmes, d’un côté comme de l’autre. Pour ce qui était de Dursmtrang, c’était différent. En effet le tempérament des hommes de l’Est est bien différent et il était beaucoup plus difficile pour le ministère de la magie d’imposer sa loi. Personne n’osait se rendre à l’école sans l’autorisation de son directeur. Malgré cela, Elijah avait envie d’apprendre comment ne pas créer de crise diplomatique pour des détails. Il voulait enregistrer le maximum d’informations utiles pour arriver à atteindre son but ultime.
Sa place dans la bibliothèque était idéale. Il se trouvait au fond, non loin de la réserve interdite. Beaucoup ont essayé de la forcer pour avoir accès à ces ouvrages interdits mais Elijah n’avaient jamais essayé. Il n’était pas intéressé par ces ouvrages. La plupart des livres interdits enseignaient la magie noire, ce qui rebute complétement le Serdaigle. Il avait toujours eu de la haine pour la magie noire et encore plus pour les gens voulant l’utiliser. Pour lui, c’est une forme de magie pour les faibles, pour ceux qui ne sont pas suffisamment puissant avec leur propre magie. Plus jeune, lors des combats avec son père, il avait eu l’occasion de voir des combats entre des sorciers utilisant de la magie noire. Ce n’était pas beau à voir. Les sorciers étaient à moitié fou et on pouvait voir que cette magie les consumait de l’intérieur.
Sa table était contre une grande fenêtre, une des seules de la bibliothèque, elle permettait de laisser rentrer la lumière dans cette pièce qui est très sombre naturellement. Elijah aimait particulièrement se perdre dans ses pensées en regardant le lever ou le coucher du soleil. On pouvait aussi apercevoir le terrain de Quidditch au loin. En plus de cela, on pouvait voir tous les autres élèves assis dans la salle ainsi que ceux qui rentraient et sortaient.
Le Russe était tranquillement en train de lire son livre quand il sentit quelqu’un s’approcher de lui, ce qui n’était pas commun. En effet, les élèves s’aventuraient rarement aussi loin dans la bibliothèque car il n’y a que de vieux livres sans importance et la réserve interdite. Elijah leva les yeux et vis un homme, qui devait avoir le même âge que lui, s’avancer dans sa direction. Pensant qu’il allait finir par dévier de sa trajectoire, le Kavangah replongea dans son livre. Puis il se rendit compte que le jeune homme s’était arrêté au niveau de sa table. Elijah détacha son regard pour regarder celui qui venait déranger son travail. Sa robe de sorcier arborait l’emblème de Serpentard, c’était un mauvais point pour lui. Il lui disait vaguement quelque chose. En effet avec il devait être avec lui dans certains cours. Par contre, son prénom ou son nom ne lui revenait pas.
« Excusez-moi, vous êtes à ma table. Est-ce que vous pourriez changer ? »
Ses paroles sortirent Elijah de ses pensées. Sa table ? Pourtant cela faisait déjà quelques temps que le Russe avait décidé de s’asseoir ici, et personne n’était venu l’importuner. C’était très étrange, le Serpentard se payait peut-être sa tête. De toute façon le Kavanagh n’avait pas la moindre envie de bouger de sa place, il y était bien.
« Pourquoi n’irais-tu pas t’asseoir à une autre table ? Je pense qu’il y a suffisamment de place », son ton était sec et son regard glacial.
Évidemment, il n’y a qu'avec Hattie que tout passe avec un sourire. Il doit avouer qu'il n’a jamais été très doué avec son côté sympathique et qu'il est un peu jaloux du talent de sa petite soeur. Et pourtant, il n'est pas… n’est vraiment pas sympathique. Parfois… non… en quelques rares occasions, il n'est pas un parfait connard. En fait, il n'est pas parfait. Pas un parfait connard non plus.
Une nouvelle année, après trois d'absence, il avait promis à Hattie de faire un effort. C'est ce qu'il a fait, non ? Il a été poli, il a même presque sourit, c'est un effort louable, non ? Et non, ce petit con lui dit d'aller s'asseoir ailleurs et en plus, il lui sert la même expression qu'il aurait lui même servit à n'importe qui d’autre.
Son expression change et son air habituel reprend ses droits. Son regard vert perd une teinte de vert en même temps que sa pupille devient un minuscule point sombre pour se fixer sur ce gus. D'accord. Il reste immobile quelques secondes, maudissant les générations précédentes de ce petit con puisque nécessairement, il n'y en aura plus après lui. Ah non, c'est vrai,ce serait mal vu de tuer un élève. Et illégal… actuellement. Mais Nigel est patient, pour certaines choses. Tout dépendra de sa rancoeur le jour où il croisera ce type et qu'il n'y aura pas de témoins. De toute manière son accent disait qu'il se ferait un jour chopper pour agir noire ou quelque chose du genre. Il n'avait qu'à attendre... non, il n'est pas si rancunier. Pour l'instant.
Ce serait facile de virer ce type de la table, lui et ses bouquins, il ne se fatiguerait même pas. L'idée est tentante et il effleure le bois de sa baguette et il y referme presque les doigts. Hum… ce serait si vite réglé… ce serait sans doute aussi agréable, mais Nigel essayait de ne pas trop prendre de plaisir à certaine actions. Hattie lui avait demandé de faire des efforts. Et il ne tenait pas à ruiner la réputation de sa petite soeur. Pour le moment, On n’avait pas trop fait le rapprochement parce qu'il s'était tenu tranquille et il ne se faisait pas remarquer. Et c'était très bien comme ça, mais il s'agissait de sa table à la bibliothèque et, concrètement, c'était le seule chose qu'il estimait agréable dans cette fichue école.
Nigel avait beau être sang-pur, riche et souvent snob, il restait rusé et surtout généralement doué, ce qui lui avait valut sa place à Serpentard. Il serre la mâchoire et pose ses propres livres sur la table.
- Vous avez raison, dit-il avec toute la politesse hautaine dont il est capable, Et sans élever la voix. Ils sont dans une bibliothèque. Il y a suffisamment de place pour aujourd’hui.
Le laisser profiter de sa table tout seul ? Et puis quoi encore. Pas question. Et puis, Elijah occupé peut-être sa table, mais n'occupe pas sa place. Ni sa chaise d'ailleurs. C'est fou à quel point certaines choses ne changent pas. Il déteste partager sa table, mais il peut faire une exception. Cette fois-ci. Parce qu’il sait que sa présence finit toujours par peser lourd sur la concentration de n'importe qui et ils finissent par abandonner. Nigel est tenace, sinon il n'aurait jamais décroché tous ces O, que des O, au final, pas plus qu'il n'aurait supporté d'être le gars qui fait de crises de panique toutes ces années.
Alors il s'assoit et s'installe, plaçant ses bouquins en un amas disgracieux, satisfait de retrouver certains repères qui ne le mettent pas en rogne. Malgré ce type pense pouvoir récupérer sa table. Et puis quoi encore ?
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