Try to quiet the noises in your head | Anastassia

Date d'inscription : 01/05/2017

Try to quiet the noises in your head

anastassia rasputina & keir lowe

Il aimerait sortir. Il aimerait aller dehors. Il aimerait voir autre chose que les murs ternes de ces cachots, entendre autre chose que le bruit des cent pas de Zephÿr. Il aimerait passer l'après-midi à l'air libre, à profiter du peu de soleil qu'il peut y avoir durant ce mois de Septembre. Mais tout ce qu'il fait, c'est se réveiller après une nuit sans repos, se rendre à un petit-déjeuner durant lequel il n'avale quasiment rien, puis suivre son emploi du temps sans un mot de travers, pour finalement dîner sans davantage remplir son estomac, et écouter son partenaire de cellule exprimer son mécontentement jusqu'à ce que la fatigue le submerge et le tire dans des heures d'inactivité sans rêve, sans rien. Ça a beau être très différent d'il y a trois ans, il ne peut s'empêcher de ressentir la même pression dans sa poitrine. Rester silencieux. Se demander comment les choses vont tourner pour lui. Au moins, cette fois, sa famille n'est pas concernée. Sa famille, bon sang. Il aimerait les voir. Il a besoin de les voir. Quand beaucoup ont retrouvé leurs parents, cet été, avec la Coupe du Monde de Quidditch, lui s'est retrouvé bloqué là, sans la moindre possibilité de voir, de serrer dans ses bras, d'embrasser son père, sa mère, son frère. Et aujourd'hui plus qu'un autre jour, ce manque terrible, cette absence de plus d'un an le ronge. Ses traits sont tirés, son teint pâle, plus pâle que d'habitude. Ses boucles complètement désordonnées, il n'y fait quasiment pas attention, ces derniers temps. A quoi bon. Tout ce à quoi il pense, c'est à cette épidémie. Peut-être que ce serait une bonne chose, s'il était vraiment touché. Peut-être qu'il pourrait enfin vivre sans inquiétude, chez lui, avec ses proches. Keir porte une main à son visage, enfouit celui-ci contre sa paume. Il ne pense plus normalement. Il n'arrive plus à penser raisonnablement. Il est épuisé et, s'il apprécie Zephÿr, son combat permanent contre les Aurors et cette quarantaine ne fait que rajouter à sa peine.

Il est rentré il y a peu de sa période d'études. Tout ce temps écoulé depuis, il l'a passé à tenter de lire, sans grand succès. Son esprit divague, et contrairement à d'habitude, ce n'est pas pour s'évader vers un de ces mondes qu'il imagine. Ce n'est pas pour venir ensuite fredonner un air qu'il improvise. C'est pour ressasser, pour craindre. Keir Lowe, vous avez de la visite ! Le ton est peu chaleureux, mais il ne sait pas pourquoi il est surpris. Déjà une semaine qu'il est là, il devrait s'y être fait. Lentement, péniblement, il se redresse, se lève, puis se rapproche de la porte en verre qui les sépare du couloir. Son regard se porte rapidement sur le téléphone qui lui permet de communiquer avec quiconque lui rend visite -bon sang, l'absurdité d'une telle situation-, puis sur la jeune femme qui se trouve à l'entrée du cachot. Un sourire sincère, bien qu'éreinté, vient étirer ses lèvres, donner un peu de lumière à son regard. Nastia. Le combiné est froid contre sa peau. Il a envie de lui demander ce qu'elle fait là, mais la question est d'une stupidité à toute épreuve. Si elle est là, c'est pour venir le voir. Comment tu vas ?

8 Septembre 2000

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"Thunder makes a loud noise but it's the quiet sky that lasts."
[Marty Rubin]

ϟ Keir & Nastia Déjà une semaine. Une semaine qu'il a été emmené en quarantaine dans ces horribles cachots, une semaine qu'il est traité comme un pestiféré à cause du fait qu'il est - peut-être - contaminé. L'annonce de cette terrible maladie qui touche les sorciers a fait un tollé monstrueux. Et ça a expliqué bien des choses. Ce qui m'inquiète, c'est qu'on recense de plus en plus de cas, mais on ne voit pas l'ombre d'un remède. Bon sang, on est des sorciers oui ou non ? Il y a forcément un bidule magique pour arranger la situation !
Quand j'ai appris que Keir avait été emmené en quarantaine, j'ai d'abord cru à une mauvaise blague. J'avais remarqué qu'il n'arrivait pas à lancer certains sorts, mais jamais je n'aurais imaginé que c'était parce qu'il avait contracté la maladie.

Toujours est-il que depuis qu'il est malade, je m'efforce d'aller le voir régulièrement. Bon, c'est vrai que ça ne fait qu'une semaine, mais j'ai l'impression qu'il est là bas depuis une éternité. Alors je passe un jour sur deux lui dire bonjour et lui raconter ce qui se passe à l'extérieur, en attendant qu'il revienne parmi nous.
Aujourd'hui, j'ai apporté avec moi un petit quelque chose qui, j'espère, lui remontera le moral. Enfin, si j'ai le droit de le lui faire passer, ça c'est encore autre chose. En arrivant en bas, mon petit panier au bras, le sorcier de garde m'arrête pour me demander qui je viens voir. Question bête, c'est déjà la troisième fois qu'il me voit. Je l'informe que je suis venue rendre visite à Keir Lowe, et il me laisse avancer avec un regard suspicieux sur mon panier. Je lui offre un grand sourire et le remercie avant de m'avancer pendant qu'il prévient mon ami de ma présence.
Arrivée devant la porte du cachot, je décroche le combiné en même temps que le brun et souris timidement.

"Salut Keirrrr. C'est plutôt à toi qu'il faut demander ça. Ça va, ils te trrrraitent bien ?"

J'ai l'impression d'être une femme de prisonnier qui vient rendre visite à son mari. Parce que oui, quand même, ça me fait fortement penser à une prison, bien qu'à mon avis ils soient quand même mieux traités ici qu'à Azkaban. Je soulève le petit panier à hauteur de l'espèce de hublot sur la porte pour lui en montrer le contenu.

"J'ai demandé aux elfes de maison de te fairrre quelques cookies, et je t'ai aussi amené un paquet de Chocogrrrenouilles. J'espère que c'est autorrrisé..."

Je souris plus largement en jetant un coup d'oeil au sorcier qui sert de garde, histoire de voir s'il m'autorise à les faire passer à Keir. Ce serait dommage qu'il ne puisse pas en profiter, j'ai fait ça exprès pour adoucir son séjour ici. Et puis pour qu'il se rende compte que je tiens à lui, même si ça c'est accessoire.

"J'arrrive pas à crrroirrre que tu es malade... Ça me semble dingue. Dis, ils en sont cerrrtains ? Je veux dirrre, y'a pas toute une batterrrie de tests à te fairrre passer ?"

Parce que bon, les erreurs, ça arrive, quand même...

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ϟ Nota Bene Nastia roule les "R", d'où les "rrr" à répétition. ^^

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Salut Keirrrr. C'est plutôt à toi qu'il faut demander ça. Ça va, ils te trrrraitent bien ? Gêné, il ne sait pas trop comment répondre à cette question. Oui et non. Ils ne le traitent pas particulièrement mal, puisqu'il se tient à carreaux, contrairement à d'autres, mais ne le traitent pas non plus bien. Il n'est qu'un de ces sorciers enfermés qu'on surveille, qu'on observe, qu'on teste comme un animal. Il a essayé, au début, d'échanger des politesses avec certains Aurors, mais il a bien vite réalisé que ça ne servait pas grand-chose avec un certain nombre d'entre eux. Ils le pensent contaminé, et agissent comme si simplement lui adresser la parole pouvait les rendre cible de cette épidémie à leur tour. Alors il hausse les épaules, incertain. Ça peut aller, répond-il faiblement. Keir lève de nouveau une main vers son visage, vient frotter ce point sur sa pommette qui le gratte, en profite pour passer ses doigts contre son œil.

Anastassia lève quelque chose dans son champ de vision, cherchant à porter son attention sur ce panier qui réussit à l'intriguer. Il pose sa paume contre la porte, sachant parfaitement qu'il ne pourra pas le prendre, que même sans la porte, l'Auror qui se tient sur le côté ne le laisserait pas faire le moindre geste pour saisir l'anse. Ça ne l'empêche pas de vouloir savoir avec une pointe d'impatience ce qu'il y a dedans. J'ai demandé aux elfes de maison de te fairrre quelques cookies, et je t'ai aussi amené un paquet de Chocogrrrenouilles. J'espère que c'est autorrrisé... Son sourire, il est contagieux. Ce genre d'attention, ça fait naître une chaleur réconfortante dans son torse. Merci. C'est vraiment gentil. Il va falloir qu'on vérifie le contenu du panier. L'homme semble agacé par tout ça, comme s'il se retrouvait avec le double de travail d'un seul coup. Pour un simple panier. Bon sang. J'arrrive pas à crrroirrre que tu es malade... Ça me semble dingue. Dis, ils en sont cerrrtains ? Je veux dirrre, y'a pas toute une batterrrie de tests à te fairrre passer ? Il a un peu de mal à y croire aussi, à vrai dire. Même s'il reste une possibilité, même s'il y a ce doute à l'arrière de son crâne, même s'il n'est jamais sûr de rien, surtout pas ces dernières années, il a du mal. Je crois que non, ils n'en sont pas certains. Tous les devoirs qu'on a, les exercices pratiques... Je pense que c'est pour vérifier. Pourquoi vérifier maintenant ? Pourquoi avec eux ? Pourquoi pas tout le monde ensemble, comme la dernière fois ? La dernière fois... Elle lui revient en tête. Avec l'agitation. Avec cet épouvantard changé en Basilic. Avec cette peur qui l'avait totalement paralysé, qui l'avait laissé là, sur le sol, jusqu'à ce quelqu'un lui vienne en aide, le tirant comme une poupée de chiffon. Peut-être qu'il valait mieux effectivement faire ça par petit groupe. Mais en un sens... Les tests qu'on a passés en Avril, j'en ai loupé une partie, alors... J'imagine qu'ils doivent avoir des raisons de me garder ici. Le Noisetier. Ce bois qui compose sa baguette. Ce bois qui semble si empathique. Ce bois noyé sous sa peur, sous ses angoisses, qu'il ne maîtrise que peu. C'est à cause de ce bois, qu'il a loupé son Patronus. Il sait que c'est ça. C'est lui qui est à la source de tout ça. N'est-ce pas ? Il ose croire que oui, mais a trop peur de poser la question. Trop peur qu'on lui dise qu'il se trompe depuis le début. Qu'il est effectivement touché. Que d'ici quelques années, quelques mois, quelques semaines, qui sait, il perdra la moindre magie en lui. S'il semble étrangement au calme face à cette possibilité, il l'est nettement moins face à celle qu'on le lui annonce. Étrange paradoxe.

Ça doit sûrement être une erreur, ne t'en fais pas. Je finirai bien par sortir d'ici ! L’Écossais cherche à la réconforter comme il peut. Il n'en est absolument pas certain. Il n'a pas la moindre idée de combien de temps les nouveaux tests vont durer, ni même de ce qu'ils feront s'il s'avère qu'il est effectivement contaminé. Mais il ne partage pas ses doutes. Pas la peine de lui miner le moral avec quelque chose d'aussi sombre, pas alors qu'elle vient si souvent pour l'aider à tenir le coup. Son sourire est de nouveau là, façade qu'il a si souvent travaillée. Raconte-moi plutôt : comment se sont passés ces deux derniers jours ? Est-ce que j'ai loupé quelque chose ? Pas d'empoisonnement à la pâtisserie, cette année ? Parler de tout, de rien, plutôt que de parler de lui.

8 Septembre 2000

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ϟ Keir & Nastia Je souris plus largement, vraiment ravie que mon petit panier surprise fasse plaisir à Keir. J'aime faire plaisir à mes amis, c'est un fait. J'ai toujours été comme ça avec les gens que j'aime. Le sorcier de garde récupère le panier en maugréant à l'idée du travail intense qui l'attend : ouvrir la boîte à cookies et le paquet de Chocogrenouilles pour vérifier que je ne fasse pas passer de... De quoi, au juste ? Je jette un coup d'oeil au garde avant de reporter mon attention sur mon ami de l'autre côté de la porte.

"Qu'est-ce qu'il pourrrait avoirrr bien peurrr que je te fasse passer ? Je suis sûrrre qu'à Azkaban ils sont moins sévèrrres..." Je termine en plaisantant.

Je suis outrée que Keir soit enfermé alors qu'ils ne sont pas certains qu'il soit vraiment malade. Alors n'importe qui peut finir dans ces cachots, pour peu que sa baguette soit défectueuse ou qu'il ait eu du mal à lancer un sort ? C'est tellement stupide ! Je secoue la tête tristement, une petite boule se formant au creux de mon estomac à l'idée qu'il est peut-être là pour rien. Mais Keir tente quand même de se montrer rassurant, et même si c'est difficile, j'ose croire que tout va aller pour le mieux, et qu'ils vont bientôt se rendre compte qu'ils ont fait une erreur en l'enfermant au milieu des malades. Et puis, on ne sait même pas si c'est contagieux, comment ça se développe. Si ça se trouve, il était sain en arrivant, et à force de traîner avec les contaminer ça finira pas l'atteindre aussi, si ce n'est pas déjà fait.

Pour me changer les idées, il me demande de lui raconter les derniers potins, ce qu'il a manqué depuis qu'il est enfermé. Je ris doucement à sa dernière question, me remémorant douloureusement les douleurs subies l'an dernier avec l'empoisonnement des cupcakes.

"Non, pas d'empoisonnement cette année, en tout cas pas pourrr le moment.
Alorrrs voyons, qu'est-ce que tu as manqué ? Et bien... Pas grrrand chose, en fait. Ah si ! Peeves avait prrréparrré un piège grrrossier au-dessus de la porrrte de la salle d'Occlumancie. Il pensait qu'un élève se prrrendrrrait le seau d'eau glacée en entrrrant, sauf que c'est le prrrofesseurrr qui est entrrré en prrremier... Et boum ! Il était tellement en colèrrre qu'il a rrréussi à fairrre peurrr à ce sale esprrrit frrrappeurrr."

Je ris carrément en me souvenant de la colère noire du prof, et à la tête sournoise de ce vilain esprit frappeur qui se décomposait à vue d'oeil, comme s'il avait croisé le Baron Sanglant lui-même. Revenant au sujet de 'enfermement de Keir, je lui dit d'un coup avec un air malicieux :

"Hakuna matata."

Mouais. J'ai pas fait mouche avec cette phrase. Devant son air dubitatif, je développe.

"Ces mots signifient que tu vivrrras ta vie sans aucun souci."

J'ai l'impression que je m'enfonce, là. Je deviens rouge comme une tomate trop mûre et me mets à bredouiller.

"Enfin, je veux dirrre... Tout irrra bien pourrr toi. Je l'espèrrre. Je le sais... Je...
Y'a dans tout cochon un poète que sommeille..."

Non mais vraiment, ça ne veut absolument rien dire. Je me renferme dans le mutisme le plus total pour arrêter de dire n'importe quoi. Je sais pas ce qu'il me prend, à chaque fois que je suis avec lui je finis par dire tout ce qui me sort par la tête, même si ça n'a aucun sens. Il doit être habitué, à force, mais quand même... J'ai peur qu'il se dise que je suis bizarre, et pas dans le bon sens du terme. Le gardien arrive sur ces entrefaites et me demande de m'écarter de la porte alors qu'il va faire passer le panier de gourmandises à Keir. Je remarque qu'il manque quelques cookies, mais je ne dis rien. Il s'est servi au passage, certainement pour le dérangement, pas de souci je comprends. Je viens ensuite reprendre ma place et déglutis avant de lancer :

"Désolée, je suis fatiguée alorrrs je dis n'imporrrte quoi. Je bosse beaucoup en ce moment pourrr avoirrr de meilleurrres notes cette année... Ou en tout cas pourrr essayer."

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ϟ Nota Bene
- Nastia roule les "R", d'où les "rrr" à répétition. ^^
- Les phrases soulignées sont les paroles de Hakuna Matata, issues du Roi Lion de Disney, pour le défi

Citation :

25. Ton personnage doit enchaîner trois dialogues, dans lequel se trouvent les paroles d’une chanson de Disney. 5 points bonus si, dans votre deuxième réponse, vous faites une référence à ce film de Disney.

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anastassia rasputina & keir lowe

Non, pas d'empoisonnement cette année, en tout cas pas pourrr le moment. C'est une bonne chose, vraiment. Il espère que ça restera comme ça, l'année a suffisamment mal débuté, ils n'ont pas besoin de ça en plus. Finir une semaine à l'infirmerie, c'était déjà de trop une fois. Alorrrs voyons, qu'est-ce que tu as manqué ? Et bien... Pas grrrand chose, en fait. Keir ne sait pas s'il en est déçu ou non. Il a un peu peur de manquer beaucoup de choses en restant ici, mais il n'a pas le choix. Mais espérer qu'il ne se passe rien tant qu'il n'est pas dans le coin pour y assister, c'est égoïste. Il veut du positif, quelque chose qui peut le faire penser à autre chose. Ah si ! Peeves avait prrréparrré un piège grrrossier au-dessus de la porrrte de la salle d'Occlumancie. Il pensait qu'un élève se prrrendrrrait le seau d'eau glacée en entrrrant, sauf que c'est le prrrofesseurrr qui est entrrré en prrremier... Et boum ! Il était tellement en colèrrre qu'il a rrréussi à fairrre peurrr à ce sale esprrrit frrrappeurrr. Il l'accompagne dans son rire, imaginant sans peine la scène. Peeves a toujours cette mauvaise manie de s'en prendre au premier venu pour son bon plaisir, sans se soucier des conséquences. Heureusement pour eux, jamais rien d'absolument terrible, mais c'est une bonne chose que quelqu'un ait pu lui flanquer une grande trouille, ça le poussera peut-être à rester calme un petit moment. Il en doute, mais espérer ne fait pas de mal.

Hakuna matata. L’Écossais hausse un sourcil. Il ne comprend pas pourquoi elle lâche ça, comme ça, là, maintenant. Ça n'a pas vraiment de sens, et ça a un côté décalé qui peint sur son visage un air à la fois dubitatif et amusé. Ces mots signifient que tu vivrrras ta vie sans aucun souci. Elle rougit rapidement et il recommence à rire. Pas parce qu'il se moque, mais parce que ça semble tellement léger, là, dans ces cachots, que ça lui fait du bien. Parce que ça a une pointe d'absurde, parce que c'est un rayon de soleil qu'il apprécie voir après une semaine ici. Enfin, je veux dirrre... Tout irrra bien pourrr toi. Je l'espèrrre. Je le sais... Je... Y'a dans tout cochon un poète que sommeille... Certains diraient qu'elle s'enfonce, mais pas à ses yeux. Son éclat de rire est franc, lui attire un regard agacé de l'Auror, surement un regard hésitant de Zephÿr aussi, il n'a pas l'envie de se retourner pour vérifier. Il a l'impression que ça fait une éternité qu'il n'a pas ri comme ça, pour quelque chose d'aussi simple que les paroles de chansons d'un dessin animé qu'il connait sûrement par cœur lâchées dans une situation qui n'a rien à voir. C'est complètement improbable, et il trouve ça extraordinaire. Il lui en faut peu, dans son état, chaque petite chose positive prenant immédiatement de l'ampleur. Ça n'en réduit pas son importance à ses yeux pour autant.

L'Auror finit par lui remettre le panier apporté par Anastassia et le Poufsouffle le remercie avec le sourire, parvenant enfin à lui arracher une ombre d'expression agréable, ce qu'il considère comme une victoire. Les cookies qu'il a pris comme frais de main d'oeuvre doivent jouer aussi, mais peu importe. Désolée, je suis fatiguée alorrrs je dis n'imporrrte quoi. Je bosse beaucoup en ce moment pourrr avoirrr de meilleurrres notes cette année... Ou en tout cas pourrr essayer. Il nie doucement de la tête, quelques boucles venant s'échouer devant ses yeux. Prenant le panier par l'anse dans une main, il lève l'autre pour dégager ses cheveux de son visage. Ne t'en fais pas ! Le Roi Lion, c'est bien ça ? Il n'a pas besoin de confirmation, il est certain de ne pas se tromper. Il faudrait que je le revois. La dernière fois, il était avec son petit frère, à chanter à tue-tête sans même se préoccuper de l'impression qu'ils pouvaient tous les deux donner. Rien que d'y repenser, son cœur se serre. Il faut qu'il change de sujet. Qu'il reparte sur ce qui vient d'être abordé. Ça fera l'affaire. Évite de te tuer à la tâche, tout de même. Tu y arriveras moins bien si tu es fatiguée... Puis je suis certain que tu vas t'en sortir ! Tu es motivée, il n'y a pas de raisons pour que ça ne se passe pas comme tu le souhaites ! Je te proposerais bien mon aide, mais mon niveau est bien loin d'être glorieux... L'admettre le gêne un peu, mais il n'a pas demandé le redoublement pour rien... Xander devrait pouvoir t'aider, j'imagine !

8 Septembre 2000

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ϟ Keir & Nastia Son rire me fait piquer du nez. Quelle honte ! Ma timidité maladive me fait souvent plus de mal que de bien. Pourtant, je sens qu'il ne se moque pas. Non, c'est autre chose. Un rire franc, pas un rire moqueur. Et je suis soulagée quand il reconnaît la référence. Le Roi Lion.

"C'est un des rrrarrres films Moldus que j'ai vu, en cachette de mes parrrents, évidemment."

Oui, parce que c'est certain qu'ils ne m'auraient jamais autorisée à regarder quelque chose de Moldu. Ou faire quelque chose comme les Moldus. Je me rappelle avoir découvert avec émerveillement ce dessin animé chez une de mes rares amies quand j'étais à Durmstrang. On avait pu passer la nuit chez elle, et sa mère étant une Moldue, ma copine était élevée avec les valeurs des deux mondes. Et Disney était une culture très forte chez sa mère.

"J'aimerrrais bien le rrrevoirrr aussi." Je confesse en rougissant.

Même si je ne le dis pas, j'ajoute en mon for intérieur : J'aimerais le revoir avec toi.

Mon coeur bat plus fort quand on parle des études. Il me dit qu'il se serait bien proposé pour m'aider s'il avait été meilleur en classe.

"Il faudrrrait que je demande à Xanderrr, oui. Mais je pense que je suis un cas désespérrré..."

Je souris à moitié en disant ça. En réalité, je le pense, c'est facile de s'en rendre compte. Non, je ne me dévalorise pas, en tout cas je n'en ai pas l'impression. C'est juste que je connais mes forces et mes faiblesses, et à part les Potions, je suis nulle pour tout le reste. Que ce reste soit scolaire ou social, d'ailleurs.
Mais je préfère passer sur un autre sujet, moins délicat pour moi.

"Tu as rrreçu d'autrrres visites en dehorrrs de moi ?"

Joannie, Xander, n'importe qui d'autre. Il n'est enfermé que depuis une semaine, mais je ne sais pas si en dehors de moi il a déjà reçu de la visite. Il faut dire que moi, ça fait déjà trois fois que je vient. Si c'est pas tenir à lui, ça...

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ϟ Nota Bene
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Il faudrrrait que je demande à Xanderrr, oui. Mais je pense que je suis un cas désespérrré... Un cas désespéré... Il sent comme un écho de ses propres pensées, chez elle, et ça le rend triste. Parce qu'il sait ce que c'est que de se sentir en dessous de tout par moments, qu'il sait comment il le vit parfois. Ce sentiment qu'il a, presque fataliste. Ce défaitisme qui l'a gagné ces dernières années, ce défaitisme qu'il ne connaissait pas, qui n'aurait auparavant jamais eu sa place chez lui, et qui pourtant aujourd'hui semble si présent face à tous ces devoirs, tous ces examens devant lesquels il peine, qui gonfle à chaque fois qu'il se loupe, sans qu'il ne prenne la peine d'arranger les choses. Abandonnant. Il ne souhaite à personne de se sentir ainsi, encore moins quelqu'un comme Anastassia. Son sourire, il a l'impression qu'il n'est que façade. Il ne sait pas quoi dire, ne sait pas quels mots pourraient être utiles sur le coup, ce qui pourrait changer ce demi-sourire en quelque chose de réel. Deux piètres élèves l'un face à l'autre... Au moins a-t-elle un domaine dans lequel elle excelle, contrairement à lui. Tu as rrreçu d'autrrres visites en dehorrrs de moi ? Elle change de sujet comme lui l'a fait plus tôt, et il ne lutte pas une seule seconde. Si elle a eu la délicatesse de le laisser faire, il peut bien lui rendre la pareille. Alors il prend le temps, il essaye de concentrer son esprit sur la nouvelle question, de fouiller sa mémoire pour une réponse qui est pourtant évidente. Il y a eu Xander, plusieurs fois. Vous deux, vous passez souvent. J'aime bien vous voir, ça me fait plaisir. Sinon... Il cherche, il réfléchit, il hésite. J'imagine que Joanie va passer d'ici quelques jours... Il l'espère, en tout cas. Il aimerait pouvoir la remercier de vive voix pour le Ukulele. Sinon, non. J'imagine que peu de gens ont l'envie de se déplacer jusqu'ici pour voir quelqu'un qui s'est mis à l'écart, qui les a évités toute une année, peu importe le lien qu'ils avaient. Son sourire est triste, un peu. Après tout, il a créé cette distance lui-même, il ne peut pas franchement attendre de tous qu'ils oublient ces moments où il a douté juste parce qu'il est enfermé dans les cachots. L’Écossais pose enfin le panier sur le sol à côté de lui. Sa tête se perd un peu, et il pense. Il pense à Hope, qui viendrait peut-être le voir si elle n'était pas elle-même de ceux qu'on a mis en quarantaine. Il pense à Zackery qu'il n'a pas vu, qu'il ne verra peut-être pas. Il aimerait le voir, lui aussi, mais il ne sait pas à qui demander. Il n'ose pas lui envoyer un hibou. Il pense à Pandore et à Jude, dont la musique lui manque. C'est quand il est seul ou presque qu'il aimerait être avec des gens. Ironique. Ce n'est pas grave. Vous voir, c'est déjà quelque chose de bien. Ça me fait du bien. Merci, de passer aussi souvent. Je ne sais pas ce que je ferais sans vous. Il est sincère, complètement. Voir leur visage, même avec une pointe de tristesse dans les yeux face à son état, ça l'aide à tenir le coup.

8 Septembre 2000

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ϟ Keir & Nastia Je suis soulagée de savoir que Xander passe le voir aussi. Ca ne m'aurait pas dérangé d'avoir l'exclusivité, bien entendu, mais je suis vraiment contente qu'il ait d'autres amis sur qui il puisse compter. Joanie n'est pas encore passée, ce qui me surprend un peu. J'ai cru que Keir et elle étaient proches, il faut croire que je me suis trompée. Et d'un côté, j'en ressens une petite joie, parce que ça veut dire que j'ai une chance. Enfin, peut-être, j'en sais rien. Keir et elle ne sont pas en couple, après tout. Ils s'entendent bien, c'est tout. Mais je dois bien avouer que quand je les vois ensemble, j'éprouve un pincement de jalousie. Bien sûr, je n'en montre rien, ils sont tous les deux mes amis, après tout.

Quand Keir me remercie de passer si souvent le voir, je rougis de nouveau. décidément, ma peau de russe est si sujette aux rougissements ! Je rabats nerveusement une mèche de cheveux derrière mon oreille en souriant largement, osant à peine le regarder.

"C'est norrrmal, voyons. Tu es mon ami."

Je lui offre mon sourire le plus radieux après avoir dit ça. Puis je me souviens d'une autre nouvelle, qui me concerne mais qui, je pense, lui fera plaisir pour moi.

"Ah, au fait ! Le Prrrofesseurrr Taylorrr, la prrrof de Potions, elle a accepté de me donner des courrrs parrrticuliers, pourrr que je m'avance surrr le prrrogrrramme ! C'est génial, non ?"

Quand il s'agit de potions, je suis enthousiaste et passionnée, il le sait. Mon ambition st bien maigre, puisque je désire simplement devenir Professeur de Potions, à Poudlard ou ailleurs. Pourtant je serais totalement comblée dans ma vie si je parvenais à accomplir ce rêve. Et puis...

"Et puis j'aimerrrais pouvoirrr trrrouver un rrremède à cette épidémie. Je sais que pourrr le moment j'en suis incapable, mais je ferrrai mon possible pourrr y arrriver."

Pour toi, Keir, mais aussi pour tous les autres enfermés ici. Même pour ces crétins de Serpentard qui me pourrissent la vie.

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ϟ Nota Bene
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anastassia rasputina & keir lowe

C'est norrrmal, voyons. Tu es mon ami. Il l'accompagne dans son sourire, ce sourire qui lui fait plaisir à voir. Elle est son amie. C'est vrai. Malgré ses difficultés à se rapprocher des gens, à leur faire confiance, elle a réussi à se frayer son chemin, à le pousser à la laisser s'approcher. C'était presque un exploit, pour quelqu'un l'ayant rencontré après tout ce désastre anti nés-moldus. Son amie. Ah, au fait ! Le Prrrofesseurrr Taylorrr, la prrrof de Potions, elle a accepté de me donner des courrrs parrrticuliers, pourrr que je m'avance surrr le prrrogrrramme ! C'est génial, non ? Keir acquiesce doucement, une étincelle dans l'oeil. Il l'aime bien, le professeur Taylor. Elle est gentille, elle fait de son mieux pour tout le monde. Il ne l'a pas eue, mais il en a suffisamment entendu parler, l'a suffisamment croisée. Qu'elle ait accepté de donner des cours particuliers à Anastassia, ça ne le surprend pas, pas l'espace d'un instant, mais ça ne le rend pas moins content pour la Poufsouffle. Les potions, c'est son truc, c'est évident, et qu'elle puisse en profiter ainsi, avancer ainsi, travailler son talent pour tout ça, c'est une bonne chose, une très bonne chose.

Et puis j'aimerrrais pouvoirrr trrrouver un rrremède à cette épidémie. Je sais que pourrr le moment j'en suis incapable, mais je ferrrai mon possible pourrr y arrriver. L’Écossais inspire profondément, son regard s'échappant quelques secondes, fixant le vide, avant de se porter de nouveau sur la jeune femme. Son soupir fendrait la pierre. Je ne crois pas que tu en sois incapable. Enfin... Pas toi, particulièrement. Je crois que pour l'instant, personne n'en est capable. Je ne sais pas depuis combien de temps tout ça a débuté, mais pour qu'ils en viennent à mettre du monde en quarantaine, c'est que rien n'est fait. Et il a quelques doutes quant au fait qu'ils sont sur la bonne voie. Il ne sait pas quand ils vont sortir. Bientôt, il l'espère, mais il n'a pas la moindre certitude. Tout ce qu'il a, c'est de l'inquiétude et des questions, plein de questions. S'ils doivent attendre que ce remède soit trouvé pour pouvoir sortir d'ici, alors... Alors il est possible qu'il y reste un long moment, n'est-ce pas ? S'il est vraiment malade... Mais peut-être qu'avec Miss Taylor, vous trouverez une piste, qui sait ? Elles sont toutes les deux douées, c'est loin d'être impossible, à ses yeux. Puis ça leur offre un peu de positivité, ce genre de pensées. Plus que ces tests qu'ils passent, qu'ils subissent, sans qu'ils aient l'impression que quoi que ce soit en ressorte. Une semaine, et il n'arrive toujours pas à comprendre. Tout ce qu'il sait, c'est qu'il a encore le goût affreux des potions de Mardi dans la bouche. Il redoute le Mardi qui vient. Mais surtout, ne te mets pas en tête l'idée de passer trop de temps sur tout ça. Les médicomages sont là pour ça, il serait bête que tu leur voles leur travail !

8 Septembre 2000

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TRY TO QUIET THE NOISES IN YOUR HEAD

"Thunder makes a loud noise but it's the quiet sky that lasts."
[Marty Rubin]

ϟ Keir & Nastia Il a raison. Je ne suis pas apte à trouver un remède. Pas toute seule, personne ne l'ai à l'heure actuelle. Les médicomages sont dépassés par les événements. Ils ne savent rien de cette épidémie étrange qui touche tout le monde sans distinction, que les contaminés soient nés-moldus, sangs-mêlés ou même sangs-purs. Et même s'ils avaient ne serait-ce qu'un début de piste à creuser, ils n'en feraient part à personne et poursuivraient leurs travaux dans leur coin. Et même avec l'aide du Professeur Taylor, on arriverait à rien. Mais ça ne m'empêchera pas d'essayer, ça Keir le sait. Je lui souris doucement quand il me dit de ne pas trop me focaliser là dessus.

"Tu as rrraison, je ne voudrrrais pas les débaucher."

L'Auror de garde me regarde d'un oeil sévère et me signifie d'un geste que l'heure des visites est bientôt terminée. Je soupire en reportant mon regard vers mon ami. Cet Auror est décidément antipathique au possible. Dommage que ce ne soit pas Illia qui s'occupe de la supervision des visites, ça aurait été beaucoup plus cool.

"On dirrrait qu'il va falloirrr que je parrrte. Tu as besoin que je te rrramène quelque chose de parrrticulier, la prrrochaine fois que je viens ?"

Il hausse les épaules dans la pénombre de sa cellule. Je lui ferai donc la surprise de lui ramener autre chose qu'il aime. Si ça peut me permettre de rendre son séjour dans les geôles plus agréable, alors je le fais avec plaisir.

"Au rrrevoirrr, Keirrr. Et bon courrrage, je rrreviens dès que possible."

Je lui souris tristement, j'aurais aimé pouvoir faire tellement plus pour lui. Hélas, je ne suis qu'une élève parmi tant d'autres, je n'ai aucun pouvoir spécial, aucune habilitation particulière. La seule chose que je puisse faire, c'est lui rendre visite régulièrement et lui apporter de quoi souffler un peu. Je lui fais un dernier signe de la main après avoir reposé le combiné sur son socle, et je m'éloigne en direction de la salle commune des Poufsouffles, contente qu'il aille bien, mais triste qu'il ne m'accompagne pas.

--- THE END ---

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ϟ Nota Bene
- Nastia roule les "R", d'où les "rrr" à répétition. ^^

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