Keyah - Le passé reste passé, il n'y a rien à en tirer

Belle et jeune femme qui travaille comme Zoomage depuis maintenant près de dix ans. Elle est né(e) à Londres en ce beau jour qu'était le 06 novembre 1965 en tant que sang pur ; à présent elle vit à Pré-au-Lard. Lors de son passage à Poudlard, dans la Maison Griffondor (Choixpeau flou), son niveau scolaire était plutôt bon. Elle est plutôt organisée, ambitieuse et énergique mais aussi froussarde (même si elle met ça sur le compte d'un instinct de survie élevé), émotive et rancunière. Lorsque les dinosaures vivaient encore, elle s'est procuré une baguette faite en bois d'Aubépine, mesurant vingt-huit centimètres, rigide et contenant une écaille de sirène. Avec cette baguette, il lui est impossible de créer un patronus. La vision qu'elle a eu face au miroir du risèd : elle-même, dédicaçant des livres qu'elle aura écrit sur les animaux magiques, ce qui l'aura rendue riche et célèbre dans tout le monde des sorciers. Mais la vie n'est jamais entièrement rose, la preuve avec les épouvantards. Lord Voldemort lui-même, dans son cas.

ϟ Quel était votre camp lors de la Grande Bataille ? Voilà une question compliquée. Compliquée et épineuse. Inutile de vous le cacher, Keyah a été un temps dans le camp du Dark Lord. Fille rebelle dans l'âme, elle l'a suivi pour les idéaux qu'il représentait au début, venant même à lui prouver sa foi en recevant la Marque des Mangemorts sur le bras. Mais quand les choses ont commencé à dégénérer, elle a tout simplement déserté les rangs de Voldemort pour se cacher jusqu'à la fin de la guerre.

ϟ Dans ce nouveau monde sans Voldemort, qu'est ce qui a changé pour vous ? Voldemort a beau ne plus être de ce monde, elle regardera toujours par-dessus son épaule pour vérifier qu'il ne vienne pas la faire payer pour sa trahison. En dehors de ça, rien n'a réellement changé pour Keyah. Elle garde cachée la marque des Ténèbres sur son avant-bras, de façon à ne pas effrayer ses clients. Tous sont pourtant au courant de son passé de Mangemort, mais les habitants de Pré-au-Lard sont étonnamment prompts à offrir une seconde chance. C'est la raison pour laquelle elle a décidé d'établir son cabinet de zoomagie dans ce village, d'ailleurs.

ϟ Quelle est votre théorie sur les perturbations magiques qui ont lieu depuis noël ? (voir la chronologie)   Cette tête de mort qui apparaît dans le ciel comme par hasard juste avant les premières perturbations magiques serait une simple coïncidence ? Non, elle n'y croit pas. Keyah a bien assez côtoyé de mages noirs pour se douter que quelque chose de pas net va se passer. Et quand les premiers symptômes de l'épidémie se déclarent, puis quand celle-ci est révélée au monde des sorciers, elle en est certaine : les heures sombres vont revenir bien plus vite qu'on ne le croit.

ϟ Quelle est votre réputation à Pré-au-Lard ?  Elle est une ancienne Mangemort, et ça tout le monde le sait. A cause de ça, quelques uns la craignent et n'osent pas s'approcher de son cabinet de zoomagie, mais pour beaucoup, ce passé est derrière elle, et elle a su montrer qu'elle n'était pas dangereuse pour la communauté. Sinon, les Aurors l'auraient-ils laissée s'installer dans un village où passent tant de jeunes sorciers à l'esprit vulnérable ?

(MISE EN SITUATION : Aucun nombre de lignes imposé.)
Le moment le plus marquant pour moi ? C'est certainement celui où j'ai abandonné ma place au sein des troupes du Dark Lord pour fuir, fuir et me cacher jusqu'à la fin de cette terrible guerre.
Il faut resituer le contexte. Je n'avais que cinq ans quand la première guerre magique a eu lieu.
A l'époque, je ne comprenais pas bien les enjeux de cette guerre. Mais la seule chose que je me rappelle, c'est de mes parents, luttant contre Lord Voldemort malgré leur statut de sang pur.
Et pourtant, des années plus tard, quand le Seigneur Noir est revenu, au lieu de me ranger du côté de ma famille j'ai préféré lutter pour celui qui prônait la suprématie des sorciers de sang pur sur le reste du monde. Parce que j'étais jeune, parce que je me voyais promise à un grand avenir.
Mais quand les choses ont commencé à mal tourner à cause de ce... Harry Potter et sa clique du Phénix, j'ai compris que la victoire qu'escomptait mon Seigneur ne viendrait jamais. Je l'ai compris bien avant lui, d'ailleurs.

Et comme je me savais trop intelligente pour mourir, j'ai décidé que mes talents ne seraient pas gâchés vainement dans une guerre perdue d'avance. Du jour au lendemain, je n'ai plus donné la moindre nouvelle à ceux de mon camp. Je me suis fait passer pour morte, même. Mais je n'ai pas eu à faire semblant bien longtemps, enfermée à triple tour dans un appartement désert chez les Moldus : quelques semaines à peine après ma fuite, Lord Voldemort perdait la bataille finale contre le camp adverse. C'était la débandade chez les Mangemorts, j'étais bien contente d'avoir échappé à tout ça.

Mais à l'époque de la fuite, j'étais terrorisée. A l'idée que les Aurors me pourchassent et m'envoient à Azkaban, à l'idée d'avoir des Détraqueurs à mes trousses, mais surtout à l'idée que le Dark Lord me retrouve et me tue pour trahison, histoire que je serve d'exemple. Encore aujourd'huui, même si je sais qu'il est définitivement mort, je ne peux m'empêcher de regarder derrière moi pour être certaine qu'il ne reviendra pas se venger...

ϟ Ton pseudo : Aetherya ϟ Ton âge : 32 ans demain :) ϟ Ton avis sur mumblemumps : Génialissime ! ϟ Le mot de la fin : Wingardium Leviosa

(HISTOIRE : 1620 mots.)
La journaliste de la Gazette du Sorcier pose son carnet sur le bureau de Keyah, ainsi que sa plume à papote. Elle sourit aimablement à la jeune femme noire face à elle, qui ne semble pas vraiment à l'aise avec tout ça. Pourquoi a-t-elle donc accepté de faire cette interview pour le journal ? A tous les coups, ses propos seront déformés. Elle soupire nerveusement et pince de ses doigts l'arrête de son nez, sentant déjà le mal de tête arriver. La voix aigrelette de la reporter s'élève enfin, commençant à poser ses questions.

"Miss M'Guèle, merci de me recevoir..."

"C'est M'Guélé." coupe sèchement la zoomage.

L'autre femme s'empourpre et reprend en bafouillant :

"Pardon, Miss M'Guélé. Ahem. Vous avez des origines africaines, chamaniques, dit-on ?"

"Oui, c'est ça. Mon grand-père paternel était chaman dans un petit village du Mali. Comme son père avant lui, et comme tous mes ancêtres masculins avant eux. Ils vivaient au milieu des Moldus et leur composaient des charmes, sortilèges et potions médicinales, principalement."

"Pas votre père ?"

La jeune femme secoue la tête, ses dreadlocks venant fouetter ses joues.

"Non, il a préféré s'expatrier en Angleterre afin d'offrir à mes frères et moi une meilleure vie. Quand il est arrivé à Londres avec ma mère, je n'étais pas encore née. J'ai trois frères aînés, et seul Idriss était déjà né. Ma mère était enceinte de Kallé. Mes parents ont trouvé un petit appartement sur Willesden Junction. Mon père a trouvé un emploi dans une boutique de potions, rien de bien reluisant, son travail consistait à faire l'inventaire quotidien des milliers d'herbes et potions que contenait la boutique. Ma mère, elle, restait à la maison pour élever mes frères. Trois ans après avoir eu Kallé, c'est Dango qui est né. Et enfin moi, deux ans après Dango."

"Et bien, ça fait de vous une famille nombreuse !" La journaliste rit poliment avant de reprendre plus sérieusement. "Vous aviez cinq ans lors de la première guerre, c'est bien ça ?"

"C'est exact. Mais je ne m'en souviens pas vraiment. Il faut dire que ma famille est de sang pur, je suppose que c'est la raison pour laquelle nous avons été épargnés. Mes parents ont pris les armes contre V... Contre Lui. Mes frères et moi étions trop jeunes pour nous battre,
et de toute façon mes parents ne nous auraient pas permis de le faire. Quand Il a été défait,
ça a été un soulagement pour ma famille. Moi je n'arrivais pas à comprendre pourquoi les sorciers s'étaient entre-tués."

"Effectivement, à cinq ans c'est très difficile à comprendre. Les années ont passé, et vous avez donc reçu votre Hibou..."

"A onze ans, comme tout le monde. Jusqu'alors, j'allais dans une école moldue,
celle de mon quartier. J'avais connaissance de la magie, forcément, puisque mes parents la pratiquaient, et mes frères aînés aussi. J'avais hâte que ce soit mon tour, et c'est avec impatience que j'ai pris le train pour Poudlard. Je me souviens que mon père s'était saigné aux quatre veines au travail pour pouvoir me payer les fournitures scolaires de la liste. J'ai pu récupérer quelques fournitures d'Idriss, qui avait fini ses études, mais il me fallait des affaires personnelles : une baguette et une tenue scolaire, principalement."

"Et quelle Maison avez-vous intégré ?"

"Griffondor. Le choix du Choixpeau me surprend encore, maintenant que j'y repense. J'aurais été une parfaite Serpentard. Je ne me sentais pas à ma place parmi les rouge et or. Jusqu'à ma rencontre avec Piros, Ivy et les autres Hors-la-Loi. Avec eux, j'avais enfin des amis sur qui compter."

"Pouvez-vous parler aux lecteurs de cette période ?"

"On était un petit groupe d'amis, tous à Griffondor. C'était la période où nous faisions les quatre cent coups ensemble. On traînait dans les couloirs la nuit, on faisait des farces de plus ou moins bon goût aux professeurs et aux autres élèves... En ce qui me concerne, je n'en suis pas très fière en y repensant, mais je faisais perdre autant de points à ma Maison à cause de mes bêtises que j'en faisais gagner grâce à mes notes en classe. Nous étions une bande très soudée."

"Qu'est-ce qui a changé ?"

"La vie nous a changé. Nous avons pris des chemins différents, voilà tout. Certains sont devenus Aurors, d'autres ont choisi de se tourner vers le côté des Ténèbres. Ce choix,
je l'ai fait. Et je le regrette maintenant. Mais à l'époque j'étais jeune, naïve et pleine d'ambition.
Et surtout, je haïssais les nés-moldus. Mon premier travail après mon diplôme a été au département de Contrôle et Régulation des Créatures Magiques. Mon travail consistait à rechercher dans les journaux Moldus des articles pouvant faire référence à des actes liés à des créatures magiques. Mon rêve était d'aller sur le terrain. Mais ce petit prétentieux qui me servait de supérieur à l'époque jugeait qu'une personne "de couleur" n'avait rien à faire sur le terrain.
Sale petit Né-Moldu avec ses préjugés Moldus..."

"A quel moment avez-vous décidé de vous ranger du côté de Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom ? Et comment en êtes-vous arrivé à le faire ?"

"C'est au milieu des années 90 que j'ai été approchée par un fidèle du Dark Lord. Il voulait que j'espionne le Ministère de la Magie pour eux. Il m'a appâtée en m'affirmant que j'aurais ma place au sein du nouvel ordre mondial instauré par Vous-savez-qui une fois qu'il sera revenu au pouvoir. Qu'une jeune femme ambitieuse comme moi était une recrue de choix, que j'irai loin, et qu'ils pourraient faire de moi une figure importante du gouvernement qui sera mis en place après l'ascension au pouvoir du Seigneur des Ténèbres. Il fallait juste que je leur trouve certains renseignements. Ceux que je pouvais apporter à mon niveau, comme par exemple là où se cachaient les dernières licornes. Des informations faciles à trouver, pour quelqu'un comme moi, qui avait passé des années à jouer les grattes-papier pour les autres alors que j'avais un diplôme en Zoomagie."

"Mais vous avez fini par perdre votre emploi au Ministère ?"

"Je l'ai quitté, nuance. Quand Hary Potter a révélé au monde que Lord Voldemort était de retour, j'ai quitté le Ministère pour que les Aurors ne découvrent pas ce que j'avais fait pour lui. C'est à cette époque que j'ai reçu la Marque. J'ai accompli divers travaux pour Sa cause,
quasiment toujours en rapport avec mes aptitudes en Zoomagie. Lui au moins savait me mettre en valeur. Et en dehors de ce travail d'espionnage, je devais simplement jouer les coursiers :
livrer un colis à une adresse précise, délivrer un mot à quelqu'un, ce genre de choses. Mais j'ai fini par réaliser qu'il ne pourrait jamais vaincre Harry Potter. Alors j'ai fini par m'enfuir et me cacher."

"N'aviez-vous pas peur qu'il cherche à vous retrouver ?"

"Bien sûr que oui. C'est pour cette raison que j'ai fui chez les Moldus, et je n'ai pas utilisé de magie jusqu'à ce que je sois certaine qu'il avait bel et bien perdu. Alors je me suis présentée de moi-même aux Autorités Magiques. J'avais peur qu'ils m'envoient à Azkaban, mais je n'avais rien fait de réellement impardonnable, je n'ai même jamais lancé de sort interdit. Je m'en suis sortie avec un court passage à Azkaban, qui m'a profondément marquée, un mois qui m'a semblé être une éternité de souffrances, ne m'en veuillez pas de ne pas m'étaler sur le sujet, une interdiction définitive de travailler au Ministère de la Magie, et je suis en probation sous la surveillance d'un Auror jusqu'à ce que le gouvernement juge que je ne suis plus un danger pour personne."

La plume à papote court sur le papier. Kehay se doute que ses propos seront légèrement modifiés, pour les rendre plus "politiquement corrects", mais elle s'en moque. On lui a demandé de raconter son histoire, elle le fait. En guide de repentir.

"Et vous parents, dans tout ça ? Vos frères ? Vous m'avez dit que vos parents s'étaient battus contre Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom pendant la Première Guerre..."

Un éclair de douleur passe fugacement dans le regard de la zoomage à l'évocation de sa famille.

"Ils se sont tous battus contre les Forces des ténèbres pendant la Seconde Guerre.
Mes deux parents sont morts, ainsi que mon frère Dango. Tués par des Mangemorts. Idriss et Kallé m'ont reniée, pour eux je ne fais plus partie de la famille, je les ai trahis, j'ai trahi les idéaux de mes ancêtres. Je les comprends, et je ne cherche pas à les revoir. J'ai refait ma vie à Pré-au-Lard. Ici, les gens m'acceptent pour ce que je suis. J'ai quelques détracteurs, mais la plupart des habitants du village sont prêts à m'accorder une seconde chance."

Elle sourit tristement, éclairant son visage pour la première fois depuis le début de l'entrevue. La journaliste lui rend son sourire tandis que la plume retombe mollement sur le carnet de notes à présent bien rempli.

"Et bien, je pense avoir ce qu'il faut pour mon article. Je vous remercie pour votre temps, Miss M'Guélé. Vous pourrez lire votre témoignage dans la Gazette de la semaine prochaine.
Maintenant, pouvons-nous prendre une photo pour illustrer l'article ?"

La jeune femme accepte, et la journaliste lui tire le portrait avant de remballer ses affaires pour retourner rédiger son article sur les Mangemorts repentis. Keyah, elle, pose un petit mot à l'extérieur de son cabinet : "FERMÉ POUR LA JOURNÉE". Elle a besoin de se recentrer, trop de souvenirs sont remontés, aujourd'hui...