Cynthia ♦ I was meant to please you above all

Belle et peut-être encore jeune femme qui travaille comme professeur de Sortilèges depuis maintenant près de quatorze mois. Elle est née à Paris, France, en ce beau jour qu'était le 13 avril 1973 en tant que sang pur ; à présent elle vit à Poudlard. Lors de son passage à Poudlard, son niveau scolaire était très bon. Elle est plutôt douce, charmante, réfléchie, polie mais aussi sarcastique, sournoise, têtue et rancunière. Lorsque les dinosaures vivaient encore, elle s'est procurée une baguette faite en bois de pommier, mesurant vingt-cinq centimètres quatre et contenant un crin de licorne. Avec cette baguette, il lui est possible de créer un patronus - le sien prend la forme d'une jument louvette. La vision qu'elle a eu face au miroir du risèd : elle-même, entourée et soutenue par les siens. Mais la vie n'est jamais entièrement rose, la preuve avec les épouvantards. Une représentation de sa propre personne ; un être fragile, sans magie, incapable de protéger les siens, incapable de prononcer un seul mot. Une femme vide sans mémoire, sans courage et sans témérité. Une ombre d'elle-même, dans son cas.

ϟ  Quel est votre opinion sur l'épidémie ? C’est intriguant, et en toute honnêteté cela me terrorise bien plus que je ne souhaite le laisser paraître. J’aime lorsque les évènements sont logiques, organisés et me retrouver face à quelque chose d’aussi inexplicable que cette maladie est décontenançant. Par ailleurs, voir chacun se retourner contre l’autre depuis l’annonce publique de l’épidémie dans les murs de l’école rend le tout encore plus désagréable. J’essaye d’user de ma position et de mes relations pour en savoir un peu plus, car, je reste certaine que tout ne nous est pas dit.

ϟ Que pensez-vous du nouveau directeur de Poudlard ?  Il est difficile à cerner. Je ne suis pas en position de dire quoi que ce soit envers sa personne étant donné son statut. Toutefois, je dois bien avouer qu’il m’intrigue et que j’ai bien du mal à le comprendre. Il a l’air de savoir ce qu’il fait, mais, je garde une once de doute pour moi-même. Je me garde bien de participer aux rumeurs courant à son sujet, mais n’en pense parfois pas moins. Je l’observe, encore et encore, dans l’espoir de développer une opinion digne de ce nom sur cet étrange personnage.

ϟ Le partenariat magique entre les écoles est-il une bonne chose ?  Je ne doute pas que ce partenariat amène son lot de défis, mais, je ne vois rien de négatif là-dedans. Elève comme professeur, chacun pourra profiter de cet échange pour développer son instinct de rivalité ou de complémentarité. Positif comme négatif, il y a toujours quelque chose à gagner d’une rencontre multiculturelle. N’est-ce pas là le beau discours du parfait professeur que vous souhaiteriez entendre ?

ϟ Quel était votre camp lors de la Grande Bataille ?  En toute logique, j’aurais dû suivre les traces de ma charmante famille et être du côté de Voldemort. Mais, après la rupture de mes fiançailles, j’ai quitté le Ministère sous les conseils de ma mère, alors que l’entité allait tomber aux mains des Mangemorts. Un parfait minutage, penserez-vous. J’ai passé l’année suivante en France, loin des cohues anglaises. Je n’ai donc pas eu à me poser de questions sur mes convictions avant la fin de la Grande Bataille et ma prise de conscience.  

(MISE EN SITUATION : Aucun nombre de lignes imposé.)
Demander mon transfert à Poudlard était quelque chose de réfléchi. J’ai pris le temps de peaufiner un dossier parfait, sachant parfaitement que j’aurais bien des preuves à faire. J’avais moins de deux ans d’expérience dans l’enseignement, et bien qu’adorant la matière des Sortilèges pour laquelle je postulais, mon physique de cadette me jouait bien des tours. Beauxbâtons était une école splendide, mais Poudlard avait quelque chose de supplémentaire et je ressentais un fort besoin d’y retourner. Bien que confiante, j’étais malgré tout soulagée de recevoir une convocation pour un entretien avec le nouveau Directeur de l’école anglo-saxonne.
Mes pas résonnaient dans le calme presque glauque du couloir. J’arrivai bientôt devant le bureau, d’où une voix solennelle m’indiqua d’entrer. Je poussai la porte en bois massif, et la refermai silencieusement dans mon dos. Face à moi le bureau imposant du Directeur, et derrière sa personne installée dont le regard aurait pu déstabiliser bien des individus.

« Installez-vous, Mademoiselle de Boissieu. »

J’esquissai un sourire. Je prenais place sur la chaise, face à son bureau. Je me tenais droite, les deux mains posées sur mes genoux, couvert du tissu parfaitement taillé de mon ensemble. J’étais impressionnée, mais détendue. Je laissais le silence s’installer, mon interlocuteur gardant les yeux rivés sur moi.

« Dites-moi, Mademoiselle de Boissieu, pourquoi Poudlard ? Vous sembliez bien à l’aise en France. »
« Vous et moi savons que cette nouvelle année va accueillir des élèves de Beauxbâtons. J’estime que ma présence en ces lieux pourra rassurer quelques étudiants. Après tout, tout le monde n’est pas aussi à l’aise avec la langue de Shakespeare qu’il ne laisserait le penser. »

Ma voix était calme, posée et confiante. Je parlais avec une honnêteté non dissimulée, et j’espérais qu’elle fasse son effet sur l’homme inconnu que j’avais devant moi et dont j’avais bien du mal à cerner le dessein.

« Vous étiez au Ministère avant cela… Vous avez eu une reconversion soudaine. »
« Je ne suis pas la première enseignante à qui cela est arrivé. Il me semble que le précédent professeur de Métamorphose avait également fait ses premiers pas au Ministère avant de finir sa carrière à Poudlard. »

J’esquissai un sourire en coin, soutenant toujours ce regard dont je n’avais aucune idée de s’il souriait avec moi ou non.

« Et qu’apporteriez-vous ? »
« J’ai su faire mes preuves en France, je saurais en faire de même ici. Vous n’êtes pas sans savoir que chaque élève de Beauxbâtons se doit d’exceller dans l’art des sortilèges informulés, et je suis sûre que vous seriez ravi que je partage les détails de notre cursus à ce sujet au corps professoral pour avoir dès cette année une élite dans la matière. »

Nouveau sourire. Mes charmes fonctionnaient-ils ? J’avais bien du mal à le savoir. Je n’avais pas bougé d’un centimètre, sans pour autant me crisper de trop. Son regard me quitta une fraction de seconde pour se poser sur ce qui semblait être mon dossier avant de revenir sur moi.

« Je pense que cela suffira pour aujourd’hui. Je vous remercie d’être venu jusqu’ici, Mademoiselle de Boissieu. »
« Merci à vous, Monsieur le Directeur, pour cette opportunité. »

Il me fit signe de me lever, ce que je fis avec élégance. La main sur le dossier de la chaise, je m’apprêtais à m’éloigner quand il prononça ces derniers mots.

« Retournerez-vous à Norwich, Mademoiselle de Boissieu ? »
« Mon indépendance a été prise depuis deux ans, Monsieur le Directeur. Soyez assuré que mon retour se fera uniquement entre les murs de cette école et nul part ailleurs. »

Il me salua d’un signe de la tête. La réponse semblait satisfaisante. J’ouvris la porte, le saluai une dernière fois avant de la refermer silencieusement. Quelques jours plus tard, j’avais mon aaccord d’affectation et je préparais mes affaires pour l’Angleterre.

ϟ Ton pseudo : jyi ϟ Ton âge : 27 ans ϟ Ton avis sur mumblemumps : C'est tout beau, très bien peaufiné et... ce design est tout bonnement parfait ! ϟ Le mot de la fin : amour sur vous ! - et, aussi, je vis à l'étranger +8H, heure française, je préférais prévenir au cas où !

(HISTOIRE : sept cent mots minimum.)
De Boissieu. Famille ancienne, dont certaines traces écrites remontent bien avant le seizième siècle, en France. Une famille guidée par une image de perfection, d’esthétisme et de gouvernance. Les de Boissieu ont fait leurs preuves au Ministère dont le siège se trouve à Paris, ainsi qu’en Amérique du Nord lors des grandes découvertes. En bref, un nom qui apparaît sur de nombreux documents officiels, et qui cache avec brio ses sombres convictions.

1973. Je ne saurais vous dire bien des détails concernant ma naissance, autre que ce qui m’a été conté lorsque j’étais enfant. Le treize avril était un vendredi, et je naquis entre les murs de la large maison bourgeoise parisienne dans laquelle ma famille avait vu grandir bien des générations. Une naissance attendue, un soulagement pour l’héritage. Bien que je fusse née fille, et que mon père ressentit lors de mes premiers mois de vie une certaine déception, je réussis à me faire une place.

Fille unique. Je passais mon enfance à être choyée, bercée d’histoires et de contes. Mes cheveux fins toujours coiffés de ruban, je passais mon temps à jouer dans le parc de notre jolie demeure boisée. Jamais trop loin. Sans courir trop vite. Puis, je reposais mes jupons dentelés à côté du secrétaire de ma mère, où chaque jour des cours m’étaient donnés. Des simples calculs à la lecture, en passant par la bienséance, l’anglais et l’Histoire de la Magie. Ce dernier en particulier semblait prendre des heures… tant il semblait que mes parents prenaient grand soin à m’en faire comprendre chaque détail. Détails que je découvrirais, bien plus tard, être légèrement erronés.

Ma vie en France dura à peine huit ans. Déjà alors je savais de quoi serait fait ma vie ; écouter mes parents, trouver une bonne place dans la société et grandir auprès d’un mari au nom fortuné jusqu’à offrir une nouvelle descendance. Il est bien difficile de croire que de telles idéologies puissent être infligées à un enfant à la fin du vingtième siècle, et pourtant, il m’était impossible de les remettre en question tant elles étaient tout ce que j’avais.

1981. Notre déménagement à Norwich. Je me souviens encore du pincement au cœur que je ressentis en laissant derrière moi mes grands-parents. Mon père m’avait rappelé de ne pas pleurer, ce que je fis avec obéissance et ma mère prit ma main avec douceur sans rien ajouter. Ma mère, cette femme tendre, silencieuse, protectrice et pourtant terriblement menteuse. Elle est celle qui a su tisser le plus de beauté autour de ma vie, avec une telle performance qu’il me fallut des années, des années, pour me rendre compte du subterfuge. Mon père était rarement à la maison, souvent en déplacement et ce fût une énième promotion qui nous emmena tous les trois en Angleterre. Le Ministère en premier. La famille en second. C’était ainsi qu’il fonctionnait, c’était ainsi que je le voyais. Pourtant, il avait cette particularité à savoir tout ce qui se passait entre les quatre murs de son manoir. C’en était parfois très déroutant, c’était à se demander comment il faisait pour être si omniprésent sans en laisser voir la moindre trace.

1984. Poudlard. Je ne connaissais que très peu de choses sur cette école. J’avais passé des années à me préparer à l’idée d’aller à Beauxbâtons, ma mère et ma grand-mère appréciaient me raconter des histoires sur cette charmante école française. Alors, me faire à l’idée de filer jusque dans le nord de l’Ecosse pour étudier prit du temps. Je gardais malgré tout un calme plat, sur le quai, là où plusieurs premières années pleuraient à chaudes larmes dans les bras de leurs parents. Ma mère m’embrassa la joue. Mon père m’embrassa le front. J’esquissai un rapide sourire, et filai dans le compartiment.
A cette époque, j’étais rongée par l’idée d’être la fillette parfaite que mes parents avaient si durement éduquée. Je me tenais droite. Je souriais quand il le fallait. Je ne donnais mon avis que lorsqu’il m’était demandé, et ce dernier était toujours là pour faire plaisir à la personne qui l’entendait. J’avais passé des années à jouer avec les mots, à apprendre à plaire, à agir en société. Je voulais me fondre dans la masse, mais de façon à ce qu’à chaque fois que je rentrerais à la maison je serais félicitée. Serpentard fût donc ma maison, pour les sept années suivante. J’y trouvais ma place, ayant malgré tout bien du mal à laisser paraître mes réelles intentions.

1989. Fiançailles. Mon père m’annonça cela de son bureau, un lieu où je n’avais jamais eu l’autorisation de rentrer jusqu’alors. La nouvelle ne fût pas un choc, j’avais été préparée depuis toute petite à cette éventualité. Toutefois, je ne pouvais réprimer la sensation étrange qui avait alors pris place dans mon corps ; ce sentiment de curiosité, mêlé à une légère inquiétude et l’excitation d’avoir enfin la récompense à tant d’années de travail. Le fiancé ? Nathaniel Caesare Avery. Je connaissais l’individu, nous étions de la même année et avions déjà partagé des cours. Un Serdaigle, ce qui était parfaitement convenable. Et, très agréable à regarder en plus. Nathaniel n’était pas racontar, et passait plus de temps à étudier qu’autres choses mais, cela n’empêcha en rien mon envie de me rapprocher de lui. Mes attentions étaient simples, toujours très pures. J’avais une image à respecter mais ne manquais pas d’esquisser de charmants sourires lorsqu’il me rendait ces attentions.

J’avais beau être une bonne élève. J’avais beau être intégrée dans la représentation miniature de notre société qu’était Poudlard, j’étais tout ce qu’il y avait de plus creux. Mes ambitions personnelles, comme celle d’enseigner était inhibées par les dires de mon père, les conseils de ma mère, les soirées dinatoires entre familles de sang-purs où il fallait laisser déborder son meilleur des paraîtres. Pourtant, me savoir au côté de Nathaniel pour, ce que je voyais alors, l’éternité donnait un sens à tout cela. Aujourd’hui encore j’ai bien du mal à comprendre…

1991. Nathaniel était en formation pour devenir enseignant, et j’écoutais une fois de plus mes parents et partait pour le Ministère. Un poste au Département de la Justice Magique, au Service Administratif du Magenmagot. Un poste qui n’avait rien d’alléchant, mais que mon père avait tenu à ce que je prenne en attendant. En attendant ? Le mariage, voyons. Une fois la formation de mon fiancé terminée, une fois que les projets secrets de mon père seraient terminés, nous aurions une belle cérémonie et alors je n’aurais plus à travailler.

Les années passèrent. J’étais dans une petite bulle, dans une routine à l’écart de tout ce qui se tramait dans mon dos, parfois même dans les murs de ma propre maison. Tout filait lentement, presque au ralentit. Le retour de Voldemort était annoncé. L’Ordre du Phénix faisait de plus en plus parler de lui, ce qui valait de grands haussements de voix lorsque le paternel restait enfermé de longues heures durant dans son bureau avec certains amis de la famille. J’étais là. Noyée dans un flot d’informations, bercée par des idéaux malsains que je pensais pourtant être bons. Ma mère me protégeait tant que j’échappais aux ordres, j’étais juste un joli pantin, souriant, à la peau porcelaine avec une bague au doigt.

1997. Rupture. Je ne pleurai pas lorsqu’il me l’annonça. Je savais déjà ce qui c’était passé. Je n’avais pas besoin d’excuses supplémentaires. Nathaniel partit, je déposai un dernier baiser sur sa joue et retournai à ma vie. Mais, rien n’allait plus comme prévu. Je mis du temps à accepter le fait que j’étais désarçonnée. C’était ouvrir la porte à une faiblesse, chose que je n’avais pas fait depuis ma première chute de balais à l’âge de sept ans. A la suite de quoi vint une vague de questionnement. Qui étais-je ? Pourquoi étais-je ainsi ? A qui étais-je utile ?
Avant l’été de cette année-là, ma mère me fit comprendre que je devais quitter le Ministère. J’exécutais, bien loin de me douter que c’était là une manœuvre supplémentaire pour m’éviter d’être là, témoin d’un coup d’état. Pendant les mois qui suivirent, je profitais de l’absence de mes parents pour visiter la maison. Je poussais des portes jusqu’alors fermées. Je tournais les pages de livres qui m’avaient été interdits de regarder. Je savais que les de Boissieu étaient un nom lié à une certaine magie noire, mais, j’étais à mille lieues de penser que nous y étions à ce point lié. Je découvrais des lettres. Des mots. Des fioles. Des indications. Mes parents avaient été si confiants de mon éducation parfaite, qu’ils avaient à peine pris le temps de tout dissimuler correctement. Toutes les informations faisaient leur bout de chemin dans mon esprit, et presque inconsciemment ma propre personne changea. Fin Août, je partais pour Beauxbâtons pour enseigner les Sortilèges.

1999. Poudlard ouvrit à nouveau ses portes, et je laissais mes talons claquer le sol de pierre comme je ne l’avais jamais fait auparavant. J’accompagnais ici quelques élèves en échange, ou du moins, profitais de l’occasion pour remettre les pieds ici. Une sorte de pèlerinage, presque. Cette envie profonde d’agir au sein de ces murs comme je n’ai jamais pu le faire auparavant. J’espère revoir des têtes connues, tant elles ne me reconnaîtront certainement peu. Mon joli minois est toujours enfantin. Mes sourires toujours doux. Ma gestuelle toujours délicate. Mes mots, par contre… J’ai gagné en franchise, et, mes élèves avaient l’air d’apprécier donc, pourquoi pas vous ?