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Version 7
La version sept est enfin arrivée ! Centrée sur l'épidémie, les problèmes politiques,
de nouveaux clans se forment, venez voir de quoi il en retourne.
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Le Ministre parle de l'épidémie en conférence de presse,
les Médicomages sortent leur premier rapport, les premières conclusions sur l'épidémie !
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And when you let it leave, it can't hurt you — Tomadona

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And when you let it leave, it can't hurt you
belladona rosebury & thomas de la rivière
Son regard, depuis deux semaines, la hantait. Ce bref plongeon dans ses pupilles dilatées par la peur ; Cela n’avait duré que quelques secondes, qui lui avaient paru une éternité.

Belladona en voulait à Thomas, à mort. Après leur brève altercation dans le parc de Poudlard, elle avait senti sa colère retomber et la tristesse l’envahir. Elle ne savait plus quoi faire, comment réagir, que penser. Elle ne savait même plus si elle le connaissait. Ces révélations apportées par la beuglante l’avaient frappée en pleine poitrine, comme un ras de marée que l’on n’avait pas vu venir. Les regards de ses amis, elle ne les supportait plus, tous disaient la même chose. Mais ce qu’elle supportait encore moins, c’était son regard à lui. S’il l’avait finalement laissée franchir ces quelques mètres sur l’herbe verte, ça avait été pour mieux l’intercepter plus tard. Thomas avait essayé de lui parler, plus tard. Un peu, trop sur le moment, pas assez lorsqu’il avait arrêté. Et Bella faisait la fière, noble représentante de sa maison, incapable d’abaisser ses barrières, incapable de faire un pas dans sa direction, incapable juste de lui montrer qu’elle était triste. Sa colère était sa force, c’était ce qui lui donnait l’illusion de ne pas juste être une pauvre idiote de plus s’étant faite avoir ; C’était ce qui lui permettait de marcher dans les couloirs, l’air de rien, alors que leur scène de septembre était connue de tous. Ce n’était qu’un masque fissuré derrière lequel se cacher.

Tel un zombie, Belladona avait vu les premiers mois de cette nouvelle année scolaire s’écouler. Tout lui semblait loin et détaché, même cette histoire d’épidémie. Les élèves et professeurs se faisaient enfermés, parfois du jour au lendemain, et tout lui était égal. elle, qui s’était dressée quelques années auparavant, se laissait aujourd’hui portée par le courant. Que pouvait-elle faire contre un virus, après tout ? Question qu’elle se ressassait, lorsqu’un bon élève n’arrivait plus à faire marcher sa baguette ou lorsque qu’une connaissance se faisait enfermer dans les cachots. Mantra ayant pour seul objectif d’étouffer sa culpabilité alors que le noir autour de ses yeux ne faisait que s’étendre doucement. Certains s’étaient même écartés, parfois, pensant sûrement qu’elle n’était qu’une malade de plus. Les imbéciles. Le sommeil la fuyait alors que ses notes ne faisaient qu’augmenter, la jeune fille n’ayant rien trouvé de mieux que de se noyer dans les mots de ses manuels pour maintenir son cœur en place et son esprit loin de Thomas.

Et puis, il y avait eu cette matinée, début novembre, alors qu’elle sortait de la grande salle, seule, après avoir avalé un petit déjeuner en hâte, sans grand plaisir. L’agitation ambiante l’avait faite relever la tête, curieuse, alors qu’un éclat de voix se faisait entendre. Une voix qu’elle connaissait parfaitement. Ses yeux l’avaient cherché, par habitude, par nécessité et lorsqu’elle avait trouvé les siens, tout avait basculé. Entouré de deux aurors, le serpentard se faisait mener aux cachots. Elle était restée immobile, son livre de politique magique avancé pendant lentement le long de son corps alors qu’elle sentait la panique l’envahir, ses yeux brulant la nuque du malade présumé.

Elle avait mis deux semaines avant de se retrouver dans les cachots, l’idée ne la quittant jamais. Elle avait lutté contre elle-même, longtemps, parlant souvent à voix basse. Elle se morigénait, pourquoi s’inquiétait-elle autant ? C’était ridicule. Comme si lui aurait pris un quart de seconde pour elle, dans une situation inverse. Il se serait juste dit que c’était inévitable pour elle, la fille de cracmole. Thomas avait essayé de se justifier, ce jour là et les quelques fois suivantes. Belladona n’arrivait pas à y croire.
Et pourtant, elle mourrait d’envie de le voir. Parfois, ses pas la menaient dans le hall, sans qu’elle ne sache pourquoi, alors que son regard volait sans cesse par la fenêtre, vers le lac, où ils s’étaient rapprochés pour la première fois. Il était si loin, ce mois de juin insouciant.

Mais aujourd’hui, elle n’a pas fait demi-tour, elle n’a pas reculé devant la porte des cachots et elle n’a pas hésité lorsqu’elle a prononcé son nom, indiquant à l’auror de garde qu’elle souhaitait lui rendre visite. Comme un robot passé en mode automatique. Devant cette grande paroi transparente, elle sent son cœur se serré alors que l’angoisse qui l’habite lui fait oublier la présence du représentant du ministère dans son dos. Que fait-elle là ? Ses pieds s’agitent tout seuls, la faisant arpenter la pièce de part en part. Elle n’a rien à lui dire, elle ne veut pas le voir. À moins que ce ne soit tout le contraire. Alors que les minutes s’égrennent, elle se sent de moins en moins à sa place. Son cœur est en train de perdre la partie. Ses cheveux sont en bataille alors qu’elle les passe d’un côté, et de l’autre. Les mèches nouvellement brunes tombent sur son visage, et ça l’agace. Pourquoi a-t-elle changé de couleur de cheveux, déjà ? Comme si cela allait tout arrangé ? Elle ne sait plus, elle ne sait plus rien. Lorsque son pied butte contre une dalle mal agencée, elle souffle bruyamment et tourne le dos à la paroi de verre. Elle n’a rien à faire là. Alors qu’elle fait le premier pas pour s’enfuir, la porte des cachots s’ouvre.
(mi-novembre 2000)
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Thomas de La Rivière
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Thomas de La Rivière
Élève de Serpentard
Maison/Métier : Serpentard
Célébrité : Herman Tømmeraas
Pseudo : Carotte/Aguarà Âge : 30 Parchemins : 298 Gallions : 469 Date d'inscription : 09/04/2017
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AND WHEN YOU LET IT LEAVE, IT CAN'T HURT YOU
Save your words because you've gone too far I've listened to your lies and all your stories. You're not half the man you think you are. You're not half the man you'd like to be.
Il était un enfant de la mer. Il avait grandi attaqué par ce vent salé qui vous assèche les lèvres et vous pique les yeux. Il avait grandi sous un soleil chaud qui lui avait tanné la peau et blondit les cheveux. Sans doute était-ce sa mémoire qui lui jouait des tours mais il ne se souvenait pas d’un jour de son enfance où il n’était pas descendu à la plage. De là, il pouvait voir son manoir qui surplombait la côte au sommet des falaises. Le sortilège de repousse-moldu empêchait aux constructeurs immobiliers de venir accomplir leur œuvre de destruction sur cette portion-là de la côte d’Azur. Des hectares et des hectares de terrain privé qui s’enfonçait dans les terres et longeait la méditerranée. Sans doute que les seuls jours où il n’avait pas pu respirer l’air marin avaient été ceux où il était dans leurs autres propriétés, dans les Alpes-Maritimes. La Riviera française. Les de La Rivière avaient dominé la région pendant des siècles. D'où leur nom. Leur grandeur avait duré jusqu' à ce que vienne l’Inquisition, jusqu’à ce que leur magie les mette en danger et que plusieurs membres de la famille soient brûlés vifs. Les de La Rivière avaient peut-être cédés aux instances politiques qui exigeaient qu’aucune revanche ne soit prise et que les sorciers se cachent, mais jamais ils n’avaient quitté la Riviera. Dans ces domaines, Thomas avait respiré le même air pur que ses ancêtres, couru le long des mêmes cours d’eau et nagé dans les mêmes eaux cristallines. Il avait beau avoir passé des heures sous la surveillance de ses tuteurs, il avait aussi pu jouir d’une liberté quasi-totale le reste du temps.  Il ne s’en était jamais rendu compte, avant. De cette liberté qu’il avait, celle qu’il venait de perdre. Cloisonné entre quatre murs, et malgré les respirations régulières de ses camarades de cachot, il se prenait parfois à avoir peur du silence qui régnait ici. Il n’y avait pas le bruit des vagues contre les rochers ou celui du vent dans les pins. Pourquoi était-ce ça qui lui manquait le plus, il n’aurait su le dire. Il avait besoin d’être chez lui. Cela faisait plus d’un an. Plus d’un an qu’il avait quitté la Riviera et cette privation était d’autant plus invivable maintenant qu’il était enfermé. Pourtant, son enfermement datait de deux semaines à peines. Certains d’entre eux étaient là depuis septembre. Thomas ne savait pas comment ils tenaient le coup. Lui, devenait fou après cette quinzaine seulement. Il avait l’impression d’étouffer avec cet air vicié. Les jours se succédaient de manière tellement lassante qu'il avait déjà perdu la notion du temps. Il était un enfant de la mer et, parfois, la simple pensée d’être ainsi enfermé sous terre lui donnait envie de se jeter contre les portes du cachot et de hurler jusqu’à ce qu’on vienne le libérer. Il restait stoïque, pourtant. Garder le contrôle, tout le temps, toujours. C’était sa seule force, la seule chose qui lui restait ; sa capacité à faire semblant qu’il supportait la situation et savait y faire face avec dignité. S’il perdait la face, il aurait tout perdu. Alexandre était partit en premier, emportant avec lui l’image qu’il se faisait de ses parents et du monde des Sangs-Purs. Puis Moïra avait déserté. Même la magie l’abandonnait. Il avait cru que la perte de Bella serait le coup fatal. C'était la perte de sa liberté qui le mettait sur les genoux. Oh bien sûr, il avait d’autres amis à ses côtés. Alcyone, Cynthia, Dimka et Qentrys qui venaient le visiter dès qu’ils pouvaient. Mais Thomas  se rendait compte que la joie de les voir était à peine plus puissante que la peur de les perdre à leur tour. Si Blaise avait si peur de venir le voir à travers une vitre, les autres ne finiraient-ils pas par venir à la même conclusion ; qu’il était un danger pour eux ? Thomas avait envisagé de demander à ses amis de ne pas venir le visiter. Par sécurité. Après tout on ne savait pas comment l’épidémie se propageait, la magie était bien trop complexe pour croire qu’une simple vitre pouvait empêcher la contagion. Il n’avait fallu que quelques secondes au serpent pour rejeter l’idée de ne pas avoir de visites. C’était les seuls moments de la semaine qui lui faisaient du bien. Il ne comptait pas s’en priver.

Un Auror était venu le chercher pour lui dire qu’il avait de la visite. Le serpent n’avait pas adressé un regard à son gardien, il s’était levé sans un mot et avait quitté le cachot. Il méprisait les Aurors pour ce qu’ils osaient lui faire. Il les traitait comme de vulgaires elfes de maisons qui n’étaient là que pour pourvoir à ses besoin : lui délivrer des messages, le nourrir, l’instruire. Durant ces deux dernières semaines, Cynthia et Alcyone avaient été les deux personnes à lui rendre le plus souvent visite et c’est l’une d’elles qu’il s’attendait à retrouver en entrant dans la pièce. Il n’avait jamais été aussi heureux de se tromper.
Elle lui tournait le dos et avait les cheveux plus foncés qu’avant. Il l’aurait reconnue entre toutes. Il n’eut pas le temps de réfléchir qu’il s’était déjà précipité sur la vitre qui les séparait. Elle s’éloignait, elle semblait vouloir partir. « Non, reste ! » Même s’il n’y avait pas eu le verre pour couper le son, sa supplique avait été si douce qu’elle ne l’aurait probablement pas entendue. La main plaquée sur la vitre comme si ça pouvait le rapprocher d’elle, le serpent marqua un temps d’arrêt. Pourquoi était-elle venue le voir, après tant de haine crachée contre lui ? Il avait bien vu son regard surpris lorsqu’il s’était fait emporter par les Aurors, il s’y était d’ailleurs accroché avec désespoir. Mais jamais il n’aurait pensé qu’elle viendrait le voir. Elle le détestait. Thomas décrocha le combiné de téléphone qui aurait dû leur servir à communiquer si seulement elle daignait se saisir du sien. « Bella, reste. » C’était une bouteille lancée à la mer. Il n’avait aucune idée de si elle pouvait l’entendre malgré le téléphone raccroché, malgré la distance. « Reste, je t’en prie. Retourne toi, regarde-moi. » Il se moquait du regard qu’elle pourrait lui lancer, empli de haine comme les dernières fois qu’ils s’étaient vus. Peut-être était-elle venue pour l’insulter, lui dire qu’il méritait ce qui lui arrivait. Mais elle était venue. Quoiqu’elle fasse, quoiqu’elle dise, cela voulait dire qu’elle pensait toujours à lui. Qu’elle ne s’en foutait pas de ce qui pouvait lui arriver. Les yeux fixés sur la crinière brune de la belle, Thomas se raccrochait au combiné comme à une bouée de sauvetage. Il avait encore une chance de regagner une place dans le cœur de Bella. Il était prêt à tout pour ça.

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And when you let it leave, it can't hurt you
belladona rosebury & thomas de la rivière
C’est si ridicule. La première pensée de la Rosebury, lorsqu’elle s’était retrouvée devant cette paroi transparente, devant ce bout de verre censé préserver les sorciers sains de ceux viciés par la maladie. Si ridicule. De s’en remettre à un matériau si primaire alors que ces présumés malades avaient déambulé dans le château, alors que des personnes ayant été à leur contact de façon prolongée retrouvaient leur liberté du jour au lendemain. Si ridicule, de devoir dialoguer à l’aide d’un téléphone moldu, ou en tous cas d’un appareil qui y ressemblait fort. Comme un moyen de rappeler aux enfermés le destin qui les attendait, comme un sale pied de nez presque moqueur. Elle trouvait l’entièreté de la situation ridicule. Sa présence et ses mains rendues moites par l’appréhension étaient presque le pire. Elle n’avait rien à faire là.

Pourtant, ce n’était qu’après de longues minutes à se répéter cette phrase comme un mantra qu’elle s’était résolue à s’en aller. À retourner vaquer à ses occupations, à retoucher ses devoirs de la semaine, qu’elle avait d’ores et déjà terminés, bien trop studieuse pour être saine d’esprit. Et puis, alors qu’elle pose le pied sur la première marche, un grésillement, une tonalité envahit l’espace. Une voix, dont elle ne distingue pas les mots, mais dont elle connait les caresses. Son corps se tend et sa respiration se coupe. Le pied, posé sur cette satanée première marche. Tout en elle lui hurle de pousser sur ce pied, de s’enfuir, sans se retourner. Tout la fait paniquer. Ce serait tellement plus simple de se mettre à courir pour ne jamais se retourner. Mais, elle ne peut pas. Alors elle ferme les yeux, quelques secondes, sentant sa nuque la brûler, comme si Thomas la fixait intensément. Ridicule. Un autre grésillement l’emporte, Thomas lui parle mais elle ne comprend rien, elle l’entend à peine. Comme si elle pouvait lui tourner le dos sans savoir ce qu’il pouvait bien lui dire.

Ses mains tremblent un peu, alors elle les fourre dans ses poches, avant de se retourner, de lui faire face. Instantanément, ses yeux sont attirés par les siens. Alors qu’elle parcourt d’un pas hésitant les quelques mètres qui la séparent du combiné, elle n’arrive pas à détacher son regard de ses prunelles noisette. Ça ne se voit pas, mais à l’intérieur, c’est la tempête. Tout se mélange, chaque sentiment entrant en conflit avec l’autre, créant des éclairs qui menacent de la faire chavirer, à chaque instant. Elle s’arrête devant la vitre, et elle hésite. Elle ne sait plus si elle le déteste ou si elle l’aime ; elle ne sait plus si elle est triste ou heureuse de le voir ; elle ne sait plus si elle a peur pour lui ou si elle se réjouit qu’il obtienne la monnaie de sa pièce. Elle ne sait même pas quoi lui dire.

Mais, elle sort sa main de son sweat trop grand, doucement, hésitante, et se saisit de l’objet moldu. Elle était prête à parier que certaines personnes dans les cachots, ou certains visiteurs n’avaient même pas dû savoir comment s’en servir, la première fois. Ridicule. Cette fois, elle baisse le regard, gênée, angoissée, perdue. Elle jurerait presque qu’elle peut entendre la respiration de Thomas, à l’autre bout, alors qu’elle cherche quoi lui dire. C’est à elle de parler, et elle le sait. Pourtant, rien ne passe la barrière de ses lèvres, rien ne veut sortir. Elle ouvre la bouche, la referme, soupire. Et se lance. « Je ne sais même pas pourquoi je suis là… »

Parce que ton regard me hante et que je n’arrive plus à fermer les yeux sans te voir. Parce que je suis morte d’angoisse. Parce que t’es vraiment qu’un sale con et que tu mérites ce qui t’arrive. Parce que j’ai besoin de savoir comment tu vas.
Jamais elle ne pourrait lui dire cela. Jamais elle ne pourrait être si honnête alors qu’il n’avait fait que lui mentir. Jamais. Ridicule.

Il ne faut jamais dire jamais. Mais, Bella n’est pas prête. Elle n’est pas prête à laisser tomber sa fierté protectrice, et elle ne sait pas si elle veut lui pardonner. Pourtant, elle ne peut s’empêcher de faire un pas dans sa direction. Son bras libre s’enroule autour de ses côtes, comme pour se rassurer elle-même alors que le combiné collé contre son oreille meurtrit cette dernière tant elle le maintient avec force. Tant elle s’y accroche. « Je sais plus qui t’es, Thomas. Je sais plus ce qui est vrai et ce qui est faux… » Enfin, elle relève le visage. « Je veux juste savoir comment tu vas… »
(mi-novembre 2000)
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Thomas de La Rivière
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Thomas de La Rivière
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Elle s'est figée et Thomas a l’impression que son cœur s'est arrêté en même temps qu’elle. Bella l'a entendu, ou du moins a-t-elle perçu un bruit venant du combiné de téléphone. Il l’appelle une nouvelle fois. Quelques mois plus tôt, il se serait méprisé pour le ton suppliant qu’il utilisait à l’instant. Aujourd’hui, il ne veut qu’une chose : que Bella revienne vers lui. Il est prêt à mettre son honneur de côté. De manière sincère. Les suppliques, il les avait utilisées à de nombreuses reprises pour obtenir ce qu’il voulait et manipuler les autres. Cette fois-ci, ce ne sera pas comme ça. Cette fois-ci, il est prêt à réellement se mettre à nu si ça peut lui donner une chance de changer le regard sombre que Bella avait posé sur lui les dernières fois.

Et pendant ce qui ressemble à une éternité, le temps se suspend. Thomas ne quitte pas une seule seconde la griffonne du regard. Il voit ses mains se mettre à trembler et il sert le combiné un peu plus fort. Il s’en veut de la voir si stressée à l’idée de le retrouver. Il a foiré, complètement foiré. Il n’a pas réussi à maintenir son masque et elle a perdu confiance. Elle cache ses mains dans ses poches et attends encore quelques longues secondes avant de se retourner. Et finalement, leurs regards se croisent. Thomas n’ose plus bouger, comme lorsqu’on est face à un animal sauvage et que le moindre mouvement brusque pourrait le faire fuir. Ou attaquer. Pétrifié, mais les yeux humides, il la regarde s’approcher. Il essaye de garder la tête froide malgré l’émotion qui lui coupe le souffle. Il faut qu’il garde l’esprit aiguisé, qu’il réussisse à trouver ce chemin qui pourrait le ramener vers le cœur de Bella. Et alors qu’il tente de lire les pensées sur le visage inexpressif que lui livre la jeune fille, il comprend que la seul manière de ne pas se perdre sur le chemin de son cœur, ce sera de ne pas remettre ce masque qui est tombé. Il lui faudrait montrer son vrai visage, se laisser submerger par ses émotions ; ne pas surjouer sa peine, ni la cacher. Être vrai. Thomas a le regard qui fuit durant une seconde, incapable de savoir s’il pourra accomplir cet exercice. Mais la griffonne s’immobilise enfin devant lui et il ne peut la quitter des yeux. Elle lève la main pour se saisir du téléphone et ce geste semble durer une nouvelle éternité. Il se pince les lèvres. Par Merlin, ce qu’il veut entendre sa voix. Elle baisse les yeux et Thomas laisse son front tomber sur la vitre qui les sépare, comme si ça pouvait compenser le contact visuel qu’ils viennent de perdre. Il lui semble qu’il attend des heures comme ça. C’est à elle de parler. Pourtant elle garde le silence. Lui, n’a rien à dire. Rien d’autre que je suis désolé. C’est si pathétique, si répétitif qu’il a la nausée rien que d’y penser. Finalement, sa voix rompt le silence. «  Je ne sais même pas pourquoi je suis là… » Il ferme les yeux, le front toujours plaqué  contre la surface glacée du verre. Parce que tu ne peux pas t’empêcher de penser à moi, malgré tout. Parce que je me suis peut-être fait avoir à mon propre jeu en m’attachant à toi, mais j’ai réussi à ce que toi aussi tu t’attaches à moi. Toutes ces pensées étaient bien trop prétentieuses pour qu’il ne les prononce. De toute façon, ces mots n’appelaient pas à une réponse. Alors, rouvrant les yeux et relevant doucement la tête, il attend une nouvelle fois qu’elle brise le silence. Il la voit enrouler son bras autour de sa poitrine. Comme une petite fille qui cherche à se protéger. Il a envie de la prendre dans ses bras ; sauf que c’est de lui qu’elle cherche à se protéger.  « Je sais plus qui t’es, Thomas. Je sais plus ce qui est vrai et ce qui est faux… » Moi non  plus. Moi non plus, je ne sais pas ce qui est vrai et faux chez moi. Lorsqu’elle relève la tête, il soutient son regard sans faillir. « Je veux juste savoir comment tu vas… » Il doit battre des cils à de nombreuses reprises pour ne pas perdre contenance. Comment tu vas. La pire question qu’on puisse lui poser depuis qu’il est ici. Celle qui lui donne envie de se laisser tomber au sol et de ne plus jamais se relever. Il finit par détourner le regard, il fixe un point invisible, loin au-dessus de l’épaule de Bella.

Être vrai. « Mal. » Il murmure presque. Sa voix se briserait s’il parlait plus fort. « Je vais mal et je suis terrifié. » Il laisse une nouvelle fois le silence s’installer entre eux. Il reporte ses yeux sur le visage de la griffonne qu’il détaille minutieusement. Ces cheveux sombres approfondissent son regard, il la trouve magnifique. Il voudrait que ce soit elle qui puisse passer des bras protecteurs autour de lui. « J’essaye de me convaincre que ça va et que je n’ai pas peur. Parce que rien que d'en parler...rien que d'y penser, ça m’effraye encore plus. » Il se pince les lèvres. Il sait exactement ce qu’il va dire ensuite. Il veut la regagner. Il ricane d'un rire sans joie. « Vois-tu, moi non plus je ne sais pas ce qui est vrai et faux, Bella. Je me mens constamment à moi-même pour me convaincre que je suis la personne que je voudrais être. » Il sent son cœur battre trop vite. Il est honnête mais il dirige ses paroles avec précision. Ce n'est pas facile de s'avouer ainsi ses défauts même si ça a pour but d'attendrir la griffonne. Il passe un main devant ses yeux, nerveux. « C'est pitoyable. Je… bordel, je sais pas non plus pourquoi t’es là. Mais merci. Merci d’être venue. » Sa voix se termine dans un souffle tandis qu'il sert trop fort le combiné des deux mains. Il n'a jamais autant maudit l’existence d'une simple vitre.

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belladona rosebury & thomas de la rivière
Lorsqu’elle parcourt son visage de ses prunelles noisettes, Bella se dit qu’elle ne le reconnaît pas, pas totalement. Elle retrouve ce nez retroussé, ces sourcils arqués et ces yeux légèrement plissés ; Ces cheveux bruns qui forment des épis, seule partie de sa personne qu’il semble ne pas totalement contrôler. Et pourtant, il y a aussi ces épaules légèrement plus voutées, ces teintes violacées sous ses yeux ; cette assurance tranquille disparue. La dernière fois qu’elle l’avait vu si vulnérable, c’était à la fête foraine ; Lorsqu’il l’avait serrée contre lui sans réussir à soutenir son regard, lorsqu’ils avaient formé une sorte pacte tacite, qui ne convenait sûrement à aucun des deux mais qu’ils avaient accepté, faute de mieux. Pacte qu’il avait fait voler en éclats.

Bella reste à bonne distance de la vitre, comme si la paroi invisible ne suffisait pas à les séparer, comme si s’en approcher était une trahison impardonnable envers elle-même et sa fierté. Lui, pourtant, est si proche qu’il pose son front contre celle-ci, comme s’il voulait combler la distance les séparant. La gryffondor n’est pas prête. Le simple fait d’être présente lui donne envie de se frapper. Alors elle serre son bras contre elle, attrapant quelques fils dépassant de la couture qu’elle entortille autour de ses doigts pour se déstresser comme elle peut.

Et, enfin, elle se met à parler. Elle avoue sa faiblesse, son incertitude quant à sa présence en ces lieux ; elle ne sait pas comment commencer cette conversation, de toutes manières. Lorsqu’elle reporte son regard sur lui, elle rencontre immédiatement ses prunelles et n’hésite pas lorsqu’elle s’y plonge. Elle qui a si souvent évité son regard, sa personne, grâce à ce cadeau qu’il lui avait fait, durant l’été. Quelle ironie du sort, cette bague censée l’aider à le retrouver lui avait pourtant permis de l’éviter durant tout ce temps. Aujourd’hui, si elle l’avait portée, aurait-elle brillé comme elle ne l’avait pas fait depuis longtemps ? Ou bien serait-elle restée éteinte, coupée de sa présence à cause de cette fichue parois transparente ? Bella n’en sait rien, alors qu’elle caresse de son pouce l’emplacement vide laissé sur sa peau froide. L’anneau dort bien au chaud de sa malle à vêtements, enfoui dans une boîte destinée à le faire oublier depuis maintenant plusieurs semaines. Thomas ne peut remarquer sa présence, sa main bien enfouie dans la poche ventrale de son pull, et Bella n’est même pas sûre qu’il le remarquerait. Qui sait.

Thomas soutient son regard ; un peu, durant un moment. Avant de se mettre à fixer un point derrière l’élève. Comme à la fête foraine, il n’arrive plus à la regarder en face lorsqu’il s’agit d’être honnête, au contraire des autres qui ne savaient soutenir un regard lorsqu’ils mentaient. « Mal. » Bella ne bronche pas alors que son murmure frappe ses tympans tant elle sert le combiné fort contre son oreille. « Je vais mal et je suis terrifié. » Elle ne réagit pas et pourtant, les connexions se font dans son esprit. Elle pense comprendre qu’il est contaminé et elle sent une vague de panique l’envahir. En venant ici, elle avait craint le pire en espérant le meilleur ; Mais parfois, on ne pouvait avoir ce que l’on espérait. « J’essaye de me convaincre que ça va et que je n’ai pas peur. Parce que rien que d’en parler… rien que d’y penser, ça m’effraye encore plus. » Bella l’écoute, scrutant son visage, mémorisant certaines expressions qu’elle ne lui avait jamais connues, pas comme ça. Peur, doute, angoisse. Même ce ricanement, elle ne l’a jamais entendu. « Vois-tu, moi non plus je ne sais pas ce qui est vrai et faux, Bella. Je me mens constamment à moi-même pour me convaincre que je suis la personne que je voudrais être. » Elle sent sa tension, même au travers de la vitre, mais elle ne dit toujours rien, elle le laisse finir. Sa main dans sa poche ventrale continue de rouler en boules les fils et peluches qui passent sous ses doigts. « C’est pitoyable. Je… bordel, je sais pas non plus pourquoi t’es là. Mais merci. Merci d’être venue. » Sa respiration se coupe alors qu’elle continue de le fixer, sans jamais détourner le regard. Alors qu’elle souffle, tentant de contenir son émotion, elle ne lui en a jamais autant voulu qu’en ce moment présent. Si elle parle, elle sait que sa voix tremblera légèrement, alors elle se tait, encore un peu.

La confiance. Quelle chose fragile que celle-ci ; Si facile à briser, elle est impalpable jusqu’au moment où elle vole en éclats. Tout est si facile, lorsqu’elle est là, les rapports sont si évidents. Mais sans elle, Bella se rend compte qu’elle ne sait même pas comment réagir à ce qu’il lui dit. Elle a envie de s’avancer, de coller son front, ses mains contre la vitre, pour être au plus près de lui. Elle a envie de lui dire que tout ira bien et que même si ce n’était pas le cas, elle serait là. Elle a envie de le rassurer, de prendre sa peur et sa peine pour la transformer en force.

Mais encore faudrait-il qu’elle le croit. Encore faudrait-il qu’elle soit sûre qu’il lui dit la vérité, qu’il n’utilise pas cet évènement pour l’attendrir. Et Bella sait qu’elle est trop naïve, trop spontanée pour déceler la manipulation. Elle sait que Thomas pourrait très bien lui mentir à nouveau sans que jamais elle ne s’en rende compte. Elle sait que sa fierté, ses amis, sa tête lui hurlent de ne pas le croire, de tourner les talons. Mais son cœur, ses yeux et son instinct lui soufflent le contraire.

Elle jure rageusement alors que son poing entre en contact avec la vitre, un peu trop violemment. L’auror, derrière elle, lui adresse une remarque que Thomas ne peut entendre, qu’elle même n’écoute qu’à moitié et qu’elle chasse d’un regard de travers et d’un tric nerveux. Le représentant de l’ordre était le dernier de ses soucis. Très vite, ses prunelles se perdent à nouveau dans celles de la vipère. « J’te déteste, Thomas. » Un murmure, un silence. Puis elle reprend. « Pourquoi t’as été con, comme ça ? Pourquoi tu mens, aux autres, et à toi-même ? » Alors qu’elle parle, Bella prend conscience du fossé gigantesque qui les sépare, de ce trou béant dont elle mesure enfin la profondeur. À ce moment là, elle a le sentiment qu’ils n’arriveront jamais à le combler. « Tu voudrais être comment, alors ? Et pourquoi tu t’en donnes pas les moyens au lieu de te cacher, comme ça ? » Elle enchaîne les questions, sans vraiment le laisser répondre. Elle s’est tue pendant si longtemps par peur de laisser éclater sa peine devant lui, de perdre la face, qu’aujourd’hui ses questions se déversent tel un torrent trop longtemps contenu. « T’es malade ? Tu le savais avant de venir ici ? » Elle espère encore qu’il nie, qu’il lui dise que c’est une erreur lamentable. Mais sur son visage, elle voit, elle comprend. Alors, elle se mord la lèvre, commençant à jouer avec pour contenir sa frustration et sa peur alors que ses sourcils se froncent. Enfin, sa main quitte la noirceur rassurante de sa poche pour venir se plaquer contre la vitre. Un geste, une main tendue. « Pourquoi t’as rien dit ? » Une voix défaillante, qu'elle maudit tant elle laisse ses émotions transparaître.
(mi-novembre 2000)
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Thomas de La Rivière
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Elle semblait si proche. Pourtant Thomas savait qu’elle était encore inatteignable. Pas seulement à cause de la vitre qui les séparait. Elle était loin parce qu’elle n’avait plus confiance. Cela se lisait dans ses yeux, dans ses gestes, dans la manière dont elle tordait légèrement sa bouche. Presque collé à la vitre, comme si ça pouvait changer quoi que ce soit à cette distance qui les séparait, Thomas la fixait avec attention. Il détourna cependant le regard que lorsqu’il dû prendre la parole. Il ne savait comment affronter ses yeux lorsqu’il dirait la vérité. Ou en tout cas une partie de la vérité ; celle qui ne montrera pas un côté trop négatif de lui, celle qui lui donnera une chance de combler la distance qui les sépare, celle qu’il s’avoue à lui-même.
Lorsqu’il finit de parler, le silence s’installa avec douceur. Etrangement, ce n’était pas un silence qui lui pesait. Il réussissait à soutenir le regard de la belle, maintenant qu’il s’était tu. Il pouvait y lire tout le doute qui l’agitait et qu’elle peinait à cacher. A supposer qu’elle veuille le cacher, tout le monde n’étant pas désireux de dissimuler ses sentiments. Thomas appréciait le doute qui s’y lisait. Cela signifiait qu’elle n’était pas encore certaine de le détester, que sa haine n’était pas encore ancrée en profondeur. Il pouvait encore changer ça. Il se répétait en boucle, dans sa tête, qu’il devait dire la vérité. Il n’avait plus droit à l’erreur, il fallait être honnête. Ce serait difficile car ça impliquait d’être honnête avec lui-même, mais il le fallait.

Le silence fut brisé sans qu’il s’y attende. Un coup sec contre la vitre. Ce n’était pas un coup très puissant mais Thomas sursauta. Il prenait ça comme une deuxième gifle. Pour lui ce n’était qu’un autre acte de violence de Bella envers lui. Et jamais il ne s’y habituerait. « J’te déteste, Thomas. » Il accusa le coup sans broncher. Il s’y attendait. Elle n’était pas venue pour pleurer sur le sort du pauvre sang-pur qui perdait ses pouvoirs. « Pourquoi t’as été con, comme ça ? Pourquoi tu mens, aux autres, et à toi-même ? » Il ne savait pas quoi répondre. Il ne savait même pas si elle attendait une réponse. Pour y répondre, il aurait fallu qu’il se donne le temps de réfléchir à la question et, surtout, il aurait fallu qu’il s’autorise à y répondre. Il fallait qu’il puisse admettre ses peurs, ses défauts, ses doutes. Tout ce qui l’obligeait à ne pas vouloir être celui qu’il était, tout ce qui l’obligeait à se mentir et à mentir aux autres. Il n’était pas sûr d’en être capable là tout de suite. « Tu voudrais être comment, alors ? Et pourquoi tu t’en donnes pas les moyens au lieu de te cacher, comme ça ? » Il ferma les yeux et secoua doucement la tête. Il n’avait pas de réponse à lui apporter. Pas maintenant. Il aurait voulu être beaucoup trop de choses contradictoires à la fois. Il aurait voulu être un bon héritier de La Rivière, une meilleure personne qu’avant, quelqu’un qui méritait Bella. Il aurait voulu être capable de venger son frère mais il aurait aussi voulu être capable de cesser d’aimer son mangemort de frère. Trop de contradictions, trop de dilemmes.  « T’es malade ? Tu le savais avant de venir ici ? » Il rouvre les paupières et ses yeux parlent pour lui. Bien sûr, qu’il savait. Bien sûr qu’il avait vu décliner ses pouvoirs et qu’il avait failli en perdre la raison. Mais perdre la raison n’était pas une option, il était mieux que ça. Alors il avait étudié sa magie pour voir à quel point elle baissait. Et bien sûr, il avait envisagé d’en parler à Bella. Mais la peur de la vérité avait pris le dessus. Constater la baisse de ses pouvoirs, ce n'était pas la même chose que de l'avouer. L'un rendait les choses trop réelles, trop définitives, trop irrémédiables. Alors il s’était contenté de faire semblant qu’il allait bien, il continuait de dire qu’il méprisait ceux qui n’avaient pas de magie. Au point que ça en vienne aux oreilles de la griffonne.

La main de Bella vint se coller à la vitre, là où celle de Thomas s’était tenue quelques instants plus tôt. Son visage était plus doux, plus triste. « Pourquoi t’as rien dit ? » La voix de la belle se brisa et Thomas ne pouvait s’empêcher d’être heureux de cette constatation. C’était comme une porte ouverte vers son cœur et Thomas n’avait cas s’y engouffrer. Il posa sa main sur la vite à l’endroit où reposait celle de la griffonne. « Parce que ça aurait rendu les choses trop réelles d’en parler. » Il se mordillait les lèvres, son regard voulait une nouvelle fois s’accrocher à tout sauf à Bella. Il s’efforça de soutenir les prunelles de la jeune fille. « Tu n’imagines même pas comment j’ai eu peur … comment j’ai peur. En parler, c’aurait été admettre que ça m’arrivait. » Il réfléchissait au fur et à mesure qu’il parlait. Il n’avait jamais été assez honnête avec lui-même pour s’avouer tout cela. Il resta un petit moment silencieux, à soupeser ses idées. Il lui fallait s’avouer des choses tout en réfléchissant à ce qu’il pouvait avouer à Bella. « C’était si facile de faire semblant que j’allais bien. C’était si facile de se montrer odieux envers les cracmols, les moldus. Comme si je ne n’étais pas moi-même concerné par la perte de pouvoir. » Le serpent enleva la main de la vitre pour se la passer devant les yeux et se pincer l’arête du nez. « Je suis désolé de ne t’avoir rien dit. Je suis désolé de ne pas avoir réussi à m’admettre ce qui m’arrivait… je suis désolé que ça ait mené à faire de moi un imbécile odieux. » Il reposa sa main sur la vitre. Il aurait voulu lui dire à quel point il aimait ses cheveux lorsqu’ils avaient cette couleur. Quoique la vérité fût qu’il les aurait aimés de toutes les couleurs.


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Il restait silencieux alors que les questions sortaient de la bouche de Bella telles des gerbes violentes. Les mots s’entrechoquaient, trop pressés de retrouver leur liberté, de se mêler à l’air ambiant. Elle ne le laissait pas parler ; une mauvaise habitude qu’elle avait pris depuis le début de leur altercation, en septembre dernier. Elle enchaînait les reproches et ne le laissait pas aligner deux mots. Et ses questions n’y faisaient pas exceptions. C’était sûrement plus simple de l’accabler que de l’écouter et de risquer de croire à ses paroles. Pourtant, même si la gryffondor ne le laissait pas en placer une, ses yeux ne rataient rien de ses réactions. Son cœur sursautait lorsqu’il confirmait ses peurs, il se serrait lorsqu’elle comprenait qu’il pouvait tout aussi bien continuer à faire semblant, à jouer la comédie. Retour à la case départ.

Alors que son ultime questionnement franchit ses lèvres, sa main vient se poser sur la paroi transparente, comme un pas vers lui. Peut-être qu’elle n’arrivera jamais à lui pardonner, elle n’en sait rien, mais elle sait aussi qu’il arrive à tout le monde de faire des erreurs. Elle aussi, elle a déjà fauté. Il lui est arrivé de parler trop vite et de blesser ; d’agir sans réfléchir, et de le regretter ; de s’être retrouvée dans une situation problématique et de ne pas savoir comment s’en sortir. La rouge et or suit la main du serpent lorsqu’il l’appose contre la sienne. Séparés par ce verre, aucune chaleur, aucune sensation. C’est si frustrant. Lorsque la voix de Thomas caresse son oreille, Bell reporte son attention sur lui. « Parce que ça aurait rendu les choses trop réelles d’en parler. » Ses sourcils se froncent légèrement, soucieuse. Elle ne peut lui en vouloir pour cela, elle aussi elle a fui la réalité, elle aussi elle a évité de regarder l’horreur en face, elle aussi elle a fait semblant. Semblant que tout allait bien alors que son dos brûlait sa fierté, son amour propre, sa joie de vivre. Semblant que les choses rentreraient dans l’ordre. Alors que le français continue de parler, cette fois il ne détourne pas le regard. « Tu n’imagines même pas comment j’ai eu peur… Comment j’ai peur. En parler, ç’aurait été admettre que ça m’arrivait. » Il marque une pause et Bella ne l’interrompt pas. C’est à son tour, de sortir tout ce qu’il a sur le cœur. Elle le laisse se mordiller la lèvre, répéter ce tic qu’elle l’a vu maintes fois réitérer ; Dans le parc, concentré sur ses révisions ; derrière les tentes de la coupe du monde, lorsqu’il l’observait ; dans le château, l’air soucieux après qu’ils se soient engueulés. « C’était si facile de faire semblant que j’allais bien. C’était si facile de se montrer odieux envers les cracmols, les moldus. Comme si je n’étais pas moi-même concerné par la perte de pouvoir. » Sa main quitte celle de Bella pour revenir à son visage. Malgré le mur entre eux, elle le sent prêt à imploser à force de tout retenir. « Je suis désolé de ne t’avoir rien dit. Je suis désolé de ne pas avoir réussi à m’admettre ce qui m’arrivait… Je suis désolé que ça ait mené à faire de moi un imbécile odieux. »

La jeune fille soupire alors que son regard jongle entre les deux yeux de Thomas. « Je comprends. C’est toujours plus facile de faire semblant que d’affronter la réalité. » Nouveau soupire alors que cette fois, c’est son tour de se passer la main sur le visage. Bella est lasse. Lasse des malheurs, lasse de la peine et de la peur. Sa main vient se perdre près de sa bouche alors que son pouce caresse à nouveau l’emplacement vide où aurait dû se trouver la bague offerte par Thomas. « Je suis désolée de t’avoir frappé. » Parce que rien ne méritait que l’on s’en prenne physiquement à quelqu’un d’autre. Parce que régler les choses dans la violence relevait d’une autre année qu’elle aurait préféré ne jamais vivre. Elle baisse la tête, quelques mèches venant se perdre sur son visage. Du pied, elle butte dans une pierre mal enfoncée. Lorsqu’elle plonge à nouveau son regard dans celui du jeune homme, ses sourcils sont à nouveau froncés. « Tu penses quoi, alors, de tout ça ? Des moldus ? Des cracmols ? Tu penses qu’ils méritaient de se faire enfermer ? De se faire tuer ? De se faire torturer ? Tu penses vraiment que ne pas avoir de pouvoir, c’est une tare ? » Son ton est assez neutre, même si son avis est limpide. Sa main quitte sa bouche pour venir caresser la jonction entre sa nuque et son dos, là où sa montagne prend naissance. Aujourd’hui, les crises sont minimes et la cicatrice porte enfin fièrement son nom. « Des gens sont morts, sur ces pierres. Pour défendre ces idées puristes… Ou pour les combattre. » Elle détourne le regard un instant alors que ses yeux se font brillants. Bella n’est pas si différente de Thomas, elle aussi elle préfère fuir les choses qui blessent. « Alors quoi ? Si t’avais été présent, il y a trois ans… on aurait pu se retrouver en face ? Et t’aurais été heureux de sortir la fille de cracmolle que je suis du jeu ? » Quand elle braque son regard dans celui de Thomas, sa voix se fait tranchante, pour la première fois depuis qu’elle a repris la parole. « Et me mens pas, Thomas. »
(mi-novembre 2000)
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Thomas de La Rivière
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Thomas de La Rivière
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Coincé derrière une vitre, enfermé dans des cachots lugubres, prisonnier avec des camarades qu’il n’avait pas choisi. Parfois, Thomas avait l’impression d’être tombé dans un piège dont il ne comprenait pas la nature. Là, devant Bella, il réalisait que cette quarantaine était un piège bien faible comparé à celui dans lequel il était tombé avec la Gryffondor. Lui mentir durant l’entièreté de leur relation puis tomber amoureux d’elle. Comment avait-il pu se laisser tomber dans cette histoire ? Maintenant qu’elle avait compris la supercherie, comment faire en sorte qu’elle croie encore un de ses mots ? Comment lui faire accepter la plus pure vérité ? Alors même qu’il se laissait aller à l’honnêteté, il voyait bien dans les yeux de la belle qu’elle doutait. Elle douterait constamment de ses dires et il ne pouvait plus rien y faire.

« Je comprends. C’est toujours plus facile de faire semblant que d’affronter la réalité. » Thomas se demanda un instant si elle se jouait de lui. Bella était si spontanée, il avait toujours du mal à l’imaginer tenter de voiler la vérité. Comme si elle ne pouvait jamais rien cacher à qui que ce soit, et certainement pas à elle-même. Se rendre compte qu’elle se mentait probablement, elle-aussi, avait quelque chose d’incroyable pour le serpent. Il observait la griffonne avec attention, constata avec un pincement au cœur le doigt nu qui aurait dû porter la bague qu’il lui avait offerte. Comment aurait-il pu lui en vouloir, cependant ? « Je suis désolée de t’avoir frappé. » Thomas ne tenta pas de cacher le rictus amer qui tordit le côté droit de sa bouche. Il avait toujours méprisé la violence physique, brute. Il la comprenait, il connaissait bien cette sensation qui vous parcours le bras, le corps, pour vous pousser à vous jeter sur l’autre. Il la connaissait et il avait appris à la maitriser. Pour lui, c’était les faibles et les fous qui se laissaient aller à la violence physique. Et il en voulait toujours à Bella d’avoir céder à ces pulsions. L’humiliant devant ses amis, ne réussissant pas à se retenir de vouloir lui faire du mal. Il y avait quelque chose, pour lui, qui le dégoûtait plus dans ces gestes que dans toute la violence orale qu’on pourrait jamais lui fournir. Il n’était pas en position de reprocher quoique ce soit à Bella, cependant. Aussi, finit-il par acquiescer en silence, comme pour marquer son pardon.

Elle planta son regard dans le sien, dur. « Tu penses quoi, alors, de tout ça ? Des moldus ? Des cracmols ? Tu penses qu’ils méritaient de se faire enfermer ? De se faire tuer ? De se faire torturer ? Tu penses vraiment que ne pas avoir de pouvoir, c’est une tare ? » Au fur et à mesure que les paroles s’écoulaient des lèvres de la belle, Thomas fronçait de plus en plus les sourcils. Jamais il n’avait désiré enfermer les sangs-impurs, jamais il n’avait voulu les tuer ou les torturer. Qu’il les ait méprisés, il n’était plus question de le nier. Mais jamais il n’avait voulu leur faire du mal. Et il n’appréciait pas que Bella puisse penser ça de lui. Même si ça expliquait la violence dont elle avait pu faire preuve. « Des gens sont morts, sur ces pierres. Pour défendre ces idées puristes… Ou pour les combattre. » Elle détourna le regard tandis que Thomas serrait son poing libre jusqu’à imprimer la trace de ses ongles sur sa paume, sa bouche se déformant avec douleur. Que des gens étaient morts ici, il était au courant. C’était la raison de sa présence à Poudlard, la raison de sa relation avec Bella. Bien sûr, elle l’ignorait. Mais à lui, ce rappel lui faisait mal. Bien plus qu’il n’aurait su le dire. « Alors quoi ? Si t’avais été présent, il y a trois ans… on aurait pu se retrouver en face ? Et t’aurais été heureux de sortir la fille de cracmolle que je suis du jeu ? » Thomas sentit son bras vibrer avec fureur de cette sensation qui avait dû agiter Bella lorsqu’elle l’avait frappé. Il eut tout le mal du monde à ne pas écraser son poing avec violence sur la vitre. Quelque chose en lui voulait secouer Bella dans tous les sens jusqu’à ce qu’elle réalise l’absurdité de ses propos. Lorsqu’elle s’exprima d’une voix tranchante, il ferma les yeux pour se donner le temps de réfléchir à la réponse qu’il lui devait. Pour se donner le temps d’aborder les choses avec plus de calme que l’énervement qui l’agitait. « Et me mens pas, Thomas. » Les yeux toujours fermés, il acquiesça lentement. Derrière ses paupières, il ne pouvait que voir les formes d’un piège se dessiner devant lui. La forme de ses mensonges.

Le serpent rouvrit les yeux et planta son regard dans celui de la belle. Il serra une dernière fois son poing avant de lever à nouveau la main pour la coller contre la vitre, là où elle se tenait quelques minutes plus  tôt. Il baissa les épaules, releva le regard. Les questions de Bella lui vrillaient encore les tympans. « Non, je ne pense pas qu’il faille enfermer, tuer ou torturer des personnes sans magie. Non, jamais je ne me serais battu du côté des mangemorts… » Sur la vitre, sa main se refermait en un poing rageur. « Les cracmols,  les moldus ... ce manque de pouvoir n’est pour moi pas une tare. Mais il est vrai que je considère que la présence de pouvoirs nous rend… supérieurs. » Il soupira, conscient que ses mots étaient probablement choquants pour certains. « Supérieur n’est peut-être pas le bon mot. Chanceux ? Ou alors plus puissants, selon la définition même du mot "pouvoir" ? » Il réfléchissait en parlant. Ce qui était toujours une mauvaise idée mais il ne savait pas comment faire autrement pour convaincre Bella de sa sincérité. « Je me doute que tu n'aimes pas ce genre d'idées... Ce sont des idées que ma famille entretien depuis des centaines d’années et, bien sûr, j’en ai été imprégné. Mais ce que tu considère comme du mépris ne me mènerait jamais à désirer la souffrance des autres. » Sans s’en rendre compte, il tapotait la vitre de son poing, nerveux. Il ne pouvait exposer sa famille et leurs choix, leur affiliation aux mangemorts. Il ne pouvait pas non plus parler du fait que, quel qu'ait été son côté, il aurait eu bien trop peur pour se lancer dans une bataille pour ses idéaux. Il pouvait montrer une partie de la vérité, pourtant. « Ma famille… ma famille, c’est une autre histoire. Probablement qu’ils auraient été du côté des mangemorts ou en tout cas qu’ils auraient approuvé en silence, si on avait été britanniques. Mais crois-moi quand je te dis que ce n’est pas mon cas. J'imagine que je ne suis pas quelqu’un de bien mais je crois en l’égalité de droits pour tous les humains. » Il ricana, conscient  que ses paroles pouvaient paraître complètement fausses. Conscient qu’il n’avait rien pour faire comprendre à Bella qu’il disait la vérité, sa vérité du moins. « Je te promets, Bella. Que je ne te ment pas. » Il tentait de trouver une échappatoire, une manière de prouver son honnêteté. Mais rien ne lui venait à l’esprit. Il secoua la tête avec un certain désespoir. « Mais comment faire pour que tu me croies ? Quoique je dise, je sais que tu douteras toujours. »

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Belladona Rosebury
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La confusion. Jamais Bella n’avait eu autant l’impression que son cerveau fonctionnait n’importe comment. Elle le questionne, sa voix sortant désordonnée et parfois trop vacillante. Elle aimerait recevoir ces réponses qu’elle a si souvent imaginées, rêvées, fantasmées. Que c’est un coup monté, un sortilège ; que ce n’est pas la vérité. Mais, elle a peur. Peur que finalement, elle n’ait plus qu’à y faire face, à cette vérité nue et dégoûtante. Alors, elle l’abrutit, elle ne lui laisse pas le temps de répondre, elle le provoque, même. Elle ne sait même pas si les sourcils froncés du serpentard signifient réellement quelque chose. C’est si facile d’actionner ces muscles pour se donner un air contrit.

Et, le jeune homme prend son temps. Son visage reste de marbre, ou presque, et cela a le don d’énerver la jeune fille trop spontanée. Quelques tiques de la bouche, quelques traces de meurtrissures sur sa paume, voici les seuls indices qu’il lui adressait. Enquêtrice, elle compte bien en dénicher d’autres. Alors elle le fixe à nouveau et retient son souffle lorsqu’il entame enfin sa réponse.

« Non, je ne pense pas qu’il faille enfermer, tuer ou torturer des personnes sans magie. Non, jamais je ne me serais battu du côté des mangemorts… » Ses yeux le scrutent, le mettent au défi de mentir. Bella, elle les connaît bien les fils de sang-pur assez insouciants pour prononcer les même mots que ceux rapportés par la beuglante. Beaucoup ne pensent pas à ces conséquences si désastreuses et définitives. Et pourtant, leurs mots intolérants restent la première pierre de cet édifice de haine. Mais elle ne dit rien, bien décidée à l’écouter, à enfin entendre ses explications en entier. « Les cracmols,  les moldus ... ce manque de pouvoir n’est pour moi pas une tare. Mais il est vrai que je considère que la présence de pouvoirs nous rend… supérieurs. » Les sorciers auraient toujours des facultés en plus. C’était mathématique. Cependant, le mot supérieurs restait bien trop inadapté. Thomas semble s’en rendre compte, car il tente immédiatement de se corriger. « Supérieur n’est peut-être pas le bon mot. Chanceux ? Ou alors plus puissants, selon la définition même du mot "pouvoir" ? » Il semble parler sans réfléchir et c’est bien la première fois que la gryffondor le voit faire une chose pareille. Elle qui passe son temps à proférer des paroles trop rapidement sorties d’entre ses lippes, le français, lui, ne semblait jamais prononcer aucun mot inconsidéré. Elle a également l’impression que c’est la première fois qu’il prend le temps de réellement mesurer la puissance des mots qu’il accolent à « moldus » et « cracmols », oubliant ceux trop péjoratifs sûrement maintes fois répétés par habitude et mimétisme. « Je me doute que tu n'aimes pas ce genre d'idées… » Bella rit un peu, jaune, sans détourner le regard. « Ce sont des idées que ma famille entretien depuis des centaines d’années et, bien sûr, j’en ai été imprégné. Mais ce que tu considère comme du mépris ne me mènerait jamais à désirer la souffrance des autres. » Son poing marque le rythme de ses mots, contre la paroi transparente. Bella n’y accorde qu’un bref coup d’œil. « Ma famille… ma famille, c’est une autre histoire. Probablement qu’ils auraient été du côté des mangemorts ou en tout cas qu’ils auraient approuvé en silence, si on avait été britanniques. Mais crois-moi quand je te dis que ce n’est pas mon cas. J'imagine que je ne suis pas quelqu’un de bien mais je crois en l’égalité de droits pour tous les humains. » Elle fronce les sourcils, dubitative. Ses mots n’ont aucun sens et Belladona ne comprend rien. Comment peut-il assurer être pour l’égalité de tous après avoir proféré de telles paroles ? Il semble être conscient de l’absurdité de la chose, si l’on en croit son ricanement. « Je te promets, Bella. Que je ne te ment pas. » Il secoue la tête et Bella est toujours impassible, silencieuse. Elle continue de détailler son visage, son regard perçant caressant ses traits d’ordinaires si sereins et aujourd’hui si… tendus. « Mais comment faire pour que tu me croies ? Quoique je dise, je sais que tu douteras toujours. » Bella sourit. Parce que c’est vrai, tous les deux le savent. Elle soupire, un peu, parce qu’elle n’est pas sûre d’avoir de réponse. Mais, pourtant, elle est là. Elle est venue lui rendre visite. Elle a déjà fait un pas avant. Alors, elle en fait un deuxième, et s’approche un peu plus de la vitre en passant sa main dans ses cheveux. « Pourtant Thomas, quand tu dis le genre de choses que tu as dites, ce n’est pas l’égalité que tu promeus. Tu aides les gens à véhiculer des idées de hiérarchie entre sorciers et moldus, pire, tu les valides et tu les confortes dans leur attitude. Tu leurs donnes le droit de maltraiter les cracmols, et tu approuves même une sorte d’échelle entre sorciers basée sur une prétendue pureté du sang. » On pouvait sentir que Bella s’emballait. Que sa voix se faisait plus assurée, qu’elle gagnait en force, qu’elle se laissait embarquée par ses paroles. « Et alors quoi ? On est tous différents. Certains sont plus intelligents, plus drôles, plus forts. Mais c’est quoi ça, de différencier les gens par rapport à leur sang ? À leur famille ? On choisit pas sa famille, on la subit, même, parfois. Et si certains trouvent ça intelligent de baser leur échelle de valeur sur des débilités pareils, ça en dit long sur le genre de personne qu’ils sont. Et pour moi, ce sont réellement des moins que rien. » Durs sont ses mots, dur est son ton. Ses mots, sur la fin, presque crachés. Elle laisse un petit silence, le temps de se calmer un peu ; Puis reprend, calme, sans animosité. Elle évite son regard quelques secondes, observe ses pieds, cherchant ses mots. « Je ne sais pas comment te croire, je sais pas comment te faire confiance… Je crois que c’est une décision que je dois prendre. » Elle souffle, tape du bout du pied dans la paroi de verre. « J’suis vraiment trop conne je crois. » Elle passe sa main sur son visage, souffle, et plonge son regarde dans celui de Thomas. « Une dernière fois. Plus jamais aucun mensonge. » Comme une promesse demandée, un pacte qu’elle attendait qu’il signe, sans hésitation.
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