Speed dating (Matthew & Daisuke)

Daisuke avait succombé à la tentation et avait habilement enfreint les règles pour rejoindre Pré-au-Lard avec la complicité d'un camarade qui lui avait appris l'existence de l'un des passages secrets du château. Déçu de ne pas avoir pu y aller, il se jura de trouver un moyen pour s'y rendre. Ça n'avait pas été facile, mais le japonais avait réussi à passer entre les mailles du filet. Il retrouvait un semblant de liberté dans ce magnifique hameau qu'est Pré-au-Lard plutôt qu'à se retrouver enfermer entre quatre murs. Enfin libre...L'élève modèle s'était transformé en fugitif et si un Auror lui mettait la main dessus, il était cuit. Un polynectar aurait été bien utile dans ce genre de situation, à condition d'en avoir bien évidemment, ce qui n'était pas son cas. Le Serdaigle ne pouvait donc compter que sur lui-même et prier pour ne pas se faire attraper tout de suite. Car de toute évidence, on allait finir par lui tomber dessus à un moment ou un autre. Autant en profiter un maximum si possible.

Le problème, c'est qu'il était difficile d'en profiter justement. Il devait se cacher, ne pas paraître suspect aux yeux des autres et commençait à regretter de s'être lancé à corps perdu dans un plan aussi stupide. Daisuke était essoufflé. Il venait d'échapper de justesse à un Auror et l'avait semé dans une petite ruelle en parallèle à la place principale du village. Une véritable chasse à l'homme s'était engagée. Il en vint à se demander s'il ne devait pas assumer son erreur et se rendre. L'adolescent pesait le pour et le contre, plongé dans une intense réflexion. Il n'avait pas tout de suite remarqué qu'il n'était plus seul sur les lieux et lorsque ça été le cas, son cœur ne fit qu'un bon. Alerte, alerte ! Problèmes en approche ? Il resta calme, naturel. Avec un peu de chance, l'homme le croira juste perdu.

Quel stress, par tous les dieux ! Pour couronner le tout, Daisuke s'imaginait mentalement les conséquences de ses actes et les punitions qu'on allait lui infligé. L'enfermement jusqu'à nouvel ordre lui paraissait la plus plausible et pire encore, le renvoi définitif de l'école. La honte et le déshonneur s'abattrait alors sur lui et sa famille. Ça serait le pire des châtiment qui pourrait lui arriver. Mais à trop vouloir voler près du soleil, on finit par se brûler les ailes. C'est connu; l'homme qu'il avait en face tenait en laisse un chiot adorable au peluche immaculé, de grandes oreilles attentives et la langue bien pendue. Sa queue s'agitait avec une envie farouche dans son regard plein de malice de s'approcher du japonais. S'il se trouvait en présence d'un gros toutou imposant de type Pitbull ou Rottweiler, l'idée que la bestiole veuille l'attaquer lui serait aussitôt venue à l'esprit. Là au moins, on lui laissait le bénéfice du doute. Toujours est-il que l'inconnu le réprimanda pour sa présence sur les lieux où il était supposé ne pas être. Deux options s'offraient à lui : soit il mentait, soit il disait la vérité. Le but était de savoir si l'une des deux le sortira d'affaire, ou alors ne fera que l'empirer. Suspens. Quoique, avant de dire quoique ce soit, Daisuke voulait s'assurer que la personne qu'il avait en face n'était pas n'importe qui. Auquel cas il considérait ne pas être obligé de lui rendre des comptes. « Qui êtes-vous...? » demanda-t-il, aussi serein qu'à l'accoutumé. Le japonais était à la limite aussi attachant que l'animal. Il portait sur son visage la gentillesse et sympathie. Sa voix ne comportait aucune agressivité, elle était surtout agréable. Le pire, c'est qu'il ne jouait même pas la comédie. Bon nombre ont dû être estomaqués d'apprendre que l'élève en fuite n'était nulle autre qu'un sorcier de sa trempe.

Personne n'est à l'abri de faire une erreur ou de succomber à quelque chose. C'est dans la nature humaine de faire des mauvais choix parmi les bons et la réhabilitation n'est potentiellement possible que si l'on reconnait justement ses erreurs. Tout dépend ensuite de la personne qui nous juge. Daisuke ne connaissait pas l'homme qu'il avait en face, et cela était d'autant plus difficile de prévenir la tournure qu'allait prendre les événements...

L'auror observa le jeune homme qui observa la boule de poil à ses pieds. Il est vrai que tout le monde est attiré par la bouille de bébé du chiot, et qu'il est terriblement mignon. Même lui craqué parfois dans la sphère privé devant l'adorable peluche sur pattes. Il en profite au maximum, car à l'âge adulte, Snow sera plus imposant et impressionnant. La question du collégien le sorti de sa rêverie, il est vrai que l'auror n'est pas en tenue de service et il est difficile de deviner qui il est réellement. Dans un petit soupir, Matthew sortit sa carte d'auror pour la présenter devant les yeux de l'élève. Une chance qu'il ne la quitte jamais !

- Je suis Matthew Lynch, Auror. Et je te répète la question : je peux savoir ce que tu fais ici ??

Et il a vraiment intérêt à avoir une excuse en béton pour se promener dans les rues du village seul, pendant les temps qui court. C'est totalement irresponsable de sa part de venir sans protection. Matthew croise les bras sur son torse en attendant la réponse du jeune homme, a la fois en colère contre ses collègues qui n'ont pas vu l’évasion, mais aussi légèrement inquiet pour le jeune homme. Car s'il dénonce le jeune homme, celui-ci risque gros. C'est l’éternel problème de Matthew, il est constamment partagé entre son devoir et son instinct... Il regarde autour de lui en soupirant de nouveau avant de prendre le jeune homme part le bras. Il le tira jusqu'à chez lui, afin de le mettre à l'abri de ses collègues et de tout danger éventuel. Face à sa porte, l'auror sorti sa baguette afin de lever les sorts de protection puis il fait passer le jeune homme et son chiot avant de claquer la porte dans son dos.

- Ici, tu ne crains rien, mais tu dois me donner une bonne excuse avant que je signale ta présence à mes supérieurs...

Respire. Là. Peut-être qu'il s'inquiétait juste de voir un élève tout seul dans un endroit pareil ? Bon, on était loin de l'endroit malfamée de l'allée des Embrumes du Chemin de Travers, heureusement pour lui. Pré-au-Lard n'est pas un endroit réputé pour son entendue, d’où le fait que ce ne soit qu'un village et à cause des restrictions imposées par le Ministère, Daisuke n'avait mis les pieds ici qu'une seule et unique fois. Légalement parlant pour être précis. Il avait tellement regretté que leur visite se soit écourtée à cause d'un problème que cela l'avait poussé à revenir par ses propres moyens puisqu'on ne lui en n'avait plus donné l'occasion d'avoir la chance de venir sur ce lieu merveilleux. L'ennui...C'est que le japonais ne savait pas vraiment où il allait. Les rues lui étaient encore inconnues, et il s'était engouffré dans cette parallèle sans trop réfléchir. Ça ne ressemblait pas à Daisuke. Par la barbe de Merlin ! Qu'est-ce qui lui arrivait ? Libérait-il son côté rebelle enfoui dans les abysses de son âme ?

Le japonais gardait une petite distance de sécurité entre lui, le toutou et son maître. A la question de qui il était...Daisuke avait touché le gros lot. Ce n'était pas qu'un habitant comme les autres. On lui présenta un badge. Celui d'Auror. Et là, il ne s'était jamais autant retrouvé dans la panade qu'aujourd'hui. L'Auror l'embarqua tout de même on ne sait où, laissant le Serdaigle dans la confusion la plus totale. Il s'imaginait se faire emmener vers un lieu de punition, des regards réprobateurs le fusiller sur place. Mais non. A la place, l'homme l’emmena dans une maison qu'il devina être chez lui. Ce n'était pas le grand luxe, mais suffisamment spacieux et confortable pour vivre tranquillement. La porte se referma dans son dos. Il avait une question qui pendait au bout de ses lèvres. « Qu'allez-vous faire de moi ? » Le punir déjà, c'était certain. Enfin c'est ce qu'il pensait. « Ici, tu ne crains rien, mais tu dois me donner une bonne excuse avant que je signale ta présence à mes supérieurs... » La justification qu'il souhaitait soumettre à l'Auror n'allait sûrement pas le convaincre, mais au moins il avait le mérite de ne pas tomber dans le piège du mensonge. « Je...Je suis désolé. Avec cette histoire d'épidémie, on ne nous laisse que rarement sortir et d'être constamment enfermé alors que vous venez d'une nation lointaine sans que l'on vous permette de découvrir ce que recèle votre pays d'accueil, c'est frustrant et étouffant. Vous pouvez le comprendre, n'est-ce pas ? » Son accent japonisant suffisait seul à prouver qu'il n'était pas du coin, en plus de son ethnie asiatique. Daisuke était resté posé, inclinant la tête avant de lever son regard son interlocuteur dans les yeux d'un air sage teinté de regrets. « Je suis prêt à accepter ma punition si c'est ce que vous voulez. » Il n'aurait pas d'autre choix de toute façon. L'autorité, c'était cet homme qui la détenait. Ni lui, ni la boule de poils à quatre pattes tentateur de câlins.

L'auror observa le jeune homme face à lui, les bras croisé sur son torse et les sourcils froncé. Le jeune garçon a intérêt à avoir une excuse valable, et à ne pas mentir sinon Matthew risque de ne pas être clément avec lui. En l'observant, l'auror savait qu'il n'était pas méchant, son attitude est bien loin des petits délinquants qui traîne dans le village, mais l'auror ce demandé pourquoi il était la, et par quel miracle il a évité ses collègues jusqu'à là. « Je...Je suis désolé. Avec cette histoire d'épidémie, on ne nous laisse que rarement sortir et d'être constamment enfermé alors que vous venez d'une nation lointaine sans que l'on vous permette de découvrir ce que recèle votre pays d'accueil, c'est frustrant et étouffant. Vous pouvez le comprendre, n'est-ce pas ? » Matthew se détendit un peu et un soupir passe ses lèvres face à l'aveu du jeune homme. Non, il ne pouvait pas comprendre, mais il allait essayer de comprendre le garçon. « Tu te rends compte dans quel pétrin, tu t'es mis ? Je ne comprends pas ton sentiment, mais je ne vais pas te juger. Les temps sont dangereux, s'il y a autant de sécurité ce n'est pas pour rien, tu comprends ??» L'auror s'approche doucement du jeune japonnais au vu de son accent, afin de poser une main chaleureuse sur son épaule. « Je suis prêt à accepter ma punition si c'est ce que vous voulez. » Il lui sourit doucement, et son jeune chien fit irruption en réclamant des câlins au garçon face à l'auror. « Écoute, je ne vais pas te dénoncer à mes supérieures, mais... Si tu recommences, c'est direction Azkaban c'est clair ? » Matthew voulait lui faire peur, afin qu'il ne recommence pas cette bêtise, car on n'envoie pas un enfant en prison, car il a fait le mur, même en temps d'épidémie. « Je te raccompagnerais un peu plus tard, le temps que mes collègues ce calme et qu'il y ai le roulement des équipes. En attendant, installe-toi, je vais faire du thé. » L'auror laissa donc le jeune homme en compagnie du petit chien dans le salon pour se rendre dans sa petite cuisine et d'un geste de baguette magique, il lança les préparations pour un petit tea time typiquement anglais. Ça fera sûrement plaisir au jeune homme de découvrir les coutumes du pays.