Hold on, we're going home ♦ Eä (délai jusqu'au 20/11)

Belle et peut-être encore jeune femme qui travaille comme professeur de botanique depuis maintenant près de dix ans. Elle est née à Stratford-Upon-Avon en ce beau jour qu'était le 17 août 1966 en tant que née moldue ; à présent elle vit à Westminster, Londres - sauf en période scolaire où elle vit à Poudlard. Lors de son passage à Poudlard, son niveau scolaire était bon. Lorsque les dinosaures vivaient encore, elle s'est procurée une baguette faite en bois de noisetier, mesurant vingt-quatre centimètres soixante-quinze et contenant une tige de dictame. Avec cette baguette, il lui est possible de créer un patronus - le sien prend la forme d'un écureuil. La vision qu'elle a eu face au miroir du risèd : ses parents, désormais décédés,qui admirent l'enfant qu'elle porte sans ses bras - et qui n'existe pas encore. Mais la vie n'est jamais entièrement rose, la preuve avec les épouvantards. Le sien peut prendre plusieurs apparences. Mais l'apparence la plus régulière est celle de ses plantes saccagées, dans son cas.

 

ϟ  Quel est votre opinion sur l'épidémie ? C'est inquiétant, très inquiétant même. Et ce qui fait le plus peur, c'est que tout le monde semble touché. Ni le sang ni le niveau scolaire ou l'âge y change quoi que ce soit. Vous vous imaginez, vous, vous réveillant un jour en vous rendant compte que plus rien ne fonctionne comme avant ? C'est comme devenir subitement aveugle et avancer dans une pièce. On se cogne partout, il faut s'adapter de nouveau. Comment font-ils pour s'adapter ?antip Le pire, c'est que j'ose imaginer leur réaction. Est-ce qu'un jour, ils réussiront à redevenir ceux qu'ils étaient autrefois ?

ϟ Que pensez-vous du nouveau directeur de Poudlard ? Il est secret, un peu trop effacé, comme si... Comme si ça le dérangeait de diriger une école ? Comme s'il aspirait à devenir à son tour une des fameuses tapisseries de l'école ? Je ne sais pas comment le qualifier. Il ne m'est pas antipathique mais je n'ai pas non plus envie de partager un verre de Whisky Pur-Feu (à boire avec modération) tout en se racontant des blagues grivoises (bien que ce type de blagues n'est pas mon genre). Oh non, j'attends qu'il fasse ses preuves pour réellement me prononcer. Je suis très réservée sur la question.

ϟ Le partenariat magique entre les écoles est-il une bonne chose ?  Ce n'est pas une mauvaise chose du tout, bien au contraire. Cela permet aux élèves de s'ouvrir davantage au monde extérieur, aux autres cultures, qu'ils ne connaissent probablement pas. Et cela permet de tisser des liens avec des natifs de ces pays. Chacun peut apprendre des autres, et ça, c'est intéressant. Le seul souci que l'on peut mettre en évidence, c'est la barrière de la langue. Comment cela se passe-t-il quand on ne parle pas le slave ou le français ? Les élèves doivent alors travailler d'arrache-pied, et je ne peux que saluer ces efforts.

ϟ Quel était votre camp lors de la Grande Bataille ? Vous savez que je suis une née-moldue ? Vous pensez réellement que les Sang-Purs m'auraient acceptée parmi eux ? On ne vit pas dans un monde de bisounours, parsemé de paillettes et d'arcs-en-ciel. Je ne suis pas restée dans l'ombre non plus. J'ai eu la chance d'être une rescapée de la Guerre, d'avoir pu et su passer entre les mailles du filet. Quand je suis revenue, c'est pour me battre, me battre contre ce Mangemort qui m'avait infligé maintes blessures et m'a laissé marquée à vie, pour me battre contre les sbires de Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom qui ont amputé plusieurs familles, ont meurtri des milliers de personnes. Me battre pour ma liberté. Notre liberté.

Elle en rêvait, de ces petits hommes aux pieds nus. Elle vivait au rythme de leurs aventures, emportée par la fumée de leurs pipes, par les histoires qu’ils pouvaient se raconter. Elle s’imaginait une vie dans leur contrée, blottie au coin d’un feu ronflant, bercée par leur existence de pacha. Ils étaient riches à leur manière : de par l’abondance des victuailles empilées dans les pièces, de par leur mode de vie si simple et dont ils tiraient leur bonheur, de par les histoires qu’ils se racontaient autour d’une pinte de bière lors de leurs nombreux repas quotidiens. Les rires qui ponctuaient leurs journées… Oh oui, ça faisait rêver la gamine. Des rêves qu’elle tissait à ses espoirs. Des espoirs qu’elle finissait toujours par ranger dans une boîte, glissée sous le lit - ou qu’elle finissait par écraser entre les pages des livres, serré parmi tant d’autres sur une étagère.
Parfois, elle rêvait qu'elle faisait partie de cette élite, donc l'arc était plus vif que la lumière. Elle s'imaginait alors vivre dans de simples habitats, faits de bois et de feuilles, en harmonie avec la nature environnante. Emportée par les rêves qu'elle faisait au gré des folles gambades des chevaux, par les mets délicats et le raffinement dont ils faisaient preuve. Oh, tout dans cet univers la faisait rêver.
Oh, elle comprenait l'intérêt fervent de ses parents pour ces univers. Elle ne le comprenait que trop bien. Et elle portait fièrement ses prénoms. Eärendil, l'amoureux de la mer, père d'Elrond et grand-père d'Arwen. Oh, la fillette n'aimait pas la mer plus que ça. A chaque fois, ça lui donnait le tournis et elle rendait ses tripes par dessus bord. Mais elle devait se l'avouer, être une elfe, ça claquait. Après tout, ses cheveux blonds et ses grands yeux bleus pouvaient en faire une parfaite !
Cependant, c'est son second prénom, Yavanna, qui l'a forgée. Elle s'était découverte très tôt une passion pour tout ce qui avait trait à la terre. Elle aimait planter des fleurs et les regarder pousser, s'occuper des légumes qu'elle semait, et elle aimait les récolter pour les consommer après. Comprenant son intérêt pour la nature, son père lui avait construit une cabane dans le plus grand et gros arbre du jardin. La petite Eärendil aimait s'y réfugier pour lire, ou tout simplement pour fuir ses cousins qui s'obstinaient à la malmener. La nature était son royaume, la solitude aussi.
L'enfant solitaire, qui passait le plus clair de son temps à jouer à la poupée, à lire des livres, à s'occuper de ses plantes, sans aucun frère ou sœur pour jouer avec elle, sans aucun ami non plus. Elle avait souffert de ce manque de relations, et en grandissant, elle se coupait volontairement des autres. Souvent, les mêmes arguments revenaient : ses prénoms étaient trop bizarres, ses parents étaient trop vieux – ils avaient eu Eärendil assez tardivement – , et elle était trop étrange, avec la terre qui persistait à rester sous ses ongles, ses cheveux un brin mal coiffé. Une allure aux apparences négligées qui ne plaisait pas aux autres. Mais pour elle, ça lui suffisait. Du moment qu'elle pouvait faire ce qu'elle voulait.
Bien que son enfance a été très solitaire, Eärendil n'a jamais manqué d'amour. Ses parents n'avaient qu'elle à la maison et leurs emplois respectifs leur permettaient de s'occuper d'elle autant qu'ils le pouvaient. Quand ils le pouvaient, ils s'en allaient un week-end entier à Londres, où ils investissaient les musées et les parcs, privilégiant les activités diverses au « bullage » en bonne et due forme. Ce qu'Eä aimait par dessus tout, lors de ces escapades londoniennes, c'était découvrir les différents quartiers de la capitale. Son préféré était sans conteste Camden Town, où le choc des cultures était si fort que pour la première fois dans sa vie, elle se sentait acceptée au milieu d'inconnus. Elle devait s'avouer que le quartier de South Kensington et celui de Greenwich se battaient pour la seconde place. Ses parents, quant à eux, étaient de fervents adorateurs du quartier de Notting Hill, surtout pour les brocantes.
Si la Eärendil adulte devait résumer son enfance en quelques mots, elle utiliserait les mots solitude, liberté, bonheur. La liberté de pouvoir faire ce qu'elle désirait, quand elle le désirait. Cette jouissance absolue n'avait pourtant pas fait d'elle une enfant pourrie gâtée et capricieuse, loin de là. Elle savait se contenter de ce qu'elle possédait et c'était déjà bien. Et c'est cette liberté couplée à l'amour que lui portait ses parents qui, malgré sa solitude apparente, la faisait se sentir bien. Elle était heureuse, même en subissant ses cousins. Dans sa tête, c'était un autre monde qui s'ouvrait, peuplé de hobbits et d'elfes, d'ents et de magiciens en perdition.
Quand on lui demandait ce qu'elle voudrait faire quand elle serait grande, souvent, elle répondait, la tête ailleurs, un brin rêveuse, qu'elle se verrait bien fleuriste, jardinière ou même agricultrice. Elle n'avait pas peur de mettre les mains dans la terre, de remuer la nature pour la rendre plus facile à vivre. Elle était loin de se douter que son enfance prendrait un nouveau tournant lorsqu'à l'aube de ses dix ans, un événement étrange se produisit.
Toute l'année de ses neuf ans, Eärendil se considérait comme étrange, plus que ses prénoms ne laissaient le présager. Un tas de petits incidents sans importance se produisait sur son passage : une porte qui s'ouvrait alors que personne n'y avait touché, une trousse qui s'envolait subitement à travers la classe, répandant ainsi son contenu par terre. Plusieurs fois, elle s'était faite disputer alors que rien ne pouvait prouver que c'était vraiment elle. Ses parents ne comprenaient pas d'où venait un tel comportement de la part de leur fille. Ils ont alors décidé d'emmener la petite fille consulter un psychologue, pensant alors trouver en ces bizarreries dont on l'accusait un quelconque trouble du comportement. Mais Eä s'obstinait à croire que les psys, c'était pour les fous. Et elle n'était pas folle. Et elle ne voulait pas y aller.
Face à son entêtement, dans la voiture parentale, elle s'était mise à piquer une crise, et c'était tellement rare que les quatre pneus de la voiture ont éclaté en même temps et que la radio s'est mise à changer de station toute seule sans qu'on puisse l'arrêter. Ne pouvant mettre ça sur le compte d'une coïncidence pure et simple, ses parents s'étaient alors résolus à accepter le fait que leur fille était bizarre. Un peu flippante, ils devaient se l'avouer. Mais c'était leur fille et, malgré cette différence notable d'avec eux, ils ne pouvaient pas la haïr. Alors, ils apprirent à l'aimer pour ce qu'elle était.
Ce n'est donc qu'aux portes des dix ans de leur fille qu'ils eurent des explications sur cette étrangeté. Une lettre, écriture fine et serrée, estampillée du nom de leur progéniture, du lieu où se trouvait sa chambre, le tout complété par l'adresse de la maison, les attendait tous trois sur le paillasson de l'entrée. La gamine, les mains un peu tremblantes et la tête pleine d'interrogations concernant cette lettre, décacheta le cachet de cire rouge sur lequel on apercevait l'emblème de Poudlard.
En quelques mots, un avenir nouveau se dressait devant elle.
C'est comme si ses rêves les plus intimes prenaient soudainement vie, comme si les histoires de sa prime enfance explosaient en un festival multicolore tant devant ses yeux que dans sa tête. Pourtant, elle était loin d'imaginer que le monde des sorciers regorgeait de merveilles dépassant son imagination.
Sa première excursion au Chemin de Traverse lui avait laissé les yeux exorbités. La jeune fille ne voulait pas perdre une miette du décor qui s'étalait devant elle. Tout ce qu'elle voyait la faisait sourire béatement. Comme une évidence, Eärendil sut qu'elle appartenait à ce monde. Ma place est ici, s'était-elle dit tandis que, flanquée de ses parents, elle s'avançait parmi les sorciers qui les dévisageaient. Monsieur et Madame von Schünberg étaient un peu tendus : cet environnement ne leur était pas familier et, par conséquent, l'inconnu leur faisait peur. Ils voyaient en tout le moyen de leur faire se sentir mal à l'aise. Ces gens habillés de robes aux différentes couleurs, ces petites bêtes étranges dans les vitrines, les papiers qui volaient devant eux comme s'il s'agissait d'oiseaux… Ils rechignaient un peu à laisser leur fille pénétrer cet univers hostile. Et puis, certains sorciers les fixaient de leurs yeux malveillants, tandis que d'autres leur adressaient des sourires compatissants.
Voyant qu'ils étaient perdus, une sorcière au visage particulièrement chaleureux se proposa de les aider. Les von Schünberg étaient prêts à refuser l'aide qu'on leur offrait, mais ils se rappelèrent que sans elle, ils pourraient passer des jours à déambuler dans ce monde, à se perdre davantage qu'ils ne l'étaient déjà. En quelques heures, tout fut bouclée. La gamine serrait tout contre elle un sac contenant sa baguette, les quelques livres demandés par Poudlard et les robes de sorcier. C'était lourd, elle, tout comme ses parents, le savait, mais elle refusait de les laisser l'aider. C'était son moment de bonheur, il fallait la laisser nager dedans.
Le quai 9 3/4 avait été un peu compliqué à trouver. Pour des moldus, cela n'était jamais évident. Elle vit des gens aller et venir, armés de valises et d'animaux, rentrer dans un mur ; le pire dans tout ça, c'est qu'ils ne sortaient pas de l'autre côté. Mais on ne peut pas passer au travers d'un mur, pas vrai ? Alors ils la virent, elle, la sorcière au visage chaleureux du Chemin de Traverse, s'avancer vers le mur, deux adolescents à ses côtés. Elle leur adressa un grand sourire avant d'intimer à son plus jeune fils d'y aller. Il fonça et disparut. Madame von Schünberg esquissa quelques pas vers elle et, tout en se tordant les mains, lui demanda comment ils devaient faire pour rejoindre la voie 9 3/4. Après de rapides explications, qui laissèrent la moldue assez douteuse, la sorcière ordonna à son plus vieux fils d'y aller. Et il disparut. Alors, gentiment, elle dit à Eärendil de le suivre. Persuadée qu'elle allait se payer violemment un mur, la gamine fonça. Et passa au travers.
A Poudlard, Eärendil fut envoyée à Poufsouffle. Cette maison était la plus moquée de l'école, mais elle s'en fichait. Elle avait l'habitude des railleries sur son passage et avait appris à les ignorer. Ce qui était autrefois sa plus grande faiblesse était devenu sa plus grande force. Elle travailla d'arrache-pied pour se mettre à niveau. Ses origines moldues ne l'aidaient guère à briller dans le monde magique. Elle put cependant compter sur l'aide des amis qu'elle se fit au sein de sa propre maison et qui se moquaient totalement de savoir si c'était une sorcière pure souche ou non.
Sa scolarité n'était pas des plus brillantes, loin de là. Mais Eärendil était loin d'être une cancre. Elle s'était maintenue dans un niveau plus que satisfaisant du début jusqu'à la fin. Elle excellait en botanique et n'était pas douée du tout en divination. Cette matière l'insupportait et la jeune sorcière aurait fait n'importe quoi pour sécher ces cours. Quand vint la question de l'après Poudlard, on lui dit clairement qu'elle n'avait pas les aptitudes requises pour devenir Auror. Elle s'en fichait, ce qui la bottait vraiment, c'étaient les plantes qu'elle avait eu le loisir de manipuler à Poudlard, sur lesquelles elle avait fait maintes recherches. Oh, elle se voyait tellement travailler avec elle ! Mais il n'était pas question qu'elle fasse partie de ces gens tellement isolés qu'ils finissaient par devenir totalement cinglés. Non, elle ne finira pas folle, elle se le refusait. Alors, tout naturellement, elle se dirigea vers l'enseignement.
Quelques années plus tard, elle déambula de nouveau dans les couloirs qui l'avaient vu grandir, qui avaient vu sa carrière fleurir. Cette école qui l'avait faite femme. Elle s'était sentie prête à revenir là où tout avait commencé...

Maintenant que tu es validé, tu vas pouvoir torturer les élèves de Poudlard.      

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Le Choixpeau Magique