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Au mal qui nous tiens | Teodor & Ielena

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Teodor Azarov & Ielena Dimitrova

Ils promettaient que là où ils iraient, l'air serait moins froid et la vie plus aisée. Ils promettaient que là-bas, tout ne serait que confort et sécurité, qu'ils n'auraient rien à craindre, jamais plus et qu'ainsi les terreurs d'hier fonderaient les bonheur du lendemain. Mensonge. Erreur sur toute la ligne. La désillusion avait été d'une parfaite violence et n'avait rien laissé sur son passage qu'un goût amer à la gorge, de ceux qui font grimacer et se refusent à passer. Voilà la terrible expérience que menait désormais la petite bâtarde du clan Dimitrov, celle-là même que tous pensaient chérie et comblée de toutes les attentions. Cela aussi ne relevait que du mensonge, empoisonnant l'air aux reflets des grands sourires que lui tendaient toujours les natifs de Durmstrang. Oui, sans doute valait-il mieux se trouver ici où la plupart l'ignoraient sans vergogne. Elle tâchait de s'en convaincre du moins, se répétant incessamment que tout irait pour le mieux et que l'heure n'était pas encore à l'abandon. Voilà pourtant bien le sentiment qui lui pinçait le cœur et l'âme depuis des semaines qu'elle errait dans ces vastes couloirs, la sensation bien trop pesante d'avoir été démunie de tout sans rien recevoir en retour pour seule compagnie. Qu'est-ce qui avait seulement changé au fond ? Moins de sollicitation de la part des vautours ne la définissant que par son nom ? Bien maigre consolation, car dans la pénombre des couloirs anglais, une ombre la suivait toujours dans l'idée de transformer son quotidien en cauchemar. Cela avait toujours été ainsi et cela le serait toujours. Tout ce qui avait changé, c'était le décor, la scène de ce théâtre infernal où le premier rôle revenait constamment à son prétendu frère et à sa brutalité sans nom. Mal. Elle avait mal, mais qui pourrait seulement penser que ces marques à son cou aient pu être l’œuvre de cette figure fraternelle sachant si bien gérer son image ?  

Un sursaut de haine et de colère pour seule réponse. Ça ne passera pas ici, ça ne s'arrêtera sous prétexte d'être loin du foyer familial. L'Enfer est partout, gravé en elle à la force des mains de son frère, au son de ce nom qu'ils partagent sans qu'elle ne s'en soit jamais senti le droit. Il faut dès lors trouver refuge, se cacher, n'importe où et ce ne sont pas les cachettes qui manquent dans ce château. N'importe quoi fera l'affaire, d'une salle de classe vide aux renfoncements d'un escalier. N'importe quoi pourvu qu'elle n'ai plus à souffrir sa présence du reste de la soirée. N'importe quoi, n'importe où, avant que ses jambes ne décident de céder sous son poids, car ce soir, peut-être pour la première fois depuis qu'est née leur entente silencieuse, il n'était pas là. Il surgit toujours pourtant quand Andreï s'acharne à lui faire caresser le sol, quand les larmes lui noient les yeux et que ses pensées s'obscurcissent un peu trop. Où est-il alors ? Voilà la destination toute trouvée. Ce n'est pas un n'importe où que ses yeux cherchent désormais avec précipitation. Pas un lieu quelconque, pas un recoin choisi au hasard pour peu qu'elle puisse avoir l'assurance d'y trouver la paix. C'est lui qu'elle cherche, cette enfant perdue qui dévale chaque escalier mouvant comme l'on se précipiterait loin du bord pour assurer sa sécurité. Il n'était pas là. Il s'en vient toujours la trouver pourtant quand son corps devient le témoin d'une cruauté que les liens du sang ne savent refréner. Où ? Et elle cherche et cherche encore celui qui est son port d'attache. Celui dont elle feint d'ignorer la noirceur, celui qui n'est que douceur à ses yeux. Qu'importe les tours joués pour sa seule ambition, que lui importe ces murmures qui se bousculent pour chanter la perfidie du fils Azarov, elle n'a que lui. Que lui comme port d'attache, comme réconfort à cette existence calamiteuse qu'elle rêverait de rayer pour y écrire des pages plus belles. Lorsqu'il sera là, elle ne sentira plus ni la douleur lancinante à sa nuque, ni les fruits détestables des humiliations subies. Il suffit juste de le trouver, de le voir. Un mot de lui et tout ira pour le mieux, que ce soit ici, ou à Durmstrang, où n'importe où dans le monde, n'importe où est le plus bel endroit qui soit pourvu qu'elle puisse l'y rejoindre.


Sur son passage, toutes les portes du sixième étage s'entrouvrent et se referment sans que les occupants dérangés n'aient eu le temps de s'enquérir de son identité. L'empressement prend le dessus, l'étouffe, la ramène à la sensation de cette poigne lui enserrant la gorge avec mépris. Sale petite bâtarde qui n'aurait jamais dû venir au monde, dis à ton grand-frère comme tu as mal, extirpe quelques mots, rien qu'un instant pour lui décrire ton agonie. Elle ne lui fait jamais ce plaisir et cela fini toujours mal. Toujours. Jusqu'au moment où son regard croise le sien.

Il est là, bel et bien là, avachie plus qu'attablé au-dessus de parchemins non-inspirés. Elle respire, soudain tout va mieux, comme si la seule vision de ce garçon pouvait la rassurer sur le fait qu'elle pouvait continuer encore un jour de plus à endurer le fléau Dimitrov. Quand mord le fouet, sa seule présence adoucie la plaie et, déjà, les mots lui manquent, surpassés de loin par cette vibration si particulière la tenant au ventre. Un air de composition pour masquer les effets de sa course, pour cacher le volume de sa poitrine se levant et s'abaissant bien trop vite. Devant lui, elle se veut femme, incapable d'accepter qu'il ne puisse jamais la voir autrement que comme la petite fille pleurant sur le sol de sa chambre après une énième punition abusive. Devant lui, elle se refuse à se plaindre, s'affairant toujours à être digne. Devant lui, à côté de qui elle prend place, elle abandonne son faux accent britannique pour retrouver les roulements suave de leur langue natale. Devant lui, enfin, elle est elle-même.


« Le soleil brille dehors et toi tu restes enfermée sur un devoir de runes,
le monde va vraiment mal. »





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Au mal qui nous tiens

Teodor
&
Ielena
Les runes se baladaient devant ses yeux concentrés alors qu'il se tenait là, assis seul à l'une des tables de sa classe. A dire vrai cela faisait de longues minutes qu'il était seul dans cette salle, tout simplement parce qu'il lui arrivait souvent une fois le cours de runes terminé de rester assis à mémoriser ce qu'il avait appris durant l'heure. Parfois il ne restait qu'une minute de plus que les autres, et toutes les personnes avec lui en cours partaient avant lui, mais là c'était différent, car même le professeur de runes pour GISIS était parti en lui laissant la possibilité de rester encore un peu. Il fallait dire qu'à force il avait pris l'habitude de voir le russe avachis à son bureau en train de dessiner maintes runes pour les mémoriser et cela ne le dérangeait de ce fait pas qu'il reste seul dans la salle de classe. Après tout, ce n'était pas comme s'il faisait des grabuges dans la salle, il voulait juste travailler un peu plus longtemps. Il est vrai que cela pouvait étonner de la part de l'Azarov d'être aussi assidu, mais cela il ne le faisait que pour son cours d'étude des runes, tout simplement parce qu'il était passionné par la complexité de ces dernières et surtout par le fait que c'était son héritage familial. Voilà pourquoi à cet instant il était penché sur un devoir de runes, avec les manches de son uniforme ramené au niveau de ses coudes et quelques mèches rebelles qui retombaient sur son front et ses yeux. Ainsi on aurait pu croire que le russe n'avait rien à faire à Serpentard, mais qu'il aurait certainement plutôt dû aller à Serdaigle à cause de sa soif de connaissance dans ce domaine, sauf que les apparences peuvent être bien trompeuses et que Teodor n'était pas toujours aussi tendre que l'on pouvait le croire. Bien au contraire, Teodor c’était une main d’acier, un cœur de pierre, un esprit ambitieux et des propos ravageurs. Il pouvait blesser autant par des paroles que par des actes, mais toujours de manière subtile, car c’était en s’élevant peu à peu dans les hautes sphères sociales qu’il était certain d’y rester.

Mais voilà, ici, à Poudlard, il n’était plus le prince de Durmstrang qu’il avait pu être dans son ancienne école. Il était devenu un nouveau lambda, dont le Choixpeaux avait choisi de répartir à Serpentard à cause de son ambition démesurée et de son fort caractère. Oui… Le prince de Durmstrang avait perdu l’avantage de pouvoir bouger lui-même ses pions en orbite autour de lui. Désormais il était forcé de voir les autres bouger comme il le souhaitait et ça le tuait de ne pas pouvoir les manipuler autant qu’il arrivait à le faire à un moment. C’était comme si tous ses efforts pour atteindre les sommets de son ancienne école n’avaient servis à rien, car il se retrouvait une nouvelle fois à la case départ, se devant de reprendre étapes après étapes tout en ne montrant à personne son désir de se trouver au sommet. Après tout, qui apprécie les personnes à l’ambition démesurée ? Personne. Absolument personne et de ce fait, nul être ne saurait le suivre s’il montrait de manière effective qu’il souhaitait être au sommet. Tout comme à Durmstrang, la remontée devait se faire de manière douce et presque par hasard. Et alors, alors il redeviendrait le prince qu’il se devait d’être. Après tout, un Azarov ne saurait rester en bas de l’échelle sociale. Voilà pourquoi il travaillait sans relâche dans cette discipline qu’était l’étude des runes, car c’était une toute autre forme de magie et que cela pourrait lui permettre d’avoir le dessus comme il le souhaitait. Son regard se posa d'ailleurs sur ses avant-bras tatoués de diverses runes, certaines principalement connues par sa famille, d'autres plus lambda, car après tout, toutes les runes étaient intéressantes à connaître, car elle pouvait avoir un réel pouvoir lorsqu'on les manipulait bien. D'ailleurs il n'en avait pas seulement sur ses avant-bras, mais également sur son torse et son dos, on pouvait même en voir une dépasser au niveau de son cou.

Quoi qu'il en soit, il se trouvait avachi sur ses notes prises durant le cours, réfléchissant à la question posée par le professeur de runes sur ces dernières. Question dont il faudrait faire un commentaire structuré. Or sachant que ce genre de devoir pouvait mettre bien du temps à être mis en place, il avait pris de l'avance. Sauf que c'est alors que la porte s'ouvrit brusquement, pour autant Teodor releva son visage tout doucement pour finalement poser son regard sur l'intruse en question. Ce n'était pas n'importe qu'elle intruse et la voir arriver ainsi le fit arborer un sourire sur le coin de ses lèvres. « Le soleil brille dehors et toi tu restes enfermée sur un devoir de runes, le monde va vraiment mal. » Ielena se tenait devant lui, avec son visage d'où on pouvait apercevoir une réelle douceur, tendresse et en même temps un côté quelque peu sensuel. Elle était une fille et une somptueuse jeune femme à la fois, mais au fond elle resterait certainement celle qu'il se devait de protéger et d'aider. Oui… Elle était sa protégée et ce, depuis bien longtemps. A dire vrai, depuis qu'il avait vu Andreï s'en prendre à elle et qu'une fois ce dernier parti il était allé l'aider et ainsi lui tendre une main secourable. A partir de cette scène là il avait toujours été là pour elle lorsqu'elle se faisait encore une fois atteindre par son grand frère. Et pour tout dire, il lui avait toujours dit qu’elle pouvait le voir dès qu’elle en avait besoin et au vu du secouement rapide de sa poitrine, elle avait dû avoir besoin de le voir à cet instant. « Le soleil brillera bien demain ou tout du moins, il brillera forcément un autre jour et à ce moment là je sortirais. Tu me connais, Lena, je préfère me pencher le plus rapidement possible sur les devoirs de runes. » Après un petit moment d’arrêt, Teodor quitta sa place assise pour se planter devant Ielena, il leva alors sa main pour dégager ses cheveux derrière son oreille et ainsi avoir la possibilité d’observer son cou. Ce dernier était pourvu de différentes marques qu’il savait être l’œuvre d’Andreï. « Mais je suppose que tu n’es pas venu là pour parler runes et beau temps. Il t’a encore blessé ? »  

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Teodor Azarov & Ielena Dimitrova

Les runes, le mystère. Pour sûr, Teodor avait toujours eu l'amour de ces choses, laissant peser autour de lui comme une aura flottante entourant les vrais érudits. Pour cela aussi, elle l'admirait. Pour cela. Pour tout. Ce garçon n'était pas seulement d'une profonde gentillesse, il était également un grand sportif, non-dénué pour autant d'un intérêt sincère pour l'étude, le tout enveloppé dans un physique des plus agréables. Oui, Teodor Azarov n'avait rien à envier à ce Victor Krum que tous adulaient et aux yeux de celle qu'il avait prit sous son aile, aucun autre ne saurait sans doute jamais se dresser au-dessus de sa splendeur. Pincement à l'entente de ses mots pour autant, comme une sensation venue lui rappeler qu'elle devrait bien prendre exemple sur sa propre assiduité au lieu de venir le déranger en tel moment. Pour la première fois, son propre égoïsme lui saute aux yeux. Teodor est peut-être bien sa planche de salut, il n'en reste pas moins un homme qu'elle dérange constamment quand le besoin s'en devient trop pressant. Alors, lorsqu'il se lève pour s'en venir cueillir sa nuque, résonne un déclic, comme une révélation qu'elle n'avait jamais su entrevoir jusque lors : il lui faut s'endurcir. Cette situation dure depuis des années, tant et tant qu'elle ne saurait déjà plus compter les fois où elle se trouva pantelante dans les bras du désormais Serpentard à geindre sur son propre malheur. Cela en était assez, c'était la fois de trop.

A Poudlard, on leur avait juré une vie nouvelle et pour elle, l'occasion lui avait enfin été offerte de se dégager de cette existence insipide. Sa main au contact de sa peau raffermit ce semblant d'idée qui n'en est pas encore une. L'emblème du serpent est une injure au dragon constatant l'habituel traitement qu'elle endure, et elle... Elle qui n'était rien est devenue une lionne en ces murs. Elle a pourtant le sentiment actuel de n'être rien de plus qu'un chaton apeuré, toujours craintif, toujours en fuite, s'en venant chercher l'ombre protectrice d'un animal bien plus dangereux qu'elle pour lutter face au prédateur. Cela doit cesser. Devant lui, en ce jour et pour la première fois, elle se sent honteuse, faible. S'il est toujours là pour lui porter secours, aujourd'hui, c'est elle qui s'en est venue le chercher, trop engluée et dépendante à sa douceur qu'elle est. « Montre à ton grand frère comme tu as mal. » Les mots d'Andreï résonnent et tambourinent en son esprit. Si elle ne montre rien, ce cercle infernal doit prendre fin. Maintenant. Sans plus tarder. Alors ses larmes se ravalent d'elle-même. « Je vois en toi une étincelle qui se refuse encore à prendre feu. Pour t'y aider, je ne vois qu'une maison possible... », avait dit le Choixpeau au soir de sa répartition. L'étincelle, elle brille désormais dans les yeux vairons de Teodor. De son dragon, sourds au mots qu'elle ne dit pas. A ces quelques mots qu'elle n'osera jamais lui dire et qui brûlent désormais pour se métamorphoser en une audace nouvelle, facette inconnue pour le protecteur qu'elle dévisage, son regard au fond du sien, sa main posée sur la sienne.


« Apprends-moi, s'il te plaît. »


Silence. Un temps.

Comment pourrait-il comprendre l'impact de cette demande sans aucune précisions ? Si un feu nouveau s'est allumé au visage de la Dimitrov, comme un éclair déterminé à réduire le monde en cendre, comment pourrait-il envisager la hauteur de son espoir ? Elle précise alors, il faut lui faire comprendre. Il le faut pour que plus jamais il n'ai à perdre son temps à materner cette vie brisée inspirant plus de pitié que d'amour.


« Je sais l'amitié que tu lui portes. Je sais que ce que je te demande sera une trahison envers lui, mais si tu acceptes, ton prix sera le mien. Trahis-le. Trahis-le pour moi, pour que ça n'arrive plus jamais. »

Il y a là dans ses mots la douleur de ceux qui vendent leur âme à contrecœur. Elle sait. Pauvre petite bâtarde qui aime sans espoirs, elle sait bien et mieux que quiconque qu'en Teodor Azarov sommeille une âme capable d'atrocités bien plus terribles que tout ce que son frère saurait inventé. Cruel paradoxe d'un être à la fois le meilleur et le pire d'entre tous, de ceux que l'on ne peut qu'aimer de trop ou haïr, elle s'en moque. Ce dont il est capable, elle le sait, elle l'accepte, car ainsi est-il et il n'est rien qu'elle ne saurait détester de lui. Fais-moi mal, plus mal encore que lui, s'il faut en passer par là, de toi j'accepte tout. Ainsi hurle son regard alors même qu'elle ne prononce plus un mot. Sa poigne se raffermit sur la main du Serpentard. Aide-moi. Aide-moi !


« Rends-moi forte. Fais-le. Fais-ça pour moi et j'obéirai pour le reste de ma vie à tout ce que tu voudras me dicter. »


Aucune conscience du poids de ses mots au moment même où la relation des deux russes ayant entouré son existence s'est effrité. Pour l'heure, elle se pend à sa réponse, tremblant presque sur l'instant de la peur de son refus. En ce jour radieux de la fin de l'automne, c'est sa vie toute entière qu'elle lui offre en échange du poison qu'elle le sait capable d'insuffler à quiconque se dresse en travers de sa route.




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Au mal qui nous tiens

Teodor
&
Ielena
Poser son regard sur le cou de la rouge et or sembla le transporter des années en arrière, là où il l'avait véritablement vu et où il s'était dit qu'il serait à chaque fois là lorsqu'elle en aurait besoin. Oui, il se rappelle des larmes qui avaient roulé le long de ses joues légèrement rosées, du tremblement de ses lèvres vermeilles, de la peur qui se lisait au fond de ses yeux, mais également des hématomes qui parcouraient sa peau. Il l'avait vu telle une âme en peine sur ce sol de marbre, les genoux repliés vers son torse et ses bras les entourant comme si elle désirait s'empêcher de bouger, s'empêcher de vivre. Il l'avait vu telle un petit ange brisé qu'il se devait d'aider à se relever et à battre des ailes à nouveau, car en regardant au fond de ses yeux il avait pu constater qu'une grande vie pouvait s'offrir à elle si et seulement si elle prenait la penne de la vivre. Il l'avait vu et il lui avait tendu une main charitable pour l'aider à se redresser et à continuer d'avancer jours après jours, car après tout la vie vaut la peine d'être vécu. Et plus que tout, la vie méritait qu'on se batte pour elle. Alors il avait voulu lui montrer cela, mais durant leurs années à Durmstrang il s'était douté que c'était encore trop tôt pour qu'elle réussisse à battre de ses ailes sans une petite aide, alors il s'était décidé à demeurer cette aide jusqu'à ce qu'elle n'en ait plus besoin. Il était son ombre, prêt à la relever à chacune de ses chutes, à penser ses blessures causées par son frère aîné, et à lui montrer qu'il fallait avancer. Il était son ombre, il gardait ses nuits et ses peurs les plus enfouies.

« Apprends-moi, s'il te plaît. » La voix de son ange brisée coupa le silence qui s’était installé depuis qu’il avait fait glisser sa main dans ses cheveux et demandé si Andreï l’avait encore blessé. Elle voulait qu’il lui apprenne, mais apprendre quoi exactement… ? Car l’Azarov connaissait de nombreuses choses, certaines bien plus sombres que d’autres et il ne savait pas trop ce qu’elle pouvait réellement désirer. Après tout, était-elle prête à se livrer à la plus sombre des magies au risque de perdre qui elle est ? Oui…Il se le demandait vraiment si elle était prête et si elle savait véritablement ce qu’elle lui demandait. Alors il ne dit rien, attendant qu’elle lui fournisse plus amples précisions et c’est ce qu’elle fit. « Je sais l'amitié que tu lui portes. Je sais que ce que je te demande sera une trahison envers lui, mais si tu acceptes, ton prix sera le mien. Trahis-le. Trahis-le pour moi, pour que ça n'arrive plus jamais. » En effet, le russe avait porté une grande amitié à Andreï durant leurs années à Durmstrang, ils avaient d’ailleurs partagé un moment d’intimité qu’il n’avait jamais eu avec une autre personne du même sexe que lui. Ils avaient eu un rapport des plus charnels et il ne l’aurait certainement pas regretté, si Andreï n’avait pas cherché à le retourner contre lui. Son ami l’avait trahi bien avant que lui-même n’y pense, car il l’avait menacé. Menacé de dévoiler leur moment passionnel s’il venait à s’approcher de Pandore. Or qu’y pouvait-il si c’était Pandore qui l’approchait ? Rien…Strictement rien, et peut-être aurait-il repoussé la jeune femme de lui-même s’il n’avait pas cherché à le menacer. Mais voilà, il avait fait preuve d’une grande traîtrise et cela, l’Azarov ne pouvait l’accepter, lorsqu’on le trahi, la vengeance n’est vraiment pas très loin. Car il y avait bien une chose que Teodor ne pouvait accepter c’était bien la trahison d’un de ses proches.

« Rends-moi forte. Fais-le. Fais ça pour moi et j'obéirai pour le reste de ma vie à tout ce que tu voudras me dicter. » Se rendait-elle véritablement compte du poids que pouvait avoir ses actes ? Bien sûr que non elle ne le savait pas et pourtant elle semblait suppliante, serrant sa main pour le pousser à accéder à sa demande, et à dire vrai tout semblait pousser Teodor à accepter, car ce serait une merveilleuse manière de se venger. Pour autant pouvait-il vraiment se permettre de briser son petit ange déjà brisé par la même occasion ? Il hésitait, oscillant entre les deux facettes de lui qui se battaient toujours de manière très virulente. Mais voilà, Ielena releva son regard pour le poser sur lui. Elle le suppliait intérieurement, et il ne se voyait vraiment pas l’empêcher de faire ce qu’elle voulait. Il attendit encore un moment, gardant son regard rivé sur elle, alors qu’elle semblait au supplice de l’entendre parler. Mais il jouait l’Azarov. Il savait tellement bien jouer de toutes les cartes qu’il avait en sa possession et sans même qu’elle ne s’en rende compte, le petit ange était devenu la carte de l’ancien prince de Durmstrang. Elle était son pion dans ses manigances et elle ne le savait pas encore. Pauvre trésor. « Si tu veux être forte déjà ne t’abaisse pas à supplier qui que ce soit, car personne ne respectera quelqu’un qui serait prêt à se mettre à genoux. » Il la voyait déjà baisser son regard face à sa remontrance. Il posa alors sa main sous le menton de Ielena pour la forcer ensuite à relever sa tête et ainsi garder son regard rivé sur le sien. « Ne baisse plus jamais les yeux. Tu es bien plus forte que tu le crois et de ce fait, il faut que tu apprennes à avoir confiance en toi avant de pouvoir t’imaginer battre ton frère à son propre jeu. Tu dois prendre le dessus. Toujours prendre le dessus. » Il fronça alors ses sourcils en l’observant. « Tu es bien certaine que c’est ce que tu veux ? Que je t’apprenne à être forte, que je t’enseigne la magie noire et tout ce qu’il faudrait pour que tu lui fasses payer son comportement envers toi ? Tu en es bien bien certaine ? Car je ne peux aider quelqu’un qui au fond ne le veux pas. »

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Teodor Azarov & Ielena Dimitrova

Ne lui fallait-il que ces yeux là pour se révéler, ou Andreï seul avait-il précipité sa chute par le coup de trop ? Sans réponse, elle se raccroche, attendant patiemment le salut ou la terreur d'un refus brutal. Ce regard posé dans le sien scrute en quête d'assurance, mais il n'y trouvera rien qu'une enfant devenant femme, qu'une âme pure prête à se damner pour que cesse son Enfer. Alors, enfin, le voici qui prend la parole pour une réprimande qu'elle ne tarde pas à mériter encore. « Personne ne respectera quelqu'un qui serait prêt à se mettre à genoux. »  Bel Azarov venait ainsi de faire tomber les mots les plus révélateurs. Aurait-il seulement pu prévoir, en cet instant, l'impact terrifiant qu'auraient ces derniers à l'avenir, pour celle qui dans l'instant passé, déjà, ce serait agenouillée sans en rougir devant sa force ? Aux mots plus forts que les actes, il imprime en elle des certitudes prêtes à dévaster ce qui faisait d'elle une douce Dimitrova toujours prompt à endurer sans broncher, qui pour autant, à présent baisse les yeux de honte.

Lui, tout entier, se trouve sa preuve qu'elle s'est adressée là à la bonne personne pour assurer son devenir. Cela ne la rend pas moins dépendante pour autant, honteuse. Son regard au sol témoigne d'une vie construite dans la soumission la plus totale, d'une enfant que l'on réprime encore et qu'il bâtit à la mesure de son souhait tandis que sa main s'en vient redresser son visage. Regarde-le. Regarde-le bien cet homme plus fort que tous les monstres se dressant en ce château. Admire comme il se doit ce geste qui ne tremble pas et te redresse plus en cet instant qu'il n'a su te redresser des années durant quand tu n'avais pour refuge que ce sol où ton frère savait si bien te laisser.

« Ne baisse plus jamais les yeux. »
L'étincelle est en train de prendre.

Avoir confiance, battre son frère, enfin. L'homme parle désormais en concepts devenant trop abstraits. Confiance. A dire vrai, elle ne s'était jamais posée la question, n'avait jamais prit le temps de s'analyser suffisamment pour savoir si elle avait confiance ou non en ses propres capacités et cette seule révélation suffisait à y répondre. De fait, elle avait grandi dans l'ombre du martyr, n'entendant autour d'elle que du silence et des réprimandes quand les insultes n'étaient présentes pour se joindre à la danse. De quoi avait-elle été seulement capable jusque lors ? Les autres, elle n'avait eu de cesse de les fuir et continuait encore aujourd'hui à le faire. Parmi cette foule de gens plus ou moins âgée qu'elle se trouvait sans doute une main salvatrice, pourtant, à fuir le monde comme elle l'avait toujours fait, cette main jamais n'aurai pu l'atteindre. Son physique, son intellect, sa personnalité, tout ce qui constituait son être avait toujours été si bien remis en cause sans jamais avoir été sincèrement complimenté qu'elle sentit dans l'instant comme tout était à faire. L'enfant qui jamais n'entend de parole douce ne peut aspirer un jour à se savoir doux ou non. Elle en était la preuve tangible, mais il lui assurait qu'elle était forte et en lui seul, avait-elle pleinement confiance. Ses mots comme paroles divines, il assure et elle se force à le croire car ces mots sont les siens. Toute autre bouche que la sienne s'en serait trouvée remise en cause. Pas lui. Jamais.

« Tu dois prendre le dessus. Toujours prendre le dessus. »  
Comment s'y prendre ? Frapper avant de l'être ? Elle n'était pas âme à chercher le conflit. Son aspiration n'était au fond ni la violence, ni la vengeance mais simplement la paix. Prendre le dessus. Oser. Un fin soupir sarcastique se tirant du bord de ses lèvres, la situation lui semble soudain bien ironique. S'il fallait qu'elle prenne les devants, dans tout ce que ses envies avaient un jour pu lui dicter, Andreï serait désormais lié au fond d'une cave, brûlant dans des flammes nées de sa main. S'il fallait qu'elle prenne les devants, plutôt que venir lui faire la conversation et de réclamer à l'Azarov que ce dernier la forme à l'occulte, ce dernier se verrait taire par sa propre bouche tellement avide de la sienne et lui commanderai sur le champs un apprentissage d'une toute autre nature. Oui, s'il fallait qu'Ielena Dimitrova prenne un jour les devants de ce semblant de vie qu'était la sienne, elle serait certainement à ce jour l'une de ses arrogantes toujours trop bien entourée, une femme pleine et entière incapable d'accepter qu'on entame son honneur. Elle était sang-pur par Merlin ! Une héritière de haut-lignage, une espèce rare dans un corps béni de beauté et de jeunesse, si seulement elle apprenait un jour à agir comme lui dictait son aîné, le monde lui mangerai dans la main, mais ce doux fantasme lui paru encore plus surréaliste que les paroles de Teodor la ramenèrent à la réalité. Non, il ne pouvait décemment aider quelqu'un ne souhaitant pas réellement s'aider au point de tout sacrifier à ce but. La question est légitime, la réponse tarde à venir pourtant, car de fait, la rouge et or ne savait plus à présent si ce qu'elle évaluait comme une nature douce n'était que le fruit amer né de ses années bercées d'humiliation ou si la nature l'avait vraiment faite ainsi. Qui était-elle au fond ? Un chaton ou une lionne que l'on avait trop bien su museler ?  Lui faire payer, être forte. Et ses mots encore, résonnant comme un cataclysme en son cœur : « Prends le dessus. ». Aucun remord ou regret à avoir, Andreï ne recevras jamais que la juste punition à toutes ces années d'innocence volées, brisée en mille morceaux.


« Tu te souviens de cette époque, avant Durmstrang, où tu étais toujours-là pour voir de tes yeux ce qu'il me faisait ? » Silence, un temps. « Moi non. Je sais que j'avais mal, je sais comme c'était dur, mais j'oubliais presque sur l'instant parce que tu étais là, attendant toujours, me regardant comme tu es encore en train de le faire, qu'il se lasse pour venir ensuite me relever, mais Teo... Teo, tu n'étais pas là aujourd'hui. Tes yeux n'étaient plus là pour m'aider à endurer ça et j'ai réalisé alors. J'ai réalisé que, même si tu me l'as juré, tu ne serais pas toujours là pour me porter secours et plus encore... Je ne veux plus jamais avoir besoin que tu me secoures. »


A contrecœur, sa main s'en vient chasser celle de l'homme ayant relevé son menton, lui signifiant ainsi que cette ère dans laquelle elle ne savait se maintenir sans lui serait bientôt révolue, et ce geste seul, lui serra le cœur comme l'on se dit adieu.


« Si je te demande cela, ce n'est ni par caprice, ni par fantaisie. Je ne te demande pas cela non plus dans le but de devenir une personne aussi mauvaise que lui. » Ou que toi, lui souffles une pensée qu'elle ignore fermement pour mieux la laisser s'éteindre. « Tu m'as dit un autre jour que j'avais grandi, mais tu avais tort. Je ne suis ni grande, ni certaine, et encore moins confiante. J'ai peur de tout, autant que j'ai peur de ne jamais me tirer de cette vie-là, mais je suis forte, pas seulement parce que tu l'as dit à l'instant, mais parce que j'ai pleinement conscience que tu m'as permis de le devenir au moins un peu.»

Prends les devants. Ne baisse plus jamais les yeux.
Loin d'être une érudit, elle se trouve néanmoins dotée de cette étonnante faculté à toujours retenir les leçons vite et bien. Ainsi, sa main s'en vient cueillir la joue de l'homme froncé lui faisant face. Elle se dresse, doucement, de façon presque imperceptible, comme l'enfant toujours au sol prétend à bientôt se tenir droit.


« Aide-moi aujourd'hui, et jamais plus je n'aurai besoin de toi pour me relever. »



Adieu, comme un mot d'amour.
Comme un merci qu'elle témoigne du plus profond de son être.




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Au mal qui nous tiens

Teodor
&
Ielena
Dès l’instant où le russe avait fait en sorte qu’elle relève son visage pour affronter son regard, il avait pu lire dans les yeux bleutés de son petit ange brisé quelque chose qu’il n’y avait encore jamais vu. De la détermination. Le chaton apeuré ressentait désormais de devenir la lionne que l’emblème sur son uniforme dépeignait. Et lui, le serpent allait l’y aider si elle répondait en toute sincérité à sa question, celle de savoir si elle était vraiment prête à tout, au risque de devenir aussi mauvaise qu’Andreï. Car après tout, en attaquant le feu par le feu on ne peut qu’avoir un risque de se brûler et à ce moment là, il n’y a plus de marche arrière possible. Et plus encore, suivre les conseils d’un serpent n’était peut-être pas la meilleure chose pour s’assurer de rester intègre au possible. Après tout, le serpent est vil. Le serpent est fourbe. Le serpent est là devant elle à attendre qu’elle lui réponde, qu’elle s’exprime, qu’elle prenne les devants pour une fois. Mais au fond, il n’avait pas besoin qu’elle ouvre la bouche pour savoir qu’il avait déjà une nouvelle carte entre ses mains. Il allait avoir une lionne en devenir dans la coupe de sa main et autant dire que cela promettait de belles choses. Enfin belles…Cela dépend surtout du point de vue et sachant que le point de vue d’un ancien dragon pouvant se transformer en serpent n’est jamais particulièrement adorable, il allait de soit que les belles choses qu’il promettait n’étaient en rien belle. Mais sombre. Bien trop sombre, au point que certains pourraient s’y noyer dans l’immensité de sa noirceur. Et le problème était là, Ielena l’idéalisait bien trop et de ce fait, elle ne savait pas véritablement dans quoi elle s’engageait aux côtés de celui qui pouvait être craint autant qu’aimé. De celui qui pourrait tuer sans broncher. Oui… Elle ignorait tout des filaments de noirceur qui l’entouraient de plus en plus et qui allaient sous peu prendre possession de son âme et de son corps. Elle serait alors emplie de tout ce qu’elle avait toujours haï.

L’ange parle. L’ange vend ses ailes d’une blancheur immaculée au diable. Et le diable bien trop heureux d’avoir détourné un ange de la lumière les lui arrache avec un plaisir sans nom pour lui en donner des biens plus sombres. Des ailes qui cette fois ne pourraient lui être arrachée, car elles feraient à jamais partie d’elle. Pour toujours de la noirceur. Pour toujours le souvenir de ce qu’elle allait faire aux côtés du diable. Oui pour toujours et à jamais un lien inexplicable avec le malin. Et le serpent sourit en l’entendant murmurer qu’elle avait réalisé qu’il ne serait pas toujours là pour lui porter secours. Que de toute façon elle ne voulait plus avoir besoin qu’il la secourt. L’ange acceptait ces nouvelles ailes. L’ange allait pouvoir s’envoler bien plus vite qu’elle n’allait s’y attendre. Et l’ange chassa la main du diable posé sous son menton, elle n’avait plus besoin d’aide pour se maintenir. Elle n’avait besoin de lui que pour se consolider et apprendre tout ce qu’elle avait besoin de savoir. La protégée devient acolyte et cela faisait jubiler le dragon sous ses airs de serpent. Le malin qui se cache derrière la beauté d’une rose.  « Si je te demande cela, ce n'est ni par caprice, ni par fantaisie. Je ne te demande pas cela non plus dans le but de devenir une personne aussi mauvaise que lui. » Et pourtant si seulement elle savait… Oui, si elle savait à quel point elle risquait de devenir comme son aîné et de devenir comme le russe qui se tenait face à elle. Mais elle n’avait pas conscience des risques, car elle ne voyait pas qu’elle vendait son âme au diable.

« Aide-moi aujourd'hui, et jamais plus je n'aurai besoin de toi pour me relever. » L’idée était particulièrement intéressante, surtout que s’il n’aurait plus besoin de l’aider à se relever, cela signifiait qu’elle allait marcher dans son sillage, tel un démon qui suit le malin pour attendre que ce dernier lui donne une mission, un but, une vie. Elle vient alors à poser sa main sur la joue de l’Azarov qui l’observait avec une joie bien voilée derrière ses yeux vairons. « C’est tout ce que j’avais besoin d’entendre, car tu es effectivement bien plus décidée que tu ne semblais l’être en entrant dans cette pièce. Tu m’as dit vouloir obéir pour que je t’enseigne. Tu m’as dit que tu ferais tout ce que je te dicterais, voyons si tu écouteras la première de mes leçons, car si tu ne l’écoutes pas, tu repasseras à la case de petit ange que j’aiderais à se relever mais qui ne se relèvera jamais d’elle-même. Or tu veux parvenir à te relever sans moi, pas vrai ? » Son regard était fourbe, mais en même temps emprunt d’une certaine forme de douceur qui pouvait le caractériser quand il le voulait. Et quant à son sourire il flottait sur ses lèvres de manière bien énigmatique. Il recula d’un pas, forçant ainsi Ielena à baisser sa main qui touchait tantôt sa joue et soudainement, il écarta ses bras et esquissa un sourire devenu malicieux.

« Première leçon et non des moindres. Frappe moi. » Il voyait l'incompréhension se dessiner dans le regard de sa nouvelle élève et il y avait de quoi. Après tout, pourquoi lui demanderait-il de le frapper ? C'était tout bonnement inexplicable comme demande et pourtant… Pourtant l'Azarov avait bien une idée derrière la tête qu'il se décida à exprimer. « Frappe moi Lena. Frappe jusqu'à ce que tes larmes s'en viennent à glisser le long de ton visage pour la dernière fois. Frappe pour que plus jamais tu ne sois entravée dans tes actes ou tes paroles à cause d'elles. Frappe pour que toute ta souffrance, toute ta colère, ressorte et que tu comprennes vraiment pourquoi tu le fais. Pourquoi tu veux à ce point avancer et devenir la femme qui sommeille en toi depuis bien trop longtemps. » Et le malin attendait, les bras écartés,  le sourire au coin des lèvres, laissant ainsi le champ totalement libre pour des coups sur son torse où il arborait une chemise blanche et la cravate des serpentards. Il était majestueux. Il était un serpent. Et il attendait qu'elle porte son premier coup. Car oui, il préférait prendre un coup aujourd'hui, plutôt que de la voir mourir parce qu'elle n'avait pas osé se servir de ses poings et frapper la première.

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Teodor Azarov & Ielena Dimitrova

Bien plus décidée qu'elle n'y paraissait avant de gagner cette pièce ? Oui, elle devait bien plaider coupable, car à l'heure même où les mains d'Andreï Dimitrov s'en étaient venues ternir sa gorge, rien ne lui avait semblé plus vitale que de retrouver la présence réconfortante du vert et argent. Il fallait, pour retrouver un semblant de calme et de paix, que son regard trouve le sien, que sa voix vienne caresser son être. Simplement le trouver et tout son monde agité s'en retrouvait apaisé. A présent qu'il lui faisait face, tout semblait plus clair, plus limpide, alors même que les propos du Dragon s'en devinrent plus effrayantes. Écouter, obéir. C'était bien là ce qu'elle venait de lui promettre et pourtant, l'assurance de son bienfaiteur lui sembla soudain porter l'arrière-goût amer des penchants dominants de ce frère qu'elle se commandait de vaincre. Se soumettre, apprendre. Face à lui, s'en vient le souffle du recul. Les choses arrivent bien vites, de façon brutale. Se sent-elle réellement prête, là de suite, à renoncer à sa protection pour mieux savoir se protéger elle-même ? Oui, c'est décidé. C'en est assez maintenant de craindre et fuir constamment. Elle le lui a dit, l'a assuré, l'avenir qu'elle désire ne se trouvera qu'au prix de sacrifices interminables qu'elle se doit de faire. Elle hoche la tête alors pour seule réponse à sa question, car le petit ange qu'il dépeint n'est rien de plus qu'un animal blessé, une créature faible aux yeux de cet homme qu'elle se démène à atteindre depuis des années. Si telle est la rançon, elle paiera. Si tel est son désir, elle obéira sans faille. Déjà, il s'éloigne, écartant les bras, une lueur dans le regard qu'elle ne lui a jamais connu pour elle. C'est un défi qu'il lui lance, l'expression même de tout son désir envers lui qu'il piétine. Frappe-moi. Son cœur en ratte un battement alors même que ses propres sourcils se froncent, comme ayant mal entendus l'ordre donné. Frappe-moi. Le frapper ? Elle frapperait bien n'importe qui, n'importe quoi, mais comment lui ordonner de s'en prendre à cette figure sacrée pour ses yeux ? Et ses mots toujours pleuvent pour mieux inciter l'innocente à agir. Frappe. Frappe pour extérioriser tout ce mal que tu n'as su qu'encaisser jusque lors, pour que cette rage en ton ventre prenne enfin un sens. Frappe, mais il l'a appelé Lena et cette appellation qu'il est le seul à utiliser s'en vient fendre sa résolution en deux.

« Teo, je ne... »

Frappe. Frappe, petit ange !
Ainsi te l'a ordonné celui qui désormais commandera à ta vie.

Ses yeux s'écartent de lui. Si elle ne regarde plus le sol, elle ne peut le dévisager tout en planifiant cet acte lui faisant horreur. En son esprit, mille questions se fondent. Où frapper et comment, pour paraître un tant soit peu crédible sans pour autant lui faire du mal. Pourquoi souhaites-tu avancer, pourquoi souhaites-tu devenir cette femme qui dors en toi et jamais ne s'éveille ? Et en silence, elle y réponds : pour toi. Pour ne plus jamais sentir sur elle ce regard protecteur bien plus empli de pitié que de réelle tendresse. Si Teodor Azarov ne s'est jamais avéré le coureur de jupons qu'avait toujours été son frère, elle avait suffisamment perdu de temps de sa vie à l'observer pour deviner la nature des regards qu'il destinait aux femmes attisant son désir et ses envies. Un regard qu'il n'avait jamais su lui tendre et qu'elle se voulait pourtant produire. Plus jamais un objet de pitié, elle se voulait son égal, mais une fausse note se glisse dans le raisonnement. Le frapper, devenir forte, venger son honneur... Quel intérêt y-trouverai seulement le Dragon ? Elle n'était rien pour lui malgré ses lubies romantiques d'enfant inexpérimentée. Ce qu'elle faisait, ce qu'elle s'apprêtait à faire, bien que seconder de lui se devait d'être fait pour elle-seule. Pour elle. Pour cet avenir qu'elle rêvait quotidiennement sans jamais savoir comment l'atteindre. Alors, son visage se raffermit, sa détermination s'engage. Il l'attend. Pour la première fois depuis que lui a été donné la chance de le connaître, ce n'est pas elle qui court après lui mais bien lui qui s'en vient attendre son geste. Frappe. Frappe Ielena, mets-y toutes tes forces.

Un premier coup s'en vient le toucher. Un coup faible, lâche, qui ne produit même pas suffisamment d'effet pour que l'Azarov ai bougé d'un pouce. A l'expression qu'elle lui constate, elle se sait dans l'erreur. Où se trouve la hargne ? Où se trouve la colère ? S'élançant un peu plus, elle jette son poing sur son torse et recule. C'est elle qui a eu mal, encore. Il n'a pas bougé, lui tend toujours les bras, son sourire se perdant à mesure qu'elle échoue quand elle, se trouve désormais crispée, ses os ayant craqués doucement sous le poids du choc asséné. La rage. La haine. C'est envers elle que se tournent ces sentiments désormais. Foutu lionne de verre, pas même capable d'un tant soit peu de force ! Ils t'écraseront. Ils t'écraseront tous et tu ne sauras rien dire ou faire, comme d'habitude. Tu ne broncheras pas, pas même en voyant ton sang se rependre sur le sol. Tu continueras à te taire, à endurer, à pleurer comme une gamine parce que c'est là tout ce que l'on t'a apprit à faire.

Frappe-moi Lena.
A ne plus le regarder, un instant, elle s'éloigne de cette salle de classe, s'éloigne de l'homme qu'elle aime. S'éloigne de sa réalité pour se remémorer l'Enfer qu'elle a la prétention de laisser derrière elle.

« Frappe-moi, petite bâtarde. Toi qui a prit la vie de notre mère, toi qui n'aurai jamais dû venir au monde. » Elle se crispe. « Tu sais dans le fond, on est qu’à moitié frère et sœur. » Encore. « Quel joli jouet tu serais à ajouter à ma collection. » Encore. « Montre à ton grand-frère comme tu as mal. » Encore ! « Frappe-moi, petite sœur. »

Son poing alors n'a plus aucun contrôle que celui d'une rage sincère et violente. Elle ne voit plus rien du brillant héros de son enfance, plus rien de la cible qu'il lui tend. Faire taire à jamais cette voix insupportable la jetant toujours au sol comme seul désir, c'est au visage du Dragon qu'elle vient cracher sa violence et cette fois-ci, la douleur qu'elle ressent ne se trouve plus dans son poing, mais dans la joue opaline qu'elle vient de heurter sans ménagement. Une seconde pour se tirer de ses limbes, une seconde encore pour réaliser ce qu'elle vient de faire. Une seconde, une dernière, avant que de se précipiter vers lui, le visage démoli de remords.

« Teo ! Teo, pardon ! Ça va !? Je suis désolé, je ne voulais pas ! Je ne... »



Un instant de vide, c'est un sourire qui se trouve peint sur le visage de son maître. Un sourire dont elle ne sait plus distinguer déjà, s'il sera de bonne ou de mauvaise augure pour lui. Pour eux. Pour elle.




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Au mal qui nous tiens

Teodor
&
Ielena
Le dragon russe observait avec attention chacune des réactions que pouvait lui montrer le corps de Ielena. Un léger sursaut. Le soulèvement rapide de sa poitrine. Un regard fuyant. Les lèvres qui se plissent. Quant à ses mains elle les touchait de manière particulièrement stressée. Tous ces signes montraient qu'elle ne comprenait pas sa requête, le fait qu'il lui demande de le frapper. En même temps, il fallait bien avouer que la requête était des plus étranges et que toute personne normalement constitué aurait eu un mouvement de recule en entendant l'Azarov le dire. Mais ce dernier savait ce qu'il faisait. Il ne le savait que trop bien, il attendait juste de voir si sa protégée le comprendrait aussi et qu'elle écouterait véritablement le sens de ses propos. Lui, il voulait qu'elle regarde plus loin que le simple fait de porter un coup. Il voulait qu'elle comprenne que c'était pour se libérer qu'elle devait le faire. Après tout, comment se libérer de l'aide d'une personne pour prendre enfin son envole que en frappant cette dernière ? A ses yeux il n'y avait pas de meilleur moyen de briser un lien qu'en faisant cela, et en même temps, cela créerait un tout autre style de lien, car elle montrerait alors qu'elle était prête à véritablement écouter tout ce qu'il pouvait lui enseigner. « Teo, je ne... » Mais elle ne semblait pas prête, elle était telle le petit ange qu'il avait toujours vu en elle, incapable du moindre de mal, pouvant simplement se mettre à genoux et attendre que les coups pleuvent. Or elle ne pourrait pas passer sa vie à genoux non plus, car après tout, une fois que Teodor aurait terminé ses études rien ne disait qu'ils se reverraient souvent. Les chemins risquaient de se séparer et alors elle n'aurait déjà plus personne pour la relever à chaque instant, mais en plus elle n'aurait plus la présence rassurante du dragon dès qu'elle le souhaiterait.Car oui, une fois qu’il aurait quitté Poudlard il comptait retourner en russie et tenter d’entrer dans l’équipe de Quidditch du pays tout en faisant des recherches sur les créatures magiques à côté. Autant dire, pas de réelle possibilité de soutenir par la pensée sa petite protégée. Voilà pourquoi il avait été content qu’elle prenne l’initiative de lui demander de l’aide, car ainsi elle pourrait se débrouiller seule et prendre le dessus sur tout ce qui l’entourait. Et elle n’aurait plus besoin de lui. Plus besoin de son chevalier servant toujours là lorsqu’elle avait besoin de se faire remonter le moral.

Sauf qu’elle ne semblait pas encline à suivre cette première leçon qui était simplement là pour s’assurer qu’elle était prête à tirer un trait sur le passé où Teodor l’aidait à se relever. Alors le dragon attendait. Le dragon se lassait. Il était prêt à partir, faire comme si elle n’avait jamais prononcé l’envie de se renforcer, comme si elle resterait à tout jamais son petit ange brisé qu’il se devait de redresser. Oui il était prêt à partir lorsque soudainement elle s’avança d’un pas, puis d’un autre, pour finalement lui donner un premier coup. Comme il s’y était attendu, elle n’avait mis aucune force dans ce coup qu’un vulgaire bambin aurait pu faire. Mais en même temps, il s’était douté qu’elle ne réussirait pas à se détacher de lui aussi facilement. Elle avait besoin d’un peu plus de temps pour comprendre qu’il lui fallait frapper avec ses tripes jusqu’à ce que ça débloque quelque chose en elle qu’elle gardait enfouie. Et elle tenta une nouvelle fois, mais le russe ne bougeait toujours pas et lui lançait un regard l’air de dire qu’elle pouvait faire beaucoup mieux. Et d’ailleurs qu’elle devait faire mieux si elle ne voulait pas lui faire perdre son temps. Ses coups étaient trop faibles pour avoir l’effet que Teodor recherchait, alors il fronçait les sourcils en l’observant.  Elle dû comprendre qu'elle s'y prenait mal, car elle s'éloigna en fermant les yeux. Elle avait le cerveau en ébullition, cela se voyait et de ce fait, Azarov ne prononça pas le moindre mot, car il savait que tôt ou tard elle atteindrait le stade qu'il voulait qu'elle atteigne. Le stade qui la ferait lâcher prise et comprendre pourquoi elle avait vraiment besoin de prendre son courage à deux mains et de se mouvoir seule sans l'aide de personne. Le stade où le dragon pourrait enfin la voir comme une lionne et non plus comme un chaton apeuré à la recherche de la chaleur du feu que la créature mythique peut créer.

Elle se tourna soudainement à nouveau vers lui, prise d'une ferveur nouvelle qui fit sourire Teodor, car il savait qu'il avait d'une certaine manière gagnée, même si le prix pouvait pas mal coûter. En effet, elle se précipita jusqu'à lui et comme si elle ne le voyait pas lui mais quelqu'un d'autre, elle frappa de son poing la joue du russe avec une violence bien nouvelle. Une violence qu'il avait cherchée à susciter en elle. Certes, même s'il avait réussi à faire susciter pareille violence, il n'en demeurait pas moins qu'elle lui avait donné un coup particulièrement puissant. Anesthésiant limite sa joue qui commençait déjà à rougir. Mais le dragon ne souffrait pas vraiment, car il s'était déjà pris tellement de coup par ses parents étant plus jeune qu'il n'avait pas le même ressenti face à la douleur pur et dur. A dire vrai, c'était comme si la douleur coulait sur lui sans jamais véritablement l'atteindre. Et pourtant en portant la main à ses lèvres, car le coup avait ricochet de sa joue à ses lèvres, il pu sentir un tout petit peu de liquide vermeilles sur le bout de ses doigts. Un sourire amusé étira ses lèvres légèrement endommagées, comme quoi les femmes pouvaient aussi avoir un bon crochet du droit lorsqu’elle le voulait vraiment, mais c’est alors que Ielena écarquilla les yeux en prenant conscience de ce qu’elle venait de faire. « Teo ! Teo, pardon ! Ça va !? Je suis désolé, je ne voulais pas ! Je ne... » Sauf que le russe souriait, bien trop ravi face à ce qu’elle avait réussi à faire pour se focaliser sur sa fierté. Surtout que c’était lui qui lui avait demandé de le frapper, alors clairement il n’allait pas lui en vouloir pour cela. Au contraire, il lui en voulait surtout d’être autant désolée. Fronçant les sourcils, le dragon posa ses mains sur les épaules de Ielena et la secoua soudainement une micro-seconde, pour la réveiller de sa crainte qu’il lui en veuille vraiment.

« Arrête. Arrête toute suite de t’excuser Lena, ce que tu as fait était parfait jusqu’à ce que tu gâches toute ta concentration à cause de tes gémissements de chaton apeuré. Tu crois sincèrement que Andreï réagi ainsi lorsqu’il te touche ? Non ! Il s’en fou royalement et tu devrais n’en avoir rien à faire également ! » Il la relâcha brutalement et recula d’un bas pour s’adosser à sa table, croisant ses bras sur son torse, il l’observa un instant pour finalement ajouter. « Tu n’iras nulle part si tu continues à t’excuser à tout bout de champs. Les excuses c’est bon pour les moutons et pour ceux qui n’assument pas leurs actes. Or le but Lena, c’est que tu assumes ce que tu fais, car tu auras longuement réfléchis avant d’agir. Vois-tu si tu réfléchis, si tu fais le choix d’agir de telle ou telle façon, tu n’as pas le droit de demander à ce qu’on t’excuse, car tu as voulu aller dans cette direction. Ce qu’il faut que tu comprennes plus que tout, c’est que tu as toujours le choix. Toujours ! Il te suffit simplement de faire le bon et les mots comme ‘pardon’ ne feront plus parti de ton langage. » Pour tout avouer, ce qu’il disait à la future lionne il le faisait lui-même. Il était bien rare de voir Teodor s’excuser, tout simplement parce que ce n’était pas dans ses habitudes de le faire. Ses parents avaient tout fait pour qu’il cesse d’utiliser ce mot qu’eux même n’utilisaient pas. Jamais ils ne s’étaient excusés pour les coups qu’ils lui avaient donnés, tout simplement parce qu’ils ne voyaient pas en quoi ils devraient s’excuser de le rendre plus fort. Alors Teodor avait pris le plis de ne jamais s’excuser, même envers ses parents, car lorsqu’il faisait une connerie qui ne pouvait leur plaire, il le savait et alors il acceptait son sort sans prononcer la moindre excuse, tout simplement parce qu’il avait fait un choix et qu’on ne peut pas se faire pardonner des choix qu’on fait. Tout comme Ielena n’avait aucune raison de demander des excuses à Teodor, étant donné que ce dernier avait fait le choix de se tenir devant elle. Plus d’excuse. Plus de larmes. Plus de peur. Juste de la force pur et dur.

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Teodor Azarov & Ielena Dimitrova
La peur au ventre, elle se désole, se pétrifie. Son visage. C’était pourtant bien son torse qu’il lui tendait, mais sa vision des choses altérée, voici l’ange à demi-déchu ayant perdu sa part de raison et avec elle, cette cible qu’il lui tendait. L’incompréhension gagne du terrain pourtant, alors que le constat s’en vient : il sourit. Teodor Azarov est en train de sourire, de l’air le plus satisfait qu’elle lui ait jamais connu. Faut-il dès lors penser que les choses se sont passées pour le mieux ? Un élan nouveau de fierté au cœur, elle avance, s’enquiert de lui pour ne recevoir que des remontrances. Tu as tout gâché. Chaton apeuré, cette désignation seule dans la bouche de celui qui avait toujours été son protecteur sonne comme la plus terrifiante des insultes. Non, Andreï ne s’est jamais et ne s’excuseras jamais du mal qu’il peut lui faire. Ce n’est pas dans sa nature, ce sont des gestes qu’il ne regrette en rien. La tuerait-il de ses propres mains que Dieu lui-même ne recevrait de sa part aucune prière implorant le pardon. Tu as tout gâché, ton bel effort réduit à néant, et pour mieux le lui signifier, voilà déjà le Dragon la repoussant sans douceur pour mieux s’en venir lui faire la leçon à propos de l’impuissance et de la futilité du pardon. Implorer, à quoi bon ? Chacun de tes mots, chacun de tes gestes ne se doivent jamais d’être une erreur. Qu’importe que tes actions soient bonnes ou mauvaises, si elles te paraissent justifiées, si elles sont le découlement d’une réflexion bien menée, alors le pardon n’existeras plus.

Un temps pour assimiler ce qu’il vient de lui dire. Pour la première fois de sa vie, à présent qu’elle le voit, l’Azarov lui semble l’être le plus idiot et le moins doté de raison qu’elle ait jamais connu. Est-ce les effets d’une éducation trop stricte menée depuis l’enfance à son encontre la poussant à lui répondre ou une pensée propre à sa vision de l’existence ? Nulle ne saurait y répondre avec certitude, elle n’en reste pas moins droite et fière sur ses jambes, le toisant d’un regard désapprobateur. Quoi que ses réflexions et actes du présent aient pu lui sembler les plus justifiées du monde, qui pouvait lui affirmer avec convictions que ces derniers ne seraient pas des erreurs au lendemain ? De cela, elle resterait toujours certaine : un pardon valait bien mieux qu’une arrogance égocentrique doublée de mauvaise foi. Il avait néanmoins raison sur un point, un point non négligeable qu’elle se força à assimiler : Andreï Dimitrov méritait le mal qu’elle se voulait lui faire. Lui ne demanderai jamais pardon, n’aurait jamais la sagesse et l’honnêteté suffisante envers lui-même de reconnaître une erreur, si grosse ai-t-elle pu être. Il fallait donc se reprendre, prouver au nouveau maître qu’il ne l’y reprendrait plus.

« Ok. »

Juste un ok. Un pas, puis un autre, suivit du claquement assourdissant d’une gifle administrée à pleines forces, sans même avoir laissé le temps à son opposant d’anticiper le geste. Elle respire, cela fait un bien fou ; Parce qu’elle s’est sentie insultée des mots employés par l’Azarov, parce que s’en est assez, que ce sentiment d’impuissance et d’humiliation déborde par chacun des pores de sa peau et s’en viendront l’étouffer dans son sommeil si elle ne s’habitue pas à les combattre dès à présent. Un regard à son visage pour constater la présence rougeoyante de son sang au coin de ses lèvres, mais aucune fierté ne s’en vient la prendre aux tripes. Il faudrait recommencer alors, encore et encore, jusqu’à éprouver de la satisfaction, mais quand sa main se lève, ce n’est que pour atterrir avec douceur aux lèvres du Dragon que son pouce s’en vient effleurer, y chassant le liquide carmin venu maculer le visage aimé.


« Et maintenant ? »






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Au mal qui nous tiens

Teodor
&
Ielena
L’Azarov voyait bien qu’elle n’approuvait pas entièrement les propos qu’il tenait, cela se remarquait au fond de ses iris bleutés. Pas étonnant, se disait-il, car tout le monde était insupporté par le fait qu’il ne s’excuse jamais, même lorsqu’il le devrait. Mais le problème était le suivant, lorsque les personnes prennent certaines habitudes, il est difficile d’en changer, même si ce serait mieux pour eux. Alors certes, le russe se doutait bien que son manque de prise de conscience que parfois les excuses étaient préférables n’était pas une chose particulièrement intelligente, mais en même temps, il suivait à la lettre l’éducation de ses parents. Une éducation contre la raison. Comme quoi, même ceux qui pouvaient se faire admirer pouvaient parfois se montrer particulièrement bornés dans leur ignorance et dans leur stupidité. Le dragon était borné, trop borné pour voir qu’il aurait dû cesser de parler à un moment donné, mais il ne s’arrêtait jamais jusqu’à ce qu’il soit trop tard pour faire marche arrière. Et de ce fait, peut-être n’était-il pas le meilleur exemple à suivre, car sur certain sujet il était difficile de le faire changer de point de vue. Mais pourtant, sur d’autres il pouvait briller par sa finesse et son envie d’apprendre, d’évoluer. Ielena le savait désormais, il valait mieux éviter certains sujets avec lui au risque que le dragon ne retombe dans son estime. « Ok. » Un seul mot, comme une acceptation et pourtant… Pourtant la lionne en devenir avança de plusieurs pas pour finalement le gifler de manière assourdissante. Elle avait trop bien compris la leçon d’aujourd’hui et Teodor ne savait que trop bien quelle partie avait dû la blesser à ce point, mais au moins était elle libérée maintenant.

Le dragon ne prononça pas le moindre mot face à cette gifle. Il aurait pu s'emporter. Il aurait pu la gifler à son tour et lui faire regretter de l'avoir touché ainsi. Il aurait pu quitter la pièce dans un déferlement de mauvaise humeur. Mais l'Azarov ne fit rien de tout cela, il gardait tout simplement son regard rivé dans celui de la jeune femme et malgré le sang qui perlait au niveau de ses lèvres, et de la chaleur qui se trouvait sur sa joue, il y avait une certaine tendresse dans son regard. Pas cette tendresse mêlée à de la pitié qu'il avait toujours utilisée lorsqu'il l'avait aidé jusqu'à présent, mais une tendresse mêlée à de la fierté se dessinait désormais au fond de ses yeux. Elle avait atteint un tout nouveau niveau dans l'esprit du russe qui ne la voyait plus exactement comme un chaton apeurée, mais plutôt comme un chaton qui parvenait enfin à sortir ses griffes et à prendre en partie les devants. C'était un bon début, un excellent début. Elle porta alors sa main à ses lèvres, retirant de son pouce le liquide qui se trouvait à la commissure de celles-ci. Liquide carmin qu'elle avait elle-même apporté ici avec la simple force de son coup.  « Et maintenant ? » Maintenant dans l'esprit du dragon un tout nouveau chapitre se créait. Un chapitre dans lequel Ielena parviendrait enfin à passer de chaton à chat, puis encore un autre chapitre où elle passerait de chat à lionne. Oui c'était bien parti, particulièrement bien parti, et le dragon continuait d'arborer ce sourire en coin. Il posa sa main sur celle de la jeune femme qui avait vendu son âme au malin pour y déposer un délicat baiser, pour finalement la pousser à retrouver sa place initiale, le long de son corps à elle.

« Et maintenant on va se donner rendez-vous ce soir à l’orée de la Forêt Interdite pour pouvoir voir une toute nouvelle leçon, qui ne poussera normalement pas notre sang à se montrer. A moins bien évidemment que tu n’ais déjà quelque chose de prévu pour ce soir ? » Il voulait tester et voir si elle était vraiment prête à se plier à la moindre de ses demandes. Après bien évidemment si elle avait déjà prévu quelque chose, tant pis, il y aurait d’autres soirs pour aller dans la Forêt, mais cela montrerait qu’elle n’était pas prête à renoncer à tout pour se lancer dans sa quête de revanche, ce qui décevrait beaucoup le dragon mais il ferait avec. Par contre, si elle était prête à sortir après le couvre feu pour aller à la Forêt Interdite, cela prouverait à Teodor qu’il avait bien fait de la croire prête et qu’il n’allait pas regretter de lui montrer tout ce qui était lié à la magie noire.
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Teodor Azarov & Ielena Dimitrova

Stoïque, elle attend. Presque trop habituée à recevoir une punition pour le moindre regard de travers, son corps déjà se crispe dans ce moment de silence où tout lui semble possible dès lors. Tout, excepté ce sourire qui s'en vient étirer la commissure des lèvres du Dragon, lequel, déjà, s'en vient les poser à sa main aventureuse, entraînant avec lui les affres d'un coup porté au cœur. Les dés sont jetés et cette introduction à la violence n'en est qu'à ses premiers mots. La leçon à peine entamée, il n'est pas question de s'arrêter en si bon chemin : la suite pour ce soir, dans la forêt interdite. Le lieu ne lui dit rien qui vaille, il n'en est pourtant pas d'autres qui lui semble plus approprié. Peu importe le couvre-feu, elle ne l'a jamais vraiment respecté de toute façon. Quant à l'endroit, si ce dernier ne lui inspire rien de bon, elle prend conscience du besoin de s'y rendre. Face à elle, l'homme l'interroge. Avait-elle quelque chose de prévu ? Elle en aurait rit de bon cœur si le moment ne lui paraissait pas si solennel. Quelque chose de prévu ? Quoi, avec qui ? Qui avait-elle en ces lieux à part lui ? Que ne saurait-elle abandonner pour le profit de sa simple présence à ses côtés ? Rien, et cela s'en ressent dans chacun de ses regards, de ses réactions, par chacun des pores de sa peau.  Rien, alors elle se reprend, masquant la fébrilité de sa main la brûlant toujours du contact innocent offert par l'Azarov.

« Je serai-là. »

Peu de mots et tant à faire.

Elle inspire, longuement. Un instant, elle se plaît à penser que cette initiative, sans doute, saurait rendre son père fier d'elle. Plaisanterie. Elle n'est qu'une femme parmi les femmes. Une fille parmi les Hommes. Sa place se doit d'être dans le silence, l'obéissance et le bien paraître. Sois belle, le plus séduisante possible et ainsi, peut-être trouveras-tu de toi-même un époux digne et suffisamment fou pour accepter de te donner son nom comme ton père a eu la bonté de te prêter le sien. Arrange-toi toujours pour ne rien dire, car tout ce qui sort de ta bouche n'est qu'inutilité. Préserve-toi de toutes les tentations perverses auxquelles aspirent les filles de ton âge et par dessus tout, ne perd pas ton temps à obtenir plus que la moyenne. Une femme instruite ne sait que se pavaner dès qu'elle obtient un semblant de savoir, une attitude détestable qui réduirai tes chances de trouver un jour un mari. Fais silence. Sois belle. Tout ces grands principes qu'elle entend de la bouche de sa grand-mère depuis l'enfance s'en vient désormais et se bouscule en son esprit. Fait silence. Elle ne se taira plus jamais. Sois belle. Elle ne peut rien de plus que ce que la nature l'a faite et n'a jamais rien tenté pour en arranger quoi que ce soit. Tâche de trouver un époux digne, mais elle le sait bien en son for que le seul homme lui semblant digne et qu'elle désire n'aura jamais le moindre attrait pour elle. Sitôt qu'il aura achever son travail d'artiste sur elle, sitôt que son argile sera suffisamment consolidé pour qu'elle parvienne à se porter seul, il disparaîtra et c'est pour elle seul qu'elle vivra alors. Loin des Dimitrov. Loin de Durmstrang. Loin de Poudlard. Loin de ce monde qui la brise un peu plus chaque jour et étouffe l'étoile derrière l'immensité de nuage qu'elle se jure traverser. L'heure bientôt viendra où la petite Nola sera une Ielena omniprésente, une femme que l'on aura plus l'idée de contredire. Ils verront et jusqu'à celui qu'elle observe à présent. Tous verront comme une lionne peut rugir et dominer jusqu'au plus hostile des mondes.



TO BE CONTINUED...


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