LYRA ; « my asylum is in your arms. »

Autrefois ornée de bleu et d'argent
Elle ne verra plus jamais son école comme avant
Là où elle se montrait active, indépendante et un génie
N'est aujourd'hui qu'un château noyé dans l'oubli.

Soigner, panser et concocter
Elle est douée de toutes ces capacités
Et bien qu'elle a encore beaucoup à apprendre
Ne croyez pas qu'elle ne sache pas se défendre.

nightmares

Les sortilèges fusent de toute part, elle entend les gens qui crient, elle voit les gens qui tombent au sol. Ça pue la mort. Elle aperçoit au loin Orion qui se bat contre un mangemort. Elle cherche son père des yeux, qui prend un malin plaisir à faire souffrir les élèves ou aurors. Son regard parcourt la foule, et tombe sur le lion. Elle lui accorde un sourire, le jeune homme le lui rend. Elle est déstabilisée une seconde, mais elle reprend bien vite le contrôle de ses émotions, et se concentre sur son patient. Elle tourne la tête de nouveau, mais elle ne voit plus le jeune homme. Elle panique, se prend un sortilège en pleine face, et se retrouve au sol. Grommelant, elle relève la tête, et le garçon qu'elle cherche se trouve non loin d'elle. Il la voit au sol, court vers elle, et alors qu’il s’approche pour l’aider à la relever, Lyra aperçoit un mangemort lever sa baguette. Il ne l’a pas reconnu. Elle hurle un « non » déchirant, mais n’a pas le temps de pousser le jeune homme sur le côté qu’il s’effondre au sol. Elle se réveille en sursaut. Son cœur bat rapidement, et elle doit attendre quelques instants avant de se rendre compte qu’elle est dans le train. Toujours ce même cauchemar. Ces souvenirs qui la hantent. Elle voudrait oublier, tout oublier. Mais elle n’a pas le remède pour. Elle est seule avec ses démons qui la suivent où qu’elle aille. Ce qu'il lui reste c'est l'espoir.

love

« On s’enfuit. On part, loin, que tous les deux. » Lyra le fixe un instant, puis se met à rire. Il n’est pas sérieux ? Elle s’arrête de rire lorsqu’elle voit son visage sévère. Elle secoue la tête, perplexe. « Partir où ? T’es sérieux là ?» « Très sérieux. »  Elle se redresse, s’asseyant sur le lit. Pourquoi partir ? Elle aime sa vie aujourd’hui, elle se bat pour ce qu’elle croit être juste, elle a un petit-ami - auquel elle ne se serait jamais attendu vu la haine qu’elle lui portait lors de ses premières années à Poudlard – et  elle ne voit pas l’intérêt de fuir. Et que dirait Alec ? « On ne peut pas Orion. Je n’en ai pas envie et même si je le voulais, qu'est-ce qu'on ferait ? » Le jeune homme se redresse, et soupire. Il joue un instant avec ses cheveux, et dépose un baiser sur son omoplate. « D’accord, tant pis. J’vais rester me battre avec toi. » « Vraiment ? » « J’suis bien obligé, imagine qu’un débile de Poufsouffle te lance un sortilège redoutable, t’as besoin de quelqu’un pour te défendre. » Le rire de la jeune femme est accompagné de celui du garçon, qu’elle finit par embrasser tendrement. Il serait avec elle à Poudlard, et c'était tout ce qui comptait.

discovery

Les draps se froissent au rythme de ses cauchemars. Elle se cogne contre des murs invisibles, ses pensées s'évadant hors de son crâne. Un miroir lui fait face, Riséd falsifié lui renvoyant l'image de sa mère et la sienne ne faisant qu'une seule et même personne. Ses poings s'abattent sur le verre qui se brise, et son visage se noie dans l'eau d'une pensine dans laquelle défilent des souvenirs qui ne lui appartiennent guère. Tout du moins est-ce ce qu'elle croit. L'herbe glaciale lui griffe les mollets tandis qu'elle entame une course effrénée dans les bois, jetant à l'aveuglette quelques sortilèges manquant leur cible. Elle s'agite dans son lit, Lyra, elle lutte contre ce demi-sommeil qui la garde captive. Et puis, une douleur s'empare de son ventre, violente, imprévisible. Elle ne sait plus si elle hurle seulement dans son rêve. Une immense gueule dotée de crocs étincelants s'élève à quelques centimètres d'elle, et elle s'agite, elle trépigne, elle ne veut plus voir. Son front en sueur colle ses mèches à son visage tandis que son souffle saccadé se stoppe brutalement dans sa trachée. Ses paupières s'ouvrent sur ses pupilles dilatées, ses traits défigurés dans la terreur. Cherchant sa baguette en tâtonnant, prête à se défendre face à la créature qu'elle a cependant abandonné dans ses songes. Ses songes, ou ses souvenirs ? D'un geste prudent, elle pose la pulpe de ses doigts sur la chair de son abdomen, remontant jusqu'à l'imposante blessure. Toujours bien ancrée dans son corps. Et elle ne sait plus, Lyra, si elle rêve ou si elle est éveillée. Quels peuvent être les mensonges d'un esprit torturé, ou une abominable vérité. Quelques hallucinations peuplent son chemin, quelques attaques de panique et accès de colère. Le tout n'étant cependant guère lié à une quelconque atteinte mentale. Une nouvelle épée de Damoclès s'est positionnée au dessus de son crâne, prête à la transpercer au fil des mois. La nausée l'emporte et la bile lui apporte la vérité.

violence

Le silence est absolu dans le petit salon du manoir Yaxley. Le seul bruit qui peut se faire entendre est alors celui de pages qui se tournent. Puis, des pleurs résonnèrent, faisant vibrer les pierres vieilles de plusieurs siècles. Tous les domestiques accouraient vers la chambre de leur maîtresse, transportant de l'eau et des linges propres, devenant soudain plus pressés lorsqu'ils entendirent les cris. Un énorme front rouge écarlate qui dépassait des couvertures passa de mains en mains jusqu'à disparaître dans un berceau.

Maman chante des berceuses d'enfant dans son serbe natal. Sa voix douce apaise les cauchemars glaçant qui s'accrochent aux lambeaux de sommeil, ces images effrayantes qui coupent le souffle et paralysent les muscles. Maman est ce héro qui chasse au galop tous les monstres de la nuit. Les accents mélodieux de sa langue d'origine se perdent dans les échos des comptines, des mélodies enfantines. Elle a ses propres rêves, maman, mélancoliques et psychédéliques, sous son minois angélique. Maman est tout le temps triste, triste comme la pluie qui tombe sur le pavé gris, sous ses yeux qui s'ennuient. Elle erre souvent la nuit dans les couloirs du manoir, comme dans les vieux films en monochrome, on dirait un fantôme. Évanescente, elle danse et puis elle chante, encore et encore, elle tourbillonne comme une enfant mignonne. Elle est si belle, Maman. Si belle.

Papa dit qu'elle est malade, qu'il y a des voix dans sa tête, que c'est l'escalade. Papa est tellement grave, quand il la regarde et que son rire à elle grimpe dans les octaves, qu'elle virevolte sans entrave. Elle est jolie Maman, elle semble heureuse mais Papa, il dit qu'elle est perdue. Il la garde contre lui quand elle parle trop fort, qu'elle raconte des choses qui n'ont plus de sens, quand elle ne peut plus s'arrêter de danser. Il la tient lorsqu'elle pleure, lorsqu'elle a peur, lorsqu'elle parle de la mort. Papa est le chevalier en armure qui prend soin de sa princesse, de Maman. Il veille sur elle comme la lune sur la nuit et le soleil sur le jour. Papa, il ne parle pas la même langue que Maman mais il la comprend quand même et elle, elle l'écoute. Il est solide, Papa, comme les arbres centenaires des forêts d'autrefois. Papa il a tout faux, c'est lui qui l'a fait disparaître, c'est à cause de lui qu'elle est partie. Il lui faisait mal, il voulait la protéger, mais il est devenu monstre.

Hogwarts

Les premières années à Poudlard sont une véritable renaissance. Elle sait que les Serpentard sont en compétition avec le reste de l’école, mais déjà elle ne s’implique pas dans les bagarres de couloirs, et elle roule ses yeux dans leurs orbites à chaque fois que Draco Malfoy remplit la grande salle avec des commentaires persifleurs sur Harry Potter, le garçon qui a survécu. II faudrait être aveugle et sourd pour ne pas se rendre compte que le venin de la jalousie et de la frustration perle sur ses lèvres. Mais elle ne leur en veut pas ; à aucun d’entre eux. Au fil des semaines, des mois, elle se sent de plus en plus chez elle. Elle se fait des amis qui n’ont jamais entendu parler de son père, oui c'est possible, et elle ne prononce même pas son nom à voix haute. Le premier été, elle retourne chez ses parents à contrecoeur. A partir du deuxième, elle passe les vacances chez une rouquine de chez Gryffondor qui l’accueille comme une vraie sœur. A partir du cinquième, elle part en Suède, en Finlande, en Espagne, en France, et elle pense souvent à sa maman, qu’elle n’a plus eu l’occasion de voir depuis des années. Elle se jure de ne jamais perdre sa fougue, elle se jure de ne jamais devenir comme elle. 
Lorsque les rumeurs commencent, Lyra préfère faire la sourde oreille. Elle ne croit pas que l’Elu pourrait inventer autre chose pour se faire mousser ; elle pense que le danger est réel, mais que personne n’est prêt pour l’entendre. Ne pas avoir réagi à ce moment là est peut-être l’un des plus grands regrets de sa vie. Sa protection grâce à son nom lui assure un confort non-négligeable, dont elle profite pour aider les plus jeunes des autres maisons qui se font torturer. Cette année là, elle rompt les liens avec nombre de ses camarades, parce qu'il l'accuse de complicité, évidemment.

Brother

Revenir à Poudlard après toute cette tragédie lui paraissait être la meilleure idée qu'elle ait eu. Il fallait qu'elle continue ses études, et cette fois elle n'aurait rien à prouver à personne. Elle qui semblait avoir toujours compter que sur elle-même. Elle qui avait été abandonnée par sa mère, elle était maintenant persuadée qu'elle pourrait être plus forte que jamais. Et elle n'était plus seule. Alec était là pour elle. Ce frère qu'elle pensait être irréel était maintenant un pilier dans sa vie. Ils apprenaient peu à peu à se connaître, et même si elle ne l'avait pas en tant qu'enseignant, elle savait qu'elle pouvait compter sur lui. Mais comment lui cacher l'élément qui allait changer sa vie, alors qu'elle venait à peine de le retrouver ? Torturée entre son amour pour lui et sa peur d'être rejetée, elle va devoir faire face à toutes sortes de choses à Poudlard. Et c'était sans compter les complications avec Orion.

Chronologie du personnage: