Redheads and books | ft. Olivier

Ses talons claquaient contre les dalles de pierre. Elle marchait rapidement vers la bibliothèque, profitant de sa pause de la journée pour profiter de l'endroit le plus paisible de cette école. Elle passa les portes, un sourire creusant ses joues se peignant sur son visage. Les étagères grimpaient jusqu’au plafond alors que l’odeur de la poussière et du vieillot était presque omniprésente. Ses frêles doigts effleuraient les reliures d’épais bouquins, ses prunelles émeraude recherchant la perle rare. Ses lèvres formaient une petite moue alors qu’elle s’arrêta devant une nouvelle étagère. Elle ramena ses longs cheveux en un chignon lâche, laissant quelques couettes lui tomber sur le visage. Ses grands yeux de biche cernés de longs cils noirs observaient les titres des romans avec une attention accrue. Charlie ne se pressait jamais dans la sélection de ses livres pour son cours de runes. De toute façon, la bibliothèque avait toujours été son refuge lorsque plus jeune, elle fuyait les moqueries des autres élèves. Il n’y avait guère d’endroits qui la rendaient si calme et paisible. La bibliothèque avait cet effet apaisant. Le silence était pesant dans la salle, cela en était presque intimidant, mais c’est ce qui plaisait tant à la rouquine, le silence. Elle qui entendait fréquemment des cris se complaisait dans ce silence de mort.

Des livres pleins les bras après une heure, la rouquine avançait avec précaution, s’assurant que la structure était équilibrée. Elle voyait les tables se profiler devant elle. Son regard brillait victorieusement. Elle était presque rendue à destination et ce, sans le moindre incident. L’idée d’ailleurs de déranger qui que ce soit l’aurait mise horriblement mal à l’aise. Alors que ces pensées défilaient dans sa tête, son sourire brillant de mille-feux. Son Niffleur, son éternel compagnon depuis sa jeunesse, pointa alors le bout de son nez. Attiré par l’une des runes scintillantes sur la reliure d’un bouquin, la créature se mit à grimper la pile que tenait Charlie. La professeure eut tout juste le temps de lever les yeux pour voir le petit être. La pile vacilla et s’effondra entraînant la sorcière dans une chute guère contrôlé. Cela fit un vacarme épouvantable. La chevelure de Charlie devint d’un rouge flamboyant sous la gêne alors que ses joues étaient cramoisies. À genoux, les coudes écorchés, la jeune femme ramassait le plus rapidement qu’elle le pouvait ses livres en damnant son Niffleur à mi-voix. Pourquoi s’était-elle entêtée à garder ce petit monstre sur elle? Pourquoi ne le laissait-elle donc jamais avec les autres? Elle soupira avec découragement en jetant un sourire désolé aux élèves. Y existait-il seulement une enseignante plus maladroite qu’elle? Charlie tourna finalement la tête et aperçut Olivier, le bibliothécaire. Elle se mordit la lèvre, dépitée. Posant les livres sur la table la plus proche, elle se redressa. Elle épousseta maladroitement ses vêtements avant de fournir un sourire timide au jeune homme. Je suis désolé pour le bruit. Souffla-t-elle, replaçant une mèche de cheveux derrière son oreille. Elle était toujours horriblement gênée de ses gaffes. Alors que la gêne disparaissait tranquillement, la rouquine retrouvait sa chevelure de flammes habituelle. Son visage perdait de ses couleurs rosées pour retrouver ce teint de porcelaine. Charlie avait beau avoir un contrôle presque parfait sur son don, il aurait fallu qu’elle soit une pure Carthew insensible pour empêcher sa chevelure de se colorer au gré de ses émotions. Hélas, elle n’était pas ces statues de marbre aux traits dures. Elle avait ce visage enfantin où se creusaient des fossettes quand elle souriait et où la compassion émanait.