RAVEN | Anarchism is democracy takin seriously

Lorsque vous pénétriez dans cette petite maison de campagne écossaise, vous essayiez de vous y faire le plus discret. Il n'y avait pas de raison que sa propriétaire n'y remette les pieds avant tard ce soir-là, mais on n'était jamais trop prudent. Vous passiez rapidement la salle de vie pour vous dirigez vers la pièce réellement centrale de cette petite bicoque : le bureau. Sur votre chemin, vous vous repassiez les informations que vous aviez déjà réussi à réunir sur Raven Funestar. Elle travaillait actuellement en tant que Professeur de Politique Magique à Poudlard, et ce depuis quelques mois maintenant. Née à Regnéville-sur-Mer en Normandie, en France, un premier septembre mille neuf cent soixante-neuf, cette sang mêlé vivait à présent dans le tout petit village sorcier de Jack o' Groats à quelques pas de John o' Groats, un village moldu tout au nord de l'Écosse. Lors de son passage à Beauxbâtons, son niveau scolaire était correct, bien qu'inégal. Sa baguette se constituait de bois de charme, mesurait vingt-quatre centimètres et contenait une plume d'oiseau-tonnerre. Plusieurs anciens collègues avaient pu confirmer avoir vu son patronus, une chèvre naine. Une ancienne confidente avait témoigné que la vision qu'elle avait eu face au miroir du risèd avait été le drapeau du Ministère de la Magie en lambeau... de quoi inquiéter pas mal de monde. Lors d'une décente dans une maison abandonnée, on a pu constater que son épouvantard consistait en quelques barreaux de prison et une pauvre gamèle de gruau. Vous poussiez enfin la porte du bureau.

ϟ  Quel est votre opinion sur l'épidémie ? Multiples et épais étaient les carnets qui reposaient un peu partout dans le bureau de la sorcière. Un petit, d'un cuir vert délavé, avait été jeté après sa dernière ouverture, sans la moindre attention. Il s'agissait du carnet dans lequel étaient inscrites maintes pensées, sans lien les unes aux autres, si ce n'était le besoin de se délester d'un poids. Poussé par la curiosité, vous vous baissiez pour le ramasser. La dernière entrée allait ainsi :

Dimanche 24 Octobre 1999 - L'Épidémie.
Nul ne sait d'où elle vient, ce qui n'est pas pour me rassurer, je dois l'avouer. Ce que je sais sur le sujet ? Pas grande chose, ce qu'on a bien voulu m'en dire, pour être exacte. Cette "condition" s'attrape comme un virus, elle ôte la magie à sa victime et est apparue de nulle part, aux environs de Durmstrang. Ce qu'il en découle pour le Monde Magique ? Une grande inquiétude mal dissimulée chez les sorciers au courant, un soupçon chez certains laissés dans l'ignorance, une future hystérie lorsque le secret éclatera... Une disparition de la magie ? Cela semble extrême. Ce que cela implique pour moi ? Pas grand chose... Notre magie nous aliène bien plus qu'elle ne nous libère... je ne suis pas sûre d'être en moins bonne condition, physique ou psychologique si j'étais infectée. Ce que j'en pense ? Il semblerait que ma curiosité n'aille qu'en grandissant concernant ce sujet et qu'il me soit parfois difficile de la dissimuler et de n'en parler que loin des élèves. Je ne puis croire qu'il s'agisse d'un "virus" qui se soit développé naturellement pour la première fois dans l'histoire du Monde de la Magie... Non, une création humaine me semble plus logique. Conclusions ? Ne pas trop se laisser déborder par le sujet, suivre l'actualité officielle et se renseigner sur l'actualité officieuse, chercher quelques témoignages si possible.

ϟ Que pensez-vous du nouveau directeur de Poudlard ? À quelques pas de ce petit carnet se trouvait un beau cahier à croquis à la couverture cartonnée recouverte de dessins à l'encre chinoise. En le feuilletant, on pouvait reconnaitre quelques têtes familières : le Ministre de la Magie britannique, l'ancien Ministre de la Magie français, Albus Dumbledore, une serveuse qui vous avez fait de l'œil au Chaudron Baveur et ainsi de suite. Ceci dit, plus de la moitié des visages vous étaient inconnus. Chaque croquis étaient annotés d'un nom et de quelques informations sur les personnes en question. Vous vous arrêtiez sur celle du Directeur de Poudlard, où Raven travaillait actuellement, dont le nom lui semblait inconnu.

X - Directeur de Poudlard. Discret (trop ?). Laconique, mais précis. Nouvel arrivant, n'a jamais enseigné à Poudlard avant (semble-t-il). Voix aimable, avec quelques soubresauts vifs pour ponctuer les phrases. Pas lourd qui s'entend avant son arrivée dans un lieu. Des réserves à son sujet...

La dernière mention avait été inscrite au crayon de bois, au dessous du portrait à l'encre noire fort ressemblant. Vous reposiez ce cahier aussi précisément que possible à sa place, avant de vous redresser pour aviser le bureau, que vous deviniez être de verre malgré l'amas de parchemins, carnets, cahiers et autres registres qui s'y disputaient le peu d'espace libre.


ϟ Le partenariat magique entre les écoles est-il une bonne chose ?  Sur le dessus de ce tas de cuirs et de papiers, une lettre reposait sur son enveloppe éventrée. Apostillée de commentaires au crayon de bois semblant être là pour préparer une réponse, elle était signée d'un nom à dormir debout, probablement un pseudonyme d'un lettré à l'esprit trop fertile, un ancien collègue français vraisemblablement. Vous parcouriez ces ajouts après avoir lu la lettre en diagonale pour avoir une vague idée du sujet.

...Le partenariat a ses limites. Trop d'eurocentrisme. Il faudrait l'étendre à toutes les grandes écoles magiques du Monde... ...Vrai, les motivations à l'origine de ce partenariat ne sont pas honnêtes, cacher l'épidémie... ...À discuter, ça ne rend pas pour autant ce partenariat caduque, le multiculturalisme est essentielle au développement d'un esprit ouvert... ...Comment se passe sa première année d'enseignement à Ouagadougou ?... ...Je pensais que plus d'élèves profiteraient de cet échange... ...Penser à lui demander de rendre les grimoires... ...Pas de salutations trop chaleureuses, il semble se bercer d'illusions sur notre relation, pas besoin de l'encourager...

ϟ Quel était votre camp lors de la Grande Bataille ?  Après avoir survolé l'ensemble des documents sur le bureau, pour la plupart, des essais sur la situation politique magique actuelle ou passée ou encore des plans de cours, vous vous baissiez pour atteindre une petite boîte en ferraille que vous aviez failli manquer, cachée comme elle était, à l'ombre d'une corbeille à papiers. En l'ouvrant, vous vous rendiez de suite compte que son contenu était bien plus grand, à l'instar du sac sans fond que vous portiez par dessus votre cape noire. Une multitude de fiches calligraphiée s'y trouvaient et après en avoir déchiffré deux ou trois, vous compreniez qu'il était question des rêves et cauchemars que la Funestar avaient au cours de ses nuits mouvementées.

Vendredi 6 Novembre 1998 - Réveillée à 2 a.m.
Le ciel est sombre. De rares flammes rouges viennent l'illuminer. Une odeur de brûlé encombre mon nez, un goût de soufre rend ma langue pâteuse. En avançant, je marche sur une canne à pêche, la cassant en deux. L'ombre de Beauxbâtons se découpe sur le fond bleu nuit. Des hiboux et chouettes se mettent à me poursuivre. Le bruit de leurs ailes battant dans les airs est assourdissant. Je cours. Je cours encore. Je tombe dans un trou, remplis de journaux étrangers. Les oiseaux ont disparu. Le calme règne. Je parcours le journal, la liste des morts tombés lors de la Seconde Guerre des Sorciers, à plusieurs kilomètres de là, couvre les dernières pages de la gazette. De l'eau monte dans le trou, je me retrouve coincée. Je me réveille en sursaut et regarde la place vide à côté de moi dans ce lit trop grand. Signification ? Je culpabilise de ne pas avoir été là lorsqu'elle se battait pour l'intégrité et la liberté de son Ministère.

La boîte n'avait pas grand intérêt pour vous, vous n'aviez jamais été doué en psychanalyse, il n'y avait rien à en tirer. Vous entamiez l'exploration de la deuxième moitié de cette pièce, séparée par le bureau trônant en son milieu. Une pensine reposait sur trois grosses malles empilées. En soulevant le couvercle de la première, plusieurs fioles de liquides blancs légèrement lumineux vous éclairaient faiblement le visage. Des souvenirs. Vous vous saisissiez d'un au hasard, remarquant que chaque fiole de cristal était étiquetée d'un chiffre et parfois d'une petite icône. Votre main au dessus de la pensine, le souvenir se déversa sous vos yeux avant que vous n'y plongiez la tête.

Deux sorciers se font face, sans qu'aucune parole ne soit prononcée. La plus jeune, faisant des clins d'œil aux portraits accrochés aux murs ; l'aîné, la tête plongée dans une fine liasse de parchemins. Le tic-tac de la lourde horloge couvrant le bruissement des feuilles de papier que l'on tourne.  Un. Deux. Trois. Quatre. Cinq... Les secondes passent sans que la situation ne change. « Bien, bien, ponctue le Directeur, brisant le silence, rien dans votre cursus ne semble vous destiner à cet emploi, Madame, il hésite un instant avant de s'éclaircir le gorge, Funestar. » Il n'a pas été prévenu de la venue de cette candidate qui semble s'être décidée à la dernière minute à postuler. « Certes », acquiesce sobrement son interlocutrice. Silence. Il intercepte deux clins d'œil adressés à Armando Dippet. Soupire. Il n'aime pas parler, préférant n'ouvrir la bouche que lorsque cela est vraiment nécessaire. Seulement, la jeune femme a été plus que concise depuis son arrivée. Quelques banalités et politesses, l'évocation de son objectif, ses références, puis, plus rien.

Agacé, il tente à nouveau le dialogue. « Pourquoi voulez-vous enseigner à Poudlard ? » Elle se tâte, entre-ouvre les lèvres une seconde, les referme. La tête légèrement penchée sur le côté, elle réponds. « J'ai une vision précise du monde politique actuelle et de son histoire, commence-t-elle d'une voix très calme, du recul, ce qui fait défaut à bon nombre de politiciens et fonctionnaires des différents Ministères de la Magie. Lorsque j'ai entendu parler de l'ouverture des GISIS, plus particulièrement du cursus de Politique magique en son sein, j'ai de suite pensé que nous avions là une véritable avancée dans la formation de nos étudiants. » Elle attrape sa baguette magique et la tend pour pointer un encadré sur l'un des parchemins que tient le Directeur. Il sursaute. « Comme vous pouvez le voir, le monde politique ne m'est pas étranger, déclare-t-elle avec aplomb avant de citer les expériences en question, secrétaire au bureau international des lois magiques, conseillère puis coordinatrice au Comité des inventions d'excuses à l'usage des Moldus du Ministère de la Magie française, enfin, langue-de-plomb au Ministère de la Magie britannique. » Elle se tut, peut-être sûre de son effet et de ses références, peut-être à court d'idées pour se mettre en avant. « Vous avez d'ailleurs bien vite démissionné de cette fonction pourtant prestigieuse, il jette un coup d'oil aux dates exactes, prend quelques instants pour calculer, puis reprend, dix mois. » Elle hausse les épaules d'un air désinvolte. « De simples divergences d'opinions politiques, rien de plus, élucide-t-elle brièvement, dont je n'ai bien entendu pas le droit de parler. » On ne rigole pas avec le secret qui règne autour des langues de plomb.

On frappe à la porte, trois coups secs. Une tête passe dans l'ouverture, oppose un regard inquisiteur à celui, bien plus impénétrable, du Directeur. Ce dernier se lève et se dirige de son pas lourd jusqu'à l'homme qui vient de faire son apparition. Quelques murmures plus tard, il tourne les talons pour aller retrouver sa place. « Excusez-moi, reprenons, annonce-t-il, on m'a fait part de vos nombreuses sorties critiques contre l'éducation... » Elle s'éclairci la voix, sentant de la méfiance dans celle de son recruteur. « Bien sûr, consent-elle, mais ne pensez-vous pas que ça soit là la meilleure raison d'enseigner ? Changer la pédagogie et les programmes en étant en première ligne de tire ?» Il se caresse le dessus de la main droite, en pleine réflexion. Il regarde à nouveau les papiers que lui a donné la jeune femme en début d'entretien. « Ceci dit, votre programme est de loin le plus complet et le plus clair qu'il m'ait été donné de voir depuis le début de la journée, admit-il, presque à regret, j'espère que vous saurez passionner vos élèves, Professeur. » Sans montrer d'émotion, Raven se lève, déplisse sa robe et tend une main courtoise à son supérieur. « Je vous remercie pour votre confiance, lance-t--elle, la voix soudain enjouée, un sourire étirant finalement ses lèvres bonne journée. »

Le décor s'estompe, le souvenir s'évanoui.

ϟ Ton pseudo : Sparrow. ϟ Ton âge : 23 ans. ϟ Ton avis sur mumblemumps : Tout ça m'a l'air bien bien chouette, pour être honnête. ϟ Le mot de la fin : Après un gros soucis personnel qui m'est tombée dessus alors que je venais tout juste d'être validée et que je voulais me lancer dans l'aventure, je ne vous ai pas oublié et me voici pour retenter votre forum qui m'avait quand même bien tapé dans l'œil !.

De petits carnets de tissus à motif variés couvraient le mur au fond de la pièce, juste derrière la pensine. Leur classement était évident, une fois qu'on avait ouvert deux ou trois carnets : ils allaient dans l'ordre chronologique de la vie de Funestar. Montant sur l'échelle de bibliothèque qui permettait l'accès aux étagères les plus hautes, vous vous saisissiez du tout premier carnet. Daté de l'année 1974, il était rempli de dessins d'enfant, avec parfois RAVEN inscrit en majuscules tremblantes. Un adulte avait précautionneusement daté chaque page. Vous laissiez courir vos doigts le long des tranches jusqu'à ce que votre curiosité vous rattrape. Vous n'aviez pas besoin de lire tous ces carnets, seuls les derniers intéressaient vos commanditaires, mais Raven Funestar documentait à ce point sa vie, et ce depuis si longtemps, qu'il était difficile de résister. Le carnet du moment avait été écrit lorsqu'elle avait sept ans.

Jeudi 5 Août 1976
Papa m'a achetée une nouvelle canne à pêche. J'ai réussi à pécher un beau gardon avec. J'en ai fais un croquis avant de le relâcher à la mer. J'espère que je l'ai fais comme papa m'a montré... parce que je veux pas qu'il meurt ce poisson. Il était joli avec ses nageoires oranges. J'ai envoyé le dessin à maman par la poste. J'espère que les docteurs voudront bien lui donner. Peut-être qu'elle se souviendra de moi cette fois. Papa m'a dit que maman devait toujours être là, quelque part, cachée dans sa tête. Ça serait bien qu'elle en sorte quand même. On s'ennuie sans elle et papa il tire vraiment moins bien qu'elle à l'arc... J'ai demandé à papa si on pouvait aller voir papi et mamie en Écosse, mais il m'a dit qu'il y avait encore des méchants par là-bas.

L'écriture était peu assurée, parfois ronde, parfois très fine, avec des espaces démesurés entre chaque mots. Vous continuiez un petit peu, remarquant que l'heure tournait et qu'il serait dommage de se faire prendre si prêt du but - du moins, vous l'espériez. Un autre carnet, d'une Raven, jeune adolescente de quatorze ans.

Dimanche 25 Décembre 1983
J'ai passé une excellente journée. On a été se balader, il a même neiger. La mer était déchainée, beaucoup de vagues. J'ai essayé de faire quelques croquis, mais avec ce vent, c'était très compliqué. On a ouvert nos cadeaux après. Papa a été très content par mon carnet... heureusement, parce qu'après avoir passé un an à lui faire un dessin par jour, j'aurai été déçue quand même. Je n'ai pas envie de reprendre les cours. Mes notes ne s'améliorent pas et après quatre ans, je n'ai toujours pas réussi à faire voler ce foutu balais. On a encore essayé hier, mais je ne sais pas si j'y arriverai un jour. Je ne comprends pas pourquoi je suis incapable de faire décoller un balais... Je ne suis pas une quiche en magie pour le reste, je n'ai pas peur du vide. Ça m'énerve...

Vous refermiez le journal, sans lire la fin de ce texte. Vous étiez surpris, il faut l'avouer. Fronçant les sourcils, vous tentiez de vous rappeler si vous l'aviez déjà vu voler sur un balais. À votre connaissance, elle n'utilisait jamais ce moyen de transport. Serait-il possible que son problème ne se soit jamais réglé ? C'était peu probable. Après tout, elle savait transplaner, c'était probablement pour ça que vous ne l'aviez jamais vu à cheval sur son balai. À partir de février 1989, date à laquelle elle était entrée dans la vie active en tant que secrétaire au bureau international des lois magiques du Ministère de la Magie français, vous remarquâtes qu'une sorte de chronologie des dates importantes avait pris racine dans les dernières pages de chaque carnet. Vous vous décidâtes donc à jeter un coup d'œil à quelques dates, prises au hasard, dans quelques carnets, également sélectionnés involontairement.

Carnet 47 | De février à mai 1989.
6 février 1989 - Premier jour au Ministère.
Carnet 51 | De juin à septembre 1990.
3 Septembre 1990 - Mort de maman.
Carnet 52 | D'octobre 1990 à janvier 1991.
23 novembre 1990 - Mutation au Comité des inventions d'excuses à l'usage des Moldus.
Carnet 57 | De février à mars 1992.
27 mars 1992 - Rencontre de Martha.
Carnet 66 | Mai 1994.
4 mai 1994 - Promotion, Coordinatrice du Comité.
Carnet 71 | De mars à avril 1995.
18 avril 1995 - Achat d'une maison avec Martha à Jack o' Groats.
Carnet 86 | Août 1997.
1er août 1997 - Mort de Martha, assassinée lors du coup d'état au Ministère britannique.
Carnet 93 | D'octobre à décembre 1998.
17 novembre 1998 - Début de service en tant que Langue-de-plomb au Ministère de la Magie britannique.
Carnet 97 | De juillet à août 1999.
31 août 1999 - Démission.

Voilà. C'était cette période qui vous intéressait. Lorsqu'elle avait quitté le Ministère, c'était bien plus que de "simples divergences d'opinion" qui avait été à l'origine de ce départ précipité. Les tensions entre Raven et plusieurs de ses collègues langue-de-plomb n'était un secret pour personne - bien que les raisons de la discorde le soient, bien entendu. Tout ce qu'on vous avait dit, c'était de récupérer tout document avec le saut du Ministre de la Magie, même les lettres qui vous semblaient le plus anodines, en cas de doute. Seulement, après avoir fouillé l'intégralité des documents de ce bureau, nulle trace du passage de Raven au Ministère britannique ne demeurait, pas même une carte. Elle avait probablement réuni tout ce qui concernait cette période de sa vie en lieu sûr, les documents volés compris, et si vous vouliez les retrouver, ses journaux de vie vous aideraient sans aucun doute. Vous entrepreniez donc de lire plus attentivement les carnets quatre-vingt dix-sept et quatre-vingt dix-huit qui étaient susceptibles de parler du méfait.

Mardi 20 Juillet 1999.
Tant d'années à croire au système, envers et contre tout. Étudier, comprendre, analyser, faire évoluer tout cette mécanique qui semblait si bien huilée... Que n'ai-je compris plus tôt que tout ceci n'était qu'illusoire liberté. Tant d'années dans ce carcan, certes sécurisant, mais tellement normatif. Il est temps de changer les choses... Je ne sais comment, mais il m'est insupportable de continuer ainsi. La politique comme elle est entendue actuellement est un poison dont il nous faut se libérer. Ma démission est imminente, mais j'ai encore quelques derniers détails à régler... Heathcliff Ledger ne devrait pas être trop difficile à convaincre. Je n'ai jamais compris qu'il soit devenu langue-de-plomb, il n'est pas si bon que ça en tant qu'occlumens... Un gâchis de ressources. Mais un gâchis qui risque d'être utile à mes projets. À voir.

Vous pestiez intérieurement tout au long de votre lecture Bien que l'on puisse insinuer que le vol des documents est sous-entendu, Monsieur Ledger étant l'un des deux langues de plomb ayant reporté la maraude dont ils avaient été victimes, elle pourrait opposer n'importe quelle défense qui n'aurait aucun mal à tenir bon. Soudain, un bruit étouffé dans la pièce d'à côté. Était-elle rentrée ? À pas feutré, le souffle coupé, vous ouvrîtes la porte du bureau pour jeter une œillade au séjour.  Une sombre silhouette se dessinait dans l'obscurité naissante de la soirée. Elle semblait faire attention à ne pas être repérer. Doucement, vous ouvrîtes la porte un peu plus grand, votre baguette magique fermement serrée dans votre main. Incarcerem pensiez-vous alors, la baguette pointée vers la forme mouvante qui s'immobilisa soudain, entravée par les cordes que vous aviez invoqué. Vous vous précipitâtes pour pointer à nouveau la baguette sur votre  adversaire, pour le moment parfaitement muet. « Qui êtes-vous ?, chuchotiez-vous, alors qu'un lumos vint éclairer un visage qui vous semblait plutôt familier, français, non ? il acquiesça, du Ministère ? nouveau hochement de tête, Vous aussi ? » L'homme qui se trouvait à vos pieds finit par ouvrir la bouche.  « Nous n'avions pas fait le rapprochement entre la disparition de certains documents et le départ de Madame Funestar de notre Ministère avant d'entendre parler des rumeurs sur le vol qu'elle aurait commis ici... » Après plusieurs civilités, vous le détachiez enfin, le laissant aller, non sans une promesse d'une collaboration quant à cette affaire. De votre côté, vous tranplanâtes rapidement en dehors de cette maison afin de faire votre rapport... Vous sentiez déjà que vos supérieurs ne seraient pas enchanté, vous n'aviez pas de nouvelles à leur ramener.

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Cordialement,
Le Choixpeau Magique