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"Une question est une réponse" - PV feat. Eärendil Y. von Schünberg

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"Une question est une réponse"

Eärendil & Keran


Devenir Ministre de la Magie. Oui, c'était bien. C'est ce que je voulais faire. Maintenant, je le savais. L'année dernière, quand j'étais rentré dans ma dernière année à Poudlard, je n'avais vraiment aucune idée de ce que je voulais faire après . Mes parents ne m'aidaient pas réellement, ils me disaient que j'avais le temps de voir venir, que nous étions assez riches pour que je ne travaille pas une ou deux années, que je puisse voyager à travers le monde, faire des nouvelles rencontres, apprendre des nouvelles formes de magie, si j'en avais envie. Bien sûr que j'en avais envie mais, au contraire de mes parents, et surtout de mon père, j'avais en moi la réelle valeur du travail. Alors oui, en cour, j'étais loin d'être un très grand bosseur, j'étais à fond quand ça me plaisait réellement mais pas plus que ça. Pourtant, je ne pouvais pas m'imaginer vivre au crochet de mes parents après avoir obtenu mes ASPIC. Et puis, l'année est passée, les malheurs et la bataille aussi. Un grand choc pour moi, maintenant que j'y repense. Non pas un choc dans le mauvais sens du terme mais, plutôt un genre d'électrochoc. Et puis, on me donnait l'opportunité de revenir pour des années supplémentaires dans l'endroit que je considérais réellement comme ma maison, je ne pouvais pas dire non.

Pourquoi Ministre ? Avec l'horreur du combat de la nuit de mai 1998, j'ai découvert que les personnes qui étaient à notre tête avant la prise de pouvoir de l'ancien mage noir, n'avaient rien fait pour le contrer et pire que ça, ils avaient tout fait pour pas que ça se sache. J'avais assez d'honnêteté en moi pour ne pas agir comme ça si je pouvais briguer un jour le poste de Ministre. Et j'ai eu le courage aussi, ce courage que je ne me connaissais pas, je n'avais plus peur. Peur de quoi ? D'affronter la vie, tout simplement. Quand on voit la mort et qu'on la frôle, on change assez radicalement de vision sur notre monde. Quand les sortilèges de la Mort étaient passés au-dessus de mes cheveux, j'avais eu très peur. Mais j'avais l'espoir et l'envie. Et c'est ça réellement le courage, c'est ne pas penser à la peur et se surpasser, ce qui était une qualité parfaite pour un haut dignitaire de l'état. De mon projet, j'en avais parlé à personne de ma famille. Certains d'entre eux auraient très certainement rit, d'autres m'auraient pris pour un fou, mes parents les premiers. Ils avaient toujours eu une haine vis à  vis des gens du Ministère et je n'avais jamais su pourquoi.

Mes amis, eux, étaient au courant. Ils avaient tous quitté Poulard, aucun d'entre eux n'étaient revenu pour poursuivre ses études, j'étais seul et c'était les seuls à connaitre mes désirs de gouvernement. Ils m'avaient dit de passer par des paliers et c'était tout à fait vrai et obligatoire même. Jamais je n'aurai pu sortir de Poudlard, déposé un CV  et me mettre dans le rôle d'un personnage aussi important que le Ministre. Si je réussissais mes examens, je savais déjà dans quel Ministère j'allais postulé : les relations internationales. Quoi de mieux pour se former. J'étais à fond, je suis à fond là-dessus. Pourtant, au fond de moi, je me pose encore des questions. Et c'est vrai, après tout, il n'y a pas un an de cela, je n'avais jamais pensé  à mettre les pieds au Ministère et voilà que maintenant j'avais envie de prendre le poste le plus important de celui-ci. C'était complètement stupide et à des années lumières d'une vision réelle du monde. De plus, comme je le savais, ma famille n'avait jamais été vraiment dans les petits papiers des différents membres du gouvernement. Avec l'arrivée du nouveau ministre et d'anciens résistants, j'avais quand même l'espoir que ça change. Et puis, même si j'y pense pas forcément, il y a ces gens qui perdent leurs pouvoirs, ça pourrait très bien m'arriver et ça serait la risé du monde d'être chef de l'état des sorciers ... sans pouvoirs.

Pour une fois, il faisait plutôt beau dans le nord de l'Écosse, une chose rare, surtout en cette saison. Il y avait un doux vent mais, il avait l'avantage de chasser les nuages qui auraient pu venir mettre leurs gouttes d'eau sur les lands. Je marchais d'un pas vif, sans robe, juste un pantalon, une chemise et une cravate. J'aime bien avoir un peu frais, je ne supporte pas du tout la chaleur. Mon emploi du temps était loin d'être chargé, même si je devais faire beaucoup de choses à côté. Une grande montagne de lecture et puis j'avais décidé d'aider les jaunes qui passaient leur ASPIC à la fin de l'année, au moins en métamorphose. C'est la matière où je suis le plus doué. Avec la botanique et l'histoire de la Magie. Enfin bref, j'avais mon livre sous le bras et je  marchais, avec en tête les cours pour demain. Depuis que mes amis n'étaient plus là, j'avais pris pour habitude de travailler un peu plus, ce qui était assez rare chez moi. Je savais que j'avais des potes, que je pouvais rire avec eux mais, ce n'était pas pareil. Et puis, les gens me demandaient tous, ce que je voulais faire après et je ne voulais pas leur en parler. Pas à eux. Alors que j'arrivais au niveau de ma salle commune, j'eu une brillante idée.

Enjambé grande et longue, pourquoi j'y avais pas pensé plus tôt ? C'était trop bête. Bien sûr qu'il y avait une personne ici, encore ici plutôt, à qui je pouvais parler de mon projet et je savais qu'elle n'irait pas  par quatre chemins si elle trouvait ça impossible à réaliser. C'était tout simplement ma directrice de maison. Ma belle directrice de maison. Je dois dire que j'avais toujours eu un béguin pour elle. Enfin, le béguin d'un élève à sa prof, ni plus ni moins. Eärendil Y. von Schünberg. Ouais, c'est vrai, son prénom était difficilement prononçable, son nom aussi. Du coup, c'était pour moi Miss Eä. Plus simple, plus court. Je savais qu'elle était en cours et il était presque la fin de l'heure. Si je voulais lui parler, c'était maintenant ou bien plus tard. Arrivé aux niveaux de son lieu de cours, les élèves quittaient doucement le lieu, calmement, c'était des premières années. Même si certains semblaient déjà être bien plus grands que la moyenne. Il n'y avait plus personne quand je frappa sur le carreau en verre de la porte. Miss Eä était là et me regarda avec un grand sourire :

"Excusez-moi professeur. Je viens vous voir parce que j'ai besoin de conseil ou de confirmation. En fait, un peu des deux. Et sachant que vous êtes la meilleure des profs que j'ai eu, je viens vous voir"

Je lui fis un autre sourire. J'avais toujours été sympathique avec mes profs. J'avais un profond respect dans le fait qu'ils transmettaient un savoir. C'était la base de toute chose dans la vie et parfois, nous, en tant qu'élèves, on s'en rendait pas forcément compte. ET je pense aussi que les profs m'aimaient bien, surtout ma directrice de maison. Elle me parla et m'invita à m'asseoir sur une vieille chaise juste à côté de la sienne, ce que je fis :

"Merci de m'accorder du temps mais, voilà. Si je suis revenu ici cette année, c'est qu'après les évènements de l'année dernière, j'ai pris conscience que je voulais aider les gens, le monde sorcier et j'aimerai ... c'est un peu dur de le dire, je trouve ça ridicule mais ... je veux travailler au Ministère. Pour occuper dans les années à venir, le plus haut poste possible"


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UNE QUESTION EST UNE RÉPONSE

Keran & Eärendil
La fatigue l'étreignait autant que faire se peut. Elle luttait tous les jours pour la contrer, la prendre à bras-le-corps, mais à chaque fois, Morphée l'emportait. Cette fichue épidémie allait finir par avoir sa peau. Elle rêvait de pouvoir s'allonger dans son lit, ou se rouler en boule dans son fauteuil, et de se laisser emporter vers de doux rivages. Mais non, chaque jour, il lui fallait quitter la chaleur réconfortante de son lit pour affronter une Grande Salle grouillante d'activité et ses serres où des ados à moitié endormis la dévisageaient comme si elle s'était soudainement mise à parler chinois.
Son cours avec les première année venait de s'achever. Elle avait eu l'impression de se retrouver face à des enfants qui préféraient se balancer de la terre plutôt que de suivre le cours. Malgré des demandes répétées, Eärendil avait eu du mal à canaliser cette énergie infantile et à la reporter sur ses chères plantes. Elle avait beau leur parler, ça entrait par une oreille, ça ressortait aussitôt par l'autre. A son époque, ne pas écouter était une chose impensable. Ses parents lui auraient probablement fait des remontrances, elle leur en aurait probablement voulu, mais cette éducation quasiment dépourvue de violence l'avait construite ainsi.
La professeur de Botanique aurait tout aussi bien fait de les sanctionner, mais elle n'en aurait tiré aucune satisfaction personnelle. Les rares fois où elle osait punir un élève, les actes de ce dernier s'étaient révélés atroces aux yeux de la sorcière. Quand Kamen avait osé venir s'approvisionner dans ses serres et avait saccagé ses plantes, elle avait vu rouge et une rage sourde avait grondé en elle. Elle aurait voulu l'exclure de ses cours, l'envoyer faire une chasse au trésor seul dans la Forêt Interdite, mais elle s'était contentée de bien pire : elle l'avait gardé à ses côtés pour faire les tâches qui le rebutaient. Et elle avait été contente de voir que cela l'avait passablement gonflé de devoir endurer cela en plus des cours.
Elle les laissa filer. Les première année étaient bien trop contents de s'échapper de la chaleur capiteuse des serres. Elle, elle y était tellement habituée que ça ne lui faisait plus rien. Oh, quand elle était jeune, oui, elle avait haï ces serres, préférant largement les cours qui se passaient au dehors, mais son amour pour les plantes l'avaient forcée à supporter tous les désagréments que les serres lui avaient imposé. Alors que les derniers élèves s'empressaient de quitter le cours, elle se détourna d'eux et s'empara d'un chiffon et d'un seau, duquel montait une légère odeur citronnée. Elle commençait à nettoyer les tables lorsqu'elle sentit une présence à quelques pas d'elle. Elle releva le regard et adressa un grand sourire un peu fatigué au nouvel arrivant.
« Bonjour Keran. Tu peux patienter dix minutes, le temps que je finisse le nettoyage ? »
Eä prit le temps nécessaire pour terminer de nettoyer les tables comme il le fallait. C'était son petit rituel d'après les cours, et si elle dérogeait à ses propres règles, elle ne se sentirait pas bien. Après quoi, elle entraîna le jeune Poufsouffle dans son bureau, dans le fond de sa serre. Elle lui désigna une chaise à côté de son fauteuil et l'invita à s'y asseoir. Un à un, elle ouvrit les tiroirs de son bureau, à la recherche d'un rouleau de parchemin vierge. Elle en dégotta un, coincé entre un livre sur les plantes rares du Sud de l'Afrique et une statuette étrange que ses parents lui avaient léguée à leur décès. Elle attrapa une plume qui traînait là, à côté d'une tasse fumante, qu'elle n'avait pas remarqué en rentrant dans sa serre. Les elfes de maison avaient bien cerné ses envies.
Au fur et à mesure que l'élève parlait, la professeure écrivit sur le parchemin. Quelques mots jetés sur le papier. A la fin de sa réplique, elle se leva, esquissa une imposante plante qui essayait de lui chatouiller les mollets et prit un épais livre en cuir. Elle retourna s'asseoir dans son fauteuil, armé de l'ouvrage plutôt lourd.
« Oh, je suis mal placée pour juger qui que ce soit. Contrairement à ce que tu penses, c'est loin d'être une idée ridicule. As-tu une idée de quel Ministère tu intégreras pour commencer ? »
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"Une question est une réponse"

Eärendil & Keran


Rien que d'avoir entendu ces quelques mots de ma prof préférée, enfin ma prof préférée, ça m'avait donné de l'espoir. Alors oui, bien sûr, j'avais toujours mes doutes, je n'étais pas venu ici seulement pour trente secondes et pour repartir, sautant de joie, oubliant ma peur et mes angoisses. Non, bien sûr que ce n'était pas ça. Par contre, venant d'elle, c'était une source de motivation. Elle m'avait toujours semblé forte et droite dans ces bottes, elle semblait toujours réglo avec tout le monde. Finalement, je venais juste de m'en rendre compte en étant assis face à elle mais, elle était une sorte de modèle. Ce qui était assez drôle aussi avec elle, c'est qu'elle semblait souvent dans son monde, celui des plantes. C'était pas vraiment mon genre d'aimer autant la nature; elle, par contre, semblait en total symbiose avec ce qui l'entourait. Comment elle faisait pour l'être autant et tout le temps ? Jamais, je ne l'avais vu en décalage avec ce qu'elle racontait. D'autres professeurs l'avaient déjà fait devant nous, certains même que je n'aimais pas du tout. Elle avait commencé à écrire.

Pourquoi donc ? Pour se rappeller de tout ça pour plus tard ? C'était peut-être pour avoir une trace écrite le jour où elle dira à ses élèves que c'est elle même qui a poussé leur Ministre de la Magie, a le devenir. Non, c'était encore juste de la conscience professionnelle. Ou le début d'une série d'entretients, ce qui ne seraient pas un luxe ne sachant pas du tout où je vais. Enfin, si, au Ministère. Mais comment y rentrer ? C'est vrai c'était une chose commune de travailler au Ministère mais, on faisait comment pour avoir un entretien ? J'espérai donc que ma chère professeur puisse me répondre. Elle m'avait demandé par où je voulais commencer. C'était une bonne question. Je n'étais pas une personne attirée par la justice magique, c'était trop complexe pour moi. Je ne me sentait pas dans l'âme, pour l'instant, de parler avec des personnes qui auraient commis des crimes énormes. Non, c'était un choix assez ardu. Il fallait penser et peser le pour et le contre de chaque section du Ministère. Dur mais j'y étais parvenu, non sans mal, certes, mais avec un peu de mal. Oui je sais, c'est difficile de comprendre cette phrase, mais, il faut bien comprendre que j'étais seul, à parler d'un avenir totalement incertain avec une personne que j'estimais beaucoup, dans pleins de domaine. Je ne savais pas si c'était la chaleur ou le stress mais j'avais un peu les idées brouillées. Une question aussi simple qui faisait autant de dégâts chez moi, c'était étrange. Pourtant, au fond, c'était assez simple :

"Pour commencer, je pense que les relations magiques internationales seraient une bonne chose. En ce moment, je parle beaucoup avec des élèves étrangers, j'ai même commencé à apprendre le français et l'espagnol. Je pense être quelqu'un d'assez ouvert et même quelqu'un de diplomate. Enfin, c'est ce que je ressens, c'est pour ça que j'ai besoin d'un avis extérieur. Et je pense aussi aux relations internationales parce que je pense que c'est une chose qui nous a manqué dans la dernière guerre, peut-être qu'avec plus de discutions et d'entre aide, on aurait pu changer certaines choses ..."

Mes doigts se crispèrent. Le fait de parler des actes du mage noir avait eu un léger effet sur moi. Je me demandais toujours ce que ça aurait fait si j'avais résisteé plus que je ne l'avais fais. Si j'avais montré mon opposition à la fratrie des Carrow. Tu serais certainement mort et enterré mon pauvre Keran. Pourtant, je restai impassible et il flottait en moi un vent de regret et de nostalgie. De la nostalgie parce que je n'avais vraiment plus aucun grand ami à mes côtés pour partager mon fardeau qu'était le choix de mon orientation. La jeune professeur qui était en face de moi allait me parler mais, je lui coupa la parole :

"Désolé, je pensais à autre chose. C'est étrange mais, j'ai l'impression que j'ai envie de devenir ministre parce qu'au fond de moi, je pense que je n'ai pas assez résisté l'année dernière. Je sais que j'ai distribué des tracts, j'ai pris la place de première année quand il fallait jeter des sorts Doloris et j'ai aussi combattu durant la bataille. Mais, avec le recul, je me dis que j'aurai pu mieux faire, plus faire même. Je suis doué en métamorphose, vraiment doué d'ailleurs, j'aurai pu peut-être créer ... des faux élèves pour protéger les vrais !"

La culpabilité du survivant, c'était totalement ça. La chaleur et le regard magnifique de ma prof ne m'aidait pas du tout. C'était même assez étrange quand on y pense.

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UNE QUESTION EST UNE RÉPONSE

Keran & Eärendil
En règle général, Eärendil fixait les rendez-vous d'orientation avec ses élèves. Cela lui permettait de meubler les trous dans son emploi et de s'occuper quand ses serres ne requéraient aucun rangement, rien. En ces temps un peu troubles pour elle, la professeure de Botanique préférait s'adonner à des passe-temps moins demandeurs en énergie : la contemplation du ciel, la lecture de romance bas de gamme qui ne demandait jamais grande réflexion ou plus récemment la sieste à durée indéterminée.
Ses yeux clairs dévisagèrent un instant l'élève à ses côtés. Elle se perdit dans ses pensées, dans ses rêveries, comme toujours dernièrement. Elle avait ce don de laisser ses pensées papillonner à droite et à gauche. De longues secondes durant, elle oublia tout, l'endroit où elle était, Keran à quelques pas d'elle, ou qui elle était. Ainsi se déroula une heure, puis deux, trois. Il s'en déroula quatre ensuite. Au bout d'un moment, assez d'heures s'étaient déroulées. C'était du moins l'impression qu'elle en avait lorsqu'elle fut brusquement tirée de sa torpeur pour raisons x et y. Plusieurs fois, elle cligna des yeux, se demandant ce qu'elle faisait ici et regrettant de ne pas pouvoir faire de sieste. Si seulement elle n'était pas atteinte de cette fichue épidémie… La vie aurait été bien différente. Elle n'aurait pas été adepte des siestes entre deux cours ni une accro invétérée à la caféine. Elle aurait tout aussi bien pu se l'injecter directement dans les veines, l'effet aurait été le même. Mais même ça, ça ne suffisait plus à la faire tenir. Elle tentait de lutter contre ce fléau qui la rongeait et la faisait ployer. Cette main invisible qui lui faisait courber l'échine la rendait folle. Parce que la magie était tout ce qu'elle avait pour tenir le coup, et voilà qu'elle la fuyait. Tout ce qui l'avait rendue extraordinaire aux yeux de ses défunts parents la lâchaient au moment où elle en avait le plus besoin. Elle secoua la tête en s'excusant faiblement auprès de l'élève.
Eärendil écoutait d'une oreille légèrement distraite tout en laissant sa plume virevolter sur le parchemin, laissant dans son sillage quelques traînées d'un bleu profond. Elle avait l'impression de retourner dans sa jeunesse où, lorsqu'un cours lui paraissait long ou ennuyeux, elle dessinait dans les recoins des feuilles, rendant tout de suite l'apprentissage plus divertissant.
« Les relations internationales ? Ce n'est pas une mauvaise idée. Je pense même que c'est une très bonne idée. Mais, prends du recul cinq minutes et regarde les parcours des précédents Ministres de la Magie. Quel point commun peux-tu noter pour au moins deux d'entre eux ? Après, si tu n'es pas certain de ta décision, je ne peux que te conseiller d'envoyer des missives aux différents Ministères, en leur expliquant ton projet et en leur demandant si tu peux effectuer quelques jours voire semaines, de stages dans chaque service. Car parfois, il faut se perdre pour trouver l'introuvable. N'oublie jamais ça. »
De nouveau, l'esprit de la directrice des Poufsouffle s'égara bien des mois en arrière. Elle repensait à cette Grande Guerre, durant laquelle son statut de sorcière avait été mis à mal. Forcée à fuir, elle s'était camouflée en certains endroits, préférant sa sécurité personnelle. Mais elle avait fini par revenir à Poudlard, décidée à prouver aux sbires de Voldemort qu'elle méritait d'être une sorcière comme les autres. Oh oui, elle avait eu peur. Elle avait eu peur qu'on vienne la cueillir durant son sommeil pour lui infliger mille et un supplices. Elle avait souvent souffert, rasé les murs, espérant que ce calvaire serait bientôt terminé. Elle s'était tenue dans l'ombre de ceux qui œuvraient réellement, faisant plus que ce qu'elle avait osé espérer. Après avoir errer de longs mois entre deux eaux, elle s'était enfin trouvée. L'important, c'est pas la chute mais l'atterrissage. Son atterrissage à elle s'était fait à Poudlard, debout devant les Carrow. Elle avait eu du mal à persévérer, mais sans la précieuse présence d'Olivier et ses mots rassurants, elle aurait abandonné. Au final, Olivier était son atterrissage, et elle avait fait ça autant pour elle que pour lui. Pour eux.
« J'ai fui, lors de la guerre. J'ai fui parce que je pensais à moi avant de penser aux autres. Mais ce n'est pas ce que mes parents auraient voulu, alors, je suis revenue, et je me suis tenue dans l'ombre, me faisant une place comme je le pouvais. Distribuer des tracts, tu as l'impression que ce n'est rien, et je ne peux pas dire le contraire. J'ai été tout aussi inutile. J'aurais très bien pu faire office de tapisserie, ça aurait eu le même effet. Mais en général, ce sont ceux qui œuvrent dans l'ombre qui font des choses qu'on n'attendait pas d'eux. Alors, oui, tu peux distribuer des tracts et devenir Ministre de la Magie. Il faut commencer petit pour devenir grand, Keran. Même des actes insignifiants au premier abord peuvent avoir un impact dans les années à venir. »
Un instant, Eä soupira, comme pour expulser tous ces regrets qui s'étaient accumulés en elle depuis des années. Elle ne pouvait rien faire pour les balayer, et elle devait apprendre à vivre avec.
« Faire des golems n'auraient servi à rien. Ils ont malgré tout réussi à démolir les statues géantes en pierre que McGonagall a animé. Ils auraient démoli tout ça en l'espace de quelques secondes. Tu vas devoir apprendre à vivre avec tous ces regrets. Ce n'est pas une chose facile, je peux le concevoir, mais il le faut, pourtant. Parce que ce sont ces regrets qui feront ce que tu seras plus tard. »
Après de longues secondes, elle se pencha au dessus du parchemin et, de son écriture ronde et penchée, écrivit plusieurs lignes sur les projets de l'élève, sur ses paroles. Avoir tous les éléments, voire plus, en main l'aiderait davantage à mieux orienter Keran.
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