La bibliothèque n'était pas le lieu le plus fréquenté de Poudlard, surtout à cette heure de la journée, mais Aodhán avait pu observer qu'il y avait trois types d'élèves qui se dégageaient : ceux qui déambulaient sans cesse dans les allées de la pièce à la recherche d'un grimoire introuvable, ceux qui lisaient silencieusement dans leur coin tout en essayant de mémoriser les informations qui défilaient sous leurs yeux, et enfin ceux qui grattaient parfois plusieurs morceaux de parchemins à l'aide de leur plume tout en jetant un œil de temps en temps à un manuel ouvert sur leur table. Ce soir-là, l'adolescent pouvait être classé dans la troisième catégorie. Cela faisait en effet près d'une heure et demi qu'il étalait des mots sur son parchemin, recopiant tantôt des définitions prises dans le manuel qui était posé à sa droite afin de compléter son devoir de Défense Contre les Forces du Mal qu'il devait rendre la semaine suivante. Le Gryffondor, qui appréciait tout particulièrement cette matière, aimait bien s'y prendre tôt pour rendre une dissertation complète et développée. Il prenait toujours beaucoup de plaisir à faire des recherches pour ses connaissances personnelles au-delà du travail qui était demandé. Ce n'était pas un hasard si, quelques années plus tôt, le Choixpeau Magique avait fais de lui un Chapeauflou : l'irlandais était un élève travailleur qui n'hésitait pas, parfois, à en faire plus que nécessaire lorsque ça l'intéressait. Poufsouffle aurait pu lui correspondre s'il n'avait pas hérité d'un certain courage au point d'affronter, en compagnie d'autres membres de l'Armée de Dumbledore, une poignée de Mangemorts le soir où Dumbledore a été assassiné.
Relevant la tête vers l'étagère qui lui faisait face, Aodhán se laissa tomber en arrière sur sa chaise, soulagé d'avoir bien avancé sur son devoir, mais fatigué d'avoir écris autant de lignes. Il était tard, puisque la grosse – et vieille – horloge de la bibliothèque indiquait 22 heures en chiffres romains sur le cadran. Fier de ce qu'il avait fais, il relut le début de son devoir afin de repérer d'éventuelles fautes d'orthographes. Il souriait en notant que ses lettres étaient bien formées, à la manière d'une écriture féminine, alors que dans le cas de devoirs pour le cours de Potions, il écrivait plutôt souvent sous forme de grosse pattes de mouches pour gagner des lignes supplémentaires tout en montrant un certain désintérêt pour cette matière bien trop compliquée pour lui. La pièce se vidait peu à peu, au compte gouttes, si bien que certains étudiants n'hésitèrent pas à parler à nouveau tout haut avant de se faire gronder par la bibliothécaire qui tenait absolument à ce que l'endroit soit aussi silencieuse qu'une cathédrale. Dès lors qu'il eut terminé sa relecture, le garçon rangea ses affaires dans son cartable avant de refermer le grimoire qu'il avait utilisé pour le remettre à sa place, parmi les grandes étagères de la bibliothèque. Lorsqu'il s'apprêta à sortir de cette pièce pour rejoindre la salle commune des Gryffondor au septième étage, il remarqua au loin une chevelure rousse qu'il connaissait bien, même s'il avait toujours un petit doute sur l'identité de cette personne qui avait un double. Aodhán accéléra le pas pour la rejoindre et la saluer, car étant de dos, elle ne l'avait probablement pas vu.
- Emily ? appela-t-il enfin lorsqu'il fut à sa hauteur : c'est toi ?
Durant la Bataille de Poudlard, l'adolescent avait délibérément pris l'initiative de la suivre dans les couloirs du château avant de lui prêter son épaule. Aodhán ne savait pas trop ce qui s'était passé cette nuit-là mais ça lui avait fais plaisir de la soutenir alors qu'elle traversait un moment difficile à cause de sa sœur jumelle qui avait disparue. C'était la première fois qu'ils se revoyaient depuis, et si l'irlandais tâchait de se montrer amical, il se demandait si elle l'avait oublié ou si elle se souvenait de lui.
FICHE ET CODES PAR ILMARË
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Dim 18 Sep - 23:31
Que dire de la bibliothèque, à part que le lieu m'inspire une sérénité que je ne retrouve pas ailleurs ? Le calme qui y règne joue certainement un rôle dans les sensations que j'expérimente en ce moment même. Plongée dans un bon bouquin, je suis dans une bulle hermétique qui m'a transportée à des centaines de lieues de Poudlard. Aussi m'y réfugiai-je chaque fois que j'en avais l'occasion, c'est-à-dire quasiment tous les jours. La bibliothécaire, une femme pour le moins charmante, m'avait même donné un laisser-passer pour que je puisse circuler à ma guise quand je le souhaitais, du moins quand je n'avais pas cours. Je venais de terminer un livre quand un son me parvint, comme étouffé puis de plus en plus proche. Tap tap tap tap.
Emily ? C'est toi ?
Je tournais la tête pour capter d'où il provenait avant de me retrouver face à un étudiant. Mais pas n'importe lequel. Un flot d'émotion me submergea au moment précis où mon regard se posa sur lui. La bataille de Poudlard. La disparition de ma sœur. Ma crise d'angoisse. Ma fuite dans les couloirs pour m'isoler. Le premier contact avec cet étudiant. Sa douceur, sa compréhension. Mes larmes dans ses bras tandis qu'il me caressait les cheveux pour m'apaiser. Je ne l'avais pas revu depuis cet événement, aussi me contentai-je d'un sourire timide. Je n'arrivais pas à y croire. Combien de chances avais-je de tomber sur la seule personne qui avait pris le temps de me réconforter en temps de guerre ? Très peu à vrai dire. J'aurais presque pu entendre ma mère me souffler avec un air malicieux que c'était le destin.
Oui, c'est bien moi.
Il n'avait pas changé. Toujours aussi mignon avec ses fossettes. Mais bien entendu, je ne me voyais pas lui dire. C'était ma jumelle la plus extravertie, celle qui n'avait peur de rien ni de personne. J'enviais son assurance et sa décontraction. J'en étais bien loin pour ma part. Ne pas rougir, ne pas rougir, ne pas rougir. Trop tard. Un hâle coloré s'empara de mes joues et je baissai rapidement le regard, feignant de chercher quelque chose dans mon sac. Après quelques minutes et une certaine reprise de contrôle, je me composai un sourire et relevai la tête.
Je suis contente de te voir.
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Sam 24 Sep - 22:39
L'AMI EST POUR SON AMI UN BOUCLIER (ABU SHAKOUR)
Featuring Emily L. Scamander & Aodhán Ó Mordha
Aodhán arborait un grand sourire sur son visage, comme toujours lorsqu'il faisait face à un ami – ou dans ce cas précis, à une amie. Ce mot était peut-être bien grand pour une fille qu'il connaissait à peine, mais le jeune homme ne connaissait que deux catégories pour classer ses relations : les amis et les ennemis. C'était facile, et sans doute très manichéen comme façon de faire, mais c'était comme ça. Le Gryffondor est un garçon chaleureux qui offre toujours une place dans son cœur à ceux qui en sont dignes, et il ne faisait aucun doute que la Serdaigle faisait partie de ces gens là. La jeune femme avait eu besoin de réconfort durant la Bataille de Poudlard, croyant qu'elle avait définitivement perdue sa sœur jumelle, et l'irlandais n'avait pas hésité une seule seconde à lui prêter son épaule et une oreille attentive, à lui accorder de son temps, s'immisçant alors dans sa vie sans qu'elle ait eu besoin de le lui demander. En temps de guerre, il n'y avait pas trente-six questions à se poser lorsqu'une personne souffrait en silence. Si les conflits avaient tendance à séparer les gens, à détruire des familles entières et briser des amitiés, ils avaient aussi le don de rapprocher ceux qui ne se seraient peut-être jamais côtoyés si ça avait été différent. Ó Mordha était heureux de revoir Emily, car ce qu'ils avaient partagé cette nuit là n'avait pas de prix.
- Moi aussi je suis content de te voir, lui répondit-il avec douceur.
L'adolescent avait bien vu que le teint de son amie s'était coloré, mais en bon garçon, il n'avait fais aucune réflexion à ce sujet afin de ne pas gêner un peu plus la jeune femme qui était déjà très mal à l'aise. Lui plaisait-il ? A vrai dire, Aodhán n'en savait rien. Le rosissement des joues de la demoiselle pouvait être dû à autre chose, comme le souvenir de la soirée qu'ils avaient passé ensembles ou bien la culpabilité d'avoir cru un instant que sa jumelle était perdue à tout jamais. L'irlandais était tellement obsédé par le Quidditch qu'il ne voyait pas que des jeunes femmes lui tournaient autour, telle des abeilles autour d'une fleur, parce qu'elles étaient intéressées. Ó Mordha était bien loin d'être un spécialiste en terme de séduction.
- Ça me fait plaisir de te voir sourire après ce qui s'est passé, l'autre nuit, ajouta-t-il d'une voix forte, oubliant qu'il était encore dans la bibliothèque. La bibliothécaire, toujours à l'affût de ce genre de situation, ne manqua pas de le recadrer d'une voix sèche, lui imposant le silence ou le « chuchotement ». Le Gryffondor roula des yeux devant son amie suite à la réflexion de cette vieille chouette, et suggéra, d'un murmure : nous devrions peut-être sortir d'ici, sinon elle va nous péter une durite et sa tête risquerait de ressembler à un Scroutt à pétards après une attaque !
L'irlandais tournait déjà les talons, marchant tout de même lentement pour rester près d'Emily qu'il invitait, d'une certaine façon, à le suivre. A cette heure-ci, les préfets de Poudlard ne tarderaient pas à faire leurs ronde dans les couloirs, ce pourquoi il envisageait de se diriger vers le sixième étage, dans un coin discret pour pouvoir discuter tranquillement, car il n'avait aucune envie de mettre un terme à ce moment. Aodhán espérait simplement que la Serdaigle n'était pas trop à cheval sur le règlement de l'école.
FICHE ET CODES PAR ILMARË
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Mer 5 Oct - 22:18
Le grand sourire flottant sur le visage du jeune étudiant me ravit autant qu'il me perturba. Mes joues se teintèrent d'autant plus et je me maudis intérieurement d'être incapable de me contrôler en ce moment précis. D'autant plus que ses paroles ne m'aidèrent pas. Allez Emily, ne te mets pas à gamberger. Il doit te voir comme une amie, rien de plus. Heureusement qu'il n'a rien dit, je n'aurais plus su où me mettre.
- Moi aussi je suis content de te voir.
Un sourire se forma naturellement sur mon visage, signe que je me détendais lentement. J'en avais oublié les devoirs qui attendaient sagement d'être terminés, trop occupée à détailler l'individu qui me faisait face. Les battements de mon coeur ne s'arrêtant pas, je décidai de m'avancer vers ma table pour conserver une certaine contenance. Je déteste perdre mes moyens.
Ça me fait plaisir de te voir sourire après ce qui s'est passé, l'autre nuit.
Sa voix forte me fait légèrement grimacer. Ne peut-il pas baisser d'un ton ? Je n'ai pas une folle envie de me faire expulser sans mes affaires par une bibliothécaire revêche. Manque de chance, elle nous a déjà repéré, imposant le silence ou le chuchotement. Je soupirai de dépit avant de me résigner à ranger mes affaires dans mon sac en bandoulière. De toute façon, je n'arriverais plus à me concentrer, alors à quoi bon se forcer inutilement ? Un petit rire m'échappa lorsqu'il roula des yeux, agacé par le sermon de la vieille.
Nous devrions peut-être sortir d'ici, sinon elle va nous péter une durite et sa tête risquerait de ressembler à un Scroutt à pétards après une attaque !
Une fois tout mon bazar rangé, je rejoignis Aodhàn, qui s'était déjà avancé et m'attendait patiemment. Un sourire malicieux se forma sur mon visage lorsqu'une idée me vint. Je saisis la main de mon compagnon lorsque je fus à sa hauteur et me mis à courir, l'obligeant à me suivre, riant aux éclats.
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