You're not prepared for that ▬ ft. Galadriel

Non mais ils ont quoi c’est Serpentard à na nioniotte là ? Genre parce que je suis rouge, ils doivent venir me casser les orteils ? Il a cru quoi lui, que c’était Noël ? Non mais, je dis ça, j’dis rien, je suis un Russe bordel de Merlin ! Moi j’ai l’accent, j’ai la tronche et surtout, je frappe comme un homme. Tu veux teste ? Le mec, je l’ai pas vu arriver pour dire la vérité. Je marchais tranquille pour chercher après mon frangin, parce que bon, une heure sans le voire c’est la dépression assurée, quand il a surgi de nulle part et m’a bousculé. Le pire, c’est que cette tête de nœud, avec ses boucles dignes d’un bichon passé sous un bus, il me demande de m’excuser. NON MAIS LOL ! Attends, tu me pousses et je dois te demander pardon ? T’as cru quoi ? T’es pas le maître du monde, enfin, vu ta gueule t’es plutôt le maître mondiale de la mocheté ça c’est clair. « Va y casses toi le troll. » Bien sûr, j’avais pris soin de parler en Russe, rien que pour qu’il se sente complètement largué hein. Ouai inculte que tu es, tu ne piges pas ? Pas grave, va apprendre le langage des vrais mecs. Je veux faire demi tour, histoire de pas chercher plus la merde, sauf que lui, il me lâche pas. Mon psy il m’a dit que je devais canaliser mes réactions, sauf que là, je sens que je vais lui balancer ma chaussure en plein sur son pif de cochon !

Et là, les insultes elles commencent à fuser et je perds patience. Je suis loin d’être discret, je gronde comme un dragon prêt à lui arracher la tête, alors que lui, il est plus couinements de souris aiguë qui me pète les oreilles. Va y t’as pas compris que j’allais te manger tout cru ? Toi, à Dumstrang tu ferais pas long feu hein…Je vais perdre patience…Ok je vais me le faire ! Allait, je retrousse mes manches et…me voilà bloqué par mon frère qui me tenait fermement par le bras. « Bordel, c’est lui qui a commencé ! Je vais lui faire ravaler sa façade de gobelin qui a fusionné avec une souris au nez de cochon ! » Pardon ? Ma phrase ne veut rien dire ? D’accord, je le conçois, mais quand j’ai les nerfs j’ai tendance à ne pas vraiment réfléchir quand je parle. Je l’entends me dire qu’il n’en vaut pas la peine et je soupire en grognant dans ma barbe, puis, de toute façon, Ezeckiel il me tient fermement, je peux pas faire grand-chose. Tournant le dos à la souris mutante, je finis quand même par me retourner pour lui faire un gros majeur bien placé tout en m’éloignant…pour ensuite lui faire le signe du tueur en série en mode : je te vois, je t’ai à l’œil, on se reverra mec et ce, jusqu’à ce qu’on tourne à l’autre bout du couloir et que je n’ai plus de contacts visuels avec le vert puant.

« Ils ont tous un problème mental dans cette école…c’est quoi cette manie. L’autre là, il m’a appelé le lionceau LE LIONCEAU MERDE ! J’ai l’air d’un lionceau ? Oh putain je vais me le faire ! » Me revoilà en train de faire demi-tour, mais bon, je me fais vite harponner par Ezéckiel de nouveau et là, je ne peux m’empêcher de pouffer. « Mhooooo, si tu voulais un câlin babe fallait me le dire, mais tu sais bien, pas en public chouchou. » Comment ça je passe du blanc au noir ? Non mais, c’est juste que mon frère c’est mon frère hein. Je pousse un soupir en me disant que, de toute façon, j’aurais tout le loisir de cramer les cheveux du bichon passé sous un bus plus tard.

Une belle description ? Non mais, en vrai il veut juste dire que je suis le pro des descriptions hein. Puis, il faut avouer qu’il a une sale tronche non ? Je pense que le pauvre il a été bercé trop près du mur, ou encore, fini au pipi de troll vous voyez ? Bébé éprouvette ce mec, il a été adopté à la naissance, j’en suis sûr, il est zarb et ça se lit sur son visage ! Qui a dit que j’étais intelligent ? J’ai jamais dit ça moi…je suis… « Mouai, paraît. » En gros ça veut dire : mouai tu dis encore des conneries Ez mais je vais te laisser croire que tu as le dernier mot juste parce que t’as les plus belles fesses du monde. D’ailleurs, avec moi il a pas souvent le dernier mot, tout simplement parce que des deux, je suis le plus têtu. Mais là, je ne suis pas d’humeur à relever, j’ai juste envie de balancer quelque chose sur le vert et argent. Viens mec, je fais du kung fu moi, j’suis un putain de Ninja croisé avec un Auror de malade…D’accord, je m’enflamme là, je suis costaud mais je suis pas non plus un combattant hors pair, je peux me faire botter les fesses sans soucis. Les bras de Ezéckiel m’entourent fermement et m’empêche de retourner chercher misère au mec, qui lui, avait disparu dans la nature telle une licorne magique. D’ailleurs, faut savoir que j’aime les licornes, donc, la comparaison est merdique !

« Aieuh ! » Pourquoi il me frappe encore lui ? J’ai rien fait. D’accord, j’ai l’habitude et j’adore ça, chez mon frère, c’est un signe d’affection certain. Je souris avec amusement, une moue boudeuse sur le visage alors que je me frotte l’arrière de la tête. Quand il me pince les hanches, j’ai un mouvement de sursaut. Va y, arrêtes de m’émoustiller, on est pas tous seuls ! Après je fais comment moi ? Je me sers de ma main gauche ? Non mais sadique ! « Mais…j’ai jamais pensé ça…je pensais même plus à lui… » Okay, comment il fait pour savoir ce que je pense lui ? Il me connait trop bien au final ! « D’accord…j’irais juste lui cramer une mèche…une petite…non…rhan d’accord ! J’irais pas cramer sa tête de bichon frisé. » Je soupire en levant les yeux au ciel, le suivant vers ses affaires alors que ses amis ils sont déjà en train de se barrer. « Non mais, revenez, j’ai des cookies ! Promis, sont pas empoisonnés… » Non mais…je pue où je pue ? D’accord, je ne suis pas de très bonne compagnie, mais c’est pas une raison pour faire fuir toute une table. Je regarde Ezeckiel qui me tends un parchemin que je prends en soupirant. Okay, en gros il veut que j’étudie ? Non mais…j’ai une gueule à vouloir étudier aujourd’hui ? Ses doigts caressent les miens et un courant électrique me parcoure. Y a pas un placard à balais dans les environs s’il vous plait ?

« T’as pas plutôt envie d’aller ailleurs ? Non mais, c’est juste qu’on se voit plus rien que nous deux depuis notre arrivée ici et ça commence à cruellement me souler. Puis, je peux étudier demain… » Comment ça je suis censé passer un test demain en première heure ? Bon…d’accord, demain ça sera trop tard pour étudier. Je grimace en tirant la gueule jusque par terre, ma langue pourrait presque servir de serpillière pour nettoyer le sol. « Ok c’est bon…je vais chercher un bouquin… » Ils ont des bouquins russes ici ? ça m’arrangerait vraiment…Je dépose le parchemin en passant derrière Ez’, lui ébouriffant les cheveux au passage. Je m’enfonce dans les allées, sauf que, bordel, la bibliothèque elle est immense là ! « Ohé ! Y a quelqu’un, j’suis paumé entre l’allée Histoire de la Magie et…c’est moi où c’est des romans pour filles ? » Pardon ? Je m’égare ? Ah mais carrément, je suis en train de regarder les bouquins qui n’ont rien à voir avec le teste. D’ailleurs, je suis à l’autre bout de la bibliothèque, c’est à peine si j’entends pas les mouches volées et faire des bébés sur les couvertures des bouquins magiques.

Je suis perdu entre un conte de fée et une histoire à l’eau de rose. Mais le pire, attention roulement de tambour, c’est qu’en plus, j’adorais ça. Ouai, faut pas le dire, mais je kiff les romans de filles, les histoires romantiques et tout le tralala. C’est genre mon petit secret, enfin, Ezéckiel le sait vu que je lis beaucoup en règle générale. Sauf que là, je ne vois pas le temps passer. Je suis en mode statue immobile avec un bouquin en main, en train de lire comme un abruti. Non mais…Pourquoi le beau gosse de l’histoire il craque sur la blondasse de service ? Je veux qu’il craque pour son meilleur pote là, le beau ténébreux. C’est toujours des histoires d’Hétéro, je suis sûr que les écrivains ils sont tous homophobes ! Bande de plouque ! J’entame le chapitre deux quand j’entends une voix résonner sur ma gauche, me faisant sursauter au passage. Non d’un troll, pourquoi tu me fais pour comme ça ? T’as pensé à mon cœur ? Je suis cardiaque hein…d’accord, je ne suis pas cardiaque, mais j’aurais très bien pu l’être. « Genre, ça fait pas une heure que je suis parti…si ? C’est… » Mais trop tard, il a déjà pris le bouquin entre ses doigts et je bats des cils d’un air complètement innocent. Ben quoi, je te dis quelque chose à toi quand tu lis tes bouquins qui parles de rien du tout…bon ça parle d’études, d’histoire, de potions, mais c’est moins bien que ça.

Je vois bien sur son visage qu’il était inquiet, comme souvent quand il s’agissait de moi. Sauf que le fait qu’il me retire le bouquin des mains ça me conviens moyennement. Oh, je m’instruis là ! « Non mais, mon livre ! » Ouai, je râle encore, parce qu’avec Ezéckiel, je fais que ça, râler. C’est ma manière de lui montrer que je l’aime et que j’ai un mauvais caractère par la même occasion. Je soupire en levant les yeux au ciel, sauf quand il vient poser ses lèvres sur ma joue, là, j’arrête instantanément de râler. Quoi, c’est tout ? J’ai même pas droit à un véritable câlin ? Tu m’as pris pour un gamin de dix ans qui se contente d’un baiser sur la joue ? Allait mec, tu sais faire mieux que ça quand même. Il tente de me traîner hors de l’allée, pourtant, il devrait me connaître, quand je suis en manque d’affection je me laisse vite déborder. Il tire d’un côté et moi de l’autre. « Non, non, non, tu restes ici, y a personne… » Je tire d’un coup sec pour qu’il revienne vers moi, manquant de m’étaler contre l’étagère par la même occasion. C’est qu’il est costaud mon frangin, déjà, il est vachement plus musclé que moi, mais ça, on s’en fou, il est aussi plus pacifique. Du coup, moi j’ai beau ne pas être aussi musclé que lui, je me servais quand même mieux de mes poings c’est certain. Une fois qu’il fut revenu près de moi, je passe mes bras autour de lui.

« Allait Ez, y a personne, on est seuls dans l’allée ils sont tous en train de faire les rats de bibliothèque. » Je penche ma tête sur le côté. Si je pouvais, je suis sûr que deux cornes me seraient poussées sur le crâne et qu’une queue fourchue me sortirait des fesses tiens ! Non mais, j’ai jamais dit que j’étais un ange. C’est pas parce que Galadriel rime avec Gabriel que je suis tombé du ciel par accident, je suis pas un miracle de la nature moi. Glissant mes mains sur ses hanches, je dépose un baiser sur son menton puis sur le coin de ses lèvres, un petit sourire sur le visage alors que j’adorais l’emmerder à tourner autour du pot. « J’ai peur que Poudlard t’ai rendu prude, ça serait con quand même. » Bon, à Dumstrang on était dans la même maison en-même temps, du coup, là, on était carrément séparés. Pas la même maison, pas le même dortoir, c’était compliqué de continuer à se voir en dehors d’une relation fraternelle devant les autres. « Puis, c’est vrai que les Serdaigle sont pas réputés pour êtes des hors la loi. » Jel e traite vraiment de Serdaigle là ? Ouai, juste pour le provoquer, parce que pour moi, sa maison elle veut rien dire nous on est de Dumstrang pardi !

Non mais, en vrai, j’ai pas trop le choix que de nous cacher derrière des bouquins hein. Faut dire que deux frères, enfin demi-frère, en train de se câliner c’est pas forcément bon pour ma réputation. Quoi j’en ai une ? Oui, mais pas forcément des meilleurs, la preuve en est avec ses potes qui se sont barrés à la speedy quand j’ai approché. Je l’empêche de nous ramener à sa table, parce que non, je ne veux pas bouger d’ici, c’est hors de question ! Je suis bien moi dans ce rayon, avec lui, les bouquins, les mouches qui copules ici et là. D’accord, y a pas de mouches mais on va faire comme si… Je le cherche, je m’amuse à glisser mes lèvres contre sa peau alors qu’il me dit que je suis un vrai diablotin. Oh mec, je suis le diable en personne, un peu de respect pour mon égo hein. « Mmmm, non, je suis un ange. » Un ange ? Attendez, je m’étouffe là, appelez les médicomages de poudlard parce que je vais crever devant autant de conneries. D’ailleurs, j’en lâche une bien grosse sur le fait que c’est un Serdaigle et, vu sa tronche, ça ne lui plait pas. Oh ça va beau gosse, je rigole, à toi de me prouver le contraire hein. J’ai toujours eu facile à mettre Ezeckiel en mode boudeur ou encore, défi potentiel vous voyez. Bon, à force de vivre avec lui, j’ai appris à le manier entre mes petits doigts de fée.

« Brrrrr, j’ai peur, j’en tremble d’avance devant la colère du grand Ezeckiel MacAlister. » Ouai bon, faudrait pas que je le cherche de trop non plus hein. Sauf qu’un sourire taquin s’affiche sur mon visage et que je me mords l’intérieur de la joue, d’une façon pas du tout discrète. Avec des prénoms comme les nôtres, on aurait pu croire qu’on descendait des cieux, mais…je confirme que si on doit sortir de quelque part – outre le vagin de nos mères respectives – ça serait clairement des enfers ! Je vais quoi. Le regretter ? Non mais me frappes hein, je rigolais. Non, en réalité, il vient juste plaquer ses lèvres contre les miennes avec une certaine violence, ce qui ne peut que me plaire davantage. Sans hésitations, je réponds à son baiser, le poussant peut-être un peu trop fort contre l’étagère derrière lui. C’est quoi ce bruit ? Oups, je crois qu’avec le choc j’ai fait tomber quelques bouquins à terre. Non mais sérieux, y a pas un placard à balai ? Même un petit, on se serra hein ! Mon corps se colle au sien, ne prêtant guère attention aux livres qui étaient tombés lourdement sur le sol. Quoi ça a fait du bruit ? Ouai et alors ? Je ne quitte pas ses lèvres, je suis d’ailleurs un peu trop fougueux si vous voulez mon avis et je vais devoir me calmer avant de virer à la folie furieuse. Avec une frustration certaine, je me décolle de lui à bout de souffle.

« Bordel, ça m’a manqué. Faut faire ça plus souvent, sinon je vais finir vieux et frustré ! Faut vraiment trouver un moyen d’arranger ça Ez. » Je suis sérieux là, littéralement. Mes lèvres glissent dans son cou, pourtant, j’entends des bruits de pas venir vers nous. Stop ! Va y viens pas nous casser les pieds. Pourtant, je me recule en grognant, croisant les bras contre ma poitrine alors qu’une élève passait sur notre gauche. Je déteste ça, être obligé de me retenir. La preuve, je vais finir par être vraiment de mauvaise humeur. Genre, la mauvaise humeur qui me fait agresser tout le monde, qui me fait râler, qui me fait gueuler aussi. Parce que là, c’est plus possible. « J’en ai marre, c’était plus facile en Russie. » Ah mais clairement, là, nous n’étions même plus dans le même dortoir quoi ! Quoi, va falloir que j’ailles voir ailleurs ? Non mais, j’en ai pas envie hein, mais ça commence à faire long.

C’est à peine si je ne le dévore pas sur place, parce que bon, j’en crève d’envie. Si on était pas dans la bibliothèque, je pense qu’il aura déjà plus de pantalon ! Sauf que voilà, la vie est injuste et c’est une vraie garce. La preuve, on a jamais de chances nous. On a été battus, j’suis amoureux de mon frère et maintenant, je ne peux littéralement plus le toucher parce que les Anglais ont envahi notre espace vital. « Ouai ben faut trouver vite parce que je vais vraiment finir par devenir méchant, en plus, les Anglais me tapent sur les nerfs… » Il avait raison, il faut trouver un endroit calme ou personne ne pensera à venir nous emmerder, sauf que moi, je connais pas cet endroit hein. Genre, j’ai encore du mal à pas me perdre dans ce château. D’ailleurs, elle est où encore ma salle commune. Rien que l’idée de passer une nuit de plus sans lui, ça me donne la nausée. J’ai presque l’impression d’avoir oublié ce que ça fait que de m’endormir avec lui contre moi…sa peau contre la mienne, ses caresses. Bon, d’accord, faut que j’arrête de penser à ça sinon je vais plus pouvoir me tenir. Je me recule en entendant des bruits de pas venir vers nous, me retenant d’envoyer un bouquin dans la tronche de la pauvre élève innocente qui interrompt nos retrouvailles ? Va y, elle arrive au mauvais moment elle, heureusement, elle ne fait que passer, sinon, j’aurais montré les crocs !

« Ouai, j’ai pas compris le trip d’un chapeau qui répartis les élèves là, c’est n’importe quoi ! La preuve, on est séparés, sont fous ces Anglais. » Parce que ouai, du coup, je suis séparé de lui et j’ai bien envie de faire bouffer le choipeau à je ne sais trop qui… Je m’appuie contre l’étagère en face de mon frère, posant mon regard sur lui. Je peux y lire la tristesse et sa me fend le cœur de le voir comme ça, décidément, la situation semblait plus le toucher que moi. Enfin, j’ai surtout tendance à mieux masquer mes émotions outre la colère. Sa question me laisse carrément sans voix. Non mais, il est sérieux là ? Il se retourne pour ramasser un livre et je sens mon cœur se serrer, mon estomac se retourner. Doucement j’approche de lui et je colle mon torse à son dos, poussant un soupire triste. Rien à foutre si quelqu’un passait pas là, là, je dois réconforter mon frère y a pas photo ! « Tu me manques aussi Ez’…vraiment. Et non, je n’irais pas voire ailleurs, même si je vais finir par exploser. Comment tu peux croire ça ? » Je le lâche pour revenir en face de lui, prenant son visage entre mes mains, plongeant mon regard dans le sien. Non mais, me fais pas ce regard de chien battu babe, tu sais bien que je détestes quand t’es triste comme ça. « On va trouver une solution ok ? Je sais pas comment on va faire…mais ça me tue d’être loin de toi comme ça. »

Je l’attire contre moi, venant enfuir mon visage dans son cou. Je déteste cette situation, je déteste l’idée d’être séparé de lui, je déteste l’idée qu’il soit malheureux, bref, je déteste tout là de suite. Son odeur m’enivre et je pousse un soupir triste à mon tour. « Ez’, j’sais pas si je tiendrais longtemps comme ça… » Au pire, rien à foutre, je plaque mes études et je me casse de cette école…Ben quoi ? Bon d’accord, c’est vraiment la dernière des solutions, mais quand même. Je me détache de lui, m’obligeant à reprendre une distance raisonnable. Penchant la tête en arrière, je ferme les yeux durant quelques secondes avant de pester et d’envoyer valser mon pied dans l’étagère. « Ça me casse les pieds ! » Oh frustration quand tu nous tiens, mais là, elle me tient franchement bien hein et pas seulement pour le niveau charnel de la relation, non, c’était pour tout ! J’étais habitué à partager bien trop de choses avec Ezeckiel et là, du jour au lendemain, j’étais séparé de lui. Je suis censé gérer ça comment moi ?

Ouai, sauf que ta crainte tu peux te la fourrer là où je pense hein. Faut qu’il arrête d’avoir peur de ça, il sait bien que je ne suis pas du genre à courir partout, d’ailleurs, je suis jamais aller avec un autre que lui. Beaucoup trouvaient ça suspects à la longue, mais je ne voyais pas l’intérêt d’aller chercher ce que j’avais déjà. Hors, je l’avais lui et ça me suffisais amplement, parce que je l’aimais, parce qu’il me contentait et que je ne me voyais pas avec un autre ou une autre que lui. « Ben arrête d’avoir peur de ça, ça n’arrivera jamais, c’est toi que j’aime pas besoin d’aller chercher midi à quatorze heure. » Puis, de toute façon, personne ne pouvait l’égaler, c’est une certitude et surtout, personne avait d’aussi jolies fesses que lui, ce qui en soit est un plus avouez-le ! Ezéckiel et moi, on a deux façons de réagir assez différentes. Moi je suis impulsif et j’ai une tendance certaine pour la violence, enfin, je m’énerve vite quoi et mon poing il suit le trajet. A Dumstrang, ça m’avait souvent porté préjudice et j’avais fini dans le bureau du Medicomage, l’homme à lunette là. La preuve en est encore une fois, je balance joyeusement mon pied dans l’étagère à la mode ninja du moyen âge vous voyez. Ok, je dois rester zen, ne pas sortir de mes gonds, sauf que c’est vraiment pas facile pour moi. Vous me demandez même la lune hein.

Heureusement, mon frère vient à ma rescousse et je sens ses bras m’entourer, son souffle contre moi. Je pousse un soupir, serrant les dents, je serre légèrement son haut comme si je m’y accrochais pour ne pas sombrer. « Justement, je trouve qu’on a trop vécu pour encore à avoir à supporter ces conneries… » Ouai, je ne rigole pas à sa blague sur les Anglais. Pas qu’on soit racistes hein, mais disons que là, on est un peu en terrain étranger. Vous pouvez me dire pourquoi je suis venu ici encore ? Ah oui, parce que mon frangin trouvait que c’était une manière pour nous de fuir la maison et, qu’en plus, ça nous donnait une occasion d’être rien que nous. Ben pour la deuxième raison, c’est franchement raté mec. Je reste quelques instants contre lui avant de me détacher de nouveau. « On va étudier ou on bouge ? T’as pas envie d’aller faire un tour dans le parc ? Histoire de prendre l’air, parce que je commence à étouffer ici. » Parce que ouai, ici, je commence à devenir fou. Faut dire que j’aime bien bouger, je suis peut-être légèrement hyperactif sur les bords, je sais pas, juste que j’aime pas rester au même endroit trop longtemps. Je vois quelqu’un entrer dans notre allée et nous regarder. « Quoi tu veux une photo ? Va y prends ton livre et va voir ailleurs si y a pas une encyclopédie sur laquelle t’asseoir. » Moi agressif ? Pas du tout, je suis juste à bout de nerfs là.

Bon, en général je suis plutôt distant avec les gens et je me contente de les ignorer, mais là, c’est carrément pas mon jour… Le gamin, un première année, s’empresse de fuir les lieux comme si je lui avais bouffé une fesse. Oh ça va le mioche, tu vas pas aller chialer près de ton préfet si ? Passant une main sur mon visage, je finis par lever les mains au ciel. « Moi je me casse, tu fais ce que tu veux, mais je peux plus, faut que j’ailles prendre l’air. » Parce que ouai, j’ai l’impression d’étouffer, je manque d’air et ça se lit sur mon visage. Sans attendre la réponse de mon frère, je me mets en marche en direction de la sortie, passant devant le pauvre gamin qui me regarde en biais. Bon, je penserais à m’excuser si je le revois.

Non mais, je sais que je suis un gros con quand je m’y mets, je l’assume pleinement hein. De toute façon, je sais que pour foutre Ezeckiel hors de lui je peux y aller, parce que de toute façon, on se disputes rarement et, en général, il arrive à me canaliser. Sauf aujourd’hui, parce que y a trop de choses qui ne vont pas ! J’ai besoin de lui, tout entier, hors, j’ai pas l’habitude de pas pouvoir le toucher dès que je le désire. Oh, avant en public c’était facile parce qu’au final, dès que j’avais envie de lui sauter dessus on se retrouvais discrètement dans un endroit bien à nous et voilà. Mais là, je connais rien à ce foutu château du coup, je me sens franchement frustré. Peut-être qu’avec le temps je trouverais un endroit, ou lui, mais au pire, j’allais finir par sortir après le couvre-feu et basta, je le retrouverais à l’ombre d’un couleur en pleine nuit et qui vivra verra ! Je sors rapidement, mon frère sur les talons. Je garde le silence, j’ai pas envie de parler, j’ai déjà trop parler et puis, je marche relativement vite aussi. L’air frais vient me frapper de plein fouet et je pousse un soupir de soulagement, laissant le vent froid venir piquer mon visage de part et d’autre. J’ai toujours aimé être à l’extérieur et ce, même quand il fait froid. En même temps, en Russie fait pas 45 degrés hein, le froid, j’en ai l’habitude !

Posant mes fesses sur un banc, je sens Ez’ me tapoter l’épaule. Oh mec, t’as cru que j’étais ton pote ? Ouai, d’accord, je vais pas lui dire parce que sinon il va croire que je déverse ma rage sur lui. Je soupire en le voyant se lever alors qu’il me lance un défi, sauf qu’il m’envoie une balle que je réceptionne en plein torse. Va y, tu vas voir ce que tu vas voir, je suis pas ballon par contre, je suis corps à corps. Je lui balance la balle dessus d’un coup sec. « T’as cru que j’étais ballon toi ? Tu veux voir ce que je vaux ? » Et, sans trainer, je fonce dessus, me penchant au dernier moment pour l’encercler en percutant sur torse avec mon épaule pour le déstabiliser. Pas assez rapide mec, t’es trop lent, t’as peut-être des muscles mais moi j’ai la rapidité d’un vif d’or. Ok, je mens, je suis pas aussi rapide, mais je peux toujours espérer non ? « Va y résiste pas, tu vas quand même t’exploser à terre. » Sauf qu’il résiste ce con, c’est pas comme si c’était pas une armoire à glace hein ! Du coup, je préfère me la jouer traître et je lui fais un croche pied rapide, le faisant partir en arrière. Chose que je n’avais pas vraiment prévu, c’est de tomber avec lui, mais bon, je tombe surtout sur lui du coup, il amorti ma chute. Merci frangin, je te revaudrais ça.

« Tu fais toujours le malin ? » A califourchon sur lui, je bloque ses bras avec mes genoux, bloquant son bassin avec le mien et appuyant fermement mes mains sur ses épaules. Je souris avec amusement. Voilà, c’est ça que j’aime, le dominer d’une façon ou d’une autre, c’est le pied. « Mhoooo bichon, t’es bloqué ? » Faut absolument qu’il arrête de se trémousser sous moi là, parce que c’est genre assez…émoustillant et je lui fais comprendre en appuyant davantage mon bassin contre le sien. « Va y, tu gigotes comme une sauterelle toi. » Encore une comparaison merdique…Heureusement, comme il l’a dit, les élèves étaient tous à l’intérieur et, qui plus est, nous étions cachés par un gros chêne. Parce que bon, on pouvait clairement voire qu’on se battais, mais on sait jamais, autant ne pas tenter le diable hein.

Comment ça je suis un tricheur ? Même pas vrai, mon pied il est parti tout seul, j’ai pas pu le contrôler…Bon d’accord, j’ai fait le traitre et alors ? Vous croyez qu’on gagne comment dans la vie ? En la jouant droit ? Non,non,non…Bon, d’accord, je n’aime pas tricher en règle générale, mais là, Ezeckiel il oppose de la résistance et j’ai envie de le voir son joli cul sur le sol. Puis, faut bien que je le mette en position de faiblesse hein ce grand costaud au grand cœur. Enfin, tant que son cœur m’appartient, il peut être aussi grand qu’il veut, je m’en balance. Je me retrouve sur lui, le bloquant comme je peux pour ne lui laisser aucunes chances de reprendre le dessus. Je ne suis pas con, je sais que si il a le champ libre, il parviendra vite à me retourner comme une crêpe. C’est hors de question, il est bien comme il est, sur le sol, en dessous de moi, là est sa place. Enfin, je parles pas du statut sociale, mais ça, vous l’aurez compris je suppose. Il plisse les yeux comme une souris et je ricanes sous ses paroles. « Faudrait déjà que tu arrives à bouger beau gosse, ce qui est mal parti et ne me fais pas ton air de sourie. » Il bouge dans tous les sens, ce qui a le don de me faire sourire davantage, alors qu’il me dit qu’il a un mental d’acier. Ben ouai, je vais y croire à celle-là, fais pas ta prude.

« Oh mais, si il n’y a que ça, je peux y mettre plus de volonté tu sais…Ton mental d’acier va vite se transformer en guimauve. » Je sais quoi faire, il ne faut pas qu’il l’oublie et surtout, faut pas qu’il me cherche le petit MacAlister. Il gigote davantage et j’appuies de plus belle contre son bassin, histoire de le garder sous contrôle, sachant également que de toute façon, il n’ira pas bien loin. Va y mec, remue autant que tu veux, je domine ton corps musclé et, bientôt, je dominerais le monde ! Ben quoi, je peux toujours rêver non ? J’aime bien croire qu’un jour je dominerais le monde des chocogrenouilles, d’ailleurs, ça me fait penser que j’ai faim. Je pouffe de rire devant ses conneries. Il oserait me pisser dessus ? Non mais, vu l’état des choses, il se pissera plus dessus qu’autre chose hein. « Tu ferais dans ton pantalon et moi, je me foutrais de ta gueule en faisant en sorte que tout le monde soit au courant… » Je resserre mon emprise sur ses bras, appuyant mes jambes contre ceux-ci, un air sadique sur le visage. Ben quoi, même avec Ezeckiel je peux me montrer un véritable démon…Je vous l’ai dit, je suis le diable suprême des saloperies quand je m’y mets. « Puis, si tu me pisses dessus, je jure de faire dix fois pire ! » Et j’en étais totalement capable, j’ai une imagination débordante.

Attends, pourquoi tu me regardes comme ça ? T’essayes de faire quoi là ? Je plisse également les yeux, juste pour le sport histoire de l’imiter quand…il est vraiment en train de me menacer là ? Non mais, il me prend par les sentiments en plus et, je sais qu’il le fera, c’est ça le pire. Déjà qu’on a pas vraiment l’occasion de se toucher, mais si en plus il m’enlève mes rares baisers. « Ben si tu me menace de pas me donner des bisous, faudra que j’aies en chercher ailleurs…donc, à ta place, je ne me menacerais pas là-dessus. » Outch….j’aurais peut-être dû me taire, parce que là, je joue sur un terrain clairement miné, surtout après les craintes qu’il m’avait exposé dans la bibliothèque. Sauf que voilà, j’ai pas réfléchis avant de parler, comme toujours, c’est sorti tout seul. Je réalise l’ampleur de mes paroles et, comme pour me faire pardonner, je me laisse glisser sur le côté. « Rhan, ca va, je déconnes ! »

J’aurais pas dû dire ça, je le sais, mais je suis con. Je parle, je parle et après je m’attire des emmerdes. Le pire, c’est qu’en générale ben je comprends pas pourquoi les gens s’énerves contre moi, sauf que là, vu sa tronche j’ai vite compris que ce que j’avais dit l’avait blessé. Si il y a bien une personne que je ne souhaites pas blesser, c’est bien mon frère. C’est la personne la plus importante à mes yeux, celle qui pourrait sans soucis me démolir mentalement sans le vouloir ou, encore plus facilement si il le voulait. En vrai, faut pas croire, j’ai un cœur…sauf qu’il bat pour lui et rien que pour lui. Bon ça peut paraître déplacer, mais on s’en balance, c’est notre petit secret et personne n’est au courant. D’accord, ma jalousie maladive envers lui c’est très suspect, ma possessivité aussi, mais on va pas me changer en quelques semaines hein ! Même en quelques années d’ailleurs. J’ai déjà perdu Xavier, j’allais pas perdre Ezeckiel en plus. Ce n’était même pas imaginable et, rien qu’à cette idée, ma gorge se serre avec une force qui me fait frémir. Je ne dois pas y penser, je sais que ça me met dans un sale état après, surtout quand il s’agit de mon jumeau parti bien trop tôt. Parfois, j’en rêvais encore, je le revoyais courir au bord de cette falaise, alors que nous étions en train de jouer. Je le vois trébucher et tomber, disparaitre dans un gouffre sans fond.

Je me décale, me laissant aller sur le côté, m’excusant quand même au passage. Il s’assoit et je soupire, l’écoutant me dire qu’il n’aime pas quand j’aborde le sujet, chose cohérente. « Je sais, je sais. » J’ai envie de dire que je n’ai pas réfléchis avant d’agir, mais ça, il le sait déjà. Heureusement, je sens ses lèvres se poser sur les miennes et je soupire, lui rendant son baiser sans hésitations. Non mais, pourquoi tu t’éloignes déjà ! Reviens ici, j’ai besoin de plus que ça merde. Je me sens pousser en arrière et je grimace, me retrouvant sur le dos. Je ne daigne même pas me relever, frustrer par se baiser bien trop court. « L’Elite ? Babe, je te signalerais que c’est pas les rouges les plus intelligents ! D’ailleurs, j’ai jamais compris l’histoire de ces maisons… » Je passe une main dans mes cheveux avant de glisser celle-ci dans son dos, montant et descendant. J’ai besoin d’un simple contact, parce que si je ne peux même plus le toucher, là, j’allais finir à St-Mangoust en mode j’ai perdu la boule. « Mais ça va, j’ai fait quelques rencontres, ils sont pas méchants eux. Par contre, les vert et argent, c’est une autre histoire. Ils sont en perpétuelle compétition avec les Gryffondor. » Je pousse un nouveau soupire, cessant mes caresses pour ramener ma main sur mon ventre, observant le ciel un instant. Le froid me fait du bien, ça me donne une impression de Russie.

« Et toi, à Serdaigle ça se passe comment ? T’as rencontré des gens ? Le prince charmant ? » D’accord, je cherche la merde, mais au fond, j’ai juste besoin d’être rassuré. Parce que le fait d’être éloigné de lui me fou des doutes. Je ne sais pas avec qui il est, où il est, avec qui il dort ou passe son temps libre. J’ai toujours été très méfiant envers les autres, surtout ceux qui approchaient de trop près Ezeckiel, sauf qu’avant, j’étais constamment avec lui…maintenant, plus du tout, on se croisais à peine et, finalement, au fond, je ne savais pas si je pourrais continuer comme ça. Le croiser, le voire dans la grande salle, dans quelques cours que nous avions en commun…Nous avions plus une relation devenue fraternelle que autre. A cette idée, je détourne les yeux, pensif mais également angoissé.

Popularité quand tu nous tiens. Puis, c’est quoi être populaire hein ? Faire parler de soi ? Avoir des sourires des autres quand on marche dans les couloirs ? Non merci, très peu pour moi. Je préfère reste dans l’ombre, agir comme je l’entends. Quoi que, faut dire qu’avec mon caractère j’ai du mal à rester dans l’ombre, j’avoues, mais je peux rêver non ? « Tu dis que j’suis con là ? Non parce que je risque de me vexer frangin ! » Me vexer ? Non. Râler peut-être un peu. Non mais, je sais que je ne suis pas con, même si Ezeckiel est quand même une plus grosse tête que moi hein. La preuve, avant, j’aimais bien regarder ses copies, ses notes, ses feuilles. A présent, comme je vais rarement en cours avec lui, ben j’ai plus mon support personnel, je dois étudier deux fois plus et c’est carrément fatiguant ! Pas que je n’aimes pas étudier mais…Ok, j’aime pas étudier, je préfère de loin bouger mes fesses, me promener, faire chier mon monde. Mais bon, je peux pas tout avoir dans la vie. Je suis déjà beau gosse, j’suis pas con mais je suis pas non plus un petit génie. Je laisse ça à mon frangin, il aime bien fourrer son nez dans les bouquins en mode rat de bibliothèque. Il tient sûrement ça de sa mère, parce que bon, notre père c’était pas une lumière hein. Tout ce qu’il savait faire c’était nous frapper, chose qu’il faisait bien ce con !

« Mhoooo, c’est que tu es mature mon bichon, le grand défenseur du droit des sorciers. » Je le taquine bien sûr, quoi que, il a souvent été plus mature que moi, ce qui en soit n’est pas spécialement difficile. Je peux être un gros gamin quand je m’y mets, ça fait mon charme non ? Sauf que je peux pas m’empêcher de lui demander si il a trouvé son prince charmant, par pur jalousie, simple suspicion. J’ai pas confiance. Pas en mon frère, non, mais envers les autres cons qui arpentes les murs de Poudlard. Un beau morceau comme ça, ça reste pas très longtemps célibataire hein ! Qu’on me prenne pas pour un con, je suis sûr qu’on l’a déjà dragué au moins dix fois depuis qu’il a posé les pieds ici. Puis, c’est pas comme si il était désagréable comme moi, enfin, j’suis pas si désagréable que ça quand on apprend à me connaître hein. Il se penche vers moi pour m’embrasse, l’un de ses baisers que je peux aisément savourer sans pour autant emballer tous mes sens. Je soupire contre ses lèvres, me redressant légèrement quand il s’éloigne, comme pour faire durer ne serait-ce qu’un instant de plus ce contact avec lui devenu bien trop rare. « Des amis ? Intéressant… » Ou pas, les amis, ça peut vite devenir plus hein ! Je grimace instinctivement. Ma jalousie allait finir par me perdre, j’en suis conscient mais on va pas me changer de si tôt. « Y a intérêt à ce que je sois ton prince charmant, sinon, je me verrais vexer ! »

Je fuis son regard, parce qu’au final, je ne suis quand même pas rassuré. Il revient vers moi pour cette fois-ci me faire un câlin, alors qu’il me dit que je suis unique pour lui. Je le suis tout autant qu’il n’est pour moi, qu’il l’est devenu à la mort de Xavier. « Tu l’es pour moi aussi. » Sauf qu’il me frappe l’épaule et me traite de bébé. Non mais, il s’est regardé oui ! Je lui rends son coup plus fort, avant de l’attirer près de moi pour lui faire un câlin à mon tour. « J’suis pas un bébé okay ! Mais je veux bien te faire un câlin quand même parce que je t’aime. » Parce que ouai, je l’aime. Je l’aime comme si il n’existait personne d’autre à mes yeux, ce qui était le cas. Je l’aime parce qu’il est différent de moi, qu’il arrive à me tempérer, à me faire me sentir vivant. Je l’aime parce que j’en crève d’être séparé de lui de cette façon.

Je suis trop chou ? Non mais il m’a bien regardé lui ? Je ne suis pas chou non, je suis juste moi. C’est lui la guimauve des deux, moi je suis…en vrai, je sais pas trop ce que je suis. Je suis juste Galadriel quoi. « Continue et c’est moi qui vais te croquer. » Je souris sans cacher le sous-entendu bien évident de ma phrase, parce que bon, ça ne serait pas la première fois. D’ailleurs, je commence doucement à me demander si je vais savoir me souvenir de ses courbes, de sa peau, de cette sensation de frisson quand je le sens contre moi. Il revient m’embrasser et mes lèvres cherches directement les siennes, alors que mes doigts glissent dans sa nuque. Bordel, ça me manque et, je le ressens de plus en plus à chaque jour qui passe. Ses doigts glissent dans mes cheveux et je soupire face à ses paroles, ne le quittant pas des yeux. « Mmmm, tu vivrais une vie banale et sans amusements. En gros, tu t’ennuierais à mourir mon ange, heureusement que je suis là pour que ça n’arrive pas. Et…tu ne prendrais pas autant ton pied avec un autre, du coup, je suis un peu multifonction. » Je souris avec amusement, déposant un bref baiser sur ses lèvres, caressant sa nuque du bout des doigts. Je pourrais rester comme ça durant des heures et des heures, bien plus encore. Combien de fois n’avait-on pas fait la grasse matinée ainsi, nous enfermant dans la chambre en prétextant une maladie imaginaire.

Je fronce les sourcils face à ses mots, me redressant doucement, l’obligeant à faire de même. Quel message essayait-il de me faire passer là ? Il avait peur que nos chemins se séparent, réellement ? « Ez’, t’es sérieux ? » Ouai, parce que mec, j’sais pas si tu sais mais je me vois pas vivre avec un autre que toi hein…Genre, vraiment pas ! T’as décidé de me faire une crise existentielle ? Penchant la tête sur le côté, je souris néanmoins en coin. « Tu veux vraiment savoir ce que je pense ? » Bien sûr qu’il le veut, il a besoin d’être rassuré et je le vois dans son regard. Il a vraiment peur que nos vies prennent un autre tournant, que je décide de partir, de le laisser seul avec un diplôme en poche. Ce n’était absolument pas mon intention. « Une fois mes études terminées, je me vois quitter la maison, me prendre un appartement loin de nos grands-parents, loin de nos souvenirs. Je me vois faire un métier que j’aime, dont je ne connais pas encore l’identité je l’avoue, mais…je ne me vois pas habituer seul, partir seul, avancer seul… » Je prends son menton entre mes doigts, l’obligeant à me regarder droit dans les yeux. « Toi et moi, on ira quelque part ou personne ne nous connaîtra, où on pourra vivre notre vie ensemble, à deux. On aura plus besoin de se cacher, du moins pas entièrement. On aura notre appartement, notre intimité et à chaque fois qu’on rentrera du boulot, on se retrouvera. »

Parce que c’est ça que je veux. J’en ai marre de toujours devoir faire attention à ce que je fais, de toujours devoir être sur mes gardes pour pas qu’on nous surprenne dans un élan d’affection. C’est fatiguant et lassant, surtout après autant d’années. Puis, un doute me traverse l’esprit et je me crispe doucement, inconsciemment. Je venais de lui dire ma façon de voir les choses, mais voulait-il ça aussi ? Voyait-il la même chose, le même avenir ? « Enfin…sauf si tu veux autre chose…tu sais, c’est ce dont moi j’ai envie, c’est comme ça que j’ai toujours vu les choses depuis qu’on a seize ans. Je me suis jamais imaginé vivre ailleurs qu’avec toi, mais, au final, on en a jamais réellement parlé comme tu dis… » Oui, donc au final, je ne sais pas vraiment ce qu’il pense. Pour moi, ça coule de source, c’est évident, mais ça l’est peut-être moins pour lui. Lâchant son menton, je ramène ma main contre moi. Ce con avait réussi à me foutre la trouille.

Je ne fais que dire la vérité, sans tabous, sans gêne, parce que c’est ce que je pense. Je ne me vois pas quitter cette école pour, par la suite, m’éloigner de lui. C’est mon frère et alors ? Dans le passé les gens se mariaient bien entre cousins et cousines, puis, ça se faisait encore d’ailleurs entre les sangs purs. Il n’est pas entièrement mon frère non plus, nous avons juste le même père donc, on s’en balance des bienséances, des regards, des avis. Moi, ce qui m’importe, c’est vivre comme je l’entends et basta ! Puis, deux frères qui vivent ensemble ça s’est déjà vu, les cons n’avaient pas à savoir ce qu’il pouvait se passer entre nos murs. Y aura sûrement que nos voisins qui seront au courant, parce que bon, je comptais pas le ménager et rattraper nos années perdues. Faut pas croire, c’est pas parce qu’on peut pas se reproduire naturellement qu’on a pas le droit d’essayer hein. Qui sait, peut-être qu’on arrivera à défier les lois de la génétique avec le temps et beaucoup, mais vraiment beaucoup d’entraînement. Il vient reprendre ma main, la déposant au niveau de son cœur. Ezeckiel a toujours été un grand romantique dans l’âme, mais aussi un sentimental.

La preuve, il est sur le point de pleurer mon petit bichon. Comme toujours, je souris légèrement quand je le vois dans cet état. Je ne me moque pas, non, je trouve ça mignon et ça me rassure de lui faire éprouver de tels sentiments. « Tu as toujours été un grand sentimental, c’est ce qui fait ton charme et j’aime ça chez toi. » ça change de moi qui chiale pratiquement jamais et, qui niveau romantisme, suis assez…naze. Moi, la vision du romantisme s’arrête à un baiser, une pauvre petite fleur arrachée dans l’herbe et un sourire de tombeur. Point. Je laisse le romantisme à mon frère, les explosions de larme également. De toute façon, je suis là pour les essuyer si nécessaire, pour le rassurer, le calmer. Il essuie ses yeux, revenant me faire face pour que je puisse de nouveau le regarder. Rha, une vraie armoire à glace physiquement, mais un cœur aussi moue qu’une guimauve. J’adore ça, j’ai toujours adore ça. Puis, il se met à parler et le soulagement s’empare de mes muscles, de mon être. Ma main redescend et il se penche pour de nouveau, partager un instant avec moi.

Je sais qu’il tente de refouler de nouvelles larmes et, calmement, je glisse une main dans ses cheveux puis dans son cou. Je glisse sur le sol pour me rapprocher de lui, me coller à son corps et ce, malgré le fait que nous soyons à découvert. Il a besoin de ça à ce moment précis, je le sais, je le sens et je suis prêt à le rassurer si nécessaire. Je viens enfuir mon visage dans son cou, passant mes bras autour de lui pour le serrer contre moi. « Je t’aime Ez’, ça changera pas de sitôt. Je t’aime depuis bien des années, alors, sois rassuré vis-à-vis de ça. » J’avais murmuré ça à son oreille avant de m’éloigner de nouveau de lui en soupirant, posant un rapide baiser sur ses lèvres. Plongeant mon regard dans le sien, je prends une mine réfléchie. « Et si on tentait de surmonter le couvre-feu ce soir ? Il doit bien y avoir une pièce isolée dans ce château, surtout la nuit…Au moins le temps qu’on trouve une autre solution… » Je penche la tête sur le côté, mon regard étant devenu presque suppliant. Je fais une moue de chien battu, faisant légèrement tremblé mes lèvres.

« Toi, moi, dans une pièce sombre…allait, dis oui…si tu me refuses ça, je vais bouffer une tonne de chocogrenouilles et prendre du poids, du coup, je serais plus aussi attirant qu’avant et je vais devenir moche et gras. » Bon d’accord, là, ma menace n’est vraiment pas l’une des meilleures, mais bon…