Speed Dating (Jude et Ajaib)

ϟ La folie « Jude est dans la volière pour envoyer une lettre à sa famille, les prévenant qu’il ne rentrera pas chez lui pour les fêtes pour une raison qui lui est propre. Soudain, les chouettes commencent à s'agiter et attaquent le Serdagle. Comment va-t-il faire pour les arrêter ? Il ne peut pas fuir, car les chouettes l’empêchent de voir pas plus loin que deux mètres devant lui. S’il les attaque, il risque le renvoi si elles sont blessées. Par chance, un professeur passait par là… »

Malgré le fait qu'Ajaib n'était pas arrivé depuis très longtemps à Poudlard, il pouvait sentir les changements dans l'air. Les incidents à propos de la magie, couplée à l'épidémie inquiétante qui s'abattait sur le monde sorcier, en avait fini de rendre les gens stressés constamment. Les élèves étaient distraits, hésitants et sur leurs gardes. Le nombre d'incidents mineurs augmentaient et aussi, le nombre d'élèves tentant de faire le mur. A croire qu'ils cherchaient à s'échapper le plus possible de ces murs qui semblaient de plus en plus maudits. En même temps, comment les blâmer ? Les nouvelles règles qu'avait instauré le directeur n'était pas du goût de tous... Ajaib pouvait constater que c'était des règles mises en place pour protéger les jeunes sorciers, mais il était évidant que tout cela n'allait pas détendre la situation.

Ajaib s'était porté volontaire pour des rondes régulières. Non pas qu'il n'avait pas confiances dans les Aurors, mais il préférait qu'un professeur, un éducateur, quelqu'un là pour les élèves, soit dans les parages. Au cas ou. Il s'était fait une sorte de petite carte dans sa tête et il arpentait les couloirs en dehors de ses heures de cours, avec, souvent, une tasse de thé à la main. Des odeurs de gingembre et d'agrume s'élevait sur son passage alors que sa cape bleue foncée glissait sur le sol. Il avait mis un ensemble sombre avec un turban noir... Il n'était pas d'humeur coquette ces jours-ci même s’il essayait de garder son sourire serein en toute circonstance.

Il passa près d'un couloir et s'arrêta. Il avait entendu du bruit, comme si quelqu'un grattait sur le bois. Il tendit l'oreille. Au bout de ce couloir se trouvait la volière, une tour détachée de l'école qui abritait les chouettes qui livraient le courrier. Ajaib s'engagea dans le couloir et compris que le bruit venait bel et bien des animaux. Il arriva devant la porte d'accès et entendit un foutoir de l'autre côté. Il n'avait pas forcément envie d'ouvrir en grand et de laisser s'échapper de précieux oiseaux comme ça. Il tapa sur la porte et demanda en haussant la voix « Il y a quelqu'un ? » il ne voulait pas non plus assommer quelqu'un en entrant.

Tu viendras pour les vacances de Noël, hein Jude ? Oui, papa ! T'oublies pas, Jude ! Non, t'inquiète papa ! Si tu viens pour la Noël, t'es pas obligé de venir pendant les grandes vacances, promis. Merci papa !

Dans la tête de Jude, la conversation qu'il avait eu avec son père avant de partir pour Londres ressemblais à quelque chose de ce genre. Il avait promis de revenir au Luxembourg pour fêter Noël avec son père et sa copine. Et il serait déjà en train de faire ses bagages si l'école ne les avait pas interdit de partir.

Il n'était pas dupe, et peut-être un peu parano, mais ce genre d'interdiction n'était pas normale. Elle entravait sa liberté et Jude avait bien l'impression qu'ils étaient partis pour un autre round de totalitarisme ! S'il n'y avait pas eu autant d'Aurors, de professeurs, d'emplies du Ministère et de médicomages, il aurait probablement tenté quelque chose. N'importe quoi, juste assez pour les embêté, avoir de nouveau la sensation d'être libre et incontrôlable mais pas assez pour se faire renvoyé.

Les nouveaux décrets qui étaient passés étaient totalement insensés. Jude ne pouvait pas y croire. Il était certain que cette histoire, cette situation finirait mal. Un jour, il a lu que l'Histoire se répète toujours, que c'est un cercle vicieux, un cycle alternant bon et mauvais, guerre et paix. Alors qu'on pensait pendant un brève instant, vivre dans la paix, on ne découvrait maintenant que cela n'était qu'un mirage, un leurre, pour entamer un chapitre plus sombre et oppressant que le précédent.

Le Serdaigle refusait de se faire accompagner aux toilettes par un professeur. Il refusait de se faire surveillé h24 par un adulte. Il vivrait sa vie comme bon lui semble. Et s'il voulait envoyer un courrier à son père, sans que celui-ci soit lui par une personne extérieur, il le ferait. Tout seul. Dans cette lettre, il s'indignerait de cette répression et de cette censure !

C'est donc dans la volière qu'il se trouvait. Jude n'a jamais été un grand fana d'animaux, contrairement à Lionel, mais les a toujours trouvés mignons. Il n'a jamais possédé d'animal de compagnie : trop de responsabilités que Jude ne pourrait jamais s'engager à tenir. Il devait toujours donc emprunter un chouette ou un hibou à l'école. Il n'aimait pas trop cette situation, car il dépendait de l'école et non de lui même, mais ils devait faire avec s'il ne voulait pas se retrouver avec la mort d'un oiseau qu'il aurait adopté sur la conscience !

Mais Jude n'a jamais été très habile avec les volailles. Ça pue, ça fait du bruit, ça bat des ailes, ça donne des coups de bec. Exactement comme en ce moment. Sa crainte de se faire attaquer par des oiseaux depuis qu'il avait vu le film de Hitchcock devenait réalité. Pourtant, il devait être discret s'il ne voulait pas se faire attraper en plein délit.

Alors qu'il se débattait avec un hiboux, quelqu'un frappa à la porte, le fit sursauté, et demanda s'il y avait quelqu'un. "Non !" répondit le Serdaigle pris de panique sans vraiment réfléchir.