ϟ Infestation incontrôlable Le couvre-feu est passé depuis quelques heures déjà, et les règles strictes ayant été mise en place fait reculer les plus téméraire à s'aventurer hors de leur salle commune. Professeurs et Aurors arpentent les couloirs pour s'assurer qu'aucun élève n'enfreigne le règlement. Se déplacer discrètement est de plus en plus difficile. Seulement, pour diverses raisons, quelques rares élèves osent tout de même s'y aventurer. Besoin d'air frais, besoin d'aller aux toilettes ou simple envie du danger de se faire prendre, les portes s'ouvrent en silence pour laisser passer ces jeunes audacieux dans le gouffre de la nuit. Lumos au bout de leur baguette, ils bougent d'un par silencieux. Ces sorties nocturnes ne se terminent pas bien pour tous, toutefois. La surveillance acrue en attrape plus d'un.
Voilà ce qui arrive aux deux élèves ayant brisé le règlement : Hope Scott et Keran Kilmister. Bien qu'ils ne se baladaient pas dans les couloirs ensemble, ils se retrouvent face à face, tous deux poursuivi par des surveillants. Ils doivent trouver un lieu pour se cacher afin d'éviter de se retrouver punis. C'est à ce moment qu'une porte se forme sur le mur : La salle sur demande. Sans réfléchir, les élèves y pénètrent pour y trouver refuge. Malheur, lorsqu'ils entrent, ils tombent face à face avec une infestation de Billywig, ainsi qu'une porte disparue. Les deux élèves se font piquer et s'envolent comme si la gravité n'existait plus. Comment vont-ils s'en sortir ? Comment vont-ils retrouver la porte, qui semble désormais si loin de leur portée ?
Mumblemumps ϟ Tous droits réservés.
Invité
Consumed by the shadows
Ven 31 Mar - 11:39
Cours et ne te retourne pas
Hope & Keran
Courir. En fait, je ne suis pas vraiment le plus grand sportif du coin, et donc courir, c'est pas vraiment ce que je préfère mais vu la situation, j'étais bien obligé. Un pas long et lourd, qui faisait pas mal de bruit. Mais, pourquoi j'étais en train d'aller aussi vite ? Après tout, ils ne m'avaient certainement pas vraiment vu, ils avaient du tout juste apercevoir un bout de ma tête. Ouais, donc ils savaient qui j'étais. Je n'avais pas vraiment eu le temps de savoir si c'était des préfets ou des profs et à vrai dire, je m'en fichais un petit peu. C'était vraiment pas le moment de se faire prendre dans les couloirs, la nuit, sans aucune autorisation. J'avais bien trop à réviser pour me permettre de prendre des heures de retenues.
Réviser, c'était bien là, la base de mon présent problème. Si je n'avais pas été aussi entêté à lire et apprendre la nuit dernière pour le prochain cours de politique magique, jamais je ne me serais assoupi dans la salle d'étude. Bon, d'accord, totalement endormi dans un endroit où je ne devais pas forcément aller. En règle générale, les lieux d'étude, comme la bibliothèque, étaient souvent rempli, avec des personnes que je n'aimais pas vraiment. Et puis, travailler aussi dur, c'était nouveau pour moi et comme j'avais commencé dans le calme, il fallait que je continue dans ce même calme, c'était quasiment une obligation pour que je reste dans la même dynamique de travail. J'avais toujours été comme ça. Alors imaginez, je cours, le soir, après m'être endormi, avec un sac rempli de gros livres plus lourds les uns que les autres et en plus avec des personnes qui veulent ma peau, façon de parler bien sûr.
J'étais dans une partie du château qui n'était pas vraiment commune pour moi puisque c'était proche de la salle commune des rouges, au septième étage. Pourquoi j'étais venu là ? J'en savais foutrement rien. Non, Keran bien sûr, tu ne veux pas faire simple, tu ne veux pas te mettre dans une petite salle tranquillement proche de ta salle commune, non, trop simple ! Oui, il n'est pas rare que je me parle à moi-même, c'est souvent quand le stress monte un peu que ça arrive, ou quand je suis en colère. A l'évidence, à ce moment-là, c'était les deux. Arriver au détour d'un chemin que je ne connaissais pas, je me posa contre un mur pour reprendre ma respiration, un coup d’œil d'un côté ... et pas de l'autre. Et bim ! Mal de crâne, je tombe par terre. Sur le coup j'avais pensé que c'était un autre prof, qui venait d'une autre direction. Pas du tout. C'était une Serdaigle. Je la connaissais de vue mais, jamais je ne lui avais parlé. Elle semblait tout aussi paniquer que moi :
"Désolé, du coup. Je crois que toi non plus tu n'as pas réellement le droit d'être ici et que toi aussi tu n'es visiblement pas du tout proche de ton dortoir. Et qu'il nous faut un endroit pour se cacher assez rapidement"
C'était une évidence, les bruits des pas parvenaient maintenant de deux endroits. Je ne savais pas du tout pourquoi elle était dehors, peut être même pour une mauvaise chose mais, dans le cas présent, c'était une alliée et je ne devais pas réellement me poser des questions, sur les raisons de sa présence face à moi. Les bruits étaient encore plus proches, la demoiselle me dit quelque chose et là... tadam ! Le mur sur notre gauche bouge, se transforme pour laisser apparaitre une porte. Une grande porte massive qui aurait pu être une des portes d'entrée du château. Un regard et sans même rien dire, on se jette dessus.
Cette journée semblait s'étaler à n'en plus finir. C'était exactement la sensation que j'avais éprouvé quand j'avais déposé mon sac rempli de livres à 18h dans le dortoir. J'avais un mal de tête pas possible et je maudissais mon entêtement à vouloir exceller dans tous les cours. Je m'étais levée très tôt genre avant 6h pour pouvoir travailler avant le début des cours. Pourtant le parchemin que je devais rédiger pour le cours de sortilège n'était attendu que pour la semaine suivante donc il ne me servait à rien du tout de me mettre la pression. Pourtant, j'avais forcé sur mes capacités et résultat je n'arrivais pas à finir le devoir de potions qui lui était pour demain. Une heure que je m'obstinais dessus sans succès. Résignée, j'avais laissé mon corps tomber dans le confort du matelas et mes yeux s'étaient fermés spontanément. J'étais épuisée et le mal qui me vrillait les tempes avaient eu raison de ma résistance alors que j'avais cessé de refuser à mon corps ce qu'il réclamait.
Deux heures plus tard, mes yeux papillonnaient péniblement alors que l'obscurité avait envahi l'espace et que le bruit des discussions dans la salle commune me parvenait. Merde, merde et merde! Je n'étais pas fonctionnelle après une sieste, c'est bien pour cela que je n'en faisais jamais. J'étais un petit zombie donc le corps criait de resombrer dans le sommeil bienfaiteur. Bon Hope, il n'était plus temps de s'amuser et de profiter là. J'avais forcé mon corps à se mettre en mouvement avant de filer au pas de course à la bibliothèque pour emprunter les livres dont j'avais besoin puis quémander un thé à la menthe aux elfes de maison. De retour dans la salle commune, je m'étais installée dans un coin pour travailler. Le thé à la menthe avait vite procuré son effet réveillant totalement le flot de mes pensées et j'avais pu me concentrer pleinement. Enfin fini ce satané devoir, je m'étais étirée comme un chat. Vous savez l'ennui de consommer du thé? Surtout en grande quantité? L'envie pressante que je ne pouvais réprimer.
Vu l'heure, je n'aurais pas du mettre un pied hors du dortoir pour aller me soulager mais je n'aurais jamais pu tenir jusque demain et encore moins dormir ainsi. Je m'étais faufilée discrètement et j'avais atteint mon but sans croiser âme qui vive mais enhardie par mon exploit, j'avais manqué de vigilance et me voilà en cet instant précis en train de courir dans les couloirs espérant être assez rapide et vive pour ne pas me faire attraper. Ma réputation en prendrait un coup d'avoir à aller en retenue et il n'en était pas question! Foi de Merlin, je donnerais toute mon énergie avant de me laisser attraper si bêtement pour une raison pourtant tellement naturelle. Un couloir puis un autre, un angle puis un autre, je ne les compte plus mais... BAM! Je heurte de plein fouet une masse me retrouvant les fesses au sol et un peu sonnée. Faites que ce ne soit pas un professeur et je lève les yeux sur un élève visiblement tout aussi paniqué que moi. Je ne peux me retenir d'éclater de rire, un de ces rires nerveux incontrôlables alors que je me tiens les côtes avant de balbutier le souffle court :
« Désolée... C'est nerveux... Bonne déduction, je n'ai rien à faire ici et je ne veux pas avoir de retenue. Pitié qu'une porte de secours apparaisse là maintenant. Par Merlin, un peu de miséricorde. »
La porte qui apparaît me fait sourire alors que tous deux nous en franchissons l'entrée tandis que dans un bruit qui me semble assourdissant la porte se referme derrière nous avant de... disparaître. Quoi? Non! Elle est partie où la vilaine? Mais bon l'essentiel, c'est que nous sommes sauvés, enfin je crois.
« Mon coeur bat la chamade. Attendons un peu puis on retournera dans nos dortoirs. »
Je regarde autour de nous avant de froncer les sourcils fixant un point puis je sursaute.
« Euh je crois qu'on a un problème. J'ai vu quelque chose bouger dans l'air. Aïe! J'ai été... piquée. »
Je regarde mon bras alors que je ressens une étrange sensation. Par Merlin, c'est quoi cette histoire? Qu'est-ce qui se passe cette fois? Je commence vraiment pas à me sentir bien et je fixe mon compagnon d'infortune.
Dans un autre cas, être seul avec une charmante demoiselle, ça aurait pu être une très bonne chose. Le lieu pouvait s'y prêter en plus. Même si c'était loin d'être l'endroit le plus romantique que j'avais pu connaitre, on était seul, elle était belle, il était tard. Mais pour le coup, on était très loin de ce scénario. La jeune Serdaigle avait même utiliser le mot "chamade". Je crois que je n'avais plus entendu ce mot depuis près de dix ans. Et c'était mes grand-parents. J'ai jamais été du genre à juger les gens, je n'aime pas ça. Seulement, quand certains mots sont pronnoncés ... Je ne dis pas que c'est mal ! C'est certainement bien mieux d'utiliser le mot "chamade" que ceux que j'utilise moi, je dis juste que c'est très rare. Je dirais même que ça ajoutait un côté mignon à cette demoiselle. Je pensais l'avoir déjà vu mais je n'en était pas très sûr et il faisait pas non plus très lumineux dans la pièce, c'était assez dur pour moi. J'étais quand même d'accord avec la proposition de la fille de rester ici un petit moment, c'était la meilleure chose à faire même si j'avais de la fatigue en moi et qu'il serait assez dur d'attendre un bout de temps avant d'aller rejoindre mes draps chauds ou plutôt froids vu que personne n'avait pu les réchauffer. J'avais collé mon oreille contre la porte pour écouter les bruits venant de dehors. Rien du tout. C'était très certainement une protection magique qui couvrait les bruits. J'entendais seulement le bruit court de nos deux respirations et un léger bruissement, rien de reconnaissable. Et là, la fille me dit qu'elle vient de se faire piquer :
"Piquer ? Mais par quoi ?"
Je n'avais pas eu le temps d'avoir sa réponse que c'était à mon tour d'entendre ce bruit de plus en plus proche. Je sorti ma baguette pour allumer les alentours mais c'était déjà trop tard. Je ne sais pas si j'ai senti la piqure en elle-même ou la douleur qu'elle a provoqué. C'était pas la pire chose qui m'était arrivé mais, je sens sur ma main du chaud. Un petit coup de Lumos pour voir un léger point noir, l'impact certainement. J'avais même oublié la fille quelques secondes :
"Je crois que moi aussi j'ai été piqué par la même chose, il faudrait ..."
Qu'elle redescende. Je sais que j'étais fatigué mais, elle volait. Réellement, ce n'était pas un rêve, elle était en train de flotter dans les airs, au-dessus de moi. Ce que je n'avais pas compris c'était qu'à mon tour mes pieds ne touchaient plus terre. Et je ne savais vraiment pas pourquoi. Dans l'état limite de choc dans lequel j'étais, j'avais failli faire tomber ma baguette. Regardant autour de moi, je voulais savoir ce qui m'avait piqué, moi et ma partenaire de vol obligatoire. Et si j'étais bien mauvais dans une matière, c'était bien le soin aux créatures magiques. J'adorais ça mais, je n'arrivais jamais à savoir qui était qui dans les espèces :
"J'espère juste que tu sais des choses sur des créatures qui peuvent piquer et nous faire voler, parce que moi non"
J'avais beau être doué en magie de métamorphose, je ne pense pas qu'en cet instant, ça allait pouvoir m'être vraiment utile. A moins que je puisse trouver sous mes pieds de quoi transformer en remède contre ... ce truc étrange que faisait que j'étais encore en train de monter dans les airs. Heureusement, nous étions à l'intérieur avec un plafond sur la tête.
Je ne songe qu'après coup au côté équivoque que peut revêtir la situation. Je suis seule en compagnie d'un jeune homme de mon âge dans une salle isolée et inaccessible, un peu sombre et à une heure tardive. Imaginez le tableau et avouez que c'est le contexte propice à un rendez-vous galant ou à un rapprochement alors que nous ne pourrons pas sortir d'ici avant de longues minutes. Je ne parviens cependant pas à imaginer cette dimension là car mon cœur bat toujours trop vite sous l'effet du stress. Mon dieu, je ne crois pas que je vais jamais m'en remettre mais force est de constater que malgré tout, je suis déjà moins tendue. Je me dis que tant qu'à être piégée ici, je suis plutôt heureuse de ne pas être seule. Je discerne de mieux en mieux l’environnement alors que mes yeux se familiarisent avec l'obscurité. Mais je n'y vois pas assez clair pour comprendre ce qui vient de se produire, ou plutôt ce qui vient de me piquer laissant une sensation de légère brûlure.
« J'en ai aucune idée, c'est bien trop rapide... je n'ai pas eu le temps de rien apercevoir. »
Un hoquet de surprise m'échappe mais je reste sans voix. Mon corps s'élève dans les airs sans que je ne puisse rien y comprendre. Quoi? Mais qu'est-ce qui se passe là? C'est quoi cette histoire... En tout cas, ça n'a rien de drôle et je n'apprécie pas du tout de me retrouver à flotter dans les airs. Je suis sans voix alors que je me rends compte soudain que j'ai le vertige. Depuis quand je souffre de ce mal? Je n'en ai aucune idée mais ne plus sentir le sol sous mes pieds me fait me sentir de plus en plus mal. Je ferme les yeux en hoquetant à nouveau avant de les entrouvrir mais osant à peine regarder. Rappelez-vous quand vous regardez un film d'horreur et qu'une scène vous terrorise. Vous vous revoyez fermer les yeux pour ne plus avoir peur mais être incapable de résister à la tentation de voir ce qui se passe pour ne pas rater le gros de l'action. Vous visualisez ce que je veux dire? Ben c'est exactement cela en cet instant précis.
« Par Merlin, tu voles toi aussi... Tu crois que c'est cette bestiole? Ça doit être une farce? Ou une salle sans force de gravité? »
Un besoin irrationnel de s'accrocher à quelque chose qui rende ce qui se passe plus simple à supporter. Car voyez-vous, je me dis que si ce n'est pas un effet de la salle, ça signifie que si on sort d'ici on pourrait s'envoler encore plus haut et rien que l'idée, je me sens faiblir. Respire Hope, ça ne sert à rien de paniquer là tout de suite. Je m'efforce de m'approcher de lui et lui tend la main.
« Tenons-nous la main pour ne pas nous éloigner l'un de l'autre... faut agir en équipe... »
Mais je suis obligée de refermer les yeux tâtonnant pour le trouver avant de sentir quelque chose qui ne ressemble pas à une main mais aucune idée de ce que je viens d'accrocher. La situation devient vraiment catastrophique quand je me concentre sur sa question.
« Oui je me souviens d'avoir lu quelque chose à ce sujet... C'est un bu... un bu... Je panique, j'arrive plus à me souvenir. Je crois que je souffre de vertige. Je n'arrive pas à me concentrer. Je sais que je sais... mais... »
Je hoquette à nouveau gardant mes yeux fermement clos. Je ne suis pas prête à voir à nouveau le vide sous moi. Je dois me calmer et reprendre le contrôle mais je ne sais pas très bien comment car avouons-le que cette situation n'a rien de bien ordinaire, que du contraire. On est supposé faire quoi dans pareille situation. Peut-être appeler à l'aide mais avec notre chance, la pièce est totalement insonorisée donc aucune chance que quelqu'un ne vienne nous sauver. Puis cette salle capricieuse ne voudra sans doute laisser personne entrer, elle a été jusqu'à faire disparaître la porte alors bon... Je me concentre sur ma respiration : inspire, expire, inspire, expire... ça va aller comme ça. On va s'en sortir.
Accueil
