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Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé. (Moïra & Thomas)

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Trop de noms s’étiraient devant elle, et elle n’en reconnaissait aucun.

Un instant, la Serdaigle se demanda s’il n’y avait que les noms des gagnants, si les perdants avaient été oubliés, effacés, comme s’ils n’avaient jamais existé. Elle ne voyait nul Carrow, Rosier, ou tout autre nom ayant appartenu aux mangemorts, à ceux ayant appartenu au camp des perdants. Comme son grand frère, Alexandre de la Rivière. Fichue fontaine aux morts. A chaque fois qu’elle passait devant, elle fermait les yeux pour ne pas la regarder, pour ne pas devoir fixer cette preuve que son frère était mort et que c’était pour ça qu’elle était venue dans cette école austère et glaciale, tout ça parce que Thomas n’avait pas su accepter sa mort et continuer sans lui, et que sa curiosité malsaine et maladive le poussait à chercher le responsable. Et après, quoi ? Le tuerait-il ? Pensait-il vraiment pouvoir tuer un Auror, ou un professeur, ou un autre élève, sans aller immédiatement à Azkaban ? Officiellement, Alexandre était mort chez lui, sur le chemin de traverse, dans son petit appartement qui avait été complètement retourné, et pas à Poudlard, du mauvais côté de la guerre. Foutu château.

Foutu château, et foutue fontaine !

Pourquoi s’était-elle arrêtée devant la fontaine, d’ailleurs, alors qu’elle voulait aller dans le parc ? Elle ne le savait pas trop. Elle ne la regardait jamais, en général, mais cette fois-ci, elle s’y était arrêtée. C’était stupide. Elle se faisait du mal pour rien. Plus les noms défilaient, et plus l’espoir de voir celui de son frère grandissait et mourait dans la même seconde. Qu’est-ce qu’elle espérait, au juste ? Qu’Alexandre soit reconnu comme un héros et que son nom s’ajoute à la foule des anonymes mort pour la Liberté ? Elle pouvait toujours rêver. C’était du côté de l’oppresseur qu’il s’était battu et qu’il était tombé. Jamais il ne serait un héros aux yeux de l’histoire. Jamais son nom n’apparaîtrait sur la fontaine de Poudlard. Elle le savait très bien. La place des perdants était dans l’oubli tandis que les gagnants étaient glorifiés. Pourtant, elle ne pouvait pas s’empêcher de rester là, à regarder défiler les noms, comme hypnotisée. Il y en avait beaucoup. Beaucoup trop. Tous ces gens, s’étaient-ils battus à Poudlard ? Ou y avait-il aussi le nom de ceux qui étaient morts sous le bref règne des mangemorts ? Les résistants mort avant la bataille, les sorciers qui avaient lutté pour protéger les nés-moldus ?

Son regard se troublait. Il lui fallut un moment pour comprendre que c’était parce qu’elle pleurait. Doucement, elle s’essuya les yeux, et maudit à nouveau la fontaine et l’effet qu’elle lui faisait. Tout, dans cette école, lui rappelait que son frère ne serait plus jamais là, à cause de l’ambition démesurée de ses parents, et d’une guerre stupide qui ne les regardaient pas. Les problèmes des anglais appartenaient aux anglais. Quelle idée stupide avaient-ils eu, en se mêlant de la guerre anglaise pour en grappiller quelques miettes ! Isolationniste, la Serdaigle aurait préféré que ses géniteurs s’abstiennent de vouloir jouer les grands princes en purifiant la France, et toutes ces bêtises qu’ils avaient pu sortir pour justifier leurs gestes. A la chute du Lord, ils n’avaient même pas été inquiétés. D’autres auraient trouvé ça injuste. Moïra ne se posait pas de questions. Elle aurait juste préféré que son grand frère survive, rentre en France, et que tout continue comme avant. Mais rien ne serait plus jamais comme avant. Elle avait été forcée de mûrir d’un seul coup quand elle avait appris qu’Alexandre ne leur reviendrait jamais.

Quelqu’un s’arrêta derrière elle. En hâte, elle passa une main sur ses yeux, se maudissant de ne pas avoir été plus prudente. N’importe qui serait en droit de se demander pourquoi elle pleurait devant la fontaine, alors qu’elle ne connaissait aucune des personnes décédées dont le nom s’affichait en lettres éthérées. Cependant, elle sut, sans se retourner, qu’il s’agissait de son jumeau. L’instant suivant, le bras de Thomas glissait le long de sa taille, pour la serrer en douceur contre lui. Elle tourna à peine la tête vers son frère, lâchant, enfin, la fontaine des yeux. Il avait l’air sombre, et, pour une fois, il ne souriait pas. Elle savait pourquoi. Elle lisait dans ses yeux comme dans un livre. Ils avaient toujours été un, après tout, même si leurs répartitions respectives ne les avaient pas envoyés dans la même Écurie, puis dans la même Maison.

« C’est injuste. »

Inutile de préciser qu’elle parlait d’Alexandre. Ce n’est pas comme si Thomas pensait à lui tout le temps. Après tout, c’était à cause de ça qu’ils étaient là tous les deux, parce qu’il avait insisté pour y aller, et parce qu’elle l’avait suivi en comprenant qu’elle ne pourrait jamais le faire changer d’avis. Si au moins ils avaient pu être dans la même maison… Mais non, à nouveau, ils étaient séparés. Doucement, la Serdaigle attrapa ses bras, comme si elle avait froid. D’un côté, elle avait froid. La fontaine dégageait quelque chose de glacé, elle ne s’était toujours pas habituée au climat d’Angleterre, et plus elle était là, plus la chaleur et la douceur d’Alexandre lui manquaient, comme s’il était là, devant elle, mais qu’ils ne pourraient jamais se toucher du doigt.

« Je déteste ça. »

Et, quelque part, elle le détestait pour l’avoir obligée à quitter sa France natale et s’enterrer dans ce trou perdu. Elle détestait Poudlard. Beauxbâtons lui manquait. La France lui manquait. Sa famille lui manquait.

Et Alexandre lui manquait.
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Thomas de La Rivière
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Thomas de La Rivière
Élève de Serpentard
Maison/Métier : Serpentard
Célébrité : Herman Tømmeraas
Pseudo : Carotte/Aguarà Âge : 30 Parchemins : 298 Gallions : 469 Date d'inscription : 09/04/2017
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Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé.
Moïra et Thomas de La Rivière



Les noms défilaient devant ses yeux pour la centième fois au moins. Thomas les connaissait par cœur désormais. Il  y avait des notes à côté de la plus part d’entre eux en fonction de ce qu’il avait appris à leur sujet. Une tendance se dégageait clairement de la liste. Une majorité de Gryffondors et Poufsouffle. Quelques Serdaigles et très peu de Serpentards. Thomas se mordit la lèvre et se plongea une nouvelle fois dans la succession de prénoms,  tentant d’y voir une réponse qui n’existait pas.

Les Survivants a écrit:
Rowan MOORE
Lyra YAXLEY
Flynn NORTH
Keran KILMISTER
Belladona ROSEBURY
Teagan FOWLEY
Orion OUTERBRIDGE
Mérope GREENGRASS
Adélaïde DEVEREAUX
Pandore HEATHER
Thanatos LEIDEN
Willa LUNDGREN
Mila SILAÏEVA
Philomène NOTT

Viktor BLACKSTONE
Daryl HAWTHORNE
Alexis ABBERLINE
Zephyr ROSENBERG
James MARTELL

Les Survivants. Ceux qui avaient participés à la Bataille de Poudlard et étaient revenus pour en parler. Thomas serra le poing, enfonçant ses ongles profondément dans la paume de sa main. La douleur était vive mais ce n’était rien comparé à la souffrance qui agitait sa poitrine. Son cœur battait avec irrégularité tandis que le serpent tentait de reprendre son souffle. Il ferma les yeux pour se calmer, pour effacer ce voile sombre qui lui brouillait la vue. Après quelques secondes, il put enfin les rouvrir et jeter un nouveau coup d’œil à la liste de noms. Certains étaient plus intéressants que d’autres. Ceux des adultes, principalement. Viktor Blackstone. Un Auror confirmé qui avait surement tué de nombreuses personnes. Thomas l'avait plusieurs fois croisé sans l'aborder, il incarnait tout ce qu’il détestait. Rustre, l’air crépitait de violence contenue autour de lui. Il ne faisait aucun doute qu’il pouvait être le meurtrier. Mais Thomas n’avait évidemment aucun moyen d’aborder le sujet avec lui. Son nom souligné de rouge n’avait jamais voulu révéler le moindre secret. Un autre nom ressortait, marqué de rouge. Daryl Hawthorn. Un infirmier qui avait soigné de nombreuses personnes lors de la Bataille. Avait-il tenté de sauver Alexandre ? L’avait-il aperçu ? Avait-il tenu son corps sans vie ? Thomas serra  à nouveau le poing et inspira lentement. Il fallait qu’il approche l’infirmier. Quitte à se blesser ou se rendre malade.

Un bruit le fit sursauter. Thomas posa sa baguette sur la liste de prénoms qui disparut sous le sortilège. Le serpent rangea le parchemin vierge et se retourna vers la personne qui entrait dans le dortoir. Un de ces sangs mêlés qui avaient réussi à atterrir à Serpentard. Thomas lui sourit sans rien révéler de ses réels sentiments et se releva. Il avait besoin de prendre l’air. Potasser la liste des  Survivants lui donnait à chaque fois la nausée. Rangeant ses affaires sous son lit, il quitta le dortoir. La règle voulait qu’il soit accompagné, d’ailleurs un petit groupe d’élèves désireux de quitter la Salle Commune se formait dans un coin. Un Auror allait les accompagner à la bibliothèque. Thomas pouvait les accompagner jusqu’au rez-de-chaussée où il y avait assez de patrouilles de professeurs pour qu’on accepte de les laisser seul. C’était tellement stupide. Thomas, qui avait pourtant appris à obéir aux règles avec un sourire poli, avait beaucoup de mal à supporter le nouveau règlement. Il se faufila cependant dans le groupe d’élèves, peu désireux de se faire remarquer.
Une fois arrivée au rez-de-chaussée, Thomas s’éclipsa du petit groupe qui continuait son ascension vers la bibliothèque. Toujours nauséeux, il entra dans le Hall d’entrée, avide d’air frais. Il s’arrêta net. À quelques pas de lui, la silhouette si reconnaissable de sa jumelle se tenait devant la Fontaine aux morts. Le serpent sentit un long frisson lui parcourir l’échine. Il ressentait sa peine d’ici. Silencieusement, il franchit les quelques mètres qui les séparaient. Moïra essuya nerveusement des larmes, confirmant sa douleur. Thomas la saisit doucement et la serra tendrement contre lui, incapable de prononcer le moindre mot. Moïra tourna la tête pour planter ses yeux humides dans les siens. Il aurait voulu pouvoir dire quelque chose de réconfortant mais la vérité était que leur frère était mort en se battant pour la cause des perdant. S’il ne serait pas associé à ce groupe, ça ne pouvait dire qu’une seule chose, il serait oublié. Thomas rendit un regard sombre à sa sœur. C’est injuste. Il acquiesça lentement. D’un geste doux, il leva la main pour écarter une mèche qui tombait devant les yeux de Moïra. Il aurait voulu dire quelque chose. Je sais. Mais tout semblait inutile, futile. Que vous soyez né du mauvais côté, que votre famille vous pousse à commettre des actes irréparables, que vous ayez le malheur de choisir la cause des perdants et l’Histoire n’aura aucune pitié. C’était injuste.
Moïra croisa les bras. Thomas laissa glisser une main le long d’un de ses bras. Je déteste ça. Un murmure, un reproche à peine voilé. Le serpent la connaissait trop bien pour savoir qu’elle parlait de l’Ecosse, de Poudlard, de ce climat pluvieux et de l’ambiance maussade. C’était lui qui les avait emmenés ici. Elle avait pourtant protestés à grand cris pour ne recevoir en réponse que le visage indifférent de son jumeau. C’était sa faute, à lui.

« Je suis désolé. »

Désolé, il l’était. Mais il ne regrettait rien. Il aurait fini par étouffer à Beauxbâtons si ça avait continué. Bien que morose, Poudlard lui apportait un espoir. L’espoir de trouver une réponse. Il savait que Moïra trouvait ça stupide et inutile mais il en avait besoin pour ne pas devenir fou. Il aurait voulu qu’elle puisse comprendre cette folie qui menaçait de le submerger lorsqu’il pensait que le meurtrier d’Alexandre ne serait jamais connu. Il avait besoin de savoir, sinon il allait en mourir.

« Je déteste ça aussi. Mais à Beauxbâtons je n’arrivais plus à…respirer. J’ai besoin d’avancer, de faire quelque chose. »

Thomas savait qu’il aurait toujours le support de Moïra mais il avait du mal à accepter l’idée qu’elle ne le comprenne pas alors que ses sentiments étaient si forts qu’ils menaçaient de l’engloutir à chaque instant.
Il jeta un coup d’œil aux noms qui s’étalaient sur la fontaine. Surement beaucoup d’adultes, surement la même tendance que sur sa propre liste. Beaucoup de Gryffondors et de Pousfouffles. Au moins Moïra et lui n’avaient pas atterrit au sein de ceux qui s’étaient battu contre leur frère. Il soupira. La Fontaine ne montrait que les noms de ceux qui avaient été considérés comme des héros. Comme si les autres morts n’avaient pas vécu leurs propres malheurs, comme si ils n’avaient personne pour les pleurer. Pourtant les larmes de Moïra séchaient à peine sur ses joues.

« Tu ne devrais pas te faire du mal comme ça. »

Il lui caressa tendrement la joue, suivant le sillon humide qu’une larme y avait dessiné.
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« Je suis désolé. » La Serdaigle se retint de grogner. Être désolé ne leur rendrait pas Alexandre. La seule raison qui avait poussé leurs parents à autoriser cette folie, c’était pour que Thomas ne finisse pas par y sombrer tout à fait. En France, il se noyait dans sa haine et son incompréhension, sans avoir la moindre chance de pouvoir faire la paix avec lui-même. En Angleterre, son obsession n’avait plus de limites, mais l’espoir des parents de La Rivière, c’est que Thomas comprendrait de lui-même que cette obsession devait se terminer pour qu’il puisse avancer sereinement vers son futur plutôt que de se focaliser sur le passé. On ne change pas le passé, mais à force de trop se concentrer dessus, il en oubliait de vivre. « Je déteste ça aussi. Mais à Beauxbâtons je n’arrivais plus à…respirer. J’ai besoin d’avancer, de faire quelque chose. » A nouveau, elle ferma les yeux. Son jumeau venait, en quelques mots, d’expliquer pourquoi ils étaient ici. A cause de son impossibilité de faire son deuil tant qu'il n'avait pas obtenu quelques réponses. Mais elle ne le blâmait pas. Tout le monde n’y arrivait pas, car ce n’était pas une chose aisée que de faire son deuil pour ne pas mourir dans son chagrin. Elle s’était résignée à ne jamais retrouver celui qui avait tué son frère. Pas Thomas. Quelque part, c’était admirable. Stupide, certes, incroyablement dangereux, bien entendu, mais en quelque sorte admirable.

« Je sais, Tom. C’est pour ça qu’on est ici. Tu serais mort sous le soleil de France si nos parents avaient refusé, de toute manière. »

Elle ne tourna pas les yeux vers son frère, mais son ton était compréhensif et, pour une fois, plein de douceur. Elle ne voulait pas être là, et si elle l’avait suivie, c’était avant tout pour s’assurer qu’il ne lui arrive rien de fâcheux. Poudlard lui avait déjà pris un frère, elle veillerait sur le deuxième jusque dans les profondeurs toxiques du Tartare s’il le fallait. Elle avait l’impression d’être sa bouée de sauvetage, la raison pour laquelle ses recherches se faisaient lentement, froidement, avec une méthode calculée, et non pas en fonçant tête baissée dans tous ceux pouvant lui apporter des informations. A l’heure actuelle, son nom de famille ne signifiait plus rien, et même ses parents savaient que sans la calme et rationnelle influence de sa jumelle, Thomas aurait tout jeté aux orties dans un moment de colère, salissant le prestigieux nom et la réputation sans tâche des de La Rivière sans même l’avoir voulu. Mais elle était là. Et s’il ne voulait pas l’entraîner dans sa chute, il devait faire attention à ses manières et à ses paroles. « Tu ne devrais pas te faire du mal comme ça. » La française serra le poing, sentant à peine les doigts de son jumeau glisser sur sa joue encore légèrement humide.

« Oui, c'est vrai. On ne devrait pas se faire du mal comme ça. »

Elle n’en dit pas plus, mais elle leva son regard noisette vers son jumeau, plus grand qu’elle, pour le fixer longuement. Ils se faisaient du mal tous les deux, depuis cette dispute insensée qu'ils avaient eu en France, des mois auparavant. Ils étaient ici à cause de sa souffrance et de son impossibilité à accepter l’inacceptable pour faire son deuil et laisser partir leur frère aîné. Elle savait qu’il passait des heures à lire et relire les noms de ceux qui avaient participé à la bataille et qui avaient survécu, dans l’espoir de pouvoir les approcher et en apprendre plus. Mais il ne pourrait jamais leur demander s’ils avaient vu Alexandre, puisque, officiellement, ce dernier, diplomate français, n’avait pas pris part aux hostilités et était mort chez lui, dans son petit appartement du chemin de traverse. A combien se calculaient les chances qu’il trouve quelque chose ? Elles étaient quasi-nulles. Alexandre avait pu être tué par n’importe quelle personne se trouvant sur le champ de bataille, et même par quelqu’un de son propre camp, dans la confusion générale. Peut-être même que son meurtrier était mort à son tour, tombé sous les sorts d’un mangemort, d’un phénix, d’un professeur ou d’un élève. Sa quête obsessionnelle était vouée à l’échec, et quelque part, dans un coin de son esprit, elle ne comprenait pas pourquoi leurs géniteurs avaient autorisé une telle folie. Son jumeau risquait de s’y perdre plus qu’autre chose.

« Alors, dis-moi... Comment ça avance ? Tu... Tu as trouvé quelque chose dans les listes et en parlant aux gens ? »

Elle s'était forcée à prononcer ses mots, à passer outre la honte qu'elle ressentait d'avoir dit tant de choses si dures à son frère jumeau. Elle savait qu'elle le surprenait en abordant le sujet, elle qui lui avait clairement dit, dans un accès de colère, qu'elle ne voudrait jamais en entendre parler. Mais elle voulait l'aider, et pour l'aider, il lui fallait d'abord trouver la force de lui proposer son aide, et de lui pardonner le fait d'être en Angleterre, dont elle le tenait pour responsable alors que ce n'était pas sa faute. C'était elle qui avait choisi de venir, il ne le lui avait jamais demandé. Doucement, la Serdaigle s’était forcée pour ne pas reposer les yeux sur la fontaine. Elle n’y trouverait pas le nom de son frère, car l’histoire était écrite par les vainqueurs. Les morts de la résistance seraient glorifiés à jamais, et les morts de l’autre camp tomberaient dans l’oubli quand leurs proches parents rencontreraient la Faucheuse. Tout le monde se rappellerait de Fred Weasley, Remus Lupin ou Nymphadora Tonks. Personne ne se rappellerait d’Alexandre de La Rivière. C’était la vie. Et Moïra s’en fichait. Elle savait qu’elle, elle ne l’oublierait jamais, et tant qu’il y aurait dans son cœur une place pour son aîné, mort pour une cause qu’il croyait juste, et pour la grandeur de la France et de sa famille, c’était tout ce qui importait.
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Thomas de La Rivière
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Moïra et Thomas de La Rivière



Thomas ressentait une furieuse envie de partir pour éviter cette tension entre lui et sa jumelle. Il n’avait pas l'habitude de cette ambiance entre eux et il ne savait pas comment la gérer. Moïra lui tournait le dos mais il ressentait clairement son exaspération. Elle se moquait bien du fait qu'il soit désolé. Et comme trop souvent ces derniers mois, il se sentait méprisé et incompris. Sa sœur ne restait à ses côtés que parce qu’elle l’aimait, pas parce qu’elle le comprenait. Ça aurait peut-être dû lui suffire, cet amour inconditionnel, mais ce n’était pas le cas. Ils avaient toujours été deux parties d’une même âme. Ils n’avaient pas toujours été d’accord sur tout mais ils avaient toujours accepté le point de vue de l’autre sans juger. Depuis sa décision de venir à Poudlard, il se sentait constamment jugé pourtant. Il était l’égoïste qui les avait arrachés de leur école bien aimée, il était l’imbécile incapable de faire son deuil comme il fallait, l’imprudent qui mettait la réputation de leur famille en danger. « Je sais, Tom. C’est pour ça qu’on est ici. Tu serais mort sous le soleil de France si nos parents avaient refusé, de toute manière. » Thomas ferma les yeux, touché en plein cœur. Moïra avait parlé avec douceur. L’amertume des derniers mois avait quitté sa voix et le serpent ressentait à la fois un immense soulagement et une grande tristesse. Le croyait-elle vraiment désespéré au point de se laisser mourir de rage ou de désespoir à Beauxbâtons ? Oui, c’était ainsi qu’elle le voyait. C’est pour ça qu’elle l’avait suivi dans le miteux Poudlard. Pour veiller à ce qu’il ne se laisse pas mourir ici, sous les nuages denses de l’Ecosse. Thomas soupira. Avait-elle raison ? Était-il mal à ce point ? Il pensa à ses nuits d’insomnies, à la rage qui l’animait et à son incapacité d’abandonner un projet qu’il savait pourtant absurde. Bien sûr, elle avait raison. Elle voyait plus clair à travers son âme que lui-même. Elle l’avait toujours fait. Elle avait tort sur un point, cependant. Désespéré, il l’était mais pas au point de se laisser mourir.

« Je n’en serais pas mort, Moïra. Je ne te laisserai jamais seule dans ce monde. »

Elle aurait dû le savoir, que jamais il ne l'abandonnerait. Elle était la raison pour laquelle il se montrait si prudent lors de ses recherches. La raison pour laquelle il préférait stagner à vie dans sa quête plutôt que de mettre sa famille en danger.
Thomas reporta son regard sur la fontaine où reposaient les noms de ceux que l’Histoire considérait comme des héros. Il en reconnaissait certains pour avoir lu leur portrait dans les journaux à l’époque de la guerre. Des héros qui avaient probablement aussi tués pour leur cause. Des héros qui s’étaient battus pour permettre l’accès à la société sorcière aux Sang de Bourbes. Les Sangs de Bourbes... des profiteurs de la société que leurs ancêtres avait forcée à plonger dans le secret en tuant des centaines de sorciers sur les bûchers. C’était injuste et tandis que les larmes séchaient sur les joues de sa sœur, la fureur brûlait dans la poitrine de Thomas. Moïra ne devrait pas se tenir devant ce temple d’hypocrisie. Elle ne devrait pas se faire autant de mal. « Oui, c'est vrai. On ne devrait pas se faire du mal comme ça. » Il se mordit les lèvres et détourna le regard, ne désirant pas affronter les yeux de sa jumelle. Il sentit ses pupilles le scruter longuement. Le serpent savait ce qu’elle avait voulu dire. Lui aussi, se faisait souffrir inutilement. En cherchant la vengeance plutôt que la paix. Elle avait raison mais il ne voulait pas lui en parler. Ne pouvait pas lui en parler. Elle refusait qu'ils évoquent cette quête de vengeance, après tout. Après de longues secondes, il porta enfin ses yeux émeraude dans ceux noisette de sa jumelle. Par Merlin, ce qu’il aurait fait pour effacer toute la tristesse qui s’y lisait. « Alors, dis-moi... Comment ça avance ? Tu... Tu as trouvé quelque chose dans les listes et en parlant aux gens ? » Thomas fronça les sourcils de surprise. C’était la première fois que Moïra portait le moindre intérêt à ce qu’elle considérait comme une folie. Elle l’avait suivi jusqu'à Poudlard, oui, mais pas pour l’aider. Pour le surveiller. Pour être sûre de se faire comprendre, elle le lui avait hurlé lors de cette fameuse dispute ; jamais, elle ne voulait entendre parler de ce stupide projet. Et si ça blessait le serpent, il s’était fait une raison.
Il prit un certain temps à répondre, réfléchissant à ce qu’il allait lui dire. Devait-il parler de ses doutes, de sa culpabilité ou simplement rester dans l’exposition des faits ? Elle lui ouvrait une porte. Devait-il la convaincre du bienfondé de son projet ou lui expliquer qu’il ne savait plus lui-même si tout cela avait un sens ? Il soupira. Comme toujours, il lui dirait la vérité. Ce n’est pas comme s’ils pouvaient se cacher quoique ce soit. Il jeta un coup d’œil aux alentours pour vérifier que personne d’autre n’était présent.

« Pas vraiment, non. J’ai appris que certaines personnes n’avaient jamais mis les pieds dans le parc alors qu’Alex n’a jamais atteint le château… »

Sa voix se brisa. Il n’était pas habitué à parler des faits à voix haute. Se concentrer sur sa vengeance était justement sa manière de ne pas penser à ce qui se cachait derrière les faits ; la mort d’Alexandre.

« Mais la vérité c’est que j’accumule juste le nom des personnes présentes et que peu à peu, j’arrive à retracer quelques événements mais rien qui ne puisse être relié de près ou de loin à Alexandre. Je ne peux poser aucune question directe, pas même à mes amis, pas même aux mangemorts. Ça stagne et je commence à être blasé. Même la personne qui l’a tué n’est sans doute pas au courant que c'était lui… je veux dire, il avait un masque. »

Il soupira et passa une main devant sa tête. Le pire dans tout ça, c’est que même en étant conscient du cul de sac dans lequel il se trouvait, il continuait inlassablement à accumuler les noms et les anecdotes inutiles. Il prévoyait des moyens d’en récolter d’autres. Bientôt il retrouverait Belladona pour tenter de lui extraire quelques informations. C’était comme essayer de vider un océan à l’aide d’une pipette. C’était stupide mais maintenant qu’il était dedans, il continuait machinalement sur sa lancée.
Thomas reporta son regard sur le visage doux de sa jumelle. Elle avait eu raison depuis le début. Était-elle satisfaite de voir qu’il allait dans son sens et reconnaissait l’absurdité de son projet ? Était-ce pour ça qu’elle lui avait enfin posé la question ?

« Qu’est-ce qui fait que tu t’y intéresse si soudainement ? »

Son ton n’était pas accusateur, plutôt sincèrement surpris. Lui qui lisait si facilement les émotions de sa sœur n’avait pas vu ce retournement de situation venir. S’étaient-ils éloignés tant que ça ? Avait-il perdu l’habitude de ne faire qu’un avec elle ? Leurs parents avaient toujours dit qu’ils étaient trop proches pour que ce soit sain. Cette dispute avait-elle réalisé leur volonté de séparer un peu leurs jumeaux ? Thomas ne voulait pas y croire. Moïra faisait partie de son âme et plutôt que de penser à son incapacité de prédire ses réactions, il devrait sans doute se concentrer sur le fait que, enfin, elle tentait de le comprendre.

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Le silence entre eux était lourd de sens. Leur dispute, avant de venir à Poudlard, avait créé entre eux un fossé, que ni l’un ni l’autre ne parvenait à franchir et que leur malaise contribuait à creuser. Ils ne savaient que dire, et échanger des banalités, en ce moment précis, les blessait l’un et l’autre. Ils savaient ce qu’ils faisaient ici. Alexandre avait été leur ancre à tous les deux, et sa mort avait dévasté leur monde. Moïra avait su faire son deuil, lentement mais sûrement, en se plongeant dans le travail pour ne pas déprimer, en se forçant à vivre pour ne pas mourir. Thomas, lui, avait plongé. Il avait forgé ses armes, réfrénant sa colère, ne brûlant que de connaître le nom de celui qu’il devait tuer pour venger son frère, son aîné, son modèle. C’était ce qui les avait séparés. Mais il était temps qu’ils comblent ce fossé d’incompréhension, qui les faisait se regarder dans le blanc des yeux avec une gêne tellement palpable qu’on aurait pu la toucher du bout des doigts. Il était temps qu’ils redeviennent ce qu’ils étaient : une famille.

Aussi, avec une certaine hésitation, Moïra fit-elle le premier pas, et le soulagement visible de son frère fut sa récompense, même si une certaine tristesse transparaissait. Selon lui, il ne se serait pas laissé mourir. La Serdaigle en doutait. Elle ne se rappelait que trop bien de ces nuits après la mort d'Alexandre, ces nuits à hurler, ces nuits où la rage et la haine l’empêchaient de dormir. Ces nuits où, à bout de forces, les elfes de maison lui tendaient les somnifères ordonnés par le maître et la maîtresse de maison, la suppliant de les lui apporter à leur place. Car venant des elfes, le somnifère finissait explosé contre un mur. Venant d’elle, s’il râlait, il le prenait docilement, avant de sombrer dans un profond sommeil. « Je n’en serais pas mort, Moïra. Je ne te laisserai jamais seule dans ce monde. » Elle esquissa un sourire pas vraiment convaincu, mais ne discuta pas ce point pour ne pas prendre le risque de tout gâcher à nouveau.

« Tu n’as pas intérêt. Si tu meurs, je te tue. »

Taquine, elle lui envoya une légère bourrade, avant de redevenir sérieuse. Plaisanter devant une fontaine faisant hommage aux morts, c’était sans doute une hérésie, en Angleterre. Et même si le nom de son frère n’y était pas, et n’y serait jamais, Moïra respectait suffisamment la mémoire des morts pour ne pas s’attirer leur courroux par quelques phrases malheureuses. Tant de gens étaient morts à cause de gens comme Alexandre… Cette cause si grande qu’il défendait, en valait-elle la peine ? Les nés-moldus étaient-ils si horribles que ça ? Ces derniers temps, elle se posait de plus en plus de questions dérangeantes, et même si elle tentait de les éluder, ces questions revenaient toujours. Les moldus avaient inventé de grandes choses. Leurs téléphones et leurs sms étaient quand même plus pratiques et plus rapides que les hiboux, par exemple.

Elle savait que son frère voyait cette fontaine comme une vaste blague, une hypocrisie, une insulte à la mémoire des morts, car seuls ceux qui s’étaient battus du côtés de l’Ordre du Phénix avaient eu droit à la consécration. Les autres, les mangemorts, les partisans, ils n’apparaissaient nulle part, et quand leurs enfants seraient morts, personne ne se rappellerait d’eux. Personne ne voulait se rappeler d’eux. Les livres d’histoire les appelleraient les méchants. Et même si elle avait choisi la voie de la paix et du pardon, ayant accepté le fait que son frère, représentant du mauvais camp, était mort pour l’avidité de leurs parents, elle comprenait de mieux en mieux pourquoi Thomas n’acceptait pas le fait que son tueur se promène en liberté dans la nature, continuant à vivre, alors que pour cet acte, Alexandre, lui, aurait fini à Azkaban. Aussi, en se forçant un peu, elle osa enfin poser la question que, sans cet accès de faiblesse, elle n’aurait jamais posée. Comment ses recherches avançaient-elles ? Avait-il trouvé quelque chose ? La réponse vint, après quelques secondes d’un silence surpris, et un coup d’œil pour s’assurer qu’il n’y avait personne.

« Pas vraiment, non. J’ai appris que certaines personnes n’avaient jamais mis les pieds dans le parc alors qu’Alex n’a jamais atteint le château… » La brune ferma les yeux sous ce mensonge inventé par leurs parents. C’était ici qu’Alexandre était mort. Ici, au château, peut-être même à l’endroit exact où ils se trouvaient. « Mais la vérité c’est que j’accumule juste le nom des personnes présentes et que peu à peu, j’arrive à retracer quelques événements mais rien qui ne puisse être relié de près ou de loin à Alexandre. Je ne peux poser aucune question directe, pas même à mes amis, pas même aux mangemorts. » Moïra sentit le désappointement dans sa voix. Sa quête impossible n’avançait pas, mais en parallèle, son obsession de vengeance ne s’émoussait pas, l’exposant entre deux feux. « Ça stagne et je commence à être blasé. » Elle ne répondit pas. C’était de sa faute. Elle aurait pu l’aider depuis le début, mais sa colère égoïste l’avait poussé à lui tourner le dos au moment où il avait le plus besoin d’elle. Ce n’était pas de sa faute s’ils n’étaient plus à Beauxbâtons. Elle avait choisi de le suivre, librement, et lui faire retomber la faute dessus, c'était injuste. « Même la personne qui l’a tué n’est sans doute pas au courant que c'était lui… je veux dire, il avait un masque. »

La Serdaigle se crispa involontairement, et tourna la tête pour s’assurer que personne n’avait entendu. Elle savait son frère prudent, mais l’entendre parler de mangemorts et de masques la rendait nerveuse. Heureusement, il n’y avait personne autour d’eux, personne pour écouter leur conversation et la rapporter à qui de droit. Parce qu’il venait juste d’admettre en plein Poudlard que leur frère aîné était un mangemort, après tout. Alors qu’elle se détendait progressivement, Thomas reprit la parole, d’un ton sincèrement surpris, bien que sur la défensive, même s’il ne s’en rendait pas bien compte. « Qu’est-ce qui fait que tu t’y intéresse si soudainement ? » Au fond de lui, il devait s’attendre à ce qu’elle lui colle une nouvelle baffe mentale en lui disant qu’elle avait eu raison depuis le début. Tout ce qu’il avait dit, elle le lui avait hurlé durant leur dispute. La personne qui avait tué leur frère ne saurait peut-être jamais qui était l’homme masqué qu’il avait tué. Peut-être même avait-il été tué par un mangemort, ou par quelqu’un qui avait été tué ou emprisonné un peu après. Les chances de le retrouver étaient infinitésimales. Tendant la main, elle mêla ses doigts à ceux de son frère pour qu’ils aillent discuter plus loin.

« Pas ici. Viens. »

Parler de mangemorts devant la fontaine aux morts la rendait nerveuse. Elle avait presque l’impression que tous ces gens qui avaient lutté contre eux, allaient apparaître pour les juger et les dénoncer. Aussi se hâta-t-elle de tirer son frère plus loin, pour qu’ils aillent s’installer sur un des nombreux bancs du hall, à une distance respectable de la fontaine et suffisamment bien placés pour ne pas être espionnés.

« Pour répondre à ta question… Disons que j’ai fini par réaliser quelque chose. Si je suis toujours contre ton projet, j’ai fini par comprendre que tu ne le terminerais jamais si tu n’y travaillais qu’à moitié. » Elle se tut. A moitié, ça voulait dire sans elle. Elle était sa moitié d'âme, et sans elle, avancer était plus difficile. Pour elle aussi, avancer sans lui était une épreuve de tous les jours. « Et que c’est mon égoïsme et ta fierté qui nous empêchent de nous y consacrer pleinement. »

Elle n’avait pas envie de remettre leur dispute au goût du jour, aussi l’avait-elle éludée de quelques mots. Son égoïsme l’avait poussée à en vouloir à son frère pour une décision qu’elle avait été seule à prendre, mais la fierté de Thomas l’avait poussé à faire comme si cette dispute n’avait jamais existé. Or, elle connaissait son frère. Avancer seul, il savait faire, quand il avait le soutien de sa jumelle. Leur désaccord, et son sentiment de solitude et d’abandon, l’empêchaient d’avancer à son aise. Parce que toutes les choses qu’il aurait voulu lui dire, tous ces moments où il aurait voulu son avis, il se rappelait la dispute, fermait les yeux, et continuait d’avancer. Sans elle. Mais plus maintenant. Le tu était devenu nous.

« J’ai essayé de m’excuser, tu sais. Mais… On n’arrive jamais à en parler. On fait comme s’il ne s’était rien passé et on continue comme avant, alors que rien n’est plus comme avant. Et plus le temps passe, plus on s’éloigne. » Elle se tut, quelques secondes, et reprit d’une voix sensiblement plus agressive. « Alexandre n’était pas que ton frère. C’était aussi le mien. »

Elle n’arrivait pas à le dire. Elle n’arrivait pas à dire qu’elle voulait l’aider, tourner la page et oublier pour de bon cette dispute. Qu’il lui manquait et qu’elle voulait avancer avec lui, et pas à côté de lui. Mais Thomas devait sans doute l’avoir compris, que son agressivité n'était pas dirigé vers lui, mais plutôt vers elle, et vers la situation dans laquelle ils s'étaient bêtement empêtrés. Lui aussi avait du mal à s’excuser, c’était un trait de famille difficile à dépasser. En silence, elle prit quelques secondes pour se calmer, et finalement, s’engagea avec son frère sur le chemin de la vengeance, pour pouvoir mieux l’aider à retrouver la paix.

« Tu m’as dit que tu avais une liste. Je peux la voir ? »
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Thomas de La Rivière
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Thomas de La Rivière
Élève de Serpentard
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Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé.
Moïra et Thomas de La Rivière



Il le pensait sincèrement. Que jamais il ne l’abandonnerait, que jamais il ne baisserait les bras au point de se laisser crever. Pas que la mort l’effraye mais si cela voulait dire laisser Moïra affronter seule ce monde, jamais il ne s’autoriserait à céder à la faucheuse. Il ne pouvait pas même imaginer la douleur que la perte de sa jumelle lui provoquerait et il était bien conscient que sa propre disparition aurait le même effet sur elle. Et ça, jamais il ne se permettrait de le lui infliger. Jamais. Mais le sourire doux de Moïra était clair, elle n’était pas convaincue par ce fait. Thomas se pinça les lèvres nerveusement. Le fait qu’elle croie qu’il soit capable de se laisser mourir l’effrayait bien plus qu’il n’aurait su le dire.
Mais Moïra ne précisa pas sa pensée. Elle se contenta de lancer un trait d’humour et le serpent ferma les yeux en acquiesçant avec un demi sourire. Si elle voulait détendre l’ambiance, ainsi soit-il. Il n’était de toute façon pas prêt à se lancer dans une grande discussion sur sa santé mentale et sur la question de si, oui ou non, la mort d’Alexandre l’avait rendu fou. Ils savaient tous les deux qu’en parler ne ferait que rendre les choses plus réelles. Et Thomas n’avait certainement pas envie d’affronter cette réalité-là en particulier. S’il était capable d’admettre qu’il se trouvait face à un mur et qu’il s’y était mis lui-même, c’était une autre histoire d’accepter que la fureur qui l’agitait en permanence pouvait l’empêcher de réfléchir avec lucidité. À vrai dire, il n’était pas sûr d’être tout à fait d’accord sur ce point, même s’il se donnait le temps d’y penser. La rage qui l’assaillait, si elle l’aveuglait par moment, lui procurait parfois une clarté sans pareille.

Résigné à ne pas communiquer au sujet de la mort d’Alexandre avec Moïra, le serpent mit quelques secondes avant d’assimiler complètement la question de sa sœur. Depuis le début, elle avait voulu se tenir éloignée de son enquête et voilà qu’elle s’y intéressait. C’était inespéré. Et c’était ce dont ils avaient besoin. Ils n’étaient pas habitués à ce silence qui s’était installé entre eux sur le sujet. Thomas sentait peu à peu une certaine rancœur l’envahir à l’idée qu’il n’était pas soutenu par la personne qui pouvait le mieux le comprendre au monde. Et il était presque sûr que, de son côté, la rancœur agrippait aussi Moïra, cloîtrée à Poudlard parce qu’il avait voulu s’y rendre. Pire, le serpent ressentait parfois une certaine jalousie face au travail de deuil qu’avait accompli sa sœur. Il aurait voulu pouvoir faire de même. Alors qu’il avait passé des nuits à hurler de rage au point de s’en rendre malade, elle avait été capable de tenir le coup. Bien sûr elle avait pleuré, et il avait séché ses larmes. Mais après son effondrement, elle s’était reconstruite. Thomas avait l’impression d’être encore en train de s’effondrer. Un chantier de démolition en cours. Il aurait voulu avoir la force de s’en remettre comme Moïra. Il aurait voulu qu’elle le guide tandis qu’elle-même trouvait le moyen de se guérir. Mais il savait que c’était beaucoup lui en demander. Si lui-même n’avait pas trouvé la manière de se reconstruire, comment aurait-elle pu ? Qu’elle réussisse déjà à faire ce chemin pour elle-même était un exploit en soit. Il en était conscient. Mais il l’enviait. Et la rancœur et l’envie étaient des émotions qu’il comptait bien effacer en ce qui concernait Moïra. Aussi, répondit-il avec soulagement à la perche qu’elle lui tendait. Il lui exposa la vérité ; son sentiment d’être face à un mur.
Thomas n’aurait pas été surpris qu’elle soupire d’un air entendu et lui lâche un « je te l’avais bien dit ». Mais elle n’en fit rien, l’écoutant avec attention et avec une douceur dans son regard qu’il ne lui avait pas vu depuis longtemps. Il l’interrogea sur les raisons qui la poussait à s’intéresser à ce sujet alors qu’elle refusait d’en entendre parler jusqu’à maintenant. Moïra lui prit la main et Thomas la serra doucement. D’un regard équivoque vers la Fontaine aux Morts, elle l’entraina à loin. Le serpent supposa qu’elle se sentait mal à l’aise de parler devant ces noms. De son côté, il s’en moquait bien. Ces noms gravés dans la pierre avaient une signification lourde de sens à propos de qui méritait d’être considéré comme un héros mais, au final, ce n’étaient que des noms. Parmi eux, peut-être, le coupable d’Alexandre. Mais aucun moyen d’interroger ces gravures, aucun moyen de découvrir qui étaient ces personnes. Car ce n’étaient que des noms gravés dans le marbre.

Ils s’assirent sur un banc de pierre, plus loin. Thomas jeta un coup d’œil à la fontaine qu’ils avaient quittés, le regard sombre, puis posa ses yeux sur sa sœur, impatient de savoir ce qu'elle avait à dire. « Pour répondre à ta question… Disons que j’ai fini par réaliser quelque chose. Si je suis toujours contre ton projet, j’ai fini par comprendre que tu ne le terminerais jamais si tu n’y travaillais qu’à moitié. » Thomas passa sa langue sur sa lèvre du bas, silencieux. Ainsi donc, elle n’avait pas eu de révélation divine la poussant à accepter son projet. Elle voulait l’aider parce qu’elle ne croyait pas qu’il soit capable de terminer quoique ce soit sans elle, sans sa moitié. Elle avait sans doute raison. Il se sentait freiné car incomplet. Mais c’était loin d’être une réjouissance d’apprendre qu’elle le constatait aussi. « Et que c’est mon égoïsme et ta fierté qui nous empêchent de nous y consacrer pleinement. » Thomas secoua doucement la tête. Il aurait employé les mots inverses pour le propos inverse.

« À moins que ce soit mon égoïsme et ta fierté qui nous aient amenés jusqu’ici. Si j’avais été meilleur, j’aurais accepté de laisser tomber. Si tu avais été moins fière, tu ne m’aurais pas suivi avec la prétention d’être capable de me protéger de moi-même. »

Il haussa des épaules. Il ne disait pas ça méchamment et ce n'était pas un reproche. Mais la vérité était qu’ils étaient tous le deux fiers et égoïstes. Ça les avait amenés jusqu’ici et ça les empêchait maintenant d’aller plus loin.

« Enfin, on s’en fout de qui est égoïste ou fier ou quoique ce soit d’autre. Ça nous a séparés et ça nous a bloqués. » Thomas fronça les sourcils et leva la main pour effleurer la joue de sa sœur. « Je ne sais plus quoi faire mais je me dis qu’il est sérieusement temps que, quoiqu’on fasse, on le fasse ensemble. »

Parce qu’aussi déplaisant que ce soit, elle avait raison. Il était bien incapable d’avancer sans elle. Thomas se rapprocha encore d’elle et l’entoura d’un bras protecteur. Il comptait bien continuer sa quête mais si Moïra cherchait une nouvelle fois à le décourager, il était aussi prêt à discuter. Il leur fallait trouver un terrain d’entente.
« J’ai essayé de m’excuser, tu sais. Mais… On n’arrive jamais à en parler. On fait comme s’il ne s’était rien passé et on continue comme avant, alors que rien n’est plus comme avant. Et plus le temps passe, plus on s’éloigne. » Thomas acquiesça en silence. Il y avait quelque chose de rassurant à savoir qu’elle ressentait la même chose que lui. Au moins ils étaient ensemble dans leur peur de s’éloigner. Il la serra doucement contre elle mais se recula les sourcils froncés à sa dernière remarque prononcée d’un ton plus dur. « Alexandre n’était pas que ton frère. C’était aussi le mien. » Le cœur du serpent se mit à battre un peu plus vite. Il n’arrivait pas à comprendre ce qu’elle voulait dire. L’accusait-elle de s’accaparer le deuil ? Il cligna des yeux, un instant perdu devant ce changement de comportement, avant de croiser le regard triste de sa jumelle. Non… ce qu’elle voulait dire, c’est que elle aussi, voulait venger son frère. Elle voulait l’aider mais n’arrivait pas à l’admettre. Thomas sourit avec douceur. Elle ne lui avait pas fait l’affront de lui dire qu’elle l’avait prévenu qu’il se trouverait face à un mur, lorsqu’il lui en avait parlé quelques minutes plus tôt. Il ne lui ferait pas l’affront de la forcer à avouer à haute voix qu’elle avait changé d’avis et voulait l’aider. Mais il ne pouvait s’empêcher de ressentir un certain plaisir à l’idée qu’il n’était pas le seul à avoir du mal à assumer ses choix passés.

« Je sais… c’était ton frère et tu as le droit de gérer sa perte comme tu veux. Et si ce que tu veux c’est de m’aider, pas besoin de grands discours et de revenir sur le passé. »

Certains auraient dit que ce n’était pas sain de ne pas pouvoir s’excuser et de ne pas parler de cette dispute. Mais Thomas s’en moquait bien, il était trop heureux d’une réconciliation pour réfléchir plus longtemps dessus.
« Tu m’as dit que tu avais une liste. Je peux la voir ? » Thomas élargit encore son sourire. Elle était donc bien décidée à travailler à ses côtés. Il n'avait pas la liste sur lui, cependant. Il laissait généralement ses affaires dans le dortoir, protégées par différents sortilèges.

« Je ne l’ai pas ici mais, bien sûr, je pourrai te la montrer. »

Il ressentait une certaine excitation à montrer cette lise à Moïra, bien qu’il se doute qu’elle ne lui soit pas beaucoup plus utile. Au moins aurait-elle un regard neuf, ça ne pouvait faire de mal. Peut-être avait-elle des informations qu'il ne possédait pas, après tout elle ne fréquentait pas toujours les mêmes personnes que lui.

« Tu veux que j'aille la chercher ? On pourrait se retrouver dans quelques minutes pour en parler. »


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Un seul être vous manque
et tout est dépeuplé.


Ils commençaient enfin à se pardonner. Il était temps, cela dit. Cela faisait trop longtemps que cette dispute les bouffait tous les deux, leur empêchant de se reparler convenablement, sans sentir le regard lourd de colère contenue de l’autre. Ils avaient tout détruit, mais maintenant, ils reconstruisaient tout, à leur rythme, s’excusant l’un et l’autre sans cependant prononcer les petits mots qui ne parvenaient pas à franchir leurs lèvres. L’égoïsme de Moïra et la fierté de Thomas les poussaient à dire les choses en contournant la solution de facilité. « À moins que ce soit mon égoïsme et ta fierté qui nous aient amenés jusqu’ici. Si j’avais été meilleur, j’aurais accepté de laisser tomber. Si tu avais été moins fière, tu ne m’aurais pas suivi avec la prétention d’être capable de me protéger de moi-même. » La Serdaigle ferma les poings. Pourquoi fallait-il qu’il fiche tout en l’air ? Elle l’avait suivi par amour et par inquiétude, pas seulement pour jouer les mères poules moralisatrices. L’entendre dire qu’elle était trop fière pour accepter le fait qu’il pouvait se débrouiller seul était encore plus douloureux que d’admettre qu’elle était trop égoïste pour passer l’éponge sur leurs différents. « Enfin, on s’en fout de qui est égoïste ou fier ou quoique ce soit d’autre. Ça nous a séparés et ça nous a bloqués. » Doucement, elle desserra les poings. Il avait raison. Ils avaient, tous les deux, été l’un et l’autre, et il était plus que temps qu’ils l’admettent. « Je ne sais plus quoi faire mais je me dis qu’il est sérieusement temps que, quoiqu’on fasse, on le fasse ensemble. »

« Je suis d’accord, tu sais. Ça commençait à devenir de moins en moins supportable. C’est dur, de faire semblant que tout va bien. »

Il passa un bras protecteur autour de ses épaules, et elle sourit. La conversation reprit, plus calme et plus mesurée, mais elle n’arrivait toujours pas à le dire. Alexandre était aussi son frère, et bien qu’elle ne cherche pas vengeance, elle voulait au moins connaître la vérité. Thomas en avait l’impression, mais elle n’était pas en paix avec sa mort. Elle tentait juste de ne pas y penser pour ne pas hurler de rage. Mais ici, à Poudlard, ne pas y penser était impossible. Chaque pierre, chaque dalle, était un endroit où Alexandre aurait pu s’appuyer, aurait pu mourir. Comment, alors, ne pas y penser ? « Je sais… c’était ton frère et tu as le droit de gérer sa perte comme tu veux. Et si ce que tu veux c’est de m’aider, pas besoin de grands discours et de revenir sur le passé. » La Serdaigle pouffa de rire. Tout était tellement simple, avec lui. Il n’avait pas besoin d’excuses, juste de savoir qu’elle était là. Ce fut le cœur plus léger qu’elle lui demanda si elle pouvait voir la liste dont il avait parlé, pour commencer à l’aider dans ses recherches. « Je ne l’ai pas ici mais, bien sûr, je pourrai te la montrer. » Elle hocha la tête, un peu déçue. Cependant, l’enthousiasme de son frère était plus que palpable. Il était très excité à l’idée de pouvoir faire ses recherches avec elle. « Tu veux que j'aille la chercher ? On pourrait se retrouver dans quelques minutes pour en parler. » La Serdaigle esquissa un sourire.

« D’accord. On pourrait – »

Elle s’arrêta brusquement. Il y avait du monde, d’un coup. Des élèves qui arrivaient de tous les côtés pour aller dans la très grande salle. Etait-il déjà l’heure de manger ? Elle jeta un coup d’œil à sa montre en or, et grogna. Ils ne pouvaient pas continuer leur conversation. C’était beaucoup trop dangereux.

« On en reparlera plus tard… Pour le moment, suivons les autres, avant qu’une nounou ne nous amène au réfectoire en nous tenant par la main. »

Avec un léger sourire, la Serdaigle se leva de son banc, et accompagnée de son frère, elle se mêla aux autres élèves, retrouvant rapidement quelques élèves de sa maison auxquels se mêler. Ils auraient tout le temps d’en reparler. Après tout, ils s’étaient réconciliés, maintenant !
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