I'm gonna... *burp* [Flynn L. North]

Mais quelle mauvaise journée aujourd'hui! À peine ai-je ouvert les yeux que le ciel gris de l'extérieur me nargue avec ses grosses gouttes de pluie qui vient s'écraser sur la fenêtre à côté de mon lit. Je grogne et passe ma couverture par dessus la tête. Si c'est comme ça, je ne quitte pas mon lit de la journée. J'avais prévu passé ma matinée libre, je n'ai cours que l'après-midi cette journée-là, dehors à jouer un peu au Quidditch avec qui le voudrait bien si le terrain était libre. Toute cette eau gâche mes projets et me rend particulièrement maussade. Jouer à la pluie, c'est loin d'être agréable. Je commence à avoir chaud sous mes couvertures et finit par me faire une petite ouverture pour respirer de l'air frais. Je reste dans mon lit encore un peu avant de me lever en grognant. Je salue mes camarades de dortoir puis vais prendre une douche froide pour me réveiller. Ensuite vient l'uniforme, la coiffure, le maquillage. Quand je retourne dans le dortoir, je trouve le chat d'une de mes co-chambreuses sur mon lit. En temps normal, je l'aurais laisser là, je l'aurais même câliner, mais là, non. Pas de chat dans mon lit. Je chasse le petit félin qui me feule dessus et qui en profite pour fuir le dortoir avec quelque chose dans la gueule. Ma chaussette. Génial.

Il y a de ces journées où vraiment tout ne va pas. J'étais loin de me douter à quel point. Risquant encore plus la poisse, je me décide à sortir du dortoir. Dans la salle commune, quelques élèves ici et là discutent, font des devoirs, mais la plupart sont déjà parti prendre le petit déjeuné. Allez, qu'est-ce que je risque à aller manger une roti? Pas grand chose, non? Tranquillement, je descend, boudeuse. Je prends mon temps, regardant dans chaque fenêtre que je croise dans l'espoir de voir un rayon de soleil, mais les nuages s'entêtent à rester gris et à se déverser. Arrivée en bas, je me traîne les pieds jusque dans la grande salle où je rejoins mes amis à la table des griffondors. Mes amis parviennent à me remonter un peu le moral. Ça fait du bien. On discute, on plaisante. Allez, je peux trouver autre chose à faire que d'aller voler un peu. Surtout que je ne suis pas toute seule ce matin-là. J'ai quelques amis qui n'ont pas de cours aussi et qui veulent bien passer l'avant-midi avec moi. C'est génial et ça me fait sourire. La chance vient de tourner pour moi et ma journée ne sera pas si mal que ça, au final.

Que je croyais. Alors que j'attrape une autre rôti, ayant retrouvé l'appétit, les chouettes et hiboux de tous genres pénètrent dans la grande salle pour apporter le courrier. Je ne lève même pas la tête, sachant bien que, ce jour de la semaine, je ne reçois pas de courrier. J'ouvre la bouche pour engouffrer ma tranche de pain lorsque mon voisin, lui, reçoit un beau colis. Directement dans son assiette regorgeant de lard. Le choc du paquet dans l'assiette est si brutal que le lard éclabousse partout. Jusque dans ma bouche. Je fige, le temps que l'information de ce qui se retrouve sur ma langue n'arrive à mon cerveau. J'ai du lard sur la langue. De la graisse de cochon sur la langue. Toujours figée, je laisse tomber ma rôti qui retombe bruyamment dans mon assiette. Et puis la nausée arrive. Mon teint devient vert en quelques secondes, mes yeux se voilent d'un dégoût tel que je n'en rarement exprimé. Mon cœur s'emballe, de la sueur commence à perler sur mon front. D'un même mouvement, je recrache le lard dans mon assiette et me lève brusquement. Au pas de cours, je sors de la grande salle, sous le regard ébahit de mes amis.

Une fois à l'extérieur de la grande salle, dans le hall d'entré presque vide, mes boyaux se tordent tellement que je ne peux plus me retenir. À quelques pas de la porte, je vomis mes tripes, pliée en deux. La matière gluante sort de ma bouche avec une telle intensité que mon corps ne le supporte pas. Mon nez se met à saigner, mêlant le rouge sang au jaune vomis. Lorsque mon estomac est enfin vide, je me laisse retomber au sol et m’assoit contre le mur. Je ne sens même pas l'odeur. La tête me tourne, j'ai atrocement chaud et je ne vois, dans ma tête, que l'image d'un mouton. De la viande s'est retrouvé dans ma bouche. J'essaie de ne pas y penser, mon estomac menaçant de se retourner encore. Je ferme les yeux. Ça ne va pas bien du tout.