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Quand tu regardes dans un miroir on se regarde dans les yeux ◐ Tomadona

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Quand tu regardes dans un miroir,
on se regarde dans les yeux.
  Tomadona

 

22h04, Bell pousse ses couvertures, déjà toute habillée de noir. Elle a délaissé sa cape de sorcier au profit d’un pantalon élastique, d’une tenue confortable. Elle s’apprête une fois de plus à sortir la nuit, à emprunter ce chemin pavé d’ombres qu’elle connaît à présent par cœur. Bell à sûrement passé plus de nuits en dehors de son lit qu’au chaud, sous ses couvertures. Invraisemblablement, elle est une créature de la nuit, à qui le noir ne fait pas peur mais rassure, presque. Et ce soir ne fera pas exception. Elle enfile ses chaussures, tentant de faire le moins de bruit possible. Le lit à côté du sien est vide, également ; elle n’a jamais été la seule à parcourir le château endormi, avant elle le faisait en binôme. Cette nuit, ce lit vide ne lui provoque qu’un pincement au cœur, elle a à présent autre chose à faire. Les corps inertes de ses amies lèvent les couvertures au rythme de leur respiration, Belladona s’éclipse, plus silencieuse qu’un souffle.

Lorsqu’elle passe l’entrée de la salle commune, la grosse dame la laisse passer en baillant, ne prenant même plus la peine de l’avertir. Lorsqu’elle était plus jeune, elle lui faisait toujours quelques recommandations, maintenant cela relevait de la routine. Bell se déplace ainsi dans les couloirs silencieux, aux aguets. Au moindre bruit, elle se fond dans l’ombre, utilise une statue comme cachette. Si elle se fait prendre, elle passera un sale quart d’heure.

Et elle ratera son moment avec Thomas.

Thomas, c’est ce français qu’elle a rencontré il y a quelques mois, à peine. Ils partagent quelques classes et, une fois n’est pas coutume, c’était lui qui avait lancé la discussion. C’était très souvent Belladona qui allait vers les autres, avec sa grande bouche et son incapacité à la fermer. Mais, Thomas s’était assis à côté d’elle, avait lâché un commentaire amusant et ils avaient passé la suite du cours à se moquer un peu du professeur d’histoire de la magie. Ca n’avait jamais été son cours préféré et Thomas avait eu le mérite de la distraire agréablement. Depuis, ils avaient passé plusieurs moments ensembles à rire et même parfois à discuter. Aujourd’hui, Belladona le considérait à peu de choses près comme un ami, comme quelqu’un qu’elle n’hésitait jamais à héler dans les couloirs, à embêter lorsqu’elle le voyait. Elle l’appréciait réellement.
Pourtant, sa bande ne semblait pas voir cette relation d’un bon œil. Quand Zeke, Jude et Lionel l’avaient vue lui tirer la langue dans un couloir, ils avaient alors commencé à la mettre en garde. Ils lui clamaient que Thomas n’était pas la meilleure fréquentation possible, qu’ils ne comprenaient pas ce qu’elle pouvait lui trouver. ; Mais si Bella écoutait ce qu’on lui disait, cela se saurait. Après tout, elle trainait bien avec ces trois énergumènes et si elle avait du écouter les recommandations des autres, elle les aurait délaissée depuis longtemps. Elle-même, elle ne se considérait pas comme « quelqu’un de recommandable », de quel droit jugerait-elle Thomas sur des on-dit ? Elle verrait par elle même, et jusqu’ici elle n’avait jamais été déçue, bien au contraire.

Alors, quand Thomas lui avait donné rendez-vous à une heure tardive dans un passage secret du quatrième étage, elle avait hésité uniquement pour la forme. Elle ne savait absolument pas où il comptait l’emmener ; C’était d’ailleurs la première fois qu’ils se donnaient rendez-vous quelque part et qu’ils ne faisaient pas que profiter d’une occasion. Pour Bell, cela était une preuve de plus de son amitié ; Quand elle commençait à faire des bêtises avec quelqu’un, cela celait généralement l’affection qu’elle pouvait avoir pour quelqu’un.
Elle remonta ainsi les différents couloirs, sentant la pierre glaciale sous la pulpe de ses doigts. Elle esquiva une ou deux fois une présence, sans jamais savoir si elle correspondait à un membre du personnel ou à un vagabond, comme elle. Quelques escaliers dévalés plus tard, elle pousse un tableau donnant sur le lieu de rendez-vous. Elle est la première arrivée et s’installe donc sur une marche d’escalier, faisant dos à l’entrée. Elle n’a plus qu’à attendre et déjà elle sent son cœur battre la chamade.

Belladona a toujours aimé les aventures.

Elle enserre son torse entre ses bras, frottant ses paumes sur ces derniers. Les courants d’air s’infiltrant dans la pierre la font frissonner et elle regrette de ne pas avoir pris un pull un peu plus épais. Toute prise par son excitation, elle n’a pas vraiment réfléchi lorsqu’elle a quitté son dortoir, bien trop pressée de retrouver le serpentard.

Elle espère que Thomas ne tardera pas trop.
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Thomas de La Rivière
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Thomas de La Rivière
Élève de Serpentard
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Quand tu regardes dans un miroir,
on se regarde dans les yeux.
  Tomadona

 

Le souffle régulier de ses camarades de dortoir trahissait leur sommeil. Thomas était libre de s’extirper de son lit sans attirer l’attention. Il ferma silencieusement la porte  derrière lui et traversa rapidement la Salle Commune vidée de toute présence. Il était tard. Ce n’était pas dans ses habitudes que de faire une escapade nocturne, pourtant. Il était habituellement bien trop attentif à s’éviter une quelconque punition. Or, avec le nouveau couvre-feu, la punition risquait d’être salée si sa route croisait celle d’un professeur. Thomas imaginait déjà ce que Moïra lui dirait. Qu’il devait faire attention. Que s’il voulait être le meilleur, il fallait l’être à chaque moment. Ne pas dépasser la ligne de ce qu’il est permis de faire en tant qu'un de La Rivière. Rester dans le rang pour mieux pouvoir le contrôler. Il était d’accord en tout point avec elle. Il avait toujours été l’élève modèle et n’avait jamais eu à déplorer une quelconque sanction à son égard. Il avait toujours fait ce que l’on attendait de lui. Car personne ne refuse jamais rien à quelqu’un qui n’a rien à se reprocher. Et Thomas n'aimait pas qu'on lui refuse quoique ce soit. La mort d’Alex avait tout changé, cependant. Thomas n’hésitait pas à prendre le risque de briser son image d’élève sage. Il fallait qu’il obtienne des réponses.
Des réponses, il n’en avait aucune pour l’instant. Son enquête pataugeait, il ne savait pas comment s’y prendre. Alexandre avait été à Poudlard sous la cagoule des partisans du Lord. Personne ne l’avait vu, personne ne savait qu’il y avait été présent. Comment retrouver le moindre indice dans ces conditions ? La ligne de conduite du serpent avait pour l’instant consisté à recenser les personnes présentes sur les lieux lors de la Bataille de Poudlard. Sa liste s’allongeait. Autant de suspects, autant d’informateurs. Belladona Rosebury en faisait partie. Belladona. Une fille dont la lignée avait été spoliée par sa mère cracmole. En faisant ses recherches, en début d’année, Thomas avait rapidement pu inscrire le nom de la Gryffondor sur sa liste. Il l’avait observé pendant plusieurs semaines, cherchant un angle d’approche. Belladona était quelqu’un de très extraverti, elle riait souvent un peu trop fort et taquinait joyeusement ses amis. Il n’avait pas été bien difficile de s’approcher d’elle. S’assoir à ses côtés lors du cours le plus ennuyeux qu’ils partageaient, plaisanter, offrir un sourire chaleureux. Elle avait l’air de l’avoir apprécié. C’était la bonne voie. Thomas avait donc continué : s’assoir à ses côtés en cours, lui lancer des clins d’œil dans les couloirs, se proposer en binôme pour des devoirs. Il s’en fallait désormais de peu pour qu’il ne puisse se déclarer comme son ami. À vrai dire, le jeune serpent lui-même s’était pris d’une certaine affection pour la jeune fille. Elle était drôle et chaleureuse sans être spécialement vulgaire. Il n’en restait pas moins qu’elle avait été présente lors de la Bataille. Du côté opposé à celui de son frère. Une suspecte ou une informatrice. Une informatrice, pour l’instant. Thomas avait jugé qu’ils étaient assez proches pour la faire parler de la guerre. Mais il savait qu’il ne pouvait pas se lancer sans réfléchir dans cette conversation, ils n’étaient pas si proche ça. Elle n’était pas sa confidente, ni lui son confident. Alors, en entendant parler de la salle aux miroirs, une idée avait germé dans son esprit. Normalement, ils réussiraient à parler de la Bataille d’ici à la fin de la soirée.

En remontant silencieusement les couloirs, Thomas dû plusieurs fois se réfugier derrière une armure ou une statue en entendant des bruits de pas marteler le carrelage froid. Dans la nuit, Poudlard était plus glauque encore qu’en journée. Seules les plus grandes artères étaient éclairées par des bougies retenues par d’énormes portoirs en métal sombre. Les ombres dansaient sur les pierres noires et suintantes d’humidité. Thomas se demandait souvent s’il était de son devoir, en tant qu’être doté de compassion, d’avertir les britanniques de l'existence de lustres et de sortilèges permettant d’éviter l’humidité ambiante. Quelle déchéance…

Après un long parcours à travers le dédale sans logique que constituait Poudlard, Thomas arriva enfin devant le tableau derrière lequel il avait donné rendez-vous à Belladona. Il le poussa. La griffonne était déjà là, lui tournant le dos, assise sur les marches d’un petit escalier. Elle se retourna, cependant, en l’entendant. Thomas lui sourit joyeusement et lui donna une petite tape sur le dos pour l’inciter à se relever.

« Génial que tu sois déjà là ! J’espère que je ne t’ai pas fait trop attendre. J’ai dû me cacher de plusieurs patrouilles, ils sont lourds avec leur couvre-feu… »


Son anglais était parfait, avec une légère touche de son charmant accent français.Thomas descendit encore quelques marches, dépassant la jeune fille. Il lui jetta ensuite un regard amusé. C’est une Gryffondor. La plus part ne sont pas bien difficile à cerner. Elle aimait probablement les personnes enjouées et d’audacieuses. Aussi, c’est ce qu’il sera ce soir… jusqu’au moment où il ferait glisser la conversation vers le sujet de la Bataille de Poudlard.

« Ok, donc, je t’explique ! J’ai entendu parler récemment de cette salle, la salle du rised. Je sais pas si tu y as déjà été ? »

Il leva un sourcil curieux.

« Apparemment, y a pleins de miroirs qui te font voir tout sauf la réalité. Du coup, ça me tentait pas mal d’aller découvrir tout ça mais… je ne suis qu’un pleutre serpent et je préférerais être accompagné pour aller visiter cette salle. Tu m’as semblé être la candidate idéale ! »

Il lui adressa un clin d’œil rieur avant de dévaler les quelques marches qui les séparaient d’une lourde porte en chêne massif. Thomas adressa un dernier regard vers Belladona pour voir si elle était prête à le suivre. Il entrouvrit ensuite la porte et se glissa à l’intérieur. La salle était gigantesque et, comme promis, entièrement recouverte de miroirs. Chaque mur, le plafond, le sol. Il y en avait même debout au milieu de la pièce, faisant perdre toute capacité d’évaluer les distances. Chaque miroir semblait différent. Des grands, des petits, tous avec des cadres différents. Thomas devait l’admettre, cette pièce était incroyable.
Ce n’est qu’après quelques secondes d’hébétude qu’il se rendit compte que les miroirs ne lui renvoyaient pas tous la même chose. Certains le reflétaient lui mais d’autres montraient des paysages venus d’un autre monde. Il y avait une cabane en feu dans l’un d’eux. Une ombre menaçante, ici, la mer d’azur dans celui-là. Dans celui qui lui faisait face, un Harfang le regardait de ses yeux perçants.

Thomas frissonna.

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Quand tu regardes dans un miroir,
on se regarde dans les yeux.
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Un dernier frisson la parcourt quand le tableau derrière elle pivote finalement. Une petite balle fait alors un bond dans son estomac, mi-crainte, mi-excitement. Ça aurait pu être un professeur, ou un auror… Mais ce n’est que Thomas. Elle lui dédie un grand sourire alors qu’il lui tapote l’épaule pour qu’elle se lève, ce qu’elle effectue immédiatement. « Génial que tu sois déjà là ! J’espère que je ne t’ai pas fait trop attendre. J’ai dû me cacher de plusieurs patrouilles, ils sont lourds avec leur couvre-feu… » Bell ne comprend pas ce qu’ont tous les français à toujours dénigrer leur château. Il est vrai que Poudlard, la nuit, n’est pas toujours des plus accueillant, mais c’est aussi parce qu’ils ne savent pas où aller, ou comment l’apprécier. A ce moment, Thomas lui fait penser à Lionel qui ne cache pas son aversion pour le château. Bell ne pourrait être moins d’accord avec eux, Poudlard c’est chez elle. Même s’il faut avouer que présentement les anglais ne font pas démonstration de leur sens de l’accueil… Entre les couvres feux, les règles débiles et l’animosité entre peuples, Poudlard ressemble presque à un champ de guerre. Elle se mord la lèvre lorsque cette idée lui traverse l’esprit. Un champs de guerre… Peut-être pas. « T’inquiètes, j’ai pas attendu longtemps. J’ai hâte que tout ça se termine, le bon vieux Poudlard me manque… » C’était à présent la deuxième année qu’elle passait dans ce château et qu’elle se sentait oppressée. Bien sûr, il y avait eu d’autres temps durs avec la chambre des secrets ou encore lorsque les détraqueurs gardaient Poudlard. Mais les deux dernières années étaient les pires.

Thomas la dépasse alors qu’elle se tape les fesses pour en faire tomber les poussières collées à son pantalon, il la regarde, amusé. Bell fronce les sourcils en souriant, curieuse, qu’a-t-il à la regarder comme ça ? Que prépare-t-il ? Elle le suit dans les escaliers alors qu’il commence à lui expliquer la raison de leur présence ici. « Ok, donc, je t’explique ! J’ai entendu parler récemment de cette salle, la salle du rised. Je sais pas si tu y as déjà été ? » Bell acquiesce, elle voit ce dont il veut parler. Elle est déjà tombée sur le miroir du Risèd, de longues années en arrière, durant l’une de ses escapades nocturnes. Si cette salle est bien ce que les rumeurs disent, ils devraient vivre un moment… intéressant. « Apparemment, y a pleins de miroirs qui te font voir tout sauf la réalité. Du coup, ça me tentait pas mal d’aller découvrir tout ça mais… je ne suis qu’un pleutre serpent et je préférerais être accompagné pour aller visiter cette salle. Tu m’as semblé être la candidate idéale ! » Belladona lève les yeux au ciel. Cette guerre rouge et or atteint même les étrangers en visite, à croire que ces deux maisons ne pourront jamais coexister pacifiquement. Mais Thomas n’est pas sérieux, alors elle lâche un éclat de rire clair et sincère avant de le dépasser en dévalant les quelques marches qui les séparent d’une lourde porte. Elle lui fait face et esquisse une courbette clairement moqueuse « Chevalier Rosebury à votre service, damoiseau. Je vous protègerai au péril de ma vie ! Je suis honorée que vous ayez daigné penser à moi pour garder votre intégrité physique ! » Mais ce qu’il ne sait pas, c’est que Bell peut-être une vraie catastrophe ambulante, quand elle s’y met, et que si y en a un des deux qui doit sauver l’autre, ce sera surement à lui de le faire. À ses risques et périls, comme on dit.

Thomas prend tout de même les devant. Il entrouvre la porte et se glisse à l’intérieur rapidement suivi par son chevalier servant. Bell est alors extrêmement surprise, c’est magnifique. Ils restent quelques instants bouche bée, à observer le spectacle. Cette salle semble irréelle, à l’image des palais des glaces de son enfance. Les sorciers ne connaissent sûrement pas, mais à cet instant présent elle ne voit rien qui ne s’en rapproche plus. Les murs et le sol brillent, se reflètent, renvoient des images diverses et fantastiques. Bell sait que cette salle peut-être dangereuse ; Il est tellement facile de se perdre dans ce qui pourrait être, dans nos désirs, dans nos peurs. Elle est la première à se reprendre, à avancer. Elle se retourne devant l’inaction de Thomas et décide de le piquer au vif. « Alors, on a peur ? Peut-être bien que le pleutre serpent avait réellement besoin d’un courageux lion, au final. » Elle se moque, elle lui tire la langue puis lui attrape l’avant bras. « Allez viens, on va voir par là. » Elle le lâche rapidement, souhaitant juste l’entrainer avec elle. Plusieurs reflets se succèdent, certains plus évidents que d’autres. Parfois, une inscription est visible sur l’encadrement des miroirs, tous de tailles, de formes et de couleurs variées. Belladona s’arrête finalement devant un, intriguée. Elle se voit les mains pleines de glaces au chocolat. « Tu crois que ça montre le repas du lendemain ? J’espère vraiment que c’est ça ! » Elle rigole bêtement, se rendant compte que cela fait bien longtemps qu’aucune crème de cacao glacée n’a refroidit sa langue.

Elle s’écarte de Thomas une fois de plus. « Celui qui trouve le meilleur miroir a gagné ? » Gagner quoi, elle n’en sait rien et elle s’en fiche. Elle a juste envie d’explorer cette salle, de prendre part à des défis, de s’amuser. On s’emmerde à Poudlard, selon Lionel. Et malheureusement, ces derniers temps, elle ne pouvait pas vraiment le contredire. Mais ce soir, elle avait décidé de s’amuser avec Thomas.
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Quand tu regardes dans un miroir,
on se regarde dans les yeux.
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À son arrivée, Belladona s’était levée tel un ressort. Visiblement prête à accomplir n’importe quelle connerie qu’il lui avait préparée. Satisfait de constater l’enthousiasme de la jeune fille, Thomas fit mine de râler sur le couvre-feu et les patrouilles qui en découlaient. Belladona lui lança un regard indéchiffrable. Thomas frémit imperceptiblement. Aurait-il vexé l’anglaise en évoquant le couvre-feu ? Il pensait qu’elle serait d’accord avec lui mais il craignit soudain avoir blessé l’égo de la britannique. Ce qui serait plutôt mal joué de sa part de réussir à l’irriter dès les premières secondes de leur rendez-vous. Il lui fallait se montrer plus prudent. Heureusement, la griffonne sembla passer au-dessus, elle évoqua le « bon vieux Poudlard » qui lui manquait tant.  Le Serpent se demanda si ce Poudlard dont elle parlait était le même que celui qu’il avait visité pendant de sa jeunesse, lors du Tournoi des Trois Sorciers. Parce que, dans ses souvenirs, c’était tout aussi sombre, tout aussi pluvieux, tout aussi mal entretenu. Ce qui n’était pas ce qu’elle voulait entendre. Il hésita à reprendre la parole pour lui faire part de son propre désir de retrouver l’ancien magnifique et glorieux Poudlard. Il craignait que ça en fasse trop.  Thomas décida donc de passer à autre chose.
Il dépassa la jeune fille, un grand sourire sur les lèvres. D’un ton léger, il se lança dans l’explication de leur présence dans ce petit passage secret. Il plaisanta sur sa lâcheté de serpent et le courage des griffons. À son soulagement, Belladona rigola de bon cœur, ayant retrouvé sa bonne humeur et son enthousiasme. Thomas sourit, il ne s’était pas trompé sur le besoin d’aventure de la jeune fille. Un sourire aux lèvres, elle dégringola quelques marches pour se placer devant lui et effectuer une révérence moqueuse. Ironique, Belladona lui prêta allégeance : puisque le courage lui manquait à  lui pauvre serpent, le Chevalier Rosebury promettait de risquer sa vie pour protéger la sienne. Il fallait avouer que Belladona était amusante. Thomas rigola doucement.

« Ahah, merci pour votre engagement. Relevez-vous donc, ma Dame, il est temps d’aller tester votre courage. »


D’un pas léger, le serpent devança la rouge et or, en réalité peu effrayé par ce qui les attendait derrière la porte. Après un dernier regard dans la direction de son chevalier servant, Thomas ouvrit la porte. Le spectacle était magnifique. Les miroirs recouvraient chaque centimètre carré de la pièce. Grands, petits, rectangulaire ou circulaire. Et tous reflétant quelque chose de différent. Les yeux de Thomas eurent du mal à s’adapter au décor époustouflant, incapables de décider sur quoi se poser. Le serpent avait visité maintes pièces magiques durant sa jeunesse mais celle-ci était l’une des plus belles et plus impressionnante. Ce ne fut que lorsque Belladona prit la parole que Thomas réussit à décrocher son regard des divers reflets pour les poser sur la Gryffondor. Il sourit, comme depuis le début.

« Pleutre, non, mais impressionné, oui ! Je n’ai jamais rien vu de semblable, c’est fou. »

Si quelqu’un d’autre lui avait demandé s’il avait peur, il aurait réagi au quart de tour. Il aurait levé le menton, jeté un regard méprisant vers la personne et prit les devant pour cacher la moindre trace de trouble. Mais il lui fallait être léger et amusant, pour l’instant. Alors, il avait dit la vérité, seul moyen de ne pas donner l’impression d’avoir été vexé. Comme quoi, cacher son véritable caractère ne voulait pas forcément dire cacher ses émotions.
Belladona lui tira légèrement sur le bras, visiblement excitée. Thomas la suivit, plus lentement. Il y avait dans la pièce une ambiance étrange. Certains miroirs le faisaient se sentir bien, montrant des paysages de mers opales. D’autres le faisaient frissonner, des ombres humanoïdes s’y déplaçant en silence. Belladona s’arrêta devant l’un d’entre eux, appréciant visiblement ce qu’elle y voyait. Elle lui demanda s’il croyait que c’était ce qu’ils auraient au repas du lendemain. Thomas apercevait une montagne de croissants. Des vrais croissants. Gras et croustillants, pas ces choses sèches et râpeuses qu’il y avait parfois au petit déjeuner ici.

« J’espère aussi ! Et c’est pas impossible, je vois des croissants. Qu’est-ce que tu y vois ? »

Il n’avait pas fait mention de la différence entre croissants anglais et français, pour une raison évidente.

S'écartant légèrement de lui, le regard espiègle, Belladona lui lança un défi. Celui qui trouverait le meilleur miroir aurait gagné.

« Ok. Et celui qui perd doit offrir ça au gagnant. »


Il désigna du doigt le miroir qui montrait leur plat préféré et lança un clin d’œil à la jeune fille.
La recherche du meilleur miroir les éloigna un peu l'un de l'autre. Belladona s’écartait de plus en plus, dansant presque de miroirs en miroirs, tandis que Thomas souriait imperceptiblement. Elle avait l’air heureuse, l’air de s’amuser. Thomas faisait semblant de se lier d’amitié avec des gens pour les trahir ensuite depuis sa plus tendre enfance mais il était toujours excité de voir que ça fonctionnait. Adapter son caractère à quelqu’un d’aussi enjoué que Belladona n’était pas évident mais il avait plutôt bien réussit et il en était fier.
Thomas hésitait sur la manière de procéder. Il avait pris la décision d’aborder le sujet de la guerre et son plan était déjà tout tracé dans son esprit. À un moment, il ferait semblant d’être chamboulé par un miroir qui, soit disant, lui montrerait Alexandre. Il expliquerait à Belladona que son frère avait été tué lors d’une manifestation par des anti-sangs purs. Pourtant Alex, diplomate français, s’était battu pour la paix. Thomas pourrait parler de sa tristesse, parler de ce que la guerre avait provoqué, évoquer la bataille. Et voir où ça menait. Mais le serpent hésitait. Peut-être valait-il mieux d’abord attirer Belladona vers un miroir magnifique avant de plomber l’ambiance. Alors qu’il peinait à prendre une décision, il ne put s’empêcher de pousser un petit cri de surprise devant l’un d’eux. Légèrement sadique, il appela Belladona, il fallait qu’elle voie ça. Qu'elle se voie.

« J’ai pas trouvé le meilleur mais j’ai trouvé l’un des pires ! »

Il rigola, mal à l’aise. Devant lui se tenait son propre reflet. C’était indéniable. Les mêmes yeux noisette, le même nez. Mais avec soixante ans en plus, minimum. Tremblant, gâteux, incapable de se tenir droit. C’était horrible. Détournant le regard de son reflet de personne âgée, il posa les yeux sur la Gryffondor.

« Tu as trouvé quelque chose toi ? Sinon la chasse est toujours ouverte ! »

Il avait pris sa décision. Il lui parlerait de son frère dès qu’il avait l’occasion de lui désigner un nouveau miroir.

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« Pleutre, non, mais impressionné, oui ! Je n’ai jamais rien vu de semblable, c’est fou. » Ces mots trouvent leurs échos dans tout le corps de Belladona. Elle n’aurait pu être plus d’accord avec le français. La salle semble vivante, se mouvant au gré des visions. Des ombres font place à des paysages de merveilles et rien ne semble figé. Belladona se dit que s’il y a un endroit où elle aimerait passer le reste de sa vie, c’est peut-être ici. Elle l’entraine découvrir ces pays qui lui tendent les bras ; elle veut explorer, elle veut changer d’air.

Il lui parle de ses croissants et elle lui fait part de sa glace au chocolat. Belladona sait alors que ce ne sera pas leur repas du lendemain, Lionel a bien trop de fois recraché les croissants de la grande salle, vantant les mérites des « pâââtisseries françaaaaaiiises ». Et elle doute fort que Thomas ne partage pas son avis. Elle, elle ne sait pas ce que leurs croissants ont de si mauvais… C’est plutôt cool avec une bonne tranche de jambon. Ce miroir ne leurs montrant que de la nourriture rêvée, Belladona y trouve tout de suite moins d’intérêt ; Déjà, elle veut poursuivre, continuer à explorer. Elle veut s’amuser, alors elle met au défis Thomas, juste comme ça, juste pour qu’il y ait un enjeux. Juste pour créer quelque chose entre deux d’un peu plus durable qu’une simple excursion dans une salle merveilleuse. « Ok. Et celui qui perd doit offrir ça au gagnant. » Instinctivement, Belladona jette à nouveau un œil dans le miroir qui lui montre inlassablement la même image. Elle lève un sourcil, dubitative. « Je suppose que si je perds, tu seras obligé de m’inviter en France. Sauf si les croissants de la Grande Salle te conviennent ». Bien sûr, elle sait que ce sont des paroles en l’air, Thomas ne l’invitera jamais et ce n’est pas grave. Elle ne veut pas penser à plus tard, elle veut juste découvrir le présent. Elle n’attend pas sa réponse, d’ailleurs, pour sautiller jusqu’au prochain miroir, pour rechercher le reflet parfait parmi tous les reflets.

Ils se séparent, se rapprochent, chacun cherchant à impressionner l’autre et à gagner. Bell vogue parmi les ombres et les lumières, parmi les couleurs. Elle s’arrête, parfois, et ne sait où donner de la tête. Ce qui l’entoure est tellement magnifique et varié qu’elle sent presque un tournis la saisir. Tous les deux tableaux, elle se dit qu’elle a trouvé LE miroir, que Thomas ne pourra faire mieux, mais cette mascarade lui semble infinie, comme un éternel recommencement. Alors qu’elle commence à se perdre, abreuvée par tant d’images, elle entend la voix du serpentard qui l’appelle.

Elle court vers lui, glissant dans les quelques mètres finaux jusqu’à lui rentrer dedans, en riant. Elle découvre alors un papi vacillant. Elle lâche un éclat de rire qui résonne inlassablement jusqu’à se dénaturé « Regarde ! t’as des poils qui te sortent des oreilles ! » Trop contente de rire de Thomas, ce n’est que de longues secondes plus tard que son regard se porte sur son propre visage, sur ses propres traits. Elle laisse échapper un cris de surprise tirant sur l’horreur alors qu’elle porte les mains à sa peau, se caresse de la pulpe des doigts. Elle approche son visage de la paroi glacée jusqu’à y laisser la trace de son souffle. Ses joues affaissée, des sillons creusés au coin de ses yeux. Belladona se reconnaît sans pour autant réussir à accepter son apparence. Elle reconnaît en elle l’image de sa mère vieillissante et d’une certaine façon, cela lui fait peur. Elle ne veut pas devenir comme sa mère. Consciente du silence qu’elle a instauré, elle s’écarte, reportant son attention sur son camarade. Postée devant lui, elle se recule jusqu’à pouvoir toucher son visage. Elle lui attrape les joues doucement, s’amusant de la différence de texture au toucher vis-à-vis de celle attendue visuellement, avant de descendre de l’index la courbe de son nez. « Y a vraiment que ton nez qui ne change pas… Et ton sourire. » Ce sourire si particulier qui lui donnait un air presque enfantin. Elle sourit au vieux Thomas, dans le miroir.

Il la relance, lui rappelant qu’ils ont un miroir d’enfer à trouver, qu’ils sont en compétition. Comme si Belladona l’avait oublié ! Déjà elle s’élance à reculons, le narguant du regard. « Je vais sûrement réaliser un de tes fantasmes. » Elle sourit, espiègle, alors qu’elle manque de sa casser la figure en se cognant contre un montant en or massif. Elle se masse le bras sans pour autant s’arrêter en chemin. Elle ne sait pas si elle gagnera avec sa trouvaille, mais en tous cas elle répondait à une question que chacun s’était déjà posée. Elle l’entraîne plus profondément dans la salle jusqu’à s’arrêter devant un miroir tout en longueur bordé d’une couleur criarde. Elle s’écarte pour lui laisser la meilleure place. Elle même s’était déjà vu auparavant : le reflet qu’elle aurait eu si elle avait été du sexe opposé. Elle avait ragé, un peu, parce que son reflet lui renvoyait l’image d’un petit blond qui semblait avoir douze ans. C’était définitivement son double au masculin, mais au fond, elle aurait vraiment adoré être un beau gosse au sourire ravageur. Tant pis, peut-être dans une autre vie !

Ce n’était pas le rêve de tous les mecs d’avoir des seins, au moins pour un instant ?
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Thomas de La Rivière
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Thomas de La Rivière
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Quand tu regardes dans un miroir,
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Thomas était loin d’être un Gryffondor mais il n’en avait pas besoin pour avoir envie de relever le défi que lui proposait la rouge et or. Trouver le meilleur miroir. Elle ne mettait aucun prix en jeu, aussi proposa-t-il lui-même que le perdant offre son plat préféré au gagnant. Belladona lui jeta un regard suspicieux à travers le miroir. Elle avait l’air de savoir que les français n’appréciaient pas les croissants anglais. Thomas lui jeta un coup d’œil amusé et haussa des épaules. Elle n’était pas crédule. Il l’avait déjà constaté à maintes reprises. Il lui fallait être prudent et ne surtout pas croire qu’elle était naïve.

« La pâtisserie n’est pas votre qualité première mais je saurai m’en contenter. Au pire, tu m’offriras un délicieux petit déjeuner anglais et on trouvera une solution pour que je te fasse goûter des croissants français. »


Il lui lança un clin d’œil à travers le miroir par lequel ils s’observaient avant de se détourner. Belladona sautillait déjà de miroirs en miroirs. Si beaucoup de choses les séparaient, leur émerveillement était le même. Où qu’il pose les yeux, Thomas plongeait dans un monde différent. Il essayait de se concentrer sur son plan destiné à faire parler Belladona mais chaque merveille ou horreur derrière chaque reflet le déconcentrait.
Il finit par trouver son propre portrait vieilli de plusieurs dizaines d’années. C’était terrifiant. Désireux de partager ça avec la rouge et or, Thomas l’appela d’un ton rieur. Belladona se précipita vers lui, glissant sur les surfaces lisses des miroirs posés sur le sol. Dans un dernier dérapage contrôlé, elle lui rentra dedans dans un éclat de rire cristallin. Thomas la rattrapa en souriant pour qu’ils ne s’étalent pas tous les deux au sol. Morte de rire, elle désigna le reflet de Thomas dont elle moqua les poils qui sortaient de ses oreilles. Le vert et argent n’avait pas l’habitude de voir quelqu’un de si joyeux ni de si spontané. Les personnes qu’il fréquentait habituellement avaient été taillées par leurs parents pour correspondre aux normes exigées. Ils se tenaient bien, étaient sage en apparence, ne riaient pas trop fort et cachaient constamment leurs émotions. D’imperturbables petits pantins pour qui le paraître était plus important que l’être. Thomas avait lui-même été comme ça toute sa vie, n’étant sincère qu’avec son frère et sa sœur sans pour autant leur exposer ses sentiments avec spontanéité. Et c’était la première fois qu’il en prenait conscience.
Belladona avec observé son propre reflet avec une certaine horreur mais Thomas n’en avait pas profité, plongé dans ses réflexions. Il savait qu’il ne pourrait jamais faire croire à la rouge et or qu’il était aussi spontané et exubérant qu’elle. Il lui fallait rester lui-même au maximum pour être crédible. Belladona s’était reculée de son reflet et, les yeux toujours fixés sur le miroir, leva le bras jusqu’à toucher Thomas. Elle parcouru son visage du bout des doigts, comparant visiblement ce qu’elle sentait avec ce qu’elle voyait dans le reflet vieilli. Le serpent avait envie de fuir ce reflet mais s’empêcha de bouger. La griffonne fit remarquer que son nez et son sourire ne changeait pas. Thomas répondit par un large sourire destiné à confirmer cette impression. Tournant la tête vers la jeune Belladona, il plongea son regard dans le sien.

« Toi ce sont surtout tes yeux. Tu as toujours le même regard pétillant. Faudra que tu me donnes ton secret. »

Reportant son regard sur leurs reflets vieillis, il frissonna. Il n’avait aucune envie de s’attarder plus sur cette affreuse perspective aussi demanda-t-il à la rouge et or ce qu’elle avait trouvé. Elle lui jeta un regard narquois et prédit qu’elle allait réaliser l’un de ses fantasmes. Levant un sourcil sceptique, Thomas suivit Belladona qui, ne le quittant pas de son regard espiègle, faillit trébucher sur l’un des miroirs à l’encadrement particulièrement proéminent. Thomas se moqua gentiment d’elle dans un petit rire.
Le miroir qu’elle lui montra était long et au montant criard. Au milieu, se tenait Thomas…en fille. Il s’apprêtait à dire « putain, je suis bonne » avant de constater qu’il ressemblait énormément à Moïra. Il avait les cheveux plus sombres, des traits plus arrogants, un nez légèrement plus retroussé et des sourcils plus marqués. Mais sinon, il était le portrait craché de sa jumelle.

« Je suis moins belle que Moïra mais je reste super canon. »

Il sourit à son propre reflet. Il était un peu perturbé de se trouver si sexy alors que… c'était lui-même. Alors qu’il ressemblait à sa sœur. Déstabilisé, il porta son regard sur le reflet de Belladona.

« Oh je t’avais pas vu, mais t’es tout choupi en garçon ! »


Il leva la main pour frotter le crâne de la rouge et or, rigolant pour une fois de bon cœur. Belladona était un petit garçon assez frêle, à l’air enfantin. Il n'était pas très viril mais il avait le regard espiègle du jeune garçon prêt à commettre les pires bêtises. C'était clairement son double masculin.
Thomas jeta un coup d’œil aux alentours. Il fallait toujours qu’il trouve une manière de parler de son frère. Et en avançant vers ce dernier miroir, Thomas avait vu le reflet de ses parents dans un autre. Ça pourrait peut-être lui être utile. Retournant quelques pas en arrière, il se posta devant le reflet. Au final, il n’aurait même pas besoin de mentir. Devant lui, se tenait sa famille. Jonathan et Elisabeth de La Rivière, ses parents. Nathaniel et Gabrielle de La Rivière, son oncle et sa tante. Moïra, bien sûr, et Constance, sa cousine.
Sa bouche se tordit dans un rictus de douleur. Il n’avait pas besoin de feindre son émotion. Il tenta de parler mais ce ne fut qu’un souffle.

« Alexandre n’est pas là… »

À la seconde où il prononça cette phrase, tous les miroirs de la salle se brouillèrent. Les images défilaient sur chaque miroir à toute vitesse. La pièce semblait tourner sur elle-même, lui donnant la nausée. Se rapprochant de Belladona, il s’agrippa instinctivement à elle. Qu’est-ce que… Soudain, les images se stabilisèrent brusquement sur chaque miroir. Partout, autour de lui, le même reflet. Un profil arrogant si semblable au sien, les yeux doux de Moïra et ses cheveux d’un brun cuivré. Des lèvres fines pincées d’un air sérieux, un regard sombre. Alexandre.
Thomas resta pétrifié, incapable de bouger. Ses mains resserraient leurs étaux sur le bras de Belladona. Où qu’il regarde, ses yeux croisaient le regard désolé d’Alexandre. Soudain, les innombrables visages de son frère pâlirent, leurs yeux se figèrent. Alexandre sembla basculer en arrière dans un silence effroyable.
Alors que Thomas croyait qu'il allait devenir fou, les miroirs se remirent à tourbillonner. En quelques secondes, tous les reflets étaient de retour à la normale. Thomas avait le cœur qui battait à tout rompre. Il dû s’asseoir pour ne pas tomber. On aurait dit que la pièce jouait avec lui.
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C’était particulier de se trouver dans cette pièce avec Thomas. Alors que Belladona s’attendait à un moment plein de folie, elle était finalement en train de vivre un moment presque intime. Ils se découvraient l’un l’autre au travers des « si » apportés par les différents miroirs, au travers des vérités que leur reflet leurs renvoyaient à la figure. Ils avaient accès à des pans de vies qui jusqu’ici étaient inconnus même de leur propre personne. Ils se redécouvraient, différemment, au delà de l’espace temps, au delà de la physique.

Alors que Bell ne se gêne pas pour bousculer le serpentard, pour explorer son visage au toucher, lui reste plus réservé, comme à son habitude. Il se contente de regards et de sourires mais cela va très bien à la jeune fille. Exubérante et tactile, ses relations ont presque toujours été dans ce sens là. Elle est parfois comme un chiot qui n’hésite plus à se frotter à vous dés qu’il ne vous considère plus comme une menace. Thomas a beau garder ses mains loin du visage de la gryffondor, cela ne l’empêche pas pour autant d’y aller de son commentaire, parlant du regard pétillant de Bell. Elle lui rend son sourire sans le quitter des yeux, illustrant sûrement parfaitement son commentaire. Il parle de secret, et Bell ne sait quoi répondre. Elle n’a aucun secret… C’est peut-être ça le truc. Elle hausse les épaules en esquissant une légère grimace. « S’amuser le plus possible et apprécier les petites choses. » Bell s’était toujours émerveillée des petites évènements et des petits rien, elle préférait rire que pleurer, ou au moins pleurer de rire, si verser quelques larmes était réellement obligatoire.

Thomas presse alors Belladona, lui demande ce qu’elle lui réserve. Elle le conduit immédiatement plus en profondeur dans la salle, le positionnant devant un miroir particulièrement imposant. Elle se tait, l’observe, avide de sa réaction. Elle le laisse s’étonner, s’observer, délibérer. Finalement, il lâche une simple phrase : « Je suis moins belle que Moïra mais je reste super canon. » Et il faut avouer que Belladona ne peut qu’acquiescer. Elle lui offre un mouvement de tête positif, montrant clairement son assentiment quant à son commentaire. « Clairement. Si un jour tu décides de devenir une fille, appelle moi. » Elle se marre à moitié, peu sérieuse, comme à son habitude. Mais, elle n’en pense pas moins, Thomas est même presque plus canon en fille qu’actuellement.

« Oh je t’avais pas vu mais t’es tout choupi en garçon » Bell grimace à nouveau. Elle avait caressé l’espoir qu’il ne fasse pas attention à son reflet à elle ; Peine perdue. Il lui frotte le haut du crane et Belladona sent un léger frisson parcourir l’entièreté de son petit corps. Elle avait toujours aimé qu’on lui frotte le crâne, qu’on passe ses doigts dans ses cheveux. Elle pense à son squad et se dit que le lendemain elle ne manquera certainement pas de demander des gratouilles à l’un d’entre eux. Le frisson finalement disparu, elle ne peut cependant s’empêcher de râler. « Ouais bah j’aurais préféré être sexy comme toi plutôt qu’avoir l’air d’un môme de douze ans ! » Vraiment, le monde est injuste et personne n’est égal !

C’est au tour de Thomas de l’impressionner, alors quand le jeune homme repart explorer, Belladona le suit de près. Il semble hésiter, chercher son chemin, comme si un miroir en particulier avait marqué son esprit. Lorsqu’il s’arrête finalement devant un reflet, il ne dit rien. Son silence fait froncer la jeune fille des sourcils. Alors qu’elle fait un pas en sa direction, un souffle passe les lèvres du vert et argent ; elle aperçoit alors le drôle de rictus qui tord sa bouche. « Alexandre n’est pas là… » Bella ouvre la bouche, s’apprête à demander de qui il parle ; elle va sûrement mettre les deux pieds dans le plat, ne sachant tenir sa langue, comme d’habitude, mais… Rien ne sort. Thomas fait quelques enjambées vers elle et la saisit de ses deux mains, visiblement dérouté. Il semble affolé et Belladona ne comprend rien à ce qu’il se passe. Elle tente un léger « Thomas…? », essayant de capter son regard. Mais Thomas semble ailleurs, son regard vogue de reflet en reflet, voyant certainement quelque chose d’invisible pour la jeune fille. Il resserre l’étau de ses mains autour du bras de Belladona et la jeune fille refoule une grimace de douleur. Pour l’heure, cela ne compte pas, l’inquiétude supplantant toute autre émotion.

C’est la première fois que Belladona voit Thomas dans cet état. Le jeune homme n’exprime guère ses émotions. Bell sent parfois une brume sous-jacente, des émotions dormantes qu’il ne montre pas. Elle ne l’a jamais brusqué, prenant simplement ce qu’il lui donnait... Mais le voir ainsi, maintenant, la panique. Elle tente de le soutenir, ses mains sous ses bras, sans le quitter du regard. Alors qu’il se laisse tomber au sol, Bell accompagne sa chute, s’agenouillant comme elle peut au plus prêt du jeune homme. Il ne dit rien, semble ne plus la voir et Belladona ne comprend rien.

Alors que son regard inquiet caresse son visage, la jeune fille essaye de contrôler sa voix. Elle se veut rassurante, ancrée dans la réalité, mais elle ne peut empêcher un léger tremblement. « Thomas…? Thomas, ça va ? » Une question inutile, sans aucun sens. Elle essaye de rétablir le contact, de voir s’il lui répondra. Elle écarte une mèche de cheveux du visage du jeune homme, le sentant chaud de panique. Elle sait qu’elle doit rester calme, pourtant son cœur bat à tout rompre dans sa poitrine, menaçant à tout moment d’en sortir. Elle doit reste neutre, douce, le ramener doucement vers elle. Son père lui avait dit une fois que le meilleur moyen pour calmer quelqu’un, c’était de rester apaisé, de l’amener petit à petit à basculer dans notre état d’esprit et ne surtout pas basculer dans le sien.

Le froid sous ses genoux, les reflets mouvant autour d’eux, Bell ne voit rien. Le regard braqué sur Thomas, elle déglutit faiblement avant de poser deux doigts sous le menton de son ami. Doucement, elle lève son visage vers le sien, captant son regard, plongeant dans ses yeux noisettes. « Ça va aller, ne t’inquiètes pas. »
Belladona lâche son visage et étend ses bras autour du garçon, l’enserrant dans une étreinte maladroite. Les fesses à moitié en l’air, à serrer contre elle une personne amorphe ; Belladona doit avoir l’air franchement débile mais cela ne lui traverse pas l’esprit. Elle s’en fiche, ses pensées totalement tournées vers Thomas, qu’elle serre contre elle.
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La magie de l’endroit faisait vibrer l’air. L’ambiance était joyeuse et agréable malgré certains reflets qui semblaient représenter les enfers. Les deux sorciers ne s’attardaient pas sur ces miroirs-là, s’amusant à trouver les meilleurs. Leurs visages vieillis, par exemple, n’étaient pas la vision la plus festive qui soit mais elle était certainement impressionnante. Et tandis que les doigts de Belladona parcouraient le visage de Thomas, le serpent ne pouvait s’empêcher d’admirer la joie qui brillait dans les yeux de la jeune fille mais aussi dans ceux de son portrait plus âgé. Il aurait voulu discerner ce même enthousiasme dans les siens. Mais malgré la fascination que lui procurait la pièce, il ne pouvait que constater que son visage était bien plus fermé que celui de la rouge et or. Sois réservé, sois sage, sois poli. Il avait au moins intégré le premier de ces commandements. Et face à la joie de Belladona, il commençait sérieusement à se demander si c’était une si bonne chose. Il lui demanda donc son secret pour avoir des yeux aussi pétillants. « S’amuser le plus possible et apprécier les petites choses. » C’était sans doute ça le problème. Il ne s’amusait plus beaucoup. Et il n’avait certainement jamais apprécié les petites choses. Il avait de trop grandes exigences, de trop grandes ambitions. Il avait grandi dans un monde parfait et merveilleux, peu de choses l’impressionnaient encore. Il n’avait jamais constaté à quel point il était blasé.
Ce n’est qu’après quelques secondes, qu’il se rendit compte du silence qu’il avait installé. Secouant la tête en riant, il demanda à la jeune fille si elle avait trouvé un miroir qui en vaille la peine. Enthousiaste, Belladona se précipita vers un reflet, manquant de tomber au passage. Lorsque Thomas la rejoignit, il se retrouva face à son double féminin. Il était vachement sexy et, surtout, il était le portrait craché de Moïra ce qui le fit rire nerveusement. Belladona approuva lorsqu’il dit qu’il se trouvait canon et demanda qu’il la prévienne s’il décidait de devenir une fille. Thomas leva un sourcil étonné et tourna la tête vers la rouge et or. Tu préfères les filles ? Il avait failli le dire tout haut. Il s’était retenu de justesse, de peur qu’elle le prenne mal. Il devait avoir l’air surpris et il changea ça en un petit sourire amusé. Il se serait giflé. Il croyait toujours que tout le monde était hétéro, ce qui était stupide. Bien sûr, qu’il était possible qu’elle aime les filles. Tout le monde n’avait pas grandit dans un monde qui considérait l’homosexualité comme une tare. Lui-même n’avait pas d’avis défini sur la question. Mais s’il voulait être honnête avec lui-même, l’idée qu’une fille, Belladona en l’occurrence, puisse ne pas être attirée par lui le contrariait un peu. Même si c'était plutôt mesquin d'exiger des sentiments de la part d'une fille à qui il mentait sur son amitié, il ne pouvait s'empêcher d'être un peu déçu. Sans que ça ne l'ébranle complètement non plus. Il avait souvent fait semblant d’apprécier quelqu’un mais jamais aussi longtemps qu’avec la Gryffondor. Belladona était joyeuse et profondément gentille, il le constatait un peu plus chaque minute. Son reflet masculin le démontrait bien. Petit et mignon, il semblait malicieux et lui lançait des regards complices. Thomas sourit au reflet en lui frottant affectueusement la tête. Belladona lui servit une moue boudeuse. « Ouais bah j’aurais préféré être sexy comme toi plutôt qu’avoir l’air d’un môme de douze ans ! » Nouveau sourcil levé accompagné d’un grand sourire de la part de Thomas. Sexy comme son portrait féminin ou comme lui ? Il venait de conclure de son homosexualité et supposa donc que c’était la première solution.

« C'est déjà ça d'être au moins mignon, c'est pas le cas de tout le monde. Et puis, ce qui compte c’est que tu sois sexy en vrai. »


Il lui adressa un clin d’œil amusé. Ce n’était pas du flirt. S’il n’avait jamais envisagé de rendre les choses plus physiques entre lui et la griffonne, il l’avait toujours trouvé belle et n’avait jamais été pudique lorsqu’il s’agissait de dire aux gens qu’il les trouvait séduisant.

C’était désormais à son tour de montrer un miroir à la jeune fille. L’un d’entre eux avait attiré son regard un peu plus tôt : il représentait sa famille. Il pourrait ainsi évoquer la mort de son frère avec une certaine crédibilité. Lorsqu’il retrouva le reflet en question, Thomas se figea. Le miroir représentait bien les membres de sa famille. Ceux qui étaient encore en vie. L’absence d’Alexandre crevait les yeux, lui crevait le cœur. Il le murmura et le monde devint fou. Sur chaque miroir, du sol au plafond, la tête de son aîné apparu. Thomas ne lui avait jamais vu ce regard insouciant, ni ce regard…étonné. Le serpent s’accrocha à Belladona comme à une bouée. Le visage surpris de son frère lui faisait perdre ancrage avec la réalité. Il aurait voulu fermer les yeux, sortir en courant, briser chaque miroir mais il était pétrifié. Lorsque, dans un même mouvement, les centaines d’Alexandre aux regards fixes d’un mort basculèrent en arrière, puis disparurent dans un tourbillon, Thomas sentit ses jambes se dérober sous lui.
Il ne sut jamais combien de temps se déroula ensuite. Des secondes ou des minutes. Son cerveau peinait à aligner deux idées, à assimiler ce qui venait de se passer. Son cœur cognait avec rage contre sa poitrine. Qu’est-ce qui s’était passé ? Pourquoi ? Il frémit. Il avait souvent vu le visage de son frère depuis sa mort, ses parents se rassurant en exposant son portrait dans chaque recoin de leur manoir. Mais il n’avait jamais vu ce regard... Un regard de surprise face à la mort. Déjà que les sourires et clins d’œil malicieux que les photos d’Alexandre lui adressaient à chaque fois qu'il entrait dans une pièce manquaient de le rendre fou, cette vision l’avait atteinte à un tout autre niveau.

Ce n’est que lorsque ses yeux croisèrent ceux de Belladona que Thomas repris un semblant de contact avec la réalité. Elle le prit dans ses bras, visiblement perdue et chamboulée. Il se mordit la lèvre et ferma les yeux. Encore tremblant, il la serra doucement contre lui et laissa sa tête reposer sur son épaule, oubliant un instant qu’il n’était pas censé la considérer comme une amie. L’étreinte de la Gryffondor le calmait peu à peu et ses idées s’éclaircissaient à nouveau. Ce n’est qu’à ce moment-là qu’il réalisa que Belladona lui avait parlé. Elle lui avait demandé s’il allait bien, comme si elle ne comprenait pas ce qui se passait. D’un petit mouvement, il se dégagea pour planter ses yeux dans ceux, doux et perdus, de la jeune fille.

« Tu… tu ne l’as pas vu ? »

Il n’avait pas réalisé que la vision de son frère lui avait été réservée à lui seul. Etrangement, ça le terrifiait plus encore. Il s’écarta un peu plus encore de Belladona, se mettant de profil. Seul un bras de la rouge et or reposait encore sur ses épaules. Elle était si gentille. Elle se comportait comme son amie. C’est ce qu’il avait voulu, c’est ce qu’il avait déjà accompli avec d’autres des dizaines de fois. Mais cette fois-ci, c’était différent. Il avait été vulnérable devant elle. Et elle l’avait soutenu.
Il soupira, ce n’était pas le moment de réfléchir à ça. Le reflet d’Alexandre dansait toujours devant ses yeux et Belladona n’y comprenait surement rien.

« C’était mon frère, Alexandre. Il est mo… il a été tué. » Thomas se passa une main devant les yeux. Sans qu’il sache expliquer pourquoi dire qu’il était mort semblait bien plus difficile que de remettre ça sur le dos de quelqu’un en affirmant qu’il avait été tué. Relevant la tête, il fixa un instant le miroir qui avait tout déclenché. « Ce miroir, il montrait toute ma famille sauf lui. Et quand je l’ai dit à voix haute, tous les miroirs se sont mis à afficher son visage. Excuse-moi d’avoir paniqué mais, il me manque tellement et… il a été tué en Angleterre, il est venu travailler ici alors qu’il y avait la guerre. Quel con. Il me manque mais je suis aussi si…furieux. »

Sa voix se brisa. Furieux, il l’était. Depuis deux ans maintenant, il était rempli de rage. En cet instant, c’était différent pourtant. Il n’était pas furieux contre cette personne qui avait tué Alexandre, qui s’était probablement simplement battu pour sauver sa propre vie. Il était furieux du regard surpris d’Alexandre. Il allait se battre mais était surpris de perdre ? Mais quelle imbécile. La rage montait de plus en plus dans le cœur de Thomas. Il était furieux contre Alexandre de s'être impliqué dans une guerre qui n’était pas la sienne. Furieux contre leurs parents qui l'avaient encouragé et, par la même occasion, condamné. Furieux contre lui-même de ne pouvoir rien ressentir d'autre que la fureur. Furieux contre Moïra qui ne le comprenait pas, sa moitié d’âme qui le soutenait moins bien qu’Alcyone. Furieux contre lui-même d’être un égoïste et de piéger les gens. Furieux de commencer à s’en soucier.
Une larme unique coula sur sa joue. Une larme de rage. Il l’essuya avec énervement.

« Désolé. » Il partit dans un petit rire nerveux. « C’est ma première larme, en plus. Ma première larme depuis qu’il a été tué et c’est une larme de rage, même pas de tristesse… mais tu aurais dû voir sa tête sur ces miroirs, il avait l’air si insouciant, cet imbécile. »

Son rire se fit plus doux et il inspira profondément pour se calmer. La main de la rouge et or reposait toujours avec réconfort sur son épaule. Belladona… il avait réussi à en faire son petit pantin gentil et attentif. Et lui, marionnettiste inutile, piégé à son propre jeu. Il avait voulu avoir l’occasion de parler de son frère, il n’avait pas été déçu. Il n’avait tiré aucunes ficelles, s’était contenté de subir les événements et supporter ses émotions. Et la douceur de Belladona commençait même à le faire culpabiliser. Quel con. C'était de famille, visiblement.
La rage bouillonnait toujours dans son ventre, son esprit tremblait encore du visage étonné de son frère face à la mort mais il était temps de reprendre un peu les choses en mains.

« Excuse-moi, je parle de cette guerre comme si j’étais le seul à avoir été touché par elle et à avoir perdu quelqu’un. Ce n’est pas mon intention, je me doute que vous avez tous dû perdre bien plus de proches que moi. »

Il baissa les yeux pour ne pas avoir à affronter son regard. Il se souciait en réalité peu de ce que les autres avaient pu subir, ce qui comptait c’est qu’Alexandre n’était plus là pour lui sourire.
Ce n’est qu’au moment où la main de Belladona agrippa son épaule avec violence qu’il comprit que les choses dérapaient à nouveau.
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Belladona ne savait pas comment tout avait dérapé en si peu de temps. Quelques minutes auparavant, ils s’amusaient devant un miroir en observant leur alter ego du sexe opposé, chacun vantant les mérites de l’autre. Thomas fit même rougir légèrement Bell et fut gratifié d’un regard incrédule lorsqu’il lui dit qu’elle était sexy en vrai, contrairement à son reflet masculin, appuyant le tout d’un clin d’œil. Elle n’y croyait pas vraiment, mais elle avait tout de même senti une pointe de plaisir à l’idée qu’un mec comme Thomas puisse la trouver sexy. Ils avaient continué leur exploration et alors, ça avait été le drame.

Belladona est envahie par l’inquiétude lorsqu’elle voit Thomas s’effondrer, lorsqu’il reste muré dans le silence malgré sa présence. Elle ne sait pas, elle ne comprend pas ce qu’il se passe. Que voit-il ? Elle a beau regarder elle-même dans les miroirs, ils restent vides, ombrés, comme bouchés par une brume opaque. Elle ne sait même pas si tout cela est normal ou si c'est le fruit du dérèglement magique.
Thomas semble revenir à lui lorsque leurs yeux se croisent, lorsqu’elle lève le visage du jeune homme vers le sien. Elle le serre contre elle maladroitement et Thomas en fait de même, posant sa tête sur son épaule. Belladona pose une main sur sa nuque, comme pour le soutenir un peu plus, puis ne bouge plus. Elle lui laisse le temps de se recentrer, de retrouver ses esprits. Puis, n’y tenant plus, elle ouvre la bouche, s’enquière de son état, clairement inquiète. Bell n’est pas très douée pour gérer les situations de crise et elle ne l’a jamais été. Maladroite, souvent trop spontanée, il n’est pas rare qu’elle mette les deux pieds dans le plat. Thomas se dégage et plonge son regard dans le sien. « Tu… Tu ne l’a pas vu ? » Alors que Bell écarquille les yeux, il s’écarte un peu plus, portant ses prunelles ailleurs. « Tu parles de… euh… Alexandre ? » Elle replace ce prénom qui semble avoir tout déclenché sans en connaître la préciosité, sans comprendre. La gryffondor reposa ses fesses sur ses pieds tout en laissant l’un de ses bras autour des épaules de Thomas. Elle avait peur qu’en le lâchant il ne chute. C’était ridicule, mais d’une certaine façon elle se rassurait sûrement plus qu’elle ne le rassurait lui. « C’était mon frère, Alexandre. Il est mo… il a été tué. » Malgré elle, Belladona pense à la bataille, aux nombreuses victimes. Pourtant, la suite de l’histoire de Thomas la détrompe rapidement. « Ce miroir, il montrait toute ma famille, sauf lui. Et quand je l’ai dit à voix haute, tous les miroirs se sont mis à afficher son visage. Excuse-moi d’avoir paniqué mais, il me manque tellement et… il a été tué en Angleterre, il est venu travailler ici alors qu’il y avait la guerre. Quel con. Il me manque mais je suis aussi si… Furieux. » Histoire si proche et si éloignée, parallèle. Rien dans le récit de Thomas n’indique que sa mort ait eu un quelconque rapport avec Poudlard et ses problèmes. Pourtant, la guerre est partout, comme un poison malicieux qui ne laisse personne indemne. Tout le monde a connu la perte, le manque, cette colère. Bell fronce les sourcils lorsque sa voix se brise sur le mot de colère, triste pour son ami. Elle veut parler mais a le sentiment que chacune de ses paroles ne serait qu’un grain de sable jeté dans un océan.

Caressant du pouce un bout de peau dépassant de l’encolure du serpentard, elle garde son regard rivé sur lui. Elle se tait, voyant bien qu’il lui reste encore quelque chose à sortir, des paroles à exprimer. Elle ne veut pas le couper dans son élan et reste donc silencieuse, simple spectatrice. L’orpheline qui dévale sa joue serre affreusement le cœur de la jeune fille, pourtant Thomas la fait disparaitre presque immédiatement, rageusement. « Désolé. » Un rire nerveux, pour se donner contenance. « C’est ma première larme, en plus. Ma première larme depuis qu’il a été tué et c’est une larme de rage, même pas de tristesse… Mais tu aurais dû voir sa tête sur ces miroirs, il avait l’air si insouciant, cet imbécile. » Bell ne le quitte pas du regard et se décide finalement à répondre. Elle se sent triste pour lui, triste qu’il ait à vivre cela. « C’est moi, qui suis désolée… » Elle remet une mèche de cheveux derrière son oreille et poursuit en choisissant ses mots. « Désolée que tu aies à vivre ça tous les jours et je suis désolée qu’une guerre d’idéologie ait détruit tant de relations, tant de familles… Dont la tienne. » Ça la fait enrager de se dire qu’il y a eu tant de souffrance pour des idées qu’elle trouve si… bêtes. Les gens ne peuvent pas simplement s’aimer les uns les autres en évitant ceux qu’ils ne peuvent pas blairer ? Elle est sûrement naïve, Belladona, mais toute cette haine lui donne envie de vomir.

« Faut pas que tu culpabilises de lui en vouloir, c’est normal… Je crois. » Bell n’y connait pas grand chose en deuil, elle ne sait pas ce que c’est que de perdre un frère ou une sœur, elle ne sait déjà pas ce que c’est que d’en avoir un. Alors, elle se sent un peu nulle, un peu inutile. Mais Thomas change de sujet, s’excusant encore une fois. « Excuse moi, je parle de cette guerre comme si j’étais le seul à avoir été touché par elle et à avoir perdu quelqu’un. Ce n’est pas mon intention, je me doute que vous avez tous dû perdre bien plus de proches que moi. » Ce politiquement correct qui lui fait retourner la situation n’est pas du goût de Belladona. Peut-être est-ce sa façon de se protéger, sa façon de ne pas montrer l’étendue de sa peine… Il baisse les yeux, sûrement pour se protéger.

Belladona déglutit, bien consciente qu’il faudra à son tour qu’elle parle, qu’elle exprime quelque chose. Elle commence par le plus simple. « Arrête de t’excuser ! On peut pas reprocher à certains d’être tristes sous prétexte que d’autres ont perdu plus de monde, sinon on va pas s’en… » Elle ne termine pas sa phrase, le regard perdu dans les miroirs qui avaient provoqué la panique de Thomas. Quelques minutes auparavant seuls des ombres les parcouraient comme des nuées de fumée et à présent une toute autre image s’y affichait.

Sans s’en rendre compte, elle resserre sa prise sur l’épaule de son ami, lui volant la vedette sans même le faire exprès. Elle serre jusqu’à ce que ses jointures blanchissent alors que son regard ne quitte pas les silhouettes évoluant dans le miroir. Elle voit défiler les visages, alignés dans la grande salle alors qu’elle remonte les allées. Certains semblent presque paisibles, alors que d’autres sont défigurés par la peur et la douleur. Elle en connait la plupart, a partagé des rires, des retenus, des repas avec eux. Certains sont ses professeurs, d’autres simplement des élèves croisés au détour d’un couloir. Mais, ils sont tous une perte pour quelqu’un.

Alors qu’elle croit que les visages s’effacent, que son sale moment est passé, tout devient pire. Elle aspire une goulée d’air et lâche l’épaule de Thomas avant de se reculer comme elle peut, l'œil affolé. Elle veut fuir les reflets, fuir l’image qui s’impose à elle. Mais elle a beau reculer, chaque miroir reflète la même chose, comme la poursuivant. Elle se met à pleurer mais son regard brouillé devine toujours ses traits à lui. Walden Macnair, cet homme horrible qu’elle avait tué, qu’elle avait certainement enlevé à une famille.

Dépassée, elle se retrouve pleurant comme une enfant au milieu des miroirs.

Thomas
Bell
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Quand tu regardes dans un miroir,
on se regarde dans les yeux.
  Tomadona

 

Il avait suffi d’un mot pour que tout bascule. La tête posée sur l’épaule de Belladona, les yeux fermés, Thomas voyait encore la tête de son frère danser derrière ses paupières. Peu à peu, il reprenait ses esprits. La douce chaleur de la Gryffondor réchauffait son corps glacé. Quelques minutes plus tôt, il aurait trouvé invraisemblable que la présence de Belladona puisse lui être aussi rassurante mais, à l’instant, c’était tout ce dont il avait besoin. Lorsqu’il retrouva la force de parler, il put constater en quelques mots qu’elle n’avait pas vu Alexandre. Il allait falloir le lui expliquer. C’était ce qu’il avait voulu, c’était la raison pour laquelle il lui avait donné rendez-vous ; amener la discussion sur le terrain glissant de son frère et de la Bataille de Poudlard. Maintenant cette simple idée accentuait la nausée causée par la vision de son frère moribond. Il se devait cependant de prendre la parole. Autant par honnêteté avec Belladona, qui s’était montré si gentille, que pour la mission qu’il s’était imposé. Alors ses paroles se déversèrent hors de sa bouche sans qu’il n’y pense. Sur ses rétines le regard surpris d’Alexandre lui donnait envie de hurler. La fureur se mit à gronder dans sa poitrine et il ne put s'empêcher de la laisser transparaître. D’abord avec sa voix qui se brisa, puis avec cette larme de rage qui coula en solitaire sur sa joue. Sa première larme. Il l’effaça vivement, peu habitué à dévoiler ses émotions. Surtout face à quelqu’un qui ne devrait pas être son ami. Pourtant, elle était là, Belladona. Elle caressait avec douceur le bas de sa nuque. Thomas n’osait pas la regarder, il n’osait pas croiser ce regard empli de compassion. Elle était si gentille, il était si égoïste. Et ça l’énervait d’autant plus. Il était furieux que Belladona lui fasse confiance, qu’elle le considère comme son ami. Si elle l’avait rejeté, il n’aurait pas eu à culpabiliser, il n’aurait pas eu l’espoir d’en apprendre plus sur la mort d’Alex. Thomas était conscient que sa rage n’avait pas de sens mais il aurait voulu s’écarter d’elle, lui dire qu’elle n’était rien pour lui. Qu’elle cesse d’être si compatissante. Pourtant, il ne bougea pas. Il ne voulait pas la blesser. Et puis, il voulait continuer sur la voie qu’il avait tracée, malgré l’image d’Alexandre qui l’avait tant ébranlé. Tête baissé, il écouta donc les paroles de la rouge et or. Il acquiesça en fermant les yeux lorsqu’elle évoqua la guerre d’idéologies. S’il partageait les avis politique de sa famille, il trouvait ça absurde de tuer en ce nom. Plus stupide encore: se faire tuer pour ces idées. Les nés-moldus profitaient de la société sorcière bâtie en secret pendant des centaines d’années pour se protéger des moldus. Alors que leurs ancêtre avaient été persécuteurs, alors qu’ils ne finançaient en rien le monde sorcier, ils se retrouvaient accueilli à bras ouverts. Il y avait un problème, c'était certain. De là à tuer, de là à risquer sa liberté et sa vie… Ce qu’Alexandre et ses parents avaient pu être stupide !
Dans un souffle Belladona lui dit qu’elle pensait que c’était normal d’en vouloir à son frère. Thomas soupira et acquiesça une nouvelle fois. Effectivement. La colère, les cinq étapes du deuil. Le problème étant qu’Alexandre était mort depuis presque deux ans maintenant et que Thomas était resté bloqué à la deuxième étape. Il grimaça et se donna le temps de se calmer encore un peu.
Il ne voulait plus parler de son aîné, il lui fallait changer de sujet. D’autant plus que s’apitoyer sur son sort devant quelqu’un n’avait jamais été son genre. Il fallait qu’il reprenne un peu le contrôle, qu’il dirige la conversation là où il voulait. Il parla de la Bataille de Poudlard, s’excusant de se plaindre alors que les britanniques avaient vécu bien pire. La Gryffondor semblait mal à l’aise à ses propos et il se mordit la lèvre. Merde. Le cœur de Thomas se serra devant les sourcils froncés de Belladona et il comprit où elle voulait en venir dès ses premiers mots. Soudain, il se rendait compte qu’il avait peur qu’elle se fâche non pas seulement parce qu'il craignait de perdre un témoin de la Bataille mais parce qu’il appréciait sa présence réconfortante. Il aurait voulu l’interrompre, lui expliquer qu’il ne voulait pas hiérarchiser la douleur, il avait seulement voulu dire qu’il était conscient de celle des autres. Bien sûr, c'était faux mais il ne voulait pas qu’elle ne l’aime plus, il ne voulait pas qu’elle puisse croire qu’il n’était pas sincère. Il n’eut pas le temps de l’interrompre cependant, elle s’arrêta d’elle-même. Elle s'était figée. Sa main serra l’épaule de Thomas tandis que ses yeux volaient de miroirs en miroirs. Le serpent sentit son sang se glacer.

« Bella… ?»

Thomas jeta un coup d’œil aux miroirs. Leurs reflets s’étaient floutés, seule une brume épaisse y flottait. Pourtant, la rouge et or était paralysée et ses doigts s’agrippaient de plus en plus violemment à son épaule. Le serpent posa sa main sur celle de Belladona. Elle était pétrifiée mais n’avait pas l’air de paniquer. Il savait pourtant ce que c’était de se retrouver face à ces reflets et il ne le lui souhaitait pas.

« Bella, ne regarde pas. »

Mais à peine avait-t-il fini sa phrase que l’expression de la griffonne changea complètement. Affolée. Elle se releva d’un bond, le lâchant. Instinctivement, Thomas la suivit mais elle ne cessait de reculer, ses yeux papillonnant de miroirs en miroirs. Soudain, les larmes se mirent à couler sur les joues de la rouge et or, comme un barrage qui se rompt. Thomas réussit à la rattraper et l’attira rapidement à lui. Il lui posa vivement une main sur les yeux et la serra dans ses bras.

« Ferme les yeux, d’accord ? Ferme les yeux, ça ne sert à rien de regarder ces miroirs. »


Le cœur du serpent battait beaucoup trop vite. Il se demandait ce qu’elle avait bien pu voir. Ils avaient évoqué la Bataille… Merde, quels cons. La magie détraquée de Poudlard n’affectait visiblement pas que les escaliers mouvants ou les chandeliers du ciel de la Grand Salle. Apparemment, il suffisait d’un mot pour que ces miroirs vous montrent ce que vous ne vouliez pas voir. Il fallait qu’ils quittent cette pièce.
Thomas s’assura que Belladona avait bien fermé les yeux et retira doucement la main du visage de la Gryffondor. Elle semblait si fragile, si terrifiée. Vulnérable. Il continuait de la tenir dans ses bras en silence. Il ne savait pas trop comment réagir, loin d’être un expert en empathie. Pourtant, il savait exactement ce qu’elle vivait, il venait de le subir. Ça ne rendait pas sa tâche de consolateur plus facile. D’autant que si de son côté Belladona avait soutenu un ami en difficulté, lui devait aider une jeune fille qu’il avait amené dans cet endroit dans l’unique but de la manipuler. Et s’il se sentait de plus en plus proche de cette sang-mêlé, la situation le dépassait. Gardant ses mains sur les épaules de Belladona, il jeta un coup d’œil aux miroirs toujours aussi flous. Ils devaient sans doute toujours représenter la vision de la rouge et or.

« Je vais nous guider vers la sortie, garde bien les yeux fermés. »


L'entourant d'un bras qui se voulait rassurant, Thomas entraîna la griffonne vers la sortie. Les reflets représentaient un brouillard épais et il n’était désormais pas bien difficile de repérer les murs, cette brume dessinant clairement les contours des cloisons. Le trajet ne fut pas aisé, cependant. Les miroirs glissants sous leurs pieds les firent trébucher, des cadres plus volumineux que d’autres les cognèrent. Parfois, Thomas avait l’impression que le visage d’Alexandre se dessinait à nouveau sur les vitres et son cœur s’emballait. Mais ce n’était que des illusions.
Bras dessus, bras dessous, ils arrivèrent finalement à la porte que Thomas ouvrit vivement. Il fit sortir Belladona avec le plus de douceur possible puis referma la porte avec un peu trop de violence. C’était fini, enfin.

« C’est bon, c’est terminé. Ne t’en fais pas, c’est fini. »

Il prit à nouveau Belladona dans ses bras. Il tremblait légèrement. Il avait l’impression que le visage d’Alexandre était imprimé sur ses rétines et qu’il ne le quitterait plus jamais. Réussir à sortir avait été une épreuve en soit et réussir à être à la hauteur pour rassurer Belladona serait plus difficile encore. À la hauteur, il fallait qu’il le soit pourtant. Il ne pouvait pas la perdre, pas alors qu’ils étaient si proche. Son but avait toujours été de faire en sorte qu’elle se rapproche de lui et qu’il feinte son propre attachement. Mais alors qu’elle l’avait vu si vulnérable, alors qu’il l’avait vu si terrifiée, il était désormais évident que même du côté du serpent le rapprochement ne serait pas complètement feint. Une voix lui hurlait de s’éloigner aussi vite que possible de cette sang-mêlée, que ça n’aboutirait à rien d'autre que des ennuis. Mais pour atteindre son but, Thomas était prêt à se brûler les ailes s’il le fallait.

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Quand tu regardes dans un miroir,
on se regarde dans les yeux.
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Les yeux plongés dans les miroirs, l’esprit plongé dans les souvenirs. Elle se souvient de tout alors que des images défilent devant elle, s’encrant sur ses rétines. Les morts, les visages douloureux, les corps abimés. Elle a l’impression qu’elle n’oubliera jamais cela, que ces images resteront à jamais gravées en elle, que rien ne les effacera. Perdue dans ces paysages morbides, Belladona n’entend pas Thomas qui la met en garde, Thomas qui enonce l’évidence : il ne faut pas qu’elle regarde. Mais c’est plus fort qu’elle ; alors qu’elle aurait aimé fermer les yeux et tout oublier elle sait que c’est impossible.

Belladona frissonne un instant avant que Thomas ne la serre contre lui, un instant avant qu’elle ne perde pied. Totalement perdue dans les fantaisies des reflets, le premier réflexe de la gryffondor est de le repousser, d’appuyer ses paumes sur son torse. Elle ne veut pas être touchée, elle ne veut pas qu’il voit ce qu’elle voit, elle ne veut pas qu’il approche. Et puis, sa main se pose sur ses yeux pendant qu’il lui parle, essayant sûrement de la raisonner. Alors qu’un sanglot la secoue à nouveau elle se colle à lui, s’accorchant avec la force du désespéré à ses vêtements. Elle ne veut pas le laisser approcher de ses blessures mais elle ne veut pas non plus qu’il parte sans elle, qu’il la laisse là seule avec ses fantômes. Elle entend le cœur de Thomas cogner fort contre son oreille et la jeune fille s’accroche à ce rythme régulier. Il est là.

D’un léger hochement de tête elle confirme qu’elle a les yeux bien fermés alors que Thomas s’écarte légèrement d’elle et Belladona resserre sa prise sur ses vêtements. Alors qu’il passe un bras autour d’elle en réponse, elle acquiesce une fois de plus. Elle s’agrippe à sa main, l’autre maltraitant toujours le tissu serré dans son poing. Elle se laisse alors guidée par le serpentard, manquant à de nombreuses reprises de s’étaler la face la première sur ce sol glissant. Cette soirée avait si bien commencé et voilà qu’elle se terminait en cauchemar. Belladona était si excitée lorsqu’il avait poussé la porte, à présent elle ne savait même pas si elle regrettait. C’était si bien, au début…

Lorsque la porte claque dans son dos, Belladona sursaute. C’est fini, et pourtant elle n’ose pas ouvrir les yeux. Elle a trop peur que les reflets l’aient suivi. C’est débile, elle le sait mais c’est plus fort qu’elle. Elle sent alors à nouveau des bras l’entourer et la serrer. Belladona ouvre les yeux.

Elle resserre son étreinte autour de la taille de Thomas, sa tête enfouie dans le creux de son épaule, respirant son odeur qu’elle avait apprivoisé au fil des mois. Contre elle, son ami tremble légèrement comme seul témoignage de son propre état. Égoïste, égocentrique, Bell se sent débile. Une fois de plus, elle n’a pas réfléchi et a plongé la tête la première dans son propre malêtre, dans son vécu, alors que Thomas n’est pas bien. Elle souffle un coup et s’écarte légèrement pour lever son visage mouillé vers le serpent. « Désolée… » D’être aussi nulle, d’avoir mis toute l’attention sur moi alors que tu en avais besoin. « Rowan me dit toujours que je suis une pleureuse. » Elle tente un sourire maladroit, essuyant d’une manche quelques larmes avant de replacer sa main dans son dos.

Et alors, Bell se sent redevable. Parce qu’il l’a sortie de là, parce qu’il s’est confié à elle. Elle a peur et elle a honte mais elle lui doit bien ça. Sans s’écarter, sans le lâcher elle détourne pourtant le regard, suivant les lignes formées par les pierres du mur. « J’aurais pas dû regarder mais… Y avait tous ces visages que j’ai vu tellement de fois dans les couloirs. C’était affreux, tous ces corps alignés, tous ces gens qui pleuraient. » Elle aurait pu s’arrêter là et emener son secret dans la tombe. Pourtant, la promesse qu’elle s’est faite l’autre soir dans la tour d’astronomie tient toujours : elle doit relever la tête, elle doit pouvoir être capable de retourner dans cette salle, un jour, et en ressortir la tête haute.

Alors, elle regarde Thomas dans les yeux lorsque ses mains relâchent ce corps qu’elle tenait contre le sien, s’éloignant un peu. Elle a peur, la petite fleur, et instinctivement elle s’écarte de lui prêt à ce qu’il la repousse, à ce qu’il lui rit au nez, à ce qu’il lui lance un regard dégouté. Y a-t-il chose plus horrible que ce qu’elle avait fait ? Sûrement, mais peut-être pas pour Thomas.

« J’ai tué un homme tu sais. Finalement, je suis comme ceux qui ont tué ton frère. J’ai enlevé une personne à sa famille, à ses amis, à la vie. » Vaut-elle mieux qu’eux sous prétexte que sa victime était une affreuse personne ? Parce qu’elle n’a fait que survivre ? À ce moment précis, Belladona n’en est pas sure alors que se tient en face d’elle une de ces vies laissées sur le carreau, un de ceux obligés de vivre sans un être cher.

Mal à l’aise, elle fait ce qu’elle sait faire de mieux en une telle occasion : elle tente une blague un peu vaseuse, un rire pas tout à fait sincère encore teinté de larmes alors que ses joues ne sont même pas encore sèche. Elle porte sa main à l’épaule de Thomas et frotte le tissu. « J’t’ai tout mouillé… » Minable, comme diversion.

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Habituellement, les sentiments d’autrui ne réussissaient pas à percer sa carapace. Ils rebondissaient sur son armure de désintérêt sans le toucher. Une armure qui avait pris un sacré coup face aux milliers de regards d’Alexandre. C’est sans doute pourquoi la panique de Belladona l’atteint plus facilement qu’attendu. Or, Thomas n’était pas habitué à gérer les sentiments des autres. Il pouvait avoir de l’empathie pour Moïra, elle était sa moitié d’âme, mais comment réagir lorsque l’affolement de quelqu’un d’autre vous touche ? Le serpent laissa son instinct le guider. Il rattrapa Belladona. Elle tenta de le repousser mais il ne lui donna pas l’occasion de résister à son étreinte et, d’un geste ferme, lui posa une main devant les yeux. Il fallait qu’elle se calme. Sinon il perdrait totalement pied, lui aussi.
Toujours en pleurs, la Gryffondor s’agrippa à lui avec désespoir. Sa frayeur était contagieuse et Thomas la serra contre lui, un peu pour se rassurer lui-même. Il leur fallait sortir d’ici. Rassemblant le peu de courage qui lui restait, Thomas guida la jeune fille jusqu’à la sortie et referma précipitamment la porte derrière eux. Belladona garda les yeux fermés, recroquevillée sur elle-même. Tremblant, le serpent la prit dans ses bras. Elle n’était pas remise et, à vrai dire, lui non plus. La chaleur de la griffonne, son souffle dans le creux de son épaule, le rassurait cependant. Il n’arrivait pas à comprendre comment les choses avaient dérapé à ce point. Il était entré dans une salle fantastique avec une fausse amie. Il avait feint l’amusement, puis, sans s’en rendre compte avait commencé à sourire avec sincérité. Ils passaient un bon moment. Puis, tout avait dérapé. La magie détraquée avait une nouvelle fois frappé. Et Thomas ne pouvait s’enlever de la tête l’impression que la magie l’avait punit d’avoir voulu jouer avec Belladona. En quelques instants, ils avaient tous les deux affronté une vision d’horreur. Et voilà que la fille de cracmole, tant méprisée, était devenue une présence rassurante. Si la situation ne l’avait pas autant retourné, il se serait probablement moqué de lui-même. Il avait tout foiré.

Une éternité sembla s’écouler, les deux sorciers blottis l’un contre l’autre. Thomas avait la tête enfouie dans la douce crinière de la Gryffondor et, peu à peu, ses tremblements cessèrent. Ce fut Belladona qui rompit l’étreinte, s’écartant légèrement. Thomas plongea ses yeux dans ceux emplis de larmes de la griffonne. Il savait qu’il aurait fallu sourire avec douceur mais il n’y arrivait pas. Il ne comprenait rien à cette douleur qui étreignait son cœur à la vue de la détresse de la griffonne. Alors, il la dévisagea de son regard sombre. Elle s’excusa et, un instant, il ne comprit pas. Elle s’excusait de pleurer. Un sourire franchit enfin les lèvres de Thomas. Un sourire sans joie. Il aurait tellement aimé pouvoir pleurer. Ça avait en tout cas aidé Moïra à faire son deuil bien mieux que lui.

« Ne sois pas désolée, pleurer c’est accepter ses émotions, c’est la première étape pour aller mieux. Pleure autant que tu veux… »

Il réussit enfin à sourire avec plus de tendresse. Elle semblait si triste, si désespérée. Quoiqu’elle ait vu dans ces miroirs, ça devait être éprouvant. Il n’osa pas demander quelle avait été sa vision, cependant. Ce n’était pas le moment de la brusquer. Elle risquait de le rejeter et il avait déjà assez foiré comme ça.
Pourtant, il n’eut pas besoin de poser la question. Toujours accrochée au Serpentard, elle détourna le regard pour parler de ce que les reflets lui avaient montré. Des corps étendus, des visages connus. Thomas se mordit les lèvres. Il s’en était douté, elle avait assisté à une scène de la Bataille de Poudlard. Il aurait dû être bouleversé par ce qu’elle racontait, frémir d’horreur et sentir son cœur se serrer de tristesse. Mais ce fut un sentiment d’excitation qui l’agrippa aux tripes. Elle parlait enfin de la Bataille de Poudlard. C’était devenu un sujet dont ils pouvaient discuter. Le serpent se plaqua un air attristé sur le visage mais l’excitation le prenait à la gorge. Il leva la main pour effleurer du doigt la joue humide de la Gryffondor. Elle était si belle, si triste. Il aurait pu lui dire qu’il était désolé de savoir qu’elle avait dû endurer tout ça, que personne ne devrait vivre de telles choses. Mais il sentait qu’elle avait encore quelque chose à dire, alors, il attendit, caressant sa joue avec douceur.

Il avait raison. Elle n’avait pas tout dit. Belladona recula et, dans son regard, Thomas lu la même terreur qui avait empli ses yeux en regardant les miroirs. L’évidence le frappa de plein fouet. Belladona avait eu deux visions. Un première qui l’avait terrifiée mais elle était resté à ses côtés, broyant l’épaule du serpent. Puis, une deuxième qui l’avait affolée à un tout autre niveau. Et avant même qu’elle ne parle, il sut que ce qui lui restait à dire ne serait pas triste, ce serait terrible. L’excitation qui s’agitait dans son ventre quelques secondes plus tôt, se transforma en un poing massif qui semblait vouloir l’étouffer.
Son instinct avait vu juste. C’était terrible. Les paroles de Belladona figèrent son esprit. « J’ai tué un homme tu sais. Finalement, je suis comme ceux qui ont tué ton frère. J’ai enlevé une personne à sa famille, à ses amis, à la vie. » Thomas la regardait sans la voir. Elle avait tué quelqu’un. Elle était l’une de ces personnes qui avaient arraché un homme à ses proches. Elle n’était pas différente du meurtrier d’Alexandre. Malgré toutes ses recherches, Thomas n’était pas au courant de ça. Et soudain, une pensée glaçante traça son chemin dans l’esprit du serpent. Elle n’avait pas dit qui elle avait tué. Elle avait peut être assassiné un Mangemort caché derrière son masque. Elle avait peut être tué Alexandre. L’esprit de Thomas semblait prendre feu mais son corps était paralysé. Jusqu’à ce qu’elle s’approche à nouveau de lui. « J’t’ai tout mouillé… » Elle leva la main pour frotter la chemise de Thomas, trempée des larmes salées de la griffonne. Le serpent arrêta vivement le geste de Belladona, agrippant la main de la Gryffondor avec fermeté. Les yeux de Thomas étaient deux charbons ardents qu’il planta dans ceux de la fille de cracmole. Elle avait pu tuer Alexandre. Un geste d’affection de sa part lui donnait envie de vomir. Et dire qu’il l’avait prise dans ses bras. Il avait envie de la jeter contre le mur, de lui demander si elle avait vu la tête de sa victime. Dans un effort surhumain, il réussit à rester immobile mais sa voix était aussi tranchante qu’une lame et sa main serrait trop fortement le poignet de la jeune fille.

« Tu l’as vu ? Le visage de l’homme que tu as tué ? Tu l’as regardé dans les yeux ? »


Sa voix se brisa à la fin. Il savait qu’il ne devrait pas se montrer agressif. Elle était déjà terrorisée et visiblement emplie de remords. Il aurait dû lui dire qu’elle n’avait rien à se reprocher, qu’elle ne faisait que se défendre et que les Mangemorts qui étaient venus à Poudlard pour se battre savaient à quoi s’attendre. Il aurait dû inventer ces mensonges. Alexandre était censé être mort dans son appartement sur le Chemin de Traverse. Thomas n’avait aucune raison officielle d’être aussi énervé contre la Gryffondor. Mais son esprit ne fonctionnait plus, il n’arrivait pas à faire semblant que ça ne le touchait pas.
Tenant toujours le poignet de Belladona, il se rapprocha un peu plus d’elle, la forçant à affronter son regard de jais. Il voulait voir la vérité dans ses yeux. Voir si elle avait tué un Mangemort masqué, voir si elle devenait l’une de ses principales suspectes.
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Quand tu regardes dans un miroir,
on se regarde dans les yeux.
  Tomadona

 

Comme c’est difficile de s’ouvrir, de se mettre à nue ; Comme c’est compliqué de laisser les autres apercevoir nos faiblesses et nos peurs. Chacun passe son temps à bâtir des forteresses, de hautes tours derrière lesquelles s’abriter. Aucun château n’est semblable et en trouver la clé n’en est que plus difficile.

Le château de Belladona n’est pas plus particulier qu’un autre. De hauts murs aux trous béants, des pierres autrefois belles et propres. Mais, aujourd’hui, tout n’est plus qu’une ruine. Son château brille par l’absence d’êtres chers, par le sang versé et les pulsations de sa montagne. Bancal, inhospitalier, personne ne voudrait y entrer.

Pourtant, malgré cela, Thomas s’y est aventuré, bien malgré lui. Alors qu’elle même a pu caresser le pont levis de la citadelle du jeune homme, qu’elle a pu s’avancer dans le hall d’entrée, Thomas a dressé un pont entre eux. Alors qu’il l’a serrée fort contre lui, Belladona s’est accrochée avec désespoir. Elle s’est agrippée, a fini d’enrouler la corde du pont encore branlant qui relie leurs deux places fortes.

Et puis, tout a basculé. Sur le fil, elle avait trop parlé, elle s’était bien trop ouverte. Thomas ne réagit pas. Il la regarde à peine, comme s’il pensait à autre chose. Elle sent immédiatement que leur bulle est sur le point d’éclater. Alors, elle fait la seule chose qu’elle sait faire : de l’humour, du tactile. Elle tend la main, ayant désespérément besoin de contact. Elle a besoin qu’il la rassure, qu’il continue à lui dire qu’elle doit accepter ses émotions en lui caressant la joue. Mais comme le dit si bien la chanson moldue, you can’t always get what you want.

La main tendue, prête à toucher le tissu trempé, le geste de la gryffondor est arrêté en plein élan alors que les doigts glacés de son ami se referment sur sa main. Son geste n’a plus rien de rassurant ou de tendre. Il sert un peu fort, et Belladona cherche son regard. Elle l’avait senti arrivé, pourtant. Si elle-même ne savait comment se pardonner, comment lui le pourrait-il ? Alors qu’il braque deux braises incandescentes sur la jeune fille, elle ne peut détourner le regard, comme fascinée par les flammes qu’elle y devine. Lorsqu’il s’exprime, un frisson glacé descend le long le long de son échine. « Tu l’as vu ? Le visage de l’homme que tu as tué ? Tu l’as regardé dans les yeux ? »

Sur la fin, sa voix se brise et une fois de plus Belladona ne comprend rien. Elle laisse sa main au milieu de l’étau qu’il exerce, n’essayant même pas de se libérer. Un silence se tend entre eux, plus cassant que du crystal. Belladona sait que tout se jouera sur sa réponse, et pourtant elle n’a pas envie de prendre des pincettes. Elle qui est si apeurée, si blessée, la réaction de Thomas ne fait que l’enfoncer un peu plus. Elle ne détourne pas le regard, elle ne le fuit pas.

Que ressent-elle vraiment ? De la tristesse, de la déception, aussi. Parce qu’elle a cru, l’espace d’un instant, qu’à Thomas elle pourrait le dire, parce qu’elle s’est ouverte. Et le rejet en masse dont elle est victime n’a d’autre conséquence que de réveiller des sentiments jusqu’ici partis en vacances. Fierté, colère. Instantanément, Bell redresse ses murs, colmate ses failles. Avant de balancer le pont par dessus bord.

« Qu’est-ce que ça peut te foutre ? » Sa voix est glaciale alors que son poignet est toujours prisonnier de l’homme qui lui fait face. Elle ne vacille plus, ne se raccroche plus au serpentard dont elle veut voir le visage disparaître. Un nouveau silence s’étend entre eux, plus séparateur que jamais. Elle ne veut plus être nouée à lui, elle ne veut pas subir son jugement.

Déjà, Thomas lui manque crucialement. Le Thomas du début de soirée, celui qui riait et qui se livrait.

« Oui je l’ai vu, Thomas. Et depuis, son regard vide me hante presque chaque nuit, quand je ferme les yeux, juste avant que je ne m’enfonce dans le sommeil. » Cette fois, elle tire violemment sur son poignet, libérant sa chère rougie et marquée des doigts de Thomas. Elle lui jète un dernier regard porteur de tout ce qu’elle ressent, de la tempête qui l’habite. Tristesse, colère, déception infinie.

Puis elle tourne les talons, sans même un au revoir. Parfois, certaines choses font plus mal que d’autres alors qu’elles s’enfoncent dans vos entrailles sans crier gare. Alors que Belladona monte les premières marches, aucune larme ne coule plus sur sa peau.

Thomas
Bell
© BLACK PUMPKIN

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