Appuyé contre le rebord de l'alcôve, Hypso observait les petites fourmis qui se distinguaient au loin dans le parc, de son regard si arrogant. La journée se terminait tranquillement et la jeune fille avait profité de ses quelques heures de liberté pour se réfugier dans la première salle de cours désinfecté. Accompagnée de fidèle comparse, la nicotine, elle aspirait doucement une taff, se délectant de l'embrassement de la substance nocive. La vie avait repris son court et, maintenant plus que jamais, elle regrettait son année à Paris. Elle savait que ce genre de pensée était égoïste. Car plus longtemps aurait duré cet exil, plus longtemps la guerre aurait continué. Pourtant, le paradoxe qui la frappait le plus était le fait qu'elle pleurât Poudlard lors de son aventure française, alors que maintenant elle pleurait la seine et les faubourgs de la ville lumière, dans son école.
Elle n'avait jamais ce qu'elle voulait, ne savait jamais ce qu'elle voulait. L'une des malédictions à être ce qu'elle était, une jeune fille en perdition. Recentrant ses pensées sur ces camarades qui avaient décidé de profiter des quelques rayons de soleil, elle ne put empêcher ses lèvres de former un sourire narquois. Elle , aussi, aurait voulu être doté de ce merveilleux don qu'était l'oublie ou même l'insouciance. Eux qui avait côtoyé la bataille de près, de trop près, pouvait aujourd'hui se balader avec quiétude dans la verdure chatoyante du domaine. Certains jouaient avec le calamar, pendant que d'autre, révisaient tranquillement, à l'ombre des arbres. Oui, l'être humain avait un merveilleux don, mais le grand manitou semblait l'avoir oublié. Quel étrange paradoxe. Il fallait croire qu'Hypso les collectionnés.
Un bruit étrange la tira soudainement de ses pensées. Celui d'une porte brutalement ouverte. Se retournant, en sursaut, son coeur rata un battement quand elle sut l'identité du coupable en question. Un deuxième battement fut loupé quand elle le vit alors, s'avancer vers elle.