(maddynn) when friends do something wrong, don't forget all the things they did right

Pour la première fois depuis des semaines, Maddox n’avait presque pas fermé l’œil de la nuit. Cela ne s’était pas produit depuis le soir où il s’était disputé avec Flynn et où il était allé dormir au château au lieu de retourner dans la tente du North. Cette nuit-là, comme la nuit dernière, il avait angoissé. De retour dans un environnement où il aurait dû se sentir en sécurité, entouré des camarades qu’il connaissait maintenant bien, cette insomnie n’aurait pas dû se produire. Cette nuit, Maddox avait eu peur. Il était terrifié. La scène du banquet se rejouait dans son esprit comme s’il la revivait encore et encore. Avant le banquet, tout allait bien. Il avait passé du temps avec Oktavia, sa petite amie. Il était heureux ces derniers jours, ils apprenaient peu à peu à mieux se connaître, à passer du temps ensemble. Ils avaient dû être discrets sur le campement pour ne pas attirer l’attention des parents de la jeune femme, mais à présent à Poudlard, ils n’auraient plus à se cacher. Même si Oktavia avait un fiancé, ils s’étaient accordés sur le fait qu’ils pouvaient voir qui ils voulaient. C’était au moment où ils étaient entrés dans la grande salle que son cauchemar commença. Selon l’ordre alphabétique, il s’était retrouvé loin d’Oktavia, loin de Mila. En regardant les deux sœurs, son regard s’était posé sur Hope pendant quelques secondes. Heureusement, Jude n’était pas loin et il avait pu discuter un peu. Maddox était sur le point de commencer sa soupe quand il remarqua des comportements des plus étranges autour de lui et il ne se sentit pas à l’aise. Il préféra se concentrer sur les mots de Jude et sur rien d’autre. Il n’était pas à l’aise, il n’aimait pas le changement, il sentait que quelque chose allait se produire. Il était nerveux, et il avait raison de l’être. Un Auror avait fini par intervenir. Il avait appelé des noms, parmi ces noms, celui d’Hope. Le regard de Maddox se posa tout de suite sur elle. Un Auror récupéra leurs baguettes. Le jour où on lui avait supprimé sa baguette, le jour où on l’avait accusé de ne pas être un sorcier et de l’avoir volé, lui revint en mémoire. Involontairement, Maddox se fit tout petit. Il avait peur qu’on ait oublié un nom sur cette liste, le sien. Il avait sacrément envie de pleurer et il ne savait même pas encore ce qu’il se passait. Il avait aussi peur pour Hope, car bien qu’en colère contre elle, il ne voulait pas qu’il lui arrive du mal. « Une épidémie frappe l'Europe magique. De nombreux sorciers perdent leur magie, tombent malade et contaminent les autres. Une quarantaine est mise en place immédiatement pour la sécurité de tous. » Ces mots faillirent lui déclencher une crise de panique, mais il avait si peur d’être emmené en quarantaine qu’il ferma les yeux et se concentra sur sa seule respiration, tentant d’ignorer le chaos qui l’entourait. Inspirer et respirer étaient deux actions pourtant simples qui devenaient de plus en plus difficiles. Et cette nuit-là, dans son lit, il avait toujours du mal à respirer. Il était fatigué, mais il lui était impossible de dormir avec cette peur qui lui collait à la peau. Il avait sa baguette près de lui, sous son oreiller, mais elle ne lui servirait à rien, il ne savait plus s’en servir. Cette nuit-là, il était persuadé que sa place n’était pas dans ce dortoir, mais en quarantaine avec les autres malades. Et Maddox préférait mourir plutôt que d’être à nouveau enfermé.

Finalement, Maddox trouva le sommeil quand le soleil commençait à pointer le bout de son nez. Il n’en profita pas longtemps, réveillé par ses camarades qui terminaient leurs nuits. Quand il se leva, une fois habillé et préparé, il trouva Oktavia dans la salle commune. Il prit sa petite amie dans ses bras et ils restèrent longtemps dans cette position, en silence. Aujourd’hui, c’était samedi, comme si les dates coïncidaient pour qu’ils puissent digérer la nouvelle avant la reprise des cours. Maddox passa la matinée avec Oktavia. Ils avaient tous les deux la veille en tête, mais ils discutèrent d’autres choses pour se changer les idées. Et puis, ils ne se cachaient plus. De toute façon, Maddox n’aurait pas pu rester loin d’elle. Il avait besoin d’elle tout comme il avait besoin de sa meilleure amie, Mila. Comme elle n’approuvait pas tellement sa relation avec Oktavia, il était difficile de les voir ensemble et il devait faire un choix qui lui faisait un peu mal au cœur. Il y avait quelqu’un d’autre que Mila qu’il avait vraiment besoin de voir, c’était Flynn. Alors en début d’après-midi, après l’heure du repas, le Serdaigle quitta Oktavia et se mit à chercher le Gryffondor. Le premier endroit où il allait chercher Flynn, ce fut près de sa salle commune. Il gravit tous les étages jusqu’à arriver au septième. Devant la salle, il attendit que quelqu’un sorte pour lui demander s’il avait vu Flynn à l’intérieur. Manque de bol, le premier qui sortit fut Rowan. Son premier réflexe fut d’espérer qu’il ne le voit pas. « Maddox, qu’est-ce que tu fais-là ? » Demanda le Gryffondor au Serdaigle. Son ton était bien moins sec que ce qu’il s’imaginait entendre, Maddox resta méfiant. Rowan devait être de bonne humeur ou il devait s’être passé quelque chose cet été pour qu’il ne soit pas en train de l’insulter ou de le menacer. « Je cherche Flynn. » Répondit-il au camarade de dortoir de son meilleur ami. Rowan lui dit qu’il devait se trouver au terrain de Quidditch, vu la tenue qu’il avait en sortant. Maddox se sentit idiot de ne pas y avoir pensé plus tôt. Flynn était bien du genre à se réfugier dans le sport, comme lui. Ils avaient couru de nombreuses fois ensemble. Le Serdaigle se dépêcha d’aller vérifier la théorie. Il ne s’arrêta pas en chemin quand il croisa des connaissances. Il ne s’arrêta pas quand l’escalier se mit à bouger et qu’il faillit tomber. Il ne s’arrêta qu’au moment où il arriva à destination : le stade de Quidditch. Il fut soudain pris de doutes. Et si Flynn refusait de lui adresser la parole ? Et s’il se mettait à douter du fait qu’il puisse être infecté et le rejette ? C’était un sujet qu’ils allaient de toute façon devoir aborder.

Quand Maddox entra sur le terrain, il ne tarda pas à y repérer Flynn, au loin, en train de courir. Il n’y avait pas de doute à avoir, c’était lui. Il reconnaîtrait son frère entre mille. Des larmes lui montèrent aux yeux, c’était sans doute la fatigue, mais aussi l’émotion d’avoir réalisé à l’instant à quel point il avait fait une erreur en l’écartant de sa vie. Il marcha vers lui, les mains dans les poches. Dans une de ses poches, il y avait sa baguette, l’objet qui le faisait le plus angoisser à chaque fois qu’il avait à l’utiliser, l’objet qui lui faisait dire que finalement, il ne serait peut-être bientôt plus un sorcier. Il ne savait pas encore ce qu’il dirait au moment où il rejoindrait le Gryffondor. Il savait juste qu’il avait lui aussi assisté au banquet et à la mise en quarantaine d’Hope. Ce qu’il ne savait pas, c’était que le né moldu était persuadé d’être le prochain sur la liste. Si Hope et lui étaient touchés, ce n’était peut-être pas une coïncidence. Il s’inquiétait aussi pour Flynn, Oktavia et Mila, les trois personnes dont il avait été le plus proche l’année passée. « Flynn… » La voix et le ton de Maddox étaient incertains, il n’avait jamais eu aussi peur de parler à son ami de longue date. Le Serdaigle ne savait vraiment pas par où il devait commencer, ils ne s’étaient pas parlés depuis des semaines, il avait l’impression que cela faisait des mois. Ils avaient fini par cohabiter en silence dans cette tente au campement, le né moldu s’était dit que c’était toujours mieux que de faire des crises d’angoisse seul au dortoir. Il n’avait pas décoléré avant d’avoir parlé à Hope. Puis, il avait réalisé qu’au moins Flynn avait été le plus honnête des deux dans cette histoire. Hope ne comptait pas lui révéler ce secret. Par la suite, Maddox n’avait pas su comment renouer le contact avec Flynn. Il avait décidé d’attendre la rentrée. Et quelle terrible rentrée. « Je suis désolé, Flynn… Je suis désolé de t’avoir mis à l’écart autant de temps… Je sais que tu n’as voulu qu’être honnête… je suis désolé d’avoir réagi de cette façon. J’ai eu le cœur brisé pour la première fois… »  Maddox aussi était honnête envers Flynn, même s’il avait l’habitude d’éviter de parler de ses sentiments, c’était terminé. Il fallait qu’il commence à en parler, Flynn était le premier à qui il devrait en parler. Le Serdaigle était sincère, mais il savait aussi que s’il ne s’excusait pas, le Gryffondor lui en voudrait. Alors il mettait toute la fierté qui pourrait lui rester de côté. Et là, il craqua. Il se mit à pleurer. Parce qu’il n’avait presque pas dormi, parce qu’il était rongé par l’angoisse, parce qu’il avait peur que Flynn le rejette comme il l’avait rejeté tout l’été. Il était épuisé. Il se cacha derrière ses mains et se tourna pour ne pas gêner Flynn. C’était sûrement trop tard. Hope, l’épidémie, sa perte de magie, la quarantaine, le ministère, la contamination, il y avait tant de choses qu’il voulait aborder, mais il ne savait pas comment. Il devait avant tout tenter de se calmer.

Quand Maddox approcha, il réalisa que Flynn n’était pas dans son état normal. Depuis qu’il lui faisait la tête, le Serdaigle évitait de le regarder pour que leurs regards ne se croisent pas. Mais là, il voyait bien que Flynn était fatigué et qu’il se laisse un peu aller. Maddox était loin de juger, lui aussi faisait assez peur à voir. Il suffisait de les regarder pour voir qu’ils étaient tous les deux en souffrance. Ralentissant pour que Maddox puisse le rejoindre, Flynn semblait épuisé par sa séance de sport. Il prit le temps de récupérer en écoutant les excuses de son meilleur ami. Maddox n’arrêtait pas de s’excuser. Il espérait que le Gryffondor puisse le pardonner. Il avait besoin de lui, au passé, présent et futur. Il s’était passé tellement de choses qu’il se mit à craquer et pleurer. Le sorcier avait honte d’être aussi faible devant son frère, lui qui était toujours si fort à ses yeux, même dans cet état et malgré leurs différends. D’habitude, il attendait d’être loin de lui pour se laisser aller, mais il n’avait pas pu retenir ses larmes plus longtemps. Maddox ne savait pas ce qu’il attendait de Flynn, tout ce qu’il souhaitait, c’était qu’il lui permette de revenir vers lui sans trop lui en vouloir. Quand le sorcier sentit les bras de Flynn l’entourer, il comprit que leur dispute était terminée, que tout finirait par redevenir comme avant. Lui aussi, il serra Flynn contre lui un instant. Il profita de l’instant présent. Il ne se souvenait plus de la dernière étreinte qu’ils avaient échangés, peut-être n’y en avait-il jamais eu. « Ça va aller, Madd'. Ça va aller. » Tenta de le rassurer son meilleur ami. Mais il ne savait pas. Il ne savait pas ce que Maddox savait. Il ne savait pas que le Serdaigle était malade. Non, ça n’irait pas. Ils allaient l’enfermer, encore. Ils allaient lui supprimer sa baguette. Ils allaient le rendre fou. Il ne voulait pas y retourner. Il avait peur. Non, ça n’irait pas. « C'est pas à toi de t'excuser. C'est à moi, de le faire. Alors pardon. Pardon pour avoir déconné. Pardon pour avoir été le plus gros abruti que cette terre ait porté. Pardon pour avoir manqué ce qui était important. » A travers ses larmes, il ne put s’empêcher de sourire. Des excuses entre amis ressemblaient à ce qu’ils étaient en train de faire et il en était un peu amusé. Ils savaient tous les deux qu’ils s’étaient déjà pardonnés, et pourtant ils continuaient à s’excuser mutuellement. Les deux frères reconnaissaient chacun leurs erreurs, il y en avait des deux côtés. Ils devraient faire des efforts à l’avenir pour communiquer. Le Serdaigle en était conscient. Il avait beaucoup de travail à faire de ce côté-là. Quand l’étreinte se termina, il y eut comme un léger moment de gêne des deux côtés, mais Flynn reprit vite la parole : « Je comprends que tu l'aies fait. J'aurais préféré que tu m'en mettes une, très sincèrement, mais toi et moi... On réagit pas pareil. Alors je comprends. » Maddox aurait préféré frapper n’importe quoi, mais pas son frère de cœur. Il n’y avait rien que Flynn puisse lui faire qui justifierait un tel geste à ses yeux. Il se sentait un peu plus rassuré d’être compris, même s’il n’en doutait pas. Ils commençaient à bien se connaître tout de même, après toutes ces années l’un à côté de l’autre.

« Pleure pas, sérieux... » S’exclama le Gryffondor devant l’état de Maddox. Ce dernier avait de toute façon terminé de pleurer, du moins, pour l’instant. Il essuya ses dernières larmes et renifla un bon coup. Il mit encore quelques secondes à se calmer, avant de pouvoir s’exprimer à nouveau. « Désolé Flynn… Pardon. J’arrête… » Mais tout était si difficile à contrôler, il ne contrôlait plus rien dans sa vie, même des putains de larmes. Il devait avoir le visage rougi d’avoir pleuré et les yeux explosés. Il espérait que sa petite amie l’aimait vraiment beaucoup parce que quand elle découvrirait à quel point il était lâche et bon à rien, elle finirait peut-être par l’abandonner. « J’ai la tête qui va exploser. Il s’est passé tellement de trucs ces derniers temps… j’ai tellement de choses à te dire… Je… Je ne sais même pas par où commencer. » Le banquet ? Oktavia ? La victoire de l’Angleterre ? L’épidémie ? Hope en quarantaine ? Et Flynn, il avait peut-être aussi des choses à lui dire. Maddox désigna le banc un peu plus loin pour qu’ils aillent s’asseoir au lieu de rester sur le terrain, même s’ils étaient seuls et ne gênaient personne. Ils seraient peut-être plus à l’aise pour discuter s’ils s’y installaient. Parmi toutes les choses dont il voulait parler à Flynn, il avait fait son choix sur le chemin et au moment où il s’assit sur le banc, il reprit la parole : « Je crois que… je crois que je suis touché par cette épidémie. Je sais pas… je le sens. Flynn, qu’est-ce que je dois faire ? Je devrais être en quarantaine moi aussi… Mais… je ne peux pas… Je ne veux pas. Et si cette maladie était vraiment contagieuse ? Je… oh non… j’aurais pas dû te serrer dans mes bras. Je… » Un Maddox paniqué était un Maddox qui disait un peu tout ce qu’il lui passait par la tête. C’était aussi un nouveau Maddox, parce qu’avant, il aurait tout gardé pour lui et aurait été s’enterrer lui-même six pieds sous terre plutôt que de révéler un tel secret à quelqu’un. Maddox glissa un peu plus loin, sur le banc. Depuis la veille, son cerveau ne cessait pas de fonctionner. Et maintenant, il se disait qu’il n’aurait peut-être pas dû coller Oktavia toute la matinée, qu’il devait peut-être éviter tout contact. « Je crois que j’ai contaminé Hope… je crois que c’est de ma faute. » La diminution de ses pouvoirs n’était un secret pour personne. Il avait lamentablement raté certaines épreuves des tests, dans la grande salle, l’année passée. Il avait raté ses épreuves qui demandaient le plus de magie, comme les sortilèges. Il avait peu à peu abandonné d’essayer. Il laissait toujours les autres faire les sorts quand il avait le choix. Sa place était clairement dans un cachot. Et s’il contaminait aussi Oktavia, Mila ou Flynn parce qu’il était trop égoïste pour passer quelques semaines en quarantaine ? Il se sentait tellement horrible comme personne. Il avait envie de se rouler en boule sur son banc tellement il se sentait mal à cet instant, un sacré retour en arrière de ce côté-là. Il avait l’impression de retrouver tous ses traumatismes de sa sortie de prison. Et son sauveur, Aldous, n’était même plus là pour l’aider.

« Et arrête de t'excuser, tu veux ? » Face à Flynn, qu’il admirait tant, Maddox ne cesserait jamais de s’excuser. Il y avait eu des tensions entre eux, mais jamais Maddox n’avait cessé de considérer son meilleur ami comme un frère. Le Serdaigle décida enfin de se confier au Gryffondor. Sur le banc du terrain de Quidditch, Maddox avoua à Flynn qu’il pensait être atteint par cette épidémie dont tout le monde ne cessait de parler depuis la veille. « Pardon ? » Avait réagi Flynn à l’annonce. Le sorcier ne s’arrêta pas pour autant. Il espérait trouver des conseils auprès de son meilleur ami. Il espérait l’entendre dire qu’il n’avait pas à aller se dénoncer, qu’il n’était pas obligé d’aller en quarantaine, qu’il se faisait encore des idées avec sa paranoïa constante et qu’il n’était pas malade. Flynn n’était pas médicomage, mais s’il pouvait l’affirmer, Maddox se sentirait peut-être un peu mieux. Si Flynn ne le stoppait pas maintenant, il allait continuer à s’enfoncer, à penser qu’il pouvait contaminer les gens qu’il aimait. « T'arrêtes tes conneries, oui ? » Répondit le North à son ami, comme s’il lisait dans ses pensées. Mais ces mots n’empêchèrent pas Maddox de s’éloigner par précaution sur le banc. Il ne cessait de réfléchir depuis la veille en se disant qu’Hope en quarantaine n’était peut-être pas une coïncidence. « Tu penses pas que si t'étais contagieux, j'y aurais droit aussi ? Je sais ce qu'on nous a dit, comme quoi ça se refile, mais bordel... » Son pincement au cœur lui fit réellement prendre conscience qu’il ne le supporterait pas si Flynn était lui aussi atteint de cette épidémie. Il ne semblait pourtant pas avoir peur de l’être ou de le devenir. « Tu veux pas me dire que t'es allé te frotter aux Yordanov, tant que t'y es ? » Maddox baissa les yeux. Il avait passé du temps avec Yassen Yordanov l’année passée, il ne l’avait jamais raconté à Flynn parce qu’il savait qu’ils ne s’aimaient pas. Il ne se voyait pas lui dire qu’ils avaient partagé un joint, il ne voulait pas décevoir encore plus le Gryffondor. Et en même temps, c’était ce problème de communication qui créait ces tensions entre eux. Pour le moment, Maddox décida de garder le silence sur cette histoire, c’était du passé, il s’était juré de ne plus toucher aux drogues des Yordanov qui ne faisaient que le rendre plus paranoïaque. Flynn semblait déjà bien assez agacé pour en rajouter une couche. « Ça craint, pour Hope, mais t'y es pour rien... Puis si ça venait de toi, pourquoi elle se retrouve embarquée, et pas toi ? On était tous là lors de ces foutus tests. » Maddox pensait pourtant avoir raté la moitié des tests, voire plus. Pourtant, Flynn soulevait un point important : s’il était vraiment malade, ces tests l’auraient montré. La prise de sang qu’ils avaient prélevé l’aurait directement envoyé en quarantaine avec les autres s’il était lui aussi atteint. Au fond de lui, il commença à se demander si sa paranoïa n’était pas responsable pour son anxiété vis-à-vis de cette épidémie. « Alors je sais pas… Ça remonte à quand, d'ailleurs, cette merde ? T'as commencé à le ressentir quand ? » Le Serdaigle tenta de réfléchir. Il ne savait pas exactement à quel moment tout avait dégénéré… ou plutôt, il pensait jusque-là avoir un problème avec sa nouvelle baguette magique, et non une maladie. « Depuis que j’ai changé de baguette ? Je ne sais pas exactement… Après Azkaban, tout a changé, c’est difficile à dire… » Sa baguette avait été détruite lors de son procès car il l’avait soi-disant volée. Maddox rejetait la faute sur sa nouvelle baguette, mais il avait aussi perdu énormément confiance en lui-même, ce qui jouait grandement sur sa magie.

« Puis leur histoire de quarantaine là, est-ce qu'on est sûrs que les gens sont malades ? Est-ce que t'es sûr qu'Hope est touchée ? Martell ? Miss Izlechen ? Même Rosenberg, putain. Nan mais sérieux ? » Au fond de lui, Maddox avait toujours du mal à faire confiance à Hope, alors si elle était malade, il était possible qu’elle ne lui en ait pas parlé, comme elle avait oublié de lui parler de Flynn et elle. Quant aux membres du personnel, ils n’étaient pas immunisés contre les maladies, il était bien sûr possible qu’ils soient eux aussi contaminés. En tant qu’élève en médecine magique, le brun avait l’impression qu’il aurait dû en savoir plus sur cette épidémie, mais il se retrouvait au dépourvu. « Non… j’en sais rien. » Finit-il par dire. C’était quand même tordu de penser qu’il n’y avait pas que des malades en quarantaine, ce qui lui faisait une fois de plus redouter d’y être emmené. « Je sais qu'on a pas le droit d'en parler avec des gens de l'extérieur, mais merde... » Maddox comprenait l’envie de Flynn d’en parler avec ses parents. Et lui aussi, il aurait été plus rassuré de savoir que le père de Flynn était au courant. Lady et Lord North ne laisseraient pas Maddox aller en quarantaine, il en était persuadé, et encore moins Flynn. Et si les deux étaient vraiment malades, ils s’assureraient qu’un antidote soit rapidement trouvé et qu’ils soient bien traités. Cette quarantaine, c’était de la maltraitance à ses yeux. Un frisson le parcourut en y pensant. Il n’y mettrait probablement jamais les pieds s’il n’y était pas forcé, mais il était certain que les conditions ne devaient pas y être agréables. « Dans tous les cas, arrête de te sentir coupable, Maddox. C'est pas ta faute, sinon tous tes camarades de dortoir y auraient droit. » C’est à cet instant que le Serdaigle repensa au moment partagé avec Dimka cet été, dans leur tente. Si Dimka tomba malade et était envoyé en quarantaine, ce serait une preuve de plus. « Il se pourrait que je me sois frotté à Dimka… » Dit-il en reprenant les termes de Flynn un peu plus tôt, quand il lui parlait des Yordanov. Une façon un peu détournée de dire à Flynn qu’il s’était bel et bien frotté à lui, presque littéralement. Ils n’avaient pas vraiment été très loin, mais ils s’étaient embrassés, comme il l’avait fait avec Hope. « Très brièvement. » Ajouta-t-il au cas où Flynn commençait à se poser des questions. Il savait que le Gryffondor se méfiait de Dimka. « En tout cas, ça ne se reproduira pas. » Dimka était connu pour prendre et jeter, et ce n’était pas ce que Maddox souhaitait. Il n’y avait aucun avenir avec Dimka, il n’y en avait jamais eu. Il s’en était rendu compte à temps, avant de faire une bêtise qu’il aurait regretté. Il s’éclaircit rapidement la voix avant de poursuivre : « Tu l’as peut-être vu hier, mais… je sors avec Oktavia maintenant. » La dernière fois que Flynn et Maddox avaient parlé de filles, la discussion ne s’était pas très bien terminée. Il lui avait avoué hésiter entre Hope et Oktavia, avant de choisir Hope. Décision qu’il avait regretté quelques minutes après, quand Flynn avait fait la révélation. « Elle est géniale. » Avait-il ajouté doucement, retrouvant un léger sourire. Oktavia lui faisait un bien fou, il était heureux quand il était près d’elle, elle le rassurait. Il avait appris à mieux la connaître ces derniers jours. Ils avaient encore beaucoup de choses à découvrir l’un de l’autre, c’était le début d’une nouvelle aventure.

« Sérieux ?! » La réaction de Flynn à l’annonce de Maddox fit un instant se questionner le né moldu. Est-ce qu’il n’aurait pas dû en parler à Flynn ? Les cachoteries, c’était terminé. Est-ce qu’il n’aurait pas dû fréquenter Dimka en premier lieu ? Oui, très probablement. Il n’y avait tant de choses à dire sur ce qu’il s’était passé entre le Russe et Maddox, alors le Serdaigle était soulagé de l’absence de questions du Gryffondor quant à cette relation. Une simple grimace et cette exclamation furent les seules réactions de Flynn. Maddox savait que Flynn ne le jugeait pas sur son orientation sexuelle, il n’avait jamais caché qu’il avait déjà été attiré par les deux sexes, mais il redoutait son avis sur Dimka. Le né moldu dévia vite le sujet en parlant de sa situation actuelle, sa relation avec sa nouvelle petite amie. Maddox ne pouvait s’empêcher de sourire quand il pensait à tout cet apaisement que lui procurait sa petite amie rien que par sa présence. Un sourire vint à son tour se dessiner sur les lèvres du Gryffondor, il le rassura. La main de Flynn vint se poser sur son épaule, accompagnant ses mots : « J'en doute pas, si c'est ta copine. » Le Gryffondor était vraiment ce que Maddox pouvait espérer de mieux pour un frère. Pendant ces quelques secondes, il eut l’impression que ce qui avait été cassé entre eux s’était réparé. Maddox avait enfin une copine. Il était heureux de le partager avec Flynn. C’était un grand changement dans sa vie. « Du coup, tu réalises qu'il va falloir que tu me la présentes ? Officiellement, je veux dire. Parce qu'en soi, j'en ai entendu parler, mais bon... » Flynn ne connaissait pas encore la sœur de Mila, ce qui rassurait Maddox au fond. Il avait hâte de la présenter au Gryffondor. Oktavia et Flynn ne pouvaient que s’entendre, même s’il n’était pas certain que leurs caractères soient tout à fait compatibles. Il ne voulait pas que des tensions naissent entre eux, comme il avait pu y en avoir avec Hope quand ils étaient encore amis. « Je te la présente quand tu veux. » Répondit-il à Flynn. Il pourrait peut-être même lui présenter dans la journée ou dans la semaine, selon les disponibilités de chacun. Comme Oktavia et Maddox étaient dans la même filière, il n’y avait aucune raison pour qu’il ne puisse pas la lui présenter aussi vite que possible. Oktavia savait déjà à quel point son frère de cœur comptait pour lui. Il lui avait déjà raconté comment Flynn l’avait aidé dans sa vie, ainsi que sa famille, et combien il l’estimait pour de nombreuses raisons. « C'est cool, si ça s'est fait. Toi qui avais si peur de pas faire le poids face à de La Rivière ! » Maddox rit jaune à cette dernière remarque. Il avait évité de penser au fiancé d’Oktavia jusqu’à présent. Il savait qu’elle n’avait aucun sentiment pour lui, bien sûr, mais il espérait qu’elle arriverait à s’en débarrasser et qu’elle n’irait jamais jusqu’à l’épouser pour faire plaisir à ses parents. Quoiqu’il arrive, le Serdaigle avait décidé de ne pas trop y penser pour ne pas se mettre à paniquer. Chaque chose en son temps, il préférait d’abord bâtir les bases de leur relation avant de s’attaquer aux obstacles.

« Mais du coup, raconte-moi ! » La dernière fois que les deux meilleurs amis avaient parlé de filles, rien ne s’était déroulé comme prévu. Mais Maddox savait que cette fois, il n’aurait rien à craindre. Si Flynn avait la moins objection contre Oktavia, il lui en aurait déjà parlé. « Comment ça s'est fait ? Quand ? Tu la présentes quand à mes parents ? » La dernière question le fit rire. Il savait que le Gryffondor n’était pas sérieux, mais c’était amusant de penser qu’il pourrait en discuter avec Lady North. S’il y avait bien une chose dont il n’oserait pas parler aux parents de Flynn, c’était sa vie amoureuse, qui était jusque-là inexistante, à moins qu’ils soient eux-mêmes à l’initiative de la discussion. Il ne vit pas la suite venir : « Du coup, c'est la fête dans les dortoirs ? » Le visage du Serdaigle prit une teinte proche de la tomate presque instantanément. Il se hâte de répondre : « Non… » Flynn savait bien que Maddox n’avait pas encore d’expérience, mais par cette question, il essayait probablement de lui faire dire si oui ou non il était passé à l’acte avec Oktavia. De toute façon, en dehors d’Oktavia, Flynn serait probablement le premier à être au courant. De plus, même si c’était une expression, la rentrée avait eu lieu la veille et pendant la fin des vacances, avec les parents d’Oktavia dans les parages, ce n’était même pas la peine d’y penser. Pas qu’il y pensait. Il était presque sûr que même ses oreilles étaient rouges. Quelle idée de penser qu’Oktavia et Maddox pourraient déjà avoir couché ensemble alors qu’ils venaient à peine de se mettre en couple. Oktavia pensait probablement que ce n’était pas encore à l’ordre du jour. Enfin, il espérait qu’elle soit sur la même page qu’elle. Il ne voulait pas la décevoir, mais après son fiasco avec Dimka, il ne se sentait plus vraiment prêt à essayer, pour le moment. « On n’en est pas encore là. » Maddox savait que Flynn comprendrait qu’ils prennent leur temps, après tout, elle était sa première petite amie. Le Serdaigle s’était calmé et son visage avait repris une teinte acceptable, son sourire était toujours là. « Si tu veux tout savoir, c’est Oktavia qui m’a demandé de sortir avec elle, la veille de la finale de la coupe du monde de Quidditch. Et j’ai dit oui, comme tu peux le deviner. On était à la fête foraine. » Au départ, quand Oktavia voulait aller à la fête foraine avec lui, Maddox avait peur que cette situation ne lui rappelle trop le jour où il avait été au parc d’attraction avec Hope et où il avait commencé à développer des sentiments pour elle. Mais une fois là-bas, il avait fini par oublier la rousse et par passer un très bon moment avec Oktavia. Quand elle lui a demandé de sortir avec elle, il s’était dit que cette fois, il ne fallait pas qu’il hésite, que c’était le destin s’il avait fermé la porte à Hope et qu’une nouvelle s’ouvrait peu de temps après.

« En parlant de coupe du monde… j’aurais aimé assister aux matchs avec toi. C’était pas pareil sans tes commentaires et ton enthousiasme. J’espère que tu étais content de voir ton équipe gagner… » Maddox avait assisté au match avec un billet acheté à la dernière minute. Il n’avait pas apprécié le match comme il aurait pu l’apprécier avec Flynn. Le Quidditch sans son meilleur ami n’était pas aussi intéressant à ses yeux. « Et sinon, toi… est-ce qu’une fille te plait en ce moment ? » Flynn n’était pas le seul à être curieux et Maddox voulait aussi en savoir plus sur la vie sentimentale de son frère. Ils pouvaient calmement en discuter, autant en profiter pour se renseigner à son tour.

Après avoir été légèrement troublé par la question plutôt indiscrète de son frère de cœur, Maddox raconta à Flynn comment il en était arrivé à sortir avec Oktavia. C’était beaucoup plus facile pour le Serdaigle d’en parler que les détails plus croustillants que Flynn auraient aimé entendre. Le sorcier avoua sans mal qu’il n’était pas à l’origine de la demande, qu’elle venait d’Oktavia. Dans l’état où il était ce jour-là, avant de la voir, il n’aurait jamais pensé pouvoir lui demander de sortir avec lui. Il ne s’était vraiment pas attendu à ce qu’elle le fasse non plus. Il était finalement très heureux qu’elle ait osé à sa place. Oktavia était une fille étonnante, chaque jour, il se demande ce qu’elle lui trouvait. « Je vois... Ben écoute, c'est cool, ça ! Je suis content pour toi. » Savoir que Flynn était content pour lui le rendait très heureux, comme lors des moments où il lui disait qu’il était fier de lui. Maddox ne cherchait pas forcément à être approuvé par son meilleur ami, mais pour bien des choses, Flynn était un modèle à ses yeux, depuis son adolescence, quelqu’un à qui il voulait vraiment ressembler et qu’il voulait rendre fier. Il n’y avait pas de meilleur mot que frère pour qualifier ce qu’ils étaient. Ils échangèrent un sourire qui en dit long. Maddox ne voulait plus jamais se disputer avec Flynn, il ne voulait plus jamais passer autant de temps en colère contre le Gryffondor. Il s’en voulait d’avoir été fâché aussi longtemps, de ne pas avoir vu les derniers matchs de la coupe du monde avec lui. Le sorcier se demandait si Flynn avait au moins la satisfaction d’avoir vu son équipe favorite gagner. « Bon sang, non ! Quelle victoire sans mérite ! » Apparemment pas. Maddox pouvait comprendre le fan de Quidditch face à lui, lui aussi avait assisté à la finale et avait été surpris par les évènements. C’était même très déstabilisant. Il pensait qu’ils avaient bien joué, mais il ne s’y connaissait pas trop en Quidditch. Parfois, il s’était dit qu’il était arrivé trop d’accidents pour que ce soit une coïncidence, mais ils n’avaient pas eu de nouvelles dans la presse de l’enquête en cours, s’il y en avait une. Son meilleur ami semblait énervé par le sujet, il valait mieux donc parler d’autre chose avant qu'il ne regrette d'avoir abordé le sujet. Justement, la vie amoureuse de Flynn l’intéressait. Ils n’en avaient pas discuté récemment. Il demanda au Gryffondor si une fille lui plaisait en ce moment. Maddox était curieux, Flynn semblait y réfléchir au lieu de nier. « Je... sais pas trop ? » Ce fut au tour du Serdaigle d’être surpris par la réponse. Maintenant, il voulait en savoir plus et Flynn ne pouvait pas rester sur cette réponse. « Je suis pas... Je sais pas... C'est pas que c'est compliqué, mais... » Un sourire apparut à nouveau sur le visage de Maddox. Flynn avait l’air troublé. C’était rare, très rare. D’habitude, Flynn était bien trop cool pour être troublé par ces choses. Ce bafouillage laissa penser à Maddox que son frère n’était pas indifférent à une fille. Madd riva ses yeux au sol pour ne pas couper Flynn dans ses réflexions et révélations, mais son sourire ne voulait pas disparaître.

« J'ai passé une bonne partie du mois d'août avec Willa. Lundgren. Serpentard, pas super grande, blonde, la peau très claire. Le genre de nana que t'as un peu peur de briser au moindre mouvement brusque, tu vois ? » Maddox leva les yeux vers Flynn quand il prononça le nom de Willa. Surpris, il ne s’attendait pas à ce que Flynn lui parle de la Serpentard. Maddox la connaissait, plus ou moins. Elle était dans la même filière que lui, l’année passée. Puisque les cours n’avaient pas recommencé, il ne savait pas si elle avait réussi ses examens ou non pour passer en deuxième année de médecine magique. Cette fille l’avait fait pas mal flipper l’année passée, ce qui le fit encore plus sourire. Si elle avait passé autant de temps avec Flynn, alors il devait avoir tout faux sur elle. « Au début, on se croisait, par-ci, par-là. Puis c'est devenu volontaire, on a commencé à se retrouver parce qu'on voulait se voir, échanger et... Ouais, je l'aime bien. Je sais ce qui se dit d'elle, mais quand t'apprends à la connaître... Elle est plutôt cool. » Maddox écoutait attentivement ce que lui racontait Flynn au sujet de Willa. Il était heureux qu’il ait trouvé quelqu’un avec qui passer du temps, en son absence. Il n’était pas jaloux parce que c’était une fille. Si Flynn lui avait dit qu’il avait trouvé un nouveau frère de cœur, là, ce serait différent. Le Gryffondor semblait réellement bien aimer la Serpentard. C’était chouette pour lui, Maddox était heureux lui aussi, pas parce qu’ils vivaient la même chose, enfin si, un peu, mais surtout parce que Flynn méritait d’avoir une fille bien à ses côtés. « Quand je me dis qu'il y a quelques années, je me suis fait engueuler comme pas permis parce qu'elle s'est retrouvée embarquée dans mes conneries !... Ouaip, les choses ont un peu changé, depuis. Enfin bon, c'est pas... Pas grand-chose. Ça vaut clairement pas l'annonce de ton couple ! » Flynn avait l’air heureux et c’était le plus important. A présent, Maddox ferait tout pour qu’il le reste. Il en avait terminé avec sa mauvaise humeur, ses doutes, ses craintes. Il fallait qu’il soit un peu plus positif, juste pour Flynn, pour ne pas gâcher son année et peut-être cette histoire qui naissait entre le Gryffondor et Willa. Il répondit : « Ne dis pas n’importe quoi. C’est vraiment super, je suis heureux pour toi… Je ne connais pas trop Willa, elle était dans la même classe que moi l’année dernière, et… on a échangé quelques mots, mais… c’est tout. » Willa avait eu la malencontreuse idée de fixer un peu trop Maddox, le rendant paranoïaque à son égard. Il s’était avéré qu’elle le regardait parce qu’il le regardait, un gros malentendu qui l’avait pas mal angoissé pendant quelques semaines. Mais rien de grave. « Elle est jolie. » S’était empressé d’ajouter Maddox, pour au moins faire un commentaire positif sur la jeune fille. Il le pensait, il trouvait la couleur de ses cheveux vraiment jolie, surtout au soleil quand ils étaient presque platines avec les reflets. Les cheveux, ça comptait beaucoup pour Maddox dans les critères de beauté. Plus ils étaient longs, plus il aimait. Pas étonnant qu’il ait craqué pour Hope et Oktavia, deux filles aux cheveux longs.

« Je trouve que t’en sais quand même pas mal… pour quelqu’un qui ne sait pas. J’ai l’impression qu’elle te plait vraiment beaucoup, c’est rare qu’une fille te fasse perdre tes moyens… » Cette fois, ce fut au tour de Maddox de taquiner un peu son frère en lui faisant remarquer qu’il avait quand même pas mal buté sur ses mots au début. « Si elle a passé autant de temps avec toi, ça doit vouloir dire qu’elle t’aime bien elle aussi… Tu me tiens au courant, si ça avance ? » Et puis, si Flynn finissait par sortir avec Willa, Maddox devrait tenter de discuter à nouveau avec elle. Il espérait qu’elle ne le trouvait pas trop bizarre, il était pas mal angoissé en début d’année, puis après, c’était un peu mieux, mais elle avait peut-être une mauvaise opinion de lui. Il voulait apprendre à la connaître et qu'elle apprenne à le connaître si la relation entre Flynn et Willa devait se concrétiser. « Et je t’informerai si j’ai… fait la fête avec Oktavia dans les dortoirs. » Un sourire amusé apparut sur les lèvres de Maddox, il savait très bien que ce n’était pas près d’arriver, mais si un jour cela devait arriver, il en parlerait à Flynn. Il ne lui donnerait probablement pas de détails, il serait trop gêné, mais ce serait la première personne au courant.

Flynn semblait surpris, puis satisfait, quand Maddox lui dit qu’il trouvait Willa jolie. C’était forcément le cas du Gryffondor aussi, mais cette fois, il pouvait le lire clairement dans ses yeux. Flynn avait un peu le même regard qu’il devait avoir quand il pensait à Oktavia, ce qui disait beaucoup sur ce que son frère pouvait bien ressentir pour la Serpentard. Il était fier de lui. « Je perds pas mes moyens, enfin ! » Répondit Flynn, faussement offusqué par les paroles de Maddox. Le Serdaigle hocha vivement la tête, pour le contredire. Pour une fois qu’il pouvait le taquiner, il aimait bien ce rôle, il devrait peut-être le faire plus souvent. Souvent, il en ratait l’occasion ou il n’osait pas. Flynn avait rarement des failles. Willa allait lui permettre de voir un nouvel aspect de Flynn, Maddox en était certain et il avait hâte de le voir sous un nouveau jour. Il espérait qu’elle ressente la même chose pour Flynn que ce dernier. Ils feraient un joli couple, il en était certain, même s’il ne les avait jamais réellement vu interagir. Il se disait qu’avec n’importe quelle fille, Flynn formerait un joli couple parce que… bah parce que c’était Flynn. Même avec un garçon, il formerait un couple parfait. Maddox était en train de s’éloigner dans ses pensées quand le Gryffondor répondit à sa question : « Ouaip ! Si ça avance... » Le Serdaigle ne pouvait qu’attendre d’avoir de leurs nouvelles maintenant et prier pour Flynn. Maddox ne croyait pas en dieu, mais le Gryffondor méritait d’être heureux, alors il voulait bien y penser très fort dans l’espoir que les désirs de Flynn se réalisent. Il avait confiance en son ami, il réussirait. Quant à lui, il préviendrait Flynn s’il réussissait, de son côté, à aller plus loin qu’il ne l’avait jamais été avec Oktavia. « Y a bien intérêt, oui ! » Il n’y avait vraiment que Flynn pour s’intéresser à ces détails, Maddox rit. Il n’attendait pas une réaction moindre du Gryffondor. Il était pressé de pouvoir tout lui raconter et en même temps, il n’était pas pressé de franchir le pas parce qu’il avait bien trop peur d’être nul et qu’Oktavia regrette d’être avec lui. Il avait donc encore beaucoup de travail à faire sur lui-même. Il savait qu’il manquait trop de confiance en lui. D’un autre côté, avec Oktavia, il se sentait bien. Elle lui donnait confiance. Il était convaincu qu’elle était celle avec qui il pourrait s’affirmer. « Après, si vous faites la fête ailleurs, je veux aussi savoir, hein ! Pas besoin de se limiter à ça ! Vous faites ça où vous voulez, comme vous voulez, je m'en fous, je veux savoir. » Ailleurs ? Mais. Maddox rougit sans le vouloir. Il se voyait déjà mal avoir de l’intimité dans son dortoir, alors ailleurs, il n’imaginait même pas. Mais il savait bien que certains avaient plus d’imagination que d’autres. Ce devait être le cas de Flynn. Il acquiesça finalement, il comptait raconter à Flynn ses aventures, même s’il n’aurait rien à lui raconter d’intéressant avant un petit moment. Ils allaient prendre leur temps.

« C'est cool, que tu me reparles... » Maddox ne pouvait pas être plus d’accord avec Flynn. Il aurait dû le faire depuis bien longtemps. Il s’en voulait encore, mais il ne dit rien, il sourit parce que plus rien ne pourrait l’empêcher de lui parler à présent, même pas une fille. Leur discussion lui fit du bien et il oubliait presque qu’il était venu vers lui complètement paniqué à cause de l’épidémie. Il oubliait tout de leur dispute. « On évite de recommencer, d'accord ? » Dit Flynn à son meilleur ami. Maddox acquiesça une nouvelle fois. Son cœur ne le supporterait pas. Il avait cumulé une peine de cœur et une dispute avec son frère, c’était beaucoup trop pour lui. Plus jamais. « Je m'en fous de si ça a pas l'air important ou si t'es pas sûr de pouvoir me parler d'un truc. On se connait depuis des années, Maddox. Je suis là pour que tu me parles de ce qui te passe par la tête, que ce soit un truc complètement dingue ou la première connerie qui te vient dans la journée. Je veux pas... Je veux pas avoir l'impression de débarquer subitement dans ta vie, comme si j'étais parti je-sais-pas-où pendant six mois. Encore moins si ça me fait faire de la merde. Et puis, je vais veiller à être un peu plus là. Je sais pas si t'avais l'impression que je m'en foutais ou que j'étais pas dispo pour toi... Mais c'est pas le cas, ok ? » Ce que disait Flynn le touchait beaucoup, il en avait presque les larmes aux yeux. Il s’en voulait de ne pas s’être confié à son meilleur ami plus régulièrement, de garder tout pour lui en permanence comme si rien n’avait d’importance s’il s’agissait de lui. Flynn trouvait que c’était important, alors il ferait des efforts. « Merde, ta première copine ! La folie ! Je me sens si fier ! On dirait ma mère ! » Maddox se mit à rire, toujours ému, cette fois, il avant encore plus les larmes aux yeux qu’avant. Il versa même une larme, mais cette fois, une larme de joie. « Merde, arrête… je vais recommencer à pleurer… » Le Serdaigle n’entendait pas souvent dire qu’on était fier de lui, mais à chaque fois, il sentait son cœur se réchauffer. C’est vrai, la mère de Flynn aurait été fière de lui aussi, tout comme elle avait dû l’être pour son propre fils. Maddox se reprit assez vite, heureux. « C’est sûr, plus jamais je recommencerai à ne plus parler… Je sais que j’ai merdé, que j’aurai dû te raconter tout ce qu’il m’arrivait… Je suis désolé. J’ai eu du mal à gérer l’année dernière. Je ferai des efforts cette année. » Il avait fallu qu’un accident arrive pour qu’ils se rendent compte qu’ils ne se confiaient pas assez l’un à l’autre. Cette fois, dès qu’il lui arriverait un truc, il en parlerait à Flynn.

« Avant les vacances, j’ai eu une discussion avec le professeur Abberline. Tu sais, elle m’a beaucoup aidé ces dernières années, elle m’a beaucoup soutenue. » Tout comme la famille de Flynn, au fil des années, le professeur avait été là pour Maddox quand il en avait besoin, une peu comme une mère. Il n’oserait pas la comparer à une maman, elle était encore trop jeune pour avoir un fils de l’âge de Maddox, mais c’était ce qu’il ressentait. Elle avait un côté maternel qu’il admirait. Flynn savait que le professeur s’était toujours inquiété pour Maddox, notamment pendant sa sentence à Azkaban et à sa sortie. « Elle m’a proposé de… venir m’installer chez elle après mes études. » Maddox voulait entendre la réaction de Flynn. Il ne lui en avait pas encore parlé parce qu’il gardait encore les choses pour lui, mais cette fois, plus de secrets entre eux. Il voulait savoir si Flynn trouvait cette proposition étrange. Il n’y avait rien d’ambigu entre le professeur et Maddox, mais d’un regard extérieur, il avait peur que cela puisse porter préjudice à la jeune femme. « Je voulais savoir ce que tu en pensais. » Il espérait que Flynn ne le prenne pas mal. Maddox n’avait encore pris aucune décision. Mais il savait que Flynn serait toujours là pour lui, quoiqu’il décide. « Je commence à réfléchir à l’après Poudlard. Je ne veux pas retourner chez moi… Et je ne peux pas m’imposer pour toujours chez tes parents. » Il y avait aussi une autre solution à laquelle Maddox avait déjà pensé, celle de s’installer pendant un petit bout de temps avec Flynn, eux deux, quelque part. Mais là non plus, il ne voulait pas s’imposer, Flynn allait faire sa vie et qui sait, si son histoire avec Willa avançait cette année, il ne voudrait pas les freiner. « Putain, j’ai mal à la tête. » Il y avait des tas de facteurs en jeu. Flynn savait aussi que la mère de Maddox était enceinte et que le bébé était prévu pour février. Maddox voudrait prendre soin de son frère ou sa sœur et ne pas laisser son père s’en prendre à ce bébé, surtout s’il s’avérait qu’il ait lui aussi des pouvoirs. Mais ils ne le sauraient pas avant plusieurs années. Et il y avait Oktavia. Quand il avait eu cette discussion avec le professeur, Oktavia n’était pas encore sa petite amie. Il ne pouvait pas envisager son avenir avec elle pour l’instant, elle était fiancée et il avait trop peur d’être blessé. Il vivait dans l’instant présent en ignorant Thomas, sauf qu’un jour, il faudrait lui faire face.

Maddox s’était excusé auprès de son meilleur ami de lui avoir dissimulé tant de choses l’année passée. Cette année, il ne ferait pas la même erreur. Il y avait encore quelques histoires dont il n’avait pas parlé à Flynn, alors avant qu’il ne l’apprenne autrement, Maddox préférait lui en parler maintenant, en commençant par la proposition du professeur d’études des runes de venir habiter chez elle. Flynn réagit immédiatement : « Elle t'a proposé quoi ? » Maddox savait qu’il serait surpris, mais là, il avait plutôt l’air sous le choc. Il comprenait qu’il allait vite déchanter face à l’attrait de cette proposition. Quand le Gryffondor retira sa main de son épaule, le brun se demanda s’il venait de dire une bêtise, mais Flynn lui fit un peu mieux face. Maddox était soulagé qu’il ne s’en aille pas. Il avait un peu peur, peut-être bêtement, qu’ils se disputent à nouveau et que cette réconciliation ne dure pas. Il espérait n’avoir rien brisé cet été entre eux. « J'ai rien contre Miss Abberline, tu le sais. Mais ce qu'elle t'a proposé, c'est... C'est pas normal. » Ces mots heurtèrent Maddox de plein fouet. Il s’en doutait, il savait que cela pourrait choquer des gens, mais il ne s’attendait pas à ce que cela choque son frère de cœur. Il détourna le regard, incapable de soutenir son regard plus longtemps. Il se sentait d’un coup complètement idiot d’y avoir cru pendant cinq minutes. « Je dis pas qu'elle est bizarre, qu'elle a des intentions douteuses ou quoi. Mais sincèrement, Madd'... Elle a quoi, trente ans ? Elle invite un élève majeur qu'est même pas le sien, avec lequel elle a pas le moindre lien, à venir habiter chez elle à la fin de ses études ? Même si elle a pas d'intentions bizarres, tu crois vraiment que personne va lui en prêter ? » Maddox avait quand même déjà suivi les cours du professeur par le passé, sans quoi elle ne se serait probablement jamais intéressée à son cas. Il savait que la situation ferait parler, il le pensait très fort et elle aussi, probablement. Mais elle le lui avait quand même proposé. Maddox resta silencieux. Si même Flynn pensait de cette façon, qu’en penseraient les autres ? Il perdait tout aplomb. « Et on va rectifier un truc, tu veux bien ? Tu t'es jamais imposé à mes parents. S'ils avaient pas voulu de toi dans le coin, t'y serais pas. T'y aurais jamais été. Que tu sois mon meilleur ami ou pas. » Ajouta Flynn après quelques secondes. Maddox n’avait pas voulu le blesser par ses mots. Il n’avait pas voulu le vexer au sujet de ses parents. Il était infiniment reconnaissant envers eux. Il ne pourrait jamais nier qu’ils l’avaient infiniment aidé alors qu’ils n’étaient dans l’obligation de rien. Il voyait bien que Flynn n’avait pas forcément compris ce qu’il venait de dire de la façon dont il l’avait pensé. Décidément, aujourd’hui, ils avaient du mal à se comprendre. « Je pensais... » Maddox leva les yeux vers son meilleur ami. Il plissa légèrement les yeux, attendant la suite de sa phrase. Elle ne vint pas. Il dût la deviner tout seul. Mais que pouvait-il bien penser ? Il ne savait pas exactement, il avait l’impression d’avoir mal au cœur avec lui. Peut-être qu’ils auraient dû avoir cette conversation depuis bien longtemps, sur ce qu’ils allaient faire après Poudlard, sur leur avenir. Il s’était passé trop de choses cette année pour qu’ils puissent réellement y réfléchir.

« Je sais pas ce que je pensais. » Termina-t-il finalement avant d’hausser les épaules. Maddox était frustré de ne pas savoir ce que Flynn pensait. Il était certain qu’il savait très bien ce qu’il pensait et qu’il ne voulait pas le lui dire. N’avaient-ils pas promis de tout se dire à présent ? Le sorcier avait du mal à comprendre pourquoi d’un coup, Flynn gardait ce qu’il pensait pour lui. « Mais je pense pas qu'aller squatter chez une femme qu'est même pas ta prof, ce soit une bonne chose. Ne serait-ce qu'auprès de ta copine. Elle est au courant ? » Le professeur Abberline n’était plus son professeur depuis bien longtemps, certes, mais elle était tellement plus maintenant. Elle était une confidente, presque une marraine, une… une mère. Elle était si jeune qu’il ne pouvait pas réellement l’avouer. Il voyait en elle une figure maternelle, plus qu’en sa propre mère. « Non… » Répondit Maddox à la demande de Flynn. Oktavia n’était pas au courant. Il ne lui en avait pas parlé, bien sûr. Il sortait avec elle depuis trop peu de temps. Il savait qu’elle risquait de se poser des questions elle aussi. Mais elle préférerait sûrement qu’il s’installe dans un endroit où il se sent en sécurité. Il ne savait pas trop ce qu’elle en penserait réellement. Elle, qui était fiancée, n’aurait probablement pas d’objection à ce qu’il s’installe temporairement chez le professeur, si cela devait arriver. Quoiqu’il arrive, le né moldu finirait par lui en parler. Flynn ajouta : « Au pire, tu peux toujours prendre un truc. Selon ce que tu vas faire en sortant d'ici, doit y avoir moyen de trouver un logement à un prix abordable. » C’était une autre solution, une solution qu’il ne pouvait pour l’instant pas réellement se permettre. Il n’en avait pas les moyens, il n’avait pas d’argent de côté comme Flynn, il n’avait pas de parents pour le soutenir. Il ne pouvait compter que sur son travail en sortant de ses études, et encore, il fallait déjà en trouver un. Qui dit qu’il y aurait une place pour lui ? Il fallait aussi qu’il économise après cela, pour pouvoir payer ses loyers. Il était loin de pouvoir accéder à un logement, même à un prix abordable. Est-ce que Flynn s’en rendait compte ? Il avait toujours été privilégié, lui. Maddox sourit, largement dépité, mais c’était mieux de sourire que de pleurer. « Je pense qu’avec mes économies, ça va pas être envisageable de me prendre un logement juste après Poudlard… » Tout simplement parce que des économies, il n’en avait pas. Il n’avait que l’argent qu’il avait sur lui, c’est-à-dire presque rien. Sa mère lui envoyait parfois un peu d’argent, qu’il faisait convertir en argent sorcier quand il le pouvait, mais c’était vraiment pas grand-chose car son père n’était sûrement pas d’accord pour qu’elle lui en envoie. Au moins, de temps en temps, sa mère pensait quand même à lui. Il recevait parfois un peu d’aide d’autres personnes, il se rendait utile parfois, mais c’était loin d’être suffisant pour se payer un loyer. Il avait déjà beaucoup de chance de pouvoir être logé et nourri à Poudlard. Il s’en rendait d’autant plus compte à présent.

« Tu sais… j’ai déjà pensé à te demander si tu voulais vivre avec moi après… mais… ce serait injuste de te le demander. Je sais que tu dirais oui parce que tu ne me laisserais pas à la rue… parce que tu m’as jamais laissé tomber… mais tu sais… je peux clairement pas payer un loyer, même une partie de loyer pour l’instant, alors… j’ai abandonné l’idée. J’veux pas être un poids pour toi… Je sais que c’est pas comme ça que tu me vois, pour l’instant, mais peut-être qu’un jour… » La conversation avait soudain pris un tournant très sérieux. Maddox ne voulait pas devenir un poids pour son frère. Il voulait que leur relation reste inchangée. Flynn ne le considérait pas comme un poids, il le savait, il allait sûrement s’énerver en entendant ces pensées, mais l’idée qu’un jour, le Gryffondor puisse en avoir marre de lui et changer d’avis le démangeait trop pour qu’il n’en parle pas. Il ne voulait pas qu’un jour, son ami regrette d’avoir tant fait pour lui. « Et puis… tu vas sûrement faire ta vie… qui sait… peut-être avec Willa. » Maddox le lui souhaitait, et si ce n’était pas avec Willa, ce serait avec une autre, il n’avait aucun doute là-dessus. Flynn devait penser à son avenir avant tout. Bien sûr, si Maddox emménageait avec lui, ce ne serait que temporaire, mais ses angoisses lui disaient qu’il ne pouvait pas garantir combien de temps il mettrait pour trouver un emploi, si sa situation serait bien stable, s’il n’allait pas avoir d’autres problèmes psychologiques. Il y avait aussi l’épidémie. Putain, il l’avait presque oubliée celle-là. Son estomac se tordit quand soudain il pensa que s’il était malade, il ne finirait peut-être pas l’année. Et si cette maladie devenait de plus en plus grave ? Et si elle était mortelle ? Penser à autre chose, vite. « Pour l’instant, même si j’essaye de l’oublier, Oktavia est toujours fiancée… Je ne crois pas qu’elle s’y opposerait franchement, si j’emménageais chez le professeur. C’est… c’est pas comme s’il se passait quelque chose entre le professeur Abberline et moi. Je te jure qu’il n’y a rien d’ambigu… Elle pourrait être ma… ma marraine. » Oui, bon, parce que s’il disait sa mère, ce n’était vraiment pas crédible vu son âge. Pourtant, elle serait tellement une meilleure mère que la sienne. Il souhaitait pour elle qu’elle ait rapidement un enfant, comme elle le voulait. Et c’était temporaire, bien sûr. Elle aussi, elle allait continuer sa vie. Il ne voulait pas la freiner non plus. Qui sait ? Peut-être qu’elle aurait un mari et un bébé très vite. Il le lui souhaitait. Il cherchait juste une solution, le temps de trouver un travail et de mettre de l’argent de côté. « T’as raison… c’est idiot… Je serais un poids pour elle aussi… elle a une vie… probablement un petit ami… elle regrettera aussi sa proposition si ça devient plus sérieux entre eux. Je… je peux pas lui faire ça. »