Oh simple thing where have you gone? I'm getting old and I need something to rely on. So tell me when you're gonna let me in, I'm getting tired and I need somewhere to begin. And if you have a minute why don't we go talk about it somewhere only we know? This could be the end of everything, so why don't we go somewhere only we know?
Son cœur battait si fort qu'il avait l'impression qu'il allait exploser. De tout son corps, c'était la seule chose qui semblait encore fonctionner. Tout le reste s'était arrêté. Figé. Éteint. Seul ce palpitant invisible continuait à battre le rythme, métronome vivant, impassible témoin de ce qui se passait dans cette cellule. Le silence régnait, aussi insupportable que mortel, insistant au plus profond de l'âme du sorcier, en proie à de sombres démons. Un mot bien trop faible pour décrire ce qu'il ressentait dans l'immédiat. Et pourtant, il était incapable de prononcer le moindre mot. Incapable même de détourner ses pensées qui se mélangeaient et s'enveloppaient de ténèbres. Alors qu'il se sentait étreindre les abysses sans pouvoir se défaire de leurs bras pêcheurs qui l'attiraient vers eux, ses yeux furent insinués d'un regard. Le Diable en personne le fixait, dévorant ses derniers espoirs de sortir indemne de la confrontation, à laquelle il tentait d'échapper depuis maintenant de longues et interminables minutes. A présent, il le savait, plus rien ne pourrait le sauver du Mal. Une inspiration sonore le rendit à la réalité, mais lorsqu'il croisa à nouveau les yeux enflammés du prince des enfers, il perdit pied et tout autour de lui s'écroula. Était-il mort ? L'espace d'un instant, il n'en eut aucun doute.
Azarov le regarde, et rit. Il rit de la situation. Tel un fou. Le jeu d’échec, Kamen le connait par cœur. Le plateau aux cases noires et blanches le hante. C’est une obsession. Il ne lui reste plus que ça. Il fait bouger ses pions, pour éviter de devenir totalement fou. Mais il évite de regarder Teodor. Il préfère se concentrer sur son adversaire, Zirwya. Elle a accepté cette partie simplement pour éviter une nouvelle guerre entre les deux slaves. Qui a eu la stupide idée de les réunir dans le même cachot ? Les deux garçons se haïssent et si ils pouvaient ils s’enverraient tous les deux plus bas que terre. Mais ils sont obligés de cohabiter. Au moins, Kamen a la chance d’avoir Zirwya. Toute l’année, elle était là pour lui, même si lui s’évertuait à l’éviter. Il a compris son secret très vite, et finalement, plutôt que de se mentir, ils sont devenus associés. Ils commençaient à travailler sur un antidote avant que les choses ne tournent mal. D’une certaine manière, l’été a été très beau pour lui, malgré le fait qu’il se fichait totalement de la coupe du monde. Malgré le fait que Yassen ne passait aucun moment avec lui. Malgré le fait que c’était le premier été sans Zahari.
Le blond éclate de rire à nouveau, et Kamen n’y tient plus. Il se lève, et balance les pièces et le plateau aux quatre coins de la pièce. « Tu peux pas t’arrêter ? Tu n’es là que depuis deux jours et tu craques déjà ? Je te pensai plus fort que ça. » Kamen serre les poings. Il est là depuis le début, et depuis le début, il garde son sang-froid. Il a laissé les Aurors l’amener et lui prendre sa baguette, sans rechigner, sans se rebeller. Mais aujourd’hui, il n’y tient plus. Cela fait presque trois semaines qu’il est enfermé, qu’il ne voit son frère que lors des tests et des repas. Heureusement, il reçoit des hiboux de ses amis, de Lou, mais il se sent tellement isolé. Il déteste cela. Il a envie de frapper. Ce n’est pas lui le sanguin de la famille pourtant, mais il est à bout. Il est prêt à lever la main vers le slave, vers son futur beau-frère, mais quelque chose le retient. Le regard de Zirwya peut-être, ou les bruits de pas derrière lui. Un Auror. Le garde arrive et soupire. Il tient un brin de paille entre les dents, les Aurors s’ennuient à les surveiller ici, mais Kamen ne veut pas lui donner la satisfaction de le plaindre. L’Auror le regarde, presque condescendant. « De la visite pour Yordanov. » Kamen écarquille les yeux. Il toise Teodor et s’avance vers la vitre. La porte de l’antichambre s’ouvre, et une silhouette pénètre dans la pénombre. Kamen ignore de qui il s’agit. Personne ne l’a prévenu. Il sait que Qentrys ne tardera pas à venir, mais il ne doit pas encore avoir récupérer les ingrédients nécessaires à la potion qu’il prépare. En plus des poisons, ce qui manque particulièrement à Kamen, c’est la préparation de potions. Il adore ça, pouvoir mélanger, mitonner des liquides de toutes les couleurs, parfois nauséabonds. Il attend face à la vitre, cette barrière qui le bloque du monde réel, du monde de ceux qui n’ont pas l’épidémie. Il n’arrive toujours pas à y croire, toujours pas à l’accepter, même si il le sait depuis des mois qu’il est malade. Il est arrivé à un stade beaucoup plus grave que d’autre. Avec Zirwya, ils ont compris que l’épidémie avait plusieurs phases, mais pour l’instant, ils se sont gardés d’en parler aux autres. Kamen attend, et quand il voit le visage de son visiteur, son regard de désespéré s’illumine. Il n’est plus vide. C’est elle, elle est venue le voir. « Je t’attendais » souffle-t-il, ému. Il pose une main contre la vitre, espérant qu’elle en fasse de même. Ils se sont à peine réconciliés, et les voilà de nouveau séparés.
ou avait enfin eu l'autorisation de voir Kamen, ce n'était pas sa première visite, seulement elles étaient rares... Trois semaines, trois longues semaines qu'il était enfermé avec les autres dans les cachots... Si le temps lui avait paru si long, elle n'osait pas imaginer ce que le bulgare devait ressentir... Kamen paraissait fort évidemment, il ne lui laissait voir aucune faiblesse, mais Lou savait que ce n'était pas une vie de vivre ainsi... c'était les criminels qu'on enfermaient et ils n'étaient pas des criminels... Elle s'était présentée à l'heure, pour rien au monde elle aurait raté cette visite, elle ne lui avait pas dit qu'elle en avait obtenu une, elle voulait lui faire la surprise, même si bien entendu elle lui promettait toujours de revenir le plus vite possible. Une chose était certaine... Si le directeur voulait que les élèves ratent leur année, il s'y était bien pris... Lou était incapable de se plonger dans les cours, elle ne suivait rien en classe... Elle ne pensait qu'à cette trahison, parce que pour elle c'était ça et rien d'autre. Son cœur se trouvait avec chacune des personnes enfermées et évidemment plus particulièrement avec Kamen...
"Vous pouvez y aller Miss Dashkova." lui indiquait alors l'auror qui l'avait fouillée, lui avait fait signer un certain nombre de papier... Comme si bien sûr elle aurait pris le risque d'apporter quoique ce soit qui pourrait foutre en l'air la visite ? Bien entendu Lou n'était pas en reste, s'il y avait un moyen de les sortir de là, elle le ferait, mais elle ne ferait rien d'idiot avant d'en être réellement certaine ! Elle était loin d'être idiote la petite poupée russe ! Elle entrait alors dans cette pièce dans laquelle elle s'était déjà trouvée, elle se préparait mentalement, car si c'était dur de le savoir loin d'elle... c'était tout aussi dur de pouvoir le voir sans pouvoir le toucher... Son regard s'illumine lorsqu'enfin elle le voit apparaitre, celui du jeune garçon aussi, pourtant c'est son état en générale qui glaça la jeune fille... Il avait maigri, beaucoup trop maigrit et même s'il était content de la voir, elle n'avait pas besoin qu'il lui dise quoique ce soit pour imaginer ce qui se passait... Trois semaines et il semblait déjà à bout, ses cernes sous les yeux parlent pour lui et les brûlures n'avaient jamais été si voyantes... Dans quel état serait-il dans deux, trois, quatre semaines de plus ? La petite slave osait à peine y penser... Pourtant malgré ce qu'elle avait sous les yeux, elle lui souriait, elle lui souriait parce qu'elle savait à quel point c'était important pour lui, il n’avait pas besoin de la voir triste même si en cet instant elle avait surtout envie de s'effondrer... Ses mots dans un souffle lui fait manquer un battement, elle regarde sa main se poser sur la vitre et Lou s'approche doucement... Elle pose également la main sur la vitre, c'est si dur et en même temps, c'est comme un besoin vitale de se sentir le plus proche possible de lui... Dire qu'ils s'étaient réconciliés et qu'à présent ils étaient séparés contre leur volonté...
"Tu tiens le coup ?" Demandait-elle sur le même ton que lui, malgré elle, malgré le fait qu'elle tentait de prendre sur elle, elle était au bord des larmes, ses yeux devaient être rougies et elle n'y pouvait rien... Son regard tombait sur leur main presque jointe séparée juste par une vitre... "Je donnerais n'importe quoi pour te toucher réellement..." Lâchait-elle même si elle avait bien conscience que cela ne changerait rien à leur peine, mais elle avait besoin de lui dire... Qu'il sache que rien ne changeait de son côté, qu'elle l'attendrait autant de temps qu'il le faudrait... "Dis-moi comment t'aider ?" Lâchait-elle, comme s'il pouvait lui dire la solution pour le tirer d'ici, elle savait bien que non, mais elle avait besoin de l'entendre lui dire que tout irait bien, que bientôt ils seraient de nouveau réunis, elle avait besoin qu'il lui mente... Elle avait besoin d'illusion, la réalité était beaucoup trop cruelle à regarder...
Oh simple thing where have you gone? I'm getting old and I need something to rely on. So tell me when you're gonna let me in, I'm getting tired and I need somewhere to begin. And if you have a minute why don't we go talk about it somewhere only we know? This could be the end of everything, so why don't we go somewhere only we know?
Quand un cœur ne vit plus, les sentiments qui lui sont attachés n’existent plus. L’organe vital ne bat plus pour aucune situation, il ne représente plus ni la peur, ni la joie au rythme de ses battements irréguliers. Non, il reste inerte, aucun souffle de vie ne le parcourant. Glacé, dur comme de la pierre, il ne reste plus rien, sauf son enveloppe charnelle. Cela fait des mois que Kamen ne sent plus son cœur battre, qu’il ne le sent plus marteler sa poitrine lorsqu’il éprouve quoi que ce soit. Il en a pris l’habitude depuis la mort de son frère, et n’y accorde plus tellement d’importance. Mais voilà, aujourd’hui, il le sent revivre au creux de son torse, il sent son cœur battre quand il pense aux lèvres de Lou toucher les siennes. Il n’en était pas certain, et pourtant, il avait la forte envie de recommencer, et voir si il faisait fausse route ou pas. Souvent, assis contre les murs froids du cachot, il repense sans cesse à sa rencontre avec la belle brune. Elle revient sans cesse dans son esprit, et c’est à son image qu’il s’accroche. La tête entre ses mains, Kamen n’arrive pas à sortir l’image de Lou de sa tête, elle le hante, comme lorsqu’on a une idée bien précise en tête et qu’aucun moyen n’est susceptible de nous faire changer d’avis. Elle lui fait inconsciemment ressentir ce qu’il ne voulait pas, ce qu’il avait mis de côté depuis des années. Son idée sur les femmes étaient déjà toute faite, et aucune d’entre elles, n’était aujourd’hui capable de changer ce qu’il pensait de la gente féminine. Il devait se persuader que Lou était comme les autres, elle lui avait prouvé après tout, elle l’avait aisément fait glissé dans son piège, et naïf qu’il avait été, il était tombé dedans. Pourtant, il n’arrivait pas à donner ce rôle à la jeune femme, il ne voulait pas croire qu’il avait été le seul à ressentir cet électrochoc lorsque leurs lèvres s’étaient rencontrées. Deux sentiments contradictoires, qui emmenaient Kamen dans un tourbillon d’incertitude, qui l’enfermaient dans une bulle, ne faisant que tuer le reste d’humanité qu’avait fait resurgir Lou au creux de lui-même. Secouant la tête, espérant inconsciemment qu’ainsi, l’image de la brunette disparaitrait de son esprit, il ouvrit les paupières. Mais elle était là. Elle était venue, après tout ce temps.
Kamen divague. Il sait que le manque le rend fou. Le manque de Lou, le manque de poison, le manque de tout. Il a besoin de la toucher, de la sentir, elle est aussi vitale que ses drogues. Elle est son antidote. « Tu tiens le coup ? » lui demande-t-elle en posant sa main sur la vitre. Si il n’y avait pas cette barrière de verre, ils pourraient se toucher. Mais, la question devrait être posée à quelqu’un d’autre. Kamen est affaiblit, mais la jolie russe est totalement anéantie. Ses yeux sont rougis par la fatigue et les larmes, et elle est au bord de craquer une nouvelle fois. Combien de fois a-t-elle éclaté ces derniers temps ? Il aimerait pouvoir l’aider, sortir et la consoler. Au moins, elle a Katarina. Même si l’Azarov n’est pas une grande amie du Yordanov, il sait qu’elle ne laissera jamais tomber Lou. « Je donnerais n'importe quoi pour te toucher réellement... » Encore une fois, Kamen en oublie de respirer. Son cœur s’affole, preuve qu’il est bien vivant. Le mécanisme est enfin enclenché et il reprend des couleurs. Il s’imagine sentir la paume de sa main dans la sienne. Il a envie de suivre les traits de ses doigts, de toucher chacune de ses phalanges, de baiser le bout de ses ongles, de simplement prendre soin d’elle. Elle ne l’a pas oublié. Si elle dit ça c’est qu’elle n’a pas l’intention de le laisser tomber. Kamen a cru qu’une fois diagnostiqué, il perdrait tout ceux auquel il tient. Les maladies peuvent faire fuir. Mais Lou n’a pas l’intention de partir, elle n’a pas l’intention de lui annoncer qu’elle ne veut plus de lui. « Dis-moi comment t'aider ? » Elle le regarde presque suppliante, et Kamen ne le supporte pas. Il évite son regard.
S’il devait être franc, il lui demanderait la lune. Il la supplierait de s’enfuir, de le faire s’évader, ou simplement de quitter Poudlard et de partir avec lui, ailleurs. Il lui demanderait de lui amener les poisons dont il a besoin, pour survivre, parce qu’il se meurt à petits feux. Mais il ne veut pas lui faire de mal. La vérité est souvent trop difficile à dire, à entendre. « Je n’ai besoin de rien, ne t’en fais pas. J’ai juste besoin que tu ne te rendes pas malade. » Kamen sait qu’elle n’a pas suivi tous ses cours depuis la rentrée. Elle a été chamboulée, il le comprend bien. Mais il ne veut pas qu’elle se gâche, qu’elle se perde dans cette histoire. Il n’a plus qu’elle, il ne veut pas la perdre elle aussi. « Si ils te voient épuisée, ils te soupçonneront aussi… ils penseront que tu es malade. » C’est ça que tu veux ? se demande-t-il. C’est ça que tu cherches ? Etre enfermé ici ? Kamen espère que non. Il est hors de question qu’elle soit elle aussi prisonnière. Il ne veut pas savoir qu’elle doive subir des tests. Il ne le supportera pas. Il serre les poings, et s’essouffle. Il a besoin de quelques secondes pour retrouver un rythme normal avant de reprendre. « C’est dur… mais je tiens le coup. J’ai mon grand ennemi avec moi. » Teodor a été l’un des premiers petit ami de Lou. Comment fait-elle pour toujours attirer les mauvais garçons ? « Je manque juste de ma dose quotidienne… » Souffle-t-il dans l’espoir qu’elle comprenne. Juste pour une fois, il aimerait qu’elle comprenne.
a main contre la sienne mais pourtant séparés par une simple vitre... Elle n'arrivait même pas à ressentir sa chaleur... Elle donnerait tout pour pouvoir être de l'autre côté et pouvoir le sentir près d'elle... Mais cela voudrait dire qu'elle aussi serait atteinte de l'épidémie et elle ne le désirait pas. Dire qu'ils venaient à peine de se réconcilier... Elle le suppliait alors de lui dire comment l'aider, elle ne pouvait pas rester là à le regarder sans rien faire... A le savoir enfermé dans cet endroit sans même pouvoir l'aider cela la rendait folle... D'une certaine façon, elle connaissait le moyen... Elle pourrait tous les faire sortir d'un seul coup, elle n'avait cas laisser la bête sortir, laisser le monstre agir... Arriverait-elle seulement à le contrôler ? Puis ils seraient libres oui, mais Lou ? On l'enfermerait à son tour et ils seraient de nouveau séparés... Etait-ce égoïste de connaître un moyen de tous les sauver en se sacrifiant mais de ne pas le faire ? Elle aimerait avoir la réponse, elle aimerait savoir quoi faire... Elle cherchait dans le regard du Yordanov, une piste, quelque chose qu'elle pourrait faire, Lou voudrait prendre ses souffrances si elle le pouvait... La réponse du vert et argent ne lui plait pas vraiment, parce qu'elle sait dans le fond que ce n'est pas vrai, que ça ne peut pas aller bien et parce que ce qu'il lui demandait elle en était incapable... Lou finissait alors par hausser les épaules, à quoi bon ? Lui de l'autre côté, elle ici qu'avaient-ils à gagner, qu'est-ce que cela pouvait réellement changer ? Lorsqu'il reprit la parole, elle penchait un instant la tête.
"Si j'ai bien compris cette épidémie supprime nos pouvoirs n'est-ce pas ? Toi et moi on s'est très bien que tant qu'une chose est bien réveillée en moi, c'est que je n'ai pas vraiment ce souci là et je saurais très bien leur prouver." Disait-elle en plongeant son regard rempli de détermination dans le sien. Elle était loin d'être sans magie, elle sentait la magie dans tous les pores de sa peau. Cet obscurus c'était sa malédiction, mais en attendant elle débordait de puissance, lors des fameux tests elle devait être l'une des seuls à avoir eu des résultats excellents, elle ne disait pas qu'elle était à l'abris, juste que les perturbations la touchaient un peu moins que les autres... Et si finalement elle était malade ? Peut-être que cela supprimerait cette chose en elle ? Etait-ce si mauvais que cela ? "Et si c'était la solution pour que je sois normale ?" Demandait-elle finalement à Kamen et si elle aussi était infectée ? L'aimerait-il toujours ? "Je ne dis pas que c'est ce que je veux." Répondait-elle avant qu'il ne se fasse des idées, bien sûr que non elle ne voulait pas vivre cela, mais une part d'elle ne peut pas s'empêcher de se dire que cela serait mieux pour tout le monde... Et puis finalement il lui avoue que c'est dur, Lou le sait, elle s'en doute en revanche son intérêt est piqué lorsqu'il parle de Teodor, tous les deux ? Dans la même cellule ? Elle se demandait s'il n'y aurait pas un mort avant la fin... Si fin il y avait...
"Regarde-moi dans les yeux Kamen et dis-moi que tu n'as rien à voir avec le fait qu'il se retrouve ici." Demandait-elle, elle avait besoin de le savoir, elle savait que certains se retrouvait en quarantaine à cause d'une dénonciation, elle espérait vraiment que ce ne se soit pas le cas... Elle espérait qu'il n'était pas tombé aussi bas... Est-ce que cela changerait les choses ? Elle n'en sait rien, mais elle avait besoin d'entendre que ce n'était pas lui et surtout, elle avait besoin de sentir que c'était vrai, elle ne voulait pas qu'il lui mente... Elle avait besoin de lui faire confiance... Lorsque finalement il lui avouait de manquer de sa dose, Lou comprenait aisément de quoi il parlait et pour la première fois, son cœur se serrait à cette idée... Elle n'avait jamais approuvé ce qu'il faisait, mais elle savait que cela aurait été d'un grand réconfort pour lui, en plus d'être enfermé ici, il se retrouvait en manque, obligé d'être sevré de façon plutôt sauvage... Le regard de Lou s'adoucissait, elle se sentait tellement impuissante et cela la tuait à petit feu...
"Tu es plus fort que ça, tu es plus fort que tout..." Murmurait-elle posant son front contre la vitre sans quitter le regard du jeune bulgare. Elle tentait de lui insuffler du courage. Elle ne disait pas qu'elle ne comprenait pas, d'ailleurs dans son regard il pouvait comprendre qu'elle comprenait plus ou moins parce qu'évidemment être accro aux poisons ce n'était pas une chose qu'elle connaissait, mais c'était sans doute la première fois qu'elle ne le jugeait pas, bien au contraire, cependant d'un autre côté, si cela pouvait l'aider à surpasser ce manque... Elle se disait que peut-être ce n'était pas si mal ? Bien entendu si elle avait la moindre possibilité de le sortir de là malgré tout, elle le ferait... "Il faut que tu tiennes le coup... Pour toi... Pour moi..." Murmurait-elle de nouveau, parce qu'il sortirait d'ici, un jour, ou un autre, mais elle s'en faisait la promesse...
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Les mots étaient sortis avant même qu’il ne réfléchisse à leur porter et au fait qu'ils pourraient profondément blesser Lou. Les mots étaient sortis de ses lèvres sous la forme de poison et ils avaient percuté la jeune femme à la chevelure noire en plein fouet la blessant intérieurement au passage sans qu’il ne puisse vraiment le voir. Les mots étaient sortis trop bien sortis et désormais il était trop tard pour les changer, car ils flottaient dans les airs du de la cellule sans qu’il ne puisse les récupérer. Il était totalement aveuglé par la magie noire, les poisons qu’il ne constatait pas le terrible effet qu'il avait eu sur l'univers de Lou. Tout s'était effondré autour d'elle, ses certitudes, ses souvenirs, sa confiance...absolument tout et il était le seul responsable. Il avait largué une bombe à retardement entre eux et il laissait cette bombe agir sans le moindre semblant de regret. Il la regardait juste droit dans les yeux, attendant qu'elle réagisse ; qu’elle fasse quelque chose ! Lui, il tombait peu à peu, alors qu’il devrait se battre, tendre les bras vers le ciel pour ne pas se laisser entraîner. Mais qui le retiendrait... ? Derrière les barreaux, il était seul. Et Lou se posait des questions, trop de questions. Elle avait toujours été très intelligente. Elle n’avait jamais laissé le monstre en elle gagner. Elle s’était toujours battue. Kamen l’admirait. « Si j'ai bien compris cette épidémie supprime nos pouvoirs n'est-ce pas ? Toi et moi on s'est très bien que tant qu'une chose est bien réveillée en moi, c'est que je n'ai pas vraiment ce souci là et je saurais très bien leur prouver. » lui avait-elle dit avant qu’il ne parle du poison. « Et si c'était la solution pour que je sois normale ? » Kamen sent la colère et la peur le gagner. Il ne peut pas accepter qu’elle soit elle aussi infectée. « Je te l’interdis. » murmura-t-il alors qu’elle l’accuse d’avoir placé Teodor en quarantaine. Il est trop faible pour lui répondre. Trop faible pour se disputer. Il ne veut pas gâcher les précieuses minutes qu’il leur reste.
Et quand il lui parle du poison, étrangement, elle ne se met pas en colère. Elle hoche la tête. Elle comprend. Elle lui pardonne. « Tu es plus fort que ça, tu es plus fort que tout... » Si seulement elle avait raison. Mais ses poisons sont ses seuls alliés, ses seules armes, ses forces. Il n’a plus rien. Plus de poison. Plus de Lou. « Il faut que tu tiennes le coup... Pour toi... Pour moi... » Comment pouvait-elle le soutenir encore après tout ça ? En effet, il avait entraîné Lou sans même s’en rendre compte. Il aurait voulu à cet instant se crever les yeux pour ne pas voir une telle douleur en elle, pour ne pas voir toutes les larmes salées qui roulaient sur ses joues tandis qu'elle laissait tomber sa tête sur la vitre, pour ne pas constater tous les dégâts qu’il avait fait. Elle avait toujours été là. A le soigner, à l’aider dans les moments difficiles. Elle nettoyait son vomi quand il avait trop pris de poison. Elle soignait ses brûlures quand elles étaient trop graves. Elle était là depuis le début. Et il lui avait fait tant de mal. La prise de conscience était dur.
Ils s’étaient réconciliés mais il ne pouvait pas la laisser dans un tel état en sachant qu’il était le seul responsable. Il ne pourrait pas continuer à avancer en sachant ce qu’il lui avait fait. Non...il ne pourrait pas ..D'ailleurs, il n'arrivait même pas à comprendre sa propre manière de la voir avant ce jour. Pourquoi l'avait-t-il autant poussé à s'éloigner ? Pourquoi l'avais-t-il abandonné ? C'était sa petite Loushka et il l'avait laissé prendre son envol toute seule alors qu'elle ne savait pas encore bien battre des ailes, alors elle était tombée de son nid...Tombée...Mais maintenant il lui fallait la rattraper et vite avant qu'il ne soit trop tard. Il plongea son regard dans le sien et ses yeux retrouvèrent leur éclat d’antan. De la chaleur, de la tendresse, de la douceur...tous ces sentiments qu’il avait perdus en ce jour revenaient peu à peu et alors, une parole simple s’offrit à son esprit. Des mots qu’il aurait dû dire depuis longtemps déjà. « я тебя люблю. » Il n’a jamais prononcé ce mot avant, à personne. Les Yordanov ne se témoignent pas leur affection. Les Yordanov sont forts et les déclarations d’amour, c’est pour les faibles. Mais elle a besoin de l’entendre et il a besoin de le dire. Une promesse rien qu’entre eux, pour sceller ce moment. « Je sais que je ne suis pas facile à vivre. Je sais que tu ne veux pas de mes poisons, de mes problèmes. Mais ils font partie de moi. Moi je te veux toute entière. Et toi ? » C’était étrange comme demande. Il voulait savoir si elle l’aimait malgré ses poisons. Il ne pourrait jamais les quitter, pas même pour Lou, car finalement, il ne serait pas le même sans eux. Il essayait d’oublier un peu la difficulté du quotidien, la quarantaine. Il n’y avait plus que lui et Lou. Il regrettait de ne pas lui avoir dit plus tôt, alors qu’il le pensait depuis toujours.
Un sourire s'échappe malgré elle d'entre ses lèvres lorsqu'il lui interdit de penser à cette solution... La colère transpire dans ses paroles et pourtant c'est un regard bienveillant qu'elle porte sur lui. Il tient à ce côté-là d'elle, à cette facette d'elle et en cet instant, cela lui suffit. Cela apaise ses doutes, même si une part d'elle se demandera toujours ce que cela fait d'être normale... Cependant la question de Teodor reste sans réponse et Lou ne cesse de se demander ce que cela veut dire... Etait-ce sa faute ? Pourquoi gardait-il le silence ? Mais elle n'avait pas le cœur d'insister, pas alors qu'il se trouvait du mauvais côté de la vitre, pas alors qu'il lui semblait tellement mal qu'il pourrait probablement s'évanouir à n'importe quel moment... Le plus important était ce qu'elle ressentait pour lui et inversement, lui dire qu'elle serait là pour lui quoiqu'il lui en coûte ! Leur histoire n'était pas des plus simple loin de là et beaucoup auraient sans doute abandonnés mais pas elle... Elle s'accrochait, parce que dans le fond elle avait envie cet infime espoir que cela en vaudrait la peine...
Son regard tombait dans le sien et Lou avait cette sensation qui lui serrait le ventre, vous savez, juste avant que quelque chose n'arrive... Elle se perd dans ses yeux et elle sait qu'il va dire quelque chose, mais elle ne sait pas à quoi s'attendre après tout Kamen l'avait déjà fait passé par toutes les émotions possibles et elle le savait capable de tout... Capable de tout, sauf de ce qui allait suivre... Elle voit son regard changé, elle semble pouvoir y lire certaines choses qui lui réchauffent le cœur, mais ce n'est rien... Rien comparé aux mots qui franchissent sa bouche... Elle les entend et c'est comme si quelque chose explosait en elle... Si bien qu'elle se retrouvait la seconde d'après avec des larmes plein les yeux... Ces mots elle avait cru que jamais elle n'aurait le droit de les entendre de sa bouche... Son souffle se coupe et elle a l'impression d'avoir rêvé, mais son regard, lui, ne ment pas... Elle fond alors en larme, pas de tristesse non malgré le fait qu'il est enfermé de l'autre côté c'est la joie qui emplit son cœur... Son front se colle une nouvelle fois à la vitre... Elle prend alors à ton tour la parole, parlant elle aussi en russe...
"J'avais perdu l'espoir de l'entendre un jour..." Chuchotait-elle tandis qu'un sourire timide s'installe sur ses lèvres. Ses mots étaient sa délivrance, c'est comme si tout à coup il la dotait enfin des ailes qu'elle aurait dû toujours avoir... "Je t'aime... Je t'aime depuis le premier jour... Je t'aimerais jusqu'au dernier..." Soufflait-elle dévoilant enfin ses sentiments qu'elle avait contenu depuis de trop nombreuses années sans jamais oser le lui dire... Comme si une part d'elle avait toujours attendu qu'il se lance en premier... Sa main se trouvait toujours sur la vitre, elle aimerait tellement pouvoir le toucher en cet instant l'embrasser pour sceller cette promesse... Son cœur cognait si fort dans sa poitrine, jamais elle n'avait ressenti cela pour qui que ce soit... "Tout entier." Répondait-elle à son tour à cette question qu'il lui avait posé. "Tu sortiras d'ici." Promettait-elle, parce qu'il était hors de question qu'ils s'avouent ainsi leur sentiment, mais qu'ils ne puissent jamais les vivres au grand jour ! Ses larmes se tarissaient doucement, laissant alors uniquement la joie et tout l'amour qu'elle éprouvait pour lui se refléter dans son regard, espérant au passage lui donner cette nouvelle force dont il venait de lui faire cadeau...
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