xander&hope ⊹ once upon a rainy day

« Déjà un mois, Joanie ! Un mois de vacances. Et il reste qu’un mois ! » Dit Xander à sa meilleure amie en regardant le plafond de la tente de cette dernière. Le Poufsouffle trouvait que les vacances passaient trop vite. En plus, sous le signe du Quidditch, sport qu’il aimait plus que tout au monde, le temps passait dix fois plus vite qu’à la normale. En suivant les matchs, il avait l’impression de ne pas avoir fait grand-chose d’autre de ses vacances. Ils étaient tous coincés entre Pré-au-Lard et Poudlard. Il n’y avait pas énormément d’activités en dehors de ce qu’ils connaissaient déjà. On aurait pu croire qu’il s’ennuyait et que le temps passerait lentement, mais non, grâce au Quidditch, c’était tout l’inverse. Xander jouait avec un élastique à cheveux de Joanie, allongé sur le lit de cette dernière alors qu’elle était en train de lire dans un coin. Il était content de continuer à passer du temps avec elle. Joanie était vraiment une fille adorable. Avec les années, ils étaient de plus en plus complices et ils ne se disputaient jamais. Ils avaient des caractères compatibles. Quelques instants plus tard, Joanie lâcha un grand bâillement. « Il est tard, non ? Je vais te laisser te coucher. » Joanie répondit qu’il n’était pas si tard et qu’elle était juste un peu fatiguée, que Xander pouvait encore rester s’il le voulait, qu’il ne la dérangeait jamais. Mais Xander ne voulait pas s’imposer. Il ne voulait pas que sa meilleure amie soit fatiguée à cause de lui. Il restait encore un mois de vacances, ils auraient le temps de se voir encore de nombreuses fois, peut-être même tous les jours. Le garçon se leva et s’approcha de Joanie pour lui déposer un baiser sur la joue. Elle était gênée, sa timidité le faisait toujours sourire. « Tu seras encore plus jolie quand tu auras bien dormi. Tu as des petits yeux là, tu veux que je te borde ? » Joanie se mit à rire et lui dit que ce n’était pas la peine qu’il fasse cet effort. Xander quitta la tente quelques instants plus tard, après lui avoir rendu son élastique à cheveux. Il leva immédiatement la tête vers le ciel. Il faisait nuit, mais il voyait bien qu’il y avait de gros nuages et que la pluie allait bientôt tomber. La tente de Joanie n’était pas à côté de la sienne, alors il se dépêcha de retrouver celle qu’il partageait depuis quelques nuits avec Sage. Elle avait voulu qu’ils passent un peu de temps tous les deux, entre frère et sœur, sans Brooke. Et comme il adorait sa petite sœur, il n’avait pas pu lui dire non. Il n’en avait pas eu envie, de toute façon, il était ravi de passer un peu de temps avec elle. Le soir, ils jouaient beaucoup aux jeux de société sorciers. Parfois, il la laissait gagner, mais en réalité, il était vraiment nul à ces jeux. Il aimait voir son sourire quand elle gagnait. Ce soir-là, peut-être qu’ils auraient le temps de faire quelques parties avant qu’elle ne s’endorme. Il arrêta d’y penser quand il sentit des gouttes d’eau. Avant qu’il ne lève la tête vers le ciel, c’était une véritable averse qui s’abattait sur Pré-au-Lard. Il ne voyait plus grand-chose devant lui, mais se hâta de retrouver sa tente. Enfin, il la trouva et se dépêcha de rentrer dedans. Il soupira, il était trempé. Xander sortit sa baguette magique pour se sécher. Dès qu’il eut jeté son sort, il était à nouveau sec. Quand il se retourna, il s’attendait à voir Sage, mais face à lui, une jolie rousse le regardait avec de grands yeux surpris.

« Hope, c’est ça ? Qu’est-ce que tu fais là ? » Et surtout, où était Sage ? Elle aurait dû être là. Il mit deux secondes à réaliser qu’il avait été à nouveau victime d’une de ses maladresses. Dans le noir et sous l’averse, il s’était trompé de tente. Il n’était pas dans celle qu’il partageait avec sa petite sœur, il était dans celle d’Hope, qui était seule à ce moment-là. Comme il y avait deux lits, comme dans la sienne, il en déduisait qu’elle devait la partager avec une autre personne. Il se demandait si cette personne était Pandore, la meilleure amie d’Hope, mais surtout l’ex petite-amie du Poufsouffle. Devant son erreur de tente, il se sentit d’un coup très bête. « Excuse-moi… je me suis trompé de tente. Il pleut, j’ai pas fait gaffe, je devais penser à autre chose. J’ai dû être distrait. Je… » Il s’interrompit quand il constata qu’il avait mis de l’eau un peu partout. Lui était sec, mais pas le sol. Il sortit sa baguette pour réparer cette erreur et assécha aussi le sol. C’était pratique d’être sorcier. « Je vais repartir. Très joli pyjama, en passant. Je te souhaite de passer une très bonne soirée. Enfin, même s’il pleut. Tu passeras le bonjour à Pandore. Je ne crois pas qu’elle aimerait me trouver là, la dernière fois que je lui ai parlé, ça s’est pas très bien fini. » Bien sûr, Xander et Pandore étaient maintenant amis, mais dernièrement, il s’était un peu trop mêlé de ses affaires en lui disant qu'elle devait faire attention à ses fréquentations. I avait peur qu’elle finisse blessée. Il n’avait pas du tout confiance en certains garçons. Xander ouvrit la tente, mais la pluie était encore plus forte qu’avant. Le martèlement sur la toile aurait dû être un indice. Il n’était même pas sûr que la magie puisse l’aider à ce point-là et il n’avait aucune idée d’où se trouvait vraiment sa tente. « J’aime la pluie, mais là, elle exagère un peu. » Dit-il en hésitant à y aller. Devait-il demander à Hope s’il pouvait rester un peu avec elle ? Il ne voulait pas la déranger et puis, comme Joanie, peut-être qu’elle était fatiguée. En plus, ils ne se connaissaient pas vraiment. Ils s’étaient un peu fréquentés quand il sortait avec Pandore, mais ils ne s’étaient jamais vraiment parlés. Il ignorait pourquoi, elle semblait être adorable comme Joanie ou Sage. Il était juste trop amoureux de Pandore à l’époque pour faire attention aux autres filles qui gravitaient autour d’elle. Et cette année, comme il ne sortait plus avec la Gryffondor, il n’avait jamais vraiment croisé Hope en dehors des quelques cours qu’ils avaient en commun.

Un moi plus tôt, je prenais conscience que nous serions rapidement parvenu au terme de cette année scolaire et je paniquais totalement. Je me souviens combien j.avais éprouvé une vive angoisse en me demandant bien ce que je pourrais faire de mon avenir alors que je doutais de vouloir ou non continuer mes études mais aussi et surtout quelle orientation je pourrais choisir. J'avais la boule au ventre rien qu'à l'idée de quitter Poudlard, cet endroit rassurant et apaisant qui m'inspirait plus la chaleur d'un foyer que ma propre maison. Je n'étais pas prête à me lancer à la conquête du monde, de mon indépendance. J'avais besoin de ces règlements qui parfois m'énervaient mais le plus souvent me rassuraient. Je savais dans le fond de mon cœur que je ne voyais pas ma vie ailleurs qu'entre les murs de pierre mais je redoutais plus que tout cet été. Je ne voulais pas retrouver mon père surtout que peu de temps avant la fin d'année scolaire, il m'avait écrit une lettre qui ne m'avait laissé qu'un goût amer en bouche. J'avais lu tant de fois cette lettre que certains passages, je pouvais tout simplement les répéter de mémoire, mots pour mots. Je n'avais retenu que l'essentiel de sa missive, les paragraphes qui m'intéressaient le plus pour reconstituer une lettre différente bien moins longue mais libérée de son blabla inutile et empli d'hypocrisie. « Ma chérie, [Ah ah ce surnom qu'il n'a plus utilisé depuis mes cinq ans!] Je voulais enfin t'écrire ces quelques mots pour que tu puisses partager ma joie. [À quand remonte donc la dernière fois que nous avons partagé quoique ce soit?] Pardonne-moi d'avoir tardé à t'annoncer la grande nouvelle mais je craignais que tu ne sois vexée que je n'attende pas de te serrer contre mon cœur pour pouvoir te le dire de vive voix. [Il y a bien d'autres milliers de choses pour lesquelles tu devrais me demander pardon et depuis quand ne m'as-tu pas serrée dans tes bras? À quand remonte la dernière fois que nous nous sommes vraiment parlé? Le sais-tu papa?] Mais compte tenu de la décision de ton école, je sais que tu ne rentreras pas de l'été, à mon grand regret. [Le regrettes-tu vraiment?] Je vais me marier. [Quoi???] Je suis si heureux. Elle a deux filles. C'est une moldue mais elle connaît l'existence du monde magique. Je suis certaine que tu l'adoreras. Elle a deux filles dont l'aînée est avec toi à l'école, j'ose espérer que tu la connais et que vous êtes amies même si je ne me souviens pas avoir entendu parler d'elle auparavant. [Parce que jamais tu ne t'intéresses à ma vie mon cher papa. Qui peut bien vouloir de toi mon cher papa?] J'ai enfin réglé mes problèmes avec mes vieux démons. [Pour elle mais pas pour moi.] Le mariage aura lieu le 24 août. Nous allons demander une autorisation pour Ruby et toi de venir assister à la cérémonie et passer quelques jours ensemble, notre famille réunie. [Notre famille? Je ne me sens pas incluse dans ce tout et je suis bien mieux ici.] Je t'aime ma princesse. [Tu n'as plus le droit de m'appeler ainsi depuis que tu m'as laissé tomber. Tu as perdu mon amour.] J'attends ta réponse avec impatience. [Tu vas attendre longtemps!] » Je n'en reviens pas qu'il aie pu osé.

Un mois et pourtant ma colère ne s'était nullement envolée. De loin, j'avais observé cette future demie-soeur que je ne voulais pas. Je l'avais regardé évoluer et je la voyais comme une menace. Mais non je m'en foutais qu'elle puisse prendre ma place. Si elle voulait aimer mon père et l'appeler « beau papa d'amour », cela ne m'affectait pas. Mensonges! Je le savais mais je m'étais accrochée à cette certitude pour tenter de ne pas paniquer plus que de raison à l'annonce de ce remariage. Je m'étais concentrée sur mes révisions, mes examens, me détendre, apprendre à découvrir ma colocataire, profiter de la vie tout simplement. J'avais mis cette lettre dans un coin de mon bureau et son souvenir dans un coin de ma tête. Mais ce soir, j'avais enfin pris le courage d'écrire ma réponse. Mila avait senti que j'avais besoin d'un moment de solitude pour gérer toutes les émotions en lien avec cette missive. Elle devait être allée voir Maddox dans sa tente et je lui en étais reconnaissante. Je regardais les mots danser devant mes yeux. Je n'y arrivais pas. J'avais fait très bref, trop long puis j'avais opté pour un entre deux. « Mon cher père, Je te félicite pour la grand nouvelle et j'espère que cette femme pourra te rendre heureuse et t'aider à reprendre le dessus. Il était temps que ta déchéance prenne fin. Je ne connais Ruby que de vue malheureusement mais nous serons sans doute amenée à nous fréquenter davantage à l'avenir. J'espère que les préparatifs se passent bien, je regrette de ne pouvoir vous aider. Tiens-moi au courant si tu as obtenu ou non l'autorisation que nous quittions l'enceinte de Poudlard pour le mariage. À bientôt. PS : Ma taille de vêtement est small, pour la robe de cérémonie que je te laisse le soin de choisir. » J'envoie enfin cette lettre avant de me mettre en pyjama, venant à peine de mettre mon haut quand je vis se profiler la silhouette de ma compagne de tente. Enfin je le croyais avant de fixer incrédule la silhouette d'un jeune homme. Qui? Les yeux arrondis de surprise, je fixe le Poufsouffle. « Xander... Je... Euh... » Je n'y comprends pas grand chose perdant un peu l'utilisation de la parole pour le coup. J'ai le temps d'enregistrer ses paroles et d'en saisir le sens alors qu'il assèche le sol de la tente. Je rougis sous le compliment, enfin ce dernier est plutôt destiné à mon pyjama. Je n'arrive toujours pas à prononcer le moindre mot mais en voyant la pluie tomber, je m'approche et viens poser ma main sur son bras. « Coucou Xander. La pluie tombe un peu trop fort pour la braver. Abrite-toi ici le temps que ça se calme un peu. Je suis seule et je partage ma tente avec Mila et non Pandore. » Je referme alors que l'air frais et chargé de pluie me fait frissonner. Je porte un pyjama short qui laisse mes jambes nues et exposée comme mes bras alors que je porte un haut sans manches. Je me sens un peu gênée alors que je me retrouve seule dans une tente avec un jeune homme. Je ne sais pas quoi dire mais je finis par le regarder un peu. « Mon pyjama te remercie du compliment mais dis moi pourquoi ça ne s'est pas très bien fini entre Pandore et toi? J'étais triste à votre rupture car tu étais une personne parfaite pour elle. » Je me souviens de ma déception quand j'avais appris pour eux deux car j'en pinçais secrètement pour le noir et jaune mais ma meilleure amie m'avait fauché l'herbe sous le pied alors qu'elle était clairement plus franche que moi. « Tu veux boire quelque chose? J'ai pas mal de choix donc demande et je suis certaine de pouvoir t'offrir tout ce que tu veux. » Je le prends par la main pour le guider et l'inviter à s'asseoir sur le seul endroit libre : mon lit.

Xander s’était retrouvé face à une Hope en pyjama, en fin d’une soirée bien pluvieuse. La pauvre jeune femme ne devait pas comprendre ce qui se passait car le sorcier était entré dans sa tente comme s’il était chez lui. Il croyait justement l’être. Distrait, il n’avait réalisé que bien trop tard qu’il s’était totalement trompé. Il était quand même assez bien tombé, heureusement. Il aurait pu avoir des ennuis, mais Hope ne lui en voudrait pas. Il ne la connaissait pas réellement, toutefois elle ne semblait pas être le genre de fille à pouvoir lui en vouloir pour cette petite erreur. « Xander... Je... Euh... » Commença-t-elle par bredouiller. Il l’avait surprise, c’était une réaction attendue. Il s’était excusé de l’avoir dérangée et allait repartir pour qu’elle puisse se mettre au lit tout comme l’avait fait sa meilleure amie. Seulement, il pleuvait et il n’avait pas très envie de retourner sous la pluie pour chercher sa tente. La sorcière posa son bras sur celui du Poufsouffle sans qu’il n’ait remarqué qu’elle s’était approchée. Elle devait vraiment être discrète ou bien il était encore très distrait par son erreur, une hypothèse plus que probable. Mais Hope avait l’air aussi légère qu’une plume, il n’était pas étonné de ne pas l’avoir entendue. Il se dit qu’elle aurait beaucoup de grâce sur un balai. « Coucou Xander. La pluie tombe un peu trop fort pour la braver. Abrite-toi ici le temps que ça se calme un peu. Je suis seule et je partage ma tente avec Mila et non Pandore. » Xander fut soulagé quand Hope lui demanda de rester un peu, le temps que la pluie se calme. Une part de lui s’allégea encore un peu plus quand il réalisa que Pandore n’allait pas débarquer. Il l’aimait beaucoup, qu’on ne s’y méprenne pas, mais il avait encore trop de mal à accepter qu’elle fasse confiance à ce Serpentard. Il s’inquiétait pour elle. Le Poufsouffle chassa son ex-petite amie de ses pensées quand la Serdaigle ferma la porte derrière lui et qu’il réalisa qu’il faisait meilleur à l’intérieur que dehors. « Mon pyjama te remercie du compliment, mais dis-moi pourquoi ça ne s'est pas très bien fini entre Pandore et toi ? J'étais triste à votre rupture car tu étais une personne parfaite pour elle. » Xander haussa les épaules et sourit sans laisser transparaître la tristesse qu’il ressentait en repensant à l’année difficile où il avait tout fait pour que Pandore accepte de lui reparler mais où elle l’avait ignoré. Même s’il avait eu le cœur brisé par la belle Gryffondor, il ne lui en voulait pas. « Il faut croire que non. » Dit-il en réponse à sa dernière phrase. Il ne devait pas être si parfait car elle n’avait pas voulu de lui. Il avait fini par s’en remettre. Il poursuivit : « Elle ne t’en a jamais parlé ? Elle ne partageait pas tout à fait les mêmes sentiments que ceux que j’éprouvais pour elle. C’était mieux d’arrêter là… C’était ce qu’elle souhaitait, j’ai respecté son choix. » La suite, Hope la connaissait puisqu’elle devait savoir qu’ils étaient toujours amis et que Xander la protégeait toujours s’il le fallait. Si la Serdaigle était au courant du rapprochement entre Andreï et Pandore, alors elle devait comprendre pourquoi en ce moment, leur amitié était quelque peu mise à l’épreuve. Il ne voulait que son bonheur, mais il ne comprenait pas pourquoi elle choisissait de faire confiance au Serpentard. Il avait tourné la page, il ne voulait pas récupérer Pandore, mais il ne voulait pas qu’elle souffre non plus. Il aurait trop mal au cœur si elle finissait blessée par un autre. Ils n'en étaient pas au point de sortir ensemble, mais si un jour ils se rapprochaient trop, Xander finirait peut-être par s'y opposer.

Toujours sur le pas de la porte, le Poufsouffle se laissa guider quand Hope lui prit la main pour l’emmener jusqu’à son lit. Il s’assit sur le bord pour ne pas froisser ses draps. Elle était bien gentille de l’accueillir déjà. « Tu veux boire quelque chose ? J'ai pas mal de choix donc demande et je suis certaine de pouvoir t'offrir tout ce que tu veux. » Il rigola et se demandait si c’était vrai et s’il pouvait vraiment demander tout ce qu’il voulait. Mais il n’allait pas tester car tout ce qu’il voulait, c’était une simple boisson qu’il buvait tous les jours à Poudlard et un peu moins souvent depuis les vacances : du jus de citrouille. « Tu aurais du jus de citrouille ? » Xander se demanda alors si Hope ne lui proposait pas une boisson alcoolisée et s’il ne passait pas pour un gamin en demandant une boisson si simple. Mais le Poufsouffle tenait vraiment très mal l’alcool alors il ne valait mieux pas qu’il commence… à moins qu’il demande une boisson avec une très faible teneur en alcool. « Si tu n’en as pas, je prendrais une Bièraubeurre. » Ajouta-t-il tout en se disant que la boisson importait peu et qu’il se contenterait de n’importe quoi. Le sorcier resta silencieux un instant, en patientant, le temps qu’elle aille chercher leurs verres. Cet instant ne dura pas longtemps. « Toi qui est très proche de Pandore… T'en penses quoi, de son rapprochement avec Andreï ? Je devrais m'inquiéter ? » Pandore lui en avait sûrement parlé, elles étaient meilleures amies et les filles parlaient beaucoup entre elles. Xander ne lui laissa pourtant pas le temps de répondre. « C’est vrai qu’il est beau, je l’avoue, mais je ne sais pas… j’ai tellement entendu de choses sur lui et pourtant, il vient seulement d’arriver à Poudlard l’année dernière. C'est pas mes affaires, tu me diras. » Même s’il était un garçon et qu’il n’était pas spécialement attiré par les autres garçons, malgré ses expériences, il reconnaissait qu’Andreï était le stéréotype même du beau gosse mauvais garçon que les filles aimaient tellement. Xander aussi était beau, mais peut-être trop gentil. Il attirait les filles, mais il ne restait jamais en couple très longtemps. Pandore était une de ses plus longues relations amoureuses et il aurait tellement voulu continuer avec elle. « Vous les filles, vous aimez bien les mauvais garçons…  Je devrais peut-être commencer à être mauvais. » Prononça-t-il avec sérieux avant d’éclater de rire. Son rire raisonna dans toute la tente. Non, ce n’était pas son genre. Il se battait pour le bien, il se battait pour la paix, il n’allait pas commencer à accueillir les ténèbres en lui. Il était fier d’être un gars bien, en tout cas, il espérait l’être. « Toi, Hope, tu choisirais Andreï... ou moi ? » Demanda-t-il par simple curiosité à la meilleure amie de son ex. Il voulait aussi la taquiner et si elle ne choisissait pas ou si elle choisissait l’autre, il n’en penserait pas moins d’elle.

Je me souviens de l'incrédulité, la surprise qui s'était emparée de moi quand la nouvelle m'était tombée dessus. Pandore et moi étions les meilleures amies du monde, liées par un lien unique à mes yeux. Elle était la seule que je n'avais jamais eu la force de repousser même quand la souffrance me poussait à simplement fuir tout contact humain avec les autres. Mais Pandore avait su conquérir mon cœur et la place qu'elle y occupait était de celles de choix que l'on ne peut pas remplacer facilement. J'étais incapable d'imaginer ma vie sans son amitié pour accompagner mes pas dans le monde. Nous nous étions déjà chamaillées mais jamais nous n'étions restées fâchées l'une contre l'autre. Je savais que Pandore jamais ne me blesserait, même involontairement. Pourtant, il y avait eu une fois où ses actions m'avaient fait de la peine. J'avais senti mon cœur se serrer dans ma poitrine et la tristesse l'emporter sur la joie que j'aurais dû normalement ressentir quand Pandore m'avait annoncé sortir avec Xander. Pendant quelques minutes, je l'avais fixée bouche bée incapable d'articuler avant de sourire doucement et de la féliciter. Je l'avais serrée dans mon cœur puis j'avais fui pour pouvoir pleurer. J'avais éprouvé une forme de colère, déception et tristesse. J'avais eu besoin d'un peu de temps puis ça c'était dissipé. Nous avions craqué sur le même garçon mais elle avait été la plus rapide. Je ne pouvais pas lui en vouloir alors qu'elle ne savait même pas que je m'intéressais à lui. J'avais su être heureuse pour eux deux, sincèrement. J'avais fait taire mes propres sentiments et tout avait été pour le mieux. Mais leur rupture avait été une surprise bien moins grande. Je m'y attendais. Je le pressentais. J'avais été navrée pour le jeune Poufsouffle mais sans jamais pourtant lui dire. J'avais senti qu'elle se détachait de lui petit à petit mais je n'étais personne pour venir le mettre en garde pour qu'il se protège ou le préparer. Je n'avais rien pu faire mais j'avais été triste de me rendre compte que Pandore ne changeait pas d'avis. Je soupire un peu alors que je ne reviens doucement au moment présent et aux mots de Xander. « Oui elle m'en a parlé mais disons que ça ne veut pas dire que j'approuvais totalement son choix. Je veux le meilleur pour elle, c'est ma meilleure amie et je trouvais que vous étiez un couple adorable. Disons que c'est à toi que j'en ai jamais parlé pour te dire que j'étais désolée pour ta peine. » Je souris timidement à Xander en me reculant un peu dans la tente. J'étais sincère quand je disais trouver leur couple adorable. Ils étaient bien assortis l'un à l'autre. Ils savaient se compléter. Je les avais envié parfois, sans jamais rien en laisser paraître. Et quand je pensais au choix actuel de Pandore en matière de petit ami, je regrettais d'autant plus qu'il ne soit pas resté ensemble. Je donnerais beaucoup pour que Pandore se rende à la raison que le slave était sans doute trop sombre pour elle qui rayonne, qui est si lumineuse. Mais j'avais promis de leur laisser une chance à tous les deux, de cesser de juger Andreï sur ce que la rumeur laissait entendre de lui. Je chasse cette pensée de mon esprit car je ne voulais pas inquiéter Xander avec l'idée des fréquentations de son ex-petite amie avec qui il avait gardé une certaine complicité. Je doutais fort qu'il verrait cette histoire d'un bon œil mais j'étais tenue au secret et mieux valait s'éloigner du sujet avant que je ne craque et déballe tout ce qui pourrait m'inquiéter. Je pourrais lui demander de m'aider à la convaincre d'abandonner cette idée absurde.

Je m'efforce de me concentrer sur mon rôle de hôtesse pour chasser de mon esprit toute cette histoire. Je dois avouer que dans mon for intérieur, je suis un peu perturbée. Je n'ai jamais été avec un garçon dans une chambre. Jamais, je ne me suis retrouvée dans un endroit si restreint en taille avec un jeune homme et un lit à proximité. Je ne veux pas qu'il pense que je le drague en lui proposant à boire. Non non, mes intentions ne sont rien de plus qu’animées par le désir de discuter et de lui éviter une balade sous la pluie. Je le regarde surprise quand il me demande du jus de citrouille. Je dois avouer que je m'attendais à quelque chose de plus corsé mais cela me convient parfaitement. Mais il me perd un peu quand il dit tout compte fait vouloir une bière au beurre. Je me sens soudain perdue et je reviens avec un verre de chaque. « Choisis celui que tu préfères et je prendrai l'autre avec plaisir. » Je tiens pas à lui imposer de l'alcool, je dois même avouer que je préférerais garder la bière au beurre pour moi car ça me détendrait un peu. Je m'assieds à ses côtés. Je ne m'attendais pas à ce que le sujet revienne sur Pandore aussi facilement et rapidement mais je n'en suis pas vraiment étonnée. Il ne m'a jamais vraiment prêté attention et c'est le seul sujet qui nous unit. Je ne vois pas en quoi je pourrais l'intéresser juste pour moi-même. Je dois me faire violence pour ne pas lui répondre que oui je me fais du soucis de mon côté pour elle. « Le rapprochement avec Andreï? Euh... En fait, ils sont simplement amis. Je ne crois pas qu'il faille s'en inquiéter. En fait, j'en ai parlé avec elle. Je lui ai demandé car ça m'a tracassée et elle a su me rassurer. Elle m'a dit que parfois, il ne faut pas trop écouter les rumeurs car elles sont exagérées. C'est vrai qu'on raconte beaucoup de choses sur de nombreux élèves. Je ne crois pas que tout soit vrai. Tu ne penses pas que certaines rumeurs sont tout simplement infondées? Qu'il faut juste laisser une chance aux personnes? Après tout, on a dit aussi que tu... enfin Pandore, toi, moi, Mila,... beaucoup de personnes que j'apprécie, on a raconté de vilaines choses sur eux. » Je dois détourner le regard pour ne pas trahir que je n'y crois qu'à moitié moi qui me méfie au plus haut point de ce slave. Je m'en veux aussi d'avoir failli laisser entendre que j'avais écouté ceux qui disaient que sa sœur et lui auraient une aventure. Je suis une amie fidèle et loyale, Pandore peut avoir confiance en moi. Je ne compte pas trahir son secret et je la défendrai coûte que coûte même si ça implique de devoir défendre ce Dimitrov. « Je ne suis pas inquiète pour ma part donc je ne crois pas que tu aies à l'être non plus. » Par contre, la tournure de la discussion me laisse bouche bée. Je le fixe un moment peinant à croire qu'il formule vraiment cette hypothèse. Je me sens instantanément rougir quand mon regard se pose à nouveau sur lui. Je secoue la tête ne pouvant pourtant nier que les mauvais garçons ont un attrait mais pourtant, ils me laissent plutôt indifférente. Je ne suis pas attirée par l'étranger et je ne pourrais jamais l'être mais par contre, en ce qui concerne Xander, je craquerais facilement si mon cœur n'était pas déjà pris. « Sans l'ombre d'une hésitation, je te choisirais toi Xander. C'est vrai que l'aura de danger peut attirer mais tu sembles sincère quand tu aimes et à mes yeux, ce genre de dévouement n'a pas de prix. Tu n'abandonneras pas à la première épreuve. Tu es une personne sur qui on peut compter et en qui on peut avoir confiance. Moi cela m'attirerait bien plus. Mais dis-moi toi Xander, tu préfères une fille sûre d'elle qui a de l'expérience ou une personne plus discrète qui n'oserait même pas t'avouer qu'elle en pince pour toi? Je crois que vous aussi les garçons, vous êtes plus attirés par les pestes, je me trompe? » Je ne crois jamais que Xander pourrait être plus attiré par une fille comme moi que par une « pétasse » comme Brooke.

La jolie Hope répondit à Xander : « Oui, elle m'en a parlé, mais disons que ça ne veut pas dire que j'approuvais totalement son choix. » Pandore était la meilleure amie d’Hope, il n’était donc pas surpris qu’elle lui en ait parlé. Il ne se demandait pas ce que la Gryffondor avait bien pu dire à la Serdaigle, il avait totalement confiance en Pandore, elle ne dirait jamais du mal de lui. Ils s’étaient séparés en bons termes au final. « Je veux le meilleur pour elle, c'est ma meilleure amie et je trouvais que vous étiez un couple adorable. Disons que c'est à toi que j'en ai jamais parlé pour te dire que j'étais désolée pour ta peine. » Le Poufsouffle était touché par les mots d’Hope. Il trouvait aussi qu’il formait un couple plutôt adorable avec Pandore. Elle n’avait jamais réellement été amoureuse de lui, mais il se souvenait quand même l’avoir fait sourire et rougir. « Tu n’avais pas à être désolée, tu n’y étais pour rien. Mais c’est gentil, ça me touche. Merci. » Xander avait tenu à la remercier parce que même si elle n’avait rien dit quand Pandore et lui s’étaient séparés, elle lui en faisait part maintenant et il valait mieux tard que jamais. D’ailleurs, si elle n’avait jamais rien dit, il ne s’en serait probablement même pas rendu compte. Hope devait être une fille bien pour se soucier à ce point des autres, sans forcément être du côté de sa meilleure amie. Installé sur le lit d’Hope, Xander attendait qu’elle lui apporte la boisson qu’il lui avait demandé. Quand elle arriva avec un verre de chaque dans les mains, il rigola. Il devrait être un peu plus précis et ne pas dire tout ce qui lui passait par la tête. « Choisis celui que tu préfères et je prendrai l'autre avec plaisir. » Spontanément, Xander prit le verre de jus de citrouille. Il laissa la Bièraubeurre à la demoiselle. C’était sa boisson préférée, il n’avait pas mis longtemps à réfléchir. « Merci, je t’avoue que ça me manque, le jus de citrouille. Ma sœur aime pas ça alors on n’en achète pas en ce moment. » Xander parlait de sa petite sœur Sage. Ce n’était pas tant qu’elle n’aimait pas le jus de citrouille, elle n’en raffolait pas. Il préférait mille fois acheter les boissons que ses sœurs aimaient le plus plutôt que d’en prendre une pour lui en priorité. Très vite, l’esprit distrait de Xander se remit à penser à Pandore et il fit part de ses inquiétudes à Hope sur le rapprochement entre Pandore et Andreï. Le Poufsouffle n’aimait déjà pas beaucoup l’idée qu’ils soient amis, alors s’ils devenaient plus, il ne savait pas comment il réagirait. « Le rapprochement avec Andreï ? Euh... En fait, ils sont simplement amis. Je ne crois pas qu'il faille s'en inquiéter. En fait, j'en ai parlé avec elle. Je lui ai demandé car ça m'a tracassée et elle a su me rassurer. » Ainsi, Hope s’était aussi inquiétée au sujet du Serpentard. C’était une bonne amie pour Pandore. Si elle disait qu’ils étaient simplement amis, alors Xander, dans toute sa crédulité, ne pouvait que la croire. Il se sentait un peu plus soulagé et but une gorgée de son jus de citrouille frais. C’était encore plus délicieux que dans ses souvenirs. « Elle m'a dit que parfois, il ne faut pas trop écouter les rumeurs car elles sont exagérées. C'est vrai qu'on raconte beaucoup de choses sur de nombreux élèves. Je ne crois pas que tout soit vrai. Tu ne penses pas que certaines rumeurs sont tout simplement infondées ? Qu'il faut juste laisser une chance aux personnes ? Après tout, on a dit aussi que tu... enfin Pandore, toi, moi, Mila... beaucoup de personnes que j'apprécie, on a raconté de vilaines choses sur eux. » Un sourire lointain s’afficha sur les lèvres du Poufsouffle. Des rumeurs, il en avait parfois fait les frais. Il était curieux de savoir ce qu’on pouvait dire sur Hope. Il n’avait encore jamais entendu de rumeurs à son sujet. Bien sûr, il n’y ferait pas particulièrement attention. Il avait parfois bien du mal à discerner une rumeur de la vérité, mais c’était parce qu’on lui faisait facilement croire tout et n’importe quoi.

« Je ne suis pas inquiète pour ma part, donc je ne crois pas que tu aies à l'être non plus. » Finit-elle par le rassurer. Hope lui dirait si elle s’inquiétait, ils voulaient tous les deux le bien de Pandore, alors Xander répondit par un doux sourire. « Tu as sûrement raison. Parfois, je réfléchis un peu trop, Et puis parfois, je réfléchis pas assez, mais ça, tu le constateras très vite. » Ajouta-t-il avec auto-dérision. Un part de lui restait tout de même inquiet pour son ex-petite amie. Il avait lui-même parfois constaté qu’Andreï n’était pas le plus gentil des garçons, en tant que préfet. Le sujet ne serait pas enterré. Il surveillerait la situation. La conversation glissa tout naturellement vers les goûts un peu particuliers des filles. Il n’avait jamais compris pourquoi elles aimaient les mauvais garçons, ceux qui leur feraient mal au cœur, alors qu’il y avait des garçons qui n’intéressaient aucune fille, mais qui valait peut-être mille fois mieux que ces connards. Et pour taquiner la belle, il lui demanda qui elle choisirait entre Andreï et lui. Xander vit Hope rougir et se demanda s’il avait été trop loin avec cette question. Il ne voulait pas la rendre mal à l’aise. Il attendait quand même presque impatiemment sa réponse en la fixant avec un sourire aux lèvres. « Sans l'ombre d'une hésitation, je te choisirais toi Xander. » Son sourire s’étira encore un peu plus. C’était la réponse qu’il voulait entendre, bien entendu. Ce qui lui prouvait à nouveau qu’Hope était une fille bien. Elle semblait avoir bon goût. Il écouta le reste de ce qu’elle avait à lui dire : « C'est vrai que l'aura de danger peut attirer mais tu sembles sincère quand tu aimes et à mes yeux, ce genre de dévouement n'a pas de prix. Tu n'abandonneras pas à la première épreuve. Tu es une personne sur qui on peut compter et en qui on peut avoir confiance. Moi cela m'attirerait bien plus. » Le seul exemple qu’Hope avait de lui, c’était quand il était amoureux de Pandore. Il avait été sincère dans ses sentiments pour Pandore, il n’y avait aucun doute à avoir là-dessus. Il était tellement amoureux d’elle qu’il ne s’était pas avoué vaincu quand elle l’avait ignoré pendant plus d’un an. Hope avait raison, on pouvait compter sur lui. « Mais dis-moi toi Xander, tu préfères une fille sûre d'elle qui a de l'expérience ou une personne plus discrète qui n'oserait même pas t'avouer qu'elle en pince pour toi ? Je crois que vous aussi les garçons, vous êtes plus attirés par les pestes, je me trompe ? » Le Poufsouffle fut surpris qu’elle lui retourne la question. Xander n’avait pas de genre de fille en particulier, il fonctionnait au coup de cœur. Comme il était peut-être un peu trop naïf ou romantique, il attendait son âme sœur et il se disait qu’elle pouvait être n’importe qui. Quand Hope lui parla d’une fille sûre d’elle, qui avait de l’expérience, il pensa automatiquement à Lucrezia. Elle n’était que son amie, il n’était pas particulièrement attiré par elle, même si elle était très jolie et qu’elle se montrait parfois peste envers lui. « Je ne sais pas si ma réponse va te décevoir, mais je ne crois pas être attiré par une fille juste parce qu’elle est sûre d’elle ou qu’elle a de l’expérience. Si elle n’en a pas ou si elle est discrète, ce n’est pas un critère déterminant. » Il n’y avait qu’à voir Pandore. La Gryffondor n’avait pas d’expérience et cela n’avait pas gêné le Poufsouffle pour tomber éperdument amoureux d’elle. Il ne l’avait jamais forcée à rien et au final, ils n’avaient jamais été très loin et ce n’était pas le plus important à ses yeux. « Après, c’est plus facile de se rendre compte qu’on plait à une fille directe. C’est peut-être pour cette raison que ce genre de fille plait aux mecs. Moi, je crois qu’on ne choisit pas de qui on tombe amoureux. C’est le destin qui choisit pour nous. » Et voilà, elle pensait probablement qu’il était naïf au possible. Il s’en fichait, c’était sa vision de l’amour et personne ne pourrait le faire changer d’avis, même après toutes les peines de cœur qu’il avait eu.

L'inattendu m'avait toujours effrayé. Je n'aimais pas sentir que je ne maîtrisais pas l'environnement qui m’entoure. J'essayais toujours de prévoir par avance la suite des événements. Je faisais des projections, envisageais les milliers de scénarios possibles me préparant à chaque du mieux que je le pouvais. Je n'agissais pas spontanément. Je n'avais jamais été douée pour prendre des décisions sur le tas ou simplement suivre mon instinct. Je ne serais probablement jamais une fonceuse. Je ne saurais jamais une fille qui ose sans se poser de questions. Mais j'avais finalement compris que je ne pourrai pas toujours prévoir le cours des choses dans ma vie. Je n'avais pas de prise sur eux et si je tentais de m'accrocher à un sentiment de contrôle illusoire, je serai fatalement déçue tôt ou tard. Alors, je me devais de lâcher prise et laisser les choses venir à moi, me saisir de la moindre opportunité sans tenter de lui donner du sens. La présence du jeune homme dans ma tente tenait à mes yeux de l'inattendu et contrairement à ce que j'aurais pu croire, je ne m'en sentais pas inquiète. Certes j'étais troublée mais plus parce qu'il était un jeune homme et qu'il était seul avec moi dans un espace restreint. Mais Xander était un gentleman. Je savais que je n'avais rien à craindre de lui. Il était le genre de gentil garçon souriant, flatteur qui n'aurait jamais mis personne mal à l'aise. Je n'avais jamais perçu chez lui un quelconque instinct de séducteur. Mais les apparences devaient être trompeuses car il avait quand même su attirer l'attention de Pandore donc il était plus expérimenté que ce que son côté bon enfant laissait présager. Lorsqu'il mentionne sa sœur, je reste un moment sans savoir de laquelle il parle. Si Sage est la douceur et la bonté même, Brooke est une toute autre histoire. Je m'efforce de cacher du mieux que je peux la certaine forme de dégoût que m'inspire son aînée. Ses idées me rebutent. Elle semble si fière de clamer qu'elle est meilleure que tous mais je ne le connais pas personnellement alors je n'ai pas le droit de juger. Si Xander tient à elle, il doit avoir de bonnes raisons. Sauf si les rumeurs qui couraient à leur sujet se révélaient fondées. Non c'était impossible que le Poufsouffle et la Serpentarde entretiennent une relation contre nature. Je ne pouvais définitivement pas les imaginer si proches même si leur relation semblait à la fois fusionnelle et malsaine. Sa sœur dégageait une certaine perversité qui me faisait froid dans le dos les rares fois où je l'avais croisée mais je chasse cette pensée ne voulant pas prendre le risque de me trahir et de froisser, voir blesser Xander. « Si tu as envie de jus de citrouille, tu sauras où venir pour le reste des vacances. Je partagerai le mien avec toi avec un énorme plaisir sois en certain. » Mon sourire est doux et encourageant. J'aimerais vraiment avoir l'opportunité de me rapprocher de lui, amicalement évidemment.

Je l'envie quand il me fait l'aveu que parfois il ne réfléchit pas. Nous sommes sans doute deux opposés à ce niveau mais étonnamment, je réalise que nous nous complétons d'une certaine façon. Je crois que parfois il faut pouvoir bien réfléchir avant de se lancer tandis que d'autres non. Un petit sourire naît sur mes lèvres alors que je me rappelle de ces petits trucs qui m'avaient attirée chez lui il y a quelques temps. Mais c'est du passé et je ne peux pas y penser. Aujourd'hui, mon cœur a été conquis par un certain Serdaigle. Mais dans l'immédiat ma seule expérience avec l'amour à gérer, enfin les deux, sont la relation d'Andreï et Pandore dont on discute et la perspective du mariage de mon père avec une autre. Xander est une personne adorable, il doit être un ami précieux. Joannie me semble chanceuse. J'aurais aimé avoir un frère qui lui ressemble. J'étais une enfant unique et une présence avait toujours manqué à ma vie. J'aurais désiré avoir une main à serrer, des bras rassurants, une ou un complice avec qui partager mes peines d'enfant quand je voyais mon père sombrer. J'aurais voulu être préservée de ce sens des responsabilités que j'ai dû développer trop jeune. J'ai oublié ce que l'on ressent en étant simplement enfant. Je me demande parfois si je l'ai même jamais su. « Personnellement, je réfléchis toujours trop et j'aimerais parfois pouvoir mettre mon cerveau en pause. Ça doit être un peu plus amusant de parfois simplement agir sans prendre le temps de réfléchir. » Un sourire amusé vient étirer mes lèvres alors qu'une idée saugrenue fait jour dans mon esprit. Cet été, je me fixe comme mission d'agir de manière totalement irréfléchie au moins une fois. Je vais cesser pendant au moins une soirée de laisser les commandes à mon cerveau pour faire un truc vraiment fou. Je n'ai pas la moindre idée encore de la nature de cette expérience mais je sens que je le saurai le moment venu. J'ai envie de rire toute seule mais je ne veux pas paraître folle aux yeux de Xander donc je me contente de sourire avec cette petite note de malice au fond des yeux. Je laisse le domaine secret de mes pensées pour le moment car là je voulais me concentrer pleinement sur le moment présent. Je pus voir combien ma réponse avait satisfait le jeune homme. J'en fus soulagée. Je ne l'avais pas mis mal à l'aise en plus et ça me rassurait.

A présent, c'était à mon tour d'être impatiente de connaître la réponse à cette même question. Je n'avais pas osé clairement demandé s'il pourrait préféré une fille comme moi ou plus si Brooke incarnait la perfection féminine à ses yeux. Je n'étais pas capable d'être aussi directe pour ma part. Mais il me captive avec ses mots à la seconde où il les formule. Je ne peux me retenir de me sentir intriguée. Il se demande si je suis déçue ou non par sa réponse et je secoue rapidement la tête de gauche à droite. Il est si « narcissique » prêtant sans cesse attention à comment il est coiffé ou habillé que je l'aurais cru plus soucieux des apparences. J'aurais pensé que seule une fille qui prend soin d'elle et s'assure de toujours paraître sous son meilleur jour aurait pu captiver son attention. Certes ce n'est pas le genre de Pandore de se soucier plus des apparences que du reste mais elle a toujours ses cheveux tellement lisses. Je les lui envie alors que cela donne directement l'impression qu'elle a pris le temps de se coiffer, de sembler tirer à quatre épingles. C'est un détail mais qui fait toute la différence en comparaison de mes cheveux rebelles et indisciplinés. « Je ne suis nullement déçue de ta réponse. Ça reflète selon moi que tu ne te fies pas uniquement aux apparences et que tu laisses une chance à tout le monde. Je trouve que c'est une qualité, ça démontre que tu as de l'esprit et un cœur » Je ne veux pas dire que ceux pour qui l'allure compte plus que le reste n'ont pas de cœur mais juste qu'ils se fourvoient. Un jour, on sera tous vieux et ridés, on ne dégagera plus un sex appeal de fou et les apparences auront perdu tout leur intérêt. Autant s'assurer que la personne à nos côtés à ce moment là recèlent en elle une beauté qui ne se ternir jamais. La suite de ses mots me fait me dire qu'il est fleur bleue mais je trouve cela adorable. « J'aime tellement cette vision digne des comtes de fée. Je trouve que c'est un petit quelque chose en plus qui a tendance à se perdre. Je suis une rêveuse, je crois encore au Prince Charmant. » Mais je soupire les joues rosies alors que je le regarde un peu plus timide mais pas mal à l'aise pour autant. Je cherche comment exprimer ce que je veux dire sans être maladroite mais je ne suis pas certaine que je puisse y parvenir. « Moi je ne suis pas directe. Je ne sais pas comment montrer ce que je ressens quand mon cœur s'affole alors j'ai tendance à laisser passer ma chance. J'ai eu des sentiments pour un garçon il y a quelques temps déjà et j'ai jamais osé lui avouer puis il est sorti avec une autre fille. Et j'aurais quand même pu lui dire mais il était devenu inaccessible à jamais. » J'étais un peu vieille fille, attachée à certains principes comme ne jamais sortir avec le petit ami ou l'ex petit ami de sa meilleure amie. J'étais peut-être démodée mais si le bonheur d'une personne m'importait plus que celui de quiconque, notamment le mien, dans cet univers : il s'agissait bien de celui de Pandore. Je ne voulais pas risquer de la décevoir et de perdre son amitié. Elle m'était vitale.

« Si tu as envie de jus de citrouille, tu sauras où venir pour le reste des vacances. Je partagerai le mien avec toi avec un énorme plaisir, sois en certain. » Hope proposait à Xander de venir boire du jus de citrouille chez elle quand elle le souhaitait. Le sorcier aimait tellement le jus de citrouille qu’il était capable de passer plus qu’il ne le faudrait chez la demoiselle pour boire un verre, mais surtout pour discuter. Il adorait tellement discuter et il n’avait rien de prévu de ses vacances à part passer de tente en tente pour aller voir ses amis. « Fais attention, je risque de te prendre au mot et de venir ici un peu trop souvent à ton goût. » Le Poufsouffle était de très bonne compagnie, ce n’était pas lui qui dirait le contraire, mais comme ils ne se connaissaient encore pas très bien, il ne voulait pas qu’elle finisse par le regrette et qu’elle finisse par soupirer à chaque fois qu’il venait chercher son jus de citrouille. Ce serait plus simple de lui dire de s’en acheter. Xander sourit sincèrement en se promettant de repasser quand il le pourrait, mais sans trop en abuser non plus. Il finirait sûrement par s’en acheter lui-même à un moment ou un autre. « Personnellement, je réfléchis toujours trop et j'aimerais parfois pouvoir mettre mon cerveau en pause. Ça doit être un peu plus amusant de parfois simplement agir sans prendre le temps de réfléchir. » C’était parfois amusant, il ne pouvait pas dire le contraire. C’était ce qui lui permettait souvent d’agir comme un gamin au lieu d’agir au titre de ses responsabilités. C’était aussi ce qui lui faisait dire et faire beaucoup de bêtises. Il arrivait presque toujours à se rattraper, c’était au moins une bonne chose. Xander admirait les personnes qui pouvaient réfléchir et être calme en toute circonstance, mais il l’était quand même souvent. Il aurait peut-être eu sa place à Serdaigle aussi. Cette idée le fit sourire. Il aurait été avec Hope, ce qui aurait été super intéressant, il pouvait le parier. Le Poufsouffle et la Serdaigle se mirent à parler des types de personnes qui les attiraient, inspirés par l’amitié impromptue entre Pandore et Andreï. Il se demandait s’il avait donné à Hope la réponse qu’elle attendait ou s’il l’avait surprise. Il avait été sincère avec elle, les apparences ou le caractère n’étaient pas ce qu’il regardait en premier chez une fille. Il s’entendait avec tout type de personnes, il y avait des gens avec qui il s’entendait mieux que d’autres, il n’avait jamais ressenti avoir été attiré par une catégorie de filles en particulier.

« Je ne suis nullement déçue de ta réponse. Ça reflète selon moi que tu ne te fies pas uniquement aux apparences et que tu laisses une chance à tout le monde. Je trouve que c'est une qualité, ça démontre que tu as de l'esprit et un cœur. » Xander était tout fier de sa réponse et des compliments d’Hope. Il aimait beaucoup recevoir des compliments. Il fit un grand sourire. Il pensait lui aussi qu’il n’avait pas qu’une belle gueule, mais aussi quelques autres qualités qui rendaient son narcissisme un peu plus tolérable parfois. Le Poufsouffle se fit rire tout seul avec ses pensées. Xander expliqua à Hope comment il fonctionnait pour chercher, ou plutôt ne pas chercher, l’amour de sa vie. Il était de ceux qui croyaient au destin et en l’âme sœur, il était de ceux qui croyaient qu’on pouvait trouver l’amour et se rendre compte qu’il s’agissait de la bonne personne. Ce n’était pas toujours évident. Il s’était trompé de nombreuses fois et continuerait à se tromper. Par exemple, il était persuadé du fait que Pandore soit la femme de sa vie. Ce n’était pas le cas, il l’avait réalisé bien plus tard, quand elle lui avait brisé le cœur. Ils n’étaient pas faits pour être ensemble. S’il avait été sûr du contraire, il aurait insisté encore un peu plus. En y repensant, il avait peut-être trop insisté, pendant plus d’un an alors qu’elle ne lui parlait plus, mais il l’aimait trop pour abandonner l’idée qu’elle puisse un jour lui pardonner et revenir vers lui. Heureusement, il avait fini par accepter qu’elle ne reviendrait pas. « J'aime tellement cette vision digne des contes de fée. Je trouve que c'est un petit quelque chose en plus qui a tendance à se perdre. Je suis une rêveuse, je crois encore au prince charmant. » Hope se mit à rougir et il trouva cela adorable. Elle croyait au prince charmant, Xander ne savait pas s’il existait. Il se demanda alors si elle était très difficile parce qu’un prince charmant est parfait et qu’il n’y avait pas beaucoup de garçons parfaits, peut-être qu’il n’y en avait aucun. Même lui, qui avait tendance à se lancer des fleurs n’irait peut-être pas jusqu’à dire qu’il était un prince charmant. En tout cas, Hope était si adorable que c’était tout ce qu’il lui souhaitait, de trouver son prince.

« Moi je ne suis pas directe. Je ne sais pas comment montrer ce que je ressens quand mon cœur s'affole, alors j'ai tendance à laisser passer ma chance. J'ai eu des sentiments pour un garçon il y a quelques temps déjà et j'ai jamais osé lui avouer, puis il est sorti avec une autre fille. Et j'aurais quand même pu lui dire, mais il était devenu inaccessible à jamais. » Xander se sentait honoré que la jeune femme puisse se confier si facilement à lui. Contrairement à Hope, le Poufsouffle était plutôt direct quand il éprouvait des sentiments pour quelqu’un. Il ne laisserait pas passer sa chance. Mais il comprenait que si la personne était finalement prise, c’était difficile de lui révéler ce que l’on ressentait. Il lui prit la main pour la rassurer. Il voulait lui dire qu’elle ne devait pas perdre espoir. « Est-ce qu’il sort toujours avec cette fille ? Si ce n’est pas le cas et que tu ressens toujours quelque chose pour lui, tu pourrais peut-être lui en parler. Si tu ne ressens plus rien pour lui, alors c’est pas grave, non ? Mais si ça te pèse sur le cœur, et que sa réaction ne t’effraie pas trop, tu peux aussi lui en parler. S’il est toujours avec cette fille, alors c’est une autre histoire… mais je suis sûr que tu finiras quand même par trouver quelqu’un qui te correspondra, ton prince charmant, que ce soit lui ou non. » Xander n’était pas certain d’être bien clair, et comme à son habitude, il se montrait un peu trop bavard. Il n’avait absolument aucune idée de qui elle pouvait parler, il n’imaginait même pas une seconde que ce soit lui. Quoiqu’il en soit, Hope devrait trouver quelqu’un facilement avec sa beauté, elle avait sans doute la possibilité de faire du tri dans ses prétendants. « D’ailleurs, tu l’as peut-être déjà trouvé ? Qui sait. » Il accompagna ses dernières paroles par un haussement d’épaule et un sourire, avant de relâcher la main d’Hope et de se lever pour s’étirer. Il tendit l’oreille pour voir si la pluie avait cessé, mais elle semblait toujours tomber. Peut-être un peu moins intensément qu’avant, mais puisqu’il ne dérangeait pas la Serdaigle, il comptait bien rester encore un peu plus longtemps. « Qu’est-ce qu’on fait ? Je t’aurais bien proposé d’aller te promener sous la pluie, mais comme t’es en pyjama, tu risques de tomber malade. Et puis la pluie, c’est mieux quand on est à l’intérieur, hein ? M’écoutes pas, j’ai des idées débiles parfois. On se demande comment ils ont fait pour me nommer préfet. » Il est vrai que parfois Xander était un vrai gamin, par exemple quand il était avec Lucrezia. Mais généralement, il était quand même plutôt sage et savait se faire respecter. Il respectait aussi plutôt bien le règlement. On pouvait toujours compter sur lui et c’était pour cette raison qu’il avait été nommé. « Avoue, t’as été surprise quand tu l’as su ! Tu m'imaginais pas préfet. » Dit-il en pointant son doigt sur Hope et en rigolant. Certains de ses camarades de dortoir l’avaient chambré pendant des semaines l’année passée quand ils avaient su qu’il était le nouveau préfet de leur maison.

Il y a un petit quelque chose de rafraîchissant dans la compagnie du jeune homme. Il déborde de bonne humeur et cela m'incite à m'ouvrir à lui. Je ne me pose pas de questions tant j'apprécie ce moment en toute simplicité. Un petit rire franchit mes lèvres à ses mots alors que je hausse les épaules pour lui exprimer que sincèrement, je ne vais pas me plaindre d'avoir de la compagnie. Je suis une âme solitaire c'est assez certain mais je préfère avoir de la compagnie. J'admire ses talents pour socialiser. Il a don naturel, une aisance qui lui permet visiblement de se sentir à l'aise même en pareille situation. Je me détends alors que lentement ma gêne se dissipe. Je ne me pose plus la question du correct ou non d'inviter un garçon que je connais à peine dans ma tente. Je veux juste passer un bon moment avec une personne que je regrette de ne pas connaître davantage. Son sourire est doux et bienveillant, chaleureux. Il m'inspire et me donne envie de sourire à mon tour même si le mien est bien plus timide. Je ne saurais dire si c'est l'effet de la bière au beurre ou celui du jeune homme mais je sens la pression sur mes épaules s'alléger et ma gêne s'envoler tout simplement. Je le regarde et je profite simplement du moment. Je sais qu'il ne me juge pas, qu'il ne me trouve pas complètement barbante alors je veux lui offrir les meilleurs aspects de ma personnalité. Même si le sujet dont l'on discute est extrêmement personnelle, je ne me sens pas mal à l'aise. Je suis certes très intimidée surtout quand je songe que mon aveu portait sur lui justement. Je crois qu'il ne s'en est même pas rendu compte et cela me rassure d'une certaine manière. Il m'inspire une forme de spontanéité qui me plaît et que je n'ai que rarement. Je me passe nerveusement la main dans les cheveux. J'ai envie de me confier à lui et de partager chaque battement de cœur affolé dans ma poitrine. Je pourrais lui avouer beaucoup de choses et le laisse me découvrir sous un jour nouveau. J'ai envie de me laisser aller et de ne pas me poser de questions. Si je ne me savais pas si amoureuse de Maddox, j'aurais pu me dire qu'il restait quelques sentiments pour lui tout au fond de mon cœur Mais non, c'était simplement une forme d'amicale complicité. Je doutais fort un jour me rapprocher de lui alors qu'il est sorti avec Pandore. Il y a une règle d'or en amitié à mes yeux : ne jamais sortir avec un garçon qui plaît ou a plus à sa meilleure amie. Elle est une presque sœur à mes yeux. Je ne veux jamais la perdre pour une histoire de garçon. C'est la raison pour laquelle, je m'efforce de garder mon opinion sur Andreï pour moi. Je me mordais la langue pour ne pas lui rappeler que ce n'était pas un gars bien et qu'elle était trop naïve de le croire. Je continuais de me méfier de lui mais je gardais cela pour moi car le plus important était ce sourire qui flottait sur ses lèvres aujourd'hui. Je défendrais toujours Pandore avec toute la hargne que mon cœur recelait. Je ne serais pas celle qui la trahirait. Mais je chasse la douce pianiste de mes pensées pour fixer le jeune homme les joues rosies. Je crois même que mes joues deviennent un peu plus rouges quand il me saisit la main. Ce geste me surprend et me touche. Cela me va droit au cœur et je suis émue par la générosité qui habite son regard. Il est attentif et précautionneux mais je ne m'en attendais pas à moins de sa part au fond. « Non il ne sort plus avec elle depuis un petit temps. »

Je prends une pause alors que je suis partagée entre me taire ou poursuivre sur ma lancée. Je ne sais pas si en donnant plus de détails, je ne risque pas de me faire griller. Mais en même temps, cela pourrait être amusant surtout qu'il n'y a aucune ambiguïté entre nous d'aucune sorte. Je joue nerveusement avec un bout de couette de ma main libre tandis que je lui laisse la garde de mon autre main avec plaisir. Je tente de m'occuper pour ne pas me laisser gagner par le stress. Je finis par reprendre moins assurée et la voix tremblante. « Je ne me suis jamais demandée ce que je pourrais ressentir aujourd'hui. Je ne pense pas que je ressente encore quelque chose mais j'aurais peut-être envie de lui dire qu'un jour, il m'a plu. Tu sais une petite anecdote comique qui crée une certaine complicité ? » Je rigole un peu avant de sourire de toutes mes dents en pensant à nouveau à Maddox. « Je crois que j'ai rencontré une personne qui me plaît beaucoup. Il ressemble au prince charmant à mes yeux mais je ne suis pas encore assez sûre de moi. Puis, on s'est rapprochés avant de ne plus se parler alors ça me stresse un peu. » Un petit rire nerveux franchit mes lèvres. Je le regarde se redresser et s'étirer comme un petit chat. Sa question me prend de cours et je finis par hausser les épaules. Je n'ai pas de réelle idée de ce que l'on pourrait faire mais je n'ai pas envie qu'il parte tout de suite. « J'aime bien marcher sous la pluie. J'adore même cela. Ça m'arrive de sortir sous la pluie exprès et d'offrir mon visage aux gouttes. Donc si tu veux aller promener on peut, sinon je dois avoir un jeu de bataille explosive ou d’échecs sorciers dans un coin. Tu veux faire un jeu ? » Je me trouve idiote avec ma proposition. Je suis décidément une fille ennuyante qui n'a aucune créativité ou imagination. Je me donnerais des baffes par moment. Je finis par le regarder et éclate de rire avant d'avouer sans trop de culpabilité. « J'avoue avoir été extrêmement surprise en l'apprenant mais plus car je ne t'aurais pas cru intéressé par le poste. C'est trop sérieux et je t'imagine plus plaisanter avec tout le monde que faire une remarque. Mais c'est vrai que tu as un don pour la maladresse mais j'ai toujours trouvé cela plutôt mignon et ça ajoute au charme. Je ne crois pas que cela s'oppose à ce que tu sois un bon préfet. » Je lui fais un clin d’œil complice. Je me détend à nouveau alors que le sujet est plus détendu, moins personnel. Je me lève à mon tour et pensivement, je le fixe un petit instant. Je finis par dire un peu taquine, légèrement moqueuse mais sans méchanceté. « Les athlètes ça attire toujours que veux-tu ! Tu es préfet uniquement car tu voles bien sinon... » Mais je ne suis pas sérieuse pour un sous. Je ris franchement sans aucune retenue. Je viens lui donner un petit coup d'épaule assez complice tandis que je cherche du regard où sont rangés les jeux au cas où mon idée pourrait quand même l'intéresser, enfin à défaut d’autre chose car il doit préférer des occupations plus vivantes et actives. « Je comprends mieux pourquoi tu me plaisais : c'est parce que tu es un sportif, typique de la jeunesse et des stéréotypes. » Je rougis un peu mais je sais très bien ce que j'ai dit. Je passe cet aveu sous le ton de la plaisanterie mais il a raison : en parler fait du bien. Je me sens allégée, libérée alors que dire à voix haute ce que j'ai pu ressentir me permet de laisser définitivement cela derrière moi. Je le regarde du coin de l’œil essayant quand même de deviner sa réaction, ce qu'il en pense. Je me force à rester légère et ne pas succomber à l'anxiété. Je souris doucement. Je ne redoute pas qu'il s'éloigne ou pense que je tente de capter son attention. J'applique simplement sa suggestion et j'espère qu'il saura l'apprécier.

« Non, il ne sort plus avec elle depuis un petit temps. » Répondit Hope en continuant à lui raconter son histoire avec ce garçon qu’elle aimait, mais à qui elle n’avait jamais osé se confier. Xander ne se doutait pas qu’il s’agissait de lui, il était peut-être un peu trop naïf, comme d’habitude. Il tentait de rassurer la Serdaigle comme il le pouvait et serrait doucement sa main dans la sienne. « Je ne me suis jamais demandé ce que je pourrais ressentir aujourd'hui. Je ne pense pas que je ressente encore quelque chose, mais j'aurais peut-être envie de lui dire qu'un jour, il m'a plu. Tu sais une petite anecdote comique qui crée une certaine complicité ? » Xander comprenait, il acquiesça. Il ne pouvait pas nier qu’il était aussi curieux et que s’il s’agissait de lui, il aurait aimé savoir. Quant à lui, il était quand même tombé amoureux un nombre incalculable de fois, et il n’avait jamais gardé ses sentiments secrets donc il ne savait pas vraiment ce que c’était d’avoir ce poids sur le cœur. « Je crois que j'ai rencontré une personne qui me plaît beaucoup. Il ressemble au prince charmant à mes yeux, mais je ne suis pas encore assez sûre de moi. Puis, on s'est rapprochés avant de ne plus se parler, alors ça me stresse un peu. » Le Poufsouffle était heureux pour Hope si elle avait trouvé un prince charmant. Il voulait qu’elle soit heureuse, elle le méritait. Il ne la connaissait pas encore très bien, mais il avait envie d’être ami avec elle. Pandore savait en général bien s’entourer, à quelques exceptions près. « C’est super. Il a beaucoup de chance. Je suis sûr que tout ira bien, tu devrais aller lui parler s’il ne vient pas en premier, tu ne perds rien. Et puis, si c’est un vrai prince charmant, ça vaut bien ce tout petit effort. » Faire le premier pas était souvent difficile, surtout pour les filles plus discrètes comme Hope, mais il avait confiance en elle. Et puis, elle avait dit qu’ils s’étaient déjà plus ou moins rapprochés. Par la suite, le Poufsouffle s’était levé pour s’étirer. Il se demandait ce qu’ils pouvaient faire. « J'aime bien marcher sous la pluie. J'adore même cela. Ça m'arrive de sortir exprès sous la pluie et d'offrir mon visage aux gouttes. Donc si tu veux aller te promener, on peut, sinon je dois avoir un jeu de bataille explosive ou d’échecs sorciers dans un coin. Tu veux faire un jeu ? » Dit la jolie Hope en lui proposant deux options très intéressante à la place de la balade sous la pluie qui les rendrait peut-être malade. Quand elle parla du jeu d’échecs, le regard de Xander s’illumina. « Si ça te tente, je veux bien jouer aux échecs. J’adore ce jeu, d’ailleurs, je suis dans le club d’échecs, je ne sais pas si tu le sais. Fais attention, je suis le meilleur joueur de Poudlard. » C’était faux, même lui le savait, mais il la taquinait et son sourire ne trompait pas. Il n’était pas mauvais joueur, alors s’il se ramassait aux échecs devant Hope, il ne lui en voudrait absolument pas. La conversation se tourna ensuite vers son rôle de préfet, un rôle dont Xander était très fier. « J'avoue avoir été extrêmement surprise en l'apprenant, mais plus car je ne t'aurais pas cru intéressé par le poste. C'est trop sérieux et je t'imagine plus plaisanter avec tout le monde que faire une remarque. Mais c'est vrai que tu as un don pour la maladresse, mais j'ai toujours trouvé cela plutôt mignon et ça ajoute au charme. Je ne crois pas que cela s'oppose à ce que tu sois un bon préfet. » Tout ce que Xander avait retenu, c’était qu’Hope trouvait qu’il était mignon et qu’il avait du charme, ainsi qu’il était un bon préfet, même si ce n’était pas tout à fait ce qu’elle avait dit. Il était vrai que beaucoup avait été surpris par l’annonce.

« Les athlètes ça attire toujours que veux-tu ! Tu es préfet uniquement car tu voles bien sinon... » Dit la Serdaigle avant de venir lui donner un petit coup d’épaule complice. Xander ouvrit la bouche et fit mine d’être extrêmement choqué par les propos d’Hope, mais il retrouva très vite le sourire. Un nouveau compliment, il était aux anges. Il adorait qu’on le complimente comme il aimait le faire pour les autres. Alors qu’elle cherchait le jeu, elle reprit la parole : « Je comprends mieux pourquoi tu me plaisais : c'est parce que tu es un sportif, typique de la jeunesse et des stéréotypes. » Xander était-il un stéréotype ? Le poursuiveur ne savait pas tellement comment le prendre, mais ce n’était pas l’information la plus importante : il lui plaisait. « Je te plaisais… moi ? » Demanda-t-il, surpris. Puis, Xander commença à repenser à tout ce dont ils venaient de parler et à connecter les points. « Oh, c’était moi… qui te plaisait ! Je suis flatté. » Il l’était vraiment, parce que cela faisait toujours plaisir de plaire à quelqu’un. Il était encore un peu sous le choc en apprenant qu’Hope avait eu des sentiments pour lui, apparemment avant qu’il ne sorte avec Pandore. Il comprenait mieux pourquoi elle avait dit qu’il était devenu inaccessible à jamais, parce qu’elle était sa meilleure amie. Elle avait pris ses conseils au mot et avait décidé de le lui révéler. Elle avait dit aussi qu’elle ne ressentait plus rien pour lui, il n’y avait donc pas d’ambiguïté, mais à l’époque où il sortait avec Pandore, la situation devait être délicate. « J’espère que ça n’a pas été trop dur de me voir avec Pandore… et que tu n’as pas trop souffert. Je ne m’en doutais vraiment pas. Désolé. » Le Poufsouffle était sûr qu’il aurait pu le réaliser s’il n’avait pas été si amoureux de Pandore, mais à cette période, la Gryffondor était celle qui lui faisait tourner la tête. « D’un autre côté, j’aurais été vexé si je ne t’avais jamais plu. » Ajouta-t-il sur un ton léger pour détendre l’atmosphère afin qu’Hope ne regrette pas de lui avoir fait cette révélation. Le Poufsouffle s’approcha doucement d’Hope et récupéra le jeu d’échecs qu’elle venait de sortir. Il lui fit un sourire, puis alla l’installer sur le plateau, posé sur le lit. « Je suis préfet parce qu’on peut toujours compter sur moi. Je suis toujours là pour aider et je compte bien devenir le plus apprécié des préfets, je veux qu’on se souvienne de moi. » Certes, parfois, il était très maladroit, il se vantait un peu trop, il oubliait certaines choses et n’avait que peu d’organisation, mais en règle générale, il avait déjà fait ses preuves et il était prêt à continuer pour sans cesse s’améliorer. « Une partie et je rentre. Ma petite sœur doit se demander où je suis passé. A toi l’honneur. » Xander avait terminé d’installer le jeu. Il aurait aimé passer un peu plus de temps avec Hope, mais il ne fallait pas qu’il oublie que Sage l’attendait peut-être, seule dans leur tente. Il ne voulait pas qu’elle s’inquiète, il s’en voudrait beaucoup.

J'ai sorti la lionne en moi pour lui faire cet aveu. Je suis sous le coup de l'adrénaline et ces quelques mots anodins me semblent dérisoires. Il n'y a rien de si exceptionnel à avouer une amourette de jeunesse. Mais avec le recul, je sais que je me rendrais compte combien cela m'a demandé du courage pour oser m'exprimer si ouvertement. Je ne suis pas douée avec l'expression de mes sentiments. Je suis d'une maladresse exemplaire dans ce domaine que représente les affolements de mon cœur Je n'ai eu aucun modèle, aucune démonstration de sentiments. Mon père n'était pas tendre. Il ne disait jamais « je t'aime ». Il ne me serrait pas contre son cœur ou me faire voler dans les airs. Je n'ai pas eu la chance de voir mes parents se serrer dans les bras l'un de l'autre, s'aimer sans se cacher. Je ne sais même pas s'ils se sont aimés un jour. C'est cruel pour un enfant de grandir sans l'un de ses parents en se demandant s'il est ou non un enfant de l'amour. J'ai souvent pleuré l'absence de ma mère imaginant qu'elle, elle m'aurait cajolée et entourée d'amour. Elle m'aurait dévoré le cou de baisers. Elle m'aurait appelée « sa princesse ». Mais les histoires que je me racontais n'étaient que chimères. Ma mère n'aurait jamais rien été de tel. Alors aujourd'hui, je craignais l'amour. Je le redoutais incapable de savoir à quoi il pouvait bien ressembler. Alors je ne savais pas bien mettre des mots sur mes propres sentiments. Je ne m'étais rendue compte être réellement attachée à Xander qu'une fois que Pandore sortait avec. Mais je ne pouvais pas la trahir et je n'avais pas voulu lui faire de la peine alors j'avais enfui cela dans un coin de ma tête pour ne jamais en reparler avant ce jour. La vérité avait quelque chose d'apaisant. Je crois que même j'en étais assez fière. Xander était tellement adorable. Sa réaction me fit instantanément sourire sans me mettre mal à l'aise. Il semble tellement surpris quand il réalise que je faisais allusion à lui un peu plus tôt. Il ne s'en est vraiment jamais rendu compte ? Je ne suis qu'à moitié surprise car après tout, je suis d'une discrétion assez avérée donc fatalement, il n'a pas dû s'en rendre compte. Je ne sais pas si cela me déçoit ou non même partiellement. Je ne crois pas. Mais d'un côté, je ressens un petit pincement au cœur J'aurais aimé pouvoir l'intéresser même de manière minime. Mais qu'il soit flattée, ça me touche et me donne un peu plus confiance en moi. Je suis définitivement compliquée. Mais quand il me dit être désolée je secoue la tête rapidement. « Tu n'as pas à être désolé. Tu ne pouvais pas le savoir alors même si ça a été dur par moment, je suis la seule responsable. Je n'en ai jamais parlé à Pandore non plus. » Je souris timidement les joues légèrement rosies. Je commence à me sentir légèrement mal à l'aise mais ses mots me surprennent. Je finis par éclater de rire alors que ce côté vantard a quelque chose de réellement mignon. Je le trouve amusant. « Tu n'auras donc pas à te sentir vexé. » Je me surprends moi-même à oser en plaisanter.

Je suis quand même assez soulagée que l'on change de sujet pour revenir vers un bien plus innocent. Je reste surprise par ses mots d'une maturité que je n'imaginais pas chez lui. Il semble toujours le premier à rire alors le voir dire avec un tel sérieux que l'on peut me compter sur lui me fait sourire. Il semble quelqu'un digne de confiance et de fiable. Je réalise que ça pourrait m'aider si un jour j'ai des problèmes de me dire que je peux compter sur quelqu'un comme lui. Oserais-je simplement l’appeler ? J'en doutais car j'étais habituée à gérer toute seule mes problèmes. J'étais une débrouillarde. J'avais dû apprendre très jeune à me débrouiller. J'avais dû prendre soin de moi. Alors je saurais continuer sur ma lancée. Mon regard se fait plus encourageant. « Je suis certaine que tu es sur la bonne voie pour te faire aimer de chacun. Je doute même pas que tu deviennes le plus populaire de tout Poudlard. Puis pour moi, tu es déjà mon préféré. » Je lui fais un petit clin d’œil. J'installe finalement le jeu. On joue finalement deux parties sans voir le temps passé. Je m'étire comme un chat après avoir perdu pour la seconde fois consécutive. « C'est pas juste t'es vraiment le meilleur joueur. Tu semblais anticiper mes coups des lustres à l'avance. Tu m'as mis une véritable pâtée. Je vais m'entraîner et ainsi te battre la prochaine fois. Sois préparé à perdre. » J'éclate d'un rire spontané alors que ma menace n'est nullement sérieuse. Je raconte réellement n'importe quoi. Je sais très bien que même en m'entraînant jour et nuit, il y a un trop gros décalage pour qu'outre un coup de chance, je ne puisse réellement le battre. Je range le jeu avant de regarder Xander soudain à nouveau plus timide. « Merci d'avoir passé la soirée avec moi. C'était un bon moment et j'ai apprécié discuter avec toi. Il faudra remettre cela, vraiment. » Je n'avais pas imaginé que le Poufsouffle si sociable et moi puissions si bien nous entendre. J'ai l'impression que cette distraction alors que mon état d'esprit était morose est tombée à point nommé. Il avait su me tirer de mes sombres pensées et de l’angoisse qui m'habitait à la mention du mariage de mon père. Je lui étais sincèrement reconnaissante même s'il ne le savait pas. J'avais pu me changer les idées. J'avais aussi pu cesser pendant quelques instants d'angoisser du silence de Maddox. J'avais oublié l'attente qu'il nous imposait alors que je désirais finalement une réponse. J'avais pu tout oublier sans la moindre exception. « Merci de m'avoir tirée de mes sombres idées. » Un petit sourire discret attire cette phrase. Mon regard exprime que je ne désire pas réellement m'étaler sur le sujet. Je viens lui faire un câlin, rapide et léger. Je sais que sa sœur l'attend et je ne voudrais pas être responsable de son angoisse. Je lui fais un clin d’œil. « Bonne nuit. Va vite rejoindre ta sœur pendant que la pluie s'est calmée. Elle va s'inquiéter. Et bonne nuit à elle aussi. » J'étais surprise que Mila ne soit pas encore rentrée mais elle aussi avait dû être surprise par la pluie. Elle ne tarderait pas. J'allais en profiter pour préparer du thé en l'attendant. La journée était finalement bonne.