Speed Dating (Zirwya Izlechen, Nicolas Wargrave & Zev A. Ackerfeld)

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Deal with my madness - @Nicolas Wargrave @Zev A. Ackerfeld début avril, salle des professeurs

Ça faisait longtemps que Zirwya n'avait pas mis les pieds à Poudlard. La vie chez Eliael était bien plus calme et sereine que lorsqu'elle se trouvait entre ces murs, pourtant, elle s'efforçait d'y retourner une fois le mois pour faire part de ses avancées de recherche à ses autres collègues. Malgré tout, elle conservait cette peur constante de descendre dans les cachots, pour se rendre au laboratoire, alors, Zirwya se rabattait sur une autre salle où elle pourrait rencontrer ces derniers. Pour le moment, ses collègues devaient être en plein travail. La médicomage avait ainsi tout le temps de faire part de son bilan mensuel par écrit, afin de laisser une trace et de pouvoir attester de son travail et de ses expériences auprès du ministère. Voilà désormais plusieurs minutes qu'elle était penchée sur son écrit, concentrée, parlant même parfois à voix haute lorsqu'elle essayait de réfléchir plus intensément. Elle n'avait fait guère attention à ceux qui se tenaient eux aussi dans la salle - elle n'était que rarement remplie - et Zev, le professeur de botanique, ainsi que Nicolas, le professeur d'alchimie, étaient tout aussi discrets qu'elle ne l'était, si bien que la russe finissait peu à peu par oublier leur présence.

La médicomage allait un peu mieux aujourd'hui, elle avait badigeonné un peu de son baumoventre avant de partir. C'était la première fois qu'elle l'utilisait, l'objet était encore tout neuf de la veille. Elle ne comptait pas en user à outrance, mais simplement quand elle devait travailler ou se rendre à Poudlard ce serait déjà bien assez comme ça. Elle avait besoin de se concentrer et elle n'y arrivait pas lorsque des nausées la prenaient en permanence.

Des cris pourtant la firent sortir de son travail, le feu, il y avait le feu. Zirwya se leva en quatrième vitesse, l'incendie prenait toujours un peu plus d'ampleur et se propageait à une vitesse folle. « Par Merlin ! » L'auteur de l'accident - ou tout au moins celui qui en était victime - s'empressa de venir rejoindre Zev et Zirwya dans un coin de la pièce pour éviter les projections d'étincelles qui émanaient des flammes. Il avait une baguette à la main, et la russe se demanda bien ce qu'il attendait pour s'en servir, il ne comptait tout de même pas attendre qu'elle s'en occupât, elle en aurait bien été incapable, elle n'avait même pas pris le soin d'amener sa baguette, à quoi bon de toute façon, elle ne lui était plus d'aucune utilité maintenant que la maladie l'avait prise jusqu'aux tripes. Il y avait dans cet embrasement quelque chose d'étonnant, mais elle ne sut trop dire quoi. Les flammes paraissaient bien réelles, la pièce devenait étouffante de chaleur. Pourtant, quelque chose ne collait pas à la réalité, mais sans trouver l'origine de cette impression, elle ne crut pas nécessaire d'en faire part à ses collègues. Elle entendait les phrases de Nicolas, mais Zirwya était bien trop absorbée par autre chose pour lui répondre. Au beau milieu de la combustion, elle apercevait distinctement une silhouette, une ombre. Bien qu'elle n'eût pas la possibilité de reconnaître le visage, caché dans une mystérieuse ombre, elle avait l'intime conviction qu'elle avait déjà vu cette personne. En fait, Zirwya ressentait au fond d'elle qu'il s'agissait là de l'un de ses bourreaux du passé. Tout n'était basé que sur des impressions, des ressentis, la jeune femme ne comprenait pas ce qui était en train de se passer, pourquoi ses pensées dépassaient même la réalité. C'était incompréhensible. « C'est un mangemort, il y a un mangemort ! » Etait-il celui qui avait déclenché cet incendie ? Est-ce que tout cela était bien réel ? Il n'y avait plus le temps pour la réflexion, la slave commençait déjà à se sentir toute fébrile, parcourue par une étrange sensation de faiblesse, de soumission, d'avoir devant elle l'un de ceux qui l'avaient utilisée, abusée.

Par réflexe et parce qu'il était plus proche d'elle que Nicolas, elle attrapa le bras de Zev avec force. « Je vous en prie faites quelque chose, je... je n'ai pas de magie. » Elle se sentait plus vulnérable que jamais. Pourquoi Eliael n'était-il pas là ? Ou Alexis ? James ? Ou même Johannes... Elle avait besoin d'un visage connu, Zirwya, un visage de ceux en qui elle avait une confiance aveugle, elle était perdue, déboussolée, et l'apaisement du baumoventre semblait loin déjà. Elle se perdait en petits cris quasiment inaudibles. Autrefois, Zirwya aurait pris sa baguette et aurait combattu. Autrefois, elle aurait été la première à se défendre. Maintenant, elle n'était plus qu'une simple poupée de chiffon, dépendant des autres, incapable de s'occuper d'elle-même.