[Roulette] Be my girl | Ezechiel Avery

Le réveil avait été… Difficile ? Moi qui ne buvais pas, j’avais l’impression d’avoir une atroce gueule de bois et impossible de me souvenir ce qui avait bien pu se passer. Passant la main sur mon visage, j’eus l’impression de le sentir un peu plus carré et… Rugueux ? Mais non Mathilde, tu te fais des idées ! Je me levais alors. Mais quelque chose d’autre me semblait bizarre. Euh… C’est quoi ce truc qui pendouille ? Prise de panique, je courus alors vers un miroir. Et là, horreur. Un visage d’homme, avec une barbe de trois jours. Et au lieu de mon hurlement féminin ? Un son rauque. Euh… Non, quelque chose ne va pas ! Pour ma chance ou mon malheur, je trouvais sur mon lis une chemise et un pantalon. Genre je suis un mec, j’ai plus de style que quand je suis une femme. Pff l’angoisse… Je passais la main dans mes cheveux, me rendant compte de leur longueur. Ou plutôt de leur absence de longueur ! Bon sang mais qu’est ce qui avait bien pu se passer la nuit dernière… J’espérais, dans le fond, que ce n’était qu’un mauvais rêve ou que si c’était un sortilège ou une potion, les effets allaient se dissiper assez vite. Non, je ne pouvais pas rester un homme !

Je sortis rapidement de mon dortoir pour constater que je n’étais pas seule… ou seul ? Oui seul dans ce cas. Tout le monde était dans la même situation. En homme digne, je fis comme si tout allais bien. Mais non, tout ne pas pas bien. J’ai envie de hurler de rage et de… de frapper un mur ? C’est nouveau ça. Je suis pas doux comme un agneau moi ? Et puis d’un coup… Je me suis demandé pourquoi ne pas en profiter ? Pour faire tout ce qu’une femme ne fais pas ! Je suis un homme et puis zut ! Je me retrouvais pourtant un peu paniqué par la situation. Je devais avoir l'air un peu bizarre dans les couloirs comme ça. Mains dans les poches, j'étais à l'affût. Je cherchais des indices pour expliquer ce changement de genre. mais visiblement, tout était normal ou presque. Ben ouais, c'est pas normal de voir certains que j'ai vu la veille arborer une paire d'airbags ! Et quels airbags... On en mangerait de ce panel de clémentines, melons et autres mandarines ! Ben quoi ? Je regarde juste le menu, j'ai pas non plus dis que j'allais faire mes courses !

Ouais donc au final, j'ai pas que mon corps qui a changé, même mon comportement est différent. Je me sens plutôt à l'aise comme ça moi au final ! Je n'irai quand même pas jusqu'à mettre une petite tape quand one donzelle passera trop près. Quoique... Nan, on calme ses hormones oh ! Oh et puis zut. J'en vois une qui passe juste à côté de moi, tirant sur une jupe qui ne la met visiblement pas à l'aise. Dommage, ça mettait ses jambes en valeur. Passant à quelques centimètres, je la dépasse... Et paf ! Mais je ne fuis pas non. J'attends, patient, de voir sa réaction. Vous la sentez la gifle ou pas ?

Bon c’était évident qu’il se passait quelque chose de pas net ici. Pourtant ce n’était pas la pleine lune. Poudlard qui se détraque encore ? Je suis moyennement convaincu, l’école se détraque pas comme ça non plus en général. C’est plus la magie directement qui fait n’importe quoi, pas nos corps ! Fin je dois avouer que c’est plutôt d’être un mâle. Ils doivent se sentir puissant en continue, j’avoue que c’est plaisant. Et le petit bonus c’est que ça me fait bien rire de voir les hommes devenus femmes tirer sur leur jupe. Voilà, ils se rendent compte à quel point c’est pas pratique les jupes ! Le froid, les coups de vents… OU les garçons un peu trop entreprenants aussi parfois, soyons honnêtes ! Non je n’ai jamais eu le cas mais je ne suis pas débile à ce point quand même. Je sais comment ils sont, je suis tentée de réagir comme eux en ce moment.

La preuve, je mâte des décolleté qui ne le sont pas forcément tant que ça ! Et cette jolie brune a visiblement bien sentie ma main sur son arrière train. Elle avait pourtant pas l’air bien sûre d’elle dans les couloirs, comme si elle avait peur qu’on la regarde de trop. Ah ben c’était raté miss, on ne te remarque que plus encore ! Son malaise peut paraître charmant… Et moi je peux passer pour un goujat en fait à la réflexion. Elle semble visiblement surprise de sa propre voix car s’arrête au beau milieu de sa phrase. Elle avait visiblement  l’air décidée à m’insulter copieusement mais non. A croire que je supportais mieux le changement que lui. Ou elle. Oui, c’est elle maintenant. Autant jouer le jeu non ? Elle m’a pas l’air trop mal en plus. Plutôt mignonne, une petite brune un peu gênée. C’est à ça que je ressemble en temps normal ?  Ben j’ai bien de la chance de pas me faire aborder tous les quatre matins alors ! Parce que avec ma timidité je ne les repousserai certainement pas, je n’oserai tout simplement pas...

Ben alors miss, on a perdu sa langue ?

Je partis alors d’un rire… Ben tout ce qu’il y a de plus masculin en fait. Mais je dois bien avouer que certaines choses me gênait un peu. Je n’étais pas du tout habitué à marcher en ayant un truc entre les jambes ! Franchement, ca relève encore du mystère pour moi. Ça, se raser… Ou tout simplement aller aux toilettes ! Je me rendais compte que j’étais le genre de mec bien lourd qui veut sauter sur tout ce qui bouge. Mouais franchement niveau sociabilité, on fait mieux non ? Je lâchais alors un profond soupire en me passant la main dans les cheveux. Ouais, fallait vraiment que je me calme.

Désolé, je dois vraiment être un gros lourd… Mais sérieux meuf… Enfin mec… enfin bref… t’as compris hein ? Sérieux… Comment vous faites pour marcher avec ce truc entre les jambes ?

Oui, c’était bien le point qui me dépassait !

Mon homologue semblait aussi surpris que je l’étais moi-même. Ce qui était en fait bien compréhensible. Sa voix était apparemment un choc. Je voyais bien pourtant que avec mon côté mec lourd, cette petite brune avait bien envie de m’en coller une. Enfin soyons honnêtes, je m’attendais à me manger une gifle au moment même où j’avais eu la main baladeuse. Ça m’avait démangé ! C’était assez étrange dans le fond de se sentir tout puissant. Je ne comprenais pas forcément ce qui plaisait autant aux hommes dans cette façon de faire. Et j’avais toujours trouvé cela dégradant pour les femmes qui en étaient victimes. Je me trouvais donc idiot de faire la même chose. Malgré ce changement impromptu de physique, j’avais gardé mes mimiques. Je me mordis donc la lèvre inférieure en fermant un œil avant de passer la main dans mes cheveux. Je ne savais pas du tout à quoi je ressemblais en cet instant avec cette tête. Tout ce que j’avais pu voir dans le miroir c’était une légère ressemblance avec mon père… Qui était donc devenu ma mère aujourd’hui ? Ah non, je ne voulais pas penser à cela ! Je ne pouvais décidément pas l’imaginer en femme, c’était au-delà de mes forces.

La demoiselle sembla alors surprise de constater que moi aussi, je n’étais plus vraiment moi-même. Mais sa réaction m’arracha un rire franc. Pourquoi elle avait ça… Le ça désignant la poitrine. Je dois bien avouer que la mienne me manquait et je me demandais si tous les hommes devenus femmes avaient tenté de se tripoter les mandarines. Je secouais doucement la tête, cette idée me semblant déplacée dans mon esprit. Je n’avais jamais pensé à cela. A croire que tout le cerveau passe par l’engin chez les hommes quoi ! Non ce n’était pas possible, certains étaient quand même très portés sur les études, plus que certaines demoiselles.

Lorsque la brunette repris son calme, elle me demanda alors qui j’étais après avoir tout de même demandé pourquoi nous nous retrouvions dans cette situation. J’avoue que moi non plus je ne comprenais rien à cette situation mais nous n’étions pas les seuls, tous les gens que j’avais vu dans ma salle commune semblaient aussi paumés que moi. Mais le pourquoi du comment… je n’en avais malheureusement pas la réponse. Et la question tournait et retournait dans lma tête.

Franchement, je ne sais pas pourquoi il y a eu cette inversion. Mais je m’appelle Mathilde Dumont. Ça doit être étrange de voir un homme se présenter comme ça.

Cette situation n’avait rien d’habituel et je n’y comprenais rien du tout. Il fallait savoir quelle était l’origine de tout cela.

Au fait… Désolé pour la main….

Je ne savais finalement plus comment gérer tout cela. Encore si une seule personne avait subit un changement de genre. Ou deux à la limite pourquoi pas. Mais j’avais bien l’impression que tous les camarades que j’avais croisés étaient dans le même cas. Ou alors ce n’était que mon imagination ? J’étais bien certain de ne jamais avoir croisé Ezechiel. Aux vues de la couleur de son uniforme, j’avais face à un élève de Serdaigle. Il est plutôt étrange de penser comme un homme, je n’en ai décidément pas totalement l’habitude… Et dès que je n’y pense plus, cela me viens naturellement. Cela en devient même effrayant, comme si je ne retrouverai plus jamais mon corps de demoiselle, comme si… Comme si j’avais toujours été équipé pour être un homme. Mais ce qui est encore plus étrange, c’est d’avoir un corps d’homme et de se faire appeler mademoiselle. C’était sans doute ce point qui me ramena le plus rapidement à ma réalité. Mais force était de constater que personne d’autre ne pourrait me ramener à la réalité. Ce couloir était totalement vide. A croire que personne n’avait osé sortir de son dortoir ou du moins de sa salle Commune. Chez les Blaireaux, j’avais bien vu que certains hésitaient. Il doit sans doute e^tre plus facile d’être une femme dans un corps d’homme que l’inverse… Imaginez, vous perdez quelque chose et en plus vous vous retrouvez à porter une jupe alors que vous ne connaissez pas ce vêtement sur votre propre corps… De quoi ne plus savoir comment s’habiller au final et se retrouver à se les geler si jamais on ne met pas les bons dessous !

Le jeune homme devenu femme me proposa alors de partir à la recherche d’indice. Je passais alors doucement une main dans ma chevelure devenue courte. Effectivement, trouver des indices nous serait utile. Mais où pouvions nous chercher des informations ? J’étais bien certain de n’avoir pas pris un mauvais sort dans la figure. Ou alors peut-être ? Ou une potion ? Non dans ce cas toute l’école ne serait pas impactée. Vous alliez devoir fouiller Poudlard de fond en comble certainement. « Allez, on va commencer par la Grande Salle ! On devrait bien y croiser du monde non ? En plus je commence à avoir faim. » Comme pour me donner raison, mon estomac lâcha un violent gargouillement. Il était grand temps d’aller manger ! C’est donc sans vraiment attendre mon compagnon de galère que je me mis en route vers le lieu de mes convoitises. Des œufs, des toasts, du bacon… Je crois bien que j’étais désormais habitué au petit déjeuner à la britanique. On était bien loin de mon bol de céréales du matin ou du café avec des tartines. La confiture de fraises maison de ma mère en viendrait presque à me manquer. Une fois arriver sur les lieux, je poussais les portes avec une force que je ne me connaissais pas. Oubliant toute idée de quête, je m’installais alors pour manger. Il paraît qu’on réfléchit mieux le ventre plein.