[Flashback] true friends stab you in the front ft. Megara P. Sheperd

Il y a un certain comfort dans le silence et l'absence de présence humain dans les alentour. Un comfort que je n'arrive que très rarement à supporter, parce que ma tête voudrait absolument combler le silence, et mes yeux se poser sur une silhouette familière, pour être sûr de ne pas être perdu ou le dernier être humain vivant sur Terre. Mais il y a tellement de coins er recoins à Poudlard qui nous permettent de nous retrouver seul avec ses pensées. Tellement de coins et de recoins peu populaires, que la plupart des élèves évite. Tellement de coins et de recoins qui eux-même doivent se sentir seuls. Et quand je pense à tous ces endroits du château, vides, silencieux, certains dont je ne connais même pas leur localisation, je ne peux m'empêcher de me sentir vide, silencieux et perdu comme eux. Ouais, en gros ça me rend triste. Et je sais qu'avoir de l'empathie pour des endroits dans Poudlard c'est un peu bizarre, j'en ai conscience.Mais je ne peux pas m'en empêcher. Je pense à ces portraits dans la galerie, délaissés par tout le monde, et je ne peux m'empêcher d'aller leur rendre visite. Je pense au pauvre fantôme de Mimi Geignarde, qui erre dans les toilettes du deuxième, et je l'imagine, triste et seule, et je ne peux m'empêcher d'aller lui rendre visite (même si, franchement, elle est lourde; mais faut pas lui dire). Je pense à ces trophées poussiéreux, qui furent un temps les objets de fierté d'anciens élèves mais qui désormais ne représentent qu'un souvenir dont tout le monde se fout, et je ne peux m'empêcher d'aller leur rendre visite. Je pense à ce bout de gazon à la lisière de la forêt qui n'a pas eu de contact physique avec la semelle d'une chaussure depuis des mois, et ça me rend triste, et j'ai envie d'aller lui rendre visite. Et c'est donc ce que je vais faire.

Je pose ma plume sur la table, remballe mes devoirs dans mon sac en vu de le ramener dans mon dortoir. Ceci fait je me dirige vers la sortie de ma salle commune. Un camarade me demande où je vais, et je répond que "de l'herbe m'attend" avec un petit sourire. Non parce que, littéralement, j'allais rendre visite à de l'herbe là.
Dans le peu de couloirs que j'ai eu à traverser, j'ai rencontré deux ou trois élèves étrangers. J'avais oublié cet échange, et me suis surpris à me demander pourquoi je ne reconnaissais pas cet élève avant de me rappeler que Poudlard n'était pas son école. J'ai hésité deux petites secondes à m'avancer vers le Serdaigle, qui avait l'air un peu perdu, pour lui demander s'il avait besoin d'aide. C'était un élève de Beauxbâtons qui cherchait la salle des professeurs. Je lui ai indiqué le chemin et il est partit en me remerciant. C'est seulement quand je suis sortit du château que je me suis dit que j'aurais dû le prévenir que les profs n'aiment pas que les élèves les approchent dans cette salle. Tant pis, il le découvrira par soi-même.

Dehors, je lève la tête vers le ciel. Il fait vraiment beau, le ciel est bleu azur, et le soleil est bien présent. J'accueille la chaleur de ce dernier avec un sourire, plissant les yeux pour qu'il ne vienne pas cramer les photorécepteurs de ma rétine. Je revient sur Terre, et j'ouvre de nouveau les yeux, parce que bon, je ne vais tout de même pas marcher avec la tête en arrière et les yeux fermés jusqu'à la lisière de la forêt interdite. A tout les coup je me retrouverais en dehors du domaine, voire dans un autre pays.
J'aperçois au loin le pauvre Saule Cogneur, qui reste debout malgré tout ce qu'il a pu subir. Je m'approche pour le regarder d'un peu plus près, mais pas trop non plus parce que je tiens à ma vie. Les mains dans les poches, je soupire et j'observe l'arbre. "Un jour, tu iras mieux, buddy."
Je continue alors vers la forêt. J'ai toujours voulu y entrer seul et observer les animaux qui s'y cachent. C'est pour cela que j'adore les cours de SCM : parfois on va dans la forêt voir des animaux. J'adore, tout simplement. Je m'arrête à une distance raisonnable, et regarde à travers les arbres. Je sais pas ce que j'attends à trouver, parce qu'aucun animal ne vient si près du château. Mais on sait jamais...
Je continue un peu sur le côté, puis je décide d'entrer. Rien qu'un tout petit peu, histoire d'être entourés de hauts arbres et de plantes. Vous me direz, pour être entouré de plantes, autant aller dans les serres ! Mais c'est totalement différent. Les serres sont empreintes de la main de l'homme. Alors que la forêt, c'est plus sauvage, naturel. Ça me rappelle l'Islande, d'un côté.
Je m'arrête, j'observe autour de moi. Puis je crois voir quelque chose. Alors j'essaie de m'approcher, sans me soucier du fait que je m'éloigne de plus en plus du château, doucement, voir si ce n'est pas un centaure ou une licorne, qui sait !
Mais ce n'en est rien. En m'approchant, je me rends compte qu'il s'agissait d'une élève que je n'arrive pas à identifier car elle me tourne le dos. Mais, ayant déjà rencontré plusieurs élèves étrangers, j'en assume que cette blonde l'est aussi. D'ailleurs, ses cheveux et son teint sont trop blancs pour provenir de cette belle école Ecossaise. Répétant dans ma tête la même phrase que j'avais utilisé pour les autres élèves de l'échange, j'ouvre la bouche : "Est-ce que tu- Oh mon dieu!" Je suis obligé de m'interrompre. En effet, la fille a tout bonnement enlevé son tee-shirt, comme ça, tranquille,  et j'ai pu entrevoir son dos nus, son soutient-gorge, mais surtout, un tatouage — et pas n'importe lequel. "Désolé, désolé, désolé !" je dit, un peu paniqué, me couvrant les yeux de mes mains."Je savais pas...". Je n'ai vraiment pas envie qu'elle pense que je suis un voyeur ou quoi que ce soit alors je me retourne, le temps qu'elle finisse ce qu'elle a à faire. Et je repense à la marque des ténèbres que j'ai vu sur son dos. Et forcément, je me pose des questions, du genre : est-ce que je vais mourir ? Ou encore : PUTAIN QU'EST-CE QUE JE FAIS LÀ ? Mais mon cerveau, au lieu de me dire de la fermer deux minutes, me commande de l'ouvrir et je lancer un stupide "Joli tatouage, n'empêche !" d'une voix légèrement tremblante, avec un petit rire qui voulait masquer mon immense gêne.