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Sweet means Dirty [Méreath]

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Sweet means Dirty
Heathcliff A. Lovecraft & Mérope V. Greengrass

ϟ Février 2000 - Forêt Interdite  

I can't believe that you are for real
I don't care as long as you're mine

Le cortège de la marche blanche arpente le parc à pas lents. Les élèves s'étendent le long des berges du lac à un rythme alliant le tourment à la lassitude. Les professeurs encadrent le tout en menant le groupe et en s'assurant que tout le monde suive. Heathcliff s'était tenu en retrait un long moment avant de trouver Valentine dans la foule et de la rejoindre. Dans le silence lugubre seulement rompu par les jouxtes des Serpentards contre les Gryffondors, et les hurlements du vent, elle avait glissé ses doigts entre les siens, presque comme une évidence. Leurs paumes s'étaient trouvées et il ne pouvait se résoudre à rompre ce lien même s'il capta quelques minutes plus tard, le regard de son collègue Martell qui avait manifestement aperçu leur étreinte. A vrai dire, depuis la fameuse soirée dans son bureau, Heathcliff ne réfléchissait plus quand il s'agissait de la Serdaigle. Son départ tout en volupté aérienne, le laissant ivre d'un désir inassouvi, l'avait presque rendu fou. Toute la nuit, il s'était repassé chaque seconde de ce moment, revivant la brûlure de sa paume dans la sienne alors que la magie liait leur destin. C'était même plus que cela, une sorte de fusion l'un dans l'autre, le feu et la glace se mariant dans un spectacle aussi fascinant que dangereux.

Peu à peu, ils ralentissent le pas, le professeur retenant à peine son élève qui se calque sur son rythme. Ils prennent progressivement de la distance avec le convoi qui continue à avancer. Finalement, Heathcliff profite que la marche contourne le lac et passe à la lisière de la forêt interdite pour entraîner Valentine à l'écart. En quelques enjambées passées inaperçues, il l'emmène à l'abri des regards, à l'ombre d'un arbre immense à l'orée d'un chemin s'enfonçant dans les profondeurs de la forêt. Posant un doigt sur ses lèvres, il se baisse le temps que le reste de Poudlard soit suffisamment éloigné pour qu'ils ne risquent plus rien. Il n'a pas lâché sa paume mais pour la première fois depuis leur drôle de fuite, il prend un moment pour la regarder. Il la trouve belle, avec ce capuchon dissimulant subtilement sa chevelure d'or, et pleine d'un mystère captivant. Son visage se fend d'un rictus qui a tout d'un sourire et il retire ses lunettes de soleil. L'obscurité n'agresse pas ses rétines fragiles et il préfère pouvoir plonger ses pupilles asymétriques dans les prunelles banquises de la Serdaigle. Une complicité presque enfantine s'empare d'eux alors qu'ils réalisent la folie de leur acte, et le risque qu'ils ont pris à s'échapper ainsi. Et pourtant, Heathcliff n'en a que faire, il s'est laissé entraîné par cette impulsion venu du creux de lui. Ce besoin viscéral de se retrouver à nouveau seul avec elle.

"Que diriez-vous, d'une promenade, Valentine ?"

Elle était partie en lui laissant entendre qu'elle préférait qu'il emploie son deuxième prénom, mais comme tout avait commencé le jour de la Saint Valentin, Heathcliff opta pour Valentine. La consonance française entre ses lèvres rehaussait davantage encore la sophistication angélique de la jeune femme. Et ça lui allait bien. Il aimait l'idée d'être le seul à l'appeler ainsi. Tout comme il avait savouré de voir ses pétales nacrées articuler son propre second prénom. Armand et Valentine, cela sonnait comme une histoire victorienne d'amants maudits, séduisant l'attrait morbide du professeur pour ce genre de chimères. Il lui désigne le chemin d'un signe de tête, gardant précieusement sa main fine dans sa large paume aux doigts arachnéens. Le froid ne semble pas avoir de prise sur eux depuis qu'ils se sont échappés de la marche blanche commémorative des disparus. Comme s'ils se retrouvaient réchauffés par leurs souffles, protégés du vent par les arbres touffus qui se massaient à l'entrée de la forêt.

"Il me semble que nous avons beaucoup à nous dire, et je trouve qu'il n'ait plus bel et inquiétant endroit pour commencer notre ... aventure."

Il lui lance un rictus taquin mais la regarde toujours avec ce désir appétant comme s'il était sur le point de se jeter sur elle pour la dévorer. Sa voix est rauque, pas plus haute qu'un murmure, mais chaque parole semble pouvoir s'incruster dans ses os. Il resserre un instant son étreinte de leurs doigts entrelacés avant d'ajouter avec un sourire goguenard.

"Je ne puis que m'interroger ... votre soirée de Saint Valentin vous a-t-elle séduite ? J'aimerais croire que je ne suis pas le seul à avoir apprécier particulièrement votre compagnie."

Le souvenir de ce baiser avorté, si proche de se réaliser et pourtant à la fois si interdit lui revient en mémoire. C'est comme s'il sentait encore la proximité des lèvres entrouvertes de Valentine, à quelques millimètres des siennes. Et son cœur battre la chamade, faisant l'écho du sien.
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ft Heathcliff Lovecraft



La marche blanche. Ce rassemblement imprévu organisé par le directeur en personne en commémoration des élèves disparus ces derniers mois. Accueilli avec plus ou moins de bonne volonté cet évènement avait eu au moins un point positif, hormis d’avoir donné encore une occasion à Mérope de trouver le reste de ses semblables plutôt ridicules. Au loin lorsqu’elle leva les yeux, il était là. Surplombant la foule de sa stature titanesque, la pâleur neigeuse de sa peau qui faisait contraste avec ses vêtement sombres et élégants, en retrait sous un arbre, ses prunelles cachées sous ses habituelles lunettes de soleil.

Il l’a cherchait du regard, elle le savait, elle le sentait. Et bientôt en à peine quelques enjambées il fut à ses côtés. Une odeur familière de musc et de santal envahit les narines de la blonde tandis qu’elle n’avait résisté à glisser ses doigts entre les siens. Ce geste anodin pour n’importe qui d’autre et si risqué pour eux. Si on les avait vus ? Si quelqu’un avait remarqué cette inhabituelle étreinte entre une élève et son professeur ? Elle avait pourtant pris le risque sans vraiment le mesurer, près de lui elle se sentait intouchable.

Ils avaient marché en rang serrés sur plusieurs centaines de mètres autour du lac et plus personne ne parlait. La Serdaigle n’entendait même plus les exclamations du groupe de Serpentards en tête de file, plus que ses propre pas parfaitement synchronisés avec ceux d’Armand mélangés à un léger crépitement d’eau balayé par le vent. Bientôt la jeune Serdaigle quelque peu distraite leva enfin la tête et se rendit compte de la distance qui s’était creusée entre eux et le reste du groupe. A tel point que lorsque celui-ci prit la direction de contourner le lac personne ne put remarquer la fuite des deux hors la loi au détour d’une rangée d’arbres immenses.

Jamais au grand jamais Mérope n’aurait laissé qui que ce soit la traîner à travers la foret interdite sans rien dire, sans se méfier, elle qui avait appris à ne faire confiance qu’a elle-même. Pourtant elle l’avait suivi dans cette folie de fuite adolescente tel Roméo entraînant Juliette sous les rues de Vérone pour s’adonner à de clandestines étreintes. Cette sensation de frôler l’interdit la grisait, cette chaleur ardente qui consumait son ventre ne la quittait plus en la présence du mystérieux professeur. Elle l’aurait suivi jusqu’au bout de monde s’il le fallait. "Que diriez-vous, d'une promenade, Valentine ? Il me semble que nous avons beaucoup à nous dire, et je trouve qu'il n'ait plus bel et inquiétant endroit pour commencer notre ... aventure.". Un fois tout danger écarté les deux eurent l’occasion de se détendre un peu, aussi la Serdaigle reprit ses habitudes provocatrices jamais bien loin d’elle. « Une promenade dites-vous ? Je me demande quel piètre professeur emmène son élève s’aventurer dans les recoins sombres de la forêt interdite ? Allez-vous essayez de planter vos crocs au creux de ma gorge ? » Elle profita qu’il ait retiré ses lunettes pour venir le regarder dans les yeux, un petit sourire en coin aux lèvres. « Pensez-vous que personne ne m’entendra hurler d’ici ? » chuchota-elle dans une ultime provocation de sa part.  

Il ne tarda pas à faire allusion à la soirée du quatorze. Avant ça elle n’avait pas songé à la consonance particulière de ce jour de St Valentin. Depuis longtemps ce jour n’était qu’un parmi tant d’autre pour la jeune Serdaigle aujourd’hui il faisait partie de ces jours qui font basculer une vie entière, de ces jours qu’on oublie jamais, auxquels on repense tous les jours de façon inconsciente et mécanique, de ces jours qu’on aimerait revivre juste pour ressentir à nouveau la force des émotions qui nous avaient submergées ce jour-là et qui avaient changés à jamais notre vision du monde. C’était ça, le quatorze février de l’an deux mille. Aussi elle prit un ton plus sérieux pour lui répondre « Ma soirée de St Valentin fut aussi exquise que la vôtre très cher, peut-être les prochaines auront le mérite de durer jusqu’au petit matin. » Le sous-entendu était évident pourtant elle aimait laisser planer le doute quant à ses intentions. Gardant soigneusement ses doigts entrelacés dans ceux qui professeur elle entreprit de recommencer à marcher le long de chemin qui se traçait devant eux bien que celui-ci s’enfonçait au plus loin dans la forêt.

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Alors qu'il se débarrasse de ses lunettes de soleil gênante, il capte le regard espiègle et plein de la farouche provocation de son élève. Son sourire mutin ne dissimule que très mal son envie de jouer avec lui. Et il adore ça. Quand elle lui répond avec son insolence et sa superbe, il lui jette un regard langoureux. Doucement, il avance dans sa direction, l'obligeant à reculer jusqu'à ce qu'il l'accule contre le tronc d'un arbre immense. Il se plaque contre elle, sentant le relief de ses poitrines se soulever en rythme avec sa respiration contre son torse, son myocarde battant frénétiquement au milieu de ses deux seins blancs. Lentement, il incline la tête, se courbe sur elle. Il la renifle, glissant son long nez sous le capuchon, contre sa gorge sans jamais lâcher sa paume au creux de la sienne. De sa main libre, il trace le contour de la carotide palpitant au rythme effréné du coeur faisant écho au sien. Il laisse son souffle erratique caresser la peau pâle, et approche ses lèvres froides de sa jugulaire. Il humecte doucement sa bouche de sa langue de serpent avant de lui susurrer outrageusement à l'oreille :

"Attention Valentine, méfiez-vous ... Il se pourrait que je me laisse tenter par l'envie de vous dévorer. J'apprécierais sans doute beaucoup de vous entendre ... hurler entre mes mains. Et peut être que vous adoreriez cela, hun ?"

Il ne cède pas au désir de poser ses lèvres carmines sur la peau d'opale et se recule brusquement, laissant un vide entre leurs deux corps, brisant un contact aussi grisant qu'inquiétant. Sans lâcher sa main pour autant. A son tour de jouer et de prouver à son élève qu'il peut se montrer aussi tentateur qu'elle. Il glisse un sourire sur son visage alors qu'ils se mettent en marche en suivant le chemin sinueux s'enfonçant dans les profondeurs ténébreuses de la forêt.

"Nous ne sommes pas obligés d'attendre un an pour que je satisfasse votre demande d'être maintenue éveillée jusqu'au petit jour, Valentine ... Il est des dizaines de façon de laisser couler la nuit sans interrompre sa course vers l'aube. Plusieurs que j'aimerais vous faire découvrir ..."

Leurs pas les portent un moment dans un silence sépulcral seulement brisé par les bourrasques de vent secouant le parc, étouffées par la masse impressionnantes de feuillage si dense que l'obscurité s'épaissit à mesure qu'il s'enfonce dans la forêt. Au bout de quelques minutes, Heathcliff s'interrompt. Une moiteur torve et réconfortante lie leurs paumes semblant ne jamais vouloir se lâcher, et il en prend conscience un instant avec un pincement au coeur. Il lui fait face de toute sa hauteur, lui dissimulant la suite du chemin de sa carrure. Il l'a emmené là où il le voulait. Il glisse sa main libre sous le capuchon pour remettre délicatement une mèche dorée qui lui barrait le visage.

"J'aimerais vous montrez quelque chose Valentine. Un lieu particulier de cette forêt dans laquelle vous n'êtes surement jamais allée. Je l'ai découvert quand j'avais une quinzaine d'année. Fermez les yeux, ne trichez pas. Je vous guiderais."

Prenant soin qu'elle se plie à la règle du jeu, il ne lâche toujours pas sa main et se glisse derrière elle. Son corps massif se plaque contre son dos et il enroule un bras autour de sa taille, l'enserrant uniquement pour guider ses pas dans les siens. Il lui chuchote les indications à l'oreille, la faisant plusieurs fois obliquer pour la désorienter. Il veut qu'elle ne puisse retrouver ce lieu sans lui, qu'elle ne puisse s'y rendre qu'auprès de lui. Que ce lieu devienne leur sanctuaire. Le sanctuaire des amants maudits. Ils arrivent finalement dans une clairière immense. Il la fait se positionner en plein centre avant de lui murmurer :

"Allez-y, ouvrez les yeux, Valentine ..."

Devant elle, une voûte formée par des ormes et des charmes séculaires laisse passer suffisamment de soleil pour donner l'impression qu'un rayon de lune perce la nuit. La magie ambiante flotte partout autour d'eux, sous forme de volutes de fumée de couleurs qui s'échappe d'étranges cercles de champignons, de flash de couleurs formant comme des ondes boréales dans le feuillage des arbres. Un bruissement brise le silence et attirent leur attention. Derrière eux, alors qu'ils font volte-face, une nuée extraordinaire de papillons s'envole. Les dégradés de leurs ailes sont presque surréaliste, une palette de couleur que le plus doué des peintres ne pourrait reproduire dans toute sa beauté. Heathcliff suit leur vol des yeux un instant, appréciant la chorégraphie atypique des insectes qui ne semblent former qu'un seul être beaucoup plus grand. Et puis, alors que Valentine est absorbée par le spectacle, lui qui l'enlace toujours, derrière elle, agite discrètement sa baguette magique.

Un animal sauvage, une sorte de biche, est attirée jusqu'à eux par la magie. La bête se débat, se défend, mais le sortilège d'Heathcliff est plus fort. Son instinct ne la trompe pas, elle sait pourquoi aucun animal ne s'aventure jamais dans cette clairière. Finalement, le professeur incise légèrement le flanc de l'animal. Une goutte de sang perle et une en fraction de seconde, les papillons changent leur vol. Comme déferle la vague insurmontable d'un tsunami, ils se ruent sur la biche, l'entourent si bien qu'elle disparaît bientôt sous la nuée aux myriades de couleurs magiques. Pendant quelques minutes, ils bruissent frénétiquement et émettent de drôle de cliquètements. Valentine et Armand regarde attentivement jusqu'à ce que les papillons s'envolent à nouveau. Derrière eux, il ne reste rien que le squelette blanchâtre de la biche. Et alors qu'ils reprennent leur paisible danse, leurs ailes d'un camaïeu de bleus, se teintent de rouge sang.

"L'antre des papillons carnivores ... N'est-ce pas fascinant, Valentine ? Qui aurait pu songer que des êtres semblants si frêles, si fragiles et si beaux, soient capable d'une telle déferlante de violence ..."

Il y avait un double sens caché dans ses paroles, car bien sur, il parlait surtout d'elle. Puis avec un sourire inquiétant, il ajoute avec d'éclater d'un rire sardonique :

"Vous voyez Valentine, si je plantais mes crocs dans votre gorge ici, les papillons vous dévoreraient avant même que vous ne puissiez alerter quiconque par vos hurlements."
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ft Heathcliff Lovecraft




Il est fou de se dire qu’une situation peut vite prendre un tournant qu’on avait pas du tout envisagé. Qu’on peut d’un seul coup et en quelques secondes perdre le contrôle qu’on pensait avoir parfaitement en main. Et lorsque malgré tout on sent ce pouvoir nous échapper, glisser entre nos doigts comme de la fumée il faut parfois se résoudre à abdiquer, accepter de se laisser dominer. Dans bien des situations la jeune Greengrass avait gagné, souvent elle n’avait pas trouvé adversaire à sa mesure en termes de provocation, d’exubérance, de répartie, tant et si bien que la victoire était devenue une amie bien ennuyeuse.

Quelle ne fit pas sa surprise lorsqu’elle put constater qu’il venait de la coincer comme une frêle proie entre les griffes de son prédateur, minuscule entre sa stature imposante et l’immensité de cet arbre au tronc froid. De surprise elle avait agrippé le bois de sa main tremblante, luttant pour ne pas flancher face à la sensation suavement exquise de son corps de marbre contre le sien. Encore une fois elle eut l’impression que son cœur allait férocement sortir de sa poitrine lorsqu’elle sentie les lèvres du professeur glisser le long de la blancheur de sa gorge.

Il tenait toujours sa main dans la sienne avec une certaine fermeté qu’elle reconnaissait bien là et c’était la seule chose à laquelle elle pouvait se raccrocher pour ne pas tomber. Mérope avait l’impression que le sol devenait mouvant sous ses pieds et que soudainement la terre était dépourvue d’oxygène, que le temps avait cessé son inébranlable course pour lui laisser l’occasion de revivre plus longtemps cet instant ou pour la première fois elle avait volontairement accepté de perdre. Lentement elle déglutit sans mot dire, quelque peu piquée à vif par ses réactions physiologiques qui en disaient atrocement long sur le pouvoir que cet homme pouvait bien avoir sur elle.

Il se retira brusquement ce qui laissa la belle blonde hors d’haleine avec au creux du ventre un sentiment de frustration insupportable. Elle reprit son souffle par de grandes et lentes inspirations, son cœur cessa un instant de tambouriner douloureusement dans sa poitrine ce qui lui permis de reprendre ses esprits bien que les lourds sous-entendus du professeur glissaient à ses oreilles comme les plus outrageuses des tentations. « Toutes les nuits du monde seront trop courtes en votre compagnie, Armand » lui souffla-t-elle presque timidement en se rapprochant de lui, un sourire charmant aux lèvres « Mais je reste impatiente de découvrir comment vous comptez occuper nos nuits. » Cette tension insoutenable et continuelle entre eux ne cessait de s’accroitre à chaque parole qu’ils échangeaient, à chaque pas qu’ils faisaient ensemble. Au fond d’elle la jeune femme réprimait avec force la voix qui lui hurlait d’arrêter cette folie et de fuir le plus loin possible de cet homme et de ses manières ensorcelantes. Pourtant elle ne bougeait pas. Comme si ses pieds refusaient de lui obéir, comme si ses doigts étaient scellés dans les siens.

"J'aimerais vous montrez quelque chose Valentine. Un lieu particulier de cette forêt dans laquelle vous n'êtes surement jamais allée. Je l'ai découvert quand j'avais une quinzaine d'année. Fermez les yeux, ne trichez pas. Je vous guiderais."
Moment surréaliste lorsque elle, Mérope Greengrass, cette jeune femme méfiante et hostile, suspicieuse à souhait ferme docilement ses beaux yeux azur pour se laisser guider à l’aveugle par cet homme qu’elle connait si peu finalement mais en qui elle avait étrangement confiance sans savoir pourquoi ni si elle avait raison. Pour une fois sans sa vie la jeune femme n’avait pas envie de lutter, pas envie de se méfier, elle s’offrait presque aveuglement à lui. Il glissa avec agilité dans son dos et cette nouvelle proximité la fit tressaillir. Elle sentit la solidité de son étreinte se refermer sur ses hanches au fur et à mesure qu’ils avançaient. Mais ou est-ce qu’il pouvait bien l’emmener ? Un endroit qu’il avait découvert alors qu’il n’avait que quinze ans, cet endroit avait sûrement changé depuis toute ses années.. Mais quel âge avait-il d’ailleurs ? Tant de choses qu’elle ignorait encore sur cet homme qu’elle avait laissé la guider de façon presque insouciante à travers la forêt interdite. Elle n’avait triché à aucun moment et la soudaine privation de ses capacités oculaires avaient permis à ses autres ses de prendre le relais. Elle entendant le vent glisser entre la cime des arbres, elle entendait des brindilles craquer sous leur pas, elle entendait la respiration du professeur derrière elle alors que le silence entre eux était roi.

L’odeur de santal et de musc portées par la brise revint vagabonder tout autour d’elle alors qu’ils venaient de s’arrêter. Sous ses indications elle ne tarda pas à ouvrir les yeux, soulagée. Ce qu’elle vit dépassait tout ce qu’elle avait imaginé en terme de beauté. Une immense clairière verdoyante, resplendissante des rayons d’une lumière spectrale qui filtrait entre les feuilles d’arbres majestueusement haut au-dessus de leur tête. « Mon dieu, Armand c’est.. » Rendue hébétée devant le surréalisme de cet endroit la jeune femme se demanda un instant si elle n’avait pas succombé à l’ange de la mort qui lui étreignait toujours les hanches entre ses mains osseuses et que si celui-ci ne l’avait pas emmené jusqu’au jardin d’Eden ou elle pourrait lui appartenir pour l’éternité de sa damnation.

Ne sachant plus ce qui lui arrivait, la jeune femme fit un pas en avant lorsque ses yeux ébahis furent captivés par la beauté d’un essaim de papillons multicolores qui flottaient autour d’eux, d’une unité renversante et avec une légèreté irréelle. A un moment elle eut envie de s’approcher un peu plus encore mais un crépitement lui fit faire volte-face vers une petite biche qui se débattait farouchement contre un ennemi invisible.

Mérope eut un mouvement de recul presque immédiat et se retrouva une fois de plus le dos plaqué au torse d’Armand. Ensuite tout se passa très vite. La biche, cette goutte de sang qui n’avait même pas eu le temps de toucher le sol avant que l’océan de papillon ne s’abatte tel un fléau vengeur sur l’animal sans défense qui ne fut bientôt qu’un tas d’ossements entre les herbes. Mérope avait à peine eu le temps de comprendre ce qu’il venait de se passer qu’elle du ravaler un léger haut de cœur. Des êtres si frêles et à l’allure inoffensifs qui devenaient ensuite des bêtes violentes et prêtes à tout.. La comparaison était presque évidente. La jeune femme s’éloigna du professeur, se retournant pour lui faire face. Son expression avait changé, elle était plus grave « Vous méfiez-vous de moi, Armand ? Pensez-vous que je puisse être un papillon carnivore ? » Visiblement, ils avaient encore du chemin à parcourir s’ils voulaient parvenir à l’objectif qu’ils s’étaient fixés tous les deux. Allaient-ils savoir suffisamment se faire confiance un jour ?  Pourrait-elle un jour être libéré grâce à lui ? Tant de questions qui se bousculaient dans la tête de la jeune Serdaigle, tant de question dont lui seul avait la réponse. Elle s’était détourné et lui tourné le dos pourtant son rire la força à se retourner et lui faire fasse de nouveau « Il en faudra plus pour m’effrayer vous savez ? » Elle s’approcha de lui de si près qu’encore une fois leur deux corps était prêt à se toucher, l’intensité du regard de la blonde montrait à quel point elle était sérieuse. « Vous ne me faites pas peur, Armand, quoi que vous en pensiez. » Elle sentie l’étonnement du professeur à ses parole et elle se radoucit. « En vérité, j’aimerais tout savoir de vous. » Avait-elle prononcé doucement comme un aveu. Une nouvelle fois elle lui prit la main recommença à évoluer dans la clairière enchanteresse redevenue d’un calme olympien. Un arbre solitaire au milieu de celle-ci surplombant tous les autres se dressait non loin d’eux offrant un parfait abri aux bourrasques de vent et à la fine pluie qui ne pouvait pas transpercer l’épaisse couche de feuilles. La jeune femme laissa son capuchon tomber sur ses épaules avant de s’asseoir aux pieds de l’arbre, tapotant la place à côté d’elle pour lui faire signe de s’asseoir avec elle. « Parlez-moi de vous. Ou êtes-vous né ? »

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Il a toujours trouvé la beauté dans ce qui est sombre. Comme si l'horreur transcendait son être pour lui apparaître avec grâce. Comme s'il s'extasiait avec érotisme devant le macabre. C'est pourquoi le spectacle des papillons mangeurs de chair l'a toujours fasciné. Parce que devant l'attaque brutale et dévastatrice de ces êtres fragiles, mus par leur soif de sang, il se sentait vivant. Presque excité. Et il ne s'en cache pas. Il sourit contre Valentine, son torse immense plaqué contre son dos, il reçoit à la fois son ravissement, à la fois sa stupeur, à la fois son dégoût. Elle vient se reposer contre lui, s'enfouir dans son corps à la statue imposante comme pour s'y sentir protéger. Et si la biche dépecée par l'appétit mortifère des papillons n'est bientôt plus qu'un tas d'os lisses et blancs, Heathcliff tient entre ses bras le corps frêle de son élève qui s'abandonne complètement à lui. Cette sensation le grise, et croît dans ses entrailles ce besoin de la toucher, d'être proche, tellement plus proche, comme si leurs âmes appelaient leurs corps à se retrouver.

Il se complet dans l'ambivalence. Il veut tout à la fois la charmer par ce qu'il trouve approcher au plus près d'une grâce extatique, une chimère de beauté qu'on effleure du bout des doigts sans oser la toucher, l'effrayer en lui montrant à quel point elle est vulnérable entre ses griffes mais la rassurer aussi, en lui prouvant qu'il prendra soin d'elle comme l'on honore une idole, comme on célèbre une sainte, comme on adore une vierge. Elle est la pureté qu'il veut souiller de sa noirceur, elle est l'éclat de lumière qu'il entoure de ses ombres. Elle est sa muse, sa proie, sa rédemption, son obsession, capable d'extirper son cœur de sa poitrine avec les ongles et de le faire battre entre ses doigts d'albâtre. Il ressent tout, ce mélange incohérent et renversant, plein d'une dualité qui anéantisse sa raison. Il n'y aucune logique, aucun raisonnement qui s'applique, juste la puissance inexplicable de son myocarde qui se serre lorsqu'elle est contre lui, de ses entrailles qui s'enflamment quand elle le touche, de son corps entier qui la réclame.

Son bras barre son ventre où palpite un désir dans lequel il voudrait s'insinuer, se glisser tout entier pour s'en repaître jusqu'à ce que le jugement dernier le délivre de son plaisir. Il resserre imperceptiblement son étreinte, l'attirant davantage à lui. Comme pour capter ce moment, le tinter d'une immortalité par le souvenir de chaque détail. Mais elle lui échappe déjà car il la sent se délier de lui. Et il ne la retient pas. Elle lui fait volt face, cette soudaine distance après une proximité si ténue était difficile à supporter, davantage encore lorsque les pupilles asymétriques croisent la mine grave de la jeune femme. Heathcliff la fixe d'une rare intensité alors que ses mots s'abattent sur lui comme le couperet d'une guillotine sectionne si bien la chair et les tendons, que les os et les artères. Brutalement et très net. Il a un rictus goguenard, à la fois peiné et absout par elle de son propre péché. Rédempteur, il hoche doucement la tête. Elle fuit à nouveau, se retournant pour briser même ce regard qu'il partage et Heathcliff se sent soudainement creux et vide. Ses mots frappent l'intérieur de son crâne avec la même fougue désagréable que son pouls à ses tempes et il déglutit péniblement. Pourtant, quelque part tapi au fond de lui, il était satisfait. Satisfait de voir qu'elle n'avait pas peur, curieux sans doute de savoir si elle avait finalement trouvé dans ce spectacle, la même beauté macabre que lui.

"Je me méfie de vous comme vous vous méfiez de moi. Pas suffisamment pour parvenir à me raisonner, pas assez fort pour m'éloigner de vous, et sans la conviction profonde que tout cela n'apportera que le chaos et la souffrance. Nous sommes tous deux des papillons mangeurs de chair, à notre façon. Et observez-les attentivement, s'ils sont une menace pour la vie, entre eux, ils agissent dans une synergie et une osmose telle que leur existence propre dépend du tout qu'ils forment ensemble comme d'un seul être. Vous comprenez, Valentine ?"

Comme les papillons, ils étaient des menaces latentes pour ceux qui croisaient leur existence. Comme les papillons, ils dissimulaient derrière des apparences trompeuses, beaucoup plus que ce que l'on pourrait croire au premier regard. Comme les papillons aussi, à deux ils seraient plus fort, invincibles, indivisibles avec cette harmonie mortifère et cette soif de sang qui les possèdent tout deux et les dirigent. Il sourit à nouveau, presque avec tendresse. Sa chaleur lui manque, son feu sacré tempérant sa moiteur glacial. Lorsque sa voix redevient douce, lorsqu'elle affirme ne pas avoir peur et vouloir tout connaître de lui, Heathcliff sent déjà les flammes tortueuses de sa belle élève lui lécher les entrailles. Une douce brûlure naît dans son ventre et déferle partout en lui, éveillant chaque muscle ankylosé, chaque nerf endormi pour le pénétrer entièrement et le dévorer, à sa façon. Elle vient cueillir sa paume comme une évidence, et il se laisse entraîner au pied d'un arbre majestueux où elle s'assoit avec souplesse, rabattant son capuchon pour dévoiler sa sublime chevelure d'or. Le professeur se perd un instant dans une contemplation mutique, extatique, appréciant les reflets mordorés uniques de la lumière particulière de la clairière se reflétant dans les mèches de soie.

Il ressemble surement à une araignée difforme aux pattes trop longues pour son corps, se repliant bizarrement pour parvenir à s'asseoir auprès d'elle. Il déploie finalement ses genoux, délasse ses mollets et ses cuisses ceintes du cuir de ses cuissardes. Il reste un moment coi, perdu dans l'admiration du spectacle de ce havre macabre où il se sentait autrefois si vivant. Comme si le passé n'était pas encore tout à fait derrière, c'est Valentine qui le rappelle à lui. Parce qu'elle veut savoir plus qu'il ne peut lui dire. Bien qu'elle s'expose davantage à la tourmente et à la déception, Heathcliff ne peut que comprendre ce besoin de savoir. Il est lui-même impatient de voir son élève se livrer à lui, dans une intimité des mots concurrençant presque celle des gestes. Leurs doigts entrelacés est son repère, ce qui le rattache à la réalité alors que son esprit se plonge dans les souvenirs. Le Serment Inviolable n'oblige que la franchise de Valentine, mais le professeur estime lui devoir la sienne. Comme une offrande, un sacrifice. Sa voix est plus rauque, moins éraillée qu'auparavant, quand il sort de son silence, prêt à se dévoiler, à ses risques et périls.

"Je suis né à Fort Augustus, en Ecosse, tout près du Loch Ness. Mes parents avaient un immense manoir, héritage familiale, je ne vous apprends rien. Ils étaient de sang purs, tous les deux. Cousins germains. Mais comme il est d'usage chez les vieilles familles de sorciers, on préserve le sang. Lovecraft n'est pas mon véritable nom. J'ai choisi de l'abandonner au début de la guerre pour me séparer du destin qu'avait choisi une partie de ma famille. Mais je suis né Rosier. Ma mère et mon père, comme il est plutôt rare de le souligner, étaient follement amoureux l'un de l'autre, depuis l'enfance. Leur union était une évidence. La nature avait décidé que je serais leur unique descendance, le seul héritier de deux branches de la famille."

Il s'interrompt un moment. Elle semble captivée par son discours, alors il poursuit, les yeux dans le vague s'accrochant parfois aux prunelles de Valentine pour se donner du courage. Parce que la suite était la plus douloureuse et chaque fois qu'il l'évoquait, il voyait son cœur saigner d'un deuil qu'il ne fera jamais tout à fait. Il regarde alors le ciel comme si l'écho d'une voix familière l'encourage d'en haut. Même s'il ne croit pas à l'au-delà. A cette forme d'au-delà.

"Mon père s'est pendu quand j'avais huit ans. C'est moi qui l'ai trouvé, en haut d'une tour du Manoir, se balançant à sa corde avec un mot d'excuse gravé par la magie sur les pierres derrière lui. Je n'ai rien dis et je suis resté là des heures à le regarder se balancer, comme si j'attendais qu'il se produise quelque chose. Lorsque ma mère nous a finalement trouvé, ma vie a basculé. J'ai compris ce que je ne comprenais pas tout à fait tant qu'il était devant moi. J'ai compris que c'était fini et que je ne le reverrais plus. Il était ... parti."

L'émotion fait trembler sa voix. Il déglutit une salive amère, au goût ferreux de son sang, se rendant compte qu'il s'est mordu la lèvre pendant son récit. Une goûte carmine perle et se perd dans le gras du rouge qui marque sa bouche. Il laisse sa langue l'absorber un instant avant de poursuivre.

"Je n'ai compris que bien plus tard, une fois majeure, la cause de tout cela. Je vous ai dis que mes parents étaient cousins : leurs pères étaient frères. Lorsque que mon grand-père paternel mourut, il avoua à mon grand-père maternel un sombre secret. Sa femme était une moldue, il avait trahi la famille, renié son sang par l'amour d'elle, mentant à tous pour engendrer une descendance bâtarde au sang-mêlé. La colère de mon grand-père se porta sur mon père. C'est lui qui le poussa finalement à se suicider, car ma mère, elle, savait déjà la vérité. Elle a longtemps cru qu'il se vengerait aussi sur moi, puisque je n'avais finalement pas le sang pur qu'il voulait pour perpétrer la lignée Rosier. Mais j'étais aussi tout ce qu'il lui restait. Je n'ai commencé à le haïr que lorsque j'ai appris la vérité, à mes dix-huit ans, quand il a voulu que je prête serment au Seigneur des Ténèbres. J'ai refusé, j'ai emmené ma mère avec moi et nous avons fuit loin de lui. C'est à ce moment là que j'ai changé de nom."

Un silence s'installe un moment. Il a déjà dit beaucoup bien qu'il en reste tout autant à raconter. Il s'étonne de la fluidité avec laquelle il s'exprime, se livrant à elle sans encombre, comme si tout cela était logique, presque salvateur. Il expurge ses fautes et exorcise ses démons par la parole qu'il lui offre, signe de sa confiance et de ce lien si particulier qui se tisse entre eux à chaque seconde passée ensemble.

"Et, je pense que vous ne me l'avez pas encore demandé si abruptement mais que vous désirez sans doute le savoir ... J'ai ... je vais avoir quarante quatre ans cette année."

Pour la première fois depuis le début de son récit, il se tourne vers elle, plongeant ses yeux dérangeant aux pupilles asymétriques, comme pour sonder son regard banquise et parvenir à voir si la réalité qui lui apparaît toute crue, ces vingt six années qui les séparent l'un de l'autre, lui pose un problème.
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Au cours de notre vie nous ne cesserons de courir après le temps et de le combler de toute les manières possibles afin d’éviter de penser qu’il est éphémère et que la chute est la même pour tout le monde. Pourtant nous en passons presque la moitié à nous méfier de l’autre. A l’épier, l’observer, le mettre à l’épreuve avec une soif ardente et inexorable de savoir s’il est digne qu’on lui accorde notre confiance.

Nous sommes tous sans cesse à la recherche de cette personne sur laquelle on pourra compter quoi qu’il arrive, cette personne qui connaît tout de nous et qui nous accepte avec nos réussites comme avec nos échecs, avec les plus remarquables de nos qualités comme avec les plus sombres aspects de notre esprit. Cette personne qui sera capable de ne vouloir que notre bien sans chercher son intérêt, cette personne avec qui on peut rire de tout et pleurer pour rien sans honte. Cette seconde partie de nous sans qui nous ne sommes que l’ombre de ce que nous pourrions être. Cette personne qui nous rend plus grand, plus fort et qui fait naitre en nous une grisante sensation d’invincibilité qui nous donne des ailes et nous pousse à affronter les épreuves avec dignité.

Certaines personnes chanceuses trouvent cette personne au croisement d’une rue, sur le quai d’une gare comme si le destin avait choisi de leur tendre la main. Leur regard se croisent un jour et soudain tout devient possible, tout est réalisable. Le ciel pourrait leur tomber sur la tête que ce sentiment de toute puissance n’en serait pas plus ébranlé. D’autres encore plus chanceux, comme les papillons et les jumeaux se sont vu offrir cette âme jumelle par la nature.

Reste la troisième catégorie, celle de ceux pour qui ce n’est pas si simple. Ceux qui ont si longtemps eu peur de se livrer que la solitude et la méfiance sont devenues comme une seconde nature. L’autre est un ennemi continuel qu’il faut repousser pour ne pas souffrir, ces personnes se sont construite une seconde peau, un masque qu’elle porte jours après jours et derrière lequel elle se cachent sans se l’avouer. Ainsi elles pensent être à l’abri.

Mais aucune forteresse n’est impénétrable et un jour l’autre apparaît, baigné dans une lumière éblouissante que nous sommes le seul à voir. Cette lumière nous réchauffe et s’incruste jusqu’au cœur de la forteresse, petit à petit la fissure de part en part jusqu’à la faire voler en éclat. Nous sommes alors témoin de notre impuissance à empêcher qu’une seule et unique personne puisse détruire en si peu de temps une armure qu’on a mis si longtemps à se construire. C’est une renaissance lorsque la couleur teinte à nouveau notre vie d’éclat, le sang parcoure nos veines et fait rebattre notre cœur endormi, l’oxygène pénètre nos poumons comme pour la première fois. Comme avant.

Bien qu’elle avait peur de l’admettre il avait raison. Ils étaient semblables. Lui, mélancolique et solitaire, meurtri par les embûches d’une vie qui ne l’a que trop peu épargné de ses foudres. Elle, jeune et insouciante. Inexpérimentée et à la fois déjà bien consciente des tourments qu’un fardeau trop lourd à porter peut engendrés sur ses maigres épaules. Séparément ils étaient des biches. Ensemble ils devenaient papillons. Leur existence propre dépend du tout qu'ils forment ensemble comme d'un seul être. Un seul être, une seule âme, un serment, une unique direction.

« Je comprends ce que vous voulez dire. Plus que vous ne pourriez l’imaginer. » Avait-elle soufflé d’une voix douce, presque murmurante tout en l’entraînant jusqu’à l’arbre au centre de la clairière. Les racines sortaient de la terre et y formaient des vaguelettes et des renfoncement semblables à des assises comme pour les inviter à s’y installer. Dos contre le tronc froid, les jambes repliées contre son corps svelte elle s’était plongée à corps perdu dans le récit qu’il venait de lui conter, son histoire. A la fois surprise qu’il se livre avec autant de facilité sur ce lourd passé et ravie d’être certainement une des seules pour qui il s’était livré à ce pénible exercice, en vue des épreuves qu’il avait traversé dans son enfance et jusqu’à l’âge adulte.

Elle n’avait pas dit un mot pendant qu’il parlait. Non pas par désintéressement mais surtout pour ne pas l’interrompre. Comme suspendu à ses lèvres elle avait bu ses paroles en ayant l’impression à certains moments que ce n’était plus de lui qu’il parlait mais bien d’elle tant -malgré leur vingt-six ans d’écart - leur vies étaient semblables en de nombreux points. Lui aussi avait grandi aux seins d’une famille de sorciers de sang-purs avec tout ce que cette condition pouvait exiger en termes d’éducation et de croyances. Lui aussi avait dû connaître les cours particuliers, les préceptes obsolètes rabâchés aux enfants comme pour leur laver le cerveau, la chasse au statut de sang et cette lutte continuelle pour le préserver à tout prix..

Cette pensée lui fit serrer les poings qu’elle avait plongé dans les poches de sa cape. Il était indépendamment de sa volonté le fruit de l’inceste alors qu’elle avait gouté à ce fruit empoisonné délibérément. Il était respectable et elle n’était qu’une pècheresse. Salie par ses actes blasphématoires. Elle avait détourné le regard et fixait l’horizon sans vraiment regarder, perdue dans les méandres de ses propres pensées.

Pourtant lorsqu’il avait évoqué le décès de son père, elle ne put s’empêcher d’imaginer ce petit garçon de huit ans aux cheveux d’ébènes et aux prunelles asymétriques, orphelin de père et sa colère disparu. Elle qui n’avait pourtant jamais connu son père, qui ne savait rien de la perte de l’amour paternel, son cœur se serra et elle réalisa combien elle se sentait incapable de l’imaginer malheureux sans qu’une douleur semblable à une pointe d’aiguille vienne lui torturer le cœur.

Elle voulut lui prendre la main pourtant elle ne fit rien d’autre que de le soutenir du regard lorsqu’ils se croisèrent à nouveau. Elle n’avait rien dit pourtant son expression montrait qu’ils s’étaient compris. Comme toujours. Il évoqua aussi le lourd secret de ses origines au sang mêlé, comment il avait refusé de prêter serment et ainsi suivre le chemin qu’on lui avait déjà tout tracé, comment il avait protégé sa mère en prenant la fuite. La jeune Serdaigle en fut littéralement renversée d’un sentiment profond de respect mélangé à un sentiment de culpabilité vis-à-vis de sa propre mère. Même elle, elle l’avait trahie et abandonnée quoi qu’on en dise. « Armand.. C’est un peu tard mais, je suis sincèrement navrée pour votre père.. » Elle eut un long soupire. C’était à elle de parler et bien qu’elle s’y était préparé les premiers mots eurent du mal à sortir. « Je n’ai jamais connu mon père. J’ignore s’il a déjà essayé de me voir, s’il sait à quoi je ressemble, j’ignore même si il a un jour eu connaissance de mon existence. Alors il m’est difficile de.. » Elle marqua un arrêt en se raclant la gorge, gênée. « J’ai été exclusivement élevée par ma mère et mes tantes. La famille Greengrass est majoritairement matriarcale. J’ignore si c’est volontaire ou si les femmes de ma familles ont du mal à garder un homme.. » Elle eut un léger rire sarcastique « Je suis l’ainée des héritières. J’ai grandi dans un manoir dans le quartier Saint-Georges à Liverpool. »

Un instant elle se revit petite, dans sa robe en velours bleuté, ses longues tresses blondes nouées à la perfection par deux rubans assortis, ses petites chaussures vernies. Ses yeux d’un bleu perçant. « Ma mère était quelqu’un de sévère.. Oh je n’ai jamais douté qu’elle m’aimait mais.. Elle a toujours voulu que je sois la meilleure, la première et longtemps j’ai pensé que je me devais de satisfaire ses exigences, que c’était mon destin. » Elle ne le regardait plus, elle fixait l’horizon une nouvelle fois alors que passait devant ses yeux le défilé de son enfance comme sur un rétroprojecteur. « Puis j’ai grandis. Et j’ai eu envie de voir plus loin que le palais doré dans lequel j’avais baigné toute mon enfance. De moins en moins j’ai eu envie de suivre le chemin que ma mère m’avait tracé. J’aspirais à autre chose. Je voyais les choses autrement. Et les conflits ont commencé à éclater. » Pour la première fois depuis un long moment elle tourna la tête vers lui, ses yeux bleutés avaient pris une teinte plus foncée, plus fade. « J’ai compris que je ne saurais jamais la dame de monde, élégante et raffinée, mariée à un gentilhomme et à la tête de la famille nobles dont elle rêvait.  Je me fiche des statuts de sang, je crois que ce sont nos choix qui déterminent ce que nous sommes, peu importe notre âge ou notre provenance . » La chaleur lui montait aux joues, jamais elle ne s’était confiée ainsi à qui que ce soit. « La dernière fois que je l’ai vue elle m’annonçait que j’étais fiancée à Théodore Nott. Il est de bonne famille, il a mon âge. C’est le prétendant parfait. Pourtant je ne saurai accepter ça. » On sentait l’amertume dans sa voix lorsqu’elle parlait pourtant au fond d’elle Mérope se sentait comme soulagée de lui parler de tout ça. Comme si elle pouvait enfin confesser ses fautes, confier ses tourments les plus profonds.

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Heathcliff A. Lovecraft & Mérope V. Greengrass

ϟ Février 2000 - Forêt Interdite  

I can't believe that you are for real
I don't care as long as you're mine

Un instant hors du temps. Où leurs deux carcasses mal habiles cherchent à traverser l'abîme qui les séparent, en équilibre sur un fil leur coupant les pieds. Chaque pas est une torture, chaque fois que leurs pieds nus se posent sur le câble aussi acéré qu'une lame de rasoir, ils souffrent davantage. Mais cette douleur a un but. Se rejoindre. S'étreindre à mi-parcours, là où chacun aura saigné tout son soul pour se perdre dans les bras de l'autre. Prêt à se laisser tomber dans le vide parce qu'ils sont enfin ensemble. Heathcliff est le premier à s'élancer. Son pas est lent, son coeur saigne plus encore que la plante de ses pieds à mesure que les mots sortent de sa gorge. Il n'y pas d'hésitation, parce qu'il sait que c'est la seule solution. Que leurs retrouvailles dépendent de sa franchise, que leur destin reste suspendu à ce fil tranchant qui seul peut décider de leur avenir. Se retrouver et s'aimer, puis plonger dans le néant sans jamais se lâcher, ou chuter seul et se noyer dans la fange des limbes grouillant de remords et de regrets. Heathcliff a fait son choix.

Et Valentine le sien. Ses condoléances concernant son père ne sont que le prélude à son entrée en scène. C'est à aller de s'écorcher les pieds, à elle de maculer sa périlleuse traversée de ses souvenirs corrosifs, empoisonnés. Il l'écoute dans le même silence respectueux et digne que lorsqu'il parlait. Il ne la quitte pas du regard, soutenant ses prunelles banquises à mesure qu'elles foncent et se troublent. Il sait combien elle souffre. S'il avait pu franchir à lui seul toute la distance les séparant pour lui épargner la douleur, il l'aurait fait. Mais un mur invisible l'empêche d'aller plus loin. Leur attirance n'est que le prélude à quelque chose de plus profond, une évidence qui se cultive bien qu'apparue sans l'avoir ni cherchée ni voulue. Cela prouve la dévotion du professeur pour son élève et la confiance de la plus jeune qui se dévoile sans même qu'il ne lui ait demandé quoique ce soit. Il voudrait glisser l'étreindre, la prendre contre lui et absorber son tourment de tendres caresses, mais il sait que cela ne résoudra rien. Le chemin doit être parcourut, il l'attend au milieu pour la serrer si fort que le vertige s'emparera d'eux, leur fera tourner la tête.

Son discours s'achève bientôt. Elle est toute proche, à porter de main. Heathcliff tend le bras pour prendre sa main, pour l'aider à parcourir les quelques pas qu'il lui reste quand soudain le fil s'ébranle. Une main invisible, géante, s'amuse à le secouer avec vigueur pour les déséquilibrer, les faire tomber si proche de se retrouver enfin. Heathcliff sent le sol s'ouvrir sous ses jambes, son corps attiré par le fond quand en une phrase, Valentine menace de chuter sous ses yeux. Fiancée. Le mot sonne dans son crâne et résonne entre ses tempes qui palpitent beaucoup trop fort. Il sent une nausée s'emparer de ses entrailles et une amertume remonter dans sa gorge. Il a envie de protester, de hurler, et pourtant tout cela n'a pas le moindre sens. La vérité lui apparaît alors toute crue. Ils ne sont rien l'un pour l'autre. Rien d'autre que deux âmes nues dans les ténèbres s'abandonnant au péché pour oublier la souffrance. Rien d'autre que deux êtres creux qui s'entendent résonner dans la vacuité de l'autre, avec l'impression d'être l'écho de l'être aimé. Et pourtant, ils ne sont rien. Rien qu'un professeur cavalier et une élève trop naïve, égarés dans la forêt interdite. Cette évidence le noue de l'intérieur mais elle est pourtant réelle.

Que vaut ce qu'il ressent pour elle contre un dessein préliminaire auquel elle n'a pas adhéré encore mais qui l'oppresse et la menace jour après jour ? Que vaut ce qu'elle ressent peut être pour lui contre l'irrémédiable fuite du temps qui les séparera toujours d'un quart de siècle ? Que pourrait-il lui offrir ? Une existence misérable, de renoncement et de tourment, seulement éclaircit par la puissance d'une passion qui ne demande qu'à éclore ? Ne mérite-t-elle pas tellement mieux que cela. Heathcliff sent que Valentine est proche de tomber. Que doit-il faire ? La laisser, l'abandonner à une chute salvatrice, où elle le perdrait mais trouverait un futur meilleur, un espoir de bonheur ? Ou la retenir et l'étouffer entre ses bras pour que jamais elle ne puisse douter de lui, d'eux. Pour que le peut être devienne un possible et que ce qui s'ébauche se concrétise. Le choix lui appartient. La raison voudrait qu'il s'efface, mais son égoïsme torve est plus fort quand il se perd à nouveau dans ses yeux si bleus et son sourire si triste.

Lentement, il glisse son bras immense autour de ses épaules et la presse doucement contre lui. Sa tête repose sur son torse et Heathcliff jure qu'elle pourrait entendre les battements frénétiques de son myocarde. Il ne la laissera pas tomber. Il ne l'abandonnera pas à l'incertitude. Il en est incapable. Trop lâche pour la laisser partir ou trop courageux pour vouloir tenter l'impossible, il ne saurait le dire. Il lui est juste incapable de résister à l'élan qui le pousse vers elle. L'étreinte se fait plus forte et il l'attire à lui avec possessivité. Ils n'ont pas besoin de parler pour sentir ce lien croître entre eux, pas besoin de le dire pour qu'il existe. Ils le savent, aussi évidemment que l'oxygène leur ait indispensable, le parfum de l'autre devient essentiel. Il se penche pour déposer ses lèvres carmines sur ses cheveux d'or, inspirant profondément son parfum léger et doux. Le fil rompt soudain sous leur pied et c'est la chute. Ensemble. Ainsi l'ont-ils choisi, ainsi vont-ils le vivre à présent. Contre le monde s'il le faut. Heathcliff n'a rien à dire de plus. Les mots sont superflus, seuls les gestes comptent, et la tendresse immense qu'il met à déplier son autre bras pour le glisser autour de sa hanche. Il la rapproche encore, l'attire davantage à lui, l'oblige d'un grondement rauque à relever la tête. Elle est si petite et si frêle, si vulnérable entre ses bras de géant. Une poupée de porcelaine dans les mains d'un tueur. Et pourtant il a le sourire le plus radieux qu'il n'a jamais eu.

Cette fois, il ne le lui demande pas. Cette fois, il ne la laisse pas s'échapper. Son front se pose délicatement sur le sien et leurs yeux se perdent un moment à se contempler. Elle a la bouche entrouverte et le regard brillant. Heathcliff ne doute plus. La certitude s'empare de lui avec plus de force qu'il ne l'a jamais ressenti. Alors fermant les yeux, il se penche avec une langueur mesurée pour capturer ses pétales satinées entre ses lèvres pourpres. Un frisson l'électrise tout entier lorsque son étreinte se raffermit, qu'une paume s'égare à capturer la peau de sa hanche sous sa cape, que l'autre se perd dans sa nuque, effleurant les mèches soyeuses. Et avec la douceur insoutenable de ses instants que l'on veut garder immortels dans sa mémoire, il glisse amoureusement sa langue dans sa bouche.
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Comment tout ça avait bien pu arriver ? Quand est-ce que la barrière de l’interdit avait-elle était franchie pour de bon avant ça ? N’avait-elle pas vu les premiers signes de danger avant que tout cela ne se produise ? Ou avait-elle plutôt fait comme si elle ne les voyait pas. Pourtant ils étaient bien là. Présents lorsqu’elle avait commencé à prendre plaisir à le séduire au-delà de sa volonté d’obtenir ses faveurs, lorsqu’elle lui souriait sincèrement en battant de ses longs cils noirs, lorsqu’elle lui lançait de longs regards humides de ses deux pupilles azures et scintillantes. Présents lorsqu’elle s’était volontiers prise au jeu des regards complices et langoureux au détour d’un couloir, discrètement lors des rassemblements dans la grande salle. En salle de cours assise presque innocemment derrière son pupitre d’écolière.

Présents lorsque ce jeu de séduction était devenu naturel en la présence du Ténébreux professeur. Présent lorsqu’elle était venue lui implorer son aide d’une voix douce et voluptueuse. Présent lorsqu’elle eut subitement ce geste fou de lui prendre la main en public sans se soucier qu’on puisse les voir. Présents lorsque, dos à l’arbre et tout contre lui son corps s’était enflammé et l’avait consumé de cette passion qu’on ne ressent qu’une seule fois dans une vie. Cette passion douloureuse qui nait au fond de nos entrailles et donne à celui qui la porte l’envie de traverser des frontières, de soulever des montagnes, de hurler son amour comme une bête au clair de lune.

Tous ces premiers signes étaient bien là pourtant la jeune Serdaigle avait refusé de les voir, réfuté leur existence comme une réalité trop difficile à assumer pour son cœur ankylosé. Pourtant lorsqu’elle se plongeait dans ses prunelles bicolores elle sentait cette tension entre eux qui les rendaient fous. Cette évidence qui fond les belles histoires. Elle ne pouvait cependant pas y croire, elle n’avait pas le droit d’y croire, pas elle. Mérope ne croyait pas en l’amour véritable. Elle ne pouvait pas se résoudre à croire en cette force qui nous fait changer du tout au tout, comme si du jour au lendemain plus rien n’était plus jamais pareil. Comme si ce n’était plus la force de gravité qui nous tenait au sol, comme si le soleil ne tournait plus autour de la terre mais autour de l’être aimé. Comme si plus rien d’autre n’importait, comme si on était prêt à toute les folies pour lui quitte à devenir quelqu’un d’autre pour lui plaire.

Ils n’avaient pas le droit. C’était interdit. La loi les en interdisait, la raison les en interdisait. Pourtant qu’est-ce que la raison et les lois lorsque le cœur parle ? Lorsque l’amour court entre deux inconnus qui passent et les foudroie en pleine rue telle une épidémie venue de nulle part. Où est la raison qui lorsque deux personnes sont atteintes de cette même fièvre qui fait bouillonner le sang dans leurs veines, qui leur fait perdre la raison et qui assène cette chaleur dévorante au fond du ventre chaque fois que leur regard se croisent. Comment lutter contre ce mal qui nous ronge de l’intérieur et qui nous force à l’aimer toujours plus tel un drogué avide de son poison ? Ce mal qui fait pleurer les femmes, qui fait parfois souffrir une vie entière mais sans lequel on se sent vide et mort.

Qui peut blâmer la jeune écolière un jour surprise par le charme de son professeur ? Qui peut un jour prétendre qu’ils ont eu tort de s’aimer comme des fous ? De s’étreindre aussi fort que leurs corps s’appelaient ?

Qui peut juger le professeur dont le cœur noirci par tant de souffrances, renait de ses cendres et se met un jour à battre la chamade pour une jeune rose dont les pétales luisent, du rose de l’innocence et qui entre ses bras protecteurs, éclosent du carmin passionné d’un amour sincère ?

Elle sent son bras passer autour de ses maigres épaules et une vague de chaleur lui envahi le fond des entrailles, se diffuse dans ses veines et atteint son cœur qui se met à battre dans sa poitrine avec une ardeur qu’elle n’avait connu qu’auprès de lui. Elle a envie de se rapprocher de lui, d’être toujours plus proche de la froideur de marbre de sa peau, cette froideur ne l’arrête pas tant elle se marie à la perfection à la chaleur de son propre corps. Elle se rapproche au fur et à mesure que l’étreinte du professeur se fait insistante et lorsqu’il vient serrer sa hanche avec assurance elle se sent défaillir à nouveau. Il ne dit plus rien, le silence s’installe sans qu’il ne soit gênant. Leurs yeux se croisent lorsqu’elle lève la tête vers les siens. Ils parlent pour eux et pour la première fois le temps d’une ultime contemplation ils échangent non verbalement leurs premiers vœux.

Cette fois elle sait qu’elle ne pourra pas lui échapper, elle ne pourra plus le faire attendre. A la fois en a-t-elle vraiment envie ? Que désire t-elle plus que lui à ce moment précis ?  Telle la veuve noire prise dans sa propre toile elle se laisse conquérir avec toute la douceur d’un moment dont elle avait rêvé chaque les nuits depuis le quatorze. Ses lèvres carmines se posent sur celle de la jeune Serdaigle et elle sent alors une énergie nouvelle qui la transporte là ou jamais elle n’était allée, la main du professeur glisse sur sa peau et envahie la cambrure de ses reins d’une chaleur enivrante.

Elle répond à son baiser d’abord presque timidement, avec la retenue de la jeune première elle n’ose même pas le toucher tant ses mains tremblent et à ce moment-là elle remercie le ciel de ne pas avoir à lutter pour que ses jambes de coton la retiennent. Il intensifie le baiser, il est de plus en plus entreprenant, franchissant de sa langue la barrière de ses lèvres. Elle n’a jamais fait ça et se laisse guider par l’homme aveuglé par le désir derrière le gentleman. Instinctivement elle pose une de ses mains contre sa joue et se recule doucement, à bout de souffle. « Armand je.. Nous ne devrions pas.. » Avant qu’elle ne finisse sa phrase elle avait croisé son regard asymétrique dans lequel elle lisait tant de désir et tendresse, comme s’il n’y avait plus qu’elle. « Mon dieu.. Oubliez ça. » avait-elle lâché avant de se hisser agilement au-dessus de lui en appui sur ses genoux. Pour une fois elle le surplombait légèrement, c’est elle qui avait le dessus. Sans le lâcher des yeux elle vint plaquer sa poitrine contre son torse et enroulant ses bras autour de son cou ses lèvres reviennent rencontrer les siennes avec une force qu’elle n’avait pas déployer lors du précédemment baiser. Ses ongles s’enfoncent très légèrement sa nuque alors qu’elle sent contre son baiser comme des ailes se déployer dans son dos et l’emmener loin, toujours plus loin.

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