Délivre-moi de la tentation ~ Dimone

’Angleterre avait gagné... Dimka l'avait encore en travers de la gorge, il revenait du terrain de Quidditch là où sous ses yeux il avait vu la Bulgarie perdre... Il n'était pas un grand fan de ce sport, mais c'était l'évènement de l'année, de l'été et il avait suivis tout ça de très près, cela lui était même arrivé de parier, heureusement pour se gros match il s'était abstenu de le faire... Il avait remarqué sur le terrain dans l'équipe Anglaise une petite blonde, une blonde qui l'avait déjà vue quelque part... La seule qui avait occupé le lit d'Andreï pendant cet-été... Cela continuait de le travailler il ne pouvait pas le nier, ce n'était pas normal comme comportement. Dimka ne cessait pas de se poser des questions. Cela ne ressemblait pas à son cousin, pas à celui qu'il avait toujours connu depuis sa naissance... Cela le contrariait, cela le perturbait, il cherchait à comprendre et cela ne serait qu'une question de temps avant qu'il ne décide de confronter son cousin. Et pour couronner le tout l'orage venait d'exploser, la pluie tombait et il allait bientôt se retrouver totalement trempé s'il ne faisait pas au plus vite pour rejoindre sa tente.

Alcyone devait le rejoindre à l'intérieur, c'était ce qui était convenu. D'ailleurs en parlant de choses qui le perturbe, la Shafiq était en tête de liste... Depuis un moment à présent et encore plus depuis ce fameux concert... D'ailleurs elle n'était pas trop venue le rejoindre dans son lit la nuit... Si Dimka ne disait rien, il savait très bien pourquoi... Ce n'était sans doute plus qu'une question de temps avant que l'un des deux ne fasse ce pas qui les séparaient de cette envie qui les dévoraient chaque fois qu'ils se voyaient... Cependant ils ne résistaient pas, ils avaient autant envie de rester éloigné l'un de l'autre que de se retrouver chaque fois... Combien de temps résisteront ils encore ? Il arrivait enfin, ouvrant la tente avant de s'engouffrer à l'intérieur. Ses cheveux gouttaient à l'avant et sur sa nuque. Bien entendu son premier réflexe était de poser les yeux sur Alcyone qui se trouvait dans sa chambre, il se dirigeait vers cette dernière, une amorce de sourire commençait déjà à s'afficher sur ses lèvres puis se figea totalement lorsqu'il découvrit la jeune femme...

"Bordel Alcy mais qu'est-ce que tu fou ?" Il ne lui avait fallu qu'une demie seconde pour laisser la colère l'emporter. Lorsque son regard c'était posé sur l'étui ouvert de son violon, l'instrument quant à lui se trouvait dans les mains de l'anglaise... Son visage c'est alors décomposé et ensuite il s'était automatiquement fermé. "Tu fouilles ma chambre maintenant ?" Demandait-il sur le ton de l'accusation. Non il ne cherchait pas à comprendre, il sautait tout de suite aux conclusions... Parce que c'était le violon... Parce que c'était quelque chose dont il ne parlait à personne, parce qu'à chaque fois qu'il posait son regard dessus, c'était sa mère qu'il voyait et tout ce qu'il avait enduré à cause d'elle... Pourquoi est-ce qu'il gardait l'instrument ? Pourquoi est-ce que son cousin avait gardé le poignard ? Simplement parce que ça nous rappelait ce qu'il ne fallait pas perdre de vue... Même si Dimka trouvait toujours cela glauque de la part d'Andreï... Cependant Dimka ne voulait plus vivre ce qu'elle lui avait fait... Le fait de voir Alcyone avec ce violon, elle le mettait directement face à son passé sans même s'en rendre compte et cela faisait des dégâts... "Qui ta permis de le faire ?" Demandait-il sur le même ton, toujours aussi froid qui lui adressait que très rarement... Il était rare qu'une dispute commence par lui, faut croire qu'aujourd'hui était vraiment une journée pas comme les autres... Il se retenait pour ne pas s'approcher et lui arracher le violon des mains ce n'était pourtant pas l'envie qui lui manquait, mais il n'était sûr de lui, il n'était pas sûr des gestes qu'il pourrait avoir.

"Donne-le-moi" Lâchait-il pour finir. Il aurait pu lui demander de le ranger, mais qu'elle puisse poser ses mains encore sur cette chose... Ce n'était pas elle le problème évidemment, non c'était le violon, le fantôme de son passé... Sauf qu'en ce moment il n'était pas capable de rester calme... Ce n'était pas quelque chose dont il était prêt à lui révéler. En réalité, Dimka s'entendait avec beaucoup de monde mais, il parlait très rarement de lui, il parlait très rarement de ce qu'il a pu subir et Alcyone était loin de tout savoir à son compte... Le fait qu'elle l'apprenne ainsi le contrariait beaucoup... La seule qui le connaissait, la seule qui savait beaucoup de chose en dehors de sa cadette, c'était Mila et cela lui allait très bien comme ça... Il n'était vraiment pas prêt à ouvrir les cicatrices de son passé...

omme presque tous les matchs, Alcyone n’avait pas assisté à la finale. Elle fichait éperdument. Ce n’était pas aujourd’hui qu’elle y prêterait une attention différente. Elle avait croisé quelques unes de ses amies qui n’était pas accroc à ce sport, ou du moins aux joueurs qui se trouvaient sur les balais. Ce soir, elle avait de  toute façon prévu de revoir Dimka. Ils ne s’étaient pas recroisés depuis ce concert où elle l’avait invité ouvertement à la rejoindre sous sa tente. Les méfaits de l’alcool et les brides décousues lui faisaient honte quand elle y pensait. Installée dans sa tente, elle attendai à présent que le match se termine. Ses doigts s’agitaient autour d’un bracelet que qu’elle tentait  d’animer à coup de potions mais il fallait reconnaitre qu’elle avait toujours été meilleure en sortilège. Un bruit d’acclamation entre les tentes lui laisse penser que la partie de Quidditch touche à fin. Alors elle ranges doucement son matériel avant de se diriger vers la tente de Dimka. Ses pieds cheminent sans qu’elle n’ait à réfléchir. Elle connait son emplacement par coeur, même au beau milieu de la nuit. Pourtant depuis le concert, elle n’y ait pas retourné. Parce que le terrain est trop glissant. La chute lui fait peur et pourtant l’envie, le désir ils sont là. Mais elle a trop peur de le perdre. Céder à ses pulsions mais après ? Ils ne sont pas du genre à se mettre en couple. Dimka retourne rarement vers les mêmes filles. Serait-ce différent entre eux ?

Lorsqu’elle franchit enfin le seuil de la tente, Alcyone est soulagée. Entre les fêtards heureux et les ivrognes… Elle avance de quelques pas et constate qu’elle est seule. Doucement des gouttes de pluie tintent sur la toile tendue. Par habitude, l’Etoile file dans la chambre de l’Aiglon. Elle ne sait pas ce que son cousin fait, mais elle ne tient pas réellement à le croiser. Même enfant, elle préférait l’éviter… Le silence est rythmé au son des tapotement de l’eau. Les yeux clairs d’Alcyone se perdent dans la chambre. Un petit bureau, son lit, une bibliothèque. Alcyone tourne en rond quelques minutes avant d’avoir envie de fumer. L’écho de l’orage vient doucement surplomber la pluie. Glissant les mains sur les poches de son short en jean, elle se rend rapidement compte qu’elle a oublié son paquet. Du regard, elle cherche si Dimka n’en a pas laissé trainer un. Elle retourne un cahier ou deux sur son plan de travail. Glisse ses mains sur les étagères du petit meuble. Elle ne regarde pas vraiment, son occupation étant juste de trouver des clopes. Pourtant ses yeux rencontrent un étui posé à même le sol, au pied du lit. Curieuse, elle pose l’objet sur le lit. Elle hésite. Un instant. Ouvre l’écrin qui semble précieux. Son regard glisse sur l’objet. Elle n’avait eu l’occasion de voir un violon de près. Dimka ne lui a jamais parlé de ça. Ses mains le soulève délicatement pour mieux le voir.

Ce n’est pas le tonnerre qui gronde qui fit sursauter la brune, mais la voix dure du Slave. Agrippant l’instrument de peur de le faire tomber, Alcyone l’a légèrement resserré contre elle. Lorsqu’elle se tourne et croise le regard de Dimka, elle comprends instantanément. En face d’elle, ce n’est pas le Slave qu’elle apprécie. Non en cet instant, c’est celui de leur dernière dispute. Ses pupilles se sont dilatées sous la colère. Elle sait de quoi ça à l’air, pourtant ce n’était absolument pas son intention. Trois questions tonnaient dans les airs. Puis un ordre. « Hey… C’est bon Dimka, pas la peine de t’exciter comme ça ! » Elle plante son regard dans le sien. Son visage est fermé. Les gouttes d’eau filaient sur sa mâchoire carrée. En d’autres circonstance, elle l’aurait trouvé à tomber. Elle s’approche, sans lâcher son regard ambré prêt à la fustiger d’un instant à l’autre. La Shafiq est une fleur vénéneuse. Emplie de fierté. Ses bras se tendent pour lui rendre l’objet de ses convoitises. « Je fouillais pas… enfin pas comme tu le crois. Je cherchais juste des clopes, j’ai pas regardé tes affaires. C’est que l’étui m’a intrigué et j’ai trouvé l’instrument joli. Je l’aurais pas abimé tu sais… » Elle cherche encore à argumenter. A apaiser la colère du Slave. Mais elle le perçoit dans tous ses muscles tendus, c’est foutu d’avance. Alors un éclat s'échappe de ses lippes. « Putain Dimka, pourquoi j’irais fouiller dans tes affaires merde ? » Vulgaire. Ses mots le sont souvent, surtout lorsqu’elle sent l’agacement poindre. Surtout lorsqu’elle se sent obligée de se justifier. Elle croise les bras comme un bouclier invisible se préparant à la confrontation. Elle hésite à le laisser. A lui dire qu’elle repasserait quand il serait calmé. Pourtant elle reste. A le darder, parce qu’elle est idiote. Elle tente pourtant de se radoucir. « Tu me fais si peu confiance ? »

e slave était resté de marbre devant le sursaut de la shafiq. Dur, froid, fermé, la colère transpirait par tous ses ports... Un seul regard suffit à la jeune femme pour comprendre dans quel état il se trouvait et encore il était certain qu'elle était encore loin du compte. Son regard devient mauvais lorsque l'étoile prend la parole, il se contrôlait à peine, suivant le moindre de ses gestes du regard, il était incapable de prononcer le moindre mot. Ses yeux étaient fixés sur le violon qu'elle tenait entre ses mains. Lorsqu'elle s'approche le corps du Russe se tend tout entier, au fond de lui il savait que cela ne pouvait être ce qu'il pensait, il connaissait Alcyone, elle n'avait aucune raison de fouiller sa chambre... Mais il lui était impossible de réfléchir, pas maintenant pas alors qu'elle tenait ce violon dans les mains et qu'en plus elle s'approchait de lui avec. Lorsqu'elle le lui tendit, Dimka eut quelques secondes sans réaction, il ne s'était pas attendu à ce que ce soit aussi facile de le récupérer et en même temps il appréhendait de poser ses doigts dessus. Pourtant il le récupérait, parce que c'était ce qu'il lui avait demandé, parce qu'il en avait besoin parce qu'il se sentait soulagé au moment même où il récupérait enfin l'objet. Ses doigts se crispèrent autour de l'instrument tandis qu'il ne desserrait toujours pas les mâchoires.

Au lieu de s'énervé d'avantage, cette fois la voix d'Alcy parvenait doucement à l'apaiser, il ne disait toujours rien, se levait et allait remettre le violon dans son étui qui se trouvait sur son lit, ce n'est qu'une fois la boite fermée qu'il se retournait vers la jeune femme qui d'ailleurs commençait à perdre doucement patience... Son impulsivité menaçait de ressurgir, sauf qu'une part de lui refusait de s'en prendre de nouveau à l'anglaise, pas cette fois, il voulait être capable de prendre sur lui... Le violon rangé, l'étui reposé près de son lit, il commence à faire doucement les cents pas dans la tente, marchant dans un sens puis dans un autre, lorsqu'il entend la dernière question de la jeune femme d'une fois plus douce, il se fige et plante son regard dans le sien... Les secondes passent, le temps file sans qu'il ne parle, il se sent pris au piège tel le petit garçon qu'il était toujours au fond de lui... Son regard se radoucit légèrement, ses muscles se détendent, même s'il encore loin d'être apaisé, il finit par s'asseoir sur son propre lit, prenant sa tête entre ses mains.

"Ecoutes je... Je sais pas Alcy j'ai..." Il cherche ses mots sans vraiment savoir ce qu'il est en train vraiment de dire et se rend compte que sa phrase pouvait être mal interprétée puisqu'elle venait directement répondre à sa dernière réponse, il relève alors le visage vers elle, son regard planté dans le sien. "Je te fais confiance." Assurait-il, c'était une question qu'elle n'avait même pas besoin de lui poser. Mais il devait bien avouer qu'avec sa propre réaction, elle avait sans doute des questions à se poser... "N'y touche plus." Disait-il en posant chaque mot, c'était tous ce qu'il lui demandait, qu'elle n'y touche plus, en échange il allait faire une chose qu'il n'avait faite avant, dire des mots qu'il n'avait sans doute jamais prononcés depuis des années, si bien qu'il ne s'en souvenait même pas... "Je suis désolé." Il espérait pour elle, qu'elle l'avait entendu, parce qu'il ne répèterait pas... Dimka Dimitrov ne s'excusait jamais, du moins pas de cette façon-là, ce n'était pas des mots qu'il prononçait, pourtant pour elle, il venait de le faire... La Shafiq le changeait qu'il le veuille ou non, en bien ou en mal, il n'avait pas encore réussi vraiment à le définir... Le regard perdu il ne savait pas quoi lui dire d'autre... Il se retrouvait pris sur le fait, comme un enfant qui vient de faire une bêtise, un enfant encore se mot, mais avait-il réellement grandit au fond de lui ?

"Il y a des clopes dans ce tiroir." Disait-il en désignant sa table de nuit. "Enfin... Si tu as toujours envie de rester." Il baisse ensuite la tête, il s'est calmé, mais il sent encore son corps trembler malgré lui. Il comprendrait qu'elle parte, qu'elle le fuit, Dimka n'avait pas un caractère des plus facile, le slave pouvait péter un plomb d'une seconde à l'autre tout ça à cause d'un violon se trouvant au pied de son lit. En vérité, il aurait été capable de tout détruire en cet instant de tout envoyé valser dans cette pièce, la seule chose qui l'avait empêché de le faire, c'était ELLE... Alcyone... "Je n'ai pas envie que tu partes..." Chuchotait-il d'une voix à peine audible... Cet aveu lui coûtait, parce que si elle restait, elle verrait les ravages de son passé, si elle restait... Elle verrait cette peur et la confusion qui habitait à présent son regard...

es prunelles d’Alcyone dévisageaient Dimka sans comprendre cet excès de colère qui l’envahissait. Mais était-ce que cela ? Il y avait une sorte… de désespoir au fond de ses prunelles. Peut-être de la crainte. La brune ne savait pas réellement comment interpréter cette réaction. Ni même comment l’appréhender. Quelques mois en arrière, elle aurait certainement balancé plus brusquement le violon contre le torse de l’Aiglon. Elle aurait certainement haussé davantage la voix. Mais elle apprenait à le connaitre. Peut-être qu’instinctivement, ses ardeurs se calmaient sachant comment réagir face à lui ? Peut-être qu’il parvenait à l’apprivoiser sans même qu’elle ne s’en rende compte. Le bras d’Alcyone se tendit pour lui rendre l’instrument. Dimka restait sans réaction comme s’il ne s’y attendait pas. La Shafiq poussa un soupir agacé. Que croyait-il, qu’elle allait s’amuser à le planquer dans son dos pour qu’il vienne le récupérer ? Elle vit ses assassines se resserrer brusquement sur l’objet. Elle l’observa avec incompréhension. Qu’est-ce qu’il se passait dans sa tête en cet instant ? Alcyone observait sans comprendre. Passant du violon, au regard fermé de Dimka.

Silencieuse, elle l’observait se muer jusqu’à l’étui pour ranger l’instrument. L’Aiglon n’avait pas desserré la mâchoire. Tout son corps semblait tendu prêt à exploser. Aussi que l’orage qui éclatait à l’extérieur. Aussi électrique que les éclairs qui filtraient à travers la toile de la tente. Le bruit des gouttes d’eau frappant le tissu rythmait cet échange. Un souffle passa à travers les lippes de la Serpentard alors qu’il marche. Sillonne dans le peu d’espace qu’offre la pièce. Blessée, elle lui demande. Elle lui demande s’il ne croit pas en son amitié de façon détourné. S’il la pense si perfide pour se jouer de lui. Après tout ces drôles de moment partager entre eux. Son regard ambré s’enfonce dans celui d’Alcyone et sent la tension doucement redescendre car elle y voit une pointe de tranquillité. Et s’il s’installe sur son lit, l’Etoile reste debout. Peut-être pour se sentir moins vulnérable. Elle n’a pas bougé ou presque. Figée devant cette étrange réaction du Slave.

Elle croise les bras alors qu’il commence à parler. Barrière, bouclier invisible qu’elle dresse entre eux. Ses iris bleutés s’attristent. Elle se mords la langue parce qu’elle a envie presque envie de l’insulter. Dans sa tête, sa main a déjà giflé sa joue tant elle se sent blessée. Il doit la sentir sur le point d’imploser alors relève son visage. Lâche ces mots qui veulent mettre un terme aux doutes qui s’immiscent dans l’esprit d’Alcyone. Agacée, elle pousse un peu brusquement la chaise qui se trouve devant le petit bureau, lui tournant légèrement le dos. Bordel… il joue à quoi ? Elle n’arrive plus à le suivre. Les sentiments de la Serpentard sont une véritable montagne russe. "N'y touche plus. » Les mots cinglent les airs brutalement. Elle se tourne prête à le mettre en charpie. Mais son regard. Ses pupilles sombres cachent sa couleur ambrée. Son regard fauve semble avoir disparu au profit du doute. Et puis un souffle. Trois mots.

Les mains crispées d’Alcyone se relâche. Elle se perds dans son observation sur la carcasse vidée du brun. Il l’a perdu en route. Elle observe la table de nuit mais ne va même pas vers elle. La réaction du Russe lui a passé toute envie d’ouvrir un tiroir de plus. Puis un élan de souffrance la transperce. Cette supplique qui lui demande de rester. La brune se laisse tomber à côté de lui sur le lit. Elle sait ne même plus comment réagir. Quels mots prononcer. Elle accole son épaule à la sienne, glisse doucement sa main sur sa cuisse, dans une douce caresse réconfortante. « Tu as pas besoin de parler Dim… » Parce qu’elle sait à quel point c’est difficile. Ils se connaissent et pourtant gardent un jardin secret. Elle incline sa tête, pour se caler contre son épaule. Toute sa colère s’est effacée. Parce qu’elle a compris. Sa détresse. Elle ne sait pas pourquoi. Elle ne sait pas ce que représente cet instrument de musique mais il ne doit pas lui rappeler de bons souvenirs, il faudrait être idiot pour ne pas comprendre. « Moi aussi j’ai confiance en toi. » Elle veut qu’il le sache plus que tout en cet instant. Parce qu’elle sent qu’il est sur le point de faillir. Que son masque impassible est en train de se fendre. Il faut qu’il sache qu’il n’a rien à craindre d’elle.

'atmosphère était sur le point d'éclater, Dimka le sentait si lui était à bout de nerf pas très loin d'exploser, Alcyone n'était pas en reste et s'il n'avait pas dit ces trois petits mots, s'il n'avait pas laisser sa coquille se fissurer... Les choses auraient probablement volé en éclat... Mais tous deux avaient du chemin en une année, elle semblait avoir plus de patience avec lui et Dimka... Dimka n'avait jamais laisser quiconque voir autant de faiblesse chez lui. S'excusez n'était pas quelque chose qu'il faisait, parce qu'on lui avait appris que c'était faible. Combien de fois enfant avait-il prit des coups chaque fois qu'il avait osé demander pardon ? Un Dimitrov ne demandait jamais pardon, un Dimitrov ne faisait jamais d'erreur... Mais Dimka ne voulait pas perdre Alcyone, à cet instant cela lui avait paru être la seule chose à faire et il avait eu peur. Peur qu'elle prenne la fuite, peur qu'elle le laisse ainsi, peur qu'elle le trouve faible elle aussi...

Complètement paumé, c'était pourtant le contraire qui se passait, la jeune femme arrivait bien plus vite à ses côtés qu'il ne l'aurait pensée et sa proximité lui apportait un peu d'apaisement même s'il continuait de trembler malgré lui. Elle était là, elle avait choisi de resté, pour lui... Ses mots, ses gestes lui apportent du réconfort, cette chose qu'il ne connaissait pas, qu'il n'avait jamais eu de qui que ce soit... Il se sentait alors tel un lion en cage prêt à être apprivoiser, soit il rendait les armes, soit il lui faisait du mal... Il se sentait trembler d'avantage c'était comme si une part de lui n'était pas encore prêt pour un tel changement, comme s'il luttait contre lui-même alors qu'il ne rêvait que de s'abandonner dans ses bras... Elle est là tout contre lui, sa tête dans le creux de son cou et cela lui semble à la fois naturel et étrange, comme les deux parts en lui qui ne cessaient de se combattre... Il aimerait dire quelque chose, pourtant les mots se bloquent dans sa gorge... Ses gestes se font alors instinctifs et doucement sa main vient se mettre sur la joue d'Alcyone lui redressant alors la tête en face de lui, perdant son regard dans le sien.

"Je ne suis pas doué pour parler..." Répondait-il dans un souffle, non son truc à lui c'était autre chose de complètement différent, d'ailleurs avec une légère hésitation il allait poser ses lèvres sur son cou, déposant un baiser, puis un autre et encore un autre, au final il posait son front contre celui de la jeune fille. "Je ne suis pas non plus doué pour ce genre de chose Alcyone... Mais je... Tu me rends dingue et si on continue de faire comme s'il n'y avait rien entre nous, je vais finir par réellement péter les plombs..." Susurrait-il comme une supplique. Il ne savait pas quelle était la solution, il ne savait pas ce qu'elle désirait, mais aucun des deux n'étaient idiots et il savait bien qu'il n'était pas le seul à se rendre compte que quelque chose se passait entre eux. Tendre, essayant de dominer ses pulsions il se servait du point d'ancrage qu'il trouvait dans ses yeux pour se calmer, son pouce sur sa joue la caressait doucement dans un petit va et vient...

"Pourquoi es-tu là Alcy ? Pourquoi es-tu restée ? Pourquoi reviens-tu toujours ?" Demandait-il dans un chuchotement, il en avait envie, il avait besoin de l'entendre le lui dire, il avait besoin qu'elle soit honnête qu'elle arrête de jouer, qu'elle arrête de le cacher... Peut-être qu'un jour il arrivera à baisser totalement ses barrières avec elle, pour le moment elle en avait vue beaucoup plus que personne n'en avait déjà vue. Il avait besoin de savoir jusqu'où elle lui faisait confiance et qu'elle ne lui réponde pas que c'était seulement parce qu'il le lui avait demandé, il savait que ce n'était pas cela, que c'était autre chose... C'était la même chose qu'il lui avait fait demandé qu'elle reste, la même chose qui faisait qu'il avait su prendre sur lui pour ne pas s'en prendre à elle... "Dis-le moi..." continuait-il de chuchoter sur le même ton, tandis que ses doigts glissaient sur son visage, son pouce venant dessiner le contour de ses lèvres. Il avait envie de l'embrasser pourtant il ne lui imposait rien, attentif, patient, il attendait sa réponse. Qu'elle ose lui dire qu'elle ne le voulait pas, qu'elle ose le rejeter comme ce qu'il avait finalement toujours connu, répétant le même schéma avec toutes ses filles ou garçons qu'il avait emmené dans son lit... Tous, sauf elle...

e tonnerre éclate à l’extérieur, le vent fouette par moment la tente. L’orage est aussi intense que les paroles, que les regards qu’ils échangent. Alcyone ne sait plus comment penser. Enervée, soulagée, inquiète. Un ensemble qui la tourmente. Sa supplique la déchire avant qu’elle ne se glisse à ses côtés. Une main réconfortante. Sans être une accolade, simplement montrer sa présence qu’importe ce qui arrive. Le silence. Il bourdonne aux creux des oreilles. Elle savait qu’il avait pris sur lui pour s’excuser. Pour lui demander de rester. Et pour une fois, elle garde les lippes closes. Laisse l’Aiglon dans son cocon, jusqu’à ce qu’il en sorte. Jusqu’à ce que sa main se glisse sur la joue de la Shafiq, attirant son visage vers le sien. Son regarde fauve s’accrochant aux bleus de ceux d’Alcyone. Il dit ne pas être doué pour parler. Que répondre ? Elle le sait. Ca fait longtemps qu’elle l’a bien compris. Elle se contente de hocher doucement le visage. Toutefois, elle ne s’attendait pas à la suite. Ses lèvres qui parcourent son cou, éveillent en elle une vague sourde et éreintante. Elle ferme les yeux. Le premier baiser l’a renvoie à leur dispute lorsque leurs lèvres se sont percutées avec hargne. Le deuxième. Une avancée dans le temps alors que le baiser de la réconciliation enivre ses souvenirs. Le dernier. Celui de la forêt interdite. Celui qui n’a pas de raison. Celui qui trahit bien plus qu’il ne le devrait. Sa main se resserrent sur la cuisse du jeune homme à mesure qu’il a posé sa bouche sur le creux de sa nuque. Ses yeux s’ouvrent alors que son front s’appose au sien.

Elle semble presque se tendre sous les paroles qui la percutent. Comme si la fuite semblait être la meilleure des solutions. Mais elle est sous son emprise et c’est pire que tout. Il la prends par surprise et elle reste silencieuse de stupéfaction. Il aborde ce sujet presque secret dans un moment où elle s’y attendait le moins. Le trouble l’envahit. La brulure de ses lèvres sur son cou toujours plus virulente. Ses questions. Ses murmures. Son accent qui roule sur les paroles qu’il prononce.  Ses assassines qui courent sur son visage. Son pouce qui dessine le tour de ses lèvres. Elle ferme à nouveau les yeux cherchant à reprendre le contrôle sur le rythme abrasif de son palpitant.

Ses paupières clignent, ses iris s’accrochent à l’ambre qui la brule. Son visage se libère avec douceur de la main de Dimka. Ses lèvres frôlent à peine celles du Slave. Continuent leur route à l’orée de sa mâchoire, jusqu’à son oreille. Joue contre joue. « Et toi ? » La main qui s’enroulait jusqu’à lors sur sa cuisse se niche sur la nuque de l’Aiglon. Elle sent son souffle, son odeur. La proximité pourtant habituelle entre eux l’enivre plus que de raison. « Pourquoi tu fais toujours le premier pas ? Pourquoi tu fais en sorte que je reste ? Pourquoi tu m’accueilles dans ton lit ? Pourquoi tu supportes mes caprices alors qu’une autre n’aurait aucune grâce à tes yeux ? » L’Etoile lui retourne ses questions, ses murmures. Réponds à sa façon. Toujours détournée. Elle quitte son oreille, se niche à présent vers l’autre amenuisant petit à petit la distance entre eux. « Si tu as la réponse à toutes ces questions, sache que la mienne est la même que la tienne. » A son tour ses lippes parcourent sa chair suivant l’angle de sa mâchoire. « Depuis cette nuit avant notre dispute, je pense à toi comme une amie ne devrait pas le faire. » La voix d’Alcyone se fait légèrement rauque. Murmure voilé de l’envie. « Je suis autant paumée que toi. J’en ai autant envie que toi. » Elle se dresse légèrement son regard s’insinuant sans gêne dans le sien. Elle a choisi ses mots avec escient. Elle sait l’impact qu’ils auront. Elles posent doucement ses lèvres sur celles de l’Aiglon. Avec douceur. Presque trop léger. Volontairement tentatrice de l’éphémère. Pour lui donner envie d’en avoir davantage. Un nouveau murmure en un souffle : « Dimka… Jure moi… » Ses dents viennent alors pincer sa lèvre inférieure, tirant légèrement dessus. S’enfuie à niveau cherchant à le titiller dans son envie. A le provoquer.« Que ça changera rien entre nous. Que je vais pas te perdre à cause de ça. » Ses mains se glissent sur la nuque de l’Aiglon, tandis qu’elle l’observe à peine quelques secondes. Ses lippes frôlent les siennes avec audace. Dernier murmure : « Jure le moi Dim… »

quoi est-ce que joue le slave ? Il n'en sait rien lui-même il s'aventure sur un nouveau terrain, quelque chose qu'il ne connaissait pas, ses yeux ambrés cherchaient sans cesse ceux de la jolie shafiq. Il avait de tourner autour du pot, il en avait assez de faire semblant, il voulait qu'elle abat ses cartes, est-ce lui serait capable de faire la même chose cela était une autre histoire. Dimka ne s'était jamais battu à armes égales et si avant ce n'était qu'une simple question de choix, aujourd'hui c'était parce qu'il était tout simplement incapable de montrer autant de sincérité qu'il en demandait à Alcyone... Mais peut-être avait-il besoin qu'elle baisse sa garde pour pouvoir baisser la sienne ? Mise devant le fait accompli, au pied du mur, il voulait qu'elle se livre, elle voulait qu'elle lui dise ce qu'il avait besoin d'entendre de sa bouche... La tension ne fait que montrer entre eux deux, tandis qu'il sent sa main se resserrer sur sa cuisse, sent sa main sur sa nuque, il se retient pour ne pas céder à ses envies, pour ne pas tirer sur ses cheveux afin de mettre légèrement sa tête en arrière et lui donner le baiser dont il avait tant envie. Elle lui retourne sa question. Evidemment. Ils étaient différents par bien des côtés et tellement similaires par d'autres... Mais il n'avait pas envie de mettre des mots sur tout cela, c'était pour ça qu'il lui avait posé la question, il avait eu envie qu'elle le dise pour eux deux... Qu'elle brise cette glace, peut-être qu'au fond ni l'un, ni l'autre n'était encore prêt ?

Plus elle parle et plus le regard du slave s'assombris, plus son envie s'agrandit, encore une fois il n'avait pas envie de parler, il voulait fondre sur sa bouche tel un vautour, il fixait cette dernière, tandis que la jeune femme change de côté, elle joue, elle frôle avec le danger qu'il représente et elle le sait... Ils le savent tous les deux. Les lèvres d'Alcyone se posent sur sa peau, doucement ils passent un nouveau cap, ils ne font peut-être pas les choses dans l'ordre et alors ? Qui à dit qu'il fallait commencer par de douce caresse ? Leurs premiers baisers ne cessaient de se jouer dans son esprit, il en voulait un nouveau, la maintenant, tout de suite alors qu'elle lui avoue penser à lui d'une façon dont elle ne devrait pas... La voix du slave se fait alors sourde, comme un grondement... "C'est parce que nous ne sommes pas que des amis Alcy..." Non ils sont au-delà, des amis oui mais avec autre chose, cette chose qui les poussent tous les deux dans les bras l'un de l'autre. Sa voix est rauque chargée du désir qu'il éprouve en cet instant pour elle... Il serait si facile de se laisser aller, de se laisser faire, de s'apprivoiser l'un et l'autre et pourtant quelque chose le retient sans qu'il ne sache vraiment quoi... Alcyone était différente, ça il le savait, il voulait alors faire les choses différemment avec elle... Ses lèvres viennent alors frôler les siennes et c'est trop tard... Elle a perdu le slave qui n'écoute déjà plus et ne pense qu'à une seule chose... Avide, il ne désirait plus, beaucoup plus que ce petit baiser chaste en surface. Il voulait la posséder, capturer sa bouche, capturer son corps... Elle parle de promesse, cela sonne presque comme une supplique a-t-elle à peine a-t-elle fini de parler que sa large paume se referme sur sa nuque à elle. Dimka s'empare alors de sa bouche, plaque ses lèvres sur les siennes, s'insinue entre ses deux dernières, laisse la passion qui sommeillait en lui depuis trop longtemps s'exprimer. S'accrochant à elle comme si elle était devenue vitale, comme si elle était sa bouée de sauvetage... Il n'a rien promis non et les mots de la jeune femme ne cesse de tourner dans sa tête, il n'a pas le droit et il le sait, de lui prendre quoique ce soit s'il n'est pas foutu de le lui promettre...

A contre cœur, grimaçant, il s'écarte d'elle alors qu'il est au bord d'exploser, qu'il la désire si fort qu'il se sent à l'étroit dans son pantalon cela lui fait mal, mais il ne montre rien. Il se lève, il s'éloigne... L'orage continue de tourner, mais Dimka en lui c'était un ouragan qui est en train de s'élever... Il se contrôle à peine et si elle n'était pas dans la tente peut-être aurait-il tout détruit, mais sa présence l'apaise qu'il le veuille ou non. "Tu ne sais pas ce que tu me demande Alcy... " Le problème n'était pas d'ailleurs le fait que cela ne changerait rien, Dimka en était infiniment convaincu, il était tout bonnement incapable de faire une promesse, il n'en faisait jamais, parce que depuis qu'il était gosse aucune promesse qu'on avait pu lui faire avait été tenue... Comment lui promettre quelque chose alors ? Pour lui c'était tellement surfait et puis il avait peur... Peur que cela l'engage à quelque chose et l'engagement ce n'était pas pour Dimka... "Je n'ai jamais fait de promesse... A personne..." Avouait-il... Serait-il même capable d'en tenir une ? "Les promesses sont faites pour être trahie..." Annonçait-il avant de s'expliquer. "C'est ce qu'on m'a appris." Pas directement, mais c'était ce qu'il en avait retenu à force... Il revenait tout prêt d'elle sans forcément lui imposer sa présence, son regard plongé dans le sien, il laissait sa phrase sortir dans un murmure...

"Je n'ai pas envie de te trahir Alcy..." Non il tenait trop à elle, c'était sa réponse à toutes ses questions, il s'en voudrait de lui faire le moindre mal... Il lui laissait alors le choix, ils pouvaient continuer la ou ils s'étaient arrêter, ou ne pas franchir cette limite... Lorsque Dimka voulait quelque chose, il l'obtenait toujours, il avait le pouvoir sur tout le monde, sauf sur l'étoile, non parce que c'était elle qui avait le pouvoir sur lui...

lcyone distille ses mots, délivre à mesure quelques brides de ses pensées. De ses idées qui hasardent dans son esprit de façon incontrôlées. La brulure de ses baisers dans son cou trouble le rythme de son palpitant. Elle n’avait pas pensé. Pas pensé à cela en venant le rejoindre une fois de plus dans sa tente. Chant du mensonge… Bien sûr qu’elle y pensait, rejetant ces idées, les étouffant toujours plus profondément. Ils ne faisaient rien comme les autres. Ils dormaient ensemble sans même se toucher. S’embrassaient sous le coup des émotions : colère, reconnaissance, euphorie… Et ce soir  ? Au milieu de l’éclat de l’orage, le regard, les lèvres, les mains de Dimka jouaient la carte de la sensualité. Flirt sulfureux, partie hasardeuse dans laquelle Alcyone s’engageait à son tour. Terrain trouble, qui éveillait tous ses sens. "C'est parce que nous ne sommes pas que des amis Alcy…" Un frisson parcourt son échine à ses paroles. Ses iris se perdent dans l’ambre de ses yeux. Le voile vient de tomber. Celui qui cherchait à cacher toutes formes d’attirance, celui qui disait qu’il n’y avait rien de plus entre eux. Le feu incandescent qui sommeillait depuis bien trop longtemps dans les entrailles de la Shafiq était en train de la consumer. Pourtant, la crainte elle aussi tiraillait ses pensées. Celle que cela risquait de tout gâcher, elle ne parvenait pas à l’expliquer. Mais le doute, celui de tout anéantir entre eux, c’était la seule chose qui maintenait les quelques brides de la raison de l’Etoile.

Si elle cherche à se rassurer, si elle veut l’entendre de sa bouche, le Slave en décide autrement. Elle sent son assassine s’agripper à sa nuque avec un besoin impétueux dans lequel elle se laisse aller avec délectation. Leurs lippes se rencontrent sans douceur. L’urgence de sentir l’autre se fait plus forte. Alcyone chavire presque en arrière dans cette tempête d’émotions. Son bras s’enroule autour de sa nuque, ses doigts se crispent à la lisière de ses cheveux, ses ongles s’enfonçant légèrement dans sa chair. Elle se retient de ne pas complètement basculer sur son lit avec son autre main qui s’agrippent au tissu de son t-shirt s’approchant toujours plus de lui. Elle en oublie presque qu’il ne lui a pas répondu. La voix pernicieuse qui le lui rappelle est désagréable, mais elle est lointaine tant le besoin de l’avoir contre elle est plus fort. Elle aime sentir sa puissance ; découvrir sa langue s’emmêlant à la sienne. Son odeur, son souffle. Sa chaleur. Elle voudrait faire courir ses mains sur son torse, se coller davantage à lui.

Pourtant le froid s’empare soudainement de son être. Un gémissement de frustration traverse les lippes d’Alcyone alors qu’il s’est levé et semble à présent si loin d’elle. Les éclairs traversent la toile de la tente et rythme le silence qui s’est installé. La brune se redresse légèrement. Remet de l’ordre dans sa chevelure sombre, comme pour chercher une occupation. Elle sait qu’il va prendre la parole et étrangement, son instinct lui dit qu’elle ne va pas aimer. Son regard glisse sur Dimka, tout son corps est tendu, il semble presque sur le point d’imploser mais se contient. Lorsque ses mots claquent dans les airs, le palpitant d’Alcyone s’embrase. Son regard se voile d’incompréhension. Elle avait juste besoin qu’il la rassure, qu’il lui dise que malgré ce besoin, ce désir, ils seraient comme avant. Une fois l’envie assouvie. Mais il ne dit rien qui va en ce sens. "Les promesses sont faites pour être trahie…" Ca fait mal. Alcyone ne sait pas d’où ça vient, mais la sensation irradie de partout. Et lorsqu’il s’approche, lui disant qu’il ne veut pas la trahir, son regard plombant le sien, il doit avoir du mal à lire ce qui se passe dans la tête de la brune. Colère, déception, compréhension. Résignation.

Le tonnerre explose toujours à l’extérieur, la pluie berce le silence qu’Alcyone impose alors qu’elle ne lui réponds pas. Il n’y a pas si longtemps encore, elle l’aurait certainement incendié. Elle avait envie de le faire. D’ailleurs, elle se relève brusquement pour lui faire face. Son regard est sombre. L’instant de la colère qui la contrôle. Elle pose abruptement ses mains contre son torse, prête à le rejeter loin d’elle. Elle se sent blessée. Pourtant ses paroles. Elles font sens dans l’esprit de la Vipère. Elle lui en veut et en même temps, elle n’y arrive pas. Alors ses mains restent juste contre lui, sans qu’elle ne le regarde durant de longues secondes. « Alors ne promet rien… » Un murmure alors qu’elle lève enfin les yeux vers l’Aiglon. « Tu serais capable de tout détruire pour prouver que tu as raison. Et je ne veux pas me risquer à ça. » Son visage se lève lentement et ses lèvres se posent sur celles de Dimka. Léger et emplit d’abnégation. Elle reste peut-être une seconde de trop, comme un dernier baiser que l’on donne. « C’est mieux d’arrêter là… » murmure en un souffle contre ses lèvres. Elle s’éloigne pour sortir de la chambre du slave, se voile d’un masque qui semble la faire encore tenir debout, se tourne avant de franchir le seuil. « A plus tard, Dim… » Ce n’est pas un Adieu, juste un au revoir. Le temps de souffler, d’éteindre le feu. De reprendre ses esprit.