QUÊTE DE SERPENTARD : LA DÉCISION

ϟ Sujet commun Serpentard Tous les serpents sont réunis dans la salle commune. Exceptionnellement, les vipères avaient été convoquées pour un rassemblement spécial par leur responsable de maison. Certains se trouvaient sur les divans, les autres étaient assis par terre ou se trouvaient debout. Le craquement des bûches dans la cheminée ne se fait recouvrir que de quelques murmures dans la salle ; on se doute bien que la raison d’une telle réunion ne doit pas être anodine.

Le préfet avance. À la manière du reptile dont leur maison tire son nom, il est sinueux, puissant, le son de ses pas résonne dans la salle. Son regard vif croise celui de chacun des étudiants. Un sourire se glisse sur ses lèvres tandis que sa main se faufile dans sa poche. Il en sort une petite boîte, inoffensive, en apparence ; elle ressemble à n’importe quel cadeau d’anniversaire, mais c’était bien plus que cela. « Grâce aux conseils de notre bon ami Bouzin, nous avons été en mesure de retrouver la Pierre. » Il a un petit sourire aux lèvres en expliquant sommairement comment son équipe et lui avaient réussi à mettre la main sur la relique. En compagnie d’un petit groupe du Dark Side, il avait passé ses vacances à rechercher la relique, profitant du chaos de la Coupe du Monde pour mettre les mains sur le trésor convoité. Leur patience avait été récompensée.

Le Dark Side avait triomphé.

Il tourne son regard vers la salle. « Maintenant, il est temps de choisir comment nous allons l’utiliser. » Ce serait au groupe de discuter de ce qu’il voulait faire de la pierre. Grâce à la quarantaine qui retenait les jumeaux, rares représentants du Light Side, il n’y avait pratiquement que des membres du Dark Side présents dans la pièce. Qui se souciait d’une discussion démocratique ? Comme le dit l'expression populaire, les absents ont toujours tort.  

Ils avaient été réunis dans leur salle commune ce qui était assez rare tout de même chez les serpentards, Lou c'était demandé ce qu'on leur voulait... Arrivant dans la salle commune en voyant tout le monde réunis, son coeur saignait... Yassen... Zoya... Andreï... Kamen... Ils auraient tous dû être ici, tous et pourtant aucun n'y était... Son cœur était lourd et elle souffrait de leur absence à chacun. Alors son regard se posait alors sur Alcyone, les deux jeunes filles s'étaient toujours bien entendu et c'était auprès d'elle qu'elle allait chercher du réconfort d'une certaine manière. Elle fut très vite rejointe par Anna à qui la slave offrit alors un léger sourire. Il fallait être fort à présent, tous soudés, parce que personne ne savait ce qui allait venir... Anna semblait plongée dans un bouquin, Lou elle écoutait plus attentivement lorsque le préfet pris la parole. Elle regardait cette pierre qu'il brandissait fièrement et la jeune fille levait alors les yeux en l'air. Il était heureux de l'avoir trouvé grand bien lui fasse, à vrai dire, Lou ne l'avait jamais réellement cherchée, cependant elle n'était pas pour le fait de s'en servir... Pourtant elle en aurait du monde à ramener si elle le pouvait, toute sa famille avait été massacrée, pourtant elle n'était pas à ce point égoïste. Pour elle ce n'était pas bien, pourquoi est-ce qu'une personne aurait le droit de vie ou de mort sur une autre personne ? Ce genre de chose avait tendance à la révolter pourtant pour le moment elle gardait le silence... Nombre de ses amis voulaient cette pierre... Pourquoi ? Pour qui ? Et puis finalement, c'est Anna si discrète la seconde d'avant et qui maintenant s'impose devant tout le monde qui à prit la parole. Lou est fière d'elle, parce qu’elles ne sont que deux aujourd'hui à représenter l'autre camp et qu'elle ne se démonte pas pour autant. La poupée russe se lève alors à son tour, se place à côté d'Anna, mais ne prend pas la parole tout de suite, elle regard d'abord un à un ses amis dans les yeux.  Alcyone, puis Helge, son regard passa àSakura, Thoma, même Atos, son regard se perdit un instant sur Willa sentant son corps se raidir puis finalement Teodor... Tous, ils étaient tous dans l'autre camps et elle n'était franchement pas certaine d'arriver à les convaincre, elle espérait seulement être écoutées...

"Anna n'a pas tort." Si Anna c'était faite plus offensive, Lou parlait d'une fois plus douce, parce qu'encore une fois, elle s'adressait à ceux qu'elle aimait et tentait de les atteindre. "Je ne l'aurais pas dit comme ça, mais quelque soit la personne que vous désirez ramener elle ne sera jamais comme avant... Est-ce que vous vous voulez vraiment faire subir cela à quelqu'un ?" Demandait-elle tout en continuant de les regarder. "Qui sommes-nous ? Pour décider de la vie ou mort de quelqu'un ?" Elle avait peur qu'on lui parle de sang-pur, pour elle tout ça n'était qu'idiotie, peu importe le sang, personne n'avait gagné ce droit ! "Cette chose." Disait-elle en désignant la pierre. "Ne vous apportera que des ennuis..." Lâchait-elle finalement. Restant aux côtés d'Anna, elle espérait que leurs paroles auront fait mouche au moins sur une personne ? Sinon elles n’avaient plus qu'à prier pour ne pas avoir encore plus d'ennuis qu'ils n'en avait déjà...

Ils avaient tous été rassemblés dans la salle commune pour une annonce importante. Sakura était dans un coin de la salle commune, debout à côté de Brooke. Elle ne savait pas ce qu’il se passait et attendait que le préfet se mette à parler. Quand il sortit une boite de sa poche, elle commença peu à peu à comprendre. Comme beaucoup. « Grâce aux conseils de notre bon ami Bouzin, nous avons été en mesure de retrouver la Pierre. » C’était la pierre de résurrection. Un groupe l’avait trouvé. Ils avaient tenu leurs paroles et au lieu de la garder pour eux, ils partageaient leur découverte. Sakura était surprise, elle ne pensait pas que quelqu’un retrouverait cette pierre et ne l’avait pas vraiment cherchée non plus. « Maintenant, il est temps de choisir comment nous allons l’utiliser. » Elle voulait vraiment voir à quel point cette pierre pouvait être puissante. Elle avait toujours été attirée par les formes de magie les plus puissantes, en particulier la magie noire. Sakura ne souhaitait pas l’utiliser à des fins personnelles. Si cette pierre pouvait réellement ramener quelqu’un à la vie, elle voulait qu’elle soit bénéfique à quelqu’un qui l’aurait mérité. Sakura passa son bras autour de la taille de sa meilleure amie au moment où Anna se mit à raconter une histoire. Elle l’avait déjà entendue quand elle était petite, son père la lui avait déjà racontée, mais elle n’y avait jamais fait attention. « Perso, je l’utiliserai pas. Personne ne mérite d’être transformé en putain de mort-vivant pour satisfaire les désirs macabres d’un faible incapable de faire son deuil… Ou d'un nazillon fils à papa qui veut ressusciter son Maître pour redevenir un gentil petit esclave bien obéissant. » Anna surprenait la Japonaise avec son franc-parler, mais elle la fit aussi sourire. Sakura pensait qu’elle n’avait pas tort. Elle ne souhaitait pas voir revenir Voldemort après tout ce qu’il avait fait. Qu’il reste mort celui-là. Sakura croisa le regard de Lou. Elle sentait qu’elle allait appuyer Anna et qu’elle cherchait d’autres soutiens. « Anna n'a pas tort. » Sakura jeta un regard à Brooke pour savoir ce qu’elle en pensait. Elle ne faisait partie ni du Light Side, ni du Dark Side, mais son avis était important pour elle. « Je ne l'aurais pas dit comme ça, mais quel que soit la personne que vous désirez ramener, elle ne sera jamais comme avant... Est-ce que vous vous voulez vraiment faire subir cela à quelqu'un ? Qui sommes-nous ? Pour décider de la vie ou mort de quelqu'un ? » Sakura se dit que peu importe à quel point elle désirait voir quelqu’un être ramené à la vie, elle était d’accord avec Lou. « Cette chose ne vous apportera que des ennuis... » La Japonaise hésita à rester discrète. Elle savait qu’il allait y avoir de violentes réactions, des avis tranchés, cette pierre allait tous les diviser. Finalement, doucement, sans attendre l’avis de Brooke, elle prit la parole : « Je suis d’accord avec elles. On ne trouvera jamais une solution qui satisfasse tout le monde. On ferait mieux de ne pas l’utiliser. » Sakura ne regarda personne directement dans les yeux, elle ne voulait pas se faire d’ennemis. Elle savait juste que des fois, elle ne se sentait pas vraiment à sa place chez les Serpentard et qu’elle ne voulait pas qu’on l’exclut encore plus.

Dans l’ombre, Helge écoute. Il est adossé contre un mur, une cigarette toute neuve entre les lèvres. Il ne l’allume pas, il joue simplement avec. Mais quand il entend les autres débattre à propos de la pierre, il sent le sang bouillir dans ses veines. Il a envie d’allumer sa clope, pour oublier les autres et se concentrer sur le tabac s’engouffrer dans ses poumons. Depuis l’annonce de l’épidémie et de la quarantaine, le jeune voleur n’est plus lui-même. Cela fait déjà quelques semaines qu’il est totalement différent du début de l’année. Il a effacé la mémoire de Yassen, il a cru revoir son frère à Pré-au-Lard, il a la pression de son père sur les épaules et les soupçons de pauvres idiots sur son dos. Le jeune sorcier n’en peut plus.

Et quand Lou se permet de prendre la parole pour les dissuader de faire quelque chose de mal avec la pierre, il hésite. Qu’est-ce qu’aurait voulu Yassen ? Avec son meilleur ami, ils ont rarement parlés de la quête des Serpentards. Après tout, ils n’étaient pas du même côté. Pour Helge, la pierre peut être utilisée. Elle peut donner du pouvoir à ceux qui en ont besoin, et le jeune homme est un voleur, un vandale, c’est son but d’avoir ce genre d’objets dans sa collection. « Justement, vous ne pensez pas que la pierre peut nous être utile ? Avec tout ce qui se passe en ce moment ? Avec ce bordel sur l’épidémie et cette foutue quarantaine qui nous empêche d’être au complet ? On ne peut pas rendre la pierre. » Helge s’impose rarement. Il est l’invisible, celui qui se glisse partout sans que personne ne le remarque. Mais pour une fois, il sort de sa situation de confort, il veut imposer sa pensée, montrer qu’il existe. « On pourrait faire revenir Voldemort… » il a chuchoté, mais tout le monde l’a entendu.

Alcyone s’était installée dans l’un des canapés de la salle commune. Le sujet de la soirée risquait d’être épineux, voir hasardeux. Elle même ne savait plus quoi penser quant à cette pierre alors qu’elle avait agi du côté du dark side. Mais ses motivations existaient-elle encore réellement ? Son regard se perd un instant sur Thomas, Atos. Puis sur Lou qui s’est assise juste à ses côtés. Amies, elles n’étaient pourtant pas du même avis à ce sujet. Anna prends la parole en première. Alcyone se souvient instantanément du conte qu’elle cite. Un sourire étire ses lippes. C’était un bon argument, il fallait l’avouer. Alcyone s’étonne de voir Sakura prendre la parole. Elles sont toutes contre. Pourtant… Elle comprends le besoin égoïste de faire revenir une personne décédée. Même s’il n’est qu’une ombre de lui même. Le besoin de l’avoir. Prêt de soi. Pouvoir le prendre dans ses bras n’importe quand. Keith lui manquait indéniablement. Son odeur, son rire, sa voix. L’éclat dans ses yeux. Mais il n’était pas mort. Seule sa carcasse avait disparu. Son esprit lui logeait dans le crâne de Pandore. Alors la pierre servait-elle réellement à quelque chose pour toi ? Et ses yeux se braquent sur Helge. Sur son murmure. Elle doute d’avoir entendu correctement. Vu la tête de ses proches, elle comprends qu’elle ne fait pas preuve d’un soucis d’audition. « Je comprends qu’on veuille utiliser cette pierre à des fins personnelles. Pour ramener un proche. Qu’importe s’il est un mort-vivant si on peut l’avoir à ses côtés ? Mais le Seigneur des Ténèbres ? Pour faire quoi ? » Ce mage a apporté plus de souffrance qu’aucun autre. Et Alcyone ne pense pas qu’à ses tortures et massacres. Elle pense à sa famille, déchue. A son frère en prison pour avoir suivit ses préceptes. Mais son retour est-il une solution pour redorer leur blason. La question flotte dans son esprit. Elle tente de se raisonner. Non, là, ça va trop loin.

Tu sentais déjà la guerre arriver. Tu sentais déjà l’ambiance qui se chargeait en électricité. Tu sentais l’appréhension, cette odeur d’excitation mêlée à celle de la crainte. Ainsi donc, elle a été retrouvée. La pierre de résurrection. Tu sens ton cœur s’emballer. Tu restes pourtant calme, avachie sur ton fauteuil. Tu étais un peu à l’écart, un peu plus loin de autres. Dans ton coin. Dans ta bulle. Tu réfléchissais. Tu sentais ces papillons dans ton ventre. Tu ne veux pas te faire de faux espoir. Mais tu le sais. La pierre peut le faire ramener. Elle peut ramener Oryon. Rien qu’à cette pensée, ton cœur s’emballe de plus belle. Le faire ramener. Tu contrôles tes émotions. Ne rien laisser paraître. Pourtant, tu la veux tellement. Pour toi et toi seule. Tu sens les ténèbres de la pierre s’insinuer en toi. Tu veux qu’il revienne. Tu veux le revoir. Sa présence dans ton cœur est trop lourde. Tu le veux auprès de toi. Tu soupires quand Anna lit le passage du livre, levant les yeux aux ciels. Tu aimerais lui dire que Potter a utilisé la pierre, cet imbécile aussi. Mais qu’il ne s’est pas suicidé pour autant. Lou et Sakura en rajoutent une couche. Si elles n’en veulent pas, elles n’ont qu’à s’en aller. Tu ne saurais dire pourquoi, mais tu es d’humeur massacrante. Depuis le banquet, tout part en vrille dans ta vie. Néréo. Fiancée. Kamen absent. Serment inviolable. Et Lucrezia qui s’éloigne toujours plus. Et Athéna qui est là, comme une ombre dans ton ancienne vie. Cela fait beaucoup pour une seule personne. Helge prend la parole. Pour une fois que le Petterson s’impose dans un débat. Lui qui est une ombre silencieuse en arrière-plan, tirant secrètement les ficelles du jeu. Tu es plutôt d’accord avec ce qu’il dit. Il murmure autre chose, mais tu es trop loin pour l’entendre. Mais les élèves autour de lui grimacent. Qu’a-t-il bien pu dire ? C’est Alcyone qui répond à ta question. Le seigneur des ténèbres. Tu frissonnes. La Grande Guerre est encore trop présente dans la mémoire des participant pour parler de ramener le seigneur des ténèbres. « Pour vous autre, Bulgares, c’est facile de vouloir ramener le Seigneur des Ténèbres à la vie. Vous n’avez pas eu à le combattre ici, ni à en subir les conséquences. Le ramener à la vie ne servirait à rien. Le temps de Voldemort est fini. N’en parlons plus. » Tu ne bouges pas de ton siège, les jambes négligemment passé par-dessus l’accoudoir. Contre le seigneur. tu as choisi de t’opposer à lui. À tes parents. Tu sais que si l’histoire se répétait, tu n’aurais plus la force de t’opposer. « Concernant ceux qui ne veulent pas utiliser la pierre, la sortie est par-là. » Tu pointes la grosse porte qui vous sert d’entrer et de sortie. « Si on a été convoqué ici, c’est pour savoir comment utiliser cette pierre, et non pas de savoir si on l'utilise. Ceux qui veulent l’utiliser peuvent rester et en discuter. Ils seront les garants en cas de… Disfonctionnement. ». Ton humeur sombre de plus en plus. Tu sais que tu vas tout faire pour utiliser la pierre à ton avantage. Mais tu espères de tout ton cœur ne pas te tromper de camp, encore une fois…

Bon sang. Une réunion ? De Serpentards ? C’est quoi ? La réunion annuel de ce qui est in de détester et out d’apprécier ? Le hic c’est que Nigel respectait généralement les règles et s’il est écrit et dit qu’il est requis d’être présent, alors il est présent. Comme Anna, il a tout d’abord le nez dans un bouquin, mais pas pour les même raisons. Lui, c’est parce qu’il se fiche pas mal de ce qu’ils pourraient raconter. Mais à sa grande surprise, c’est tout le contraire. La pierre de résurrection ? Sérieusement ? Rien que ça ? Bah, finalement, ça l’intéresse pas mal cette petite réunion. Il ferme son bouquin, écoute attentivement et avec sérieux. Mais ça ne change rien, Nigel est toujours sérieux.

Anna plaide tout d’abord que ce sera qu’une demie-vie et l’explique en racontant un extrait d’un conte. Elle avait probablement raison. Rapidement, un autre va dans son sens, ainsi qu’une troisième. Quel intérêt d’avoir récupéré cette pierre si personne ne veut s’en servir ? Lui, il savait très bien comment il pourrait s’en servir. Il pourrait s’en servir sur lui. Parce qu’il va mourir, bientôt. Il le sait depuis très longtemps. Il savait que cette pierre pourrait ne lui apporter qu’une vie misérable, mais à savoir qu’on allait mourir de toute manière ne changeait rien. Sa vie était déjà misérable. Oh oui, il sait exactement comment il pourrait s’en servir. Faire un pied de nez à ses propres visions, à son funeste destin, l’idée était exquise. Ce qui l’est moins, par contre, c’est de suggérer de ressusciter le Seigneur des Ténèbres. Mauvaise idée, Helge. Et si son expression reste impassible, il remarque le doute dans celle des autres. Non, cette idée est de loin la pire possible. Et puis quoi encore.

- Il est certain que si vous faites les imbéciles avec cette pierre, elle vous causera des ennuis. Il remonte ses lunettes d'une rapide poussée de l'index. Pourquoi ramener Celui qui a déjà échoué deux fois ? demande-t-il, impitoyable, avec une pointe acérée de mépris. Ils sont bêtes ou quoi ?

C’est bien connu, Nigel et ses O partout, il méprisait l’échec, pour lui comme pour les autres. Il n’a jamais été un timide. Un reclus, sans doute. Un méprisant personnage, certes. Ses crises de panique lui valait une réputation d’esprit fragile, mais pourtant, ça n’avait pas l’air de l’affecté en ce moment. Non, il semblait pleinement lucide. L’une d’entre eux pointe la sortie pour ceux qui ne veulent pas s’en servir. Ils pensent vraiment arriver à un consensus ? Les Serpentards ne se sont jamais entendus sur rien, en général.

- Et vous laisser faire n’importe quoi ? interroge-t-il, son ton laissant clairement entendre qu’ils sont assez idiots pour se lapider entre eux avec la pierre parce qu’ils ne s’entendent pas. Déjà, comment utiliser la pierre est une question stupide. Nous savons tous comment elle s’utilise et à quoi elle sert. Commencez par vous demander et répondre à la bonne question. Pourquoi vous voudriez ramener des morts ? Et aussi qu’est-ce que vous voulez en faire ensuite de ces morts-vivants ?

De toute évidence, il n’est pas là pour se faire des amis.

Tout se complexifiait décidément avec cette nouvelle année, il fallait que les serpents de décident sur ce qu’ils feraient de la pierre de résurrection. Comme si c’était intéressant, la métisse écoutait tout ce qui était en train de se dire se mettant entre Alcyone et Perséphone, cherchant à comprendre ce que la plupart des élèves pouvaient en penser. Apparemment les avis divergeaient grandement, cette situation l’amusait. Elle se fichait bien de la pierre, enfin elle ne la voulait pas vraiment pour elle, elle savait à quel point l’une de ses amies avait souffert d’une perte, alors peut-être que l’aider un peu ne serait pas si mal. Alors, elle ne comptait pas laisser n’importe qui faire n’importe quoi avec cette pierre encore moins si c’était pour faire revenir le Seigneur des Ténèbres. « Ramener le Seigneur des Ténèbres n’est pas une idée très sage, je suis plutôt douée en conneries en général. Sérieusement, la plupart d’entre nous sommes en mauvais termes avec les autorités à cause des agissement qu’il nous a fait avoir ou même à nos parents et vous voulez qu’on le fasse revenir ? Il a essayé deux fois à prendre le pouvoir, deux fois il a échoué, faites revenir Grindelwald tant que vous y êtes ! » Lucrezia avait utilisé un ton assez je m’en foutiste sur le coup, mais après tout il fallait bien que tout le monde comprenne qu’essayer de faire revenir celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom n’était pas une bonne idée. Alors, qu’elle se tait et laisse les autres la regarder de différentes manières qu’il soit, elle se rapproche de Thomas de La Rivière un instant, laissant les élèves à leur discussion invraisemblable.  « Putain franchement faut qu’ils arrêtent avec leurs conneries, faire revenir un mec qui nous a presque tous foutu dans la merde... » S’il y avait une chose certaine, Lucrezia n’avait pas de réelle relation avec sa mère qui était enfermée à Azkaban pour avoir été jugée en tant que mangemort. Elle avait besoin d’un peu de réconfort en posant sa tête sur l’épaule du jeune français, cette situation ne la rassurait pas vraiment.  

Thomas avait poursuivi la recherche de la pierre de résurection avec attention. L’idée de pouvoir communiquer avec son défunt frère l'obsédait. Pourtant, alors qu'ils s'apprêtaient à discuter de son utilisation, il était distrait. Le début d’année avait été chaotique. Zoya manquait à l’appel, dans la Salle Commune, et Thomas en était bien heureux. Il espérait que le temps qu’elle puisse sortir des cachots, il aurait oublié le goût de ses lèvres sur les siennes. Les Aurors la suspectaient d’être atteinte de la fameuse épidémie. Et elle l’avait embrassé. La sale pute. Depuis plusieurs jours, Thomas s’obligeait à lancer des sortilèges de difficultés variables pour tester sa magie. C’est avec horreur qu’il constatait que sa baguette ne répondait plus aussi efficacement aux sorts les plus complexes. Et alors que tout le monde s’installait pour discuter de l’utilisation de la pierre, le serpent tentait de se convaincre que  seul le stress était responsable de ses problèmes.

Il avait écouté d’un air distrait les premières personnes parler. Il leva les yeux au ciel lorsque certains évoquèrent l’inutilité de faire revenir des morts mais ne prit pas la parole. Ce fut lorsque Helge évoqua la possibilité de faire revenir le Seigneur des Ténèbres que Thomas se mit réellement à écouter. Dans un premier temps, il garda le silence ; Nigel avait parfaitement résumé la situation. Pourquoi faire revenir celui qui avait échoué deux fois ? D’autant plus que de nombreux sangs purs avaient aussi perdu des proches lors de cette guerre. Ils avaient donné leur confiance au Seigneur des Ténèbres et il n’avait pas réussi à en être digne. Helge était fou de proposer cela.

Thomas acquiesça aux paroles de Lucrezia pour marquer son approbation. Lorsque son amie se rapprocha de lui et posa la tête sur son épaule, le serpent passa un bras autour d’elle. Cette fois-ci, il décida de prendre la parole. Il n’avait pas l’habitude de voir Lucrezia aussi chamboulée et il n’aimait pas la voir ainsi. « Bon, je crois qu’on est tous d’accord pour dire que faire revenir le Seigneur des Ténèbre n’est pas une bonne idée. Que vous soyez du côté des sangs impurs qu’il a attaqués ou des puristes qu’il a déçu, cela n’a aucun sens. » Thomas se redressa légèrement. Il planta ses yeux dans ceux de Kim qu’il regarda avec calme mais dédain. « Quant à utiliser la pierre, je pense qu’on est également d’accord sur le fait que si ça ne vous intéresse pas, vous pouvez toujours partir. Si vous n’avez pas de proche à qui vous désirez parler une dernière fois, c’est pas notre problème. » Il détourna le regard et le posa cette fois sur Nigel. « Ma proposition pour utiliser la pierre est de permettre à chacun de ramener pendant quelques minutes une personne de son choix. Comme d’autres l’ont dit avant, les spectres ne peuvent pas rester sur le long terme mais la communication reste possible sur le court terme. » Et si la personne du choix d’Helge était le Seigneur des Ténèbres, ainsi soit-il. Mais au moins n’aurait-il que quelques minutes pour lui parler.

ϟ Sujet commun Serpentard Il s’attendait à plus d’enthousiasme. Présentement, les murmures traversent la salle alors que tout le monde hésite sur la situation. Personne ne s’attendait vraiment à ce que la relique ne soit entre leurs mains. Tout le monde avait fait des plans sur la comète en pensant à la pierre, mais maintenant que celle-ci avait été trouvée, chacun se dégonflait, incluant même les étudiants de Durmstrang, qu’il avait cru moins peureux que leurs compatriotes britanniques. Le regard du représentant se plonge dans celui de Sakura. « Je te pensais plus forte que cela. » lui déclare-t-il d’un ton froid et égal avant de retourner son attention vers le reste de la foule.

« Il n’est pas question que nous nous laissions limiter par les propos d’un bouquin. Tout ce que nous savons de la magie est en train d’être redéfini. Les livres ne peuvent plus expliquer ce que nous sommes en train de vivre, les changements que le monde magique est en train de subir. » Un bébé avait survécu à un sortilège de la Mort lancé de la main du Seigneur des Ténèbres. Il l’a senti, le représentant de la maison, il a bien noté le frisson qui a parcouru les échines de ses camarades à la simple mention du mage noir ; même dans le repère des vipères, on était toujours sensible aux blessures de guerre. Le ton du préfet se veut toujours aussi composé et imperturbable. Les Serpentard avaient voulu la Pierre, maintenant, ils l’avaient. Il était hors de question de reculer.

« C’est un nouveau millénaire et nous sommes à l’aube d’un changement, c’est à nous de savoir si nous voulons le provoquer ou nous contenter de le subir. Si nous en avons la volonté, les morts pourraient revenir à la vie. » Il observe ceux qui avaient peur de voir les morts revenir comme une pâle copie de ce qu’ils étaient auparavant et leur lance un petit sourire doucereux. Sa voix se durcit alors qu’il affirme son intention d’aller jusqu'au bout : « Thomas et Perséphone ont raison. Ceux qui ne veulent pas faire partie de ce projet sont libres de prendre la porte. » Le contrôle de la magie était en train d’échapper au monde, mais il ne perdrait pas le contrôle de cette assemblée. Il marche au travers de la salle. « Les autres sont libres de faire leur proposition. Nous savons tous ce que vous ne voulez pas, mais qu’en est-il de ce que vous désirez ? Attendez-vous que l'on choisisse à votre place ? Souhaitez-vous être de ceux qui subissent plutôt que de ceux qui agissent ? » Helge et Thomas étaient les seuls à avoir fait des propositions. Le préfet attendait des approbations, des refus, de nouvelles voix, mais surtout, un consensus sur l’usage à faire de la Pierre ; sinon, il allait devoir faire ce choix lui-même, et il se doutait bien que ce qu’il avait en tête ne plairait pas à la foule. Autant les laisser faire leur propre choix ; lui ne se contenterait que de mener le mouvement vers un monde nouveau et révolutionné, façonné de ses propres mains.  

C’est quoi leur problème ? Ils sont tous un peu débiles ou quoi ? Il comprenait jusqu’à un certain point, mais il restait lucide, ce que de toute évidence, très peu de Serpentard semblaient posséder actuellement. Ils sont tous beaucoup trop émotif. Il sont beaucoup trop attachés à certaines choses. Heureusement, il semble que ramener le Seigneur des Ténèbres ne soit pas unanime. Au contraire. Il n’y en a qu’un qui semble vouloir le faire. C’était une idée pour ceux qui manquaient d’ambition. Ceux qui ne réfléchissent pas par eux-même et qui ont absolument besoin d’un leader. Nigel avait bien une idée de ce qu’il pourrait bien faire de cette pierre, mais ça impliquait des gens qui voudraient concrètement le voir revenir. Et si l’idée l’avait d’abord séduit, il se rendait bien compte que personne n’aurait envie d’utiliser la pierre pour le ramener, ne serait-ce que quelque instants. C’était pour bientôt, il le savait, mais il ne savait pas quand exactement. Mais il savait ce jour proche, il le voyait le matin dans son miroir.

Il sort de ses pensées lorsqu’il sent le regard de Thomas sur lui. Il le soutient, sans ciller et sans manifester la moindre émotion, excepté un assurance buté. Et pourtant, il comprenait. Il savait de quoi parlait Thomas. Il ne le vivait pas, mais il savait qu’il le ferait vivre. Alors il s’assurait que le moins de gens possible en soient affectés. Il eut un hochement de tête, qui aurait presque passé pour de l’approbation, si le préfet n’était pas intervenu. Le visage de Nigel se ferme. Il semble réfléchir. Il réfléchit. Et il trouve tout ça tout à fait irresponsable pour un préfet. Nigel est généralement calme. Mais ce que le préfet raconte est totalement absurde. Nigel se tourne vers lui et secoue la tête.

- Mais pour qui tu te prends, toi ? C’est parce que tu as la pierre entre les mains que tu te crois permis de la ramener comme ça ?

Il délaisse le préfet avec une expression de pur mépris. Non, mais c’est quoi ce préfet ? Il glisse un regard sur les autres, puis revient sur Thomas. Parce que concrètement, c’est le seul qui ne le connaît pas que comme le petit génie qui fait des crises de panique.

- Tu te rends compte que tout ce qu’il vient de dire renforce ma position que vous n’êtes surement pas prêt à utiliser cette pierre. La magie semble vouloir se redéfinir. Et vous voulez utiliser une pierre de résurrection ? C’est puissant et avec tout ce qui se passe, avec cette épidémie, avec le château qui déraille, les ratés dans la magie et vous voulez faire mumuse avec une pierre de résurrection ?

Nigel n’avait pas l’habitude de s’impliquer. Généralement, il faisait celui qui n’avait rien à faire de rien. Mais ce préfet, c’était un petit tyran latent. Ce n’est pas parce qu’on est contre un projet qu’on doit se résoudre à subir. C’est quoi cette pensée de merde. S’il fallait qu’il leur prenne la pierre, de force pour les empêcher de faire des conneries, il le ferait.

- Vous n'avez pas la moindre idée de ce qui pourrait se passer et vous n'avez de toute évidence pas assez d'imagination pour envisager les possibilités.

C'était insultant. Nigel n'a pourtant jamais été réputé pour avoir de l'imagination. Et pourtant.

Sakura pensait qu’il valait mieux ne pas utiliser la pierre, mais elle était curieuse d’en savoir plus. « Justement, vous ne pensez pas que la pierre peut nous être utile ? Avec tout ce qui se passe en ce moment ? Avec ce bordel sur l’épidémie et cette foutue quarantaine qui nous empêche d’être au complet ? On ne peut pas rendre la pierre. » Peut-être que si un de leurs camarades mourrait en quarantaine, dans ce cas, la pierre serait utile. A moins qu’Helge ne parle d’une rançon, la pierre contre leurs camarades. Elle ne voyait pas exactement où il voulait en venir, jusqu’à ce qu’elle l’entende dire : « On pourrait faire revenir Voldemort… » Sakura ne s’y attendait pas du tout. Voldemort ? Non. C’était une mauvaise idée. Il y avait eu une guerre ici, une guerre à laquelle elle n’avait assisté, mais elle était au courant. Il y avait eu des morts. Et elle, qui était de sang-mêlé, n’avait aucun intérêt à soutenir cette idée. « Je comprends qu’on veuille utiliser cette pierre à des fins personnelles. Pour ramener un proche. Qu’importe s’il est un mort-vivant si on peut l’avoir à ses côtés ? Mais le Seigneur des Ténèbres ? Pour faire quoi ? » Avait réagi Alcyone. Sakura observait toujours les élèves. Ceux qui étaient à Poudlard à cette époque, qu’en pensaient-ils ? « Pour vous autre, Bulgares, c’est facile de vouloir ramener le Seigneur des Ténèbres à la vie. Vous n’avez pas eu à le combattre ici, ni à en subir les conséquences. Le ramener à la vie ne servirait à rien. Le temps de Voldemort est fini. N’en parlons plus. » C’était ce que pensait Sakura aussi. Un autre garçon était contre. « Concernant ceux qui ne veulent pas utiliser la pierre, la sortie est par-là. » Mais, mais non ! Sakura ne voulait pas s’en aller. Elle se sentait visée par les paroles de la jeune fille. Elle ne comptait pas partir. Elle n’écouta pas la suite. « Et vous laisser faire n’importe quoi ? » Qui sait ce qu’ils feraient quand ils quitteraient la pièce. Ce garçon n’avait pas l’air très content. Il n’était pas le seul. « Ma proposition pour utiliser la pierre est de permettre à chacun de ramener pendant quelques minutes une personne de son choix. Comme d’autres l’ont dit avant, les spectres ne peuvent pas rester sur le long terme mais la communication reste possible sur le court terme. » Finit par proposer Thomas. C’était une idée plutôt intelligente. Même si Sakura ne l’aimait pas beaucoup, elle approuvait. « Je te pensais plus forte que cela. » Dit le préfet à Sakura d’un ton froid. Elle baissa les yeux. Le préfet lui donnait des frissons. Il était très charismatique et il l’intimidait. D’un autre côté, elle était presque persuadée qu’il cherchait à toucher son égo pour qu’elle se range de son côté. « Mais pour qui tu te prends, toi ? C’est parce que tu as la pierre entre les mains que tu te crois permis de la ramener comme ça ? » La Japonaise leva les yeux vers celui qui osait parler au préfet de cette façon. Ce qui risque d’arriver de pire, pour elle, c’était que la magie se retourne contre celui qui utilisait la pierre… ou qu’il ne se passe rien. Elle savait que la plupart des élèves voulaient soit s’en débarrasser, soit l’utiliser à des fins personnelles. La proposition de Thomas lui avait plu, il y avait moins de risques. Mais il y en avait quand même. Elle s’adressa au préfet : « Si tu te crois plus malin que les autres… tu n’as qu’à faire un test. Ramène un de tes proches pendant quelques minutes devant nos yeux, qu’on voit si ça fonctionne… à tes risques et périls. » Peut-être que d’autres ne seraient pas d’accord avec cette idée, mais au moins, aucun de ses amis ne prendraient eux-mêmes le risque de tester. Avec tous les élèves en témoin, le premier qui tenterait de contacter Voldemort serait arrêté.

ϟ Sujet commun Serpentard Les gens ne sondaient pas le fond de leur cœur ou ne connaissaient pas leurs désirs, il n’aurait su le dire, mais il aurait aimé que l’intellectuel anxieux se la boucle un peu ; son intelligence et sa malice pourrait fortement contrecarrer ses projets. Fort heureusement, la plupart ne semblait pas accorder une grande importance aux paroles de Nigel. Si elles suscitaient l’inquiétude de certains, ce n’était rien de profondément marqué, pour le moment, du moins.

Sakura lui demande de faire le premier test et de ramener un de ses proches. Elle avait retrouvé sa défiance habituelle et le représentant savait qu’il gagnait du terrain, petit à petit. Afin de prouver son point, il retourne la pierre dans sa main. Un de ses proches revient le temps de quelques instants avant de se volatiliser. Il était inutile pour la foule de savoir qui le jeune homme avait fait revenir, ni de demander au revenant de s'attarder ; de toute façon, ce n’était pas le préfet qui était important. Au centre de l’intrigue, ce serait les autres Serpentard qui auraient leur part à jouer.

« Alors, on suit le choix de Thomas ? » se contente-t-il de demander. L’entièreté du groupe avait eu la démonstration que la pierre fonctionnait ; il était inutile de le démontrer une nouvelle fois. Tous semblaient réticents à ramener le Seigneur des Ténèbres, mais il avait noté l’envie sur le visage de ses camarades quand l’idée avait été évoquée de faire revenir des proches, des amis, de la famille, des amants. « Chacun de nous pourra utiliser la pierre pour ramener une personne de son choix. » Il accorde un dernier regard à la foule avant de placer la pierre dans sa poche. « Ceux qui voudront le faire me retrouveront au moment opportun, à l’endroit indiqué. En attendant, je vous souhaite une bonne nuit. » Il monte les escaliers en direction du dortoir des garçons, un sourire aux lèvres. Les prochaines semaines promettaient d'être intéressantes.