Time of revelation ✘ OS Quête des Serpentard

Tu observais la pierre et jouais avec entre tes doigts. Elle roulait dessus, dessous. Caressant ta peau, tes phalanges encrées. Depuis que tu étais sortis de ta prison de fortune, tu n’avais plus pensé une seule fois à cette pierre. Tu avais perdu tes pouvoirs. Tu étais malade la plupart du temps. Pourtant tu prenais tellement sur toi, que tu donnais le change. Tu n’avais plus de magie ? Qu’à cela ne tienne, tu étais toujours un Dimitrov. Tu renvoyais toujours l’image du connard que tu étais. Et ce, pouvoir magique ou non. Certaines n’avaient pas hésité à venir te voir dès qu’elle avait su que tu étais dehors. Minaudant qu’elle pourrait te remonter le moral. Et si tu avais joué avec juste assez pour leurs donner des illusions, tu n’avais rien fait avec elle. Car seule la Lionne occupait tes pensées.

Ta main se referma sur la pierre. Fermement. Brusquement. Tu savais qui tu voulais voir. Tu voulais régler tes comptes. Elle avait hanté toute ta vie. C’était à cause d’elle que tu étais complètement détraqué de l’intérieur. C’était sa faute encore si tu avais subi les lubies paternelle. De son fait si tu avais été torturé mentalement. Que tu en étais venu par une déduction malsaine à protéger ta soeur en lui faisant le plus mal possible.

Il ne fallut pas bien longtemps pour que tu sentes la pierre vibrer entre tes doigts. Pas plus pour ressentir la chaleur brulante de cette dernière.Tu serais tellement que cela en était douloureux. Mais certainement pas plus que la silhouette qui se dessinait devant toi. Tu étais haut comme trois pommes la dernière fois que tu l’avais vu. Cette fois où sa gorge avait été tranchée devant tes yeux. « Andreï… » Tu l’avais oublié le doux son de sa voix. Cette voix qui te chantait des berceuses, qui te racontait des histoires avant que tu ne t’endormes d’un sommeil profond. Un instant de tendresse. Une faille ; une brèche qui s’ouvre. Pourtant ton regard se ferme. Tout comme ta carcasse. La femme tends sa main tâchée de sang vers toi et tu recules. « Je te déteste. » Ta voix avait été tranchante. La femme en face de toi, ta mère trembla devant cette aveux. Revenante, fantôme, tu ne savais pas vraiment ce qu’elle était, mais elle incarnait ta mère. Tu l’avais fait revenir de son sommeil éternel pour lui cracher ta rencoeur au visage. « Je te hais ! » hurlais-tu cette fois. Il te sembla voir des larmes couler les longs de son visage tâché de son liquide vermeille qui avait un jour parcouru ses veines. « Je n’ai jamais voulu ça… » Tu aurais voulu l’attraper par le bras et la secouer dans tous les sens. La brutaliser et évacuer toute la colère que tu ressentais à travers ce geste mais tu n’osais même pas la toucher. « Tu comptais fuir… M’abandonner avec lui. Dans tous les cas, morte ou vivante, ma situation était la même. Tu ne pensais qu’à toi et Ielena. Tu m’aurais laissé seul avec lui. Tu mérites ta mort. » Maintenant que tu la voyais de plus près, tu voyais vraiment les larmes sur son visage et une étrange satisfaction t’envahie. « Tu serais venu avec nous Andreï… » Sa voix tremblait. Etait-ce la vérité ? Le doute s’empara un instant de toi. « Je n’ai jamais voulu ça… » « Je n’ai jamais voulu ça… » « Même morte tu es toujours aussi perfide… DEGAGES ! » Tu reculais, arrêtant de serrer la pierre entre tes doigts. « Je t’aime Andreï. » Un murmure qui te percuta alors que sa silhouette disparaissait.  Tu laissais tomber la pierre au sol, ayant du mal à retrouver ta respiration.