Drunk girls are boringly wild - La gousse d'Ailsa

La pleine lune approchait à grands pas et le savoir me rendait toujours nerveuse durant les journées la précédant. Et alors, vous allez me dire. Bah je dormais mal, j’avais l’impression d’être branchée sur une source d’énergie éternellement renouvelable. Les moldus auraient adoré m’avoir avec eux pour ça. Pourquoi ? Un problème d’énergie renouvelable, je ne sais pas trop. C’était une mauvaise blague de toue façon, ce n’était vraiment pas important. L’important à retenir là-dedans, c’est que j’avais le sommeil léger et que parfois, je me réveillais en pleine nuit à ne pas trop quoi savoir quoi faire de ma baguette. C’était ce qui s’était produit ce soir du mois de mars. J’ai les yeux grands ouverts et je regardais le plafond de mon dortoir. Rien de bien extraordinaire là, je vous le jure. Il faut dire aussi que ma rencontre d’il y a quelque chose avec Ezechiel m’empêchait de dormir aussi. Je pensais beaucoup à lui dernièrement, ces cheveux en bataille, ces yeux noisette que je trouvais si doux, son sourire rempli de dents blanches très droites. Toutes au bon endroit celles-là. Et ce qu’il était grand! J’étais un peu niaise, mais pour moi c’était important qu’un mec soit plus grand que moi. Ça fait mal alpha que voulez-vous. Et puis, ça faisait plus d’un a que je me disais que la vie à deux n’était pas pour moi. Je pouvais bien me réjouir un peu de voir l’intérêt de quelqu’un envers moi non ? Je le croyais. J’essayais de m’en convaincre en tout cas.

C’est pourquoi je me retrouvais donc les yeux ouverts dans mon lit à cette heure pas croyable, 2h30 rien de moins. Et mon ventre gargouillait un peu. Il faut dire que j’avais mangé léger la veille dans la grande salle. Quelques pâtes et une pomme. Oui, mais Ariel, l’amour coupe l’appétit. WO ! Ce n’était pas de l’amour, on ne se connaissait presque pas…si…non…oui aaaargh. Il me plaisait, ça va, je l’avoue. Il a des amis cons, mais il ne l’était pas comme eux. Pour ce que j’avais pu comprendre à tout le moins. Mon ventre grognait. J’allais réveiller tout le château si je ne réglais pas ce problème. Je me suis donc décidée. J’ai enfilé mes baskets et suis restée en pyjama. Bref je portais un legging noir avec une tunique. Mon frère disait que c’était une jaquette, mais j’associais ce mot aux vieilles femmes…et je ne voulais pas vivre en sachant que j’étais une sorcière, sang-mêlé, sirène à temps partiel et vieille femme de nuit. Et puis, j’avais clairement vu dans le dortoir que je n’étais pas la seule à rocker la jaquette. Alors, que Skye ait voir ailleurs si j’y étais, je m’en allais aux cuisines avec ma tunique/jaquette sur le dos.

Je suis donc sortie de ma maison à petits pas, essayant de me faire discrète pour ne pas me faire coincer par un Auror ou bien un préfet zélé. J’avais donné dans cette dernière catégorie, j’espérais éviter tout problème cette fois-là. Contre toute attente, je me suis rendu aux cuisines sans problème majeur. J’ai bien croisé quelques aurors, mais ils semblaient tellement assumer que tout le monde dormait, qu’attendre à un coin de mur qu’ils soient passés suffisait pour les éviter. De toute façon, on les entendait marcher. Les pierres au sol avaient leurs avantages. Arrivée devant le tableau cachant les cuisines, j’ai chatouillé le ventre rebondi de la poire et le tableau s’est ouvert. Je disais que c’était son ventre, mais ça aurait tout aussi bien pu être sa tête, c’était une poire, je ne connaissais pas son anatomie sur le bout de mes doigts. À l’intérieur, j’ai croisé plusieurs elfes de maison qui semblaient en grande corvée de nettoyage et en préparation pour le repas du lendemain matin. ÔÔÔÔÔ madame voulez-vous un gâteau ? Un sandwich ? Des fruits ? Qu’est-ce qui vous ferait plaisir ? J’allais devoir revenir ici plus souvent. Je me suis installée près d’un ilot de travail qui semblait libre et j’ai demandé un sandwich à un elfe qui semblait particulièrement épanoui et un verre de jus de citrouille. Ça me comblerait l’estomac jusqu’au lendemain matin. J’aviserais rendu là. Je me suis assise sur un tabouret près du dit ilot et j’ai patienté seulement quelques secondes avant de recevoir un sandwich magnifiquement exécuté avec un verre de jus de citrouille. J’ai remercié le petit être et j’ai pris une bouchée de mon encas. Saleté c’était glorieux. J’allais franchement devoir venir plus souvent ici. Ces elfes étaient des génies.

Franchement, je ne me remettais pas de ma rencontre avec Ezechiel. C’était il y a de ça deux jours et j’en avais encore des papillons dans l’estomac rien qu’à y penser. Ses yeux noisette si doux et chaleureux, son sourire tellement calme rempli de dents parfaitement blanches, ses jambes interminables, son dos large, ses mains douces. J’étais tellement dans la merde. Skye et moi nous étions mis d’accord pour garder le secret sur ma situation, puisque nous ne savions pas quelles étaient les politiques de l’école sur les gens comme moi. Je n’aurais pas supporté de me faire montrer la porte du doigt alors j’avais gardé le silence jusqu’à présent. Il n’y avait que Zoya qui était au courant et c’était amplement suffisant. Cependant, avec ce que je commençais à sentir au plus profond de mes tripes, j’allais devoir décider de ce qui allait être fait. De prime à bord, je comptais garder le silence, ne pas lui parler de mon…problème. Un début de relation, si relation il y a, on ne révèle pas tout à l’autre…si ? Je n’en savais rien et je voyais franchement beaucoup trop loin dans le temps. On ne s’était vu qu’une fois après tout. Il aurait tout aussi bien pu me trouver immonde et, avec pitié, n’en avait rien montré et je n’en entendrais plus jamais parler. Ce n’est pas parce que je sentais tout ça à propos de lui que lui aussi sentait la même chose. Le temps me le dirait bien assez vite…j’espère.

Je méditais tout ça en mangeant mon sandwich nocturne quand j’ai eu l’impression que quelqu’un arrivait rapidement et puis plus rien. Y'a quelqu'un ? Au moins, j’avais la confirmation que je n’étais pas seule. Par contre, considérant que je n’avais pas le droit d’être là en pleine nuit, j’avais franchement la trouille que ce soit un auror ou un enseignant qui vienne se chercher un encas nocturne. Il valait mieux pour moi ne pas répondre et attendre de voir si la personne allait venir jusqu’à la cuisine ou bien simplement ressortir. Malheureusement pour moi, j’ai fini par entendre des pas sur les pierres et ils se rapprochaient. Mon cerveau fonctionnait à mille à l’heure pour trouver une excuse, mais je n’en avais aucune. Eh merde. Pardon, j'savais pas qu'il y avait encore quelqu'un à c't'heure là. J’ai vu une fille entrer et ce n’était aucune de mes craintes. Ma pression artérielle a rapidement descendu et je me suis détendue. J’avais déjà croisé sa tête dans les couloirs, mais je n’avais aucune idée qui c’était. Une tête comme la sienne on s’en rappelle, hyper pâle autant de la peau que des cheveux, elle semblait avoir couru un marathon. T'as laissé la porte entrouverte, la poignée était encore sortie, tu viens d'me sauver la vie meuf ! Toujours pas folle Ariel ! Elle avait effectivement couru, pourquoi, je n’en savais rien. Je l’ai regardée s’installer sur le plan de travail ou je me trouvais et je lui ai souri pendant qu’elle se commandait un truc elle aussi. M'faudrait un p'tit remontant s'il vous plait, genre un verre de whisky, et euh Tu m'accompagnes ? Tu le finiras après, ton sandwich ! Comment refuser sa demande ? Elle avait l’air cool et un remontant n’était pas pour me déplaire non plus.

- Pourquoi pas, ça va me faire du bien aussi.

J’ai pris une nouvelle bouchée de mon sandwich alors que la commande de la blonde était en préparation et arrivait devant nous. J’ai remercié l’elfe qui nous a servis et j’ai pris mon verre de whisky pour le sentir. Si l’effet Ezechiel ne m’avait pas encore toute retournée, mon verre allait terminer le travail.

- Merci…je sais même pas ton nom je m’excuse. Ton nom c’est… ?

J’ai pris une première gorgée de whisky et j’ai senti sa brulure dans ma gorge. Ma consommation d’alcool étant plutôt rare ici, ma tolérance allait probablement être faible. Après avoir grimacé en avalant ma gorgée, j’ai repris la parole.

- Tu te sauvais de quoi au juste ?

Ma visite nocturne aux cuisines du château, qui était supposée être solitaire, semblait s’enligner vers autre chose. Je pensais pouvoir prendre le temps de réfléchir à c qui s’était passé dernièrement avec Ezechiel. Il avait chamboulé ma journée si rapidement. Il m’avait sortie de ma bulle pour me montrer autre chose. Il y avait autre chose à part on trou noir rempli de merde. Il y avait du soleil, des papillons, des sourires et de la simplicité. C’est tout ce dont j’avais besoin. Il semblait être ce dont j’avais besoin. Il était mieux que n’importe quelle médication. J’avais passé quoi, un grand maximum de deux heures avec lui et je parlais déjà ainsi. C’était rapide, je le savais. Par contre, viscéralement je sentais que c’était vraiment ce dont j’avais besoin. Il pouvait rendre ma vie plus belle. Ailsa ... Je suis sortie de mes pensées en entendant la sorcière se présenter. Je pouvais finalement mettre un nom sur la tête de cette fille que j’avais déjà croisée dans les couloirs.

J’ai été contente de voir qu’au moins je n’étais pas la seule qui avait de la difficulté à faire descendre sa gorgée de whisky pur feu. J’écouté la jeune sorcière me raconter son aventure tout en terminant mon verre d’une grande gorgée. C’était la seule façon de boire ce truc. De quoi je me sauvais, ça c'est simple, d'une grosse brute qui veut me faire la peau et qui me court après depuis au moins dix bonnes minutes ! Le pourquoi il faisait ça, ça, c'est autre chose. Enfin, j'ai foutu en l'air ses fioles en trébuchant, et tu connais les alchimistes ! Mais franchement, je comprends pas pourquoi tant de haine … Tu sais qu'il voulait me couper la tête, ce taré ?! Je ne m’attendais pas à une histoire comme ça. En fait, je m’attendais plutôt à rien. Je m’attendais limite plus à un petit jogging nocturne dans le château plutôt qu’une course poursuite dans les couloirs pour sauver sa tête. J’ai hoché la mienne en avalant ma gorgée de sandwich en passant mon verre à un elfe de maison qui passait pour là. Je n’ai attendu que quelques secondes pour en voir un deuxième arriver. Est-ce qu’ils allaient me fournir en alcool comme ça pendant bien longtemps. Qu’est-ce qu’Ailsa leur avait dit ? Enfin, voilà voilà, tu comprends maintenant pourquoi tu m'as sauvé d'une mort atroce ... Tiens, et toi d'ailleurs, c'est quoi ton p'tit prénom ? J’ai hoché la tête en prenant une nouvelle gorgée. Est-ce que j’allais m’habituer à ce gout ? J’en doutais fortement.

Par contre, je savais qu’avec le temps, les sens gelaient, one les sentait moins. Peut-être que mon gout s’habituerait au whisky. Tout était possible. J’ai regardé Ailsa finir son deuxième verre et c’était con, mais je voulais pouvoir la suivre. Je me suis mis la pression et j’ai avalé d’un trait ce qui me restait de mon verre pour garder la cadence. J’entendais la voix de mon frère dans ma tête me dire que je faisais une belle connerie encore une fois et que j’allais le regretter le lendemain matin. J’étais passée maitre dans l’art de la connerie, s’il y avait eu un cursus en connerie j’en serais sortie tête de la promotion. J’en avais marre de n’être bonne qu’à me planter royalement dans la plupart des trucs que je faisais. Je n’étais même pas assez bonne pour me promener sur le bord d’un lac sans finir sirène. La belle bourde, ouais. J’ai donné mon verre à l’elfe qui semblait nous servir de pichet et il m’a versé un troisième verre. J’aimais bien l’effet de l’alcool sur ma tête. Elle devenait plus légère…un peu… J’ai pris une lampée de whisky avant de répondre à la blonde.

- Ariel. Je suis contente d’avoir put e permettre de garder ta tête encore un peu. Elle me plait bien…bah ta tête. T’as l’air sympa.

J’ai levé mon verre devant mon visage en souriant, j’allais faire un toast.

- Un toast à ta santé et à ta tête que tu as pu garder. Félicitation !

J’ai pris une nouvelle gorgée pour terminer mon troisième verre en quoi, 5 minutes, 10 au plus. Il était quelle heure là ? La vie allait être belle dans pas longtemps, je vous le garantissais. J’ai laissé mon verre à notre elfe de maison attitré et il l’a rempli de nouveau. J’adorais ces petites bêtes.

Un verre, deux verres, trois verres en quelques minutes seulement. Je ne buvais pas souvent, surtout depuis ma transformation. Je dois avouer que je ne me suis pas soulée depuis ce jour-là. J’ai bu un peu, mais rien de bien méchant. Je devais absolument garder le contrôle de ma tête pour ne pas dire des choses que je pouvais regretter. Un accident était si vite arrivé et je ne pouvais pas prendre le risque de révéler à quelqu’un ce que j’étais. Quelle merde ça serait ?!? Je ne voulais pas finir au fond d’un bocal pour me faire étudier. La sorcière étrange qui se transforme en sirène…une belle connerie oui. En même temps, j’avais de la difficulté à croire que le ministère n’ait jamais été mis au courant de la possibilité de la transformation en sirène en cas de morsure. Soren et moi ne pouvions pas être les seules dans notre genre. Ou bien, tout le monde avait fait la même chose et les victimes s’étaient cachées pour vivre en paix. Tout était possible. Mais si la communauté des sirènes lunaires, quel nom con je viens de pondre, est cachée depuis si longtemps, le ministère est franchement formé d’une bande d’incompétents. Ça me convient très bien, mais ça ne me rassure pas non plus pour le reste. Savoir que nos meneurs soient aveugles ou juste inconscient ne donne pas trop espoir dans le futur, surtout avec cette épidémie qui faisait rage.

Qu’est-ce qu’on fait quand on a une pensée négative ? Normalement j’aurais dit que je vais aller jogger dans le parc ou bien me mettre la tête dans les bouquins. Ça aurait été une réponse très rationnelle. Par contre, avec trois verres de whisky dans le nez, je n’étais plus tellement rationnelle. Ma tête commençait à être un peu engourdie alors je me disais que l’engourdir un peu plus m’aiderait surement à être plus positive. J’ai donc pris une grande lampée de whisky tout en regardant ma nouvelle compagne qui avait un drôle d’air sur le visage. Pourquoi haussait-elle son sourcil comme ça ? Et son sourire en coin ne me parlait pas trop. Le whisky devait faire un peu plus effet que prévu, je ne comprenais déjà plus trop les expressions faciales d’Ailsa. À moins que ce soit les effets de l’alcool sur elle qui faisait que ces expressions faciales étaient étranges. Il y avait plusieurs explications possibles et je ne voulais pas vraiment y réfléchir plus que ça. À la limite, son sourcil pouvait bien aller où il voulait, ça ne me faisait pas grand-chose à moins qu’il me saute dessus. Considérant que ce n’était qu’un sourcil, j’étais tranquille.

Ce qui a suivi ensuite m’a presque fait tomber de ma chaise. Je terminais mon quatrième verre quand j’ai vu le visage de la blonde changer. Qu’est-ce qu’il se passait ? Attends attends attends attends … J'ai bien entendu ? T'as dis Ariel ?! C’est pas si anormal comme prénom, si ? Je veux dire, ça ne révolutionne pas l’industrie du prénom. Et puis, elle était qui pour juger de mon nom? Ailsa…un nom de gousse. Je n’avais jamais entendu ce nom, alors elle allait devoir se calmer. Ariel, comme la Petite Sirène ?J’allais avaler ma gorgée pour finalement réponse à la gousse d’Ail de faire attention avec son jugement des noms, mais là j’ai complètement tilté. J’ai avalé ma gorgée de travers, m’étouffant et toussant alors que mon cerveau fonctionnait à tout rompre. Elle me chantait quoi avec son histoire de sirène? Elle l’avait su comment ? La petite sirène…pourquoi petite ? C’était quoi ça ? Mes yeux se sont agrandis, mais j’ai essayé de garder mon calme. Comment pouvait-elle savoir ? Elle trainait dans le parc les soirs de pleine lune ? Je n’y croyais pas trop. J’ai laissé mon verre à un elfe pour qu’il le remplisse à nouveau et, alors que je remettais de ma toux, j’ai avalé mon cinquième verre d’un trait pour me donner du courage.

- Je comprends pas…tu veux dire quoi par petite sirène ?

Alors là bravo, mon frère aurait été bien fière de moi là. Avec mes cinq verres de whisky, je commençais à me sentir franchement soule et je m’embarquais dans une conversation sur Ariel la petite sirène qui semblait être moi. J’étais tellement dans la merde.

J'avais franchement l'impression qu'Ailsa se foutait de moi, mais je ne comprenais absolument pas pour quelle raison. Mon nom était plutôt classique, je veux dire...ma mère n'avait pas révolutionné la roue quand même. Je devais tout de même garder une contenance. Je ne pouvais pas lui lâcher qu'elle avait tout deviné et que j'étais vraiment une sirène. Elle avait fait comment, c'était complètement idiot. Je devais garder la tête froide. Comment faire ? Je devais m'occuper les mains, faire comme si de rien n'était. J'ai avalé un nouveau verre de whisky, me laissant un peu chancelante sur mon banc. Je jouais avec le feu à boire comme ça, je devais me calmer. J'ai posé le verre devant moi sur l'îlot et j'ai regardé Ailsa qui n'en finissait plus de rire. Bah, la Petite Sirène ! Ariel la Petite Sirène ! Elle semblait dire que c'était évident, mais je ne comprenais pas du tout à quoi elle faisait référence. Elle ne semblait pas parler de moi, c'était déjà ça de gagné. La blonde semblait vraiment choquée que je ne sache pas de quoi elle parlait. Ses yeux étaient ouverts grands comme des soucoupes. Tu vas quand même pas me dire que tu connais pas ?! Je ne savais pas quoi lui dire d'autre que ça. Je ne savais pas qui c'était.

J'ai haussé les épaules tout en regardant la poufsouffle se mettre à gesticuler et à chanter un truc bidon. SOUS L'OCEAAAN ! SOUS L'OCEAAAN ! Doudou c'est bien mieux, tout le monde est heureux SOUS L'OCEAN ! Mais c'était quoi cet accent? C'était une sirène Jamaicaine ? Je ne sais pas si c'était le whisky pur feu, mais son truc était pas clair du tout. Je me suis appuyée les coudes sur le comptoir et mon menton dans mes paumes. Je devais me tenir un peu pour comprendre. Sans prévenir, le visage de la blonde a changé complètement. Elle semblait plutôt terrorisée...avait-elle compris que c'était moi la sirène dans l'histoire ? Nah, il n'y avait pas de raison. Mais pourquoi me parlait-elle d'une sirène ? C'était quoi les chances pour que la fille que je ne connaissais pas vienne me parler de sirène à la cuisine. Ça n'était pas possible. Mais enfin ! Les films Disney ! Ça te dit rien ? Les films Disney ? C'était quoi ce truc ? J'ai haussé un sourcil et fait une grimace pour montrer à la sorcière que c'était du chinois.

- Je n'ai absolument aucune idée de ce que tu racontes. C'est qui Disney ? Une sirène Jamaicaine ? C'est moldu comme truc ?

Au moins, mon esprit était en paix. Ce n'était pas moi la fameuse sirène étrange avec un accent. Elle avait piqué ma curiosité par contre. Je me demandais qui était cette fameuse Ariel, la sirène Jamaicaine. Je me plantais peut-être aussi royalement. J'ai fait signe à un elfe qui passait par là pour lui demander un verre d'eau. Si je voulais tenir debout, assise à tout le moins, encore un peu, j'allais devoir me calmer sur le whisky. Ma tête ne tournait plus aussi rond qu'elle le faisait normalement. Je me suis mise à revasser un peu. Je me demandais ce que faisait Ezechiel à ce moment dans son dortoir. Il devait dormir. Comme à peu près tout le monde sauf nous deux.

Je ne connaissais que très peu le monde des moldus. Je les trouvais très imaginatifs en général, trouvant des façons ingénieuses de se simplifier la vie sans utiliser de baguettes. Ça me renversait et, avec cette histoire d'épidémie, je n'osais pas penser à quoi j'aurais l'air sans ma baguette. Je n'étais pas née comme les moldus, je n'avais pas appris à me débrouiller sans magie. Je doutais franchement de pouvoir y arriver. Il valait mieux ne pas y penser et ce soir-là, j'étais la championne de l'ignorance J'excellais dans l'art de penser à tout sauf ce qu'il y avait d'important. Ezechiel ? Endormi dans son lit à rêver de chocogrenouilles. Mon frère ? Probablement aussi endormi ou bien à étudier comme un forcené ? Mila ? Sortie de l'infirmerie et je me faisais un point d'honneur à ne pas croiser son regard. Là, il n'y avait que le whisky, Ailsa et la sirène Jamaicaine. Une sirène jamaïcaine ?! Alors, il n'y avait que le whisky, Ailsa et la sirène pas Jamaicaine. Elle allait surement finir par m'expliquer, je l'espérais. Pendant que j'attendais ladite explication, j'attendais que l'elfe me donne un verre d'eau, qu'Ailsa a renvoyé d'où il venait. Non ! Pas d'eau ! L'eau, ça fait vomir ! Si ça te tourne, c'est mieux que tu manges plutôt !

- Mais j'ai soiiif.

J'ai regardé mon verre d'eau partir au loin, si loin de moi que j'en avais presque mal au cœur. Pas du genre, yo je vais vomir. Plus du genre, un vieil ami qui part sans me dire au revoir. En même temps, la blonde m'a lancé un bout de pain que j'ai échappé au sol parce que, on va se le dire, mes réflexes n'étaient pas tops à ce moment-là. Je n'avais à peu près rien de top. J'avais franchement été plus glorieuse dans des soirées. Considérant que je n'avais pas encore terminé mon sandwich que j'avais commandé un peu plus tôt, j'ai rapproché l'assiette de moi et j'ai pris une nouvelle bouchée. Il était franchement bon ce goûté. Sans blague, je ne sais pas si c'était les effets du whisky, mais j'avais rarement mangé un sandwich aussi bon. Ce n'était pas ingrédients banals à l'intérieur. Ce n'était pas un cheddar ordinaire le fromage, c'était un brie que je soupçonnais d'être double-crème. Ce n'était pas seulement un jambon ordinaire, il était fumé. La moutarde n'était pas que de la moutarde jaune ordinaire. Non ! C'était de la moutarde de meaux. Ces elfes étaient de vrais artistes de la cuisine. Je mâchouillais mon sandwich en écoutant Ailsa me parler de ce film moldu. Bon j'arrête, j'avoue, c'pas cool … Mais ouais, c'est moldu ! Pardon, pour moi c'était juste impensable que tu connaisses pas ça, c'est des classiques, mais j'oublie souvent qu'on est pas tous dans le même cas, à grandir comme des petits moldus rien de plus banals ! Ça elle avait raison de le dire. Même les sorciers ne grandissaient pas comme mon frère et moi. Ce n'est pas tout le monde qui est forcé de lire des bouquins de métamorphose à 7 ans. À l'époque, je trouvais ça d'un ennui mortel. C'était compréhensible après tout. Quelle gamine de cet âge-là va s'épanouir en lisant ces bouquins moches ? Aucune gamine ne le ferait. Il y avait bien mon frère qui y avait trouvé son compte, mais il était plus vieux que moi et il était beaucoup plus sérieux que moi, à l'époque en tout cas.

Ma bouche était sèche, autant à cause de l'alcool que de mon sandwich. Mon verre d'eau étant parti au loin, je me suis replié sur mon whisky. Par contre, ce n'est qu'une petite gorgée que je buvais et non pas tout mon verre. Pour t'expliquer un peu, les Disney sont des films d'animation, des dessins qui se mouvent quoi, et la Petite Sirène est le titre de l'un d'eux, ça raconte l'histoire d'une sirène qui rêve de marcher sur la terre ferme pour retrouver l'homme dont elle est amoureuse. Bon, je t'explique brièvement hein, mais en gros, ce qui m'a fait rire, c'est qu'elle s'appelle Ariel, et j'ai été obligée de penser à ça quand tu t'es présentée parce que c'est l'un de mes préférés ! Je sais, c'est con, c'est un prénom comme un autre, mais v'la quoi. Je suis désolée si je t'ai offensé ! Ah, et au passage, elle est pas du tout Jamaïcaine, c'est le crabe, Sébastien, qui l'est ! Là je comprenais mieux la réaction de la Poufsouffle. Quelles étaient les chances qu'il y ait un film parlant d'une sirène qui se nomme Ariel. Je n'y aurais pas cru dans un autre contexte. L'alcool me rendait plus crédule il faut croire. Alors, ces films étaient un peu comme les tableaux qui couvraient les murs du château. Des images qui bougent et qui parlent. Les nôtres ne racontaient pas vraiment d'histoire contrairement aux films dont la blonde me parlait. Par contre, l'idée restait la même. J'ai avalé ma bouchée de sandwich et pris quelques secondes pour réfléchir. La sirène cherchait à retrouver son prince charmant...un peu comme moi. Je ne savais pas si c'était possible dans mon cas vu mes...problèmes. Par contre, j'aimais bien l'idée.

- Est-ce qu'elle réussi...Ariel ? Je veux dire, son prince elle le retrouve ? Ou bien elle finit avec son crabe jamaïcain ? Et tu m'as pas offensé, je comprenais rien...ça pouvait pas vraiment m'insulter.

Mon sandwich était franchement divin. J'étais à peu près convaincue que l'alcool rendait mon sandwich probablement meilleur qu'il ne l'était réellement. Par contre, sur le moment, je n'étais pas en mesure de me dire que c'était ça. Je savourais goulument le chef-d'œuvre qu'un elfe de maison avait créé pour moi. Pour lui, c'était probablement la routine. Faire un sandwich, ce n'est pas sorcier. Mais là, ce sandwich changeait ma soirée. Déjà, je me sentais beaucoup mieux. Oui, j'étais saoule comme pas deux. Nous étions tout de même en train de parler d'un crabe jamaïcain, pas de métamorphose ou de la pierre philosophale. Ce n'était pas une conversation de haut niveau. Par contre, pour le niveau de soirée que nous avions toutes les deux, nous ne pouvions pas vraiment faire mieux. Mais malgré le sujet qui était, disons très peu sérieux, ce dessin animé me faisait beaucoup réfléchir. J'avais très bien compris l'idée que la Ariel du film était amoureuse d'un prince et qu'elle voulait à tout prix être avec lui. C'était impossible. Logique quoi, elle avait des nageoires, pas des jambes pour rester sur terre. Je ne pouvais m'empêcher de faire un parallèle entre l'histoire de la fameuse sirène pas jamaïcaine et moi. Je m'appelais Ariel et j'étais une sirène à temps partiel. La sirène du film tombait amoureuse d'un prince et moi je commençais à fondre devant le grand Avery. Ses yeux doux, ses cheveux en broussailles, son sourire qui me réchauffait, sa fossette au menton qui lui donnait un je-ne-sais-quoi qui me faisait craquer.

J’ai repris une bouchée de mon sandwich en réfléchissant à tout ça. J’ai fait descendre mon mélange de pain, fromage, viande et légumes avec une gorgée de whisky. Si c’était possible pour un dessin, pourquoi pas pour moi ? Euh non, elle finit pas avec un crabe, ça va pas ?! Je t'explique, dans les Disney, tout finis bien, en général, du coup, Ariel La Petite Sirène et son Prince Charmant se marièrent et eurent beaucoup d'enfants…Enfin, techniquement, ils en ont qu'une, Mélodie, mais t'sais quoi, je vais éviter de t'embrouiller encore plus… Cette histoire était franchement compliquée et je devais franchement me rendre compte que je ne pouvais pas comparer ma vie à celle d’un dessin animé. Je ne suis pas un dessin, je ne suis pas rousse et je ne chante pas sous l’eau avec des crabes. Je suis brune, je chante assez faux, j’ai plutôt mauvais caractère quand on me cherche et en plus je n’ai aucun copain aquatique, animalement parlant. Il y avait bien Soren, mais elle était sorcière à la base, elle ne comptait pas. Au moins, ce que j’apprenais, c’était que la sirène finissait avec son prince et avait une fille dans l’avenir. Mais euh…Pourquoi ça t'intéresse tant que ça ? Notre belle Ariel La Petite Sorcière aurait-elle un prince charmant caché quelque part ? J'ai vu un sourire malicieux se glisser au coin des lèvres de la blonde et son bras s’étendre vers moi. Mes sourcils se sont levés jusqu’à mes cheveux tellement je n’avais plus de contrôle moteur sur ce que je faisais. Pourquoi voulait-elle me toucher ? Ou alors…t'es plus branchée princesse ? Brancher princesse, genre j’aime les filles. Mon corps me disait qu’en réagissant comme il le faisait avec Ezechiel, ce n’était pas le cas. Je ne pouvais pas autant réagir à ce gars et aimer les demoiselles. J’y croyais pas.

- T’es mignonne, vraiment…genre tes cheveux blonds sont…vraiment blonds. Mais je suis plus branchée monsieur. Ils ont un truc de plus qui me plait bien.

J’ai repris une bouchée de mon sandwich en réfléchissant plus longuement. Je ne comprenais pas comment une sirène pouvait finir avec un prince charmant. Elle vit dans l’eau, lui sur la terre, elle a une queue. Ce n’était pas logique. Comment pouvait-il accepter sa nature mi humaine ? Ezechiel ne pourrait pas m’accepter comme ça. Il était tellement droit, tellement parfait sur tous ses angles. Une créature comme moi ne pouvait pas lui convenir. Je n’y croyais pas. Je ne pouvais pas lui dire.

-Y’a un truc que je comprends pas…un humain ne peut pas aimer une sirène. Je veux dire, elle a une queue. Lui aussi, mais c’est pas pareil. Elle n’a pas de jambe !! Comment un prince peut aimer une sirène…ÇA N’A PAS DE SENS

Ça défait toute logique. En même temps, si j’avais bien compris, ce n’était que des dessins, ils pouvaient bien faire ce qu’ils voulaient. Pourquoi pas des éléphants volants ? Ou bien des lions qui parlent. Des trucs stupides et impossibles oui.

Ma tête tournait de l’alcool et de l’accumulation d’informations sur ce dessin animé étrange sur une sirène portant mon nom. Je pouvais bien m’être pris la tête à essayer de comprendre cette histoire tout à l’heure. L’alcool n’aidant pas ma cause, je m’étais perdue dans cette histoire, mêlant ma situation à celle de ce dessin. Quelle idée de merde! De toute façon, j’étais bien loin de la princesse avec mon caractère. Je n’étais pas douce et gentille comme il faut. Je pouvais être plutôt chiante quand je m’y mettais. J’avais une audace qui pouvait paraître déplacée. Après tout, j’avais déjà menacé un auror, ce n’est pas une princesse qui aurait fait ça. J’avais eu de la chance l’année dernière quand j’avais menacé Nathaniel. Il aurait clairement pu me faire éjecter de l’école. À la place, il avait joué la carte de la compréhension et de la gentillesse. Il m’avait fait comprendre qu’il y avait des gens bien dans cette école, pas seulement des connards comme Dimka. Les Avery avaient franchement bon cœur. J’avais de la chance de les avoir dans mon entourage. Bon, Nathaniel n’était plus au château et Ez', bah je ne savais pas trop encore où nous en étions. C’était rapide et intense, comme un feu de paille. J’espérais seulement que la durée serait plus longue que ce feu. Alors oui, je préférais les sorciers que les sorcières. Ça faisait peut-être de moi une coquine de le dire ainsi, elle pouvait imaginer tout ce qu’elle voulait. Après tout, les mecs ont plus qu’un truc de plus que les filles, il y a la barbe, leur engin. la voix basse qui me donne des frissons dans tout le corps... Une vraie connerie cet effet qu’il me faisait.

Un petit rire plus tard, Ailsa me donne de nouveaux détails sur cette histoire de sirène non jamaïcaine. Une sorcière avait donné des jambes à la sirène pour qu’elle puisse aller charmer son prince et l’embrasser en trois jours, et ce, sans sa voix. Une belle connerie encore ça. Un échange bien cruel à mon avis. Je n’ai pas compris comment, mais contre toute attente, elle a réussi à garder les jambes et le prince. Trop forte la Ariel rousse. J’ai hoché la tête en prenant une dernière bouchée de sandwich. Il était franchement bon. Maintenant que j’avais fini de manger, ça ne me dérangeait pas de suivre la blonde. Elle voulait bouger des cuisines maintenant qu’elle ne risquait plus rien, selon elle.

- On peut bien bouger si tu veux, mais je risque de pas avancer hyper vite et je risque de pas aller en ligne droite non plus.

Je me suis levée de mon banc pour la première fois depuis que j'étais arrivée aux cuisine et ça n'a franchement pas été un succès. J'ai dû me tenir au comptoir qui se trouvait devant moi. Les escaliers allaient devoir être compréhensives pour que je puisse me rendre à mon dortoir sans sérieux dommages.

- Tu vas devoir être patiente un peu...

L’alcool m’était monté à la tête et je ne m’en étais pas rendu compte avant de me décider à me lever. J’avais fait une erreur de débutante, j’avais bu beaucoup trop vite en très peu de temps. Maintenant, la belle affaire, j’en payais lourdement le prix. Mon réveil du lendemain matin allait être infernal. J’avais un peu de difficulté à comprendre toutes les explications que la blonde m’avait faites durant notre beuverie et les idées se mêlaient dans ma tête. Une sirène amoureuse d’un prince fait un échange pour avoir des jambes avec une sorcière et elle est accompagnée par un crabe jamaïcain. Mon cerveau fatigué me liait à la Ariel du dessin animé. J’étais une sirène, j’étais une sirène et j’avais l’œil sur un sorcier qui n’était pas nécessairement un prince. Il y avait franchement des liens à faire entre elle et moi. Bon, je ne chantais pas bien, je n’étais pas rousse et je n’avais pas de crabe jamaïcain... pas de crabe du tout en fait. J’en avais déjà eu au bord de la mère en vacance à la mère quand j’étais plus jeune. C’était la relation la plus proche que j’ai eue avec un crabe.

À ce moment-là, j’avais éloigné la sirène dessinée de ma tête pour essayer de me tenir debout. La belle affaire. Ailsa m’a proposé de me porter sur son dos, mais franchement je ne trouvais pas que c’était une bonne idée. C’était une excellente idée pour se casser un bras ou se fracturer le crâne. J’avais de la difficulté à tenir debout, mais je n’étais pas assez désespérée pour vouloir me casser un truc. Je me tenais contre le comptoir, essayant de ne pas trop bouger en restant sur mes pieds.

-Pas question, j'ai pas envie de me casser la gueule dans les escaliers.

La santé était très importante, j'étais étudiante en médecin après tout. Je ne comptais pas être un cordonnier mal chaussé. Même avec du whisky plein les veines, je restais prudente. Skye aurait été terriblement fier de moi. Ailsa a fini par constater que je ne tenais pas l'alcool et elle avait raison. Au moins, j'avais d'autres qualités. J'étais serviable, amusante de temps en temps et puis, j'étais assez exotique avec ma queue de sirène à temps partiel. La blonde voulait me raccompagner à mon dortoir et redescendre au sien après. Idée de merde déjà dès le départ. Elle n'a saisi par une hanche pour me porter et en sortant de la cuisine, elle m'a dit que j'étais lourde. Pffff, elle-même la lourde...ça voulait rien dire. J'ai gigoté pour me défaire de l'emprise de la Poufsouffle.

- Première chose, je suis lourde parce que je suis en forme, je ne suis que muscles, pas de graisse yo. Deuxième chose, ton dortoir est ici et le mien est tout là haut, je te ferai pas faire tout ce trajet. C'est gentil de vouloir faire l'escorte par contre.

J'ai commencé à marcher, chancelante pour me diriger vers les escaliers. J'allais y arriver, j'allais pouvoir me rendre à mon dortoir. Ça me prendrais probablement 1 heure, mais j'allais y arriver.

- Tu vois, je suis fraiche comme une rose. Bonne nuit Ail'

Je suis donc partie dans les escaliers pour me rendre à la tour des Serdaigles. Je grimpais, marche après marche jusqu'à chez moi. Je regardais les portraits autour de moi comme si c'était la première fois, mais je n'y voyais rien. L'alcool y était probablement pour quelque chose, mais je voyais tous les portraits de façon très floue. J'en entendais quelques uns ricaner sur mon passage, je ne devais pas avoir fière allure. Au moins, je ne les voyais pas vraiment. Mon chemin jusqu'à mon lit aurait été encore plus long. Eh merde.