Mais c’est bien mieux quand on est deux, Quel pays merveilleux ! ♪
Le cursus de politique magique lui plaisait. Elle avait eu des doutes, mais maintenant elle savait. Le professeur était bon, même si parfois un peu excentrique. Clairement, il savait de quoi il parlait, c’était une bonne chose. Elle aurait détesté avoir fait tout ça pour, au final, se retrouver avec un incapable. Les cours étaient intéressants, quoique compliqués, et l’histoire de la magie était rendue sympathique par la présence de son frère, qui voulait continuer à suivre cette matière. Elle était aussi avec Belladona et Nathaniel en cours, ce qui était assez plaisant. Elle passait plus de temps avec Nathaniel qu’avec Belladona, puisqu’il était son ami d’enfance, et son fiancé depuis peu, mais elle ne mettait pas la Gryffodor de côté pour autant. Cette fille comptait aux yeux de son frère, au point qu’il en mettait son mariage et son nom de famille en péril pour elle. Il aurait été malavisé de sa part de ne pas tenter de faire au mieux sa connaissance, surtout après ce qu’il s’était passé à Pré-au-Lard entre elles deux.
C’était d’un pas plutôt tranquille qu’elle remontait vers la tour des Serdaigle, dont l’entrée était située au sixième étage. Nul besoin de se cacher dans des tonneaux, derrière un mur ou un tableau ; Rowena Serdaigle avait préféré un heurtoir à tête d’aigle, qui posait des questions de culture générale aux petits aiglons qui voulaient rentrer dans leurs dortoirs. Les premiers jours avaient été plutôt amusants ; c’était peut-être méchant, mais voir tous ces premières années entassés autour du heurtoir à la recherche de la bonne réponse, ça faisait sourire. Heureusement qu’ils pouvaient compter sur leurs aînés pour les aider à rentrer. Elle se demandait sur quelle question elle allait tomber. Le heurtoir pouvait parfois être assez mesquin, surtout quand il voyait plusieurs élèves s’entasser autour de lui. Plus il voyait de Serdaigle en train de chercher, et plus il montait en difficulté. Elle était bientôt arrivée à la tour de Serdaigle, d’ailleurs. Par prudence, elle préféra ne pas prendre les escaliers. Ces derniers étaient complètement détraqués, elle risquait de passer trois heures coincée entre deux étages. Elle poussa la porte des escaliers, s’y engouffra, et pila d’un coup.
« Ouhla… Ce ne sont clairement pas les escaliers, ça. »
Pas vraiment. A moins que les escaliers ne ressemblent à un monde guimauve qui plairait aux amoureux les plus démonstratifs, mais dans une version déformée et distordue de la chose ? Un coup d’œil lui apprit que derrière elle, la porte avait disparu. Génial… Elle était dans la salle détraquée. Pour une raison qu’elle ignorait, cette fichue salle lui était tombée dessus, et ce qu’elle prenait pour la porte des escaliers était en réalité la porte de la salle la plus agaçante de Poudlard. Les mains sur les hanches, la française soupira. Au temps pour le calme de sa salle commune. Apparemment, la salle détraquée n’avait pas l’air prête à la relâcher. Enfin, tout restait à voir. Généralement, cette pièce n’agissait pas sans une bonne idée derrière la tête. Il suffisait de trouver quelle était cette idée, et ce serait bon… Sans doute ?
« D’accord. C’est très beau. On dirait un dessin animé. Oui, je sais ce que sont les dessins animés. Je sais, c’est fou. Tu me laisses sortir ? »
La salle ne lui répondit pas. Ou si, elle lui répondit, en faisant sortir deux singes illusoires de derrière des lotus en fleurs. Sérieusement ? La française grimaça. Elle le voyait venir de loin. De très loin.
« Il est hors de question que je chante. »
Une porte apparut entre deux arbres, et disparut aussitôt, faisant soupirer d’agacement la jolie française, qui comprenait bien qu’elle n’avait pas le choix. Il fallait qu’elle chante. Ah, la barbe ! De mauvaise grâce, elle s’exécuta. Heureusement qu’elle était seule dans la pièce…
« Je connais un endroit charmant Où les singes sont complètement déments Où le lourd parfum des lotus en fleur Vous donne des vapeurs ♪ »
Comment connaissait-elle les paroles ? Un coup de la salle détraquée, sans doute, qui ne se détraquait que quand ça l’arrangeait, apparemment. Parce qu’elle n’avait pas du tout l’air détraquée, en ce moment même. La porte entre les deux arbres ne réapparut pas. Retenant un soupir, la française continua donc sa petite humiliation passagère.
« Quand l’hippopotame boit du vin de palme Quand le rhino balance au son du tam-tam La vie des flamands roses n’est pas morose Quand ils volent vers les étoiles ♪ »
La brune espéra que la salle lui épargnerait le refrain. Il n’en était rien. Très franchement, ça commençait à courir sur les nerfs de la Serdaigle. C’était quoi cette école débile, avec sa magie qui débloque, ses escaliers caractériels, ses esprits frappeurs, ses tableaux trop bavards, et ses salles animées d’une volonté propre ? Bon sang. Elle voulait tant retourner à Beauxbâtons. Si ça n’avait pas été pour Thomas, elle n’aurait jamais abandonné son école parfaite pour cet endroit aussi sinistre que dangereux. Ou bien pensait-elle ça sur le moment, parce que la moutarde lui montait au nez ? Possible. Elle voulait sortir de là… Et elle en connaissait le moyen, même s’il ne lui plaisait pas.
« À Upendi Où la passion est un fruit Tout le monde est ravi de cette folie Quand on plane toute la nuit À Upendi On oublie tout, on est heureux Mais c’est bien mieux quand on est deux Quel pays merveilleux ! ♪ »
Il y eut un déclic, et la porte se rouvrit. Pas celle derrière elle, malheureusement, mais une loin devant. Ne perdant pas un instant, la brune se hâta avant que la salle ne change d’avis, et ce fut avec soulagement qu’elle mit la main sur la poignée. La porte, cependant, s’ouvrit toute seule, et quelqu’un lui rentra dedans, la bousculant, et tombant au sol avec elle. Il était lourd. C’était un garçon. Et la porte venait de se refermer et de disparaître.
« Non, la porte ! Bon sang, mais c’est quoi cette école de fous ?! »
La française se redressa, assez remontée contre la salle détraquée. Puis quand son regard tomba sur le garçon qui était entré, elle comprit, et elle grinça des dents. Nead Sawbridge. Ce Poufsouffle avait le béguin pour elle. Et la salle ne s’était pas gênée pour concocter le décor le plus idyllique pour les deux tourtereaux.
Mais c’est bien mieux quand on est deux Quel pays merveilleux ! ♪
S. Nead Sawbridge
Consumed by the shadows
Célébrité : Frank Dillane Pseudo : Blimey! Âge : 30 Parchemins : 178 Gallions : 267 Date d'inscription : 07/09/2017
Ven 22 Sep - 15:47
✞ Décembre 1999. ✞
She said we were never feeling bored.
code by bat'phanie
[Roulette] Mais c’est bien mieux quand on est deux, quel pays merveilleux ! ♪ (Moïra & Nead)